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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

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Volubilys
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par Volubilys Dim 31 Mar 2013, 00:36
Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Photo_tortue_enfant__tortue
L'image doit avoir au moins 30 ans, non?
c'est super moderne les tortues de sol. Pas très TICE ça...
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par Rikki Dim 31 Mar 2013, 00:39
Ben moi, j'ai fait mon mémoire là-dessus en 1996-97. Ca ne fait pas 40 ans, tout de même. Mais c'était débile de la première à la dernière ligne.

J'ai d'ailleurs expliqué par A + B dans ledit mémoire que la tortue de sol n'avait aucun intérêt dans le contexte dans lequel je l'avais utilisée (maternelle de ZEP). Bonne fille, l'Institution, qui n'a jamais lu mon mémoire, l'a validé.

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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par Rikki Dim 31 Mar 2013, 00:44
Je viens de vérifier : cette tortue était l'un des fleurons du plan "Informatique pour tous", qui date de 1985.

D'ailleurs, ce plan a merveilleusement fonctionné : grâce à lui, presque tous les foyers français sont maintenant équipés en informatique. Bravo !

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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par Volubilys Dim 31 Mar 2013, 00:46
Je parlais de la photo, c'est les années 70/80...

Après recherche, la photo date de 1988. Elle n'a que 25 ans. Smile

historique de la tortue

A l'époque on inondait les écoles de Tortue, comme on nous inonde maintenant de TICE et de TBI...

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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par phi Dim 31 Mar 2013, 01:03
Mes parents à m'avaient fait jouer avec la version virtuelle de la tortue qui ne ressemblait pas à une tortue non plus.Il y avait aussi une commande "lève la queue" et "baisse la queue" je crois parce que la bestiole devait écrire en laissant trainer sa queue sur le sol (à l'écran) . Ca à du m'amuser 5 minutes je la faisait tracer des lignes au pif. Jusqu'à ce que ma mère me montre comment tracer un cercle avec. Je n'ai rien pigé, ça m'a vexée et je me suis remise à jouer à prince of persia. Heureusement pour moi c'était passé de mode dans les iufm 15 ans plus tard!
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thrasybule
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par thrasybule Dim 31 Mar 2013, 01:09
Vu le peu d'échos qu'a suscités mon intervention, je me dis que je suis vraiment un imposteur.
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par Ronin Dim 31 Mar 2013, 01:11
Non, c'est plutôt l'avatar le problème :lol!:

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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par Condorcet Dim 31 Mar 2013, 01:12
thrasybule a écrit:Merci Rikki pour cette question. J'avoue avoir beaucoup de difficultés à en parler tant les domaines sur lesquels s'exercent ce travail sont flous, brouillés et souvent contradictoires. Devant des élèves, et d'ailleurs devant quelque auditeur que ce soit, j'ai toujours eu une espèce de capacité instinctive à partager l'amour que j'avais pour des idées, des découvertes, des oeuvres, bref une sorte de débordement de l'intellect qui ne pouvait que communiquer avec l'extérieur: le savoir est, selon moi, une érotique, au sens platonicien, et il constitue le sommet d'un triangle qui relie la conscience et autrui. Cela n'a jamais changé, c'était le cas avant même que j'enseigne et, en ce sens, on ne m'a jamais appris à enseigner. C'est vraiment l'évaporation des subjectivités réductrices dans une médiation qui fait s'évanouir la somme des petits moi haïssables. Bref, j'avouerais que je me fiche un peu de ceux qui sont en face de moi( ne me tapez pas, je parle des particularismes qui s'additionnent non des consciences qui s'éveillent) et je fais toute confiance à la beauté qui est le pont jeté entre moi et les élèves
En revanche, là où j'ai l'impression d'être un imposteur, un alien, un passager clandestin, c'est face à la sclérose moralisatrice qui vient gangréner, non seulement le rapport au savoir( carcan didactique, remise en cause de la liberté pédagogique, uniformisation des pédagogies sous couleur de travail collectif, négation de la singularité de chaque professeur au savoir, mais je comprends que ça rassure quand on n'est pas sûr de soi) mais aussi la manière d'être: on demande que les professeurs soient des modèles, les porteurs de valeurs morales, sociales et citoyennes. Quelles valeurs? Je ne sais pas, et pourtant-dirais-je empiriquement- les trois-quarts des collègues que je côtoie semblent être sûrs de ce qu'il faut apprendre pour régler sa vie, dénouer les problèmes de l'inconscient, bref mener une vie heureuse, pour parler comme Sénèque. La conséquence: une intrusion permanente dans les affects, les conditions sociales des élèves qui- croyant les en libérer- au contraire les y enferme. Je ne sais rien de ce qu'il faut pour qu'un élève réussisse sa vie, vraiment rien, et jamais je ne saurai transmettre cet aspect.

