- Reine MargotDemi-dieu
le plus difficile quand on veut quitter l'EN n'est pas l'âge (encore que, une fois installé on peut avoir du mal) c'est de justifier pourquoi on part, un prof qui arrive face à un recruteur ou un jury de concours est toujours suspect ("pourquoi quitter ce boulot si formidable avec la sécurité de l'emploi et les vacances, encore un-e- qui veut fuir les élèves mais ne se rend pas compte que c'est dur ailleurs"). il faut se préparer à un mitraillage de questions à ce sujet et bétonner la justification.
- meldcNiveau 6
c'est toujours difficile de changer de secteur, quel que soit celui d'où l'on vient.
- LefterisEsprit sacré
Dans le sens inverse, c'est pareil, sauf pour l'enseignement pro (avec les équivalences, les VAEP) . Si je n'avais eu ni les diplômes, ni le concours, aucune possibilité d'intégration. De plus, l'agrégation est inaccessible directement, quel que soit son niveau, vu que le programme change tous les ans, et qu'il faudrait pouvoir le préparer. On pouvait au moins passer le CAPES, dont les épreuves sont généralistes, mais avec les épreuves de "professionnalisation" qui arrivent, ça sera encore pire, même pour le capes, les gens n'y étant pas préparés spécifiquement ayant des chances moindres, voire nulles. L'EN verrouille, alors qu'elle cherche du monde Et il faut voir les chausse-trapes une fois dans l'EN, pour les reclassements notamment. Tout est fait pour mettre des bâtons dans les roues . Déjà trois dossiers cartonnés pleins de paperasses, réclamations, médiateur...meldc a écrit:c'est toujours difficile de changer de secteur, quel que soit celui d'où l'on vient.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LilypimsGrand sage
Simgajul a écrit:Je suis comme tout le monde, si je peux éviter les endroits craignos je le ferais. ce que je voulais dire c'est qu'avec une famille si j'habitais bordeaux, je ne passerai pas le concours c'est certain. J'habite en ile de France, je sais que j'ai la possibilité de rester près de chez moi et de ne pas mettre 800 bornes entre moi et mes enfants, c'est bien l'essentiel. Maintenant je ne suis pas mère thérésa, je vais faire comme tout le monde des calculs pour m’épargner.
Si je réussis l'oral, on pourra en reparler voir si j’étais effectivement trop naïve ou si comme je le présume, on a aussi à l'EN à faire face aux mesquineries des collègues, aux supérieurs qui ne prennent pas de pincettes... le lot de tous les employés.
Aussi mais pas seulement. Les mesquineries et les pincettes, ce n'est pas grand chose au fond. Comme l'a écrit plus haut Lefteris, même prévenu, il faut y être pour le croire.
- pailleauquebecFidèle du forum
Il faut quand même relativiser.
L'avantage de l'EN, c'est que dans une large mesure tu as la liberté d'organiser ton travail. C'est ce que j'apprécie vraiment.
Car, franchement il faut juste rendre des comptes à un inspecteur tous les 8 ans. Le reste du temps j'enseigne comme je l'entends, dans le respect des textes de loi écrits noir sur blanc (et pas comme c'est partout ailleurs le grand flou).
Le principal et son adjoint peuvent un peu nous gonfler à la marge, les parents et les enfants aussi, il faut faire le béni oui oui et faire ensuite ce qu'on veut.
Rares sont les métiers d'aujourd'hui avec une telle liberté. Dans tous les autres métiers que j'ai fait auparavant, on me disait ce que je devais faire, comment je devais le faire, avec quels outils, quels délais,... Maintenant je suis autonome.
Cette autonomie peut d'ailleurs assez vite se transformer en solitude pour les collègues qui ont des difficultés et qui sont alors bien seuls,... C'est un des risques de ce métier.
L'avantage de l'EN, c'est que dans une large mesure tu as la liberté d'organiser ton travail. C'est ce que j'apprécie vraiment.
Car, franchement il faut juste rendre des comptes à un inspecteur tous les 8 ans. Le reste du temps j'enseigne comme je l'entends, dans le respect des textes de loi écrits noir sur blanc (et pas comme c'est partout ailleurs le grand flou).
Le principal et son adjoint peuvent un peu nous gonfler à la marge, les parents et les enfants aussi, il faut faire le béni oui oui et faire ensuite ce qu'on veut.
