- kiwiGuide spirituel
John a écrit:En ce qui concerne le DD, je pensais quand même que tout le monde s'accorde plus ou moins pour dire que :Celeborn a écrit:En ce qui concerne la géographie, c'est au palmarès des remontées des collègues, si.John a écrit:Et il me semble que les profs d'histoire-géo ont parfois des sujets de mécontentement, mais que la prédominance supposée du développement durable dans les programmes ne figure pas au palmarès des soucis qu'il peut leur arriver de rencontrer.
- c'est une notion dont la définition peut sembler assez floue au premier abord, mais qui peut être opérationnelle ;
- les thèmes abordés dans ce cadre doivent de toute façon intégrer des éléments de nature physique, démographique, sociale et culturelle
- il vaut mieux que cette notion soit enseignée plutôt que passée sous silence, quitte à être interrogée sur ses limites.
A lire ce fil, mis à part les interventions de kiwi, on a l'impression qu'aborder la thématique du développement durable ne pose que des problèmes. Il me semble que cette notion est malgré tout centrale en géographie, et qu'elle permet une certaine liberté, en théorie, dans l'approche de cas concrets, tout en demandant des efforts pour relier entre elles différentes manières d'envisager la géographie.
En effet : le programme de 5ème, je l'adore. Tant en histoire qu'en géo. C'est mon programme préféré. Il a été bien dépoussiéré d'ailleurs, parce que faire de la géographie continentale, avec le plan bateau peuplement/démographie/économie/typologie spatiale, ça va 5min hein.
J'ai juste un reproche : la redondance sur la pauvreté. Si les élèves n'ont pas capté qu'en Afrique, ils sont pauvres, analphabètes, malades, en guerre, si en plus on rajoute les nuées de sauterelles, le compte est bon.
Mais je trouve au contraire ce concept de DD très opérant. La géographie, c'est l'étude des hommes et de la façon dont ils vivent sur notre planète. La façon dont ils l'exploitent, la gèrent, l'habitent, l'aménagent. Or qu'on le veuille ou non, depuis 1987, une prise de conscience apparaît sur la nécessité de faire coïncider les trois dimensions économique, sociale et environnementale (du moins au Nord). Ainsi, on parle de DD constamment. Mais on galvaude ce terme à toutes les sauces pour le grand public en le restreignant à la dimension écologique. Des lois sont votées pour plus de respect de l'environnement. Il est donc nécessaire dans un cours de géographie de faire comprendre aux élèves toutes les dimensions du DD qui je le répète, ne vise pas à faire un cours idéologique sur la préservation de l'environnement. On est amené évidemment à parler d'environnement (quand tu fais le front pionnier amazonien, tu es bien obligé de parler de déforestation), mais pas de morale.
- kiwiGuide spirituel
Marcel Khrouchtchev a écrit:John a écrit:Il me semble que cette notion est malgré tout centrale en géographie, et qu'elle permet une certaine liberté, en théorie, dans l'approche de cas concrets, tout en demandant des efforts pour relier entre elles différentes manières d'envisager la géographie.
Elle n'est centrale que parce que c'est à la mode. La géographie est une des SHS les plus en crise, car c'est une crise identitaire et de positionnement. De ce fait, les géographes ont une tendance générale (et heureusement pas unanime) à aller dans le sens du vent et des modes. Là, la mode c'est le développement durable, mais rien ne dit que dans 20 ou 30 ans il sera encore aussi central.
C'est une mode qui a 25ans. Un peu long pour n'être qu'une passade. Et justement : le DD permet peut-être à la géographie de retrouver son identité en liant les hommes et la planète, en liant la géographie humaine et toutes ses dimensions à la géographie physique.
- User5899Demi-dieu
Même pas un discours creux, ronflant, lénifiant, soumis aux modes langagières (les "territoires" semblent prendre le pas désormais sur "les problématiques" ), qui sirupe sur deux pages au lieu de lister de façon précise quelques notions simples que les élèves pourraient, tous à un même niveau, découvrir et apprendre ?John a écrit:C'est tout de même plus facile de comprendre ce qu'est le greenwashing, quand on maîtrise au préalable ce qu'est le développement durable, non ?
On trouve cette déclaration d'un IA-IPR :
Moi personnellement, je n'ai rien à redire à tout ça.Les programmes de géographie pour la classe de cinquième (BOEN 28 août 2008) ou de seconde entrant en œuvre à compter de la rentrée de septembre 2010, ainsi que des nouveaux programmes pour le lycée professionnel (rentrée 2009 en seconde), intègrent désormais de manière explicite la notion de développement durable qui en constitue à la fois l'intitulé général et le fil directeur.
