- kiwiGuide spirituel
Ronin a écrit:J'abonde avec DC et profecoles. Je passe mon temps à voir en bilan des gamins en difficulté au collège que l'Institution scolaire aimerait bien voir renvoyer du côté du trouble médical ( dys- machin, pathologie neurologique ou psychiatrique ) or 80 % des gamins que je reçois n'ont aucune pathologie. Ils ont de mauvais acquis scolaires pour les raisons déjà évoquées.
Et je suis bien d'accord avec toi, je l'ai écrit plusieurs fois, le coeur du système c'est le cycle 2. Tout le reste c'est pansement sur gangrène. La priorité des priorités c'est clairement le cycle 2. Qu'il s'agisse des méthodes, d'abord et avant tout, des effectifs, de l'intervention des rased, des programmes. Cycle2, Cycle2,Cycle2 et Cycle2.
Après c'est trop tard et on peut se masturber intellectuellement sur le nombre de gosses de pauvres en cpge, sur le niveau au bac, sur la culture générale etc. Tant que l'on aura pas compris cela on continuera à aller dans le mur et à planter des dizaines de milliers de gamins chaque année.
( Soit-dit en passant les -dys ça arrange bien l'Institution qui comme cela n'a pas à se remettre en cause puisque c'est médical...)
+1. Mais comme tout est fait à l'envers, on commence par réformer le lycée (fort mal d'ailleurs), plutôt que de s'attaquer à la base de notre système scolaire : l'école.
- V.MarchaisEmpereur
Voilà.
Cycle 1, cycle 2 ! Cycle 1, cycle 2 ! Cycle 1, cycle 2 ! Cycle 1, cycle 2 !
Quoique j'aime bien l'idée des lasers de l'espace. On devrait lancer ça sur twitter : je suis sûre qu'il y aurait des adeptes...
Cycle 1, cycle 2 ! Cycle 1, cycle 2 ! Cycle 1, cycle 2 ! Cycle 1, cycle 2 !
Quoique j'aime bien l'idée des lasers de l'espace. On devrait lancer ça sur twitter : je suis sûre qu'il y aurait des adeptes...
- Reine MargotDemi-dieu
concrètement on fait quoi pour que ça change? parce qu'avec le nouveau gouvernement et les IPR décrits (j'ai eu la chance qu'on ne m'embête jamais avec la grammaire, il est vrai que j'ai toujours travaillé en séquence, je ne voyais pas comment faire autrement pour répondre à l'obligation de lier grammaire et étude de textes, à part me compliquer la vie), c'est pas gagné.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- User5899Demi-dieu
C'est tellement vrai qu'il est incompréhensible de constater cette absence tout en présupposant la bonne foi des décideurs.V.Marchais a écrit:Oui, Iphigénie. Et nous en revenons toujours au même : on ne raisonne pas sans la langue. En d'autres termes, cette prétention à faire réfléchir avant même d'avoir appris à s'exprimer, fût-ce modestement, par la répétition et l'imitation, est une supercherie.
- V.MarchaisEmpereur
On milite sur le net.
On crée des ressources (manuels du GRIP, TDL, cours en ligne).
On (in)forme gentiment les collègues.
On adhère aux bons syndicats (il vous faut des noms ?).
On participe à des conférences publiques (tu veux venir me voir, Reine :lol: ?).
On manifeste.
On dit ce qu'on pense IPR bornés, sans se laisser intimider - on a passé l'âge.
On écrit à son député.
On écrit sur son blogue (Jesuisenretard, par exemple).
On écrit à Natacha Polony, à Luc Cédelle, à Médiapart...
On adhère à SLL, au GRIP, à l'APL, à tout ce qui peut fédérer.
On parle aux copains et aux pas-copains, avec patience et pédagogie.
On écrit des livres.
On participe aux consultations-à-la-con, même si c'est des consultations-à-la-con.
On interpelle les intellectuels qui partagent nos vues.
Et surtout on ne désespère pas. On n'abandonne pas l'EN aux Méchants.
On crée des ressources (manuels du GRIP, TDL, cours en ligne).
