- coindeparadisGuide spirituel
La psychanalyse n'a jamais prétendu traiter les psychoses (ni aucune méthodes psychologiques sérieuses actuelles d'ailleurs). L'analyse telle que la pratique les puristes suppose que le patient ait conscience qu'il va mal, qu'il a un pouvoir sur sa guérison. Difficile a concevoir chez un psychotique paranoïaque ou un schizophrène très délirant. Quant aux perversions (structures perverses), Freud lui-même notait une résistance à tout traitement. Pour avoir longtemps travaillé avec des psy de tous bords, les praticiens sérieux ne sont pas sectaires. Des lacaniens peuvent prescrire des antidépresseurs et des cognitivistes rechercher dans le passé du sujet. Les approches humanistes sont variées et pas nécessairement en opposition avec la psychanalyse (dont elles se rapprochent par exemple dans leur conception de la responsabilité) ou avec les thérapies comportementales (on trouve notamment des "exercices"). Depuis quelques années la psychanalyse dérange et je ferais un parallèle avec certaines méthodes pédagogiques qui déplaisent également : une thérapie analytique demande du temps, de la méthode,de l'implication, de la "sueur". Or ce ne sont pas des valeurs au goût du jour.
- coindeparadisGuide spirituel
Je viens juste de découvrir cette phrase "choc" : j'adore !Ronin a écrit:
Un certain nombre de critiques sont justifiées mais pour faire court j'ose un raccourci volontairement provocateur : la psychanalyse c'est l'école des connaissances, les tcc c'est l'école du socle...
- yphrogEsprit éclairé
V.Marchais a écrit: la psychologie humaniste [...] ?
l'année Erasmus, peut-être?
Tu peux en lire plus ici:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Approche_humaniste
https://en.wikipedia.org/wiki/Humanistic_psychology#Conceptual_origins
- Mike92Niveau 10
La psychanalyse, quand on se penche un peu sur elle, a l'intérêt de permettre de décoder une partie de la vie psychique. Elle a ceci d'humaniste qu'elle apprend aux gens à s'accepter à peu près tel qu'on est, et elle n'est jamais là pour juger le sujet.
Or un très grand nombre de névroses et d'angoisses ont leur source dans la croyance (inconsciente mais réelle) qu'on est soit coupable de quelque chose de grave, soit qu'on ne vaut pas grand-chose, qu'on est indigne d'une façon diffuse. Ce sont des mécanismes bien mis à jour par Freud, et prendre conscience (c'est un long travail, mais il peut être fait aussi en partie sur soi-même sans psy) est très libérateur. Pour qui s'observe un peu (mais pas trop non plus !), l'inconscient se manifeste sans problème ! (durant des années, je tapais sur Word "fiancer" croyant écrire "financer"...)
Il est bien clair que l'affaire de l'autisme a montré la bêtise de certains analystes, aveuglés dans une sorte de combat absurde contre la psychiatrie et le neurobiologique. Il y a eu de gros dégâts, à commencer par la culpabilisation des parents. Quel gâchis !
Or un très grand nombre de névroses et d'angoisses ont leur source dans la croyance (inconsciente mais réelle) qu'on est soit coupable de quelque chose de grave, soit qu'on ne vaut pas grand-chose, qu'on est indigne d'une façon diffuse. Ce sont des mécanismes bien mis à jour par Freud, et prendre conscience (c'est un long travail, mais il peut être fait aussi en partie sur soi-même sans psy) est très libérateur. Pour qui s'observe un peu (mais pas trop non plus !), l'inconscient se manifeste sans problème ! (durant des années, je tapais sur Word "fiancer" croyant écrire "financer"...)
Il est bien clair que l'affaire de l'autisme a montré la bêtise de certains analystes, aveuglés dans une sorte de combat absurde contre la psychiatrie et le neurobiologique. Il y a eu de gros dégâts, à commencer par la culpabilisation des parents. Quel gâchis !
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Fais bon accueil aux étrangers, car toi aussi, tu seras un étranger. (Roger Ikor)
site : http://allemand-postbac.npage.de
manuels publiés : http://www.decitre.fr/auteur/141431/Michel+Luciani/
- eeNiveau 9
V.Marchais a écrit:ee a écrit: Cela me parait être
un des gros problèmes des attaques contre la psychanalyse. Parce que
bon, le dispositif fauteuil/divan, pratique libérale réservée à ceux qui
le souhaitent, à mon avis, il survivra fort bien à ces attaques. En
revanche, en institution, là où les gens n'ont pas trop le choix, ça
peut faire des ravages.