Rares sont les métiers d'aujourd'hui avec une telle liberté. Dans tous les autres métiers que j'ai fait auparavant, on me disait ce que je devais faire, comment je devais le faire, avec quels outils, quels délais,... Maintenant je suis autonome.
Cette autonomie peut d'ailleurs assez vite se transformer en solitude pour les collègues qui ont des difficultés et qui sont alors bien seuls,... C'est un des risques de ce métier.
- LefterisEsprit sacré
Oui, l'avantage - non négligeable je le reconnais - de ce métier, c'est qu'on peut faire abstraction des collègues , et même de la hiérarchie . On fréquente qui on veut , on n'est pas obligé de grenouiller autour de la direction. Si l'on n'est demandeur de rien (hormis ses droits réels) on ne donne prise à rien. Déjà quelques années que j'enseigne maintenant, et il m'est arrivé d'avoir des EDT pourris, des classes pourries. Tant pis, plutôt que de gueuler dans le vide, je rentrais chez moi dans les trous, on ne me voyait jamais dans l'établissement hors de mes cours. En fait il faut du recul , exactement comme le niveau des élèves. C'est proprement hallucinant quand on y réfléchit : la dégringolade, je l'ai vécue de l'extérieur, mais j'ai des proches , même un frère. Mais on ne se rend pas compte. Moi, je suis resté plus de vingt ans sans franchir la porte d'un établissement, et je me suis trouvé dans la situation du personnage d'Edmond About retrouvé congelé , qui redécouvre un autre monde après sa décongélation... :shock: Il faut s'adapter, se dire qu'on n'est pas investi d'une mission divine, réduire le boulot (je suis tombé quand même dans le piège de la sur-préparation au début).Lilypims a écrit:
Aussi mais pas seulement. Les mesquineries et les pincettes, ce n'est pas grand chose au fond. Comme l'a écrit plus haut Lefteris, même prévenu, il faut y être pour le croire.
Oui pas faux, mais comme je le dis plus haut, il faut savoir la prendre, la liberté, je me mets tout le temps à la place d'un jeune qui a de légitimes attentes, qui pense intéresser des ados dans une telle société. Il ne peut qu'être déçu dans 90% des établissements où il tombe , bien plus que moi qui ai compris à qui j'ai affaire, que ce soit du côté du public ou du côté du monstre froid de l'administration, où tout le monde se fout comme de l'an 40 de ce qui te semble important dans ton métier, et on te marche sur la tête pour ta carrière, rien que pur te nuire ( mon reclassement , heureusement que je m'y connais en droit de la FP par mes activités antérieures ) . j'ai d'ailleurs déjà vécu ça ailleurs. le sacrifice et le dévouement, ce sont les idées que mettent en tête, sans y croire une seconde, les gens en manches de dentelles à ceux qui tiennent la baïonnette, et qu'ils regardent à la longue-vue de la colline.pailleauquebec a écrit:Il faut quand même relativiser.
L'avantage de l'EN, c'est que dans une large mesure tu as la liberté d'organiser ton travail. C'est ce que j'apprécie vraiment.
Car, franchement il faut juste rendre des comptes à un inspecteur tous les 8 ans. Le reste du temps j'enseigne comme je l'entends, dans le respect des textes de loi écrits noir sur blanc (et pas comme c'est partout ailleurs le grand flou).
Le principal et son adjoint peuvent un peu nous gonfler à la marge, les parents et les enfants aussi, il faut faire le béni oui oui et faire ensuite ce qu'on veut.
Rares sont les métiers d'aujourd'hui avec une telle liberté. Dans tous les autres métiers que j'ai fait auparavant, on me disait ce que je devais faire, comment je devais le faire, avec quels outils, quels délais,... Maintenant je suis autonome.
Ca ne m'empêche pas de faire ce que j'ai à faire, au cas où, et parce que je suis payé pour ça, mais je ne me berce pas d'illusions. On peut même se permettre de ne pas faire le béni-oui-oui. J'évite les ch..urs, mais en matière de parents, si vraiment ils me gonflent, sont impolis, je leur rentre dedans, ça m'est déjà arrivé deux ou trois fois, je viens de le faire récemment dans le bureau même du chef. D'ailleurs , je n'ai pas de conflits avec les chefs. Ca aurait pu, juste un de passage qui se prenait pour un coq parce qu'il avait trois plumes où je pense, cherchait à imposer des "projets", mais il suffisait de ne pas le voir, de n'avoir aucune relation, et j'ai remarqué que d'instinct plein de collègues faisaient comme ça.
