- UninvitedNiveau 1
Bonjour,
Je me présente, étudiante en fac d'anglais avec pour objectif de base l'enseignement. Je termine tout juste ma licence donc j'en suis pas encore là mais justement, je commence vraiment à me poser des questions sur la vraie face de métier. Voire même sur une éventuelle réorientation.
En fait, j'ai beaucoup d'admiration pour la profession (il me semble d'ailleurs qu'avant un professeur était aussi respecté qu'un médecin!); mais je peux pas m'empêcher de penser qu'avec l'évolution des mentalités des jeunes, le manque de respect récurrent, la non reconnaissance de ce métier, et, chose qui m'a marquée, le regard de certains profs qui en dit très long, il faut vraiment avoir les nerfs très très solide pour exercer ce métier, pour au final...pas grand chose, ni au niveau du salaire, ni au niveau des élèves, ni au niveau du regard porté par la société sur ce métier.
Alors voilà la question que je me pose : si vous pouviez retourner en arrière, au moment où vous avez choisi cette orientation, feriez vous le même choix ?
Je ne veux pas me retrouver à 35 ans avec ce regard plein de lassitude voire même de profonde tristesse que j'ai pu voir chez de nombreux profs (et que je ne peux que comprendre).
Merci d'avance.
Je me présente, étudiante en fac d'anglais avec pour objectif de base l'enseignement. Je termine tout juste ma licence donc j'en suis pas encore là mais justement, je commence vraiment à me poser des questions sur la vraie face de métier. Voire même sur une éventuelle réorientation.
En fait, j'ai beaucoup d'admiration pour la profession (il me semble d'ailleurs qu'avant un professeur était aussi respecté qu'un médecin!); mais je peux pas m'empêcher de penser qu'avec l'évolution des mentalités des jeunes, le manque de respect récurrent, la non reconnaissance de ce métier, et, chose qui m'a marquée, le regard de certains profs qui en dit très long, il faut vraiment avoir les nerfs très très solide pour exercer ce métier, pour au final...pas grand chose, ni au niveau du salaire, ni au niveau des élèves, ni au niveau du regard porté par la société sur ce métier.
Alors voilà la question que je me pose : si vous pouviez retourner en arrière, au moment où vous avez choisi cette orientation, feriez vous le même choix ?
Je ne veux pas me retrouver à 35 ans avec ce regard plein de lassitude voire même de profonde tristesse que j'ai pu voir chez de nombreux profs (et que je ne peux que comprendre).
Merci d'avance.
- NasopiBon génie
Bienvenue.
Concernant ta question, je pense que pour ma part je choisirais la même orientation.
Concernant ta question, je pense que pour ma part je choisirais la même orientation.
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- EzildaNiveau 9
Uninvited,
Je ne suis pas professeur d'anglais, mais pour répondre à ta question, même si je pouvais revenir en arrière, je ne changerais pour rien au monde. Certes, c'est un métier difficile, la situation se dégrade de jour en jour, mais j'adore enseigner et espère pouvoir le faire encore longtemps. Après, peut-être, est-ce dû au fait que je voulais exercer cette profession depuis ma plus tendre enfance. En tout cas, lorsque j'entends des jeunes qui veulent entrer dans le monde de l'Éducation nationale, je les encourage ! Je répète : je ne suis pas dupe quant au comportement des élèves et j'en passe des vertes et des pas mûres, mais j'aime toujours mon métier.
Je ne suis pas professeur d'anglais, mais pour répondre à ta question, même si je pouvais revenir en arrière, je ne changerais pour rien au monde. Certes, c'est un métier difficile, la situation se dégrade de jour en jour, mais j'adore enseigner et espère pouvoir le faire encore longtemps. Après, peut-être, est-ce dû au fait que je voulais exercer cette profession depuis ma plus tendre enfance. En tout cas, lorsque j'entends des jeunes qui veulent entrer dans le monde de l'Éducation nationale, je les encourage ! Je répète : je ne suis pas dupe quant au comportement des élèves et j'en passe des vertes et des pas mûres, mais j'aime toujours mon métier.
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"Dans les temps anciens, il y avait des ânes que la rencontre d'un ange faisait parler. De nos jours, il y a des hommes que la rencontre d'un génie fait braire." Victor Hugo, Fragments.
- InvitéInvité
Je ne changerais pas non plus.
C'est un métier qui me plaît de plus en plus, c'est difficile au début, mais il faut s'accrocher.