Mais je suis bien d'accord, ee, c'est d'ailleurs le sens de ce que je disais - sur le mode ironique et lapidaire, il est vrai - ici :V.Marchais a écrit: Il y a, tout proche de moi, un petit garçon autiste de 3 ans qui attend une prise en charge acceptable, et des soins efficaces. Les structures spécialisées ferment. Les méthodes type ABA restent méconnues. Enfin, il pourra toujours faire une psychanalyse.
Je m'en prends d'abord à ces cabinets qui fleurissent en dehors de tout contrôle.
Mais j'ai aussi envie de poser une vraie question (pardon Thrasy, mais comme j'ai pas mal manié l'ironie sur ce fil, je voudrais préciser qu'il n'y en a là aucune et que je ne présuppose aucune réponse) : les institutions ne payent-elles pas ici le manque "d'intégrativité" de la psychiatrie française ? Si on avait su faire une place plus tôt aux autres méthodes, dans une approche complémentaire, celles-ci auraient-elles besoin de faire table rase de la psychanalyse pour s'imposer ?
Admettons aussi que, si les adeptes de la chimie pure n'ont que mépris pour la "talking cure", les psychanalyste le leur rendent bien, pour un grand nombre. Combien en ai-je entendu condamner sans nuances le recours aux antidépresseurs, qui a pourtant aidé bien des personnes, et n'est pas exclusif d'un travail de fond ?
Le problème avec "les" psychanalystes, c'est qu'ils sont loin de former un tout. Il y a des écoles fort différentes, à tous points de vue. Mais chez les lacaniens, peut-être parce que c'est le courant qui a dominé ces trente dernières années et parmi lesquels on compte le plus de psychiatres, il n'y a vraiment aucun problème avec les médicaments. Seulement, effectivement, le médicament n'est pas le soin psychique ; qu'un AD aide, dans certaines circonstances, c'est l'évidence. Que des antipsychotiques doivent être prescrits à des sujets délirants, c'est encore plus l'évidence. N'empêche que le traitement, lui, tient à la relation entre le sujet et son analyste, pas tellement au médoc prescrit.
- Reine MargotDemi-dieu
oui, il m'est arrivé d'avoir des médicaments prescrits par le médecin, tandis qu'il y avait le suivi analytique de l'autre côté, les deux n'étant pas incompatibles (mais le psychanalyste ne fait pas les deux à la fois, ma psy m'avait expliqué qu'elle prescrivait des médocs pour des patients d'autres psys, et inversement)
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- ChocolatGuide spirituel
V.Marchais a écrit:Alors là, tu m'ouvres des horizons. Sans être une spécialiste, je ne suis tout de même pas une béotienne en psychologie, et je n'ai JAMAIS entendu parler de la psychologie humaniste. Tu peux nous en dire plus ?
La psychologie humaniste replace la personne humaine au centre de la recherche en psychologie. Elle s’oppose ainsi au behaviorisme qui refuse d’inclure la conscience parce qu’elle n’est pas mesurable et en même temps au déterminisme réductionniste de la psychanalyse classique.
Pour les psychologues humanistes, la conscience, la subjectivité, les valeurs et la liberté sont au centre de ce qui constitue une personne humaine.
L’importance des choix individuels pour influencer le comportement de chaque personne est reconnue. On considère que les automatismes et les forces inconscientes qui déterminent parfois nos actions peuvent être contrecarrés ou orientés par des choix conscients.
Jean Garneau, psychologue humaniste spécialisé dans l'auto-développement explique ça très bien :
« Je suis seul avec ma vie et avec moi-même, le seul responsable de mon destin. Cette solitude et cette responsabilité m'effraient ; je suis porté à les éviter. Je sais aussi, au fond de moi-même, que j'ai à les assumer. Peu à peu, tout au long de ma vie, je cherche à les assimiler ; peu à peu, j'apprends à vivre avec cette solitude et cette responsabilité, à travers des périodes de crise où je confronte ces réalités de tout ce que je suis. À chaque fois, j'y parviens un peu plus profondément en utilisant les expériences que je me donne dans ma vie quotidienne. Peu à peu, j'ai davantage de choix, je m'assume davantage, je deviens davantage moi-même et en possession de ma seule vie. »
Jean Garneau, L'Auto-développement, 1979
Pionniers : Roger Vittoz, Jacob Levy Moreno, Viktor Frankl, Fritz Perls, Abraham Maslow, Carl Rogers, Alfonso Caycedo, Alexander Lowen, Mihaly Csikszentmihalyi.
