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- CathEnchanteur
Mais pourquoi des anglophones souhaiteraient-ils venir étudier en France si c'est pour suivre des cours en anglais, comme chez eux ?
- IlèneNiveau 3
Cath, ce ne sont pas forcément des anglophones natifs, simplement des étudiants d'un peu partout dans le monde qui veulent étudier à l'étranger mais qui ne maîtrisent pas forcément d'autre langue vivante que l'anglais. De la même manière, un Français qui fait un séjour Erasmus en Estonie suit des cours en anglais. Plus généralement, je ne crois pas que l'objectif principal des jeunes qui font un séjour d'étude à l'étranger soit d'apprendre une langue... D'expérience, la plupart veulent simplement découvrir un nouveau pays, faire la fête, etc.
Pour avoir fréquenté une Grande Ecole où les cours étaient proposés en anglais et en français, j'ai pu constater que les étudiants étrangers s'orientaient systématiquement ou presque vers les cours en anglais... Je pense qu'il est illusoire de croire qu'une simple immersion permet d'apprendre le français suffisamment rapidement pour comprendre des cours de niveau licence ou master, si l'on n'a pas étudié la langue auparavant, ou très peu.
Je ne suis pas fondamentalement pour le fait de donner des cours en anglais, parce qu'effectivement le niveau de beaucoup d'enseignants rend la chose très factice, mais je ne suis pas sûre qu'on ait le choix : le français n'est plus suffisamment appris à l'étranger pour qu'on puisse se permettre de ne dispenser des cours qu'en français, qui vont attirer de moins en moins de monde. Et puis c'est l'occasion de proposer des cours de Français Langue Etrangère aux étudiants, même s'ils ne suivent pas les cours académiques en français.
Pour avoir fréquenté une Grande Ecole où les cours étaient proposés en anglais et en français, j'ai pu constater que les étudiants étrangers s'orientaient systématiquement ou presque vers les cours en anglais... Je pense qu'il est illusoire de croire qu'une simple immersion permet d'apprendre le français suffisamment rapidement pour comprendre des cours de niveau licence ou master, si l'on n'a pas étudié la langue auparavant, ou très peu.
Je ne suis pas fondamentalement pour le fait de donner des cours en anglais, parce qu'effectivement le niveau de beaucoup d'enseignants rend la chose très factice, mais je ne suis pas sûre qu'on ait le choix : le français n'est plus suffisamment appris à l'étranger pour qu'on puisse se permettre de ne dispenser des cours qu'en français, qui vont attirer de moins en moins de monde. Et puis c'est l'occasion de proposer des cours de Français Langue Etrangère aux étudiants, même s'ils ne suivent pas les cours académiques en français.
- CathEnchanteur
J'entends bien, sauf que ces étudiants ne maitrisent pas forcément un bon anglais...
Alors quel intérêt de venir suivre un cours sur Flaubert bredouillé par un enseignant français qui s'adressera à 90% d'étudiants français (qui comprendront ... peut-être) pour potentiellement 10% d'étudiants étrangers non anglophones eux-mêmes ?
Ça me parait d'un ridicule achevé...
Alors quel intérêt de venir suivre un cours sur Flaubert bredouillé par un enseignant français qui s'adressera à 90% d'étudiants français (qui comprendront ... peut-être) pour potentiellement 10% d'étudiants étrangers non anglophones eux-mêmes ?
Ça me parait d'un ridicule achevé...
- IlèneNiveau 3
J'ai fait un séjour Erasmus (en Espagne) : la plupart des étudiants étrangers, qui venaient d'un peu partout dans le monde, ont parlé anglais tout le semestre, que ce soit en cours ou en dehors. Ils ne parlent pas tous très bien anglais (mais beaucoup ont quand même un sacré niveau), mais le comprennent globalement sans souci. Beaucoup en revanche suivaient des cours d'espagnol voire de basque à côté.
Je suis d'accord concernant le ridicule de la situation dans ton exemple, mais ce qui se fait généralement dans les autres pays c'est qu'un même cours est proposé à la fois dans la langue du pays et en anglais. Cela permet aux étrangers de pouvoir suivre le cours en français s'ils veulent progresser, et aux natifs de suivre des cours en anglais éventuellement.
En revanche ton exemple n'est pas forcément le plus pertinent : un cours sur Flaubert serait principalement suivi par des personnes qui étudient le français dans leur pays, et peuvent donc suivre le cours dans notre langue...
Je suis d'accord concernant le ridicule de la situation dans ton exemple, mais ce qui se fait généralement dans les autres pays c'est qu'un même cours est proposé à la fois dans la langue du pays et en anglais. Cela permet aux étrangers de pouvoir suivre le cours en français s'ils veulent progresser, et aux natifs de suivre des cours en anglais éventuellement.
En revanche ton exemple n'est pas forcément le plus pertinent : un cours sur Flaubert serait principalement suivi par des personnes qui étudient le français dans leur pays, et peuvent donc suivre le cours dans notre langue...
- CasparProphète
Ces comparaisons entre langues sont un peu stériles: chaque langue a son "génie" pour utiliser un mot un peu démodé. Chaque langue a ses qualités, ses défauts et sa propre logique. De grands scientifiques se sont exprimés et s'expriment toujours en anglais de façon précise et logique.
Cependant, bien que professeur d'anglais, je ne suis pas forcément pour l'utilisation à grande échelle de l'anglais au niveau universitaire. Il me semble que si j'étais un étudiant chinois, russe ou autre j'irais en GB ou aux USA pour parfaire mon anglais et en France pour étudier le français.
PS: Legrincheux, l'article est une bizarrerie qui n'existe que dans un petit nombre de langues: il n'existait pas en latin, il n'existe pas dans les langues slaves (sauf le bulgare), ni en chinois ou en japonais, ni d'ailleurs dans aucune langue d'Asie du Sud-Est à ma connaissance... et les linguistes parlent d'article zéro, l'absence d'article est un article en soi en anglais. Et les articles universitaires peu clairs que vous lisez sont peut-être tout simplement mal écrits.