On (in)forme gentiment les collègues.
On adhère aux bons syndicats (il vous faut des noms ?).
On participe à des conférences publiques (tu veux venir me voir, Reine :lol: ?).
On manifeste.
On dit ce qu'on pense IPR bornés, sans se laisser intimider - on a passé l'âge.
On écrit à son député.
On écrit sur son blogue (Jesuisenretard, par exemple).
On écrit à Natacha Polony, à Luc Cédelle, à Médiapart...
On adhère à SLL, au GRIP, à l'APL, à tout ce qui peut fédérer.
On parle aux copains et aux pas-copains, avec patience et pédagogie.
On écrit des livres.
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On interpelle les intellectuels qui partagent nos vues.
Et surtout on ne désespère pas. On n'abandonne pas l'EN aux Méchants.
- V.MarchaisEmpereur
Cripure a écrit:C'est tellement vrai qu'il est incompréhensible de constater cette absence tout en présupposant la bonne foi des décideurs.V.Marchais a écrit:Oui, Iphigénie. Et nous en revenons toujours au même : on ne raisonne pas sans la langue. En d'autres termes, cette prétention à faire réfléchir avant même d'avoir appris à s'exprimer, fût-ce modestement, par la répétition et l'imitation, est une supercherie.
Je n'en suis pas si sûre, Cripure. Je crois que nos décideurs, dont les enfants fréquentent Hattemer, Louis-le-grand ou l'école Alsacienne, ne se rendent pas compte. Mon chef adjoint était plein de théories oiseuses sur l'enseignement du Français (bien sûr, il n'a jamais enseigné le Français). Un jour, il a fait lire des élèves à voix haute. Depuis, il est beaucoup moins sûr des bienfaits de la modhairnité.
- Reine MargotDemi-dieu
V.Marchais a écrit:On milite sur le net.
On crée des ressources (manuels du GRIP, TDL, cours en ligne).
On (in)forme gentiment les collègues.
On adhère aux bons syndicats (il vous faut des noms ?).
On participe à des conférences publiques (tu veux venir me voir, Reine :lol: ?).
On manifeste.
On dit ce qu'on pense aux IPR bornés, sans se laisser intimider - on a passé l'âge.
On écrit à son député.
On écrit sur son blogue (Jesuisenretard, par exemple).
On écrit à Natacha Polony, à Luc Cédelle, à Médiapart...
On adhère à SLL, au GRIP, à l'APL, à tout ce qui peut fédérer.
On parle aux copains et aux pas-copains, avec patience et pédagogie.
On écrit des livres.
On participe aux consultations-à-la-con, même si c'est des consultations-à-la-con.
On interpelle les intellectuels qui partagent nos vues.
Et surtout on ne désespère pas. On n'abandonne pas l'EN aux Méchants.
ça je ne peux plus :lol:
mais si j'ai des enfants un jour je me demande ce que je pourrai faire pour eux surtout....
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La famille Bélier
- RoninMonarque
Pareil mais moi j'ai envie de mettre des coups de fusils en plus. Par ailleurs je lis souvent ici que la droite c'est le mal et les méchants mais j'ai l'impression ( enfin, la conviction...) que ce sont les gens qui se sont le plus auto-proclamés défenseurs du peuple, pro-zep et toussa qui ont fait le plus de dégâts dont les premières victimes sont les gosses de milieux populaires.
Pour avoir bossé dans des écoles de centre-ville mais aussi de zep, ça m'a toujours rendu malade. On expérimente toujours sur les mêmes...mais bien sûr on prétend défendre le progrès pédagogique, changer la société et tout et tout...
Pour avoir bossé dans des écoles de centre-ville mais aussi de zep, ça m'a toujours rendu malade. On expérimente toujours sur les mêmes...mais bien sûr on prétend défendre le progrès pédagogique, changer la société et tout et tout...