C'est un métier qui me plaît de plus en plus, c'est difficile au début, mais il faut s'accrocher.
- CatLeaBon génie
Bienvenue
Si c'était à refaire, je le referrais. Je n'ai aucun regret à exercer ce métier. Maintenant, tout métier soumis à un contact avec un public peut avoir son lot d'incivilités, malheureusement.
Mais je comprends que tu doutes car j'avoue avoir trainé mes guêtres en LP pendant 6 mois et dans ces conditions, je ne sais pas si j'aurais pu continuer.
Si c'était à refaire, je le referrais. Je n'ai aucun regret à exercer ce métier. Maintenant, tout métier soumis à un contact avec un public peut avoir son lot d'incivilités, malheureusement.
Mais je comprends que tu doutes car j'avoue avoir trainé mes guêtres en LP pendant 6 mois et dans ces conditions, je ne sais pas si j'aurais pu continuer.
- yogiSage
Je ne peux pas dire que j'encourage les jeunes à venir,suis en anglais ,j'ai 29ans et c'est le parcours du combattant.
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- ClarinetteGrand Maître
Bonjour Uninvited (),
Si tu permets qu'une collègue du primaire te fasse part de son vécu, en ce qui me concerne, j'ai toujours voulu être enseignante depuis que je suis toute petite. Si je pouvais faire machine arrière, je referais le même choix, parce que je ne me vois pas faire autre chose, à part peut-être bibliothécaire, libraire ou traductrice.
Ce que j'aime par-dessus tout, c'est transmettre des savoirs, "expliquer des choses aux gens", décortiquer une notion pour la rendre la plus digeste possible : quel autre métier que prof permet cela ?
Mais tu as raison de te poser des questions, parce que les élèves deviennent de plus en plus durs et les têtes pensantes de l'EN semblent complètement à côté de la plaque et des réalités.
Il y a eu ici un sujet sur la question il y a quelques semaines. Je vais essayer de le retrouver et de t'en communiquer la référence.
Si tu permets qu'une collègue du primaire te fasse part de son vécu, en ce qui me concerne, j'ai toujours voulu être enseignante depuis que je suis toute petite. Si je pouvais faire machine arrière, je referais le même choix, parce que je ne me vois pas faire autre chose, à part peut-être bibliothécaire, libraire ou traductrice.
Ce que j'aime par-dessus tout, c'est transmettre des savoirs, "expliquer des choses aux gens", décortiquer une notion pour la rendre la plus digeste possible : quel autre métier que prof permet cela ?
Mais tu as raison de te poser des questions, parce que les élèves deviennent de plus en plus durs et les têtes pensantes de l'EN semblent complètement à côté de la plaque et des réalités.
Il y a eu ici un sujet sur la question il y a quelques semaines. Je vais essayer de le retrouver et de t'en communiquer la référence.
- agcNiveau 9
moi je suis rentrée dans l'enseignement par hasard et je ne regrette pas même si je suis en LP et ce n'est pas rose tous les jours....
- ClarinetteGrand Maître
Ah, ça y est, c'était là : https://www.neoprofs.org/t58876-vous-pensez-faire-ce-boulot-pendant-10-ans-20-ans-30-ans
Bonne lecture !
Bonne lecture !
- AlabamaHabitué du forum
J'ai toujours voulu être enseignante mais si je pouvais revenir en arrière, je ne sais pas si je referais le même choix... j'aime enseigner, mais certains aspects du métier me pèsent de plus en plus...
- Fesseur ProGuide spirituel
Pas de panique !
Il y a des enseignants heureux.
Et on n'est pas obligés d'être enseignant toute sa vie.
https://www.neoprofs.org/t53014-peut-on-enseigner-en-considerant-ce-metier-comme-alimentaire#1639722
Il y a des enseignants heureux.
Et on n'est pas obligés d'être enseignant toute sa vie.
https://www.neoprofs.org/t53014-peut-on-enseigner-en-considerant-ce-metier-comme-alimentaire#1639722
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Pourvu que ça dure...
- UninvitedNiveau 1
Merci beaucoup pour vos réponses!
Qui sont assez rassurante en fait, je ne m'y attendais pas.
Et merci beaucoup Clarinette pour le lien
A force d'entendre des stupidités comme "prof? faineante" ou "tu devrais être avocate/ingénieure/médecin/politique (??? non merci!)/un peu d'ambition voyons!, et surtout le fait de faire partie de cette génération de branleurs (pardonnez l'expression) qui fait que je sais ce qu'il y a de l'autre côté, en somme c'est un peu inquiétant pour l'avenir dans cette voie.
