- damanhourNiveau 9
J' ai été dans une des prépas les plus "dures" du secteur (une des deux près du Panthéon). C'est vrai qu'il y avait un stress important surtout entre le passage de l'hypokhagne à la khagne et que le thème du suicide n'était jamais abordé par les enseignants (alors que deux élèves avaient sauté par la fenêtre de l'internat une année)
Mais, le plus difficile à gérer a été les réactions des autres élèves qui pour certains étaient dans une compétition des plus féroces (une qui refuse mon entrée dans un groupe de travail "car tu comprends la sélection se fait dès maintenant..."; élèves qui commentent de manière très méprisante les performances de quelques uns) J'ai pu en souffrir mais ensuite avec un groupe de personnes de confiance, ça n'a plus posé de problèmes. Par contre, avec le recul, je trouve qu'il faudrait quand même tenir compte d'une certaine immaturité des élèves (moi aussi à l'époque) qui se prennent trop facilement au jeu. Le contact avec "le mur de la vie", réussite au concours ou pas, peut être difficile ensuite. Et on s'en veut aussi de n'avoir pas su ou pas pu tenir compte des appels au secours de certains camarades
En pratique, les profs ne devraient pas hésiter à parler aux élèves si un des leurs craque. Et répéter que concours ou pas, on ne joue pas sa vie !
Le problème me semble beaucoup plus important quand il s'agit d'élèves de L3 qu'on oriente en master recherche car "tu comprends, sinon on va perdre un poste"
Mais, le plus difficile à gérer a été les réactions des autres élèves qui pour certains étaient dans une compétition des plus féroces (une qui refuse mon entrée dans un groupe de travail "car tu comprends la sélection se fait dès maintenant..."; élèves qui commentent de manière très méprisante les performances de quelques uns) J'ai pu en souffrir mais ensuite avec un groupe de personnes de confiance, ça n'a plus posé de problèmes. Par contre, avec le recul, je trouve qu'il faudrait quand même tenir compte d'une certaine immaturité des élèves (moi aussi à l'époque) qui se prennent trop facilement au jeu. Le contact avec "le mur de la vie", réussite au concours ou pas, peut être difficile ensuite. Et on s'en veut aussi de n'avoir pas su ou pas pu tenir compte des appels au secours de certains camarades
En pratique, les profs ne devraient pas hésiter à parler aux élèves si un des leurs craque. Et répéter que concours ou pas, on ne joue pas sa vie !
Le problème me semble beaucoup plus important quand il s'agit d'élèves de L3 qu'on oriente en master recherche car "tu comprends, sinon on va perdre un poste"
- CondorcetOracle
holderfar a écrit:Quand même, cette perception des choses me rend assez perplexe, même si la prépa agreg a constitué les années les plus riches en apprentissage pour moi. Elles l'ont été parce qu'elles ont été soutenues, certes, mais je ne crois pas que le stress autre que le rythme de travail lui-même soit bénéfique à qui que ce soit. La pression de la "note concours", je la trouve assez cruelle, pour ne pas dire, débile. Je suis quand même passée par là, mais honnêtement, on pourrait aussi bien faire autrement.Mike92 a écrit:Ben oui, et pour nous, les capes et agreg servent à ça..sans ce stress, sans cette pression, les progrès et l'épanouissement intellectuel, même des meilleurs, serait infiniment moindre.
Je suis désolée, mais on n'obtient pas grand-chose d'intense (et la prépa est conçue pour être intense : si l'on veut un chemin pépère, on prend la fac, et on peut être très bon, à un autre rythme) sans pression. Aucun être humain, sauf quelques brillants exceptionnels, ne vont se donner à fond si on ne leur met pas la pression
Moi aussi : je considère que les connaissances les plus abouties qu'il m'ait été donné d'approcher découlent d'une lente et longue imprégnation. Je trouve également fort pertinente l'interrogation de Victor44 quant aux limites de l'élitisme républicain (cette réflexion dépasse l'actualité la plus récente).
Un modèle plus coopératif que concurrentiel n'aurait-il pas plus de vertus ?
- OlympiasProphète
Marcel Khrouchtchev a écrit:Je suis en plein accord avec tout ton message, Ronin.
