- V.MarchaisEmpereur
Le mouvement des Homeschoolers se développe effectivement. Il faudrait peut-être que nous nous demandions pourquoi.
Personnellement, étant dans l'obligation de gagner ma croûte, je suis bien obligée d'envoyer mes enfants à l'école. Mais mon fils aîné, qui est en Sixième, a fait en tout et pour tout deux leçons de grammaire entre septembre et Noël. Et rien de sérieux en écriture. Alors à la maison, je lui fais apprendre les classes grammaticales et les fonctions, pratiquer l'analyse, et je lui donne plein d'exercices progressifs destinés à apprendre à rédiger (ces exercices dont nous parlions quelques pages plus haut). Je suis obligée de le faire si je veux qu'il apprenne à s'exprimer correctement.
Mon fils saura écrire. Et les autres ?
Personnellement, étant dans l'obligation de gagner ma croûte, je suis bien obligée d'envoyer mes enfants à l'école. Mais mon fils aîné, qui est en Sixième, a fait en tout et pour tout deux leçons de grammaire entre septembre et Noël. Et rien de sérieux en écriture. Alors à la maison, je lui fais apprendre les classes grammaticales et les fonctions, pratiquer l'analyse, et je lui donne plein d'exercices progressifs destinés à apprendre à rédiger (ces exercices dont nous parlions quelques pages plus haut). Je suis obligée de le faire si je veux qu'il apprenne à s'exprimer correctement.
Mon fils saura écrire. Et les autres ?
- RoninMonarque
Mais non mais non, il n'y a pas de nivellement par le bas, tout va bien, dormez tranquille.
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- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Je ne sais pas...en tout cas, ce que je sais c'est que la motivation pour scolariser mes mômes ne se limite pas au simple désir qu'ils soient amenés a un certain niveau scolaire. J'ai surtout envie qu'ils deviennent des citoyens équilibrés et des membres a part entière de cette société et pas des petits champions qui a 18 ans penseront être les meilleurs du monde. Mes mômes n'iront donc jamais dans le privé car l'Eglise n'a aucun role dans leur éducation et encore moins en éducation a la maison qui est un concept ridicule pour fondamentaliste protestant américain.
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CdB
@AbbeCordillere
- LilypimsGrand sage
Collier de Barbe a écrit:Je ne sais pas...en tout cas, ce que je sais c'est que la motivation pour scolariser mes mômes ne se limite pas au simple désir qu'ils soient amenés a un certain niveau scolaire. J'ai surtout envie qu'ils deviennent des citoyens équilibrés et des membres a part entière de cette société et pas des petits champions qui a 18 ans penseront être les meilleurs du monde. Mes mômes n'iront donc jamais dans le privé car l'Eglise n'a aucun role dans leur éducation et encore moins en éducation a la maison qui est un concept ridicule pour fondamentaliste protestant américain.
Dans bon nombre d'écoles privées, la religion n'a plus aucune place.
- CelebornEsprit sacré
Collier de Barbe a écrit:Je ne sais pas...en tout cas, ce que je sais c'est que la motivation pour scolariser mes mômes ne se limite pas au simple désir qu'ils soient amenés a un certain niveau scolaire.
j'aurais envie de dire que si ça ne s'y limite pas, c'est néanmoins une condition nécessaire, non ? Mettre un enfant à l'école et l'en ressortir sans qu'il sache lire correctement, écrire correctement ni compter correctement alors que ce n'est pas un débile, c'est quand même dramatique, socialisation ou pas socialisation.
Pour faire un retour sur le privé sous contrat (que j'ai connu en tant qu'élève), le catéchisme était surtout un cours de culture religieuse, qui est en fait loin d'être dépourvu d'intérêt sur le plan culturel (la littérature, l'architecture, la musique et tous les autres arts n'hésitant pas à faire référence aux mythes chrétiens). Je n'ai jamais ressenti cela comme un endoctrinement (ensuite, d'un endroit à l'autre, je ne dis pas qu'il ne peut pas en être autrement).
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- Nightcrawler1Niveau 7
Penser que les conditions d'enseignement actuelles dans le public (ou d'ailleurs dans de nombreux établissements privés) permettent de produire des citoyens équilibrés me semble malheureusement de plus en plus illusoire.