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- Reine MargotDemi-dieu
V.Marchais a écrit:Cripure a écrit:C'est tellement vrai qu'il est incompréhensible de constater cette absence tout en présupposant la bonne foi des décideurs.V.Marchais a écrit:Oui, Iphigénie. Et nous en revenons toujours au même : on ne raisonne pas sans la langue. En d'autres termes, cette prétention à faire réfléchir avant même d'avoir appris à s'exprimer, fût-ce modestement, par la répétition et l'imitation, est une supercherie.
Je n'en suis pas si sûre, Cripure. Je crois que nos décideurs, dont les enfants fréquentent Hattemer, Louis-le-grand ou l'école Alsacienne, ne se rendent pas compte. Mon chef adjoint était plein de théories oiseuses sur l'enseignement du Français (bien sûr, il n'a jamais enseigné le Français). Un jour, il a fait lire des élèves à voix haute. Depuis, il est beaucoup moins sûr des bienfaits de la modhairnité.
s'ils mettent leurs enfants dans les bons bahuts c'est qu'ils doivent avoir une petite idée quand même de ce que devient le niveau général...
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La famille Bélier
- RoninMonarque
V.Marchais a écrit:Cripure a écrit:C'est tellement vrai qu'il est incompréhensible de constater cette absence tout en présupposant la bonne foi des décideurs.V.Marchais a écrit:Oui, Iphigénie. Et nous en revenons toujours au même : on ne raisonne pas sans la langue. En d'autres termes, cette prétention à faire réfléchir avant même d'avoir appris à s'exprimer, fût-ce modestement, par la répétition et l'imitation, est une supercherie.
Je n'en suis pas si sûre, Cripure. Je crois que nos décideurs, dont les enfants fréquentent Hattemer, Louis-le-grand ou l'école Alsacienne, ne se rendent pas compte. Mon chef adjoint était plein de théories oiseuses sur l'enseignement du Français (bien sûr, il n'a jamais enseigné le Français). Un jour, il a fait lire des élèves à voix haute. Depuis, il est beaucoup moins sûr des bienfaits de la modhairnité.
La question est : comment peut-il être chef ? au nom de quoi dit-il quelque chose sur l'enseignement du Français ?
Seuls les gens qui sont encore un minimum face aux élèves devraient pouvoir l'ouvrir, les autres qu'ils écrasent, ils ont déjà fait assez de dégâts.
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- zouzFidèle du forum
Reine Margot a écrit:concrètement on fait quoi pour que ça change?
- philannDoyen
je partage l'envie du coup de fusil!
Un exemple entre mille, même s'il date un peu.
Quand j'étais au lycée Marie Curie à Sceaux (en tant qu'élève) nous avons eu droit au "CDI de l'AN 2000" un CDI rénové, superbe, avec des ordis et une salle DVD mais surtout... PLEIN DE LIVRES!! Le tout inauguré par Pasqua et B. Chirac.
Autrement dit, un superbe CDI dans l'une des villes les plus riches du département le plus riche de la région la plus riche, où la quantité de livres à la maison doit être aussi l'une des plus denses de France.
Dans mon collège actuel, ECLAIR, d'une ville de banlieue grise du fin fond de l'Ac de Versailles...je n'ai pas assez de manuel et 2 voyages ont été annulés faute de budget...
Même si les deux expériences ne sont pas concomitantes elles sont symboliques et me mettent en rage!!
Un exemple entre mille, même s'il date un peu.
Quand j'étais au lycée Marie Curie à Sceaux (en tant qu'élève) nous avons eu droit au "CDI de l'AN 2000" un CDI rénové, superbe, avec des ordis et une salle DVD mais surtout... PLEIN DE LIVRES!! Le tout inauguré par Pasqua et B. Chirac.
Autrement dit, un superbe CDI dans l'une des villes les plus riches du département le plus riche de la région la plus riche, où la quantité de livres à la maison doit être aussi l'une des plus denses de France.
Dans mon collège actuel, ECLAIR, d'une ville de banlieue grise du fin fond de l'Ac de Versailles...je n'ai pas assez de manuel et 2 voyages ont été annulés faute de budget...
Même si les deux expériences ne sont pas concomitantes elles sont symboliques et me mettent en rage!!