J'ai eu des profs de prépa à la fois très exigeants et bienveillants ( la khâgne du lycée avait chaque année des admissibles...). J'ai par contre croisé des étudiants parfaitement abjects à la fac, capable de planquer des bouquins pour un galop d'essai roral pour la prépa CAPES-Agreg, de manière à ce que d'autres étudiants ne puissent pas les utiliser...
Certains étudiants de CPGE se croient déjà arrivés, manquent de l'humilité la plus élémentaire, cassent les autres, les humilient et les profs doivent aussi veiller à cela, pas uniquement faire leurs cours...
- InvitéInvité
Je pense, qu'en effet, cela ferait du bien à tout le monde. On garde l'exigence dans les savoirs demandés, mais on fait en sorte de se débarrasser de ce stress permanent qui inhibe les élèves et nous met nous-mêmes sous pression.PaoloSarpi a écrit:holderfar a écrit:Quand même, cette perception des choses me rend assez perplexe, même si la prépa agreg a constitué les années les plus riches en apprentissage pour moi. Elles l'ont été parce qu'elles ont été soutenues, certes, mais je ne crois pas que le stress autre que le rythme de travail lui-même soit bénéfique à qui que ce soit. La pression de la "note concours", je la trouve assez cruelle, pour ne pas dire, débile. Je suis quand même passée par là, mais honnêtement, on pourrait aussi bien faire autrement.Mike92 a écrit:Ben oui, et pour nous, les capes et agreg servent à ça..sans ce stress, sans cette pression, les progrès et l'épanouissement intellectuel, même des meilleurs, serait infiniment moindre.
Je suis désolée, mais on n'obtient pas grand-chose d'intense (et la prépa est conçue pour être intense : si l'on veut un chemin pépère, on prend la fac, et on peut être très bon, à un autre rythme) sans pression. Aucun être humain, sauf quelques brillants exceptionnels, ne vont se donner à fond si on ne leur met pas la pression
Moi aussi : je considère que les connaissances les plus abouties qu'il m'ait été donné d'approcher découlent d'une lente et longue imprégnation. Je trouve également fort pertinente l'interrogation de Victor44 quant aux limites de l'élitisme républicain (cette réflexion dépasse l'actualité la plus récente).
Un modèle plus coopératif que concurrentiel n'aurait-il pas plus de vertus ?
- Mike92Niveau 10
hélas mêmes échos des prépas de Hoche.é les réactions des autres élèves qui pour certains étaient dans une compétition des plus féroces (une qui refuse mon entrée dans un groupe de travail "car tu comprends la sélection se fait dès maintenant..."; élèves qui commentent de manière très méprisante les performances de quelques uns)
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Fais bon accueil aux étrangers, car toi aussi, tu seras un étranger. (Roger Ikor)
site : http://allemand-postbac.npage.de
manuels publiés : http://www.decitre.fr/auteur/141431/Michel+Luciani/
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Olympias a écrit:J'ai eu des profs de prépa à la fois très exigeants et bienveillants ( la khâgne du lycée avait chaque année des admissibles...). J'ai par contre croisé des étudiants parfaitement abjects à la fac, capable de planquer des bouquins pour un galop d'essai roral pour la prépa CAPES-Agreg, de manière à ce que d'autres étudiants ne puissent pas les utiliser...
Certains étudiants de CPGE se croient déjà arrivés, manquent de l'humilité la plus élémentaire, cassent les autres, les humilient et les profs doivent aussi veiller à cela, pas uniquement faire leurs cours...
Tout cela est vrai. Mais attention aussi, il faut souligner que l'on observe souvent que les étudiants de fac qui ont le plus l'esprit de compétition pour la prépa CAPES/Agreg sont les anciens de CPGE qui ont raté l'ENS, mais qui ont déjà une expérience des concours.
- OlympiasProphète
Marcel Khrouchtchev a écrit:Olympias a écrit:J'ai eu des profs de prépa à la fois très exigeants et bienveillants ( la khâgne du lycée avait chaque année des admissibles...). J'ai par contre croisé des étudiants parfaitement abjects à la fac, capable de planquer des bouquins pour un galop d'essai roral pour la prépa CAPES-Agreg, de manière à ce que d'autres étudiants ne puissent pas les utiliser...
Certains étudiants de CPGE se croient déjà arrivés, manquent de l'humilité la plus élémentaire, cassent les autres, les humilient et les profs doivent aussi veiller à cela, pas uniquement faire leurs cours...
