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doctor who
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Compte rendu de la célébration du 500e numéro... des Cahiers pédagogiques ! - Page 16 Empty Re: Compte rendu de la célébration du 500e numéro... des Cahiers pédagogiques !

par doctor who Ven 2 Nov 2012 - 16:24
Oui. ET il ne faut pas confondre bachotage et apprentissage de la leçon.
Le bachotage, c'est n'apprendre que ce qui est utile pour l'examen, et court-circuiter la transformation intérieure propre à l'acquisition de connaissance par des biais (annales, procédures automatisées, etc.)
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par doublecasquette Ven 2 Nov 2012 - 17:27
Isis39 a écrit:
doublecasquette a écrit:
doctor who a écrit:
doublecasquette a écrit:
Je parle de ce que je connais le mieux, c'est-à-dire la maternelle et le début de l'élémentaire.
Il me semble qu'on n'a jamais autant bachoté dans ces classes-là que depuis qu'on évalue par compétences.
Et tout ce qui n'avait pas trait directement aux compétences répertoriées dans le BOEN a peu à peu disparu jusqu'à n'y être plus pratiqué du tout. Il y a ainsi des classes où on ne dessine ni ne chante pas plus qu'on y danse ou qu'on n'y modèle, peint ou enfile des perles, comme ça, juste pour le plaisir. J'ai même entendu parler de CPC qui reprochaient aux PE de parler avec leurs élèves, de tout et de rien, tout simplement parce que le bénéfice indiscutable de ce type d'exercice n'était ni quantifiable, ni évaluable.

Mais il faut dire qu'avant, à l'époque des connaissances, on n'y évaluait tout simplement pas, du moins pas de façon formelle. Ceci explique peut-être cela ?

Au primaire peut-être, mais il faut bien dire que, dans le secondaire, le bachotage est lié surtout aux connaissances. Le côté "super quizz" dont parlait Guillaume.

Ma scolarité secondaire est lointaine mais j'avoue ne pas avoir souvenance de bachotage, surtout en français. Aucun "super quizz" entre 1967, date de mon entrée en 6°, et 1974, année où j'ai passé le bac. Même pas en histoire, géographie ou sciences naturelles...

Pourtant, en histoire-géo, comment pouvait-on ne pas bachoter ??? ça a été mon cas ! (bac en 88)

Je ne sais pas. L'histoire-géo était à l'oral de rattrapage, à l'époque. Je me rappelle avoir relu mon bouquin à voix haute, dans ma chambre, au début juillet. J'ai dû en effet seriner quelques dates, mais on ne nous en demandait que très peu en cours, j'ai donc pensé qu'on ne nous en demanderait pas plus à l'épreuve. Je crois qu'on avait eu assez de devoirs sur table dans l'année pour connaître le programme sans avoir à le bachoter.
Et puis, finalement, je n'ai pas passé l'oral de rattrapage...
Clint
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par Clint Mar 6 Nov 2012 - 1:09
doctor who a écrit:
Clint a écrit:
Marcassin a écrit:
holderfar a écrit:La leçon à tirer de tout ça, c'est qu'on gagnerait à rester modestes sur les résultats d'expérimentations à petite échelle.
Oui. Et qu'on gagnerait à expérimenter dans des conditions les plus proches possibles du monde des vivants. Avec des collèges de 800 élèves et sans procédure de recrutement par exemple.

D'ailleurs l'expérience a débuté il y a 10 ans, je crois. Puisque cela semble fonctionner, quelle est la raison pour laquelle ils ne sont pas passés à une échelle supérieure, disons 350-400 élèves ?.....

Sinon, on peut dauber sur ou douter de Clisthène, mais il est bon que des structures différentes existent.

Mais ce n'était pas histoire de dauber ou douter, ma question sur un changement d"échelle était sérieuse.
Si quelqu'un à la réponse..... heu
Hannibal
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par Hannibal Mar 6 Nov 2012 - 7:13
GuillaumeCaron a écrit:
C'est peut être là aussi que nos points de vue divergent (ou pas d'ailleurs je ne sais pas). On peut voir comme finalité de l'école un académisme avec des examens et une poursuite d'étude ou la voir comme un lieu d'éducation au sens large sans mettre de côté des domaines entiers.