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- IphigénieProphète
J'ajoute au bilan que l'on se focalise beaucoup, beaucoup trop, sur les spécificités soi-disant, des zones urbaines dites défavorisées, les banlieues et on lie les difficultés scolaires aux problèmes du manque de culture familiale voire de maîtrise du français.
Mais moi je travaille en France profonde, il n'y a pas une ombre d'enfants de l'immigration chez nous (enfin si, il y a quelques enfants des chirurgiens du centre hospitalier, mais bon, vraiment atypiques....), milieu rural, commerçant, cadres et pourtant ils ont les mêmes difficultés d'apprentissage: preuve qu'elles sont bien dans les méthodes et non dans les enfants ni même dans les histoires familiales.
Mais moi je travaille en France profonde, il n'y a pas une ombre d'enfants de l'immigration chez nous (enfin si, il y a quelques enfants des chirurgiens du centre hospitalier, mais bon, vraiment atypiques....), milieu rural, commerçant, cadres et pourtant ils ont les mêmes difficultés d'apprentissage: preuve qu'elles sont bien dans les méthodes et non dans les enfants ni même dans les histoires familiales.
- philannDoyen
iphigénie a écrit:J'ajoute au bilan que l'on se focalise beaucoup, beaucoup trop, sur les spécificités soi-disant, des zones urbaines dites défavorisées, les banlieues et on lie les difficultés scolaires aux problèmes du manque de culture familiale voire de maîtrise du français.
Mais moi je travaille en France profonde, il n'y a pas une ombre d'enfants de l'immigration chez nous (enfin si, il y a quelques enfants des chirurgiens du centre hospitalier, mais bon, vraiment atypiques....), milieu rural, commerçant, cadres et pourtant ils ont les mêmes difficultés d'apprentissage: preuve qu'elles sont bien dans les méthodes et non dans les enfants ni même dans les histoires familiales.
Tu n'as pas tort! La différence entre centres ville et banlieues défavorisées est frappantes parce que souvent la différence est très grande en peu de Km. Mais en fait, ce que tu dis à juste titre c'est qu'à part quelques zones très favorisées, c'est partout que l'entreprise de sape fait des ravages... :|
- Presse-puréeGrand sage
Sauf que les ruraux, on s'en occupe à peine. Et ce n'est pas la territorialisation qui va arranger les choses, au contraire.
Un exemple entre mille: au début de ma carrière, j'ai pu organiser pour tous mes latinistes une sortie au Louvre et au Musée d'Orsay. Le CG a aidé pour les bus.
J'ai voulu reconduire cette sortie: on m'a rétorqué que les ressources locales étaient suffisantes et que je ne devais pas avoir de réflexes bourgeois (je cite).
J'aime beaucoup le musée de l'agglomération régionale. Le service éducatif a été renouvelé il y a peu et ce sont des gens charmants. Mais soutenir que leur fond est comparable à Louvre/Orsay, c'est se foutre du monde.
Autre exemple: je suis à 12 km d'un merveilleux site archéologique gallo-romain, qui a le désavantage d'être de l'autre côté de la frontière administrative du département (et de la région). Le CG m'a refusé les bus plusieurs fois car je n'allais pas dans le département. On y trouve en effet deux sites gallo-romains assez intéressants aussi, mais situés à respectivement 80 et 110 km de mon étab... Heureusement, la communauté de communes est moins regardante et nous a fourni des bus gratuits. Edit: et j'ai eu des retours comme quoi je ne faisais pas bosser les gens du département.
Bref, le gros souci de la réforme qui s'annonce, encore davantage à mon sens que les méthodes, ce sera la main-mise encore plus importante des CG sur nos choix: obligation d'utiliser tel ou tel truc numérique parce que le CG l'a acheté (sans nous consulter), obligation d'organiser ses sorties dans la liste des prestataires imposés par le CG... L'intérêt du CG passera avant celui des gamins.
Un exemple entre mille: au début de ma carrière, j'ai pu organiser pour tous mes latinistes une sortie au Louvre et au Musée d'Orsay. Le CG a aidé pour les bus.