Tout cela est vrai. Mais attention aussi, il faut souligner que l'on observe souvent que les étudiants de fac qui ont le plus l'esprit de compétition pour la prépa CAPES/Agreg sont les anciens de CPGE qui ont raté l'ENS, mais qui ont déjà une expérience des concours.
Je ne peux que confirmer...
- CondorcetOracle
France Culture diffuse une émission concernant les classes préparatoires maintenant.
- victor44Habitué du forum
holderfar a écrit:
Je pense, qu'en effet, cela ferait du bien à tout le monde. On garde l'exigence dans les savoirs demandés, mais on fait en sorte de se débarrasser de ce stress permanent qui inhibe les élèves et nous met nous-mêmes sous pression.
Reste à proposer des solutions concrètes et non démagogiques.
Déjà en cas de suicide dans une classe, systématiquement diligenter une enquête sur le mode de fonctionnement des enseignants.
Cela permettrait
de lever le doute
de recadrer un enseignant si nécessaire
d'obliger chaque enseignant à plus de vigilance (sachant l'enquete systématique certains sadiques également lâches cesseraient de sévir)
- MarcassinHabitué du forum
victor44, bien informé comme vous êtes, j'espère que vous avez adressé aux policiers qui enquêtent actuellement votre témoignage sur les enseignants "sadiques" responsables du suicide de cette jeune fille.
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- yogiSage
Je n'ai,pour ma part, pas eu le bonheur du prof de prépa bienveillant. J'ai été malade pendant mon année d'hypokhâgne, je suis restée au lit pendant un mois ,sans pouvoir bouger; je recevais des cours photocopiés par des camarades pour que je puisse essayer de suivre toute seule ,dans mon coin.
Par contre ,à mon retour, AUCUN prof ne m'a demandée une seule fois si j'allais mieux. Autant dire que rater un mois de prépa , c'est comme rater un an de fac, mais tout le monde s'en tamponnait! J'ai pas eu envie de leur faire le plaisir de me barrer en cours d'année et d'être un candidat en moins ,alors je me suis accrochée jusqu'à la fin de l'année. Ma réussite au niveau des études, je ne la dois qu'à moi-même. Je n'ai pas d'admiration ou d'estime pour les profs aigris que j'ai eus en CPGE.
Par contre ,à mon retour, AUCUN prof ne m'a demandée une seule fois si j'allais mieux. Autant dire que rater un mois de prépa , c'est comme rater un an de fac, mais tout le monde s'en tamponnait! J'ai pas eu envie de leur faire le plaisir de me barrer en cours d'année et d'être un candidat en moins ,alors je me suis accrochée jusqu'à la fin de l'année. Ma réussite au niveau des études, je ne la dois qu'à moi-même. Je n'ai pas d'admiration ou d'estime pour les profs aigris que j'ai eus en CPGE.
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- philannDoyen
Franchement j'ai du mal avec deux idées dans ce fil:
1) Imaginer que l'on sache pourquoi quelqu'un se suicide. Que ce soit un prof ou un élève. Personne ne connaît rien de la vie privée des gens, de leur enfance, ou simplement d'un coup de cafard passager...mais dont les conséquences sont cette fois là dramatiques...
La différence, c'est que pour un prof, choisir son lieu de travail comme lieu de suicide n'est pas anodin. En revanche, pour un élève, il s'agit de son lieu de socialisation, celui où il passe le plus de temps... Le lien est donc moins facile à faire...
2) Je commence à en avoir franchement ma claque de ces appels à la pondération du stress, de la tension, de ces pauvres chéris malheureux.
Enfin, oui la prépa est stressante, et OUI l'adolescence ou l'entrée dans l'âge adulte n'est pas un moment facile. MAIS, ça:
C'est simplement insupportable!! Cela insinue sans que l'on n'en sache rien, qu'il y a a priori un doute! Que les enseignants sont a priori tortionnaires et violents par plaisir. Pourquoi ne pas proposer une enquête systématique sur les parents et la fratrie tant qu'on y est? Après tout, la maltraitance la plus commune a lieu entre les 4 murs du foyer...pourquoi ne pas chercher là ???