Dans chacun des deux premiers programmes, un thème introductif invite – à des niveaux de complexité différents – à préciser la notion de développement durable sous laquelle sont ensuite abordés tout au long de l’année les différents thèmes d’étude et les questions figurant dans les programmes. Ces thèmes introductifs s’imposent pour mener à bien une nécessaire clarification notionnelle et conceptuelle sur une expression omniprésente dans le discours public mais fortement polysémique. Il s’agit de se départir d'un sens commun généralement accolé à l’expression et qui tend à réduire le "développement durable" à sa composante environnementale, elle-même parfois limitée à ses dimensions naturelles.
Abordé sous l’angle de l’analyse géographique le développement durable place "l’homme et l’humanité au cœur des problématiques, l’étude du développement durable met en relation le développement humain avec les potentialités de la planète. En croisant les dimensions sociales, économiques et environnementales, on s’interroge sur la façon dont les sociétés humaines améliorent leurs conditions de vie et subviennent à leurs besoins sans compromettre la satisfaction des besoins des générations futures. Le développement durable apparaît ainsi comme une autre façon de lire le monde, de le penser et de le gérer". (Présentation générale du programme de géographie de seconde).
Pour l'un ou l'autre de ces deux programmes, quelques conditions sont nécessaires pour éviter toute dérive qui conduirait à s’écarter des objectifs et des démarches d’enseignement de la géographie :
- que ce soit en classe de cinquième ou de seconde, les situations évoquées ou étudiées (exemples, études de cas) s’inscrivent dans des territoires ; ceux-ci, eux-mêmes appréhendés comme des espaces habités, appropriés et gérés, placent l’homme en société au cœur des préoccupations ; les espaces de forte occupation humaine et en tout premier lieu les villes ne peuvent être ignorés ;
- les trois composantes du développement durable (sociale, économique et environnementale) doivent être prises en compte.
En classe de seconde de lycée professionnel, sous le même intitulé général "Sociétés et développement durable", s'organisent certains thèmes majeurs : l'inégalité du processus de développement, la persistance de la question alimentaire, la crise énergétique et la géographie des risques. Cette approche met en évidence la dimension planétaire des enjeux environnementaux, mais aussi la différenciation spatiale et les relations qui existent entre les États du monde.
Je ne pense pas que les deux se soient insérés dans le même contexte.John a écrit:Cripure a écrit:En sept années de secondaire, il y a quand même moyen d'ouvrir les yeux des jeunes sur leur environnement autrement qu'à coups de développement durableIl y a tout de même une différence entre les deux propos.Celeborn a écrit:C'est le titre du programme de cinquième, et c'est écrit dès le préambule : « Le programme de la classe de 5ème est consacré à la poursuite de l’étude du développement durable »
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
kiwi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:John a écrit:Il me semble que cette notion est malgré tout centrale en géographie, et qu'elle permet une certaine liberté, en théorie, dans l'approche de cas concrets, tout en demandant des efforts pour relier entre elles différentes manières d'envisager la géographie.
Elle n'est centrale que parce que c'est à la mode. La géographie est une des SHS les plus en crise, car c'est une crise identitaire et de positionnement. De ce fait, les géographes ont une tendance générale (et heureusement pas unanime) à aller dans le sens du vent et des modes. Là, la mode c'est le développement durable, mais rien ne dit que dans 20 ou 30 ans il sera encore aussi central.
C'est une mode qui a 25ans. Un peu long pour n'être qu'une passade. Et justement : le DD permet peut-être à la géographie de retrouver son identité en liant les hommes et la planète, en liant la géographie humaine et toutes ses dimensions à la géographie physique.
Mais la crise de la géographie n'en finit plus. D'ailleurs, très rares sont les géographes qui l'enseignent dans le secondaire, c'est un signe très fort.
- kiwiGuide spirituel
Celeborn a écrit:La notion n'est même pas définie dans les programmes : c'est dire si elle est effectivement « assez floue ». Des documents d'accompagnement précisent ça, mais le résultat est aussi clair que la notion de compétence : « une tentative pour concilier l’efficacité économique, la qualité de l’environnement et le développement humain et social, qui en constituent les trois piliers ou sphères » (ça fait un joli schéma )John a écrit:
En ce qui concerne le DD, je pensais quand même que tout le monde s'accorde plus ou moins pour dire que :
- c'est une notion dont la définition peut sembler assez floue au premier abord, mais qui peut être opérationnelle ;
Le programme se base sur la définition fournie dans le rapport Brundtland. Il me semble qu'il n'y en a pas d'autres expliquant ce qu'est le DD. Tous les sommets ultérieurs se réfèrent à ce rapport.