Ca fait très longtemps que je veux faire ce métier malgré toutes les tentatives de dissuasion pour un métier supposément plus "prestigieux" (= mieux payé!), alors vos réactions calment un peu mes doutes.
C'est chouette de voir que malgré tout la passion de l'enseignement peut résister à cette ingratitude générale, c'est encourageant!
Merci à tous!
Qui sont assez rassurante en fait, je ne m'y attendais pas.
Et merci beaucoup Clarinette pour le lien
A force d'entendre des stupidités comme "prof? faineante" ou "tu devrais être avocate/ingénieure/médecin/politique (??? non merci!)/un peu d'ambition voyons!, et surtout le fait de faire partie de cette génération de branleurs (pardonnez l'expression) qui fait que je sais ce qu'il y a de l'autre côté, en somme c'est un peu inquiétant pour l'avenir dans cette voie.
Ca fait très longtemps que je veux faire ce métier malgré toutes les tentatives de dissuasion pour un métier supposément plus "prestigieux" (= mieux payé!), alors vos réactions calment un peu mes doutes.
C'est chouette de voir que malgré tout la passion de l'enseignement peut résister à cette ingratitude générale, c'est encourageant!
Merci à tous!
- InvitéInvité
Si tu choisis ce métier, il faudra effectivement se blinder contre les réflexions idiotes d'un certain nombre de personnes qui ne connaissent rien du métier mais en parlent quand même.
En fait, c'est difficile de se faire une idée sans se frotter un peu à la pratique, donc je te conseille, si tu as des doutes, de faire des vacations, par exemple.
En fait, c'est difficile de se faire une idée sans se frotter un peu à la pratique, donc je te conseille, si tu as des doutes, de faire des vacations, par exemple.
- MelanieSLBDoyen
Si je revenais en arrière, je referais le même choix...
Mais je songe de plus en plus à la reconversion sous 5 à 10 ans grand max. Le système EN est une machine à broyer les gens.
Si tu as des doutes avant même de commencer, je te suggère de fuir.
Mais je songe de plus en plus à la reconversion sous 5 à 10 ans grand max. Le système EN est une machine à broyer les gens.
Si tu as des doutes avant même de commencer, je te suggère de fuir.
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La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- Reine MargotDemi-dieu
Si tu aimes faire de l'éducatif c'est pour toi, car c'est le coeur du métier, faire face à des élèves en groupe, et pas toujours faciles. si au contraire tu crains les élèves pénibles, mal élevés, qui vont te tester, tu as raison de te poser des questions, renseigne-toi sur d'autres concours.
il me semble qu'il est de plus en plus difficile d'envisager ce métier pendant 40 ans (il suffit de voir l'état des collègues près de la retraite).
personnellement je suis allée dans l'enseignement en ayant envie de transmettre ma matière mais je n'aimais pas trop l'aspect "gestion d'ados", pensant que je ferais avec, que j'apprendrais. eh bien non, j'ai détesté. je me suis sauvée (littéralement) en partant il y a deux ans pour l'administration.
il me semble qu'il est de plus en plus difficile d'envisager ce métier pendant 40 ans (il suffit de voir l'état des collègues près de la retraite).
personnellement je suis allée dans l'enseignement en ayant envie de transmettre ma matière mais je n'aimais pas trop l'aspect "gestion d'ados", pensant que je ferais avec, que j'apprendrais. eh bien non, j'ai détesté. je me suis sauvée (littéralement) en partant il y a deux ans pour l'administration.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Emilie974Niveau 5
Avant de passer le concours, effectivement essaie d'aller sur le terrain pour des vacations pour voir ce que ça fait réellement. On peut avoir de très très mauvaises surprises quand on débarque en classe juste après la fac et le concours. Teste le truc d'abord avant de te décider.
