- ArtysiaVénérable
Cripure a écrit:
Artysia :sans être spécialiste, je trouve que l'abandon de la géo physique, surtout avec ces outils, est une idiotie. Le paysage, c'est ce que nous avons sous les yeux en permanence, or il faut savoir le lire, et ce n'est pas si évident.
Il y a eu un virage important pris par la discipline à partir des années 60 qui se traduit dernièrement par l'arrivée dans les programmes de touches de géo culturelle. Tous les aspects sont très intéressants, mais vous le savez bien, nous ne pouvons pas tout faire.
- User5899Demi-dieu
Certes. Mais j'en veux aux concepteurs de programmes. En sept années de secondaire, il y a quand même moyen d'ouvrir les yeux des jeunes sur leur environnement autrement qu'à coups de développement durable, catéchisme éthique que nos surconsommations au quotidien rendent ridicule.Artysia a écrit:Cripure a écrit:
Artysia :sans être spécialiste, je trouve que l'abandon de la géo physique, surtout avec ces outils, est une idiotie. Le paysage, c'est ce que nous avons sous les yeux en permanence, or il faut savoir le lire, et ce n'est pas si évident.
Il y a eu un virage important pris par la discipline à partir des années 60 qui se traduit dernièrement par l'arrivée dans les programmes de touches de géo culturelle. Tous les aspects sont très intéressants, mais vous le savez bien, nous ne pouvons pas tout faire.
- JPhMMDemi-dieu
+1000Cripure a écrit:En sept années de secondaire, il y a quand même moyen d'ouvrir les yeux des jeunes sur leur environnement autrement qu'à coups de développement durable, catéchisme éthique que nos surconsommations au quotidien rendent ridicule.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- kiwiGuide spirituel
JPhMM a écrit:+1000Cripure a écrit:En sept années de secondaire, il y a quand même moyen d'ouvrir les yeux des jeunes sur leur environnement autrement qu'à coups de développement durable, catéchisme éthique que nos surconsommations au quotidien rendent ridicule.
Cripure : on ne fait pas de catéchisme sur le DD dans nos programme de géo On fait de la géographie, pas de l'écologie à la Hulot.
- User5899Demi-dieu
Je parle du DD comme catéchisme en général, pas sous la main des collègues d'HGkiwi a écrit:JPhMM a écrit:+1000Cripure a écrit:En sept années de secondaire, il y a quand même moyen d'ouvrir les yeux des jeunes sur leur environnement autrement qu'à coups de développement durable, catéchisme éthique que nos surconsommations au quotidien rendent ridicule.
Cripure : on ne fait pas de catéchisme sur le DD dans nos programme de géo On fait de la géographie, pas de l'écologie à la Hulot.
- LeclochardEmpereur
kiwi a écrit:JPhMM a écrit:+1000Cripure a écrit:En sept années de secondaire, il y a quand même moyen d'ouvrir les yeux des jeunes sur leur environnement autrement qu'à coups de développement durable, catéchisme éthique que nos surconsommations au quotidien rendent ridicule.
Cripure : on ne fait pas de catéchisme sur le DD dans nos programme de géo On fait de la géographie, pas de l'écologie à la Hulot.
Je trouve plutôt courageuse une personnalité qui s'engage dans un combat dans lequel elle n'a rien à gagner. La preuve avec ton message. À sa place, je m'acheterais une île et j'y coulerais des jours tranquilles loin de la politique. Il est encore bien idéaliste pour croire qu'il changera la façon de penser des dirigeants.
Sinon je suis d'accord avec toi, les profs ne sont pas là pour faire de la morale écologique (tout comme le prof de lettres ne fait du prosélytisme quand il fait étudier la Bible).
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- kiwiGuide spirituel
Leclochard a écrit:kiwi a écrit:JPhMM a écrit:
+1000
Cripure : on ne fait pas de catéchisme sur le DD dans nos programme de géo On fait de la géographie, pas de l'écologie à la Hulot.
