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leskhal
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par leskhal Lun 7 Mar - 16:46
Oui. Les contraintes et les compromissions pèsent beaucoup trop lourd dans la balance au bout de quelques années.
zouig
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par zouig Sam 26 Mar - 8:48
Pour transmettre il faut être sincérement bienveillant avec ses élèves.
En mode automatique/forcé/alimentaire/fait chier je n'envisage pas ce métier, il faut y prendre du plaisir, au moins de temps en temps sinon c'est invivable.
Quand au reste, l'administration (paperasserie), les réunions inutiles, projets multiples à la con, fayotage avec la hierarchie de la part de certains, pédagogisme idéologiste non lié à la réalité du terrain, ça me pèse.
Je pensais avant que si je gagnais au loto je laisserais tout tomber du jour au lendemain, mais je me rends de plus en plus compte, au bout de 18 ans, que j'aime enseigner, même si parfois j'en ai ras le bol et que je subis des phases de démotivation, comme tout le monde.
L'enseignement n'était pas une vocation pour moi.
En plus je suis trop attaché à beaucoup de mes collègues, ça aide.
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Invité Sam 26 Mar - 9:11
Me concernant, je prends ce boulot comme un job alimentaire. Etant donné que je n'ai pas fait des études commerciales ou scientifiques, il était assez peu probable que je trouve ma place dans une entreprise (même si j'ai quand même travaillé en entreprise et dans la culture avant de passer le concours).
Dans la culture, les CDI sont inexistants et les gens passent le plus clair de leur temps à enchaîner des CDD de courte durée payés le smic à trente ans passés.
Je me refuse d'être à la merci des entreprises en leur quémandant des miettes du gâteau. C'est pourquoi je me suis tournée vers l'enseignement.

Je pense aussi que lorsque un prof prend son métier trop à coeur, il finit par prendre du temesta ou du prozac. Je fais mon taf mais pas plus. Je ne m'absente pas, j'arrive pile à l'heure, je fais mon cours, j'aide ceux qui veulent être aidés, et basta. Je rentre chez moi et je fais autre chose. J'ai même envie d'avoir un boulot en free lance plus tard.
dita
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par dita Sam 26 Mar - 9:20
Bien sûr qu'on est obligé de considérer le métier comme étant alimentaire.
Il faut bien mettre de la nourriture dans les assiettes, non ?
Donc, si on a les moyens d'être rentier, on peut considérer le métier comme étant autre chose qu'alimentaire. Sinon, à moins d'être un doux rêveur, oui, ce métier est alimentaire, étant donné qu'on est obligés de manger.
Tout le reste, c'est ce que l'homme se dit pour oublier qu'il est un animal. C'est de l'emballage. Le chien peut aimer sa chaîne. Tant mieux pour lui, le pauvre !
Poppy
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Poppy Sam 26 Mar - 9:21
Pour moi la réponse est non . J'aime enseigner, j'adore ma discipline mais surtout j'aime les lycéens ( je suis aussi passée par le collège mais heureusement j'ai eu ma mut' car ce n'était clairement pas une tranche d'âge faite pour moi!). Ce métier permet d'exprimer une certaine créativité, il n'y a pas d'obligation de résultat ( j'ai aussi travaillé dans le commerce et bonjour la pression !) et les ados, même s'ils peuvent se montrer très pénibles parfois sont tout de même du côté de la vie et ils me font souvent rire ! Maintenant, je reconnais que j'ai la chance de travailler dans un établissement facile .
Laverdure
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Laverdure Sam 26 Mar - 10:50
Poppy a écrit:Pour moi la réponse est non . J'aime enseigner, j'adore ma discipline mais surtout j'aime les lycéens ( je suis aussi passée par le collège mais heureusement j'ai eu ma mut' car ce n'était clairement pas une tranche d'âge faite pour moi!). Ce métier permet d'exprimer une certaine créativité, il n'y a pas d'obligation de résultat ( j'ai aussi travaillé dans le commerce et bonjour la pression !) et les ados, même s'ils peuvent se montrer très pénibles parfois sont tout de même du côté de la vie et ils me font souvent rire ! Maintenant, je reconnais que j'ai la chance de travailler dans un établissement facile .