Peut-être que le gamin qui finit mal a subi la pression trop grande de ses parents pour faire l'X ou l'ENS? ... Ou peut-être que élève de prépa, gamin de collège ou jeune étudiant, il ou elle a juste eu un chagrin amoureux... mais a été suffisamment dévasté(e) pour commettre l'irréparable?
Mon métier me fait peur pour UNE chose, avoir un élève malade et que cela finisse mal ou avoir un élève qui se suicide. C'est vraiment une angoisse pour moi.
MAIS Si je devais vivre cela un jour, et si à l'accablement on ne devait me rajouter la suspicion...franchement j'enverrais tout le monde se faire f.....
1) Imaginer que l'on sache pourquoi quelqu'un se suicide. Que ce soit un prof ou un élève. Personne ne connaît rien de la vie privée des gens, de leur enfance, ou simplement d'un coup de cafard passager...mais dont les conséquences sont cette fois là dramatiques...
La différence, c'est que pour un prof, choisir son lieu de travail comme lieu de suicide n'est pas anodin. En revanche, pour un élève, il s'agit de son lieu de socialisation, celui où il passe le plus de temps... Le lien est donc moins facile à faire...
2) Je commence à en avoir franchement ma claque de ces appels à la pondération du stress, de la tension, de ces pauvres chéris malheureux.
Enfin, oui la prépa est stressante, et OUI l'adolescence ou l'entrée dans l'âge adulte n'est pas un moment facile. MAIS, ça:
victor44 a écrit:Reste à proposer des solutions concrètes et non démagogiques.
Déjà en cas de suicide dans une classe, systématiquement diligenter une enquête sur le mode de fonctionnement des enseignants.
Cela permettrait
de lever le doute
de recadrer un enseignant si nécessaire
d'obliger chaque enseignant à plus de vigilance (sachant l'enquete systématique certains sadiques également lâches cesseraient de sévir)
C'est simplement insupportable!! Cela insinue sans que l'on n'en sache rien, qu'il y a a priori un doute! Que les enseignants sont a priori tortionnaires et violents par plaisir. Pourquoi ne pas proposer une enquête systématique sur les parents et la fratrie tant qu'on y est? Après tout, la maltraitance la plus commune a lieu entre les 4 murs du foyer...pourquoi ne pas chercher là ???
Peut-être que le gamin qui finit mal a subi la pression trop grande de ses parents pour faire l'X ou l'ENS? ... Ou peut-être que élève de prépa, gamin de collège ou jeune étudiant, il ou elle a juste eu un chagrin amoureux... mais a été suffisamment dévasté(e) pour commettre l'irréparable?
Mon métier me fait peur pour UNE chose, avoir un élève malade et que cela finisse mal ou avoir un élève qui se suicide. C'est vraiment une angoisse pour moi.
MAIS Si je devais vivre cela un jour, et si à l'accablement on ne devait me rajouter la suspicion...franchement j'enverrais tout le monde se faire f.....
- ZorglubHabitué du forum
Ça n'a rien à voir donc n'ouvrez pas le spoiler si vous n'aimez pas les HS.
- Spoiler:
- Lorsqu'un un con meurt, je parle d'un vrai, un gros, un monument, un archétype, est-ce qu'on a le droit de le faire empailler pour la postérité afin de le déposer dans une vitrine de musée avec un cartel :
"Con début XXIème, beau spécimen 2.0, œuvres choisies en libre accès sur la tablette ci-contre" ?
Je pense à ça comme ça, sans même bien savoir pourquoi.
Faudrait peut-être que je consulte un psychanalyste afin qu'il m'aide à décoder mes associations d'idées ?
- yogiSage
Zorglub a écrit:Ça n'a rien à voir donc n'ouvrez pas le spoiler si vous n'aimez pas les HS.
- Spoiler:
Lorsqu'un un con meurt, je parle d'un vrai, un gros, un monument, un archétype, est-ce qu'on a le droit de le faire empailler pour la postérité afin de le déposer dans une vitrine de musée avec un cartel :
"Con début XXIème, beau spécimen 2.0, œuvres choisies en libre accès sur la tablette ci-contre" ?
Je pense à ça comme ça, sans même bien savoir pourquoi.
Faudrait peut-être que je consulte un psychanalyste afin qu'il m'aide à décoder mes associations d'idées ?