Je trouve plutôt courageuse une personnalité qui s'engage dans un combat dans lequel elle n'a rien à gagner. La preuve avec ton message. À sa place, je m'acheterais une île et j'y coulerais des jours tranquilles loin de la politique. Il est encore bien idéaliste pour croire qu'il changera la façon de penser des dirigeants.
Sinon je suis d'accord avec toi, les profs ne sont pas là pour faire de la morale écologique (tout comme le prof de lettres ne fait du prosélytisme quand il fait étudier la Bible).
Je n'ai rien contre Nicolas Hulot. Juste que le DD, ce n'est pas que de l'écologie (ce que beaucoup de gens ignorent) et que nos programmes de géographie ne nous demandent pas, quand on traite du chapitre sur l'eau, de seriner aux élèves de fermer les robinets et de ne pas prendre de bain... Le programme de 5ème par exemple traite beaucoup plus des inégalités ou de conflits d'usages que d'écologie. Le chapitre introductif sur le DD vise justement à faire comprendre aux élèves que le DD, ce n'est pas que l'environnement. Et que quand tu préserves l'environnement sans te préoccuper d'économie ou de bien être social, tu n'es pas dans du DD.
- User5899Demi-dieu
Mouais. Devraient plutôt savoir que le Rhône coule en France, scrogneugneu
- CelebornEsprit sacré
kiwi a écrit:
Je n'ai rien contre Nicolas Hulot. Juste que le DD, ce n'est pas que de l'écologie (ce que beaucoup de gens ignorent)
Ce n'est surtout pas de la géographie. C'est de l'idéologie, point. Ça n'empêche pas que ça puisse être une idéologie utile, d'ailleurs (on pourrait en discuter).
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- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Au sens strict, le développement durable est un concept, rien de plus. C'est l'utilisation qui en est faite par certains qui peut le faire apparaître comme une idéologie. Si j'étais taquin, je dirais que c'est un peu comme le genre.
- CelebornEsprit sacré
Marcel Khrouchtchev a écrit:Au sens strict, le développement durable est un concept, rien de plus.
Un concept auquel n'a pas a être subordonné un programme de géographie. De même qu'il serait choquant de subordonner un programme de SVT à la notion de genre.
Accessoirement, le genre et le développement durable ne me paraissent pas pouvoir être mis sur le même plan. La notion de développement durable présente dans les programmes de géo et d'EC (qui d'ailleurs n'y est pas définie) s'appuie sur la déclaration de Rio de 1992, qui est idéologique (suffit d'y voir que le verbe « devoir » y est régulièrement utilisé). Ce n'est pas « un concept, rien de plus » : c'est un programme d'action, et qui doit être étudié par nos élèves.
edit : je suis fatigué, là, mais j'essaierai de séparer le sujet demain afin qu'on mette à part la discussion sur le DD
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- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Celeborn a écrit:
Un concept auquel n'a pas a être subordonné un programme de géographie. De même qu'il serait choquant de subordonner un programme de SVT à la notion de genre.
Alors là je suis bien d'accord et mes anciens lycéens pourraient te dire que je ne manquais aucune occasion de leur faire part de mes sarcasmes sur l'omniprésence de ce concept. Très contestable et contesté par ailleurs, mais tu as raison, ce n'est pas la question . Pour la comparaison avec le genre je maintiens (mais sans doute parce que je ne suis enthousiaste sur aucun de ces deux concepts )
- DionysosFidèle du forum
+1000.Marcel Khrouchtchev a écrit:Celeborn a écrit:
Un concept auquel n'a pas a être subordonné un programme de géographie. De même qu'il serait choquant de subordonner un programme de SVT à la notion de genre.