Oui. Mais la 1re option me paraît plus raisonnable :
- parce que les profs eux-mêmes sont bien plus habilités à ce qui relève de l'académisme qu'à autre chose.
- parce qu'il y a d'autres endroits que l'école où apprendre ce qui n'entre pas dans son champ, et qu'à démultiplier les objectifs en courant après tous les lièvres à la fois, soit c'est le vain affolement, soit c'est l'efficace formatage des enfants - qui peut bien se faire à un degré ou à un autre dans le cadre de la vie privée, mais qui n'a pas à être institutionnalisé. Pour l'éducatif pur, il y a les scouts et ce genre de choses ; pour les savoirs académiques, il y a l'école.
- parce qu'en-dehors de l'académisme, qui a ses régles, ses critères et ses procédures propres, c'est de toutes façons l'arbitraire. Ce qu'il y a d'éducatif à l'école reste subordonné à des exigences académiques, et c'est très discutable de faire l'inverse, parce que l'académique est fixé, tandis que l'éducatif au sens large ne l'est pas, ni ne peut l'être.
- parce qu'enfin et complémentairement, l'école, c'est justement l'endroit où on se concentre sur certaines acquisitions, pour lesquelles elle est faite. Avant d'envisager d'y enseigner ci et ça en plus et de diluer les choses, on pourrait une seconde se rappeler pourquoi ce sont tels et tels savoirs qui ont été retenus - sauf erreur, parce qu'il y a des savoirs qui ouvrent davantage à l'universel et qui sont plus indispensables aux individus que d'autres, au point que la société reconnaît leur en devoir l'enseignement. Ce n'est pas la même violence qu'on fait aux gens en les privant de l'apprentissage de leur histoire ou de leur langue, et en les privant d'une formation à powerpoint ou à la pêche à la ligne.

Es tu au moins d'accord sur le fait que la réussite ou l'échec d'un établissement est vraiment compliqué à mesurer ?

Si c'était si compliqué, il n'y aurait pas des établissements que les familles aussi bien que les professeurs cherchent à fuir, ni d'autres que les uns et les autres apprécient.


Dernière édition par Hannibal le Mar 6 Nov 2012 - 10:51, édité 1 fois

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par Iphigénie Mar 6 Nov 2012 - 8:15
Hannibal +1

Je trouve qu'il y a derrière l'entreprise "pédagogique" une idée effrayante: celle que seule l'école peut "sauver" l'enfant malgré lui et malgré son entourage et qu'elle est la Fabrique de la société. La seule, totale et forcément vouée à la réussir. Que l'enseignant doit être au fond un manipulateur-démiurge: ce que l'enfant ne peut comprendre (car il arrive que l'on se heurte, dans la vie réelle, à un "mur")- et on part du principe qu'un enfant NE peut comprendre- on le lui fera "rentrer" autrement , plus concrètement, par astuce en somme. Et ce qui reste, on le fera réussir par le chiffrage (ou l'absence de chiffrage!) et la statistique comme jadis on faisait croire que trois égale un. Il y a quelque chose de "religieux" en fait dans cette conception, je trouve...
Mais je suis peut-être complètement à côté de la plaque: j'ai toujours eu la chance de travailler dans mon coin, en prenant ce qui me paraissait bien, en laissant le reste et sans avoir à me préoccuper des chapelles...comme, je le crois, une grande majorité de professeurs d'ailleurs.
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par Paratge Mar 6 Nov 2012 - 10:13
iphigénie a écrit:Hannibal +1

Je trouve qu'il y a derrière l'entreprise "pédagogique" une idée effrayante: celle que seule l'école peut "sauver" l'enfant malgré lui et malgré son entourage et qu'elle est la Fabrique de la société. La seule, totale et forcément vouée à la réussir. Que l'enseignant doit être au fond un manipulateur-démiurge: ce que l'enfant ne peut comprendre (car il arrive que l'on se heurte, dans la vie réelle, à un "mur")- et on part du principe qu'un enfant NE peut comprendre- on le lui fera "rentrer" autrement , plus concrètement, par astuce en somme. Et ce qui reste, on le fera réussir par le chiffrage (ou l'absence de chiffrage!) et la statistique comme jadis on faisait croire que trois égale un. Il y a quelque chose de "religieux" en fait dans cette conception, je trouve..