- Reine MargotDemi-dieu
sinon en effet on ne fait pas ce métier pour l'argent ou la "gloire" (maintenant je sais à quel point des postes administratifs "glorieux" et mieux payés sont galère) ou la reconnaissance. si tu as envie n'écoute pas les autres, qui méprisent ce boulot. si tu aimes faire ce que tu fais tu les enverras paître.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Madame_ProfEsprit sacré
Je ne suis que dans ma première année... mais, j'adore vraiment pour l'instant. Par contre, j'ai appris à ne pas faire attention aux remarques désobligeantes (sur le temps de travail, les vacances) et à ne pas attendre de reconnaissance. Sauf qu'au final, je la sens la reconnaissance, parfois des élèves, parfois du chef, parfois de parents même. Et alors, qu'est-ce que je suis heureuse et fière dans ces moments là. Je suis hyper crevée physiquement, mais moralement je m'épanouis vraiment (je suis d'ailleurs un peu trop accro au boulot, mais ça c'est une autre histoire). Et j'aime autant le côté préparation des cours, que le côté gestion de classe et mise en pratique de mes cours. Après bon, faut s'attendre à vivre des moments difficiles, surtout les premières années. Demande toi aussi ce qui t'attire dans ce boulot, l'admiration de la profession ne suffit pas. Moi je suis vraiment intéressée par le côté éducatif, même social, du métier. Donc, comme le dit Reine, c'est une part importante du travail, faut le savoir.
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2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
2013-2017 - TZR en expérimentation au gré des établissements, et militante !
2012-2013 - Année de stage en collège
- barsangesNiveau 1
Bonjour,
Je pense que tous les profs en place comprennent la nature et l'origine de tes questions.
Le problème c'est que même si nous répondions tous la même chose, les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Personne ne peut te dire comment ça se passera pour toi et comment tu réagiras. Pour ma part j'ai enseigné sporadiquement depuis... euh... 1976 mais en y croyant à fond, puis j'ai été prof de maths dans une école militaire à l'armée j'y faisais déjà de l'informatique aussi, ensuite comme je n'étais pas titulaire au début, j'ai fait plusieurs établissements de l'enseignement public, au total dix dont celui dans lequel je me trouve actuellement. Il y a de grandes différences entre les établissements, ne serait-ce qu'entre les petits et les grands, ceux dans lesquels les collègues sont là depuis longtemps et ceux dans lesquels ça défile.
Est-ce que je repiquerais au truc ?... euh... Repiquer maintenant pas trop mais à 22 balais, déjà j'aurais sans doute davantage la pêche et davantage d'illusions, ça peut suffire mais ça dépendrait de ce qu'il y aurait en face. Je pense que maintenant pour moi, l'informatique représenterait autre chose que ce qu'elle était dans les années 70 et donc serait d'un intérêt bien plus grand.
Dans les mêmes circonstances qu'autrefois, pourquoi pas, dans les conditions actuelles, je n'en sais rien.
Il y a un autre élément, on répond maintenant mais si tu entres, que peut-on dire de ce qu'il y aura dans dix ans ?...
Si tu cherches une réponse dans le genre est-ce que ça vaut le coup, nous ne savons pas quelles sont tes autres perspectives et si nous les connaissions, qu'en dire ? Nous ne savons pas non plus ce qu'il en sera de la formation professionnelle des enseignants, de l'autonomie de établissements = des directeurs, etc. de la vie syndicale, de la possibilité d'évoluer, voire de la retraite mais ça c'est vrai pour tout.
D'un autre côté ce n'est pas nécessairement un couperet, on peut changer si l'on est jeune. Si tu y crois c'est la première chose, si tu posais la question de ce boulot pour gagner sa vie pépère, ce serait autre chose.
Bonne soirée.
Ludo
Je pense que tous les profs en place comprennent la nature et l'origine de tes questions.
Le problème c'est que même si nous répondions tous la même chose, les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Personne ne peut te dire comment ça se passera pour toi et comment tu réagiras. Pour ma part j'ai enseigné sporadiquement depuis... euh... 1976 mais en y croyant à fond, puis j'ai été prof de maths dans une école militaire à l'armée j'y faisais déjà de l'informatique aussi, ensuite comme je n'étais pas titulaire au début, j'ai fait plusieurs établissements de l'enseignement public, au total dix dont celui dans lequel je me trouve actuellement. Il y a de grandes différences entre les établissements, ne serait-ce qu'entre les petits et les grands, ceux dans lesquels les collègues sont là depuis longtemps et ceux dans lesquels ça défile.
Est-ce que je repiquerais au truc ?... euh... Repiquer maintenant pas trop mais à 22 balais, déjà j'aurais sans doute davantage la pêche et davantage d'illusions, ça peut suffire mais ça dépendrait de ce qu'il y aurait en face. Je pense que maintenant pour moi, l'informatique représenterait autre chose que ce qu'elle était dans les années 70 et donc serait d'un intérêt bien plus grand.