Mon préféré : Carl Rogers, très clairement (http://www.ibe.unesco.org/fileadmin/user_upload/archive/publications/ThinkersPdf/rogersf.pdf ou encore http://www.unpsy.fr/franctireur.html)
« L’expérience est, à mes yeux, le meilleur des maîtres. C’est la seule pierre de touche qui vaille…Ni la Bible, ni les Prophètes, ni Freud et les savants, ni Dieu ni homme, ne peut avoir le pas sur mon expérience personnelle. »
Quelques grands principes qui différencient la psychologie humaniste des autres courants de pensée de la psychologie et de la psychanalyse :
- fait ressortir l'idée du potentiel humain : la personne a la capacité de s'autodéterminer et de grandir ;
- reconnaît qu'il existe un processus vivant, un élan qui pousse à accomplir et à s'accomplir ;
- implique l'engagement de la personne, sa responsabilité ;
- n'oublie pas la liberté de l'individu ;
- fait ressortir le respect de la créativité qui permet le développement personnel de chacun ;
- s'appuie sur l'expérience, le vécu émotionnel, le ressenti des choses et de son propre corps
- intègre la dimension corporelle de la personne ;
- met la relation patient/thérapeute au premier plan, avec un respect marqué pour le patient.
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- ChocolatGuide spirituel
Ronin a écrit:
Mais c'est très simple. La psychanalyse, qui n'a jamais eu vocation à tout traiter ( mais devant l'absence de solutions pour certaines pathologies on a poussé les psychanalystes à tout prendre en charge car il n'y avait ni TCC ni médicaments ) se coltine absolument tout ( je parle des hospitalisations à l'hôpital ). Que font les partisans des TCC ? des prises en charge, qui peuvent être tout à fait pertinentes et efficaces, mais uniquement dans le champ de la névrose et auprès d'adultes presque exclusivement. Et pour les psychotiques, les enfants et les ados ? ils balaient d'un revers de la main en disant que l'on ne peut rien y faire et renvoient aux médocs...ou à la psychanalyse. Alors c'est un peu facile de nous dire ensuite que la psychanalyse ne fonctionne pas puisqu'elle prend en charge les pathologies les plus dures, les plus complexes dont ne veulent pas les TCC pour ne pas faire baisser les belles études qui montrent que eux soignent en trois semaines service compris. Essayez donc de faire soigner un schizophrène par un adepte des TCC;
Cela me fait penser aux établissements publiques dans les ZEP les plus durs qui on donc des résultats, mitigés. C'est sûr que si l'on compare au privé d'à côté qui n'a pas du tout le même public et peut virer plus facilement, le privé est forcément meilleur...
Le problème est que la psychanalyse ne traite pas; elle propose un travail d'introspection qui enferme une personne (très seule, bien souvent) dans une sorte de monde parallèle rassurant et déculpabilisant, ce qui engendre une dépendance qui pose un problème d'éthique, à un moment donné.
Pour ce qu'il en est des enfants, n'importe quel psy sain d'esprit déconseillera l'analyse, considérée comme étant trop lourde et inefficace dans la plupart des cas.
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- yphrogEsprit éclairé
en parlant de la créativité et du sujet...
:lol:
1 phénomén-o-logique
V.Marchais a écrit:Tu sais, j'ai tendance à penser que la littérature guérit, alors les témoignages littéraires... :lol:
:lol:
V.Marchais a écrit:Tiens, il y a un psy(... je ne sais plus la suite1) dont le travail t'intéressera sûrement, c'est Tatossian. Il a travaillé notamment sur la notion d'événement, et la manière dont ces événements sont reliés en un tout cohérent et, surtout, significatif. En gros, l'événement n'existe pas absolument. Tel fait fera événement pour toi et pas pour moi en fonction de notre histoire, notre sensibilité. Il prendra une acuité particulière, une valeur positive ou négative. S'il n'y a pas d'événement en soi, il y a encore moins un sens des événements ou une valeur des événements en soi. Chacun tisse ce sens avec les moyens du bord. La thérapie verbale peut être un de ces moyens qui permet de discerner ce qui fait événement, de prendre conscience de la valeur qu'on accorde à cet événement et de la manière dont on les relie entre eux pour leur donner un sens, une logique.
Ben pour moi, écrire remplit la même fonction.
1 phénomén-o-logique
- RobinFidèle du forum
J'ai mis en ligne un article sur un psychologue génial et malheureusement pas assez connu : Paul Diel qui nous change de la machination œdipienne en exaltant la figure de Persée : le symbolisme dans la mythologie grecque.
