Insulte dans une rédaction : comment réagir ?

Un des mes élèves dans sa rédaction insulte une de mes collègues mais pas directement, c'est sous-entendu.

Il devait raconter différentes rentrées scolaires et il écrit : << La prof de maths est une fille de p*** ! >>

Comment réagir ? En parler avec ma collègue ? Mettre zéro à la partie rédaction ? Convoquer les parents avec le CPE ?

Merci de votre aide!

mireille_b a écrit:Un des mes élèves dans sa rédaction insulte une de mes collègues mais pas directement, c'est sous-entendu.

Il devait raconter différentes rentrées scolaires et il écrit : << La prof de maths est une fille de p*** ! >>

Comment réagir ? En parler avec ma collègue ? Mettre zéro à la partie rédaction ? Convoquer les parents avec le CPE ?

Merci de votre aide!

Noter la rédaction pour ce qu'elle vaut mais exiger une sanction du CDE.

Provence a écrit:

mireille_b a écrit:Un des mes élèves dans sa rédaction insulte une de mes collègues mais pas directement, c'est sous-entendu.

Il devait raconter différentes rentrées scolaires et il écrit : << La prof de maths est une fille de p*** ! >>

Comment réagir ? En parler avec ma collègue ? Mettre zéro à la partie rédaction ? Convoquer les parents avec le CPE ?

Merci de votre aide!

Noter la rédaction pour ce qu'elle vaut mais exiger une sanction du CDE.

Merci !

De toute façon, il a eu 3/20 sans le sanctionner !

Une journée d'exclusion au minimum !

Ce serait quoi une insulte directe ?

Mais dans la phrase, là, "La prof de maths", elle est identifiée objectivement et de manière univoque dans le texte, par l'auteur, comme une personne réelle exerçant dans l'établissement ? C'est donc une rédaction qui est supposée transcrire la réalité à la manière d'un procès-verbal de gendarmerie ?

En tant que prof de Lettres, je ne me permettrais jamais de prendre pour réels – et de traiter ainsi – les faits racontés dans une narration. Je ne crois pas d'ailleurs que cela serait admis pour ce type d'exercice scolaire ; il faudrait alors ôter des points si le correcteur, Grand-Maître du Réel, débusquait des erreurs de transcription du réel qu'il serait habilité à authentifier... En matière de mimésis, ressemblance, copie, reproduction, illusion etc., tout cela a été réglé depuis des lustres, il me semble, chers/chères collègues ; et par ailleurs aucun tribunal français ne condamnera jamais un auteur dans l'œuvre duquel on pourrait reconnaître une personne réellement existante !

Enfin, jusqu'à nouvel ordre il ne paraît pas que le texte d'une rédaction ait – sauf consigne – pour destinataire explicite son correcteur identifié ? Toute rédaction serait alors par nature une sorte de lettre au prof actuel de l'élève, prof qui pourrait réagir à celle-ci en incriminant son contenu devant la Direction de l'établissement ?

mireille_b a écrit:Un des mes élèves dans sa rédaction insulte une de mes collègues mais pas directement, c'est sous-entendu.

Il devait raconter différentes rentrées scolaires et il écrit : << La prof de maths est une fille de p*** ! >>

Comment réagir ? En parler avec ma collègue ? Mettre zéro à la partie rédaction ? Convoquer les parents avec le CPE ?

Merci de votre aide!

Je suis peut-être "vieux jeu" mais je demanderai la réunion d'un conseil de discipline en vue d'une exclusion définitive.

Et si dans une rédaction, "je" dit avoir volé dans un magasin, vendu de la drogue, ou se préparer à le faire, on alerte la police ?

Albator a écrit:

mireille_b a écrit:Un des mes élèves dans sa rédaction insulte une de mes collègues mais pas directement, c'est sous-entendu.