Oui, épars et déstructurés, ce qui fait que la géographie au collège est nettement plus éclatée que ne l'est l'histoire (et Dieu sait que l'histoire a souffert elle aussi). En 5e, tu peux voyager de l'Inde au Brésil en passant par l'Australie, l'Afrique, une ville américaine et de nombreux autres lieux variés sans jamais finalement t'arrêter géographiquement nulle part (une sorte de zapping facilité par la multiplication des études de cas, qui constituent la majeure partie de l'horaire). Je ferais assez volontiers le parallèle avec la séquence en français (ou ailleurs) : une belle idée sur le papier, mais qui déstructure complètement la discipline à l'arrivée. Vouloir partir d'un concept global, d'un grand tout, ça donne toujours ça à l'arrivée en collège : les élèves ne sont pour la plupart pas adaptés à une telle façon de concevoir les programmes (et les correcteurs se marrent comme des baleines ou s'arrachant les cheveux ensuite aux épreuves de repères du brevet, qui sont d'ailleurs complètement déconnectées du programme).- les thèmes abordés dans ce cadre doivent de toute façon intégrer des éléments de nature physique, démographique, sociale et culturelle
Dieu merci, le programme a été complètement renouvelé. Je n'en pouvais plus de faire constamment la même chose sur l'Asie, l'Afrique et l'Amérique. Les monographies régionales, stop. C'est thématique et alors? Les thématiques ne sont pas très compliquées. Santé, éducation, eau, nourriture, croissance démographique. Les edc sont systématiquement localisées et situées. Ainsi oui, ils voyagent les élèves. Mais on spatialise.
Avec un tel raisonnement, on peut remplir le programme d'un bon millier de notions, dont on pourrait dire qu'il vaut mieux qu'elles soient enseignées. Et on n'interroge pas sur les limites de la notion, puisqu'elle est enseignée dans le cadre de l' « Education au Développement Durable », machin transversal qui indique que les élèves doivent être «Développement Duarable Approved » au sortir de leur scolarité.- il vaut mieux que cette notion soit enseignée plutôt que passée sous silence, quitte à être interrogée sur ses limites.
On n'interroge pas les limites?! Bien sûr que si. A chaque chapitre.
Mode scrogneugneu ON : la géographie fonctionnait très bien sans la notion de développement durable, et ce pendant fort longtemps. Je vois pas en quoi soudain depuis 20 ans le DD en serait devenu une notion centrale.Il me semble que cette notion est malgré tout centrale en géographie, et qu'elle permet une certaine liberté, en théorie, dans l'approche de cas concrets, tout en demandant des efforts pour relier entre elles différentes manières d'envisager la géographie.
Il aura fallu attendre les programmes de 2010 pour que le DD apparaisse vraiment dans les programmes de géographie du secondaire. Un peu moins longtemps dans la géo universitaire.
Mais au-delà de ça, on ne peut pas demander à des collégiens de relier entre elles différentes manières d'envisager la géographie : on devrait la leur apprendre. Et, des remontées que nous avons, les programmes actuels tels qu'ils sont conçus (et ça dépasse le DD, pour le coup) ne sont probablement pas les plus efficaces. La remarque que fait Sakei est effectivement une remontée habituelle que nous avons : c'est redondant, c'est difficile à assimiler.
En revanche, je ne suis pas certain que l'expression DD soit tant que ça galvaudée par les politiques et les médias : ce sont eux qui l'ont mise au premier chef des préoccupations actuelles, et ce sont des documents politiques qui sont à la base de l'étude du DD dans les programmes actuels.
- kiwiGuide spirituel
Marcel Khrouchtchev a écrit:kiwi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:
Elle n'est centrale que parce que c'est à la mode. La géographie est une des SHS les plus en crise, car c'est une crise identitaire et de positionnement. De ce fait, les géographes ont une tendance générale (et heureusement pas unanime) à aller dans le sens du vent et des modes. Là, la mode c'est le développement durable, mais rien ne dit que dans 20 ou 30 ans il sera encore aussi central.
C'est une mode qui a 25ans. Un peu long pour n'être qu'une passade. Et justement : le DD permet peut-être à la géographie de retrouver son identité en liant les hommes et la planète, en liant la géographie humaine et toutes ses dimensions à la géographie physique.