- coindeparadisGuide spirituel
"Pour ce qu'il en est des enfants, n'importe quel psy sain d'esprit déconseillera l'analyse, considérée comme étant trop lourde et inefficace dans la plupart des cas."
Il n'a jamais été question d'analyse stricto sensus avec des enfants ! On pratique des thérapies analytiques, on se base sur des concepts mais on n'allonge pas sur un divan des enfants§§§
Quant à l'idée que la psychanalyse enferme... Elle vise à libérer plutôt mais pas au moyen d'une trucologie, d'une réponse magique.
Il n'a jamais été question d'analyse stricto sensus avec des enfants ! On pratique des thérapies analytiques, on se base sur des concepts mais on n'allonge pas sur un divan des enfants§§§
Quant à l'idée que la psychanalyse enferme... Elle vise à libérer plutôt mais pas au moyen d'une trucologie, d'une réponse magique.
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- eeNiveau 9
Comme le dit 21 déjà, la psychanalyse d'enfant, ce n'est pas le dispositif fauteuil/divan :-)
Par psychanalyse, ou approche psychanalytique, on peut désigner pas mal de pratiques différentes (fauteuil/divan, entretien en face à face, psy d'enfant, intervention dans un groupe thérapeutique... ) qui n'ont que deux points commun, mais d'importance :
1 - Postuler l'existence de l'inconscient. C'est à dire un savoir caché du sujet sur lui-même, savoir auquel on n'accède pas par l'introspection (aussi sincère et poussée soit elle) mais par les rêves, actes manqués, lapsus, souvenirs divers, pensées récurentes, comportements étonnants ou gênants... et le transfert.
L'inconscient est un concept, ou une hypothèse de travail, puisqu'il n'a bien sûr pas de localisation organique.
Il n'est pas le "non conscient", encore moins l'instinctuel.
Il est ce qui permet d'expliquer - et bien souvent, de soulager! - ce qui échappe à notre volonté, à nos envies affichées et solidement affirmées.
La psychanalyse permet souvent de trouver une "cause" à ce qui nous afflige, et la découverte est en elle-même thérapeutique. Mais cette cause n'est pas un point d'origine historique, elle est toujours une reconstruction actuelle d'un passé par définition inaccessible. La vérité délivrée dans l'analyse est subjective, pas factuelle. Et elle n'est pas incompatible avec des causalités d'un autre ordre (neuronales, chimiques, organiques) simplement, ce n'est pas son problème à elle.
2 - Comme le dit tautologiquement Lacan, c'est une cure menée par un psychanalyste. C'est à dire, pour le moins, quelqu'un qui s'est formé (longtemps!) par sa propre analyse, et y a perdu identifications et idéaux qui polluent l'écoute.
L'abstinence psychanalytique, c'est la capacité à supporter le transfert (amour ou haine) sans y répondre en miroir, c'est la capacité à supporter l'incurable sans en vouloir obscurément à celui qui fait bien malgré lui échec à la cure par la persistance de sa douleur, c'est l'absence de référence à une norme et le pari que chacun peut trouver sa solution unique.
Et c'est aussi, c'est en tous cas la formule consacrée chez les lacaniens car pour les autres je ne sais pas, le "transfert au travail". Soit l'incroyable énergie dégagée pour travailler (lire, écrire, faire des séminaires, participer à des présentations de malade, contrôler ses cas, animer des groupes de travail, participer à des structures de soin gratuites ou associatives etc) lorsque, libéré de quelques illusions, on transfère un peu moins sur les figures incarnant le savoir.
Par psychanalyse, ou approche psychanalytique, on peut désigner pas mal de pratiques différentes (fauteuil/divan, entretien en face à face, psy d'enfant, intervention dans un groupe thérapeutique... ) qui n'ont que deux points commun, mais d'importance :
1 - Postuler l'existence de l'inconscient. C'est à dire un savoir caché du sujet sur lui-même, savoir auquel on n'accède pas par l'introspection (aussi sincère et poussée soit elle) mais par les rêves, actes manqués, lapsus, souvenirs divers, pensées récurentes, comportements étonnants ou gênants... et le transfert.
L'inconscient est un concept, ou une hypothèse de travail, puisqu'il n'a bien sûr pas de localisation organique.
Il n'est pas le "non conscient", encore moins l'instinctuel.
Il est ce qui permet d'expliquer - et bien souvent, de soulager! - ce qui échappe à notre volonté, à nos envies affichées et solidement affirmées.