Il devait raconter différentes rentrées scolaires et il écrit : << La prof de maths est une fille de p*** ! >>

Comment réagir ? En parler avec ma collègue ? Mettre zéro à la partie rédaction ? Convoquer les parents avec le CPE ?

Merci de votre aide!

Je suis peut-être "vieux jeu" mais je demanderai la réunion d'un conseil de discipline en vue d'une exclusion définitive.

jilucorg : +1
on ne peut en rien préjuger de l'issue d'un conseil de discipline. C'est d'ailleurs l'intérêt du truc, éviter (je dis bien éviter hein...) l'arbitraire...

jilucorg a écrit:Et si dans une rédaction, "je" dit avoir volé dans un magasin, vendu de la drogue, ou se préparer à le faire, on alerte la police ?

C'est différent : ce sont des faits non vérifiables, et qui peuvent être décrits dans le cadre d'une fiction. Le sujet de la rédaction étant de raconter la rentrée scolaire, nous sommes là dans le réel, et je ne pense pas qu'insulter un enseignant fasse avancer le récit.

Non, très certainement. Mais finalement, il raconte sa rentrée comme il l'a vécue, manifestement...

Sinon, je ferais pareil: noter pour ce qu'elle vaut et aller voir CPE / CDE avec la copie.

Albator a écrit:Le sujet de la rédaction étant de raconter la rentrée scolaire, nous sommes là dans le réel

Il y a un pacte à ce sujet ?! Tu as lu ce que j'ai tenté d'expliquer ci-dessus ? Es-tu prof de Lettres ou d'Arts ? Je ne comprends même pas comment on peut encore au XXIe siècle écrire une chose pareille...

Et l'incrimination serait laquelle ? Injures publiques ? outrage ? Rien de cela ne tiendrait une seconde, évidemment. Ce n'est ni un texte public, ni un texte adressé en privé à un prof désigné.

+1 avec Ergo, mais plutôt CDE pour moi.

Même si elle dit ne pas faire référence à une personne réelle, écrire des mots de cet acabit dans un devoir me semble déplacé et punissable. Si elle dit ça en cours, on laisserait passer?

Après avoir bien réfléchi à ce que je ferais, je dirais que cela dépend du gamin en question.
Si c'est un élève plutôt calme, gentil, qui ne pose pas de problème habituellement, je noterais la copie pour ce qu'elle vaut (= rien = une taule ) et je lui ferais savoir (en direct) que c'est tout à fait inapproprié ce genre d'écrit. Ca peut suffire amplement...
En revanche, si c'est un terrible, un provocateur, je crois que je montrerais la copie au CPE/CDE, sans espérer toutefois un conseil de discipline, mais une remontée de bretelles ne peut pas faire de mal

jilucorg a écrit:

Albator a écrit:Le sujet de la rédaction étant de raconter la rentrée scolaire, nous sommes là dans le réel

Il y a un pacte à ce sujet ?! Tu as lu ce que j'ai tenté d'expliquer ci-dessus ? Es-tu prof de Lettres ou d'Arts ? Je ne comprends même pas comment on peut encore au XXIe siècle écrire une chose pareille...

Et l'incrimination serait laquelle ? Injures publiques ? outrage ? Rien de cela ne tiendrait une seconde, évidemment. Ce n'est ni un texte public, ni un texte adressé en privé à un prof désigné.

C'est tout de même délirant de constater que certains collègues cautionnent ce style d'attitude !!! Ce qui ne tiendrait pas devant une juridiction pénale peut très bien tenir devant un conseil de discipline. Cela me rend malade de constater chaque jour le manque de solidarité entre collègues. Je pense que le jour où je prendrais ma retraite sera l'un des plus beaux de ma vie.
ps : on peut avoir un avis valable sur un écrit sans être professeur d'art sou de littérature
pps: je ne suis pas non plus professeur de mathématiques mais cela ne m'empêche pas d'être solidaire

Albator a écrit:

jilucorg a écrit:Et si dans une rédaction, "je" dit avoir volé dans un magasin, vendu de la drogue, ou se préparer à le faire, on alerte la police ?