Cependant, bien que professeur d'anglais, je ne suis pas forcément pour l'utilisation à grande échelle de l'anglais au niveau universitaire. Il me semble que si j'étais un étudiant chinois, russe ou autre j'irais en GB ou aux USA pour parfaire mon anglais et en France pour étudier le français.
PS: Legrincheux, l'article est une bizarrerie qui n'existe que dans un petit nombre de langues: il n'existait pas en latin, il n'existe pas dans les langues slaves (sauf le bulgare), ni en chinois ou en japonais, ni d'ailleurs dans aucune langue d'Asie du Sud-Est à ma connaissance... et les linguistes parlent d'article zéro, l'absence d'article est un article en soi en anglais. Et les articles universitaires peu clairs que vous lisez sont peut-être tout simplement mal écrits.
- yphrogEsprit éclairé
Personellement, cath, j'ai sauté dans la valise d'une Française pour venir en France, et ensuite on voulait que je travaille pour un projet, donc la plus facile était de me demander de m'inscrire en thèse.
Pour le reste, j'imagine que l'idée est plutôt d'attirer les gens d'Asie, de l'Afrique et peut-être de l'Europe de l'Est en médécine, physique, économie, etc. Je pense que cette histoire d'élèves qui viennent s'extasier sur Proust est peut-être un peu à la marge.
(Même s'il n'y a rien de plus noble que de venir s'extasier sur Prôûst) :elephant2:
Pour le reste, j'imagine que l'idée est plutôt d'attirer les gens d'Asie, de l'Afrique et peut-être de l'Europe de l'Est en médécine, physique, économie, etc. Je pense que cette histoire d'élèves qui viennent s'extasier sur Proust est peut-être un peu à la marge.
(Même s'il n'y a rien de plus noble que de venir s'extasier sur Prôûst) :elephant2:
- Syria ForelNiveau 7
Le grincheux a écrit: Que vous le vouliez ou non, une langue dans laquelle vous pouvez retirer les déterminants est moins précise qu'une langue dans laquelle ce sport est interdit. Une langue dans laquelle la concordance des temps est stricte est beaucoup plus précise qu'un langue dans laquelle on fait à peu près ce que l'on veut. Une langue dans laquelle l'ordre des mots est important lève permet de lever des doutes. Une langue qui possède des formes de conjugaison différentes en fonction de la personne sera plus précise qu'une langue qui distingue juste la troisième personne du singulier. Une langue qui possède une forme duale est une langue plus précise qu'une langue qui ne possède que le singulier et le pluriel.
Mais je suis d'accord avec vous, on peut être imprécis dans toutes les langues. Il n'empêche que certaines permettent bien plus de précision que d'autres sans user de périphrases.
Il est courant de dire que l'anglais est une langue synthétique et le français une langue analytique. C'est vrai : avec bien peu de mots en anglais, on communique aussi efficacement qu'en français. Pour s'en convaincre, il suffit de comparer un roman anglais et sa traduction française, qui n'apporte pas plus de précisions (à moi que le traducteur ne laisse aller à une recréation littéraire).
Par exemple, je compte m'atteler bientôt à la lecture de "A song of ice and fire" : 4 tomes en VO, 12 volumes en français, et en plus, mon portefeuille me dit 'merci'
- dandelionVénérable
Caspar Goodwood a écrit: Ces comparaisons entre langues sont un peu stériles: chaque langue a son "génie" pour utiliser un mot un peu démodé. Chaque langue a ses qualités, ses défauts et sa propre logique. De grands scientifiques se sont exprimés et s'expriment toujours en anglais de façon précise et logique.
Je pense que cela ne s'adresse pas à des étudiants souhaitant parfaire leur anglais mais à des étudiants ne trouvant pas dans leur pays une université qui leur convient ou les accepte(faute d'un niveau excellent, les étudiants issus des castes les plus élevées en Inde ont bien du mal à intégrer les universités locales, cela en fait des candidats de choix pour les universités anglo-saxonnes, qui ne crachent pas dessus puisque ces étudiants ont les moyens de payer des frais d'inscription élevés).Cependant, bien que professeur d'anglais, je ne suis pas forcément pour l'utilisation à grande échelle de l'anglais au niveau universitaire. Il me semble que si j'étais un étudiant chinois, russe ou autre j'irais en GB ou aux USA pour parfaire mon anglais et en France pour étudier le français.
- CasparProphète
Que Legrincheux ne se lance pas dans l'étude du chinois: pas d'articles, noms et verbes invariables: pas de conjugaisons ni de déclinaisons...pas de distinction entre pluriel et singulier à moins que ce ne soit absolument nécessaire, une petite particule pour préciser qu'on parle du passé, mais encore une fois, seulement si c'est indispensable à la compréhension de la phrase. L'anglais à côté, ce doit être une langue d'un raffinement extrême et le français, n'en parlons pas: les Français sont des êtres d'une intelligence supérieure pour parler une langue aussi précise et subtile! :pas vrai:
PS: Demandez aux Russes, aux Finlandais, aux Japonais et aussi aux Chinois bien sûr (sans compter beaucoup d'autre nationalités sans doute), ils sont souvent persuadés de parler la langue la plus belle, la plus souple, la plus logique mais la plus difficile du monde. Qui a raison?
PS: Demandez aux Russes, aux Finlandais, aux Japonais et aussi aux Chinois bien sûr (sans compter beaucoup d'autre nationalités sans doute), ils sont souvent persuadés de parler la langue la plus belle, la plus souple, la plus logique mais la plus difficile du monde. Qui a raison?
- Le grincheuxSage
Il y a quinze ans, tous les étudiants Erasmus que je cotoyais, qu'il s'agisse d'espagnols, de finlandais ou de toutes autres origines, suivaient les cours en français et avaient un niveau de français suffisant pour les suivre.Ilène a écrit:J'ai fait un séjour Erasmus (en Espagne) : la plupart des étudiants étrangers, qui venaient d'un peu partout dans le monde, ont parlé anglais tout le semestre, que ce soit en cours ou en dehors. Ils ne parlent pas tous très bien anglais (mais beaucoup ont quand même un sacré niveau), mais le comprennent globalement sans souci. Beaucoup en revanche suivaient des cours d'espagnol voire de basque à côté.