Donc je pense qu'enseignant, ça peut être pas trop mal pour une reconversion (le point noir c'est quand même la dégringolade salariale) , on n'arrive pas dans le même état d'esprit, on sait qu'on ne fera pas 40 ans ou plus, et quelqu'un qui a été chômeur trouvera un salaire fixe, ce qui soulage, même si "le dévouement ne s’achète pas". Pour un jeune , je serais plus circonspect. D'ailleurs pas si bêtes les djeuns, ils doivent bien le peser tout ça, en ne se présentant plus aux concours, et ceux qui sont déjà en place font des pieds et des mains pour aller dans le supérieur, comme j'en connais autour de moi.
- HérodouteGrand sage
Ben dis donc, ce topic est d'une telle longueur que vous allez faire peur à tous les candidats potentiels.
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"Le réchauffement climatique ? Deux degrés de plus, c'est que dalle, non ?", philosophe anonyme de la télé-réalité.
- MalacaEsprit éclairé
Pourquoi "peur" ? il vaut quand même mieux savoir où on met les pieds
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Ajouter de la vie aux années plutôt que des années à la vie ...
"Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité." A. de Saint-Exupéry
mes rêves, ma réalité ...
- LefterisEsprit sacré
C'est un peu particulier, c'est plutôt un topic sur les reconversions, donc l'image du métier est forcément différente par rapport à ceux qui n'ont connu que ça après la fac, les comparaisons entre professions s'imposent d'elles-mêmes, le recul est différent, les aspects matériels (financier, éloignement éventuel) pèsent plus car des obligations, une vie privée, sont déjà en place.La vision même qu'on a du métier est différente, j'ai pour ma part l'impression que je suis toujours "à l'extérieur", difficile à expliquer comme ressenti ...Hérodoute a écrit:Ben dis donc, ce topic est d'une telle longueur que vous allez faire peur à tous les candidats potentiels.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ladyantillesNiveau 5
C'est clair car on ne s'imagine jamais comment c'est. On tombe de haut sauf si on a la chance d'etre dans un etablissement avec de vrais apprenants et non des glandeurs sans educationMalaca a écrit:Pourquoi "peur" ? il vaut quand même mieux savoir où on met les pieds
- yogiSage
ladyantilles a écrit:C'est clair car on ne s'imagine jamais comment c'est. On tombe de haut sauf si on a la chance d'etre dans un etablissement avec de vrais apprenants et non des glandeurs sans educationMalaca a écrit:Pourquoi "peur" ? il vaut quand même mieux savoir où on met les pieds
Je me demande si on tombe sur ces établissements en début de carrière...
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- géohistoireNiveau 10
Simple question de chance. En tant que contractuel je commence à accumuler les établissements et j'ai eu des établissements agréables et bien tenus et d'autres, comme le dernier où je suis passé, que je voulais fuir au plus vite. L'année dernière en fin d'année, j'étais dans le collège de mon village, dans l'ensemble bien tenu; une des collègues de techno était là en tant que stagiaire. Elle est restée en tant que titulaire, ravie de commencer sa carrière dans un établissement dans lequel un certain nombre d'autres collègues sont là pour attendre tranquillement la retraite (bon j'exagère légèrement mais vous comprenez l'idée).yogi a écrit:ladyantilles a écrit:C'est clair car on ne s'imagine jamais comment c'est. On tombe de haut sauf si on a la chance d'etre dans un etablissement avec de vrais apprenants et non des glandeurs sans educationMalaca a écrit:Pourquoi "peur" ? il vaut quand même mieux savoir où on met les pieds
Je me demande si on tombe sur ces établissements en début de carrière...
- Reine MargotDemi-dieu
quand on commence TZR l'avantage c'est de faire tous les bahuts du coin ou à peu près, et de connaître les autres de réputation, ainsi, on peut faire son choix en connaissance de cause.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- ladyantillesNiveau 5
En tout cas l'etablissement dans lequel je suis, je ne le souhaite pas meme a mon pire ennemi. La direction est incompetente et meprisante....Tout ce qui ne va pas est la faute de l'enseignant .J'ai pris un arret de travail ces jours ci a cause de cela . Ce qui me rassure, c'est qu'un collegue m'a avoue qu'un psychologue scolaire a dit au CDE, lors d'une reunion ,qu'il etait mediocre et n'avait pas sa place dans un etablissement scolaire. Les eleves, remarquant qu'ils ne sont pas sanctionnes convenablement, en profitent au maximum.Le contractuel que je remplace ( je suis contractuel) n'a tenu que deux mois dans le bahut, il a demissione de l'Educ Nat'.Mais chut...si ca ne va pas dans le bahut ,c'est entierement la faute du prof.... Vivement la fin du contrat.