Mais la crise de la géographie n'en finit plus. D'ailleurs, très rares sont les géographes qui l'enseignent dans le secondaire, c'est un signe très fort.
M'ouais... Le manque de géographes dans le secondaire ne serait pas à relier avec la crise des "vocations" pour l'enseignement tout court?! La réforme Châtel, tout ça... Je ne suis pas certaine qu'il y a 20ans, il y avait beaucoup plus de géographes présentant le concours. Il y a toujours eu plus d'historiens de formation. En outre, davantage de débouchés à l'issue d'un cursus de géo que d'histoire je trouve.
Pour la désertion des étudiants des amphis de géo, je te suis parfaitement en revanche. Ceci dit, c'est peut-être dû à la nullité des cours à l'université non? Je n'ai jamais autant aimé la géo que depuis que je l'enseigne...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
kiwi a écrit:M'ouais... Le manque de géographes dans le secondaire ne serait pas à relier avec la crise des "vocations" pour l'enseignement tout court?! La réforme Châtel, tout ça... Je ne suis pas certaine qu'il y a 20ans, il y avait beaucoup plus de géographes présentant le concours. Il y a toujours eu plus d'historiens de formation. En outre, davantage de débouchés à l'issue d'un cursus de géo que d'histoire je trouve.
Pour la désertion des étudiants des amphis de géo, je te suis parfaitement en revanche. Ceci dit, c'est peut-être dû à la nullité des cours à l'université non? Je n'ai jamais autant aimé la géo que depuis que je l'enseigne...
Tu te contredis en invoquant les effets de la réforme Chatel, mais en rappelant que les géographes sont rares depuis longtemps: la crise de la géographie est TRÈS profonde, les géographes universitaires dénigrent ouvertement le CAPES et leur agreg est même accessible à des historiens de formation (l'inverse est rarissime). Les universitaires s'en moquent totalement dans de très nombreuses prépas, où les questions de géo sont traitées par dessus la jambe.
- User5899Demi-dieu
Bon, on est d'accord sur tout, pour aller vite.Celeborn a écrit:La notion n'est même pas définie dans les programmes : c'est dire si elle est effectivement « assez floue ». Des documents d'accompagnement précisent ça, mais le résultat est aussi clair que la notion de compétence : « une tentative pour concilier l’efficacité économique, la qualité de l’environnement et le développement humain et social, qui en constituent les trois piliers ou sphères » (ça fait un joli schéma )John a écrit:
En ce qui concerne le DD, je pensais quand même que tout le monde s'accorde plus ou moins pour dire que :
- c'est une notion dont la définition peut sembler assez floue au premier abord, mais qui peut être opérationnelle ;
Oui, épars et déstructurés, ce qui fait que la géographie au collège est nettement plus éclatée que ne l'est l'histoire (et Dieu sait que l'histoire a souffert elle aussi). En 5e, tu peux voyager de l'Inde au Brésil en passant par l'Australie, l'Afrique, une ville américaine et de nombreux autres lieux variés sans jamais finalement t'arrêter géographiquement nulle part (une sorte de zapping facilité par la multiplication des études de cas, qui constituent la majeure partie de l'horaire). Je ferais assez volontiers le parallèle avec la séquence en français (ou ailleurs) : une belle idée sur le papier, mais qui déstructure complètement la discipline à l'arrivée. Vouloir partir d'un concept global, d'un grand tout, ça donne toujours ça à l'arrivée en collège : les élèves ne sont pour la plupart pas adaptés à une telle façon de concevoir les programmes (et les correcteurs se marrent comme des baleines ou s'arrachant les cheveux ensuite aux épreuves de repères du brevet, qui sont d'ailleurs complètement déconnectées du programme).- les thèmes abordés dans ce cadre doivent de toute façon intégrer des éléments de nature physique, démographique, sociale et culturelle
Avec un tel raisonnement, on peut remplir le programme d'un bon millier de notions, dont on pourrait dire qu'il vaut mieux qu'elles soient enseignées. Et on n'interroge pas sur les limites de la notion, puisqu'elle est enseignée dans le cadre de l' « Education au Développement Durable », machin transversal qui indique que les élèves doivent être «Développement Duarable Approved » au sortir de leur scolarité.- il vaut mieux que cette notion soit enseignée plutôt que passée sous silence, quitte à être interrogée sur ses limites.