Je suis d'accord concernant le ridicule de la situation dans ton exemple, mais ce qui se fait généralement dans les autres pays c'est qu'un même cours est proposé à la fois dans la langue du pays et en anglais. Cela permet aux étrangers de pouvoir suivre le cours en français s'ils veulent progresser, et aux natifs de suivre des cours en anglais éventuellement.
En revanche ton exemple n'est pas forcément le plus pertinent : un cours sur Flaubert serait principalement suivi par des personnes qui étudient le français dans leur pays, et peuvent donc suivre le cours dans notre langue...
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Le carnet du Grincheux, Chroniques de misanthropie ordinaire
http://grincheux.de-charybde-en-scylla.fr/
Ma vie, mon œuvre
http://www.systella.fr/
- Le grincheuxSage
J'en toucherai un mot de votre part la prochaine fois que les verrai à Donald Knuth, à John Proakis et à quelques grands noms anglophones de naissance qu'il m'arrive de fréquenter. Ils seront enchantés de savoir qu'ils écrivent leurs articles comme des cochons. Contrairement à vous, ils sont parfaitement conscients des limites de la langue anglaise. D'autres scientifiques que je connais et qui maîtrisent d'autres langues que l'anglais réchignent à écrire en anglais en raison de tout ce que j'ai expliqué plus haut. Pas parce qu'ils ne maîtrisent pas assez cette langue.Caspar Goodwood a écrit:
PS: Legrincheux, l'article est une bizarrerie qui n'existe que dans un petit nombre de langues: il n'existait pas en latin, il n'existe pas dans les langues slaves (sauf le bulgare), ni en chinois ou en japonais, ni d'ailleurs dans aucune langue d'Asie du Sud-Est à ma connaissance... et les linguistes parlent d'article zéro, l'absence d'article est un article en soi en anglais. Et les articles universitaires peu clairs que vous lisez sont peut-être tout simplement mal écrits.
Si vous voulez vous rendre compte de la catastrophe, allez jeter un oeil au Proakis (c'est une référence en terme de rédaction par des anglophones). Ce bouquin est lu, relu, corrigé et réformé par des dizaines de personnes depuis une vingtaine d'années. Heureusement qu'il y a des schémas et des équations pour clarifier le texte. Si on vire les équations et les calculs matriciels, il devient incompréhensible. Bizarrement, il est tout à fait possible d'en traduire des extraits en français et d'en conserver la clarté sans utiliser une seule formule. Je l'ai fait.
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- Le grincheuxSage
Que voulez-vous démontrer ? Qu'il existe des langues moins précises que l'anglais ? Oui, il en existe. La belle affaire !Caspar Goodwood a écrit: Que Legrincheux ne se lance pas dans l'étude du chinois: pas d'articles, noms et verbes invariables: pas de conjugaisons ni de déclinaisons...pas de distinction entre pluriel et singulier à moins que ce ne soit absolument nécessaire, une petite particule pour préciser qu'on parle du passé, mais encore une fois, seulement si c'est indispensable à la compréhension de la phrase. L'anglais à côté, ce doit être une langue d'un raffinement extrême et le français, n'en parlons pas: les Français sont des êtres d'une intelligence supérieure pour parler une langue aussi précise et subtile! :pas vrai:
PS: Demandez aux Russes, aux Finlandais, aux Japonais et aussi aux Chinois bien sûr (sans compter beaucoup d'autre nationalités sans doute), ils sont souvent persuadés de parler la langue la plus belle, la plus souple, la plus logique mais la plus difficile du monde. Qui a raison?
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- CasparProphète
Donc, il y a un palmarès mondial des langues? Le français en tête: précis, clair, logique, exprimant merveilleusement les pensées les plus subtiles. Imposons-le tout de suite au reste du monde, faisons-lui ce cadeau.
Je répète que je ne suis pas pour l'introduction de l'anglais dans les cursus universitaires français mais la linguistique comparée est une discipline bien difficile à pratiquer et parfois entachée de subjectivité et d'idéologie.
Je répète que je ne suis pas pour l'introduction de l'anglais dans les cursus universitaires français mais la linguistique comparée est une discipline bien difficile à pratiquer et parfois entachée de subjectivité et d'idéologie.
- Le grincheuxSage
Je n'ai pas écrit cela. J'ai simplement écrit (et je ne suis pas seul à le penser) que certaines langues sont plus précises que d'autres dans une utilisation courante. Lorsqu'on écrit un papier, on ne fait pas de la linguistique comparée, on utilise les possibilité d'une langue, une petite partie des possibilités d'une langue, moins d'un millier de mot de vocabulaire et un petit ensemble des règles de syntaxe, grammaire et autres. Et là, l'anglais est mal barré (comme le malgache, mais pour d'autres raisons). Mais c'est justement ces faiblesses de l'anglais qui en font l'idiome international.Caspar Goodwood a écrit: Donc, il y a un palmarès mondial des langues? Le français en tête: précis, clair, logique, exprimant merveilleusement les pensées les plus subtiles. Imposons-le tout de suite au reste du monde, faisons-lui ce cadeau.
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- CasparProphète
Les raisons du caractère international de l'anglais sont avant tout historiques et politiques. Que la langue anglaise s'appauvrisse et s'érode à force d'être mal utilisée par des locuteurs approximatifs dont ce n'est pas la langue maternelle, peut-être.
Quand on me dit que l'anglais est facile, je réponds que j'ai étudié cette langue et l'enseigne parce que j'étais trop bête pour faire autre chose... Et le pire c'est que c'est sans doute vrai...
Quand on me dit que l'anglais est facile, je réponds que j'ai étudié cette langue et l'enseigne parce que j'étais trop bête pour faire autre chose... Et le pire c'est que c'est sans doute vrai...
- LédisséEsprit sacré
:shock: Je trouve cela profondément anormal !Ilène a écrit:Cath, ce ne sont pas forcément des anglophones natifs, simplement des étudiants d'un peu partout dans le monde qui veulent étudier à l'étranger mais qui ne maîtrisent pas forcément d'autre langue vivante que l'anglais. De la même manière, un Français qui fait un séjour Erasmus en Estonie suit des cours en anglais.
