Réticence des élèves de 5e face au latin!

Je vous soumets un problème nouveau que je rencontre cette année, au sujet des élèves intéressés par l'option en 5e...
J'enseigne dans un petit établissement (250 élèves) et jusque là, les groupes de latinistes étaient composés d'une dizaine d'élèves.
Pour l'année prochaine, seulement 5 élèves de 6e se sont inscrits pour l'option latin...Mon principal et moi même sommes extrêmement surpris et nous en avons parlé aux classes de 6e puis, individuellement, aux élèves "ayant un potentiel" mais rien n'y fait... Les enfants ne veulent pas de l'option sous prétexte qu'ils n'ont pas envie...
Je n'ai pas changé ma façon d'enseigner, je pense même avoir été plus souples (notamment avec mes 5e), en leur proposant des "évaluations de rattrapage"... J'en suis arrivée là, eh oui!
J'ai l'impression que d'une façon générale, les élèves reculent face à l'effort et ne sont plus animés par la curiosité propre au "bon élève"...
Il semblerait aussi que des élèves de 4e et 3e ont "fait la publicité" de l'option, auprès des plus jeunes...ce sont des élèves qui ont décroché, ne fournissent aucun effort et pour qui les notes sont basses...Ils souhaitent d'ailleurs arrêter le latin mais mon chef d'établissement refuse (pour lui une option se garde trois ans).

Rencontrez-vous, également, des réticences de la part des élèves?

D'autre part, mon principal me propose une heure hebdomadaire pour ouvrir les élèves au latin, dès la 6e (une initiation à l'année ou plutôt une initiation trimestrielle)....Auriez-vous des idées de projets que je pourrai mener avec eux?

Je vous remercie pour vos remarques et suggestions!

J'ai le même problème, ajouté à un second.

Spoiler:

Je ne sais pas quoi faire.

Idem : seulement 16 inscrits... J'ai 28/26 élèves dans les niveaux supérieurs...
Les heures en plus dans l'emploi du temps les rebutent. C'est la 1ère année que j'ai ce problème. En même temps, vu la génération d'affreux gremlins, quelque part...

Parfois, sur un niveau, on ne recrute pas. Attends peut-être l'année suivante pour commencer à tirer des conclusions ?
Tant que cinq élèves, ça ne pose pas de problème à ton CdE... Personnellement, j'ai eu (une fois seulement, heureusement !) une cohorte de deux élèves. Sacrée souffrance pour eux comme pour moi ; mais surtout une grande chance d'être soutenue par la CdE, qui n'a pas fermé l'option. Ca n'a pas empêché, l'année suivante, le recrutement d'une cohorte de douze !

Oui il y a parfois des modes: huit élèves en allemand en 3e cette année, mais ils étaient 32 l'an dernier!

Cette année, on se pose beaucoup de questions dans mon établissement aussi parce que peu de sixièmes veulent faire latin.
Même les très bons élèves qui nous expliquent clairement qu'ils ne veulent pas davantage de travail. Les parents bien souvent laissent leurs enfants choisir (je ne jette pas de pierre, il peut évidemment ne pas être bénéfique de contraindre son enfant à suivre une option pour laquelle il n'a aucune motivation). Des rumeurs se répandent ("on peut redoubler à cause du latin"!) et les jeunes esprits de sixièmes sont vite impressionnés.

Mon cde n'envisage pas la fermeture de l'option car trop de conséquences négatives: le poste de ma collègue lettres modernes serait supprimé (car elle doit déjà faire 9 heures en complément) et il considère que le latin est une option importante qu'il faut maintenir.
J'ai cette chance d'être soutenue!

Blan6ine, j'ai aussi l'impression qu'il est souvent question de rumeurs..."Les latinistes m'ont dit que...".
D'autre part, il est aussi vrai que les parents sont en accord avec leur enfant: s'il ne veut pas, alors on ne veut pas non plus"...je partage ton avis sur le fait que contraindre un élève (même sérieux et travailleur) n'est pas forcément un gage de réussite pour lui...

Idée qui me vient à l'esprit: N'est-il pas envisageable d'organiser en 6ème une sortie scolaire/un voyage vers un site gallo-romain/romain avec pour objectif d'illustrer le programme d'histoire de 6ème (grande place pour Rome) et d'ouvrir à l'option latin?