Mode scrogneugneu ON : la géographie fonctionnait très bien sans la notion de développement durable, et ce pendant fort longtemps. Je vois pas en quoi soudain depuis 20 ans le DD en serait devenu une notion centrale.Il me semble que cette notion est malgré tout centrale en géographie, et qu'elle permet une certaine liberté, en théorie, dans l'approche de cas concrets, tout en demandant des efforts pour relier entre elles différentes manières d'envisager la géographie.
Mais au-delà de ça, on ne peut pas demander à des collégiens de relier entre elles différentes manières d'envisager la géographie : on devrait la leur apprendre. Et, des remontées que nous avons, les programmes actuels tels qu'ils sont conçus (et ça dépasse le DD, pour le coup) ne sont probablement pas les plus efficaces. La remarque que fait Sakei est effectivement une remontée habituelle que nous avons : c'est redondant, c'est difficile à assimiler.
En revanche, je ne suis pas certain que l'expression DD soit tant que ça galvaudée par les politiques et les médias : ce sont eux qui l'ont mise au premier chef des préoccupations actuelles, et ce sont des documents politiques qui sont à la base de l'étude du DD dans les programmes actuels.
Mais on ne dit pas : "mode scrogneugneu on", on dit : "Cripure a écrit"
Et sinon, pendant qu'on se passionne pour la pauvreté au Bengladesh, les profs passent pour des poires auprès du grand public parce que des élèves de 1re placent le Rhin à la place du Rhône et Mulhouse sur l'étang de Berre. Mais j'ai probablement l'esprit déformé par le fait qu'au lycée, je passe mes journées avec trois collègues d'HG, qui sont mes meilleurs amis professionnels et qu'à ce titre, je les entends présenter et commenter leurs programmes plus souvent qu'à mon tour, non sans quelque consternation je dois dire, pour moi qui n'en suis pas spécialiste. Mais je ne suis pas surpris que des programmes qui diluent au lieu d'approfondir puisse recueillir l'assentiment d'aucuns, ici comme ailleurs.
- kiwiGuide spirituel
Marcel Khrouchtchev a écrit:kiwi a écrit:M'ouais... Le manque de géographes dans le secondaire ne serait pas à relier avec la crise des "vocations" pour l'enseignement tout court?! La réforme Châtel, tout ça... Je ne suis pas certaine qu'il y a 20ans, il y avait beaucoup plus de géographes présentant le concours. Il y a toujours eu plus d'historiens de formation. En outre, davantage de débouchés à l'issue d'un cursus de géo que d'histoire je trouve.
Pour la désertion des étudiants des amphis de géo, je te suis parfaitement en revanche. Ceci dit, c'est peut-être dû à la nullité des cours à l'université non? Je n'ai jamais autant aimé la géo que depuis que je l'enseigne...
Tu te contredis en invoquant les effets de la réforme Chatel, mais en rappelant que les géographes sont rares depuis longtemps: la crise de la géographie est TRÈS profonde, les géographes universitaires dénigrent ouvertement le CAPES et leur agreg est même accessible à des historiens de formation (l'inverse est rarissime). Les universitaires s'en moquent totalement dans de très nombreuses prépas, où les questions de géo sont traitées par dessus la jambe.
J'ai cru que tu évoquais une accélération du désamour des géographes pour l'enseignement secondaire. Si accélération il y a, c'est provoqué par les réformes récentes, comme pour les autres disciplines. Sinon, d'accord pour ce que tu dis : les géographes sont plus intéressés par d'autres débouchés que l'enseignement. Les formations en géo sont nulles, que ce soit à l'université ou après pour les concours. La cause est là à mon avis du déséquilibre entre historiens et géographes parmi les certifiés. Est-ce forcément provoqué par la crise identitaire de la géographie?
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
kiwi a écrit: Est-ce forcément provoqué par la crise identitaire de la géographie?
Oui selon moi, car si les cours partent dans tous les sens, c'est que, précisément, il reste parmi les géographes de nombreux chercheurs qui s'interrogent surtout sur leurs objets eux-mêmes et sur leur champ disciplinaire, ce qui est rarement bon signe.
- kiwiGuide spirituel
Marcel Khrouchtchev a écrit:kiwi a écrit: Est-ce forcément provoqué par la crise identitaire de la géographie?
Oui selon moi, car si les cours partent dans tous les sens, c'est que, précisément, il reste parmi les géographes de nombreux chercheurs qui s'interrogent surtout sur leurs objets eux-mêmes et sur leur champ disciplinaire, ce qui est rarement bon signe.