Je souscris à ton propos à l'exception des "petits moi haïssables".
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par thrasybule Dim 31 Mar 2013, 01:13
Very Happy Ah ces gens superficiels!
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par Condorcet Dim 31 Mar 2013, 01:14
La superficialité a du bon parfois. Cela me rappelle une remarque de Sciences humaines : "à quoi voit-on qu'un chercheur travaille ?".
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par thrasybule Dim 31 Mar 2013, 01:19
Paolo, le "moi haïssable" n'est que la construction sociale et inconsciente de ce qu'ils sont. Commme moi. Comme toi. Le moi c est pour moi une réduction face à l infini du monde
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par thrasybule Dim 31 Mar 2013, 01:22
.


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par thrasybule Dim 31 Mar 2013, 01:24
.doublon..


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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par Condorcet Dim 31 Mar 2013, 01:25
Le savoir, rencontre entre le microcosme et le macrocosme ?
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par thrasybule Dim 31 Mar 2013, 01:27
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Clinostale
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par Clinostale Dim 31 Mar 2013, 09:01
Je ne sais pas quoi répondre.

Je n'ai jamais eu de sentiment d'imposture dans ce que je faisais, quel que soit le domaine. Et puis patatras, j'ai eu de gros problèmes lors de mon année de stage. Depuis, je fais illusion. Je suis habituée à l'excellence, je ne supporte pas d'être médiocre dans un domaine, ou pire, incompétente. Alors je me donne une contenance pour que personne ne remarque que je n'ai aucune idée de ce que je fais. Je m'accroche à des méthodes qui marchent, mais quand je me fais remuer par une amie bien plus "modelée IUFM et recherche en sciences de l'éducation", je ne sais rien lui répondre à part que "mais si mon truc c'est mieux parce que je le sens dans mes tripes et puis je te le dis et sur néo aussi ils le disent alors c'est que ça doit être vrai". Ca me frustre parce que je préfère avoir un débat d'une qualité autrement supérieure, mais je n'en suis pas capable. Pire encore, comme j'ai l'habitude de comprendre rapidement, les choses qui me résistent me lassent vite. Je ne suis donc même pas une bosseuse acharnée qui compense son manque de maîtrise.

Alors je coche quoi ? Il n'y a pas la case "c'est pas un sentiment d'imposture, c'est que je suis VRAIMENT incompétente".
Iphigénie
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par Iphigénie Dim 31 Mar 2013, 09:26
thrasybule a écrit:Merci Rikki pour cette question. J'avoue avoir beaucoup de difficultés à en parler tant les domaines sur lesquels s'exercent ce travail sont flous, brouillés et souvent contradictoires. Devant des élèves, et d'ailleurs devant quelque auditeur que ce soit, j'ai toujours eu une espèce de capacité instinctive à partager l'amour que j'avais pour des idées, des découvertes, des oeuvres, bref une sorte de débordement de l'intellect qui ne pouvait que communiquer avec l'extérieur: le savoir est, selon moi, une érotique, au sens platonicien, et il constitue le sommet d'un triangle qui relie la conscience et autrui. Cela n'a jamais changé, c'était le cas avant même que j'enseigne et, en ce sens, on ne m'a jamais appris à enseigner. C'est vraiment l'évaporation des subjectivités réductrices dans une médiation qui fait s'évanouir la somme des petits moi haïssables. Bref, j'avouerais que je me fiche un peu de ceux qui sont en face de moi( ne me tapez pas, je parle des particularismes qui s'additionnent non des consciences qui s'éveillent) et je fais toute confiance à la beauté qui est le pont jeté entre moi et les élèves
En revanche, là où j'ai l'impression d'être un imposteur, un alien, un passager clandestin, c'est face à la sclérose moralisatrice qui vient gangréner, non seulement le rapport au savoir( carcan didactique, remise en cause de la liberté pédagogique, uniformisation des pédagogies sous couleur de travail collectif, négation de la singularité de chaque professeur au savoir, mais je comprends que ça rassure quand on n'est pas sûr de soi) mais aussi la manière d'être: on demande que les professeurs soient des modèles, les porteurs de valeurs morales, sociales et citoyennes. Quelles valeurs? Je ne sais pas, et pourtant-dirais-je empiriquement- les trois-quarts des collègues que je côtoie semblent être sûrs de ce qu'il faut apprendre pour régler sa vie, dénouer les problèmes de l'inconscient, bref mener une vie heureuse, pour parler comme Sénèque. La conséquence: une intrusion permanente dans les affects, les conditions sociales des élèves qui- croyant les en libérer- au contraire les y enferme. Je ne sais rien de ce qu'il faut pour qu'un élève réussisse sa vie, vraiment rien, et jamais je ne saurai transmettre cet aspect.