J'ai voulu reconduire cette sortie: on m'a rétorqué que les ressources locales étaient suffisantes et que je ne devais pas avoir de réflexes bourgeois (je cite).
J'aime beaucoup le musée de l'agglomération régionale. Le service éducatif a été renouvelé il y a peu et ce sont des gens charmants. Mais soutenir que leur fond est comparable à Louvre/Orsay, c'est se foutre du monde.
Autre exemple: je suis à 12 km d'un merveilleux site archéologique gallo-romain, qui a le désavantage d'être de l'autre côté de la frontière administrative du département (et de la région). Le CG m'a refusé les bus plusieurs fois car je n'allais pas dans le département. On y trouve en effet deux sites gallo-romains assez intéressants aussi, mais situés à respectivement 80 et 110 km de mon étab... Heureusement, la communauté de communes est moins regardante et nous a fourni des bus gratuits. Edit: et j'ai eu des retours comme quoi je ne faisais pas bosser les gens du département.
Bref, le gros souci de la réforme qui s'annonce, encore davantage à mon sens que les méthodes, ce sera la main-mise encore plus importante des CG sur nos choix: obligation d'utiliser tel ou tel truc numérique parce que le CG l'a acheté (sans nous consulter), obligation d'organiser ses sorties dans la liste des prestataires imposés par le CG... L'intérêt du CG passera avant celui des gamins.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- User5899Demi-dieu
Alors, organisons un rallye de la lecture à voix haute chaque annéeV.Marchais a écrit:Cripure a écrit:C'est tellement vrai qu'il est incompréhensible de constater cette absence tout en présupposant la bonne foi des décideurs.V.Marchais a écrit:Oui, Iphigénie. Et nous en revenons toujours au même : on ne raisonne pas sans la langue. En d'autres termes, cette prétention à faire réfléchir avant même d'avoir appris à s'exprimer, fût-ce modestement, par la répétition et l'imitation, est une supercherie.
Je n'en suis pas si sûre, Cripure. Je crois que nos décideurs, dont les enfants fréquentent Hattemer, Louis-le-grand ou l'école Alsacienne, ne se rendent pas compte. Mon chef adjoint était plein de théories oiseuses sur l'enseignement du Français (bien sûr, il n'a jamais enseigné le Français). Un jour, il a fait lire des élèves à voix haute. Depuis, il est beaucoup moins sûr des bienfaits de la modhairnité.
- IphigénieProphète
Je puis t'assurer qu'ici, ça sort à tout crin, qu'on a une dotation de TNI du tonnerre de Zeus et qu'il n'y a pas une semaine sans que la moitié des cours soient bouffés par une séance cinéma, une intervention tiers-mondiste, un avertissement climatique ou une conférence cuculturelle.Sauf que les ruraux, on s'en occupe à peine. Et ce n'est pas la territorialisation qui va arranger les choses, au contraire.
Un exemple entre mille: au début de ma carrière, j'ai pu organiser pour tous mes latinistes une sortie au Louvre et au Musée d'Orsay. Le CG a aidé pour les bus.
J'ai voulu reconduire cette sortie: on m'a rétorqué que les ressources locales étaient suffisantes et que je ne devais pas avoir de réflexes bourgeois (je cite).
Ben ça ne leur apprend pas à lire , étonnamment, encore moins à écrire.
- Presse-puréeGrand sage
Je ne condamne pas tant la profusion de sorties que le fait de ne pouvoir décider, dans les faits, de son contour exact, du fait des pressions intenses du CG.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- HermionyGuide spirituel
doublecasquette a écrit:
Comment voulez-vous avec tout cela qu'arrivés en Sixième, vos élèves comprennent que finalement le Français, la Littérature, l'Histoire sont autre chose que ces terrains de jeux où ce qu'on leur demande, c'est avant tout de s'exprimer comme ils savent déjà, d'écrire comme ils ont envie et qu'être critique, c'est adopter le "discours citoyen" dont on leur rebat les oreilles depuis le berceau en hurlant en cœur "ça pollue", "c'est mal", "c'est bien", "faut respecter" !
profecoles a écrit:
L'essentiel se joue au cycle 2. Déjà au cycle 3, les jeux commencent à être faits et je me sens impuissante face aux élèves qui anônent en lecture et qui écrivent en ne segmentant pas correctement les mots. Ce sont des compétences de cycle 2 que vue la lourdeur des programmes du CM1 , je ne peux pas me permettre de reprendre au risque de niveler par le bas.