La psychanalyse permet souvent de trouver une "cause" à ce qui nous afflige, et la découverte est en elle-même thérapeutique. Mais cette cause n'est pas un point d'origine historique, elle est toujours une reconstruction actuelle d'un passé par définition inaccessible. La vérité délivrée dans l'analyse est subjective, pas factuelle. Et elle n'est pas incompatible avec des causalités d'un autre ordre (neuronales, chimiques, organiques) simplement, ce n'est pas son problème à elle.
2 - Comme le dit tautologiquement Lacan, c'est une cure menée par un psychanalyste. C'est à dire, pour le moins, quelqu'un qui s'est formé (longtemps!) par sa propre analyse, et y a perdu identifications et idéaux qui polluent l'écoute.
L'abstinence psychanalytique, c'est la capacité à supporter le transfert (amour ou haine) sans y répondre en miroir, c'est la capacité à supporter l'incurable sans en vouloir obscurément à celui qui fait bien malgré lui échec à la cure par la persistance de sa douleur, c'est l'absence de référence à une norme et le pari que chacun peut trouver sa solution unique.
Et c'est aussi, c'est en tous cas la formule consacrée chez les lacaniens car pour les autres je ne sais pas, le "transfert au travail". Soit l'incroyable énergie dégagée pour travailler (lire, écrire, faire des séminaires, participer à des présentations de malade, contrôler ses cas, animer des groupes de travail, participer à des structures de soin gratuites ou associatives etc) lorsque, libéré de quelques illusions, on transfère un peu moins sur les figures incarnant le savoir.
- Mike92Niveau 10
Abstinence a été traduit de Freud ; ce n'est pas évident pour tout le monde. Je le traduis-explicite ainsi :
(tiré de : http://freudtraduction.wifeo.com)der Grundsatz der Abstinenz
le principe de l'attitude de retrait
Freud pose en 1915 le principe de l'attitude de retrait : La neutralité (si possible) absolue que l'analyste doit avoir, doit aller, par son attitude de retrait, jusqu'au refus de gratification symbolique du patient, afin que celui-ci poursuive son travail. Le Vocabulaire de la psychanalyse de Laplanche-Pontalis (P.U.F.) rend ce concept par la règle d'abstinence. Le terme d'Abstinenz évoque au premier chef le sevrage alcoolique.
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- ChocolatGuide spirituel
21déjà a écrit:"Pour ce qu'il en est des enfants, n'importe quel psy sain d'esprit déconseillera l'analyse, considérée comme étant trop lourde et inefficace dans la plupart des cas."
Il n'a jamais été question d'analyse stricto sensus avec des enfants ! On pratique des thérapies analytiques, on se base sur des concepts mais on n'allonge pas sur un divan des enfants§§§
Quant à l'idée que la psychanalyse enferme... Elle vise à libérer plutôt mais pas au moyen d'une trucologie, d'une réponse magique.
Entre ce que la psychanalyse vise, et ce que l'on peut constater sur le terrain, l'écart est trop important.
Elle prétend libérer, oui, mais à quel prix ?
Force est de constater que l'aide apportée ne donne pas de solutions, mais accompagne au quotidien pour permettre aux personnes concernées de supporter la réalité en s'en fabriquant une autre, parallèle.
Combien de personnes se retrouvent dévastées, et incapables de communiquer et de fonctionner avec leur entourage, en fin d'analyse ?
Bref, à force de décortiquer l'ailleurs et jadis, on laisse complètement de côté le ici et maintenant et ça, c'est impardonnable, du point de vue déontologique !
Robin a écrit:J'ai mis en ligne un article sur un psychologue génial et malheureusement pas assez connu : Paul Diel qui nous change de la machination œdipienne en exaltant la figure de Persée : le symbolisme dans la mythologie grecque.
As-tu un lien, stp ?
_________________
- Reine MargotDemi-dieu
[quote="Chocolat"]
Le problème est que la psychanalyse ne traite pas; elle propose un travail d'introspection qui enferme une personne (très seule, bien souvent) dans une sorte de monde parallèle rassurant et déculpabilisant, ce qui engendre une dépendance qui pose un problème d'éthique, à un moment donné.