je trouve que c'est un très beau texte veneration
supersoso
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par supersoso Dim 31 Mar 2013, 09:36
gauvain31 a écrit:Franchement quand je lis ces témoignages du primaire... je suis abasourdi... je savais que la formation à l'IUFM n'était pas super, mais là ...les IUFM n'apprennent pas aux jeunes enseignants comment prendre aux enfants à nager??? Ah mais oui il faut découvrir et après tu te démerdes... Perso je refuserais je crois d'accompagner mes élèves de primaire sans avoir eu une solide formation... j'aurais trop peur d'un accident...(et accessoirement trop honte devant les parents !)

L'argument devant un IEN ne tient pas ! Je cite ce qu'on m'a répondu quand je voulais montrer que les conditions dans lesquelles on prenait nos élèves n'étaient pas réunies pour être vraiment sûre. En gros, ça fait parti des programmes donc on doit le faire (danger ou pas) et si on ne se sent pas formé, on a qu'à le faire sur nos deniers et temps personnels ! C'est même notre devoir si on veut être de bons enseignants (je cite toujours). Suspect
Mirobolande
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par Mirobolande Dim 31 Mar 2013, 09:42
Ce sont les parents que je ne supporte plus.
Je suis sous les projecteurs depuis le début de mon remplacement et je sens que ça va être coton jusqu'à la fin de l'année.
Je donnerais des devoirs niveau CP aux CE1. Etc..
Les parents ne sont pas des professionnels mais eux se permettent sans arrêt de critiquer notre travail. D'ailleurs, tout le monde se permet de nous donner des conseils. Il n'y a que nous qui ne savons plus ce qui est "bien pour l'enfant".
Je ne saurais pas comment "prendre" un élève. L'ATSEM a eu droit à la même remarque l'an dernier, et quand j'ai entendu ça je me suis dit que j'allais y avoir droit cette année.
Le maire reçoit tous les jours des coups de fil me concernant.
Bref, ça m'épuise.
Et non, je ne me sens plus légitime parce que pas légitimée.
Pseudo
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Demi-dieu

Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par Pseudo Dim 31 Mar 2013, 10:23
Déjà 8 pages ! Je vais allé lire tout ça, mais, puisque je suis un peu à l'origine du sujet, je vais dire comment je vis (mal) les choses.

Le sentiment d'imposture, j'ai vécu avec dans tous les domaines de ma vie pendant longtemps. A titre anecdotique, mais ça situera le problème, même aux après-midi jeux chez Rikki il m'est arrivé de ressentir un sentiment d'imposture ! N'étant pas une "vraie collègue" (puisque je suis une imposteuse), je m'étais incrustée à une séance prévu entre "collègues", en plus je ne savais pas jouer à tel et tel jeu, j'étais stupide et tout le monde allait de rendre compte que j'étais un boulet intégral, en jeu, et en boulot.

Toutes mes relations affectives, jusqu'à récemment, ont été marquées par le signe de l'imposture : j'étais nulle, inintéressante, moche et grosse et si des gens m'acceptaient dans le cercle de leurs intimes, c'est qu'ils se trompaient sur moi, ou même que je les trompais. Ils se rendraient bien compte un jour ou l'autre de l'arnaque.