Je pense que beaucoup de choses se jouent au cycle 2 (GS, CP et CE1) et que sur ce cycle fondamental (apprentissages fondamentaux) devrait se réaliser la refondation de l'école. Or, on va doit dans le mur avec la nouvelle réforme, qui réduit encore les horaires (23H et 1H périéducative a priori ), ne change rien aux programmes ni aux méthodes plébiscitées par les formateurs, les CP et les IEN ...et rajoute encore des savoirs "périphériques" au cycle 2 : LV enseignée dès le CP, morale laîque, qui vont encore gréver le temps consacré aux fondamentaux.
On pourra changer tout ce qu'on veut après (au collège, au lycée) y compris en ayant ajouté des maîtres surnuméraires dans quelques écoles, ça ne servira à rien si les enfants sortent du cycle 2 en ne sachant ni lire de façon fluide, ni écrire une phrase(une seule !) syntaxiquement correcte ni compter parce qu'ils n'ont pas compris le système de numération décimale.
Ronin a écrit:J'abonde avec DC et profecoles. Je passe mon temps à voir en bilan des gamins en difficulté au collège que l'Institution scolaire aimerait bien voir renvoyer du côté du trouble médical ( dys- machin, pathologie neurologique ou psychiatrique ) or 80 % des gamins que je reçois n'ont aucune pathologie. Ils ont de mauvais acquis scolaires pour les raisons déjà évoquées.
Et je suis bien d'accord avec toi, je l'ai écrit plusieurs fois, le coeur du système c'est le cycle 2. Tout le reste c'est pansement sur gangrène. La priorité des priorités c'est clairement le cycle 2. Qu'il s'agisse des méthodes, d'abord et avant tout, des effectifs, de l'intervention des rased, des programmes. Cycle2, Cycle2,Cycle2 et Cycle2.
Après c'est trop tard et on peut se masturber intellectuellement sur le nombre de gosses de pauvres en cpge, sur le niveau au bac, sur la culture générale etc. Tant que l'on aura pas compris cela on continuera à aller dans le mur et à planter des dizaines de milliers de gamins chaque année.
( Soit-dit en passant les -dys ça arrange bien l'Institution qui comme cela n'a pas à se remettre en cause puisque c'est médical...)
+1000 avec tout ça
Si on pouvait vous lire et vous écouter là-haut au lieu de passer le temps à appliquer des rustines et à vouloir réinventer l'eau chaude...
Je corrige des copies de 5e, j'ai failli pleurer de rage en lisant la copie d'un élève, qui n'a rien à faire en 5e, qui ne sait pas écrire UNE phrase correctement (avec majuscule + point + sens) et qui a fait, au bas mot, plus de 100 fautes en deux pages. Que puis-je faire en 4h / semaine dans une classe très hétérogène (mais c'est bien l'hétérogénéité, ça tire les plus faibles vers le haut, n'est-ce-pas ), en n'ayant pas les compétences d'un PE (parce qu'il ne sait pas lire, clairement) devant un tel désastre? J'en avais mal pour lui.
Je vois venir mon CDE d'ici : que comptez-vous faire Mme Hermiony pour l'aider à progresser?
- IphigénieProphète
Il y a longtemps, j'ai connu un CDE qui disait sur ce type d'élèves (alors minoritaires, il est vrai, ça a bien changé): "vous ne pouvez bien sûr pas dire aux parents: reprenez votre élan, pour celui-là c'est foutu...."
- RoninMonarque
Euh de la différenciation
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- HermionyGuide spirituel
Ronin a écrit:Euh de la différenciation
...Et dire que c'est la seule solution qu'on sait nous proposer...