Mes cours partaient dans tous les sens, non pas au niveau des thématiques abordées, mais bel et bien à cause d'un manque de rigueur, de structuration du propos. Sans fil conducteur, je ne comprends rien personnellement. Les cours étaient désorganisés. Après, j'ai apprécié traiter différents thèmes de géographie.
- LeclochardEmpereur
elle est idéologique tout comme la pensée libérale dans laquelle on baigne (toujours plus de croissance etc..) qui se donne comme la norme pour accéder au bien-être.Celeborn a écrit:Ce n'est surtout pas de la géographie. C'est de l'idéologie, point. Ça n'empêche pas que ça puisse être une idéologie utile, d'ailleurs (on pourrait en discuter).kiwi a écrit:
Je n'ai rien contre Nicolas Hulot. Juste que le DD, ce n'est pas que de l'écologie (ce que beaucoup de gens ignorent)
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- JohnMédiateur
Je suis d'accord : étudier le classement des PIB respectifs de chaque pays, c'est déjà idéologique. Ca n'a pourtant jamais posé de problème en géo.Leclochard a écrit:elle est idéologique tout comme la pensée libérale dans laquelle on baigne (toujours plus de croissance etc..) qui se donne comme la norme pour accéder au bien-être.Celeborn a écrit:Ce n'est surtout pas de la géographie. C'est de l'idéologie, point. Ça n'empêche pas que ça puisse être une idéologie utile, d'ailleurs (on pourrait en discuter).kiwi a écrit:
Je n'ai rien contre Nicolas Hulot. Juste que le DD, ce n'est pas que de l'écologie (ce que beaucoup de gens ignorent)
Et pour Cripure : je ne te réponds pas, non pas par snobisme, mais parce que kiwi a déjà donné les réponses que j'aurais à peu près faites, de toute façon.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- OlympiasProphète
Là, on frôle l'overdose. Ce qui me dérange n'est pas tant le DD mais je fait qu'on y passe autant de temps avec des élèves qui n'ont plus de connaissances en géo physique et en climato. Mais c'est vrai que ce n'est pas grave...
- JohnMédiateur
Sauf qu'étudier ce qu'est le dev. durable n'empêche pas de faire acquérir des connaissances en géo pysique et en climato :/
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- CelebornEsprit sacré
Il semblerait que dans les faits, si, ça l'empêche.John a écrit:Sauf qu'étudier ce qu'est le dev. durable n'empêche pas de faire acquérir des connaissances en géo pysique et en climato :/
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- MareuilNeoprof expérimenté
Et les centrales au thorium, on en parle ? M'étonnerait.John a écrit:Sauf qu'étudier ce qu'est le dev. durable n'empêche pas de faire acquérir des connaissances en géo pysique et en climato :/
- Isis39Enchanteur
On ne peut pas parler d'empêchement : simplement la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes ( à mon grand regret d'ailleurs). On pourrait faire les deux.Celeborn a écrit:Il semblerait que dans les faits, si, ça l'empêche.John a écrit:Sauf qu'étudier ce qu'est le dev. durable n'empêche pas de faire acquérir des connaissances en géo pysique et en climato :/
- MareuilNeoprof expérimenté
"la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes". Quand, par qui, pourquoi ?Isis39 a écrit:On ne peut pas parler d'empêchement : simplement la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes ( à mon grand regret d'ailleurs). On pourrait faire les deux.Celeborn a écrit:Il semblerait que dans les faits, si, ça l'empêche.John a écrit:Sauf qu'étudier ce qu'est le dev. durable n'empêche pas de faire acquérir des connaissances en géo pysique et en climato :/
- phiExpert
... Et ce dès le primaire...Isis39 a écrit:On ne peut pas parler d'empêchement : simplement la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes ( à mon grand regret d'ailleurs). On pourrait faire les deux.Celeborn a écrit:Il semblerait que dans les faits, si, ça l'empêche.John a écrit:Sauf qu'étudier ce qu'est le dev. durable n'empêche pas de faire acquérir des connaissances en géo pysique et en climato :/
Mon inspecteur m'a reproché d'étudier la géographie physique en CP-CE1, j'aurais du me contenter d'étudier ces réalités en relation avec les densités de population (en plus je le faisais, mes élèves devaient chaque fois s'interroger sur la possibilité de se déplacer facilement, de construire facilement des maisons,... dans chaque type de paysage, ils comprenaient bien pourquoi il y avait plus de monde dans les plaines qu'en haut du mont Blanc).