veneration

C'est la Foi qui guide ces réformateurs. C'est pour cela qu'ils ne démontrent jamais rien, qu'ils faut les croire sur parole et qu'ils ne peuvent admettre même une erreur évidente.
Ils font dans le "performatif", ils sont le chemin, la vérité, et la vie ! Very Happy Lire Henri Gunsberg. Wink

De là, leur amour des listes... Même de proscription. Very Happy
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par Gryphe Jeu 8 Nov 2012 - 13:06
Le discours de Vincent Peillon lors de cette journée est disponible ici :
http://www.cahiers-pedagogiques.com/spip.php?article8097
via @claudelelievre

Extraits (mais il faut tout lire ! Very Happy ) :
Pour moi, je le dis depuis le début, il n’y a jamais eu d’opposition entre la République et la pédagogie. Et je dois dire que les débats depuis 20 ou 30 ans ont beaucoup couté à l’école, entre ceux qui se revendiquaient de pédagogues et que certains qualifiaient de pédagogistes et d’autres qui se revendiquaient de la République ; on ne sait pas pourquoi ils en auraient eu l’exclusivité. Ces débats, je les ai bien connus et certains voudraient d’ailleurs constamment les réanimer. Ils sont faux intellectuellement, ils sont faux pédagogiquement, ils sont faux historiquement et je crois que pour ceux qui aiment l’école, qui la connaissent, qui savent même quelle était précisément la doctrine scolaire des premiers républicains, en tous cas de ceux qui ont établi la République dans la durée par l’école, il n’y avait aucune opposition entre des pédagogies dont Jules Ferry disait lui-même qu’elle étaient des pédagogies libérales, des pédagogies de l’action, des pédagogies de l’initiative, des pédagogies issues d’un mouvement qui laissait à l’enfant le temps d’apprendre et respectait ses rythmes et la figure même de la République. C’est une illusion rétrospective qui a voulu nous présenter une République d’ailleurs très austère, très agressive, très négative comme étant une République réduisant les apprentissages à un simple « lire écrire compter » et de façon beaucoup trop mécanique. Si vous allez lire les textes de ceux qui ont fait le mouvement républicain précisément, que ce soit le Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson, que ce soit les textes de James Guillaume ou Pestalozzi, que ce soit les textes de Jules Ferry lui-même, vous lirez exactement l’inverse de ce que certains ont pu revendiquer dans la doctrine républicaine. Et je crois que, au contraire, c’était déjà une vieille affaire, c’est parce que nous allons être capable d’accorder à la pédagogie, à l’éducation, à l’instruction, son libre développement que nous serons capable d’instituer en chaque élève, mais aussi collectivement, la République dans les valeurs qui sont les siennes. Ce débat est donc, je crois, derrière nous, certains peut-être voudraient dans le temps de la préparation de la loi, le réanimer ; je ne l’ai jamais accepté et je ne l’accepterai jamais et donc nous avancerons dans l’idée que ces oppositions stériles sont désormais derrière nous.

[et sur le même thème, dans la conclusion :]
j’ai besoin de loyauté, non pas à l’égard d’un ministre, non pas à l’égard d’un gouvernement, mais à l’égard de convictions qui sont anciennes dans la fidélité à ceux, vous les avez évoqués, qui vous ont précédé et qui comme nous pensaient que l’on ne peut pas séparer la République et la pédagogie


Deuxièmement, et c’est une chose fondamentale, la formation professionnelle a une entrée pédagogique. Notre souci constant doit être non pas des questions de structure, non pas des questions matérielles, non pas des questions d’organisation, non pas des questions budgétaires – tout cela existe, mais doit être commandé d’abord par l’intérêt de l’élève et la capacité qui est la nôtre à lui permettre d’apprendre, à lui permette de s’émanciper, à lui permettre de construire son autonomie, à lui permettre aussi évidemment de s’insérer professionnellement.
Sur le premier point je suis un peu partagée : des différences entre plusieurs conceptions de l'éducation existent, c'est un fait, même si cela repose parfois sur des incompréhensions ou des incommunicabilités dont l'origine m'échappe parfois (je ne demande qu'à apprendre ceci dit). Mais il est vrai aussi que si l'on ne trouve pas quelques points de convergence, on ne réussira pas à avancer.