C'est quoi un con?
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- InvitéInvité
Philann, là pour le coup je suis en complet désaccord avec toi sur les points 1) et 2) . Notre lieu de travail, si on y regarde bien, on y passe aussi pas mal de temps. Un élève qui se suicide à l'école, ce n'est pas plus anodin que le suicide d'un collègue sur place...
Et le stress des élèves, on en parle peut-être, mais mal, et c'est un réel problème. Bien sûr que beaucoup ne travaillent pas (et ça, c'est aussi un facteur de stress, je le dis aux miens tous les jours), mais sous leurs grands airs de désinvolture se cache souyent une certaine angoisse.
C'est d'autant moins pertinent de critiquer ici l'accent mis sur le stress que les étudiants de prépa sont quand même de bons élèves soucieux de bien faire et donc naturellement sous pression.
Quant aux solutions préconisées par Victor, moi aussi je crains les effets contreproductifs et à part enquête ciblée après échos de propos insultants et répétés d'un enseignant, je ne vois pas ce qu'on peut faire pour lutter contre ça. Je doute qu'il y ait encore beaucoup^de profs sadiques de ce genre et on peut raisonnablement miser sur les recrutements à venir pour tenter d'enrayer tous ces abus.
Et le stress des élèves, on en parle peut-être, mais mal, et c'est un réel problème. Bien sûr que beaucoup ne travaillent pas (et ça, c'est aussi un facteur de stress, je le dis aux miens tous les jours), mais sous leurs grands airs de désinvolture se cache souyent une certaine angoisse.
C'est d'autant moins pertinent de critiquer ici l'accent mis sur le stress que les étudiants de prépa sont quand même de bons élèves soucieux de bien faire et donc naturellement sous pression.
Quant aux solutions préconisées par Victor, moi aussi je crains les effets contreproductifs et à part enquête ciblée après échos de propos insultants et répétés d'un enseignant, je ne vois pas ce qu'on peut faire pour lutter contre ça. Je doute qu'il y ait encore beaucoup^de profs sadiques de ce genre et on peut raisonnablement miser sur les recrutements à venir pour tenter d'enrayer tous ces abus.
- philannDoyen
holderfar a écrit:Philann, là pour le coup je suis en complet désaccord avec toi sur les points 1) et 2) . Notre lieu de travail, si on y regarde bien, on y passe aussi pas mal de temps. Un élève qui se suicide à l'école, ce n'est pas plus anodin que le suicide d'un collègue sur place...
Et le stress des élèves, on en parle peut-être, mais mal, et c'est un réel problème. Bien sûr que beaucoup ne travaillent pas (et ça, c'est aussi un facteur de stress, je le dis aux miens tous les jours), mais sous leurs grands airs de désinvolture se cache souyent une certaine angoisse.
C'est d'autant moins pertinent de critiquer ici l'accent mis sur le stress que les étudiants de prépa sont quand même de bons élèves soucieux de bien faire et donc naturellement sous pression.
Quant aux solutions préconisées par Victor, moi aussi je crains les effets contreproductifs et à part enquête ciblée après échos de propos insultants et répétés d'un enseignant, je ne vois pas ce qu'on peut faire pour lutter contre ça. Je doute qu'il y ait encore beaucoup^de profs sadiques de ce genre et on peut raisonnablement miser sur les recrutements à venir pour tenter d'enrayer tous ces abus.
On peut surtout compter sur les recrutements à venir pour enseigner aux futurs élèves qu'il est anormal d'être en stress (nécessairement négatif et à proscrire hein pas bien le stress! ) et donc d'avoir des attentes, des objectifs importants, qu'il y ait un véritable enjeu. On peut surtout compter sur les futurs recrutements pour être bassiné avec le rouge assassin, les compétences nécessairement "en voie de validation" ou "non encore acquise", comme s'il allait de soi qu'elles le soient un jour.
Oui certains élèves sont angoissés, mal dans leur peau, "stressés" (pas d'ailleurs forcément à cause de l'école du reste!!)
Mais je n'ai pas vocation à devenir animatrice de centre aéré. Que progresser demande des efforts, d'accepter de se prendre des taules, de se planter vraiment, de devoir passer outre etc... C'EST NORMAL!! C'est le contraire qui ne l'est pas... C'est ce mythe de l'école chemin de roses...