Dans les mêmes circonstances qu'autrefois, pourquoi pas, dans les conditions actuelles, je n'en sais rien.
Il y a un autre élément, on répond maintenant mais si tu entres, que peut-on dire de ce qu'il y aura dans dix ans ?...
Si tu cherches une réponse dans le genre est-ce que ça vaut le coup, nous ne savons pas quelles sont tes autres perspectives et si nous les connaissions, qu'en dire ? Nous ne savons pas non plus ce qu'il en sera de la formation professionnelle des enseignants, de l'autonomie de établissements = des directeurs, etc. de la vie syndicale, de la possibilité d'évoluer, voire de la retraite mais ça c'est vrai pour tout.
D'un autre côté ce n'est pas nécessairement un couperet, on peut changer si l'on est jeune. Si tu y crois c'est la première chose, si tu posais la question de ce boulot pour gagner sa vie pépère, ce serait autre chose.
Bonne soirée.
Ludo
- KalliopéNiveau 8
Je n'en suis qu'à ma deuxième année d'enseignement (en collège) et j'avoue que je m'interroge pour la suite.
J'ai toujours voulu être professeur, exactement pour les mêmes raisons que Clarinette: le plaisir de transmettre, d'aider à comprendre, de voir progresser les élèves; j'ajouterais que c'est également mon amour de la littérature et la volonté de partager mon enthousiasme qui ont guidé mon choix.
Mais (tout est hélas dans ce mais), mon quotidien d'enseignante (en collège, c'estje pense j'espère différent en lycée) est souvent marqué par la frustration.
Plaisir de transmettre? Mais pour transmettre, il faut déjà que les élèves écoutent, et leur capacité d'attention est assez réduite.
Aider à comprendre? Quand on voit que beaucoup de mes 4ème galèrent pour trouver un COD ou un COI (attribut du sujet, je n'en parle même pas...) et se moquent de la façon dont ils conjuguent le présent de l'indicatif (le subjonctif? quel mot barbare!), et surtout surtout qu'ils n'apprennent pas à la maison et donc oublient ce que je tente de leur apprendre au fur et à mesure qu'on "avance", ce plaisir est aussi assez limité... Du coup, les élèves qui progressent ne sont pas légion non plus.
Quant à mon amour de la littérature... Heureusement, comme je ne choisis que des textes qui me plaisent réellement, j'arrive tout de même à leur communiquer une partie de mon enthousiasme, mais vu le niveau d'analyse auquel on doit s'en tenir en collège etla capacité l'effort de compréhension limité des élèves, je suis forcément frustrée.
Mais (deuxième mais salutaire!) il y a tout de même des moments de réel plaisir et de satisfaction, quand je vois que les quelques élèves qui font des efforts progressent et que tous mes efforts ne sont pas vains, ou quand je sens les élèves aussi enthousiastes que moi face à un texte (c'est pas tous les jours, mais quand même).
C'est très c** ce que je vais dire, mais si les élèves travaillaient un minimum, ça ne m'embêterait pas de reprendre le b a ba en langue et de me limiter en analyses de textes; j'aurais vraiment le sentiment d'être utile en leur donnant des bases que j'espèrerais solides. Mais là, j'ai souvent le sentiment de bosser pour pas grand chose ou pour pas grand monde, et il y a des jours où c'est pesant...
Quant à l'aspect "social" du métier, il me plaît énormément; je suis attentive à mes élèves, si j'ai l'impression que l'un d'eux ne se sent pas très bien je vais le voir, lui demande si ça va et lui propose de me parler ou de parler à un autre adulte. J'encourage tous mes élèves, même ceux qui ne font pas grand chose, et je suis contente (et assez fière, comme le disait Madame_Prof) quand j'arrive à leur redonner confiance et à les (re)mettre au travail. Mais même si c'est une dimension importante du métier, à mes yeux ce n'est bien sûr pas le coeur de ma mission et ça ne suffit pas à compenser mes frustrations évoquées plus haut (je ne suis tout de même pas assistante sociale ou psychologue scolaire ou que sais-je!).
J'ai toujours voulu être professeur, exactement pour les mêmes raisons que Clarinette: le plaisir de transmettre, d'aider à comprendre, de voir progresser les élèves; j'ajouterais que c'est également mon amour de la littérature et la volonté de partager mon enthousiasme qui ont guidé mon choix.