Sur le deuxième point, je trouve, si je peux me permettre, que V. Peillon touche à quelque chose de très juste, et c'est aussi pour cela que je suis résolument pour une formation à la pédagogie et un rôle pédagogique reconnu... pour les CDE.
Vouloir écarter les chefs d'établissement de la pédagogie, comme je le lis parfois, et j'en comprends tellement bien les raisons, hélas, c'est la meilleure manière d'avoir des personnels de direction technocrates, qui se préoccupent de flux d'élèves uniquement (et c'est important aussi) sans se soucier de ce qu'ils apprennent réellement.
Alors bien sûr, on ne va pas s'immiscer comme ça dans la salle de classe d'un collègue pour lui dire comment faire ses cours, ce serait un sérieux contre-sens, mais être formé à toutes ces questions de pédagogie, être capable d'argumenter et d'avoir un avis sur telle ou telle question de pédagogie, là oui, c'est primordial.

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par Celeborn Jeu 8 Nov 2012 - 13:14
Gryphe a écrit:L mais être formé à toutes ces questions de pédagogie, être capable d'argumenter et d'avoir un avis sur telle ou telle question de pédagogie, là oui, c'est primordial.

Se pose alors la question : que signifie « être formé à une question de pédagogie » ? Qu'est-ce même qu'une « question de pédagogie » ?

Et c'est pas facile de répondre, je crois…

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par Igniatius Jeu 8 Nov 2012 - 13:15
Tu prends le pb a l'envers a mon avis : les cde sont de plus en plus technocrates car formés en ce sens par les rectorats (gestion des rh, des emmerdeurs, etc.) et ils n'utilisent l'argument pédagogique que comme un argument d'autorité (mon ex-cde, au moindre conflit : "je suis le 1er pédagogue de l'établissement" après 25 ans de missions de direction...).

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par Igniatius Jeu 8 Nov 2012 - 13:15
Je répondais a Gryphe.

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par Gryphe Jeu 8 Nov 2012 - 13:19
Celeborn a écrit:que signifie « être formé à une question de pédagogie » ? Qu'est-ce même qu'une « question de pédagogie » ?
Et c'est pas facile de répondre, je crois…
On est bien d'accord...
Peut-être que c'est comme pour la formation demandée pour les professeurs : que tout ne soit pas à pensée sens unique et qu'une diversité de courants ou d'idées soient possibles. Déjà comme ça, on ferait quelques progrès. Very Happy

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par Mareuil Jeu 8 Nov 2012 - 15:03
Gryphe a écrit:Le discours de Vincent Peillon lors de cette journée est disponible ici :
http://www.cahiers-pedagogiques.com/spip.php?article8097
via @claudelelievre