Comble du comble, j'étudiais les plaines et les collines dans une région montagneuse En montagne, on doit étudier la montagne, et seulement la montagne
- MareuilNeoprof expérimenté
Sur la butte Montmartre, la population est dense. Faut le dire à l'inspecteur, il sera content, surtout si on ajoute que dans la plaine Saint-Denis, elle ne l'est pas moins.phi a écrit:... Et ce dès le primaire...Isis39 a écrit:On ne peut pas parler d'empêchement : simplement la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes ( à mon grand regret d'ailleurs). On pourrait faire les deux.Celeborn a écrit: Il semblerait que dans les faits, si, ça l'empêche.
Mon inspecteur m'a reproché d'étudier la géographie physique en CP-CE1, j'aurais du me contenter d'étudier ces réalités en relation avec les densités de population (en plus je le faisais, mes élèves devaient chaque fois s'interroger sur la possibilité de se déplacer facilement, de construire facilement des maisons,... dans chaque type de paysage, ils comprenaient bien pourquoi il y avait plus de monde dans les plaines qu'en haut du mont Blanc).
Comble du comble, j'étudiais les plaines et les collines dans une région montagneuse En montagne, on doit étudier la montagne, et seulement la montagne
- Isis39Enchanteur
Il faudrait que je fasse une recherche. À une époque figurait en géo la tectonique des plaques qui a été donnée maintenant aux profs de svt. On faisait encore un peu de géo physique en 6e avec l'ancien programme. Mais c'est fini. On étudie les paysages sans étudier les reliefs et les climats. La géo purement humaine m'embête.... Surtout en 3ème où le programme est d'un ennui sans nom...Mareuil a écrit:"la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes". Quand, par qui, pourquoi ?Isis39 a écrit:On ne peut pas parler d'empêchement : simplement la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes ( à mon grand regret d'ailleurs). On pourrait faire les deux.Celeborn a écrit: Il semblerait que dans les faits, si, ça l'empêche.
- kiwiGuide spirituel
J'ai du mal à comprendre comment on peut regretter la géo physique. Je ne vois pas en quoi je suis compétente pour enseigner la tectonique des plaques, le volcanisme, la création des roches, et le pourquoi du comment un cyclone se forme, ce qu'est un talweg, une doline et cie.
Au niveau du collège, montrer aux élèves les types de relief, expliquer aux élèves les atouts et les contraintes de chaque type de relief est à mon sens bien suffisant. Ex : quand on étudie le littoral japonais, on met en évidence l'étroitesse des plaines et l'importance des montagnes, ce qui explique la construction de terre-plein. Je ne vais pas m'empêtrer dans les explications du comment la montagne s'est formée. Les collègues de SVT font ça bien mieux que moi. De toutes façons, ces choses sont déjà très bien vues à l'école primaire. Ils savent déjà expliquer pourquoi les hommes vivent là et moins ailleurs, quelles sont les contraintes du milieu montagnard et les avantages à vivre près des cours d'eau ou du littoral.
Cripure : j'entends bien que savoir placer le Rhône est une obsession chez vous. Mais vous avez raison, les repères sont très importants. Mais ces repères sont vus dès la primaire. Ils sont encore vus et revus au collège, n'en déplaisent à certains qui croient dur comme fer qu'on ne fait que des edc déconnectées de l'espace. Mais enfin, quels cours voudriez-vous que nous fassions? Faire une carte des cours d'eau et interroger les élèves dessus ne nous prendrait qu'1h, et encore, je suis très très large! Je fais quoi pendant les 35 autres heures accordées à la géo?! Repérer est fondamental, mais comprendre aussi.
Au niveau du collège, montrer aux élèves les types de relief, expliquer aux élèves les atouts et les contraintes de chaque type de relief est à mon sens bien suffisant. Ex : quand on étudie le littoral japonais, on met en évidence l'étroitesse des plaines et l'importance des montagnes, ce qui explique la construction de terre-plein. Je ne vais pas m'empêtrer dans les explications du comment la montagne s'est formée. Les collègues de SVT font ça bien mieux que moi. De toutes façons, ces choses sont déjà très bien vues à l'école primaire. Ils savent déjà expliquer pourquoi les hommes vivent là et moins ailleurs, quelles sont les contraintes du milieu montagnard et les avantages à vivre près des cours d'eau ou du littoral.