[quote]
Pour suivre moi-même une analyse depuis 5 ans maintenant, je pense pouvoir dire que c'est l'inverse. La plupart des gens qui en suivent (je crois que Pseudo ne me contredira pas) sont au contraire des gens qui prennent tout sur eux dans la réalité, bien trop. On ne s'enfuit pas dans un monde parallèle, on reparle à froid de situations que l'on vit pour rendre à chacun ce qui lui appartient, et donc on apprend à prendre ses responsabilités (et rien que les siennes). et surtout, on apprend assez vite que le psy n'a pas réponse à toutes les questions qu'on se pose, on apprend alors à accepter de ne pas tout résoudre.
Le problème est que la psychanalyse ne traite pas; elle propose un travail d'introspection qui enferme une personne (très seule, bien souvent) dans une sorte de monde parallèle rassurant et déculpabilisant, ce qui engendre une dépendance qui pose un problème d'éthique, à un moment donné.
[quote]
Pour suivre moi-même une analyse depuis 5 ans maintenant, je pense pouvoir dire que c'est l'inverse. La plupart des gens qui en suivent (je crois que Pseudo ne me contredira pas) sont au contraire des gens qui prennent tout sur eux dans la réalité, bien trop. On ne s'enfuit pas dans un monde parallèle, on reparle à froid de situations que l'on vit pour rendre à chacun ce qui lui appartient, et donc on apprend à prendre ses responsabilités (et rien que les siennes). et surtout, on apprend assez vite que le psy n'a pas réponse à toutes les questions qu'on se pose, on apprend alors à accepter de ne pas tout résoudre.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Reine MargotDemi-dieu
au passage l'inconscient ne nie pas la liberté de l'homme, car la psychanalyse postule qu'on peut se démarquer de certains mécanismes ancrés depuis l'enfance en en prenant conscience. La vraie liberté n'est pas de nier l'inconscient, ou les traumatismes, mais de les reconnaître et les dépasser.
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- ChocolatGuide spirituel
Reine Margot a écrit:au passage l'inconscient ne nie pas la liberté de l'homme, car la psychanalyse postule qu'on peut se démarquer de certains mécanismes ancrés depuis l'enfance en en prenant conscience. La vraie liberté n'est pas de nier l'inconscient, ou les traumatismes, mais de les reconnaître et les dépasser.
Je suis d'accord avec ça, et je n'ai nullement l'intention de nier l'inconscient.
Tout ne peut en revanche pas être expliqué à travers l'inconscient et les traumatismes, et c'est là où je parle d'enfermement (dans un système de pensée, donc, qui n'accepte pas d'autre voie; je trouve cela dangereusement réducteur et très prétentieux).
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- Reine MargotDemi-dieu
Je ne sais pas quelle est ton expérience de l'analyse, mais aucun des psychanalystes que j'ai rencontrés ne fonctionnait ainsi (en réduisant tout à l'inconscient)
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La famille Bélier
- AbraxasDoyen
Je n'avais pas lu le fil depuis le début — juste ce qui concernait Pommier et Barthes. Bref, je fais grand cas de la psychanalyse appliquée à la littérature — et très peu lorsqu'elle est appliquée au vivant.
Un psychanalyste n'a jamais guéri qui que ce soit — à peine s'il aide, parfois, à vivre moins mal (mais le contraire est vrai aussi : il est des secrets que la psychanalyse met à jour et qui auraient eu intérêt à rester enterrés). En revanche, la théorie psychanalytique fonctionne à merveille sur ces grands corps morts (an…) que sont les textes.
Voir Starobinski et ses analyses lumineuses, si je puis dire, sur les "nuits enflammées" de Racine.
Un psychanalyste n'a jamais guéri qui que ce soit — à peine s'il aide, parfois, à vivre moins mal (mais le contraire est vrai aussi : il est des secrets que la psychanalyse met à jour et qui auraient eu intérêt à rester enterrés). En revanche, la théorie psychanalytique fonctionne à merveille sur ces grands corps morts (an…) que sont les textes.
Voir Starobinski et ses analyses lumineuses, si je puis dire, sur les "nuits enflammées" de Racine.
- coindeparadisGuide spirituel
Souvenirs souvenirs :
"L'inconscient est-il l'ennemi des sciences humaines", sujet que j'ai eu au bac philo.
Et en DEUG1 de lettres modernes j'ai eu Bellemin-Noël comme prof, auteur du Que sais-je" psychanalyse et littérature". Et 4 ans plus tard je bifurquais pour 6 années de psychologie (clinique bien-sûr )
"L'inconscient est-il l'ennemi des sciences humaines", sujet que j'ai eu au bac philo.