Extraits (mais il faut tout lire ! Very Happy ) :
Pour moi, je le dis depuis le début, il n’y a jamais eu d’opposition entre la République et la pédagogie. Et je dois dire que les débats depuis 20 ou 30 ans ont beaucoup couté à l’école, entre ceux qui se revendiquaient de pédagogues et que certains qualifiaient de pédagogistes et d’autres qui se revendiquaient de la République ; on ne sait pas pourquoi ils en auraient eu l’exclusivité. Ces débats, je les ai bien connus et certains voudraient d’ailleurs constamment les réanimer. Ils sont faux intellectuellement, ils sont faux pédagogiquement, ils sont faux historiquement et je crois que pour ceux qui aiment l’école, qui la connaissent, qui savent même quelle était précisément la doctrine scolaire des premiers républicains, en tous cas de ceux qui ont établi la République dans la durée par l’école, il n’y avait aucune opposition entre des pédagogies dont Jules Ferry disait lui-même qu’elle étaient des pédagogies libérales, des pédagogies de l’action, des pédagogies de l’initiative, des pédagogies issues d’un mouvement qui laissait à l’enfant le temps d’apprendre et respectait ses rythmes et la figure même de la République. C’est une illusion rétrospective qui a voulu nous présenter une République d’ailleurs très austère, très agressive, très négative comme étant une République réduisant les apprentissages à un simple « lire écrire compter » et de façon beaucoup trop mécanique. Si vous allez lire les textes de ceux qui ont fait le mouvement républicain précisément, que ce soit le Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson, que ce soit les textes de James Guillaume ou Pestalozzi, que ce soit les textes de Jules Ferry lui-même, vous lirez exactement l’inverse de ce que certains ont pu revendiquer dans la doctrine républicaine. Et je crois que, au contraire, c’était déjà une vieille affaire, c’est parce que nous allons être capable d’accorder à la pédagogie, à l’éducation, à l’instruction, son libre développement que nous serons capable d’instituer en chaque élève, mais aussi collectivement, la République dans les valeurs qui sont les siennes. Ce débat est donc, je crois, derrière nous, certains peut-être voudraient dans le temps de la préparation de la loi, le réanimer ; je ne l’ai jamais accepté et je ne l’accepterai jamais et donc nous avancerons dans l’idée que ces oppositions stériles sont désormais derrière nous.

[et sur le même thème, dans la conclusion :]
j’ai besoin de loyauté, non pas à l’égard d’un ministre, non pas à l’égard d’un gouvernement, mais à l’égard de convictions qui sont anciennes dans la fidélité à ceux, vous les avez évoqués, qui vous ont précédé et qui comme nous pensaient que l’on ne peut pas séparer la République et la pédagogie


Deuxièmement, et c’est une chose fondamentale, la formation professionnelle a une entrée pédagogique. Notre souci constant doit être non pas des questions de structure, non pas des questions matérielles, non pas des questions d’organisation, non pas des questions budgétaires – tout cela existe, mais doit être commandé d’abord par l’intérêt de l’élève et la capacité qui est la nôtre à lui permettre d’apprendre, à lui permette de s’émanciper, à lui permettre de construire son autonomie, à lui permettre aussi évidemment de s’insérer professionnellement.
Sur le premier point je suis un peu partagée : des différences entre plusieurs conceptions de l'éducation existent, c'est un fait, même si cela repose parfois sur des incompréhensions ou des incommunicabilités dont l'origine m'échappe parfois (je ne demande qu'à apprendre ceci dit). Mais il est vrai aussi que si l'on ne trouve pas quelques points de convergence, on ne réussira pas à avancer.

Sur le deuxième point, je trouve, si je peux me permettre, que V. Peillon touche à quelque chose de très juste, et c'est aussi pour cela que je suis résolument pour une formation à la pédagogie et un rôle pédagogique reconnu... pour les CDE.
Vouloir écarter les chefs d'établissement de la pédagogie, comme je le lis parfois, et j'en comprends tellement bien les raisons, hélas, c'est la meilleure manière d'avoir des personnels de direction technocrates, qui se préoccupent de flux d'élèves uniquement (et c'est important aussi) sans se soucier de ce qu'ils apprennent réellement.
Alors bien sûr, on ne va pas s'immiscer comme ça dans la salle de classe d'un collègue pour lui dire comment faire ses cours, ce serait un sérieux contre-sens, mais être formé à toutes ces questions de pédagogie, être capable d'argumenter et d'avoir un avis sur telle ou telle question de pédagogie, là oui, c'est primordial.

Bonjour,
Vous écrivez : "Sur le deuxième point, je trouve, si je peux me permettre, que V. Peillon touche à quelque chose de très juste, et c'est aussi pour cela que je suis résolument pour une formation à la pédagogie et un rôle pédagogique reconnu... pour les CDE.
Vouloir écarter les chefs d'établissement de la pédagogie, comme je le lis parfois, et j'en comprends tellement bien les raisons, hélas, c'est la meilleure manière d'avoir des personnels de direction technocrates, qui se préoccupent de flux d'élèves uniquement (et c'est important aussi) sans se soucier de ce qu'ils apprennent réellement."