Mais pas de crainte, certains parents d'élèves, et à juste raison, sans vouloir obtenir des Einsteins en culotte courte, continuerons à envoyer leurs enfants où il faut pour que l'on soit exigeants avec eux et qu'on les pousse à faire plus et mieux...
On peut donner de bonnes conditions de travail aux élèves, leur apprendre l'entraide et le travail en commun. Il n'empêche, que l'exigence appelle le stress, la peur de l'échec (à la hauteur de l'enjeu) ...et le travail en conséquence.
Combien d'adultes doivent leurs conditions de vie actuelle à ce principe? Et combien de gamins vont avoir leur vie gâchée parce qu'on aura attaché plus d'importance à "leur angoisse" ou à "leur stress d'écolier"??? (nous ne vivons pas en Corée ou au Japon non plus)?
- Spoiler:
- Il faut bien quelques sujets de désaccords aussi, sinon ce n'est plus drôle!!
- Spoiler:
- Je dois ma maîtrise de l'allemand à un prof de fac, qui lors de ma première année de philo m'a mis deux fois 3/20 et m'a passé un savon fini, m'incitant URGEMMENT à faire quelque chose pour mon allemand "ab sofort"!! Mais c'était un type bien, je l'ai écouté, et il sait aujourd'hui qu'elle reconnaissance je lui porte. (et qu'elle joie ce fut pour moi...et j'ose le dire, pour lui, de l'avoir comme collègue quand je suis devenue ATER
[Edit: correction de fautes de frappe/ ortho etc... sorry...fatigue]
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- Reine MargotDemi-dieu
victor44 a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:victor44 a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:Soyons honnêtes: une licence de psychologie, ça s'obtient vraiment facilement. Ça ne filtre pas les incompétents.
T'en sais quoi monsieur je sais tout super compétent sur tout, t'as essyé d'en avoir une de licence de psycho?
Mais quel mépris, et ça travaille à instruire notre jeunesse...
Je travaille à la fac et j'ai eu des L1 à L3 de psycho en ouverture, je vois à peu près leur niveau. Et j'ai d'anciens élèves du temps où je bossais dans le secondaire qui ont eu leur licence de psycho alors qu'ils ne savaient pas écrire un texte en français correct en terminale (L bien sûr).
Après, je ne me déclare pas compétent en tout. Très loin de là. J'essaie déjà de l'être en histoire (où obtenir une licence est également d'une facilité déconcertante, je te le signale en passant).
Peut-être qu'entre la terminale et la licence ils ont travaillé et progressé, à moins que les profs de facs soient aussi nuls que les COP. Tu peux déterminer le niveau d'un élève trois ans à l'avance? Faut te recycler et ouvrir un cabinet de voyance.
Que ne les a tu fais progressé en terminale?
Marcel est en train de t'expliquer (avec une infinie patience, je l'avoue) que justement, il les a en licence les étudiants de psycho et que donc il peut juger de leur niveau.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Reine MargotDemi-dieu
et puis pour ce qui est des limites de l'élitisme et de la question du stress, personne n'est obligé d'aller en prépa, certains étudiants en fac ont des cursus très brillants. et il n'y a pas que les prépas très sélectives, il y a aussi de petites prépas provinciales plus tranquilles (avec il est vrai peu de chances d'avoir le concours), chacun entre ces solutions peut choisir ce qui lui convient le mieux.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- CelebornEsprit sacré
holderfar a écrit:Philann, là pour le coup je suis en complet désaccord avec toi sur les points 1) et 2) . Notre lieu de travail, si on y regarde bien, on y passe aussi pas mal de temps. Un élève qui se suicide à l'école, ce n'est pas plus anodin que le suicide d'un collègue sur place...
Je rappelle que la collègue en question dont on parle a dit « c'est pour vous » aux élèves avant de s'immoler (de jour, dans la cour, devant les élèves, en accomplissant un geste d'une haute charge symbolique). Cette collègue s'est vue reprocher post mortem (par diverses personnes : journalistes, parents, ministre…) d'être sous traitement, d'avoir été fragile psychologiquement, d'exclure trop souvent les élèves, d'être… exigeante.