D'ailleurs, la diabolisation de l'enseignement à la maison est assez ridicule quand on sait que de nombreux penseurs pas nécessairement protestants monomaniaques le défende. Personnellement, je suis très proche de la pensée d'Ivan Illich sur la question. Il y aurait un raisonnement de fond à mener sur le lien entre école et massification de la société pour satisfaire aux besoins du capitalisme. Séparer l'école de l'Etat pousserait certainement l'instruction publique à se poser des questions quant à sa compétitivité et son utilité.
D'ailleurs, la diabolisation de l'enseignement à la maison est assez ridicule quand on sait que de nombreux penseurs pas nécessairement protestants monomaniaques le défende. Personnellement, je suis très proche de la pensée d'Ivan Illich sur la question. Il y aurait un raisonnement de fond à mener sur le lien entre école et massification de la société pour satisfaire aux besoins du capitalisme. Séparer l'école de l'Etat pousserait certainement l'instruction publique à se poser des questions quant à sa compétitivité et son utilité.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Je vais dire un truc terriblement cynique mais malheureusement ceux qui ont (le plus souvent) des difficultés majeures au sortir de l'école ne sont pas les fils de prof...
Pour le reste évidemment je suis attaché a un certain niveau mais pas au point de sacrifier l'aspect "social" de l'institution. J'ai toujours été choqué de Our des collègues coller leur gamin dans le privé...Ça sent la trahison quand même.
Pour le reste évidemment je suis attaché a un certain niveau mais pas au point de sacrifier l'aspect "social" de l'institution. J'ai toujours été choqué de Our des collègues coller leur gamin dans le privé...Ça sent la trahison quand même.
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CdB
@AbbeCordillere
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Nightcrawler1 a écrit:Penser que les conditions d'enseignement actuelles dans le public (ou d'ailleurs dans de nombreux établissements privés) permettent de produire des citoyens équilibrés me semble malheureusement de plus en plus illusoire.
D'ailleurs, la diabolisation de l'enseignement à la maison est assez ridicule quand on sait que de nombreux penseurs pas nécessairement protestants monomaniaques. Personnellement, je suis très proche de la pensée d'Ivan Illich sur la question. Il y aurait un raisonnement de fond à mener sur le lien entre école et massification de la société pour satisfaire aux besoins du capitalisme.
Et je pense que vous finirez dans une communauté fermée (Gated community)
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CdB
@AbbeCordillere
- CelebornEsprit sacré
Collier de Barbe a écrit:Je vais dire un truc terriblement cynique mais malheureusement ceux qui ont (le plus souvent) des difficultés majeures au sortir de l'école ne sont pas les fils de prof...
Je ne vois pas en quoi c'est cynique. On est les premiers à connaître les dysfonctionnements du système : on bosse dedans. Donc on n'hésite pas à pallier ces dysfonctionnements autant que faire se peut. On est qui plus est entourés de spécialistes qui peuvent nous expliquer comment y parvenir (nos collègues, quoi). C'est dire si on est avantagés. On le serait moins si le système fonctionnait correctement, en fait. Mais vu qu'il marche globalement sur la tête, ça me semble une évidence que les enfants de profs s'en sortent mieux que les autres.
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- Nightcrawler1Niveau 7
C'est la France qui se transforme en gigantesque communauté fermée.
L'important quand on connait les processus historiques c'est d'avoir un coup d'avance pour savoir partir quand il en est encore temps...
@ celeborn : C'est frappant de voir qu'au fond une bonne partie des membres de l'institution enseignante bénéficiait (jusqu'à une date récente où le pourrissement s'est accéléré) d'une situation qui a limité sa volonté de combat.
L'important quand on connait les processus historiques c'est d'avoir un coup d'avance pour savoir partir quand il en est encore temps...
@ celeborn : C'est frappant de voir qu'au fond une bonne partie des membres de l'institution enseignante bénéficiait (jusqu'à une date récente où le pourrissement s'est accéléré) d'une situation qui a limité sa volonté de combat.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Celeborn a écrit:Collier de Barbe a écrit:Je vais dire un truc terriblement cynique mais malheureusement ceux qui ont (le plus souvent) des difficultés majeures au sortir de l'école ne sont pas les fils de prof...