- ladyantillesNiveau 5
Quand je dis a mes parents que je ne me vois pas faire ce travail jusqu'a la retraite, j'ai 28 ans, ils sont choques et pensent que je fais des caprices. Je pense que s'ils passaient une journee dans certains etablissements comme le mien en tant qu'enseignants, ils me donneraient raison. Ma soeur qui est collegienne a dit categoriquement qu'elle refuse d'enseigner alors que c'est la volonte de notre pere.Je cherche autre chose en meme temps car je suis certaine que dans 10 ans,voire 5 ans la situation sera pire.Lefteris a écrit:
Pour un jeune , je serais plus circonspect. D'ailleurs pas si bêtes les djeuns, ils doivent bien le peser tout ça, en ne se présentant plus aux concours, et ceux qui sont déjà en place font des pieds et des mains pour aller dans le supérieur, comme j'en connais autour de moi.
- DinosauraHabitué du forum
ladyantilles a écrit:Quand je dis a mes parents que je ne me vois pas faire ce travail jusqu'a la retraite, j'ai 28 ans, ils sont choques et pensent que je fais des caprices. Je pense que s'ils passaient une journee dans certains etablissements comme le mien en tant qu'enseignants, ils me donneraient raison. Ma soeur qui est collegienne a dit categoriquement qu'elle refuse d'enseigner alors que c'est la volonte de notre pere.Je cherche autre chose en meme temps car je suis certaine que dans 10 ans,voire 5 ans la situation sera pire.Lefteris a écrit:
Pour un jeune , je serais plus circonspect. D'ailleurs pas si bêtes les djeuns, ils doivent bien le peser tout ça, en ne se présentant plus aux concours, et ceux qui sont déjà en place font des pieds et des mains pour aller dans le supérieur, comme j'en connais autour de moi.
Précisément parce que dans la grande majorité des bahuts, il est aujourd'hui devenu impossible d'enseigner, et donc de faire ce pour quoi on s'engage théoriquement, ou dit autrement d'exercer une profession intellectuelle, chose qui rend encore ce métier attractif chez certains étudiants idéalistes (comme je le fus). Et si ajoute à cette désillusion le fait d'être mal payé (relativement à un grade équivalent dans un autre corps de la FP), le formatage idéologique que l'on subit dès notre entrée dans le métier (cf- notre super formation iufm-espe, le discours des IPR-CDE, la pression non explicitement formulée sur la moyenne attendue aux conseils de classe...) et la dégradation à venir de nos derniers "avantages" (réduction des vacances, allongement du temps de présence, multiplication des tâches hors-enseignement, réunionite à gogo, travail d'équipe et interdisciplinarité imposés, pédagogie de projets et de machins, bref en dernière analyse fin d'une conception intellectuelle du métier qui s'orienterait vers une conception éducativo-animationnelle, en témoignent la voie que prennent les nouveaux CAPES...), pas étonnant que les jeunes désertent cette filière. Et c'est précisément parce que je voulais enseigner ma discipline que si c'était à refaire, je ne sais pas si je referais. Je me dis que, tant qu'à bosser que pour gagner sa croûte et ne pas croire en ce qu'on fait à cause de la superstructure du métier (parce qu'il est usant de devoir lutter seul), autant aller vers un boulot où on gagne plus à compétences intellectuelles égales.
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- ProvenceEnchanteur
yogi a écrit:ladyantilles a écrit:C'est clair car on ne s'imagine jamais comment c'est. On tombe de haut sauf si on a la chance d'etre dans un etablissement avec de vrais apprenants et non des glandeurs sans educationMalaca a écrit:Pourquoi "peur" ? il vaut quand même mieux savoir où on met les pieds
Je me demande si on tombe sur ces établissements en début de carrière...
Oui, ça arrive.
- ladyantillesNiveau 5
Ce sont de tres rares chanceux....Provence a écrit:yogi a écrit:ladyantilles a écrit:C'est clair car on ne s'imagine jamais comment c'est. On tombe de haut sauf si on a la chance d'etre dans un etablissement avec de vrais apprenants et non des glandeurs sans educationMalaca a écrit:Pourquoi "peur" ? il vaut quand même mieux savoir où on met les pieds
Je me demande si on tombe sur ces établissements en début de carrière...