Mais (tout est hélas dans ce mais), mon quotidien d'enseignante (en collège, c'est
Plaisir de transmettre? Mais pour transmettre, il faut déjà que les élèves écoutent, et leur capacité d'attention est assez réduite.
Aider à comprendre? Quand on voit que beaucoup de mes 4ème galèrent pour trouver un COD ou un COI (attribut du sujet, je n'en parle même pas...) et se moquent de la façon dont ils conjuguent le présent de l'indicatif (le subjonctif? quel mot barbare!), et surtout surtout qu'ils n'apprennent pas à la maison et donc oublient ce que je tente de leur apprendre au fur et à mesure qu'on "avance", ce plaisir est aussi assez limité... Du coup, les élèves qui progressent ne sont pas légion non plus.
Quant à mon amour de la littérature... Heureusement, comme je ne choisis que des textes qui me plaisent réellement, j'arrive tout de même à leur communiquer une partie de mon enthousiasme, mais vu le niveau d'analyse auquel on doit s'en tenir en collège et
Mais (deuxième mais salutaire!) il y a tout de même des moments de réel plaisir et de satisfaction, quand je vois que les quelques élèves qui font des efforts progressent et que tous mes efforts ne sont pas vains, ou quand je sens les élèves aussi enthousiastes que moi face à un texte (c'est pas tous les jours, mais quand même).
C'est très c** ce que je vais dire, mais si les élèves travaillaient un minimum, ça ne m'embêterait pas de reprendre le b a ba en langue et de me limiter en analyses de textes; j'aurais vraiment le sentiment d'être utile en leur donnant des bases que j'espèrerais solides. Mais là, j'ai souvent le sentiment de bosser pour pas grand chose ou pour pas grand monde, et il y a des jours où c'est pesant...
Quant à l'aspect "social" du métier, il me plaît énormément; je suis attentive à mes élèves, si j'ai l'impression que l'un d'eux ne se sent pas très bien je vais le voir, lui demande si ça va et lui propose de me parler ou de parler à un autre adulte. J'encourage tous mes élèves, même ceux qui ne font pas grand chose, et je suis contente (et assez fière, comme le disait Madame_Prof) quand j'arrive à leur redonner confiance et à les (re)mettre au travail. Mais même si c'est une dimension importante du métier, à mes yeux ce n'est bien sûr pas le coeur de ma mission et ça ne suffit pas à compenser mes frustrations évoquées plus haut (je ne suis tout de même pas assistante sociale ou psychologue scolaire ou que sais-je!).
- UninvitedNiveau 1
Ludo,
Bonsoir,
En fait je posais la question pour savoir si, avec le recul et l'expérience (que je ne peux pas avoir c'est évident), un enseignant voudrait toujours enseigner, en considérant l'évolution des mentalités.
Bien sûr je ne veux pas faire mon choix d'orientation en fonction de ce que pensent les autres, du salaire ou de la pseudo gloire. Mais je me dis que ça doit être très pesant à la longue d'être déconsidéré en permanence, alors c'est quand même un truc qu'il faut envisager.
Ce qui m'attire dans ce métier c'est de transmettre une passion que j'ai pour les langues, de pouvoir transmettre mes connaissances, de donner l'envie d'apprendre. Mais j'ai un peu peur que ce soit une vision trop naive et de me prendre une énorme claque par la suite. J'ai envie d'y croire mais c'est vrai que je redoute pas mal de choses, avant même d'avoir commencé.
Bonsoir,
En fait je posais la question pour savoir si, avec le recul et l'expérience (que je ne peux pas avoir c'est évident), un enseignant voudrait toujours enseigner, en considérant l'évolution des mentalités.
Bien sûr je ne veux pas faire mon choix d'orientation en fonction de ce que pensent les autres, du salaire ou de la pseudo gloire. Mais je me dis que ça doit être très pesant à la longue d'être déconsidéré en permanence, alors c'est quand même un truc qu'il faut envisager.
Ce qui m'attire dans ce métier c'est de transmettre une passion que j'ai pour les langues, de pouvoir transmettre mes connaissances, de donner l'envie d'apprendre. Mais j'ai un peu peur que ce soit une vision trop naive et de me prendre une énorme claque par la suite. J'ai envie d'y croire mais c'est vrai que je redoute pas mal de choses, avant même d'avoir commencé.