C'est différent : ce sont des faits non vérifiables, et qui peuvent être décrits dans le cadre d'une fiction. Le sujet de la rédaction étant de raconter la rentrée scolaire, nous sommes là dans le réel, et je ne pense pas qu'insulter un enseignant fasse avancer le récit.

en tout cas il y a une morale à retenir: "ne jamais faire parler les élèves sur des situations de vie scolaire réelles. Sauf à chercher des emm"...

Albator a écrit: C'est tout de même délirant de constater que certains collègues cautionnent ce style d'attitude !!!

Pour ma part, ce qui m'étonne – je n'accuserais pas, moi, un contradicteur de délirer, je le présume dans son état normal –, c'est que "certains collègues" ne soient pas capables de suivre une argumentation, pourtant ici simplifiée au maximum... Où peut-on comprendre que je cautionne l'insulte, si insulte il y a ? Ai-je une seconde laissé entendre quoi que ce soit de ce genre ? Si oui, merci de m'indiquer le passage ambigu, je rectifierai.

piesco a écrit:Si elle dit ça en cours, on laisserait passer?

Ce n'est évidemment pas, absolument pas, en aucun cas le sujet ici, sacrebleu !

Si je suis bien, parce que c'est une rédaction un gamin peut écrire des insultes et être vulgaire?



M'en fiche de qui il/elle traite de péripatéticienne, je sévis.

Je relis les messages précédents, je comprends ce que tu veux dire, Jilucorg. Moi je ne parlerais pas à la collègue soi-disant concerné ni mettrais zéro, je montrerais juste la copie au CDE, il fera ce qu'il voudra. Mais sincèrement, un élève de seconde qui écris ça, je ne crois pas qu'il pense à des pactes, il est dans la provocation à tous les coups.

D'ailleurs, j'ai déjà fait cette année à propos d'un devoir où il était question de métier le plus ancien du monde, d'ailleurs. Mais pas de professeur.

jilucorg a écrit:

piesco a écrit:Si elle dit ça en cours, on laisserait passer?

Ce n'est évidemment pas, absolument pas, en aucun cas le sujet ici, sacrebleu !

Si, puisque la question initiale était de savoir si la collègue devait prendre des mesures ou laisser passer. Pour moi il est évident qu'on laisse pas passer, c'est tout.

iphigénie a écrit:
en tout cas il y a une morale à retenir: "ne jamais faire parler les élèves sur des situations de vie scolaire réelles. Sauf à chercher des emm"...

Un sage conseil ! J'y souscris sans réserves !

Bien sûr qu'on ne laisse pas passer, c'est à force de laisser passer qu'ils prennent de plus en plus de libertés, et que des choses inacceptables se déroulent en cours.

piesco a écrit:

jilucorg a écrit:

piesco a écrit:Si elle dit ça en cours, on laisserait passer?

Ce n'est évidemment pas, absolument pas, en aucun cas le sujet ici, sacrebleu !

Si, puisque la question initiale était de savoir si la collègue devait prendre des mesures ou laisser passer. Pour moi il est évident qu'on laisse pas passer, c'est tout.

M'enfin, l'élève n'a absolument pas dit ça en cours, précisément, ce n'est pas la question : tu changes de sujet pour dire "et si...?" !

Mais l'écrire dans une copie est tout aussi inacceptable: le vocabulaire est inapproprié, ce n'est pas exactement ce qu'on est censé enseigner aux gamins, et l'attaque contre la collègue, grossière et sournoise.

Donc on ne laisse pas passer, c'est évident, mais il faut tenir compte du contexte : qui est ce gamin ? Est-il habitué de ce genre de choses ou pas ?
Lui faire savoir que, quoi qu'il en soit, on ne peut ni ne doit jamais écrire ce genre de choses... Et faire du cas par cas, ce n'est pas forcément un terroriste dans l'âme.