Même remarque. Découvrir un nouveau pays ? qu'ils y aillent en vacances. Quand on va étudier, ce n'est pas pour faire du tourisme. Et découvrir un pays autrement que de manière purement touristique, ça passe par sa langue.Ilène a écrit:Plus généralement, je ne crois pas que l'objectif principal des jeunes qui font un séjour d'étude à l'étranger soit d'apprendre une langue... D'expérience, la plupart veulent simplement découvrir un nouveau pays, faire la fête, etc.
Forcément, si on leur donne le choix. Solution de facilité, difficile de résister à la tentation. C'est bien pour ça que les cours, en France, doivent être donnés en français, sauf si l'enseignant est invité, non francophone natif.Pour avoir fréquenté une Grande Ecole où les cours étaient proposés en anglais et en français, j'ai pu constater que les étudiants étrangers s'orientaient systématiquement ou presque vers les cours en anglais...
Et je pense que c'est un scandale d'aller dans un pays pour y passer un certain temps (une année ou une demi-année universitaire) sans en avoir suffisamment étudié la langue pour suivre un cours.Je pense qu'il est illusoire de croire qu'une simple immersion permet d'apprendre le français suffisamment rapidement pour comprendre des cours de niveau licence ou master, si l'on n'a pas étudié la langue auparavant, ou très peu.
(Au passage, mon message n'est pas contre toi, Ilène : je m'élève contre la situation que tu décris, c'est tout. )
Et alors ? L'université française est-elle faite pour les étrangers ?Je ne suis pas fondamentalement pour le fait de donner des cours en anglais, parce qu'effectivement le niveau de beaucoup d'enseignants rend la chose très factice, mais je ne suis pas sûre qu'on ait le choix : le français n'est plus suffisamment appris à l'étranger pour qu'on puisse se permettre de ne dispenser des cours qu'en français, qui vont attirer de moins en moins de monde.
Si le souci est économique, (1) je ne pense pas que l'argent apporté par les étudiants étrangers fasse une grande différence, (2) le jour où l'université se transformera en entreprise et se mettra au service de ses étudiants considérés comme des clients...
Je ne vois pas le rapport : c'est indépendant, non ? (il y a quelque chose que je n'ai pas compris ? vraie question)Et puis c'est l'occasion de proposer des cours de Français Langue Etrangère aux étudiants, même s'ils ne suivent pas les cours académiques en français.
+ 1cath5660 a écrit:J'entends bien, sauf que ces étudiants ne maitrisent pas forcément un bon anglais...
Alors quel intérêt de venir suivre un cours sur Flaubert bredouillé par un enseignant français qui s'adressera à 90% d'étudiants français (qui comprendront ... peut-être) pour potentiellement 10% d'étudiants étrangers non anglophones eux-mêmes ?
Ça me parait d'un ridicule achevé...
:shock: Mais quel budget pour proposer les cours en double ?Ilène a écrit:J'ai fait un séjour Erasmus (en Espagne) : la plupart des étudiants étrangers, qui venaient d'un peu partout dans le monde, ont parlé anglais tout le semestre, que ce soit en cours ou en dehors. Ils ne parlent pas tous très bien anglais (mais beaucoup ont quand même un sacré niveau), mais le comprennent globalement sans souci. Beaucoup en revanche suivaient des cours d'espagnol voire de basque à côté.
Je suis d'accord concernant le ridicule de la situation dans ton exemple, mais ce qui se fait généralement dans les autres pays c'est qu'un même cours est proposé à la fois dans la langue du pays et en anglais. Cela permet aux étrangers de pouvoir suivre le cours en français s'ils veulent progresser, et aux natifs de suivre des cours en anglais éventuellement.
Et pour la deuxième phrase : pourquoi les natifs suivraient-ils un cours donné dans un anglais globish ou du moins approximatif ? s'ils veulent apprendre l'anglais, il faut l'écouter dans la bouche d'un locuteur natif, s'immerger...
Mais pourquoi venir en France pour suivre un cours sur un auteur non français ? si l'on veut se spécialiser dans la littérature anglaise, par exemple, il est plus logique d'aller étudier en GB... donc pas de problème pour les cours en anglais, de facto.En revanche ton exemple n'est pas forcément le plus pertinent : un cours sur Flaubert serait principalement suivi par des personnes qui étudient le français dans leur pays, et peuvent donc suivre le cours dans notre langue...
Bref, discussion hélas caduque : la loi est passée. Amen.
- IlèneNiveau 3
Lady C, le problème c'est que si on ne va en séjour d'études que dans des pays dont on maîtrise la langue en amont, on perd l'occasion de découvrir plein de cultures qui peuvent nous apporter beaucoup, et on va vite être limités en termes de destinations, tu ne crois pas ? J'ai des amis qui sont partis en Europe de l'Est, en Thaïlande, au Japon, etc. Ils ont appris les rudiments de la langue locale, ont crée des liens avec des étudiants locaux, mais ce n'était juste pas possible de suivre des cours de finance en japonais, par exemple. Ou alors il faut décider au moment du bac dans quel pays on veut (et on pourra !! On n'a pas toujours le choix) aller à bac+5, et commencer à apprendre la langue... Dans mon école on choisissait notre destination en fonction de nos notes à bac+4, donc c'était le grand flou avant ça. Ceci dit personnellement j'ai mis un point d'honneur à suivre les cours en espagnol, comme la plupart des français d'ailleurs, et contrairement à la vaste majorité des autres Erasmus.
Je suis d'accord avec toi concernant les objectifs d'un séjour Erasmus. Je trouve ça dommage d'y aller dans une perspective "vacances", et c'est la faiblesse des séjours d'études... Les stages et les emplois à l'étranger apportent plus de richesse en ce sens, je trouve...
Je me suis mal exprimée concernant les cours de langue. En fait ce que je voulais dire, c'est que le français est de moins en moins appris à l'étranger, donc attirer ces étudiants avec des cours en anglais, c'est l'occasion de leur donner envie d'apprendre le français une fois sur place. A l'inverse, s'ils ne viennent pas du tout, on ne risque pas de leur apprendre ne seraient-ce que des rudiments.