- LefterisEsprit sacré
Il y a le pour et le contre. J'ai un double regard, étant encore relativement "jeune" enseignant mais relativement âgé s'agissant d'une reconversion.Je ne peux regretter, parce que de toute manière vu ma matière inutile (lettres classiques) je ne pourrais rien faire d'autre, et venant d'une autre administration, le chemin inverse est fermé (rayé des cadres). De plus, le reclassement à équivalence de grade m'a mis dans une situation différente, et je bosse à deux pas de chez moi. Donc il y a pire comme situation, et de plus j'ai du recul par rapport à ma vie professionnelle, qui est un moyen dans la vie pas un but.Uninvited a écrit:Bonjour,
Je me présente, étudiante en fac d'anglais avec pour objectif de base l'enseignement. Je termine tout juste ma licence donc j'en suis pas encore là mais justement, je commence vraiment à me poser des questions sur la vraie face de métier. Voire même sur une éventuelle réorientation.
En fait, j'ai beaucoup d'admiration pour la profession (il me semble d'ailleurs qu'avant un professeur était aussi respecté qu'un médecin!); mais je peux pas m'empêcher de penser qu'avec l'évolution des mentalités des jeunes, le manque de respect récurrent, la non reconnaissance de ce métier, et, chose qui m'a marquée, le regard de certains profs qui en dit très long, il faut vraiment avoir les nerfs très très solide pour exercer ce métier, pour au final...pas grand chose, ni au niveau du salaire, ni au niveau des élèves, ni au niveau du regard porté par la société sur ce métier.
Alors voilà la question que je me pose : si vous pouviez retourner en arrière, au moment où vous avez choisi cette orientation, feriez vous le même choix ?
Je ne veux pas me retrouver à 35 ans avec ce regard plein de lassitude voire même de profonde tristesse que j'ai pu voir chez de nombreux profs (et que je ne peux que comprendre).
Merci d'avance.
Maintenant, quand je regarde autour de moi, en me mettant dans la peau des autres et en anticipant sur l'ouragan qui va s'abattre si j'avais moins de 25 ans d'âge et au moins 40 ans de travail devant moi, je ne le ferais pas, ou alors en préparant simultanément une sortie. Je rejoins Reine Margot sur ce point. J'ai déjà vu deux stagiaires changer de voie , un autre démissionner, et franchement, je ne vois pas grand monde autour de moi s'épanouir. Au mieux être indifférents, supporter.
J'ai déjà vu en quelques années deux stagiaires changer de voie , un autre démissionner, un néotitulaire se reconvertir, et je vois par une autre voie les facs de lettres se vider après la licence pour éviter d'être enseignant.
Alors oui, ça, il faut le dire :
Intérêt du boulot : il y a peu de chance d'obtenir un poste intéressant avant des années. Mes collègues d'anglais ne sont pas plus épanouis que les autres, bien qu'ils aient une matière reine, utile immédiatement. On valide dans leur dos les compétences pour arriver aux moyennes académiques. Les inspecteurs leur reprochent ce qui n'est pas utilitariste, voire de faire trop de grammaire , "du moment qu'on se fait comprendre, hein.." (c'est arrivé tout récemment chez nous).
Comportement des élèves : tout a été dit sur ce forum, hors des établissements huppés, c'est l'insolence permanente, le bruit, les bavardages, le refus de travailler, surtout en collège, où tu as 9 chances sur 10 de tomber. Oui, tu feras de l'éducatif, de l'anglais a minima. Je ne te cache pas que face à certains classes, on a de l'urticaire rien qu'à les voir, il faut être un excellent acteur.
Considération sociale : tu as raison, néant. Tu es aux yeux de la plupart un raté qui n'a pu faire autre chose (les élèves nous le disent même parfois , preuve qu'ils l'ont entendu chez eux ou sont imprégnés d'un discours ambiant), ou un paresseux. D'ailleurs, les conflits (fréquents) avec les parents tendent à confirmer ça.
salaire : je sais c'est tabou, mais dans n'importe quel secteur de la fonction publique, à niveau de recrutement égal , tu gagnes à âge égal 25 à 30 % de plus , je l'ai expérimenté, et je n'ai compensé partiellement qu'en étant reclassé (cf. plus haut) puis en ayant l'agreg.
Le pour quand même : possibilité d'organisation de son temps (mais quand les 35 heures dans l’établissement finiront par arriver, quid ?) , avec un peu de chance un bon poste dès le début (qui sait, ça tourne en anglais , l'offre est plus importante peut-être), le contact avec ta matière , même si évidemment tu ne l'enseignes pas comme tu le voudrais,elle fait partie de tes préoccupations.