Alors là je suis bien d'accord et mes anciens lycéens pourraient te dire que je ne manquais aucune occasion de leur faire part de mes sarcasmes sur l'omniprésence de ce concept. Très contestable et contesté par ailleurs, mais tu as raison, ce n'est pas la question . Pour la comparaison avec le genre je maintiens (mais sans doute parce que je ne suis enthousiaste sur aucun de ces deux concepts )
Je ne manque pas une occasion de parler du greenwashing : Carrouf fait du développement durable. MacDo propose des sacs recyclables et "s'engage pour l'environnement..." Bref, dès lors qu'un concept devient bankable, il se vide de son sens. Idem pour le commerce équitable, qui est devenu le commerce de l'équitable, cf. le reportage diffusé hier soir sur Arte.
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- JohnMédiateur
C'est tout de même plus facile de comprendre ce qu'est le greenwashing, quand on maîtrise au préalable ce qu'est le développement durable, non ?
On trouve cette déclaration d'un IA-IPR :
On trouve cette déclaration d'un IA-IPR :
Moi personnellement, je n'ai rien à redire à tout ça. Et il me semble que les profs d'histoire-géo ont parfois des sujets de mécontentement, mais que la prédominance supposée du développement durable dans les programmes ne figure pas au palmarès des soucis qu'il peut leur arriver de rencontrer.Les programmes de géographie pour la classe de cinquième (BOEN 28 août 2008) ou de seconde entrant en œuvre à compter de la rentrée de septembre 2010, ainsi que des nouveaux programmes pour le lycée professionnel (rentrée 2009 en seconde), intègrent désormais de manière explicite la notion de développement durable qui en constitue à la fois l'intitulé général et le fil directeur.
Dans chacun des deux premiers programmes, un thème introductif invite – à des niveaux de complexité différents – à préciser la notion de développement durable sous laquelle sont ensuite abordés tout au long de l’année les différents thèmes d’étude et les questions figurant dans les programmes. Ces thèmes introductifs s’imposent pour mener à bien une nécessaire clarification notionnelle et conceptuelle sur une expression omniprésente dans le discours public mais fortement polysémique. Il s’agit de se départir d'un sens commun généralement accolé à l’expression et qui tend à réduire le "développement durable" à sa composante environnementale, elle-même parfois limitée à ses dimensions naturelles.
Abordé sous l’angle de l’analyse géographique le développement durable place "l’homme et l’humanité au cœur des problématiques, l’étude du développement durable met en relation le développement humain avec les potentialités de la planète. En croisant les dimensions sociales, économiques et environnementales, on s’interroge sur la façon dont les sociétés humaines améliorent leurs conditions de vie et subviennent à leurs besoins sans compromettre la satisfaction des besoins des générations futures. Le développement durable apparaît ainsi comme une autre façon de lire le monde, de le penser et de le gérer". (Présentation générale du programme de géographie de seconde).
Pour l'un ou l'autre de ces deux programmes, quelques conditions sont nécessaires pour éviter toute dérive qui conduirait à s’écarter des objectifs et des démarches d’enseignement de la géographie :
- que ce soit en classe de cinquième ou de seconde, les situations évoquées ou étudiées (exemples, études de cas) s’inscrivent dans des territoires ; ceux-ci, eux-mêmes appréhendés comme des espaces habités, appropriés et gérés, placent l’homme en société au cœur des préoccupations ; les espaces de forte occupation humaine et en tout premier lieu les villes ne peuvent être ignorés ;
- les trois composantes du développement durable (sociale, économique et environnementale) doivent être prises en compte.
En classe de seconde de lycée professionnel, sous le même intitulé général "Sociétés et développement durable", s'organisent certains thèmes majeurs : l'inégalité du processus de développement, la persistance de la question alimentaire, la crise énergétique et la géographie des risques. Cette approche met en évidence la dimension planétaire des enjeux environnementaux, mais aussi la différenciation spatiale et les relations qui existent entre les États du monde.
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- CelebornEsprit sacré
John a écrit: la prédominance supposée du développement durable dans les programmes
C'est le titre du programme de cinquième, et c'est écrit dès le préambule : « Le programme de la classe de 5ème est consacré à la poursuite de l’étude du développement durable ». Donc la prédominance n'est pas supposée : elle est affirmée dans le programme.