Concernant les cours de littérature dont tu parles, je crois (mais je peux me tromper) que les cours généralement donnés en anglais sont surtout ceux de gestion, sciences dures, management, etc. Les sciences humaines sont très peu concernées, à ma connaissance (et très sincèrement je m'en réjouis). A voir ce que la France prévoit à ce niveau !
Après niveau budget, je n'ai pas d'informations sur les coûts, je ne peux parler que de mon expérience... Comme les cours concernés étaient de toute façon populaires et pris d'assaut, ils auraient été dédoublés de toute manière donc... Et au-delà des séjours d'études, on parle aussi d'étudiants étrangers qui viennent acquérir un diplôme complet dans le pays, et les universités anglophones notamment leur facturent de vraies petites fortunes, ce qui équilibre grandement les budgets... Mais pour le coup je trouve ça vraiment scandaleux de pouvoir obtenir un diplôme polonais par exemple en ayant suivi les cours en anglais !!!
Au final je ne sais vraiment pas s'il faut chercher à attirer des étudiants étrangers, et ce qu'il faut sacrifier à cet objectif. Tout dépend de si on considère qu'ils vont produire de la richesse en travaillant en France par la suite (mais si on part dans cette optique il vaut mieux quand même qu'ils apprennent le français :lol: ), et tout dépend des probabilités qu'ils restent par la suite... Il faut aussi tenir compte des frais que les universités comptent leur facturer (j'imagine que le but à terme est bien d'augmenter les coûts d'inscription pour ces étudiants). Très sincèrement je suis plutôt d'accord avec toi et la plupart des autres membres sur le fond, et personnellement je n'imagine pas partir à l'étranger et ne pas apprendre la langue. Et en tant qu'angliciste je préfère vraiment pratiquer l'anglais au Royaume-Uni... Mais je crois ne pas me tromper en disant que la situation que je décris est généralisable à de nombreuses universités dans le monde, en tout cas dans certaines filières, et je ne suis pas sûre que la France ait les moyens d'aller à contre-courant. Enfin en tout cas je ne crois pas que les sciences humaines risquent grand chose de ce point de vue... Ce ne serait pas assez rentable en termes d'attractivité !
Je suis d'accord avec toi concernant les objectifs d'un séjour Erasmus. Je trouve ça dommage d'y aller dans une perspective "vacances", et c'est la faiblesse des séjours d'études... Les stages et les emplois à l'étranger apportent plus de richesse en ce sens, je trouve...
Je me suis mal exprimée concernant les cours de langue. En fait ce que je voulais dire, c'est que le français est de moins en moins appris à l'étranger, donc attirer ces étudiants avec des cours en anglais, c'est l'occasion de leur donner envie d'apprendre le français une fois sur place. A l'inverse, s'ils ne viennent pas du tout, on ne risque pas de leur apprendre ne seraient-ce que des rudiments.
Concernant les cours de littérature dont tu parles, je crois (mais je peux me tromper) que les cours généralement donnés en anglais sont surtout ceux de gestion, sciences dures, management, etc. Les sciences humaines sont très peu concernées, à ma connaissance (et très sincèrement je m'en réjouis). A voir ce que la France prévoit à ce niveau !
Après niveau budget, je n'ai pas d'informations sur les coûts, je ne peux parler que de mon expérience... Comme les cours concernés étaient de toute façon populaires et pris d'assaut, ils auraient été dédoublés de toute manière donc... Et au-delà des séjours d'études, on parle aussi d'étudiants étrangers qui viennent acquérir un diplôme complet dans le pays, et les universités anglophones notamment leur facturent de vraies petites fortunes, ce qui équilibre grandement les budgets... Mais pour le coup je trouve ça vraiment scandaleux de pouvoir obtenir un diplôme polonais par exemple en ayant suivi les cours en anglais !!!
Au final je ne sais vraiment pas s'il faut chercher à attirer des étudiants étrangers, et ce qu'il faut sacrifier à cet objectif. Tout dépend de si on considère qu'ils vont produire de la richesse en travaillant en France par la suite (mais si on part dans cette optique il vaut mieux quand même qu'ils apprennent le français :lol: ), et tout dépend des probabilités qu'ils restent par la suite... Il faut aussi tenir compte des frais que les universités comptent leur facturer (j'imagine que le but à terme est bien d'augmenter les coûts d'inscription pour ces étudiants). Très sincèrement je suis plutôt d'accord avec toi et la plupart des autres membres sur le fond, et personnellement je n'imagine pas partir à l'étranger et ne pas apprendre la langue. Et en tant qu'angliciste je préfère vraiment pratiquer l'anglais au Royaume-Uni... Mais je crois ne pas me tromper en disant que la situation que je décris est généralisable à de nombreuses universités dans le monde, en tout cas dans certaines filières, et je ne suis pas sûre que la France ait les moyens d'aller à contre-courant. Enfin en tout cas je ne crois pas que les sciences humaines risquent grand chose de ce point de vue... Ce ne serait pas assez rentable en termes d'attractivité !
- ClarinetteGrand Maître
Nom d'utilisateur a écrit:Vous n'avez pas souhaité réagir à mon post plus haut qui rappelait que l'ambiguïté réside au cœur de l'activité langagière (principe élémentaire que le linguiste préféré des journalistes - ah ça, quand ils ont quelqu'un dans leurs calepins, ceux-là... - oublie dans son interview, mais savait très bien lorsqu'il décrivait encore des langues), le petit exercice ci-dessous risque de vous irriter, alors je m'y prête sur la pointe des pieds et note cela en petits caractères :Le grincheux a écrit:
Je ne suis pas d'accord. Et le fait que vous utilisez / utilisiez (?) le / un (?) conditionnel me laisse croire (vous le croyiez auparavant et cela ne vous empêche pas de continuer, ou bien au sens : 'me force à penser' ?) que vous (vous = interlocuteur singulier, merci le contexte) non plus
Plus précisément, le fait que l'on (sans doute ici au sens de "quiconque", et non de "vous et moi", mais votre interlocuteur n'étant pas locuteur natif, ce 'quiconque' l'exclut, à moins que "on" n'induise une interprétation déontique : 'on peut, suivant la règle...'? à préciser !) puisse ôter l'article (/ un article ?) est déjà dangereux pour la précision (la précision de quoi ? Dure à traduire dans mes langues, votre phrase) . En français, par exemple, il est hors de question de ne pas (double négation, le tour doit-il être distingué de "il est obligatoire de", ou est-ce une modulation sans conséquence notable sur l'interprétation?) utiliser un (/ l' ?) article défini ou non ("ou non" : l'utiliser ou non, ou bien 'défini ou non défini' ?), ou tout autre déterminant pour qualifier le (/ un ?) substantif.