Oui, ça arrive.
- nuagesGrand sage
Dinosaura a écrit: dans la grande majorité des bahuts, il est aujourd'hui devenu impossible (...)d'exercer une profession intellectuelle
je le constate aussi , j'enseigne vraiment la littérature 2h par semaine
- ProvenceEnchanteur
ladyantilles a écrit:
Ce sont de tres rares chanceux....
Pas forcément.
- PatissotDoyen
nuages a écrit:Dinosaura a écrit: dans la grande majorité des bahuts, il est aujourd'hui devenu impossible (...)d'exercer une profession intellectuelle
je le constate aussi , j'enseigne vraiment la littérature 2h par semaine
C'est déjà pas mal.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Je n'ai pas lu tout le sujet mais pour répondre à la question de départ: oui, je referais exactement la même chose.
Cela fait 5 ans que j'enseigne et malgré quelques désillusions (mutations, problèmes avec des parents, agressions d'élèves), j'aime toujours ce métier et je sais qu'il en faudra beaucoup pour me dégouter.
Un truc qui me plait particulièrement dans la journée, c'est quand je réclame le silence à mes 6èmes très bavards (avec 7 classes de 6èmes j'en vois ts les jours ) et que je les menace de ne pas raconter l'Histoire de l’œuvre que je présente. En général, ils se taisent et adorent écouter ça.
Ou alors, ils aiment savoir si j'ai vu l’œuvre en vrai!
Ça peut paraitre rien mais ça les raccroche à du concret et ils s'en rappellent après.
Cela fait 5 ans que j'enseigne et malgré quelques désillusions (mutations, problèmes avec des parents, agressions d'élèves), j'aime toujours ce métier et je sais qu'il en faudra beaucoup pour me dégouter.
Un truc qui me plait particulièrement dans la journée, c'est quand je réclame le silence à mes 6èmes très bavards (avec 7 classes de 6èmes j'en vois ts les jours ) et que je les menace de ne pas raconter l'Histoire de l’œuvre que je présente. En général, ils se taisent et adorent écouter ça.
Ou alors, ils aiment savoir si j'ai vu l’œuvre en vrai!
Ça peut paraitre rien mais ça les raccroche à du concret et ils s'en rappellent après.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- ladyantillesNiveau 5
Moi aussi, je pensais enseigner ma discipline. Je n'ai jamais ete prevenue que je devrais etre plutot une animatrice ou educatrice , j'ai l'impression avec certaines classes de regresser intellectuellement.Une seule classe me donne l'impression d'etre une enseignante et me fait tenir le coup jusqu'a fin juin. Je me demande dans quel etablissement je serai l'an prochain. Les rectorats, et surtout l'education nationale s'en fichent royalement, les enfants de ces politiciens, decideurs,universitaires... etant dans des etablissements huppes. Ils s'en fichent royalement des enfants du petit peuple qui sont serieux et qui ne peuvent pas etudier dans des conditions potables a cause d'eleves paresseux qui s'amusent a ''demonter'' les cours.Dinosaura a écrit:
bref en dernière analyse fin d'une conception intellectuelle du métier qui s'orienterait vers une conception éducativo-animationnelle, en témoignent la voie que prennent les nouveaux CAPES...), pas étonnant que les jeunes désertent cette filière. Et c'est précisément parce que je voulais enseigner ma discipline que si c'était à refaire, je ne sais pas si je referais.
- InvitéPaNiveau 5
Avant de te lancer dans le concours je te conseillerai de préparer un autre diplôme professionnel. En effet, le problème de l'enseignement c'est le manque de perspectives professionnelles dans un métier qui peut devenir très vite routinier, le manque de reconnaissance et l'infantilisation. La tendance actuelle est de rajouter des tâches administratives aux tâches pédagogiques sans que cela apporte une quelconque gratification pécuniaire ou intellectuelle. L'autonomie des professeurs est de plus en plus rognée et le nouveau management public fait son entrée. Les stagiaires sont sous pression et parfois traités odieusement.
La mobilité est très réduite pour ceux qui ne sont pas agrégés. Il me paraît donc prudent que tu envisages déjà ta reconversion éventuelle. J'ai autour de moi des collègues qui passent des concours, se lancent dans des formations alors qu'elles réussissent très bien avec les élèves et sont très bien notées. Elles se rendent compte qu'elles sont dans une impasse et ont l'impression de s'appauvrir intellectuellement. Elles sont dynamiques et ne veulent pas devenir comme les professeurs que tu as décris dans ton propos. Elles se battent pour trouver de nouveaux débouchés et réussissent.