Sécurité de l'emploi tant que ce sera le statut fonctionnaire d'Etat, et facilité pour aller en province par rapport à d'autres administrations, car il y a des lycées et collèges dans de toutes petites villes.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Reine MargotDemi-dieu
Pour le peu de considération du métier, tu verras que c'est dû
- à la crise économique actuelle et aux jalousies envers les fonctionnaires et leur sécurité de l'emploi
- combiné au fait que nous sommes les plus nombreux dans la FP et aussi les plus connus des gens, et que se mêle souvent le vécu d'élève de chacun.
si on aime ce qu'on fait, on évacue assez vite.
ensuite, il faut voir si tu peux faire face aux élèves de maintenant, et le plus efficace c'est de faire quelques vacations, tu sauras assez vite si ça te convient ou pas.
- à la crise économique actuelle et aux jalousies envers les fonctionnaires et leur sécurité de l'emploi
- combiné au fait que nous sommes les plus nombreux dans la FP et aussi les plus connus des gens, et que se mêle souvent le vécu d'élève de chacun.
si on aime ce qu'on fait, on évacue assez vite.
ensuite, il faut voir si tu peux faire face aux élèves de maintenant, et le plus efficace c'est de faire quelques vacations, tu sauras assez vite si ça te convient ou pas.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- barsangesNiveau 1
Là, je pense pouvoir un peu plus donner un avis. Ce qu'en pensent les autres... tu sais... tu n'en as rien à faire d'ailleurs même si tout le monde t'adorait est-ce que cela serait une garantie dans ton boulot, dans ta relation aux élèves, dans ta relation à la hiérarchie ?... Chez moi la bouchère lorsque je viens aux heures de bureau, ne manquait pas souvent de me dire, Alors de repos aujourd'hui ? J'ai fini par répondre ah non, je ne suis pas au lycée, je travaille donc beaucoup plus. Vous savez en général j'aime bien savoir ce que je vais dire en entrant dans la salle, alors je m'y prépare en dehors des cours, pour faire impression. Elle me dit que je ne suis pas concerné par le chômage, là je luis dit que tout le monde est concerné, en particulier les fonctionnaires car nous avons des enfants et que notre métier ne se transmet pas de père en fils. On arrive à répondre s'il le faut. Une autre fois je lui avais dit : Il n'y a pas que ceux qui cassent des cailloux qui transpirent en travaillant.
À mon avis, la considération sociale doit être le cadet de nos soucis et on vit très bien sans s'en soucier. Regarde les gens aux urgences qui se font engueuler, si tu as un boulot de relations, tu auras ça en face de toi, si tu es commerçante, postière, flic, instit, tu n'y coupes pas. Quel que soit le boulot s'il existe des relations entre collègues, des vraies, alors on ne te démolira pas comme cela et de ce point de vue, l'enseignement n'est pas le pire, du moins à ce que j'en ai vu et à ce que j'ai vu du monde des petites entreprises par exemple.
C'est le seul point sur lequel je me permets de prendre position, si tu arrives à faire ton boulot, ce sera simple de ne pas être atteint par la sotte suffisance.
De toute façon, même si nous n'avons pas ta réponse, on peut toujours en parler :-)
À mon avis, la considération sociale doit être le cadet de nos soucis et on vit très bien sans s'en soucier. Regarde les gens aux urgences qui se font engueuler, si tu as un boulot de relations, tu auras ça en face de toi, si tu es commerçante, postière, flic, instit, tu n'y coupes pas. Quel que soit le boulot s'il existe des relations entre collègues, des vraies, alors on ne te démolira pas comme cela et de ce point de vue, l'enseignement n'est pas le pire, du moins à ce que j'en ai vu et à ce que j'ai vu du monde des petites entreprises par exemple.
C'est le seul point sur lequel je me permets de prendre position, si tu arrives à faire ton boulot, ce sera simple de ne pas être atteint par la sotte suffisance.
De toute façon, même si nous n'avons pas ta réponse, on peut toujours en parler :-)
- Reine MargotDemi-dieu
en tout cas je trouve bien que tu te poses ces questions maintenant, mais la seule à pouvoir y répondre c'est toi, notamment en faisant quelques remplacements, pour voir.
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La famille Bélier
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