Choupsy a écrit:Je vous soumets un problème nouveau que je rencontre cette année, au sujet des élèves intéressés par l'option en 5e...
J'enseigne dans un petit établissement (250 élèves) et jusque là, les groupes de latinistes étaient composés d'une dizaine d'élèves.
Pour l'année prochaine, seulement 5 élèves de 6e se sont inscrits pour l'option latin...Mon principal et moi même sommes extrêmement surpris et nous en avons parlé aux classes de 6e puis, individuellement, aux élèves "ayant un potentiel" mais rien n'y fait... Les enfants ne veulent pas de l'option sous prétexte qu'ils n'ont pas envie...
Je n'ai pas changé ma façon d'enseigner, je pense même avoir été plus souples (notamment avec mes 5e), en leur proposant des "évaluations de rattrapage"... J'en suis arrivée là, eh oui!
J'ai l'impression que d'une façon générale, les élèves reculent face à l'effort et ne sont plus animés par la curiosité propre au "bon élève"...
Il semblerait aussi que des élèves de 4e et 3e ont "fait la publicité" de l'option, auprès des plus jeunes...ce sont des élèves qui ont décroché, ne fournissent aucun effort et pour qui les notes sont basses...Ils souhaitent d'ailleurs arrêter le latin mais mon chef d'établissement refuse (pour lui une option se garde trois ans).

Rencontrez-vous, également, des réticences de la part des élèves?

D'autre part, mon principal me propose une heure hebdomadaire pour ouvrir les élèves au latin, dès la 6e (une initiation à l'année ou plutôt une initiation trimestrielle)....Auriez-vous des idées de projets que je pourrai mener avec eux?

Je vous remercie pour vos remarques et suggestions!

Oui, pareil , ça dépend des années l'an dernier 40 candidats, il a fallu en éliminer 10, l'année avant pas assez, et c'est une classe de m.. de quand même , très mauvaise ambiance (qui dit aux 6èmes qu'il ne faut pas faire de latin, j'attends le résultat) .
Evidemment, deux, puis trois heures en plus, souvent mal placées, ça n'attire pas. La loi du moindre effort joue (comme à mon époque, mais les parents ne cédaient pas aux caprices).
Pas la peine de se mettre en quatre , ça ne sert à rien , ils ne viendront que pour le voyage, les sorties.

Blan6ine a écrit:Idée qui me vient à l'esprit: N'est-il pas envisageable d'organiser en 6ème une sortie scolaire/un voyage vers un site gallo-romain/romain avec pour objectif d'illustrer le programme d'histoire de 6ème (grande place pour Rome) et d'ouvrir à l'option latin?

L'année prochaine j'ai concocté avec ma collègue doc (enfin, pour être honnête, c'est surtout elle qui prépare tout ! ) un projet sur la Gaule romaine à destination des sixièmes : sortie vers site, lectures de fictions et de documentaires sur le sujet, initiation au latin (je pense travailler à partir d'expression latines ou de "français du latin", pour reprendre l'expression chère à Cibois).

Effectivement, je ne souhaite pas céder à la facilité Il faudrait leur assurer de bonnes notes toute l'année, pas de devoirs à la maison (chose que je fais déjà plus ou moins en limitant les exercices à la maison), un emploi du temps convenable et des sorties...

Je propose l'an prochain, la visite d'un site gallo-romain mais je ne pense pas que cela attirera davantage les foules...

Comme tu le dis, Lefteris, je ne m'en fais plus pour l'instant!

Je ne suis pas prof de LC mais vous n'avez pas non plus à vous transformer en VRP de votre matière. (Facile à dire pour moi qui enseigne l'anglais, je sais).

Choupsy, j'ai le même problème cette année, une calsse de 6ème notamment avec aucun inscrits, et sur les deux autres que j'ai visité (1 heure d'initiation) seulement 5 élèves... les bons veulent aller en section euro, pas en latin. Et ils ne veulent pas de travail en plus qui ne sert à rien.

Choupsy a écrit:Effectivement, je ne souhaite pas céder à la facilité Il faudrait leur assurer de bonnes notes toute l'année, pas de devoirs à la maison (chose que je fais déjà plus ou moins en limitant les exercices à la maison), un emploi du temps convenable et des sorties...

Je propose l'an prochain, la visite d'un site gallo-romain mais je ne pense pas que cela attirera davantage les foules...

Comme tu le dis, Lefteris, je ne m'en fais plus pour l'instant!