Cripure : j'entends bien que savoir placer le Rhône est une obsession chez vous. Mais vous avez raison, les repères sont très importants. Mais ces repères sont vus dès la primaire. Ils sont encore vus et revus au collège, n'en déplaisent à certains qui croient dur comme fer qu'on ne fait que des edc déconnectées de l'espace. Mais enfin, quels cours voudriez-vous que nous fassions? Faire une carte des cours d'eau et interroger les élèves dessus ne nous prendrait qu'1h, et encore, je suis très très large! Je fais quoi pendant les 35 autres heures accordées à la géo?! Repérer est fondamental, mais comprendre aussi.
- kiwiGuide spirituel
Mais moi j'introduis toujours l'étude des reliefs et des climats quand je fais la répartition des hommes, un désert, une montagne etc. Certes, c'est moins important qu'avant, mais j'utilise toujours des graphiques ombro-thermiques, on revoit, on répète les atouts et les contraintes des reliefs etc.Isis39 a écrit:Il faudrait que je fasse une recherche. À une époque figurait en géo la tectonique des plaques qui a été donnée maintenant aux profs de svt. On faisait encore un peu de géo physique en 6e avec l'ancien programme. Mais c'est fini. On étudie les paysages sans étudier les reliefs et les climats. La géo purement humaine m'embête.... Surtout en 3ème où le programme est d'un ennui sans nom...Mareuil a écrit:"la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes". Quand, par qui, pourquoi ?Isis39 a écrit:On ne peut pas parler d'empêchement : simplement la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes ( à mon grand regret d'ailleurs). On pourrait faire les deux.
- Isis39Enchanteur
J'ai fait pas mal de géo physique à la fac, notamment la tectonique et la climato. Ce qui explique mon enthousiasme. Après, je ne dis pas qu'on doit développer tout ça au niveau du college, mais je regrette que ça ait été évacué des programmes et presque proscrit (à entendre les IG, IPR et lire les programmes).kiwi a écrit:Mais moi j'introduis toujours l'étude des reliefs et des climats quand je fais la répartition des hommes, un désert, une montagne etc. Certes, c'est moins important qu'avant, mais j'utilise toujours des graphiques ombro-thermiques, on revoit, on répète les atouts et les contraintes des reliefs etc.Isis39 a écrit:Il faudrait que je fasse une recherche. À une époque figurait en géo la tectonique des plaques qui a été donnée maintenant aux profs de svt. On faisait encore un peu de géo physique en 6e avec l'ancien programme. Mais c'est fini. On étudie les paysages sans étudier les reliefs et les climats. La géo purement humaine m'embête.... Surtout en 3ème où le programme est d'un ennui sans nom...Mareuil a écrit:"la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes". Quand, par qui, pourquoi ?
- GrypheMédiateur
Parce que c'est étudié en licence de géo peut-être ?kiwi a écrit:J'ai du mal à comprendre comment on peut regretter la géo physique. Je ne vois pas en quoi je suis compétente pour enseigner la tectonique des plaques, le volcanisme, la création des roches, et le pourquoi du comment un cyclone se forme, ce qu'est un talweg, une doline et cie.
Sur la question du développement durable, je suis un peu partagée.
Il y a quand même un rapport étroit avec la géographie (la manière dont les hommes s'approprient l'espace, pour le dire vite et pour la partie "géo humaine").
- A titre strictement personnel, et indépendamment de ma matière d'origine, c'est une thématique qui m'intéresse. Mais à titre personnel, donc. Disons que sur certains points, je suis limite de la décroissance sans en être militante non plus.
- Mais je me demande si dans l’enseignement, ce n'est pas une "grille d'analyse" comme a pu être le marxisme en géographie il y a quelques décennies. Grille d'analyse qui pourrait tout aussi bien être remplacée par une autre. Il y a quelque chose de "pas neutre" dans la démarche, quelque chose d'"engagé" donc, mais en même temps l'enseignement peut bien servir à transmettre quelques valeurs en même temps que quelques concepts. Là où cela peut devenir embêtant, c'est si c'est présenté comme l'alpha et l'oméga de toute analyse, oubliant de dire que ce n'est qu'une grille d'analyse et d'interprétation parmi d'autres.
- Après, concernant l'efficacité du truc et le fait que les élèves en retiennent quelque chose, cela dépend aussi de comment c'est fait. Si c'est du type "séquence" ou s'il y a quand même une logique interne qui permette de présenter des notions clairement structurées, mais je n'ai pas eu l'occasion d'expérimenter ces nouveaux programmes (j'me suis sauvée juste avant... ) donc je ne sais pas personnellement ce que donne l'application concrète de ces programmes...
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