Je ne vois pas en quoi c'est cynique. On est les premiers à connaître les dysfonctionnements du système : on bosse dedans. Donc on n'hésite pas à pallier ces dysfonctionnements autant que faire se peut. On est qui plus est entourés de spécialistes qui peuvent nous expliquer comment y parvenir (nos collègues, quoi). C'est dire si on est avantagés. On le serait moins si le système fonctionnait correctement, en fait. Mais vu qu'il marche globalement sur la tête, ça me semble une évidence que les enfants de profs s'en sortent mieux que les autres.
Exactement! Je dirais même que c'est parfaitement logique et que cela constitue une preuve de ce que l'on vous a beaucoup objecté ici, CdB: les enfants d'enseignants s'en sortent mieux, justement parce que les enseignants savent comment pallier les dysfonctionnements du système scolaire!
Quant à votre accusation de "trahison", CdB, je la trouve assez injuste. Comment condamner des enseignants qui travaillent dans un système dont ils condamnent les évolutions et qui veulent, en tant que parents, que leur enfant y échappe? Pour ma part, comme je l'ai précisé ailleurs, je suis hostile au financement par l'Etat du privé, mais je suis quand même très favorable au maintien d'un service privé (mais réellement privé) d'enseignement, car je pense aussi qu'on a le droit d'être hostile à ce que devient l'enseignement public.
- V.MarchaisEmpereur
CdB, moi aussi je déplore le développement de l'école à la maison. Mais justement, je trouve que ça devrait nous interpeller, nous faire réagir. Au lieu de quoi, nous poursuivons dans la direction même qui fait fuir ceux qui en ont les moyens (à la fois intellectuels et financiers).
Je suis un ardent défenseur de l'école publique. Et justement, la médiocrité lamentable de cette école fait le jeu des libéraux qui veulent privatiser ce marché juteux. Voyez les campagnes de SOS-Éducation ou d'Anne Coffinier.
Le seul moyen de lutter, c'est de faire de l'école publique un lieu d'apprentissage solide. Tout le reste est en option.
Je suis un ardent défenseur de l'école publique. Et justement, la médiocrité lamentable de cette école fait le jeu des libéraux qui veulent privatiser ce marché juteux. Voyez les campagnes de SOS-Éducation ou d'Anne Coffinier.
Le seul moyen de lutter, c'est de faire de l'école publique un lieu d'apprentissage solide. Tout le reste est en option.
- JPhMMDemi-dieu
La négation de cette affirmation aurait été extrêmement inquiétante. Du reste, il me semble que ce que vous affirmez sera toujours vrai, que l'institution soit en excellente ou en déplorable santé.Collier de Barbe a écrit:ceux qui ont (le plus souvent) des difficultés majeures au sortir de l'école ne sont pas les fils de prof...
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Nightcrawler1Niveau 7
Le problème c'est de se poser la question à quoi sert l'école public et l'enseignement pour tous?
Historiquement, il sert à augmenter le niveau global pour soutenir l'effort de la Révolution industrielle (réformes de Duruy sous le Second Empire), puis de constituer une société cohérente pour imposer une vision républicaine et détruire les oppositions (troisième république) avant de s'adapter au monde des cadres (années 60-70).
Or, à partir des années 90, le capitalisme a muté et n'a plus désormais besoin de vastes contingents formés. Dans le même temps l'érosion démocratique a sapé le pilier de la troisième république. L'école pour tous n'a donc plus de justification dans la société post-industrielle. Au contraire sa mort est une bonne nouvelle pour les élites qui ont des moyens pour assurer par d'autres moyens l'éducation des enfants. Une école de qualité est même dangereuse dans la mesure où elle aboutirait à une remise en cause de la société actuelle.
Historiquement, il sert à augmenter le niveau global pour soutenir l'effort de la Révolution industrielle (réformes de Duruy sous le Second Empire), puis de constituer une société cohérente pour imposer une vision républicaine et détruire les oppositions (troisième république) avant de s'adapter au monde des cadres (années 60-70).
Or, à partir des années 90, le capitalisme a muté et n'a plus désormais besoin de vastes contingents formés. Dans le même temps l'érosion démocratique a sapé le pilier de la troisième république. L'école pour tous n'a donc plus de justification dans la société post-industrielle. Au contraire sa mort est une bonne nouvelle pour les élites qui ont des moyens pour assurer par d'autres moyens l'éducation des enfants. Une école de qualité est même dangereuse dans la mesure où elle aboutirait à une remise en cause de la société actuelle.