Et en DEUG1 de lettres modernes j'ai eu Bellemin-Noël comme prof, auteur du Que sais-je" psychanalyse et littérature". Et 4 ans plus tard je bifurquais pour 6 années de psychologie (clinique bien-sûr )
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- thrasybuleDevin
L'oeil vivant, un de mes grands souvenirs de lecture, particulièrement tous les passages consacrés à Rousseau. J'avais beaucoup apprécié Soleil Noir de Kristeva( je suis sûr qu'Abraxas, en fin gourmet, a apprécié les passages consacrés à Duras )
Et je pense aussi à Pierre Jean jouve et à Leiris...
Et je pense aussi à Pierre Jean jouve et à Leiris...
- RobinFidèle du forum
Thrasybule
Tout le monde sait qu'Abraxas déteste la tendance au populisme franchouillard chez Marguerite Duras, malgré sa thèse de doctorat sur "jouissance, interdit et transgression dans Aurélia Steiner" (qu'il a reniée) et trouve Julia Kristeva intellectuellement trop proche de Frigide Barjot
Tout le monde sait qu'Abraxas déteste la tendance au populisme franchouillard chez Marguerite Duras, malgré sa thèse de doctorat sur "jouissance, interdit et transgression dans Aurélia Steiner" (qu'il a reniée) et trouve Julia Kristeva intellectuellement trop proche de Frigide Barjot
- thrasybuleDevin
Lol, et que dire de sa relecture érotique des Mains Négatives et de l'homme *** dans le couloir? J'ai les derniers exemplaires!
En mp pour les négociations.
En mp pour les négociations.
- RobinFidèle du forum
thrasybule a écrit:Lol, et que dire de sa relecture érotique des Mains Négatives et de l'homme *** dans le couloir? J'ai les derniers exemplaires!
En mp pour les négociations.
Mon beau-frère en veut un ! C'est au-dessus de mes facultés de compréhension et je crains de sombrer dans le péché !
- RobinFidèle du forum
En exclusivité pour néo, un Extrait des Mains Négatives et de l'homme *** dans le couloir (p. 813) - Eloignez les enfants !
"Je veux écrire. Déjà je l'ai dit à ma mère : ce que je veux c'est ça, écrire. Pas de réponse la première fois. Et puis elle demande : écrire quoi ? Je dis des livres, des romans. Elle dit durement : après le CAP de coiffure chez Pigier, tu écriras si tu veux, ça ne me regardera plus... Quinze ans et demi. Le corps mince, presque chétif, des seins d'enfant encore, fardée en rose pâle et en rouge. Et puis cette tenue qui pourrait faire qu'on en rie et dont personne ne rit. Je vois bien que tout est là. Elle s'appellerait Nabilla von Stein, il y aurait du soleil ou de la pluie, je ne sais pas, je ne sais plus, je n'ai jamais su, j'ai tout oublié, sauf ses mains, la douceur de ses mains, ses pied, son sexe négatif... Il y aurait ce couloir blanc, cet homme, ce Chinois... quinze ans et demi, des seins d'enfant, à peine formés... Elle a laissé sa mère et son frère à Saïgon devant Desparate Housewives ou South Park... elle a traversé le fleuve interdit, elle a rejoint le Chinois à Cholong, de l'autre côté du périph., ils ont fait l'amour toute la nuit sous le ventilateur du loft.. Il y a du saucisson et du fromage corse, mais Il n'y a pas de shampoing dans l'armoire... Je suis une fille et il n'y a pas de shampooing, lui a-t-elle dit ... Allo non, mais allo quoi ? Elle a senti flotter ses mains autour de son corps, comme de grandes écharpes de soie rose décolorées dans le couloir de ce bac qu'elle n'a jamais eu dont on entend à peine le bruit du moteur, traversant le fleuve... Il a ramassé tout ce qu'il a rencontré depuis Tonlésap, la forêt cambodgienne. Il emmène tout ce qui vient, des paillotes, des forêts, des incendies éteints, des oiseaux morts, des chiens morts, des tigres, des buffles, noyés, des hommes noyés, des leurres, des îles de jacinthes d'eau agglutinées, une chèvre de Solenzara, des bouteilles de shampooing vide, tout va vers le Pacifique, rien n'a le temps de couler, tout est emporté par la tempête profonde et vertigineuse du courant intérieur, tout reste en suspens à la surface du fleuve... La brûlure de cet absence, cette explosion de jouissance dans son corps... La voix de cet homme murmurerait dans le couloir, ses mains, son sexe, sa voix, sa peau... Elle s'appellerait Nabilla von Stein... Elle serait une fille et elle n'aurait pas de shampooing... Allo quoi ? Alors il a dit : "si tu n'es pas contente, tu peux faire ta valise... L’homme élégant est descendu de la limousine, il fume une cigarette anglaise. Il regarde la jeune fille au feutre d’homme et aux chaussures d’or. Il vient vers elle lentement. C’est visible, il est intimidé. Il ne sourit pas tout d’abord. Tout d'abord il lui offre une cigarette. Sa main tremble. Il y a cette différence de race, il n’est pas blanc, il doit la surmonter, c’est pourquoi il tremble. Elle a conduit un camion, elle a passé des journées entières dans les arbres à se peigner, à se faire des shampooings... Il y aurait du soleil ou de la pluie, une valise dans un couloir... Elle est partie en laissant sa valise avec le shampooing... je ne sais pas, je ne sais plus, je suis si fatiguée, je n'ai jamais rien su, j'ai tout oublié, sauf sa voix, ses mains, ses pieds, son sexe négatif, au-delà de l'oubli... Allo non, mais allo quoi ?..."