Les choses ont plutôt pas mal changées dans ma vie privée. J'accepte d'être parfois incompétente sans avoir le sentiment que ma vie s'écroule, qu'on va me rejeter en me huant comme je le mérite.

La thérapie m'a aidée, mais aussi tout simplement de découvrir les liens de ce sentiment d'imposture avec mon enfance : ce sentiment d'imposture était une illusion, en fait, une construction à partir de problèmes psychologiques.

Mais, aujourd'hui, ce sentiment d'imposture est toujours très présent, trop présent, dans ma vie professionnelle. Et ça me bouffe ! Je pense que c'est lié à plusieurs choses, outre la problématique personnelle dont j'ai déjà parlé.

La solitude et l'individualisme du métier : on est seul responsable de ses choix et de ses échecs ! C'est complètement écrasant. Et quand je vois les enseignants lutter pied à pied pour conserver cet individualisme (appelée liberté pédagogique, vue de façon extensive), qui s'ajoute à la culpabilisation de l'individu systématique (à l'en mais dans la société de façon générale), je sais que cet aspect des choses ne changera pas.

Le point précédent implique qu'on soit seul juge de ses victoires et réussites. Mais quels indicateurs ? Comment être certain que cette réussite est bien notre, et pas du au hasard, ou aux circonstances ? Pour quelqu'un qui doute de lui, qui se sent imposteur, aucune réussite n'est valable à ses propres yeux.

Deuxième problème, l'immensité de la tâche. Il suffit de lire la liste de mission des docs, auxquelles s'ajoutent des circulaires et rapports divers détaillant ce que sont censées faire les docs, auxquels il faut ajouter tout ce que les collègues et l'administration attendent d'elles comme une évidence et qui n'est noté nulle part, pour être pris de vertige. Comment faire tout cela et surtout le faire bien ?
Si on ajoute à cela que ce qu'on fait tous les jours, concernant la relation aux élèves en particulier, n'est reconnu nulle part, alors que cela nous prend un temps et une énergie formidable, on atteint l'enfer de l'imposteur.

Résultat, soit je fais des choses, je mets en place (ou j'essaie) des projets ambitieux pour ne pas m'enfermer dans l'ennui et le sentiment d'imposture (payer à rien faire le minimum) et je me heurte à la peur de me montrer nulle, incapable, et au désintérêt poli mais assez général. Soit je sombre dans l'immobilisme et le service minimum et je me heurte à la culpabilité de ne pas vraiment faire mon boulot.

Par un chemin ou l'autre, j'en viens toujours au sentiment d'imposture.





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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par doublecasquette Dim 31 Mar 2013, 10:36
Rikki a écrit:J'ai trouvé un magnifique truc sur la tortue de sol.

de l'innovation d'il y a 25 ans...

Ca fait réfléchir sur la notion d'innovation, non ?

Ce qui est incroyable, c'est que si cette innovation-là est tombée dans la poubelle des ringardises comme les ensembles, les calculs en base trois, quatre, cinq ou douze (pourtant, c'était marrant en base douze, il fallait inventer deux chiffres de plus) les arbres de choix ou ceux pour faire l'analyse logique d'une phrase, celle du bain d'écrits en maternelle et celle de la lecture-compréhension d'œuvres vraies dès les premiers jours du CP ne sont toujours pas ringardisée malgré vingt à trente ans de preuves accablantes ! 😕

Sinon, il n'y a pas que la natation que nous sommes censés enseigner sans savoir nous-mêmes nager.
Et les langues étrangères ? Euh, plutôt l'anglais... Il faut enseigner l'anglais, si possible dès le CP et, sans parler de ceux qui comme moi ne l'ont pas étudié au cours de leurs propres études, si on a le culot de demander un stage de formation ou de remédiation dans cette langue, on nous rétorque : "Mais enfin, ne nous dites pas que vous n'êtes pas capable de faire répéter des phrases de base à des élèves, voyons ! Prenez des vidéos dans ce cas-là !"