Ad libitum.
Un idiome à vocation internationale n'est pas plus ambigu qu'un autre, il s'emploie en revanche dans des circonstances très particulières. Prenez les textes techniques : de toute façon, ils requièrent des schémas, des mimiques, des formules etc. On peinerait à enseigner par téléphone la différence entre les points de riz et de mousse à un apprenti tricoteur en utilisant exclusivement la langue de Molière (ou de Descartes, si l'on préfère).
5 tomes en V.O.Syria Forel a écrit:Le grincheux a écrit: Que vous le vouliez ou non, une langue dans laquelle vous pouvez retirer les déterminants est moins précise qu'une langue dans laquelle ce sport est interdit. Une langue dans laquelle la concordance des temps est stricte est beaucoup plus précise qu'un langue dans laquelle on fait à peu près ce que l'on veut. Une langue dans laquelle l'ordre des mots est important lève permet de lever des doutes. Une langue qui possède des formes de conjugaison différentes en fonction de la personne sera plus précise qu'une langue qui distingue juste la troisième personne du singulier. Une langue qui possède une forme duale est une langue plus précise qu'une langue qui ne possède que le singulier et le pluriel.
Mais je suis d'accord avec vous, on peut être imprécis dans toutes les langues. Il n'empêche que certaines permettent bien plus de précision que d'autres sans user de périphrases.
Il est courant de dire que l'anglais est une langue synthétique et le français une langue analytique. C'est vrai : avec bien peu de mots en anglais, on communique aussi efficacement qu'en français. Pour s'en convaincre, il suffit de comparer un roman anglais et sa traduction française, qui n'apporte pas plus de précisions (à moi que le traducteur ne laisse aller à une recréation littéraire).
Par exemple, je compte m'atteler bientôt à la lecture de "A song of ice and fire" : 4 tomes en VO, 12 volumes en français, et en plus, mon portefeuille me dit 'merci'
Sinon, je suis tout aussi indignée que les autres anglicistes ici présents des attaques injustifiées contre la prétendue imprécision de l'anglais. Le fait est que le monde s'en est emparé, le déformant à souhait, et je peux confirmer la piètre qualité linguistique de certains articles scientifiques publiés en anglais par des allophones, y compris dans des revues créditées d'un bon impact factor.
D'autre part, je partage les réserves émises ici sur un enseignement en anglais par des non-spécialistes. Ce n'est pas tant pour défendre farouchement notre langue, qui est d'ailleurs davantage menacée par l'ensemble de ses locuteurs natifs que par certains étrangers qui la manient de façon experte et délicieuse, mais plutôt pour éviter le ridicule à nos profs...
- LédisséEsprit sacré
Je vois, Ilène, et on est bien d'accord, mais je pense qu'en offrant des cours en anglais, on risque juste d'attirer des étudiants n'ayant d'étudiant que le nom, comme ceux que tu décris, "profitant" du système Erasmus pour suivre une année d'études finalement de moindre qualité (je suis intimement persuadée, et même tout à fait sûre, qu'un enseignant ne donne pas, loin de là, le meilleur de lui-même lorsqu'il ne parle pas sa langue maternelle). C'est vrai qu'on se ferme des perspectives, mais si l'on s'intéresse vraiment à un pays, on ne se décide pas en trois mois à aller y passer un an... Et bon, la vie est une question de choix. On n'a pas toutes les opportunités tout le temps, tant pis.
Les sciences humaines ne sont peut-être pas directement menacées, mais la qualité des cours qui seront touchés, oui. Et il s'agit toujours de pensée, d'activité intellectuelle. Je ne sais pas quel sera l'effet à long terme, mais il ne peut à mon avis qu'être négatif. Des cours de langue vivante obligatoires et spécialisés dans le domaine d'étude, ce serait très bien. Mais des cours dans une autre langue que celle de l'enseignant, quelle que soit la matière, on ne me fera jamais passer la pilule. On veut faire du 2-en-1, mais le 2-en-1 ne marche jamais aussi bien que le 1 + 1...
Et je ne crois pas que ce soit parce que beaucoup d'universités dans le monde pratiquent ainsi que la France ait à perdre à "aller à contre-courant". A court ou long terme, les pots cassés se paieront.
Les sciences humaines ne sont peut-être pas directement menacées, mais la qualité des cours qui seront touchés, oui. Et il s'agit toujours de pensée, d'activité intellectuelle. Je ne sais pas quel sera l'effet à long terme, mais il ne peut à mon avis qu'être négatif. Des cours de langue vivante obligatoires et spécialisés dans le domaine d'étude, ce serait très bien. Mais des cours dans une autre langue que celle de l'enseignant, quelle que soit la matière, on ne me fera jamais passer la pilule. On veut faire du 2-en-1, mais le 2-en-1 ne marche jamais aussi bien que le 1 + 1...
Et je ne crois pas que ce soit parce que beaucoup d'universités dans le monde pratiquent ainsi que la France ait à perdre à "aller à contre-courant". A court ou long terme, les pots cassés se paieront.
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- dandelionVénérable
Au delà de la délicieuse ironie que constitue l'intérêt porté à la précision de la langue dans le contexte actuel, j'avoue que le fait de parler anglais tous les jours avec des non-anglophones (pour leur indiquer le chemin, à la sortie de l'école, etc) m'est plus qu'utile.