"Je veux écrire. Déjà je l'ai dit à ma mère : ce que je veux c'est ça, écrire. Pas de réponse la première fois. Et puis elle demande : écrire quoi ? Je dis des livres, des romans. Elle dit durement : après le CAP de coiffure chez Pigier, tu écriras si tu veux, ça ne me regardera plus... Quinze ans et demi. Le corps mince, presque chétif, des seins d'enfant encore, fardée en rose pâle et en rouge. Et puis cette tenue qui pourrait faire qu'on en rie et dont personne ne rit. Je vois bien que tout est là. Elle s'appellerait Nabilla von Stein, il y aurait du soleil ou de la pluie, je ne sais pas, je ne sais plus, je n'ai jamais su, j'ai tout oublié, sauf ses mains, la douceur de ses mains, ses pied, son sexe négatif... Il y aurait ce couloir blanc, cet homme, ce Chinois... quinze ans et demi, des seins d'enfant, à peine formés... Elle a laissé sa mère et son frère à Saïgon devant Desparate Housewives ou South Park... elle a traversé le fleuve interdit, elle a rejoint le Chinois à Cholong, de l'autre côté du périph., ils ont fait l'amour toute la nuit sous le ventilateur du loft.. Il y a du saucisson et du fromage corse, mais Il n'y a pas de shampoing dans l'armoire... Je suis une fille et il n'y a pas de shampooing, lui a-t-elle dit ... Allo non, mais allo quoi ? Elle a senti flotter ses mains autour de son corps, comme de grandes écharpes de soie rose décolorées dans le couloir de ce bac qu'elle n'a jamais eu dont on entend à peine le bruit du moteur, traversant le fleuve... Il a ramassé tout ce qu'il a rencontré depuis Tonlésap, la forêt cambodgienne. Il emmène tout ce qui vient, des paillotes, des forêts, des incendies éteints, des oiseaux morts, des chiens morts, des tigres, des buffles, noyés, des hommes noyés, des leurres, des îles de jacinthes d'eau agglutinées, une chèvre de Solenzara, des bouteilles de shampooing vide, tout va vers le Pacifique, rien n'a le temps de couler, tout est emporté par la tempête profonde et vertigineuse du courant intérieur, tout reste en suspens à la surface du fleuve... La brûlure de cet absence, cette explosion de jouissance dans son corps... La voix de cet homme murmurerait dans le couloir, ses mains, son sexe, sa voix, sa peau... Elle s'appellerait Nabilla von Stein... Elle serait une fille et elle n'aurait pas de shampooing... Allo quoi ? Alors il a dit : "si tu n'es pas contente, tu peux faire ta valise... L’homme élégant est descendu de la limousine, il fume une cigarette anglaise. Il regarde la jeune fille au feutre d’homme et aux chaussures d’or. Il vient vers elle lentement. C’est visible, il est intimidé. Il ne sourit pas tout d’abord. Tout d'abord il lui offre une cigarette. Sa main tremble. Il y a cette différence de race, il n’est pas blanc, il doit la surmonter, c’est pourquoi il tremble. Elle a conduit un camion, elle a passé des journées entières dans les arbres à se peigner, à se faire des shampooings... Il y aurait du soleil ou de la pluie, une valise dans un couloir... Elle est partie en laissant sa valise avec le shampooing... je ne sais pas, je ne sais plus, je suis si fatiguée, je n'ai jamais rien su, j'ai tout oublié, sauf sa voix, ses mains, ses pieds, son sexe négatif, au-delà de l'oubli... Allo non, mais allo quoi ?..."
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