Remarquez, quand on voit qu'un IEN vient inspecter une collègue, qui fait pour l'occasion sa première séance d'anglais de l'année, alors que le deuxième trimestre est déjà bien entamé, et qu'il ne se rend pas compte que le niveau des élèves est inexistant... Il devient évident que l'imposture n'est pas forcément là où le croit le PE.
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par V.Marchais Dim 31 Mar 2013, 11:07
thrasybule a écrit: Je ne sais rien de ce qu'il faut pour qu'un élève réussisse sa vie, vraiment rien, et jamais je ne saurai transmettre cet aspect.

Mais personne, absolument personne ne peut dire ce qu'un élève doit faire ou apprendre pour réussir sa vie.
Même pas des parents. Alors des profs...
Est-ce que chacun est déjà à même de savoir ce qu'il a à faire lui de sa vie pour la réussir (et puis ça veut dire quoi, réussir sa vie) ?
Cette question ne me met pas mal à l'aise parce que j'estime qu'elle n'est pas de mon ressort.
C'est l'affaire d'une vie, d'y répondre - si tant est qu'on y arrive un jour.
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par User5899 Dim 31 Mar 2013, 11:20
Une vie réussie est une vie achevée Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 2289946511
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par gauvain31 Dim 31 Mar 2013, 11:24
supersoso a écrit:
gauvain31 a écrit:Franchement quand je lis ces témoignages du primaire... je suis abasourdi... je savais que la formation à l'IUFM n'était pas super, mais là ...les IUFM n'apprennent pas aux jeunes enseignants comment prendre aux enfants à nager??? Ah mais oui il faut découvrir et après tu te démerdes... Perso je refuserais je crois d'accompagner mes élèves de primaire sans avoir eu une solide formation... j'aurais trop peur d'un accident...(et accessoirement trop honte devant les parents !)

L'argument devant un IEN ne tient pas ! Je cite ce qu'on m'a répondu quand je voulais montrer que les conditions dans lesquelles on prenait nos élèves n'étaient pas réunies pour être vraiment sûre. En gros, ça fait parti des programmes donc on doit le faire (danger ou pas) et si on ne se sent pas formé, on a qu'à le faire sur nos deniers et temps personnels ! C'est même notre devoir si on veut être de bons enseignants (je cite toujours). Suspect

"La vie des enfant est plus importante que les programmes" lui aurais-je rétorqué et de plus "si çà fait parti des programmes, il est du devoir des IUFM ou du moins du PAF de former les professeurs des écoles" Ne pas l'enseigner aux jeunes enseignants est un manquement très grave des IUFM et je préfère ne pas faire cette partie de programme plutôt que d'être e prison et la conscience d'un enfant mort sur le dos" et toc ! Twisted Evil et si après çà il ne comprend pas ... ben tant pis pour lui... mais je rajouterai: "quand le PAF proposera unetelle formation car c'est à lui à former les enseignants, je me ferai un plaisir d'apprendre aux élèves à nager"
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par gauvain31 Dim 31 Mar 2013, 11:28
Cripure a écrit:Une vie réussie est une vie achevée Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 2289946511

C'est beau.... et tellement vrai, tu es un sage Cripure veneration
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Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ? - Page 6 Empty Re: Ressentez-vous un sentiment d'imposture quand vous enseignez ?

par phi Dim 31 Mar 2013, 11:31
Ben moi je ne me sens pas incompétente pour leur apprendre à nager, ni dangereuse Embarassed C'est juste que je n'aime pas trop qu'on regarde par dessus mon épaule quand j'enseigne et là, à la piscine, ben c'est forcément ce qui se passe Embarassed En plus il y a forcément des maîtres nageurs professionnels qui regardent (encore heureux, c'est bien pour ça que je trouve ça moins dangereux qu'une récré où nous sommes 3 pour surveiller 200 élèves survoltés qui courent sur du macadam gelé) du coup je me sens un peu imposteuse mais pas trop quand même, l'autre jour ils ont progressé, je me trouvais à ma place, et puis pour une fois on a pu revoir la table de 3 en faisant les mouvements de bras, ce qu'ils ne font pas avec leur ETAPS, et là la polyvalence prend son sens. Je ne suis pas pour que ce "sentiment d'imposture" nous fasse rejeter notre polyvalence, je suis sans doute maso mais c'est pour ça que j'ai choisi ce métier, moi!
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