Ah le locuteur natif, combien il sera toujours largement supérieur à celui qui a appris la langue, et tant pis si George Bush disqualifie Nabokov. Pourquoi est-il si inenvisageable pour les Français qu'il y a énormément de personnes qui parlent très bien deux ou trois langues, ou plus, et qui peuvent parfaitement enseigner dans ces langues? Comment peut-on être universitaire aujourd'hui et ne pas maîtriser l'anglais? Quand je vois que même des jeunes médecins ne le parlent pas, je trouve cela très inquiétant et très révélateur du manque d'ouverture d'esprit de notre pays.
Mais après tout, si on veut persister à avoir des élites qui ne maîtrisent pas l'anglais, libre à nous, j'adore entendre nos politiciens s'exprimer en anglais, on se dit tout suite que c'est un vrai atout dans les négociations internationales.
Ah le locuteur natif, combien il sera toujours largement supérieur à celui qui a appris la langue, et tant pis si George Bush disqualifie Nabokov. Pourquoi est-il si inenvisageable pour les Français qu'il y a énormément de personnes qui parlent très bien deux ou trois langues, ou plus, et qui peuvent parfaitement enseigner dans ces langues? Comment peut-on être universitaire aujourd'hui et ne pas maîtriser l'anglais? Quand je vois que même des jeunes médecins ne le parlent pas, je trouve cela très inquiétant et très révélateur du manque d'ouverture d'esprit de notre pays.
Mais après tout, si on veut persister à avoir des élites qui ne maîtrisent pas l'anglais, libre à nous, j'adore entendre nos politiciens s'exprimer en anglais, on se dit tout suite que c'est un vrai atout dans les négociations internationales.
- LédisséEsprit sacré
Maîtriser l'anglais pour indiquer ou demander un chemin, je sais, merci.
Inutile de prendre l'exemple de George Bush et Nabokov. Et bien sûr qu'il y a bien des étrangers qui parlent mieux français que des français dépourvus du moins bagage intellectuel et dont la lecture la plus poussée est celle de la page PMU du journal (no offence meant pour les amateurs du PMU, hein ).
Maîtriser l'anglais pour transmettre une pensée subtile, qu'est censé être un enseignement universitaire, c'est déjà plus ardu.
Pour une poignée d'enseignants qui, oui, maîtrisent suffisamment une et même plusieurs langues étrangères pour cela, combien d'autres qui, comme moi, simplement "se débrouillent" (et pourtant je lis beaucoup en anglais, mais je n'estime pas faire plus que "me débrouiller" à l'oral)... Je pourrais être PRAG, pourtant. Enseigner à l'université ne garantit pas le niveau suffisant.
Pour apprendre l'anglais, il y a des cours d'anglais. Pas des cours d'autre chose baragouinés en anglais (ou même très bien dits en anglais : le 2-en-1, très peu pour moi, à moins que ce soit de l'immersion, donc dans le pays de la langue concernée).
Et la consécration de l'anglais comme langue internationale aussi, je suis désolée. J'adore l'anglais, et je ne la considère comme inférieure à aucune langue (les comparaisons, tant qu'elles se limitent à l'observation, très bien, quand elles comportent une part de jugement, je trouve cela absurde), mais je veux des cours en français en France, quand ce sont des Français qui les donnent.
Inutile de prendre l'exemple de George Bush et Nabokov. Et bien sûr qu'il y a bien des étrangers qui parlent mieux français que des français dépourvus du moins bagage intellectuel et dont la lecture la plus poussée est celle de la page PMU du journal (no offence meant pour les amateurs du PMU, hein ).
Maîtriser l'anglais pour transmettre une pensée subtile, qu'est censé être un enseignement universitaire, c'est déjà plus ardu.
Pour une poignée d'enseignants qui, oui, maîtrisent suffisamment une et même plusieurs langues étrangères pour cela, combien d'autres qui, comme moi, simplement "se débrouillent" (et pourtant je lis beaucoup en anglais, mais je n'estime pas faire plus que "me débrouiller" à l'oral)... Je pourrais être PRAG, pourtant. Enseigner à l'université ne garantit pas le niveau suffisant.
Pour apprendre l'anglais, il y a des cours d'anglais. Pas des cours d'autre chose baragouinés en anglais (ou même très bien dits en anglais : le 2-en-1, très peu pour moi, à moins que ce soit de l'immersion, donc dans le pays de la langue concernée).
Et la consécration de l'anglais comme langue internationale aussi, je suis désolée. J'adore l'anglais, et je ne la considère comme inférieure à aucune langue (les comparaisons, tant qu'elles se limitent à l'observation, très bien, quand elles comportent une part de jugement, je trouve cela absurde), mais je veux des cours en français en France, quand ce sont des Français qui les donnent.
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Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- dandelionVénérable
Je suis agrégée d'anglais, donc je peux faire un peu mieux qu'indiquer le chemin, et très franchement c'est un avantage considérable dans un lieu très cosmopolite.LadyC a écrit:Maîtriser l'anglais pour indiquer ou demander un chemin, je sais, merci.
Inutile de prendre l'exemple de George Bush et Nabokov. Et bien sûr qu'il y a bien des étrangers qui parlent mieux français que des français dépourvus du moins bagage intellectuel et dont la lecture la plus poussée est celle de la page PMU du journal (no offence meant pour les amateurs du PMU, hein ).
Maîtriser l'anglais pour transmettre une pensée subtile, qu'est censé être un enseignement universitaire, c'est déjà plus ardu.
Pour une poignée d'enseignants qui, oui, maîtrisent suffisamment une et même plusieurs langues étrangères pour cela, combien d'autres qui, comme moi, simplement "se débrouillent" (et pourtant je lis beaucoup en anglais, mais je n'estime pas faire plus que "me débrouiller" à l'oral)... Je pourrais être PRAG, pourtant. Enseigner à l'université ne garantit pas le niveau suffisant.
Pour apprendre l'anglais, il y a des cours d'anglais. Pas des cours d'autre chose baragouinés en anglais (ou même très bien dits en anglais : le 2-en-1, très peu pour moi, à moins que ce soit de l'immersion, donc dans le pays de la langue concernée).