De toute manière, il n'y en a plus très longtemps avec le latin, qui va vite devenir comme le grec . Il va y avoir de moins en moins de professeurs, la fin du capes spécifique va accélérer le processus.
La mutualisation des enseignants a commencé dans certains secteurs (voir un fil de Presse-Purée) , ça va fermer peu à peu, la mentalité utilitariste et méprisante fait le reste (moi j'ai des gamins de parents FCPE qui ont mis leur merveille en latin pour essayer d'esquiver les mauvaises classes, lesquels chéris ne foutent rien et sont insolents, et ils les soutiennent, réclament même des sorties -qu'ils n'auront pas avec moi, surtout cette classe, et je le leur dis : "Si sortie il doit y avoir, JAMAIS eux. ") .
Le latin ne pourrait être sauvé que par un volonté d'en haut ( le rendre obligaoire,ou favoriser à l'extrême dès le collège ceux qui ont pris l'option, enfin un truc comme ça..) qui ne viendra jamais.
Il vaut mieux se faire une raison , même si on lutte (savoir qu'on va crever n'implique pas de baisser les armes). Mais pas par la démagogie...

"Mais pas par la démagogie.."
"vous n'avez pas non plus à vous transformer en VRP de votre matière"

Lefteris et Caspar, je suis entièrement d'accord avec vos propos et j'ai même signalé à mon cde (certes, d'une façon familière!) que j'en avais assez de "racoler"!

Une collègue d'allemand m'a dit un jour en avoir assez de faire la p... pour sa matière et je vous plains sincèrement. Enseigner est déjà difficile mais s'il faut aller faire de la propagande en 6e pour recruter. :|

 L' invité de l'émission de radio de François Busnel jeudi dernier proposait de rendre le latin obligatoire au collège, et pourquoi pas? Bien sûr, ça risquerait de coûter cher.

Choupsy a écrit:"Mais pas par la démagogie.."
"vous n'avez pas non plus à vous transformer en VRP de votre matière"

Lefteris et Caspar, je suis entièrement d'accord avec vos propos et j'ai même signalé à mon cde (certes, d'une façon familière!) que j'en avais assez de "racoler"!

Cette année le grec a disparu de mon collège, je n'ai pas bronché , je leur montre que je suis totalement indifférent (j'aime beaucoup le grec, mais si je ne l'enseigne pas , je peux toujours en lire, et j'aide des collègues au concours, c'st plus utile). Maintenant ce sont les parents (infects) qui trouvent ça injuste pour le chéri de 4ème (infecte) qui aimerait basculer en grec. Je bois du petit lait... Et je fais bien savoir qu'une solution aurait été de faire de l'enseignement conjoint, comme je l'ai fait une année pour démarrer et ouvrir la section , mais que c'est quasiment un service personnel, beaucoup de boulot, et pas pour une classe pareille... :diable:
Il y en a beaucoup , et sans racolage actif ? tant mieux, bonne fournée . Il y en a peu ? paucitas nobilitat ... Il n'y en a plus du tout ? Tant pis , on mettra les derniers survivants dans les établissements où les élèves le méritent . En attendant, on fera du français à des heures humaines....

Premièrement : Je ne sais pas si c'est le cas dans vos établissements mais le cru 6ème de cette année est plutôt bof bof
Deuxièmement : Si les latinistes avaient la possibilité d'aller voyage scolaire en Italie, ce serait peut-être une motivation (désolée de vous pousser à jouer les guides touristiques)
Troisièmement : la popularisation du latin ne devrait pas être le rôle du seul prof de Lettres classiques/modernes. En 6ème, je fais travailler mes élèves sur les textes fondateurs et quand ma collègue vient faire de la pub pour recruter des latinistes, ils sont souvent moins réticents.

Bon courage en tous cas car on voit peu à peu les options devenir l'ombre d'elles-mêmes...

Et moi je ne perds pas une occasion de leur dire que l'anglais regorge de mots d'origine française mais aussi latine (emprunts directs à la langue latine), ce qui facilite grandement la lecture de textes en anglais (si on a fait un peu de latin... )

On m'a chapitré grave puisque je ne suis pas allé vendre mes charmes dans les collèges environnants. Je me contente d'envoyer aux établissements un plaidoyer vibrant et ô combien sincère sur les bénéfices de mon enseignement. Je vais faire pénitence en mangeant des orties.

J'ai une très bonne recette de soupe aux orties si vous voulez (ça vaut bien les mamelles de truie farcies).

Caspar Goodwood a écrit:J'ai une très bonne recette de soupe aux orties si vous voulez (ça vaut bien les mamelles de truie farcies).

Je pensais au personnage de la bonne dans Théorème.

J'ai vu le film il y a bien trop longtemps pour comprendre votre allusion.

Je me cripurise! On me vouvoie!