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John a écrit:Et il me semble que les profs d'histoire-géo ont parfois des sujets de mécontentement, mais que la prédominance supposée du développement durable dans les programmes ne figure pas au palmarès des soucis qu'il peut leur arriver de rencontrer.
En ce qui concerne la géographie, c'est au palmarès des remontées des collègues, si.
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- JohnMédiateur
Cripure a écrit:En sept années de secondaire, il y a quand même moyen d'ouvrir les yeux des jeunes sur leur environnement autrement qu'à coups de développement durable
Il y a tout de même une différence entre les deux propos.Celeborn a écrit:C'est le titre du programme de cinquième, et c'est écrit dès le préambule : « Le programme de la classe de 5ème est consacré à la poursuite de l’étude du développement durable »
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John a écrit:Cripure a écrit:En sept années de secondaire, il y a quand même moyen d'ouvrir les yeux des jeunes sur leur environnement autrement qu'à coups de développement durableIl y a tout de même une différence entre les deux propos.Celeborn a écrit:C'est le titre du programme de cinquième, et c'est écrit dès le préambule : « Le programme de la classe de 5ème est consacré à la poursuite de l’étude du développement durable »
Je ne dis pas le contraire. Comme tu ne citais personne dans ton message, il était difficile de savoir si tu répondais à quelqu'un en particulier ou si tu faisais un commentaire général .
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- JohnMédiateur
En ce qui concerne le DD, je pensais quand même que tout le monde s'accorde plus ou moins pour dire que :Celeborn a écrit:En ce qui concerne la géographie, c'est au palmarès des remontées des collègues, si.John a écrit:Et il me semble que les profs d'histoire-géo ont parfois des sujets de mécontentement, mais que la prédominance supposée du développement durable dans les programmes ne figure pas au palmarès des soucis qu'il peut leur arriver de rencontrer.
- c'est une notion dont la définition peut sembler assez floue au premier abord, mais qui peut être opérationnelle ;
- les thèmes abordés dans ce cadre doivent de toute façon intégrer des éléments de nature physique, démographique, sociale et culturelle
- il vaut mieux que cette notion soit enseignée plutôt que passée sous silence, quitte à être interrogée sur ses limites.
A lire ce fil, mis à part les interventions de kiwi, on a l'impression qu'aborder la thématique du développement durable ne pose que des problèmes. Il me semble que cette notion est malgré tout centrale en géographie, et qu'elle permet une certaine liberté, en théorie, dans l'approche de cas concrets, tout en demandant des efforts pour relier entre elles différentes manières d'envisager la géographie.
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- SakeiNiveau 10
kiwi a écrit:Leclochard a écrit:kiwi a écrit:
Cripure : on ne fait pas de catéchisme sur le DD dans nos programme de géo On fait de la géographie, pas de l'écologie à la Hulot.
Je trouve plutôt courageuse une personnalité qui s'engage dans un combat dans lequel elle n'a rien à gagner. La preuve avec ton message. À sa place, je m'acheterais une île et j'y coulerais des jours tranquilles loin de la politique. Il est encore bien idéaliste pour croire qu'il changera la façon de penser des dirigeants.
Sinon je suis d'accord avec toi, les profs ne sont pas là pour faire de la morale écologique (tout comme le prof de lettres ne fait du prosélytisme quand il fait étudier la Bible).
Je n'ai rien contre Nicolas Hulot. Juste que le DD, ce n'est pas que de l'écologie (ce que beaucoup de gens ignorent) et que nos programmes de géographie ne nous demandent pas, quand on traite du chapitre sur l'eau, de seriner aux élèves de fermer les robinets et de ne pas prendre de bain... Le programme de 5ème par exemple traite beaucoup plus des inégalités ou de conflits d'usages que d'écologie. Le chapitre introductif sur le DD vise justement à faire comprendre aux élèves que le DD, ce n'est pas que l'environnement. Et que quand tu préserves l'environnement sans te préoccuper d'économie ou de bien être social, tu n'es pas dans du DD.