Et la consécration de l'anglais comme langue internationale aussi, je suis désolée. J'adore l'anglais, et je ne la considère comme inférieure à aucune langue (les comparaisons, tant qu'elles se limitent à l'observation, très bien, quand elles comportent une part de jugement, je trouve cela absurde), mais je veux des cours en français en France, quand ce sont des Français qui les donnent.
J'avoue ne toujours pas comprendre comment des universitaires qui font des conférences en anglais (nous en avons tout de même quelques uns d'envergure internationale) pourraient ne pas avoir le niveau pour donner un cours en anglais. A un certain niveau on voyage tout de même beaucoup, les équipes sont souvent internationales, donc l'anglais a des chances de tellement être utilisé au quotidien qu'on ne peut que souhaiter qu'il soit maîtrisé. Et je réitère, j'ai tout de même rencontré des universitaires (en sciences) qui parlaient bien l'anglais. Il faut arrêter de croire que tous les universitaires baragouinent péniblement cette langue, ce n'est pas vrai.
Très franchement pour moi cela attirera essentiellement des étudiants qui ne seraient pas venus en France sans des cours en anglais.
- LédisséEsprit sacré
Mais je ne mets pas du tout en doute tes capacités en anglais, désolée si tu as pris mon message comme ça...
Mais même pour ceux qui voyagent beaucoup : ça ne garantit pas un excellent niveau en anglais. Il y a toute une gamme, entre le baragouin et la maîtrise parfaite.
Et ce n'est même pas la question : je persiste, on n'apprend pas l'anglais à un cours de physique ou de... français. Ni même de gestion. On prend à côté des cours de langue spécialisés (et obligatoires, je retiens l'idée donnée par quelqu'un sur ce fil, je crois, parce qu'en effet j'estime indispensable aujourd'hui de savoir parler autre chose que le français - mais pourquoi forcément l'anglais ? zut, si c'est l'allemand ou autre qui nous intéresse ? par exemple en LC, l'allemand est presque indispensable, tant il y a d'articles dans cette langue ; alors, il va falloir que je sois trilingue parfaite ? ou alors on considère que l'anglais a la priorité ? encore une fois : moi, c'est l'anglais que j'aime, vraiment ; mais je ne vois pas pourquoi l'imposer à qui que ce soit).
Pour ta dernière phrase : en effet. Mais ces étudiants-là, pourquoi vouloir les faire venir en France ? je ne comprends pas.
Oui. À un certain niveau. "Universitaire", c'est trop vague. Tous les universitaires ne parlent pas (et n'ont pas à parler) un anglais parfait.À un certain niveau on voyage tout de même beaucoup
Mais même pour ceux qui voyagent beaucoup : ça ne garantit pas un excellent niveau en anglais. Il y a toute une gamme, entre le baragouin et la maîtrise parfaite.
Et ce n'est même pas la question : je persiste, on n'apprend pas l'anglais à un cours de physique ou de... français. Ni même de gestion. On prend à côté des cours de langue spécialisés (et obligatoires, je retiens l'idée donnée par quelqu'un sur ce fil, je crois, parce qu'en effet j'estime indispensable aujourd'hui de savoir parler autre chose que le français - mais pourquoi forcément l'anglais ? zut, si c'est l'allemand ou autre qui nous intéresse ? par exemple en LC, l'allemand est presque indispensable, tant il y a d'articles dans cette langue ; alors, il va falloir que je sois trilingue parfaite ? ou alors on considère que l'anglais a la priorité ? encore une fois : moi, c'est l'anglais que j'aime, vraiment ; mais je ne vois pas pourquoi l'imposer à qui que ce soit).
Pour ta dernière phrase : en effet. Mais ces étudiants-là, pourquoi vouloir les faire venir en France ? je ne comprends pas.
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- Nom d'utilisateurNiveau 10
LadyC a écrit:
Et la consécration de l'anglais comme langue internationale aussi, je suis désolée.
Convenez que cette consécration - désolante ou pas - est un fait acquis. Dans une variante d'anglais qui n'est sans doute aucune de celles qu'on dit aimer, et qui est jugée par beaucoup comme "impure" et "pauvre", sans littérature monumentale, et dont tous les locuteurs sont des "LV2" ou 3 ou 4... Comme tant d'autres lingua franca qu'on pratique au souk, mais à une échelle plus large.
Un idiome qui ne s'enseigne donc pas puisque nulle norme ne s'y laisse vraiment circonscrire. Mais qui se pratique : c'est peut-être pour cela que les enseignants l'ont en grippe : nous n'aimons pas que les choses nous échappent, ne pas pouvoir exercer notre ministère linguistique. Le pouvoir symbolique de l'enseignant, ou du "lettré" en général, est sans doute en cause...
... Plus, en tout cas, que les subtilités intraduisibles que l'on revendique, et qui, de fait, ne passent ni la Manche, ni l'Atlantique, ni le Rhin (juste un peu les Pyrénées) : cela ne les invalide pas, mais c'est parfois dommage. Jean-Luc Marion et Alain Badiou, dans l'anglais très approximatif qui est le leur (sans parler de leur phonétique, qui fait partie de leur French touch), délivrent leurs cours de philosophie à Chicago : izn't zat very well ?
Dommage, je n'ai pas sous la main de travaux sur la pratique du latin dans les anciennes universités du vieux continent ! L'érudit de Bohème qui radinait ses chausses à la Sorbonne, il était bien content, pardi, de pouvoir jacter avec ses pairs en latin de cuisine. Mais voilà, entre-temps, il y eut l'éveil des nations et mille autres motifs de décider que non, décidément, mieux valait ne pas s'entre-comprendre.
- LédisséEsprit sacré
Sauf que le latin n'était pas la langue d'un pays...
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- CasparProphète
Beaucoup de français sont un peu jaloux du statut international de l'anglais (ils voudraient que le français le remplace bien sûr ), on peut déplorer la position dominante de cette langue mais il y a aussi des raisons de se réjouir: il est bien pratique de savoir que partout dans le monde on trouvera des personnes capables de parler ou au moins baragouiner quelques mots d'anglais.
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