- User5899Demi-dieu
Il suffit d'actualiser avec Nounours blond qui fume sa pipe dans son bain pendant que Nounours châtain prépare le repas dans la cuisine de leur maison qu'ils se sont achetée en commun avec le Pacs et bientôt le mariage pour tousphi a écrit:Sapotille a écrit:souvent écrits tout petit et trop touffus pour nos habitudes d'aujourd'hui !
... et bourrés de choses qui sont complétement inconnues des enfants du XXI ème siècle (à petites doses ça peut être intéressant de leur expliquer ce qu'est le direct de Paris, le pneumatique ou le calorifère mais ça ralentit rapidement les apprentissages, tout de même! Sans oublier les papas qui fument leur pipe pendant que maman prépare le dîner et que la bonne renverse une jatte de crème! )
- User5899Demi-dieu
Collier de Barbe a écrit:Ça n'a évidemment rien a voir avec la sélection de la population scolaire dans ces bahuts privés
- User5899Demi-dieu
Saine volonté, bien compréhensible, et sains principes. Juste peut-on remarquer que le certain niveau scolaire ne s'oppose évidemment pas à la formation d'un petit citoyen aux yeux ouverts.Collier de Barbe a écrit:Je ne sais pas...en tout cas, ce que je sais c'est que la motivation pour scolariser mes mômes ne se limite pas au simple désir qu'ils soient amenés a un certain niveau scolaire. J'ai surtout envie qu'ils deviennent des citoyens équilibrés et des membres a part entière de cette société et pas des petits champions qui a 18 ans penseront être les meilleurs du monde. Mes mômes n'iront donc jamais dans le privé car l'Eglise n'a aucun role dans leur éducation et encore moins en éducation a la maison qui est un concept ridicule pour fondamentaliste protestant américain.
- phiExpert
Cripure a écrit:Il suffit d'actualiser avec Nounours blond qui fume sa pipe dans son bain pendant que Nounours châtain prépare le repas dans la cuisine de leur maison qu'ils se sont achetée en commun avec le Pacs et bientôt le mariage pour tousphi a écrit:Sapotille a écrit:souvent écrits tout petit et trop touffus pour nos habitudes d'aujourd'hui !
... et bourrés de choses qui sont complétement inconnues des enfants du XXI ème siècle (à petites doses ça peut être intéressant de leur expliquer ce qu'est le direct de Paris, le pneumatique ou le calorifère mais ça ralentit rapidement les apprentissages, tout de même! Sans oublier les papas qui fument leur pipe pendant que maman prépare le dîner et que la bonne renverse une jatte de crème! )
Oui mais qui renversera la jatte de crème?
- JPhMMDemi-dieu
C'est quoi un citoyen équilibré ? Conséquemment, c'est quoi un citoyen déséquilibré ?Nightcrawler1 a écrit:Penser que les conditions d'enseignement actuelles dans le public (ou d'ailleurs dans de nombreux établissements privés) permettent de produire des citoyens équilibrés me semble malheureusement de plus en plus illusoire.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Nightcrawler1Niveau 7
JPhMM a écrit:C'est quoi un citoyen équilibré ? Conséquemment, c'est quoi un citoyen déséquilibré ?Nightcrawler1 a écrit:Penser que les conditions d'enseignement actuelles dans le public (ou d'ailleurs dans de nombreux établissements privés) permettent de produire des citoyens équilibrés me semble malheureusement de plus en plus illusoire.
C'est cdb qui a mentionné le premier l'expression. Il serait intéressant qu'il la définisse.
Pour moi un citoyen équilibré est un citoyen capable de démasquer les rapports de force sociaux au sein d'une société, de résister à l'ingéniérie sociale étatique, de s'abstraire de l'idéologie des classes dominantes et d'être capable de sacrifier ses intérêts particuliers pour le bien commun.