Là, on parle d'un suicide dont on ignore complètement les causes. Depuis 16 pages. Avec des mots d'une dureté, d'une cruauté invraisemblable envers des catégories entières de personnes. On fait des analogies qui ne reposent sur rien, des généralisations indécentes, on prononce des anathèmes invraisemblables.
Ce sujet me donne envie de vomir, vraiment. C'est dégueulasse, ce qui s'écrit ici. Pour l'adolescente, pour la collègue qui s'est suicidée, pour le corps professoral en général, pour les professeurs de classes préparatoires en particulier.
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- MrBrightsideEmpereur
Reine Margot a écrit:et puis pour ce qui est des limites de l'élitisme et de la question du stress, personne n'est obligé d'aller en prépa, certains étudiants en fac ont des cursus très brillants. et il n'y a pas que les prépas très sélectives, il y a aussi de petites prépas provinciales plus tranquilles (avec il est vrai peu de chances d'avoir le concours), chacun entre ces solutions peut choisir ce qui lui convient le mieux.
Je crois que cela à déjà été dit, mais cette remarque ne s'applique qu'au prépas littéraires.
La multiplication des écoles d'ingé, des EM et des ESC fait que tout étudiant qui rentre en prépa scientifique ou éco aura une école, quel que soit son niveau (je vous le garantis, une de mes ECE2 à intégré une ESC avec quelque chose comme 2.5 en anglais, 4 en espagnol et 2 en maths au concours...)
Donc le stresse n'est pas forcément présent chez tous les élèves, certains savent que s'ils ne sont pas trop exigeant, c'est gagné d'avance.
- CelebornEsprit sacré
philann a écrit:
(nous ne vivons pas en Corée ou au Japon non plus)?
Si on pouvait éviter les poncifs sur les pays asiatiques… Les 15-19 ans se suicident davantage en Finlande qu'au Japon ou en Corée.
_________________
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- CondorcetOracle
Celeborn a écrit:holderfar a écrit:Philann, là pour le coup je suis en complet désaccord avec toi sur les points 1) et 2) . Notre lieu de travail, si on y regarde bien, on y passe aussi pas mal de temps. Un élève qui se suicide à l'école, ce n'est pas plus anodin que le suicide d'un collègue sur place...
Je rappelle que la collègue en question dont on parle a dit « c'est pour vous » aux élèves avant de s'immoler (de jour, dans la cour, devant les élèves, en accomplissant un geste d'une haute charge symbolique). Cette collègue s'est vue reprocher post mortem (par diverses personnes : journalistes, parents, ministre…) d'être sous traitement, d'avoir été fragile psychologiquement, d'exclure trop souvent les élèves, d'être… exigeante.
Là, on parle d'un suicide dont on ignore complètement les causes. Depuis 16 pages. Avec des mots d'une dureté, d'une cruauté invraisemblable envers des catégories entières de personnes. On fait des analogies qui ne reposent sur rien, des généralisations indécentes, on prononce des anathèmes invraisemblables.
Ce sujet me donne envie de vomir, vraiment. C'est dégueulasse, ce qui s'écrit ici. Pour l'adolescente, pour la collègue qui s'est suicidée, pour le corps professoral en général, pour les professeurs de classes préparatoires en particulier.
Est-il "dégueulasse" de demander une étude sanitaire sérieuse sur le suicide durant les classes préparatoires, susceptible d'étayer une politique de prévention plus efficace ? Où qu'il se produise, c'est une tragédie sociale et il incombe donc aux pouvoirs publics de lutter contre ce fléau qui en sape les fondements. Qu'il s'agisse des classes préparatoires, de l'université, du lieu de travail ou autre... Mieux (re)connaître pour mieux agir en conséquence.
Est-il "dégueulasse" de s'interroger sur les modalités de sélection de nos élites dans une démocratie ? Alors qu'il est de bon ton de tirer à boulets rouges sur nos énarques...
Est-il "dégueulasse" d'oser émettre des doutes sur l'émulation et la stimulation induites par la pression ?
Je pense n'avoir pas à rougir de ce que j'ai écrit ici.
- philannDoyen
Est-ce dégueulasse de se poser la question de la responsabilité des parents lorsque l'un de leurs enfants se suicide...?? :shock: Pourtant, ils doivent en être les premiers responsables non? par leur éducation, leur absence, leur incompréhension, leur connerie parfois!!