- LefterisEsprit sacré
Tu n'en a qu'un ? Veinarde...Hermiony a écrit:
Je corrige des copies de 5e, j'ai failli pleurer de rage en lisant la copie d'un élève, qui n'a rien à faire en 5e, qui ne sait pas écrire UNE phrase correctement (avec majuscule + point + sens) et qui a fait, au bas mot, plus de 100 fautes en deux pages. Que puis-je faire en 4h / semaine dans une classe très hétérogène (mais c'est bien l'hétérogénéité, ça tire les plus faibles vers le haut, n'est-ce-pas ), en n'ayant pas les compétences d'un PE (parce qu'il ne sait pas lire, clairement) devant un tel désastre? J'en avais mal pour lui.
Je vois venir mon CDE d'ici : que comptez-vous faire Mme Hermiony pour l'aider à progresser?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RoninMonarque
Oui, note la pointe d'ironie, juste une pointe...
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- HermionyGuide spirituel
Lefteris a écrit:Tu n'en a qu'un ? Veinarde...Hermiony a écrit:
Je corrige des copies de 5e, j'ai failli pleurer de rage en lisant la copie d'un élève, qui n'a rien à faire en 5e, qui ne sait pas écrire UNE phrase correctement (avec majuscule + point + sens) et qui a fait, au bas mot, plus de 100 fautes en deux pages. Que puis-je faire en 4h / semaine dans une classe très hétérogène (mais c'est bien l'hétérogénéité, ça tire les plus faibles vers le haut, n'est-ce-pas ), en n'ayant pas les compétences d'un PE (parce qu'il ne sait pas lire, clairement) devant un tel désastre? J'en avais mal pour lui.
Je vois venir mon CDE d'ici : que comptez-vous faire Mme Hermiony pour l'aider à progresser?
Non, mais c'est le pire ! Je n'ai pas sa copie sous le nez, mais j'ai rarement vu / lu ça. Sa dernière phrase : "Alors, je vais tué pas."
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- User5899Demi-dieu
Ah, c'est pareil ici. Mon dieu, quelle débauche de moyens ! D'ailleurs, ça m'a bien décidé à voter à droite aux prochaines régionales/cantonales, y'en a vraiment marre de la gabegie socialiste. Des TNI si nombreux que certains collègues qui en voient leur salle affublée doivent réclamer leur démontage, parfois en menaçant d'y peindre dessus, des dotations d'ordinateurs qui feraient pâlir le FBI (on a franchi la barre des 550 PC au total dans la maison), des intervenants extérieurs pour les zadictions, l'ahèshèshèreuh, la sécurité routière, la contraception (et depuis qu'il y a ces interventions sur la contraception, on a des gamines enceintes :shock:), les bienfaits d'une alimentation équilibrée (avec une population à plus de 50% CSP défavorisées, c'est sympa de leur montrer des films sur des repas que les parents ne peuvent pas payer), etc. Du boboisme à chaque étage, une inefficacité exemplaire ("M'sieur, on a français jeudi, ou les trucs qui font chier ?" ), une horreur. Et c'est en lycée, je n'ose imaginer l'enfer en collège.iphigénie a écrit:Je puis t'assurer qu'ici, ça sort à tout crin, qu'on a une dotation de TNI du tonnerre de Zeus et qu'il n'y a pas une semaine sans que la moitié des cours soient bouffés par une séance cinéma, une intervention tiers-mondiste, un avertissement climatique ou une conférence cuculturelle.Sauf que les ruraux, on s'en occupe à peine. Et ce n'est pas la territorialisation qui va arranger les choses, au contraire.
Un exemple entre mille: au début de ma carrière, j'ai pu organiser pour tous mes latinistes une sortie au Louvre et au Musée d'Orsay. Le CG a aidé pour les bus.
J'ai voulu reconduire cette sortie: on m'a rétorqué que les ressources locales étaient suffisantes et que je ne devais pas avoir de réflexes bourgeois (je cite).
Ben ça ne leur apprend pas à lire , étonnamment, encore moins à écrire.
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