Un citoyen déséquilibré est par conséquent un citoyen soumis aux manipulations de l'ingéniérie sociale et insuffisament structuré pour résister à titre individuel ou communautaire à la pression sociale et aux rapports de domination.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
@Nightcrawler je ne comprends rien a ce que vous écrivez, mais c'est j'ai un peu trop bu avec mon beauf ce soir; vous roulez pour votre gueule ou pour le bien commun ? Vous êtes libéral ou anti-libéral ? Je comprends pas
@v.marchais: je ne discute pas du tout la nécessité d'être exigeant voir même intransigeant sur le niveau. Je suis moi même plutôt peau de vache avec les élèves. Je combats par contre le conte de la chute du niveau qui se raconte souvent ici sans jamais se référer au contexte sociohistorique (vous aurez noté
D'ailleurs que le nombre de collègues de SES sur neoprofs est a peu près nul, ce qui est tout sauf un hasard vu les réactions systématiquement hostiles que provoque la sociologie critique)
Pour le reste, je défends le droit à expérimenter et à innover et globalement la liberté pédagogique dans la mesure ou elle s'inscrit dans le respect des programmes officiels et nationaux (mais qui peut le plus peut le moins)
@v.marchais: je ne discute pas du tout la nécessité d'être exigeant voir même intransigeant sur le niveau. Je suis moi même plutôt peau de vache avec les élèves. Je combats par contre le conte de la chute du niveau qui se raconte souvent ici sans jamais se référer au contexte sociohistorique (vous aurez noté
D'ailleurs que le nombre de collègues de SES sur neoprofs est a peu près nul, ce qui est tout sauf un hasard vu les réactions systématiquement hostiles que provoque la sociologie critique)
Pour le reste, je défends le droit à expérimenter et à innover et globalement la liberté pédagogique dans la mesure ou elle s'inscrit dans le respect des programmes officiels et nationaux (mais qui peut le plus peut le moins)
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CdB
@AbbeCordillere
- V.MarchaisEmpereur
Comme j'aimerais que la chute du niveau fût un conte !
Hélas, ce conte, même PEARLS, PISA et d'autres enquêtes le content... Le contexte a bon dos. Je ne suis pas sûre que la France rurale et patoisante avait davantage à envier sur le plan culturel que la France d'aujourd'hui.
Je chercherais plutôt du côté de la baisse des horaires et de tout ce qu'on a concocté pour la faire passer, de la séquence pédagogique à la transdisciplinarité, fort commode pour prétendre que l'on étudiera là ce que l'on n'a plus le temps d’étudier ici.
Hélas, ce conte, même PEARLS, PISA et d'autres enquêtes le content... Le contexte a bon dos. Je ne suis pas sûre que la France rurale et patoisante avait davantage à envier sur le plan culturel que la France d'aujourd'hui.
Je chercherais plutôt du côté de la baisse des horaires et de tout ce qu'on a concocté pour la faire passer, de la séquence pédagogique à la transdisciplinarité, fort commode pour prétendre que l'on étudiera là ce que l'on n'a plus le temps d’étudier ici.
- CelebornEsprit sacré
Collier de Barbe a écrit:Je combats par contre le conte de la chute du niveau qui se raconte souvent ici sans jamais se référer au contexte sociohistorique
Euh… le « conte de la chute du niveau » n'a pas besoin de remonter aux années 20. La massification de l'enseignement avait fini de s'opérer dans les années 60. On est en 2012 : on a donc près de 50 ans de recul, et un certain nombre de données que même l'institution ne parvient pas à planquer (sur les élèves qui ne savent pas lire correctement en sortie de CM2, sur l'introduction à doses de cheval de contrôles en cours de formation et d'épreuves diverses et variées dont le seul objectif est de faire monter le taux de réussite aux examens, sur la nécessité de faire des modules de rattrapage à l'entrée en université, sur la déshérence orthographique de nos chers élèves, et ce même chez les bourgeois, etc.). Ce n'est pas un « conte », la baisse du niveau : c'est un processus logique quand on voit les réformes qu'on a mises en places dans l'Éducation nationale.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- JPhMMDemi-dieu
Merci. Votre définition du citoyen équilibré est vraiment intéressante — sans doute du fait de son parfait équilibre, précisément.Nightcrawler1 a écrit:JPhMM a écrit:C'est quoi un citoyen équilibré ? Conséquemment, c'est quoi un citoyen déséquilibré ?Nightcrawler1 a écrit:Penser que les conditions d'enseignement actuelles dans le public (ou d'ailleurs dans de nombreux établissements privés) permettent de produire des citoyens équilibrés me semble malheureusement de plus en plus illusoire.