Pourtant, on fait alors preuve de compassion, on comprend leur peine, leur tristesse... Parfois on leur propose même un soutien.
Quelqu'un s'est-il ne serait-ce que poser la question sur ce fil de savoir comment les profs de l'élève qui s'est suicidée avaient fait pour reprendre les cours, pour continuer à venir chaque matin...pour faire face à des élèves qui doivent eux aussi être très mal dans leur peau mais qu'il faut bien quand même conduire quelque part..???
NON! Depuis le début la messe est dite!! Un/une élève de prépa se suicide, c'est a priori parce que le système est trop dur, les profs trop sadiques, les camarades de classe trop dans le chacun pour soi!
Pourtant tous ceux là doivent continuer leur vie...en se posant EUX de réelles questions et en ayant une véritable mauvaise conscience que les anathèmes n'aideront pas à dissiper...
Pourtant, on fait alors preuve de compassion, on comprend leur peine, leur tristesse... Parfois on leur propose même un soutien.
Quelqu'un s'est-il ne serait-ce que poser la question sur ce fil de savoir comment les profs de l'élève qui s'est suicidée avaient fait pour reprendre les cours, pour continuer à venir chaque matin...pour faire face à des élèves qui doivent eux aussi être très mal dans leur peau mais qu'il faut bien quand même conduire quelque part..???
NON! Depuis le début la messe est dite!! Un/une élève de prépa se suicide, c'est a priori parce que le système est trop dur, les profs trop sadiques, les camarades de classe trop dans le chacun pour soi!
Pourtant tous ceux là doivent continuer leur vie...en se posant EUX de réelles questions et en ayant une véritable mauvaise conscience que les anathèmes n'aideront pas à dissiper...
- CelebornEsprit sacré
PaoloSarpi a écrit:Où qu'il se produise, c'est une tragédie sociale
Un suicide n'est pas forcément une tragédie sociale. Ça peut être une tragédie intime ; ça peut être une tragédie familiale… ça peut être un acte militant, dans certains cas.
Qu'on fasse des études sanitaires sérieuses sur le suicide, très bien. Faisons-les. Mais ne pointons pas du doigts les coupables avant de les avoir faites, à partir d'un acte sur lequel on n'a aucune information. C'est ça, qui est dégueulasse, et qui m'a permis de lire sur ce fil de discussion des choses telles que « vous êtes prête à enseigner à Fermat » à une collègue qui racontait un vécu professionnel.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- InvitéInvité
Bien sûr qu'ici, on ne sait pas, ce n'est pas le propos d'affirmer que la mort de l'élève est dûe au stress provoqué par la prépa. Mais beaucoup, dont moi, mettent en garde contre la tentation d'écarter d'office les études comme motif possible, pas forcément unique d'ailleurs, du passage à l'acte, tout comme le rectorat le fait très régulièrement avec précipitation quand c'est un collègue qui met fin à ses jours (et à tort aussi, cas récent d'une collègue évoqué ici)...Celeborn a écrit:holderfar a écrit:Philann, là pour le coup je suis en complet désaccord avec toi sur les points 1) et 2) . Notre lieu de travail, si on y regarde bien, on y passe aussi pas mal de temps. Un élève qui se suicide à l'école, ce n'est pas plus anodin que le suicide d'un collègue sur place...
Je rappelle que la collègue en question dont on parle a dit « c'est pour vous » aux élèves avant de s'immoler (de jour, dans la cour, devant les élèves, en accomplissant un geste d'une haute charge symbolique). Cette collègue s'est vue reprocher post mortem (par diverses personnes : journalistes, parents, ministre…) d'être sous traitement, d'avoir été fragile psychologiquement, d'exclure trop souvent les élèves, d'être… exigeante.
Là, on parle d'un suicide dont on ignore complètement les causes. Depuis 16 pages. Avec des mots d'une dureté, d'une cruauté invraisemblable envers des catégories entières de personnes. On fait des analogies qui ne reposent sur rien, des généralisations indécentes, on prononce des anathèmes invraisemblables.
Ce sujet me donne envie de vomir, vraiment. C'est dégueulasse, ce qui s'écrit ici. Pour l'adolescente, pour la collègue qui s'est suicidée, pour le corps professoral en général, pour les professeurs de classes préparatoires en particulier.
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