Mais c'est très simple à faire de rapprocher les CDE de la pédagogie ; il faut revenir à l'ancien statut des CDE dans lequel ceux-ci restaient des professeurs susceptibles en permanence de reprendre leur fonction disciplinaire. C'est ce qu'a fait ma compagne, plus jeune CDE de France en 1975, et qui, après deux années de direction, a repris un poste de professeur de philosophie. À l'époque, c'était possible, aujourd'hui cela ne l'est plus. Devinez pourquoi.
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par Invité Jeu 8 Nov 2012 - 15:09
Je crois que Peillon a fait une proposition récemment, dans le but de rendre ces retours possibles pour les CDE et IPR. Je trouve que c'est une bonne chose...
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par Mareuil Jeu 8 Nov 2012 - 15:15
holderfar a écrit:Je crois que Peillon a fait une proposition récemment, dans le but de rendre ces retours possibles pour les CDE et IPR. Je trouve que c'est une bonne chose...
Vous êtes sûr ? Parce que cela demande une modification statutaire, et implique la fermeture de l'ESEN. Par conséquent de se mettre à dos pas mal de syndicats et parasites divers.
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par Celeborn Jeu 8 Nov 2012 - 15:22
Mareuil a écrit:
holderfar a écrit:Je crois que Peillon a fait une proposition récemment, dans le but de rendre ces retours possibles pour les CDE et IPR. Je trouve que c'est une bonne chose...
Vous êtes sûr ?

C'est effectivement exact.

Ça ne veut pas dire que ça va se faire, pour autant Wink

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par Mareuil Jeu 8 Nov 2012 - 23:49
Celeborn a écrit:
Mareuil a écrit:
holderfar a écrit:Je crois que Peillon a fait une proposition récemment, dans le but de rendre ces retours possibles pour les CDE et IPR. Je trouve que c'est une bonne chose...
Vous êtes sûr ?

C'est effectivement exact.

Ça ne veut pas dire que ça va se faire, pour autant Wink
Cela ne se fera pas. Peillon amuse la galerie.
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Demi-dieu

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par User5899 Ven 9 Nov 2012 - 0:10
Gryphe a écrit:je suis résolument pour une formation à la pédagogie et un rôle pédagogique reconnu... pour les CDE.
Vouloir écarter les chefs d'établissement de la pédagogie, comme je le lis parfois, et j'en comprends tellement bien les raisons, hélas, c'est la meilleure manière d'avoir des personnels de direction technocrates, qui se préoccupent de flux d'élèves uniquement (et c'est important aussi) sans se soucier de ce qu'ils apprennent réellement.
Alors bien sûr, on ne va pas s'immiscer comme ça dans la salle de classe d'un collègue pour lui dire comment faire ses cours, ce serait un sérieux contre-sens, mais être formé à toutes ces questions de pédagogie, être capable d'argumenter et d'avoir un avis sur telle ou telle question de pédagogie, là oui, c'est primordial.
Je ne pense pas qu'une formation pédagogique pour les CdE soit dangereuse en soi, je comprends bien vos arguments. Je m'interroge seulement sur plusieurs points.
1) Qu'est-ce qu'une formation pédagogique non adossée à une discipline ?
2) Les CdE anciens profs n'ont-ils pas déjà une formation adossée à une discipline, et donc une formation pédagogique ?
3) Ce que vous défendez ne risque-t-il pas de pousser le ministère à encourager des candidatures CdE extérieures à l'enseignement ? Déjà, les CdE ex-CPE, ce n'est guère brillant, aux différents échos que j'en ai...
4) Le CdE technocrate n'est-il pas créé par les directives auxquelles il est constamment soumis ?
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User5899
Demi-dieu

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par User5899 Ven 9 Nov 2012 - 0:12
Celeborn a écrit:
Mareuil a écrit:
holderfar a écrit:Je crois que Peillon a fait une proposition récemment, dans le but de rendre ces retours possibles pour les CDE et IPR. Je trouve que c'est une bonne chose...
Vous êtes sûr ?

C'est effectivement exact.