C'est cdb qui a mentionné le premier l'expression. Il serait intéressant qu'il la définisse.
Pour moi un citoyen équilibré est un citoyen capable de démasquer les rapports de force sociaux au sein d'une société, de résister à l'ingéniérie sociale étatique, de s'abstraire de l'idéologie des classes dominantes et d'être capable de sacrifier ses intérêts particuliers pour le bien commun.
Un citoyen déséquilibré est par conséquent un citoyen soumis aux manipulations de l'ingéniérie sociale et insuffisament structuré pour résister à titre individuel ou communautaire à la pression sociale et aux rapports de domination.
Celle du citoyen déséquilibré m'est inquiétante. Non pas la vôtre, mais toute tentative de définir une telle notion, toute tentative étatique évidemment.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Celeborn, merci pour ces précisions
Pour moi la massification s'achève avec l'arrivée de 80% d'une classe d'âge au bac et ça c'est pas les années 70 mais plutôt 90, non? Et ce processus s'est probablement fait avec une baisse nette des exigences c'est a peu près incontestable (en tout cas dans les matières basiques français et maths). Mais juger du niveau en valeur absolue, sans aucune référence (encore une fois) au contexte socio-historique me semble un peu vain.
Cela étant dit, je pense qu'aujourd'hui les alarmes sonnent en effet de partout et qu'un certain nombre d'expérimentations foireuses doivent être terminées et qu'on doit retourner aux fondamentaux.
Pour moi la massification s'achève avec l'arrivée de 80% d'une classe d'âge au bac et ça c'est pas les années 70 mais plutôt 90, non? Et ce processus s'est probablement fait avec une baisse nette des exigences c'est a peu près incontestable (en tout cas dans les matières basiques français et maths). Mais juger du niveau en valeur absolue, sans aucune référence (encore une fois) au contexte socio-historique me semble un peu vain.
Cela étant dit, je pense qu'aujourd'hui les alarmes sonnent en effet de partout et qu'un certain nombre d'expérimentations foireuses doivent être terminées et qu'on doit retourner aux fondamentaux.
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CdB
@AbbeCordillere
- Nightcrawler1Niveau 7
Vos oppositions sont de fausses oppositions qui négligent l'évolution globale qui fait que l'école diverge du bien commun car elle est elle-même la créature de l'Etat qui diverge du bien commun.
A titre individuel, la réponse peut-être communautaire (c'est la vision de Lasch par exemple) ou individuelle (c'est celle de Thoreau). Les deux ne s'opposent pas dans la mesure où elles notent toutes deux que les citoyens doivent s'opposer au nom de valeurs supérieures aux incursions illégitimes des gouvernants dans la sphère privée.
Je crois que la source de votre incompréhension vient que vous voyez l'école comme un outil de progrès alors qu'elle est un outil de contrôle social. C'est tout le problème de la citoyenneté dans un Etat très administré comme la France : elle ne fonctionne que dans la mesure où les citoyens ont une base politique capable de résister à l'Etat.
Quant à votre appel à comparer le niveau selon des logiques "socio-historiques", je serais curieux de voir ce que vous entendez par là. Les mutations de l'Etat, de la démocratie et du capitalisme ne sont-elles pas les premières de ces logiques à prendre en compte?
A titre individuel, la réponse peut-être communautaire (c'est la vision de Lasch par exemple) ou individuelle (c'est celle de Thoreau). Les deux ne s'opposent pas dans la mesure où elles notent toutes deux que les citoyens doivent s'opposer au nom de valeurs supérieures aux incursions illégitimes des gouvernants dans la sphère privée.
Je crois que la source de votre incompréhension vient que vous voyez l'école comme un outil de progrès alors qu'elle est un outil de contrôle social. C'est tout le problème de la citoyenneté dans un Etat très administré comme la France : elle ne fonctionne que dans la mesure où les citoyens ont une base politique capable de résister à l'Etat.
Quant à votre appel à comparer le niveau selon des logiques "socio-historiques", je serais curieux de voir ce que vous entendez par là. Les mutations de l'Etat, de la démocratie et du capitalisme ne sont-elles pas les premières de ces logiques à prendre en compte?
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