Une autre collègue contractuelle qui passe le concours a fait deux masters pour pouvoir se reconvertir au cas où.
Personnellement après 20 ans de carrière je fais des formations pour avoir d'autres horizons.
Par ces propos, je ne veux pas doucher ton enthousiasme car le métier reste intéressant et a une irremplaçable utilité sociale. Cependant il faut aussi penser à l'usure qu'implique ce type de profession centrée sur le relationnel. Projette-toi donc à dix ans maximum, forme-toi, garde la foi et passe le concours peut-être un peu plus tard que prévu. Tu auras toujours ta place. Bon courage!
La mobilité est très réduite pour ceux qui ne sont pas agrégés. Il me paraît donc prudent que tu envisages déjà ta reconversion éventuelle. J'ai autour de moi des collègues qui passent des concours, se lancent dans des formations alors qu'elles réussissent très bien avec les élèves et sont très bien notées. Elles se rendent compte qu'elles sont dans une impasse et ont l'impression de s'appauvrir intellectuellement. Elles sont dynamiques et ne veulent pas devenir comme les professeurs que tu as décris dans ton propos. Elles se battent pour trouver de nouveaux débouchés et réussissent.
Une autre collègue contractuelle qui passe le concours a fait deux masters pour pouvoir se reconvertir au cas où.
Personnellement après 20 ans de carrière je fais des formations pour avoir d'autres horizons.
Par ces propos, je ne veux pas doucher ton enthousiasme car le métier reste intéressant et a une irremplaçable utilité sociale. Cependant il faut aussi penser à l'usure qu'implique ce type de profession centrée sur le relationnel. Projette-toi donc à dix ans maximum, forme-toi, garde la foi et passe le concours peut-être un peu plus tard que prévu. Tu auras toujours ta place. Bon courage!
- DinosauraHabitué du forum
PANALIN a écrit:Avant de te lancer dans le concours je te conseillerai de préparer un autre diplôme professionnel. En effet, le problème de l'enseignement c'est le manque de perspectives professionnelles dans un métier qui peut devenir très vite routinier, le manque de reconnaissance et l'infantilisation. La tendance actuelle est de rajouter des tâches administratives aux tâches pédagogiques sans que cela apporte une quelconque gratification pécuniaire ou intellectuelle. L'autonomie des professeurs est de plus en plus rognée et le nouveau management public fait son entrée. Les stagiaires sont sous pression et parfois traités odieusement.
La mobilité est très réduite pour ceux qui ne sont pas agrégés. Il me paraît donc prudent que tu envisages déjà ta reconversion éventuelle. J'ai autour de moi des collègues qui passent des concours, se lancent dans des formations alors qu'elles réussissent très bien avec les élèves et sont très bien notées. Elles se rendent compte qu'elles sont dans une impasse et ont l'impression de s'appauvrir intellectuellement. Elles sont dynamiques et ne veulent pas devenir comme les professeurs que tu as décris dans ton propos. Elles se battent pour trouver de nouveaux débouchés et réussissent.
Une autre collègue contractuelle qui passe le concours a fait deux masters pour pouvoir se reconvertir au cas où.
Personnellement après 20 ans de carrière je fais des formations pour avoir d'autres horizons.
Par ces propos, je ne veux pas doucher ton enthousiasme car le métier reste intéressant et a une irremplaçable utilité sociale. Cependant il faut aussi penser à l'usure qu'implique ce type de profession centrée sur le relationnel. Projette-toi donc à dix ans maximum, forme-toi, garde la foi et passe le concours peut-être un peu plus tard que prévu. Tu auras toujours ta place. Bon courage!
Je suis d'accord avec toi quant à l'usure qu'entraîne le métier d'enseignant en tant que métier fondé sur le relationnel, mais je pense qu'il y a quand même un problème propre à l’Éducation nationale comme superstructure, puisque je n'entends pas (mais peut-être me trompé-je) les médecins envisager de se reconvertir autant que les profs, et pourtant on ne peut pas dire que ce ne soient pas des métiers relationnels (ou alors c'est qu'il y a bien quelque chose en plus dans le métier de médecin, ou plutôt quelque chose en moins et de plus en plus bouché dans celui de prof...).
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