Ça ne veut pas dire que ça va se faire, pour autant Wink
Certes. Car ce serait une mesure intelligente...
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archeboc
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par archeboc Ven 9 Nov 2012 - 0:57

De la même façon qu'un officier alterne des postes en corps de troupe avec des postes administratifs, les IPR et les CDE devraient régulièrement retourner devant les élèves, en face à face pédagogique.
Aevin
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par Aevin Ven 9 Nov 2012 - 4:35
Les CdE pourraient garder une classe en responsabilité. Comme ça ils auraient ce rappelle au quotidien.

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par Paratge Ven 9 Nov 2012 - 12:48
Aevin a écrit:Les CdE pourraient garder une classe en responsabilité. Comme ça ils auraient ce rappelle au quotidien.

Ils auraient une raison de nous appeler "collègues" !
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par Mareuil Ven 9 Nov 2012 - 14:59
Paratge a écrit:
Aevin a écrit:Les CdE pourraient garder une classe en responsabilité. Comme ça ils auraient ce rappelle au quotidien.

Ils auraient une raison de nous appeler "collègues" !
J'ai eu -c'était il y a longtemps- deux chefs d'établissement qui tenaient la route ; monsieur Colmar, au lycée de la ZUP d'Argenteuil ( là où Sarko a fait le guignol plus tard), mademoiselle Rohan, au lycée d'Ermont. Leur soutien aux professeurs étaient sans faille. Après, j'ai eu affaire à des falots professionnalisés.
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par Invité Ven 9 Nov 2012 - 15:10
Aevin a écrit:Les CdE pourraient garder une classe en responsabilité. Comme ça ils auraient ce rappelle au quotidien.
On pourrait faire la même chose avec les IPR. Ca aiderait aussi.
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par LJeanjeau Ven 9 Nov 2012 - 23:12
Que les chefs d'établissement conservent une classe en responsabilité ... il y a beaucoup de pays en Europe où c'est comme ça. Le problème en France c'est que la grande majorité des enseignants ne conçoit pas de rôle pédagogique au CE (confondant sans doute pédagogie et didactique).

Quand à la simple idée que des IPR auraient besoin de se frotter à la pédagogie ... c'est euh, comment dire ? Assez baroque, comme conception du métier d'IPR Rolling Eyes
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par InvitéO Ven 9 Nov 2012 - 23:16
LJeanjeau a écrit:Que les chefs d'établissement conservent une classe en responsabilité ... il y a beaucoup de pays en Europe où c'est comme ça. Le problème en France c'est que la grande majorité des enseignants ne conçoit pas de rôle pédagogique au CE (confondant sans doute pédagogie et didactique).

Quand à la simple idée que des IPR auraient besoin de se frotter à la pédagogie ... c'est euh, comment dire ? Assez baroque, comme conception du métier d'IPR Rolling Eyes

Comprends pas pourquoi. Cela les aiderait à rester dans la réalité et à comprendre exactement à quoi nous sommes confrontés. Rolling Eyes vous même.
LJeanjeau
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par LJeanjeau Ven 9 Nov 2012 - 23:21
Justinien a écrit:
LJeanjeau a écrit:Que les chefs d'établissement conservent une classe en responsabilité ... il y a beaucoup de pays en Europe où c'est comme ça. Le problème en France c'est que la grande majorité des enseignants ne conçoit pas de rôle pédagogique au CE (confondant sans doute pédagogie et didactique).

Quand à la simple idée que des IPR auraient besoin de se frotter à la pédagogie ... c'est euh, comment dire ? Assez baroque, comme conception du métier d'IPR Rolling Eyes

Comprends pas pourquoi. Cela les aiderait à rester dans la réalité et à comprendre exactement à quoi nous sommes confrontés. Rolling Eyes vous même.

je dis "curieuse conception du métier" car l'IPR a en général été enseignant avant ... ce qui fait que même s'il ne pratique plus la classe, il sait ce qu'il en est du métier d'enseignant et de la pédagogie (cette dernière étant tout de même la raison d'être du métier). L'enseignant, lui, n'ayant jamais été IPR, ne sait pas ce que c'est que la réalité de ce métier. Et parfois, on lit de-ci de-là des choses étonnantes, voilà (il en va d'ailleurs de même du métier de personnel de direction).
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