Exactement
Bon moi le programme de géo de 5e me pose quand même problème parce que je trouve ça difficile de tout bien assimiler ça à 12 ans et que c'est assez redondant tout au long de l'année, mais le concept de DD en lui-même a toute sa place en géo je trouve.
Et c'est d'autant plus important de l'étudier d'un point de vue technique, scientifique, que c'est un concept galvaudé par les médias ou les politiques.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
John a écrit:Il me semble que cette notion est malgré tout centrale en géographie, et qu'elle permet une certaine liberté, en théorie, dans l'approche de cas concrets, tout en demandant des efforts pour relier entre elles différentes manières d'envisager la géographie.
Elle n'est centrale que parce que c'est à la mode. La géographie est une des SHS les plus en crise, car c'est une crise identitaire et de positionnement. De ce fait, les géographes ont une tendance générale (et heureusement pas unanime) à aller dans le sens du vent et des modes. Là, la mode c'est le développement durable, mais rien ne dit que dans 20 ou 30 ans il sera encore aussi central.
- Isis39Enchanteur
Je n'ai fait le programme de 5e qu'une année mais je suis d'accord avec Kiwi. À part le premier chapitre, le reste n'est pas focalisé sur le DD, plus sur les inégalités.
- CelebornEsprit sacré
La notion n'est même pas définie dans les programmes : c'est dire si elle est effectivement « assez floue ». Des documents d'accompagnement précisent ça, mais le résultat est aussi clair que la notion de compétence : « une tentative pour concilier l’efficacité économique, la qualité de l’environnement et le développement humain et social, qui en constituent les trois piliers ou sphères » (ça fait un joli schéma )John a écrit:
En ce qui concerne le DD, je pensais quand même que tout le monde s'accorde plus ou moins pour dire que :
- c'est une notion dont la définition peut sembler assez floue au premier abord, mais qui peut être opérationnelle ;
Oui, épars et déstructurés, ce qui fait que la géographie au collège est nettement plus éclatée que ne l'est l'histoire (et Dieu sait que l'histoire a souffert elle aussi). En 5e, tu peux voyager de l'Inde au Brésil en passant par l'Australie, l'Afrique, une ville américaine et de nombreux autres lieux variés sans jamais finalement t'arrêter géographiquement nulle part (une sorte de zapping facilité par la multiplication des études de cas, qui constituent la majeure partie de l'horaire). Je ferais assez volontiers le parallèle avec la séquence en français (ou ailleurs) : une belle idée sur le papier, mais qui déstructure complètement la discipline à l'arrivée. Vouloir partir d'un concept global, d'un grand tout, ça donne toujours ça à l'arrivée en collège : les élèves ne sont pour la plupart pas adaptés à une telle façon de concevoir les programmes (et les correcteurs se marrent comme des baleines ou s'arrachant les cheveux ensuite aux épreuves de repères du brevet, qui sont d'ailleurs complètement déconnectées du programme).- les thèmes abordés dans ce cadre doivent de toute façon intégrer des éléments de nature physique, démographique, sociale et culturelle
Avec un tel raisonnement, on peut remplir le programme d'un bon millier de notions, dont on pourrait dire qu'il vaut mieux qu'elles soient enseignées. Et on n'interroge pas sur les limites de la notion, puisqu'elle est enseignée dans le cadre de l' « Education au Développement Durable », machin transversal qui indique que les élèves doivent être «Développement Duarable Approved » au sortir de leur scolarité.- il vaut mieux que cette notion soit enseignée plutôt que passée sous silence, quitte à être interrogée sur ses limites.
Mode scrogneugneu ON : la géographie fonctionnait très bien sans la notion de développement durable, et ce pendant fort longtemps. Je vois pas en quoi soudain depuis 20 ans le DD en serait devenu une notion centrale.Il me semble que cette notion est malgré tout centrale en géographie, et qu'elle permet une certaine liberté, en théorie, dans l'approche de cas concrets, tout en demandant des efforts pour relier entre elles différentes manières d'envisager la géographie.
Mais au-delà de ça, on ne peut pas demander à des collégiens de relier entre elles différentes manières d'envisager la géographie : on devrait la leur apprendre. Et, des remontées que nous avons, les programmes actuels tels qu'ils sont conçus (et ça dépasse le DD, pour le coup) ne sont probablement pas les plus efficaces. La remarque que fait Sakei est effectivement une remontée habituelle que nous avons : c'est redondant, c'est difficile à assimiler.
En revanche, je ne suis pas certain que l'expression DD soit tant que ça galvaudée par les politiques et les médias : ce sont eux qui l'ont mise au premier chef des préoccupations actuelles, et ce sont des documents politiques qui sont à la base de l'étude du DD dans les programmes actuels.
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- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Celeborn a écrit:
Mode scrogneugneu ON : la géographie fonctionnait très bien sans la notion de développement durable, et ce pendant fort longtemps. Je vois pas en quoi soudain depuis 20 ans le DD en serait devenu une notion centrale.
Je propose une petite piste de réflexion ci-dessus.
- kiwiGuide spirituel
John a écrit:En ce qui concerne le DD, je pensais quand même que tout le monde s'accorde plus ou moins pour dire que :Celeborn a écrit:En ce qui concerne la géographie, c'est au palmarès des remontées des collègues, si.John a écrit:Et il me semble que les profs d'histoire-géo ont parfois des sujets de mécontentement, mais que la prédominance supposée du développement durable dans les programmes ne figure pas au palmarès des soucis qu'il peut leur arriver de rencontrer.
- c'est une notion dont la définition peut sembler assez floue au premier abord, mais qui peut être opérationnelle ;
- les thèmes abordés dans ce cadre doivent de toute façon intégrer des éléments de nature physique, démographique, sociale et culturelle
- il vaut mieux que cette notion soit enseignée plutôt que passée sous silence, quitte à être interrogée sur ses limites.
A lire ce fil, mis à part les interventions de kiwi, on a l'impression qu'aborder la thématique du développement durable ne pose que des problèmes. Il me semble que cette notion est malgré tout centrale en géographie, et qu'elle permet une certaine liberté, en théorie, dans l'approche de cas concrets, tout en demandant des efforts pour relier entre elles différentes manières d'envisager la géographie.
En effet : le programme de 5ème, je l'adore. Tant en histoire qu'en géo. C'est mon programme préféré. Il a été bien dépoussiéré d'ailleurs, parce que faire de la géographie continentale, avec le plan bateau peuplement/démographie/économie/typologie spatiale, ça va 5min hein.
J'ai juste un reproche : la redondance sur la pauvreté. Si les élèves n'ont pas capté qu'en Afrique, ils sont pauvres, analphabètes, malades, en guerre, si en plus on rajoute les nuées de sauterelles, le compte est bon.
Mais je trouve au contraire ce concept de DD très opérant. La géographie, c'est l'étude des hommes et de la façon dont ils vivent sur notre planète. La façon dont ils l'exploitent, la gèrent, l'habitent, l'aménagent. Or qu'on le veuille ou non, depuis 1987, une prise de conscience apparaît sur la nécessité de faire coïncider les trois dimensions économique, sociale et environnementale (du moins au Nord). Ainsi, on parle de DD constamment. Mais on galvaude ce terme à toutes les sauces pour le grand public en le restreignant à la dimension écologique. Des lois sont votées pour plus de respect de l'environnement. Il est donc nécessaire dans un cours de géographie de faire comprendre aux élèves toutes les dimensions du DD qui je le répète, ne vise pas à faire un cours idéologique sur la préservation de l'environnement. On est amené évidemment à parler d'environnement (quand tu fais le front pionnier amazonien, tu es bien obligé de parler de déforestation), mais pas de morale.
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