Je me retrouve tout à fait dans ton propos. Je ne me suis jamais vraiment vu autrement que prof (même si j'ai eu ma période militaire Razz ...). Il m'arrive souvent de me dire, alors que je suis en train de faire cours, que je suis à ma place. Personnellement j'aurais du mal à travailler si je considérais ce boulot comme alimentaire : je ne supporte les em...nnuis éventuels que parce que je sais que, une partie de mes journées, je suis seul et plutôt heureux devant une classe. Maintenant je comprends volontiers que les conditions de travail puissent affecter largement notre vocation : je n'aurais sans doute pas le même discours si j'avais des conditions de travail réellement et continuellement difficiles.
Dans mon LPO plutôt rural et csp-, j'ai des déceptions et des raisons de râler, mais aussi l'impression de réussir des choses ou de contribuer à leur réussite : je me souviens par exemple de cette élève dyslexique (au moins) qui, en Tle, avait commencé très bas et qui a eu le bac mention AB (évidemment pas uniquement grâce à moi) ou de cette autre élève qui, au milieu du traitement collectif d'un sujet de dissertation, comprend soudain le sens du mot "problématique" et l'applique parfaitement au cas d'alors.

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lucil
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par lucil Sam 26 Mar - 11:13
novabulma a écrit:Me concernant, je prends ce boulot comme un job alimentaire. Etant donné que je n'ai pas fait des études commerciales ou scientifiques, il était assez peu probable que je trouve ma place dans une entreprise (même si j'ai quand même travaillé en entreprise et dans la culture avant de passer le concours).
Dans la culture, les CDI sont inexistants et les gens passent le plus clair de leur temps à enchaîner des CDD de courte durée payés le smic à trente ans passés.
Je me refuse d'être à la merci des entreprises en leur quémandant des miettes du gâteau. C'est pourquoi je me suis tournée vers l'enseignement.

Je pense aussi que lorsque un prof prend son métier trop à coeur, il finit par prendre du temesta ou du prozac. Je fais mon taf mais pas plus. Je ne m'absente pas, j'arrive pile à l'heure, je fais mon cours, j'aide ceux qui veulent être aidés, et basta. Je rentre chez moi et je fais autre chose. J'ai même envie d'avoir un boulot en free lance plus tard.

J'ai exactement la même position que celle-ci: Moi même issu du monde de la culture artistique, c'était pour moi la seule issue pour m'en sortir. Ce n'est aucunement par conviction que je fais ce travail que je trouve, plutôt ennuyeux d'une manière globale. Je trouve quelques instants d'échanges sympathiques avec les élèves, c'est ce qui me fait tenir. Je fais mon travail de manière satisfaisante mais sans faire de zèle; j'estime que le retour n'est pas suffisant pour se "donner à fond la caisse"; donc, je suis les textes officiels et basta. Je m'organise aussi de sorte à ne pas envenimer ma vie d'une charge trop lourde de travail chez moi.

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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Invité Sam 26 Mar - 13:34
lucil a écrit: j'estime que le retour n'est pas suffisant pour se "donner à fond la caisse"; donc, je suis les textes officiels et basta. Je m'organise aussi de sorte à ne pas envenimer ma vie d'une charge trop lourde de travail chez moi.

Je suis également d'accord Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 2252222100

Ton avatar c'est le logo du groupe Bauhaus ?
J'adore ce groupe coeurs
Ah non, c'est le mouvement artistique (je suis obnubilée par le groupe de Peter Murphy)


Dernière édition par novabulma le Sam 26 Mar - 14:21, édité 1 fois
Olympias
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Olympias Sam 26 Mar - 13:42
J'ai quelques collègues pour lesquels c'est purement alimentaire. Et il y en a pour lesquels ça l'est devenu, après des années de déception et de dégradation de leur métier.
Laverdure
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Laverdure Sam 26 Mar - 13:51
lucil a écrit:J'ai exactement la même position que celle-ci: Moi même issu du monde de la culture artistique, c'était pour moi la seule issue pour m'en sortir. Ce n'est aucunement par conviction que je fais ce travail que je trouve, plutôt ennuyeux d'une manière globale. Je trouve quelques instants d'échanges sympathiques avec les élèves, c'est ce qui me fait tenir. Je fais mon travail de manière satisfaisante mais sans faire de zèle; j'estime que le retour n'est pas suffisant pour se "donner à fond la caisse"; donc, je suis les textes officiels et basta. Je m'organise aussi de sorte à ne pas envenimer ma vie d'une charge trop lourde de travail chez moi.

Ça dépend de ce que tu entends par là : si c'est s'investir dans des projets de type voyage, défi lecture, galerie d'arts en milieu scolaire, échange internationaux etc., on est d'accord. Je suis bien dans une classe, avec des élèves en face de moins et bien moins à l'aise quand il s'agit de les sortir (déjà que le forum des métiers dans la grande ville chaque année me gonfle...). Dans mon lycée, une collègue d'arts plastiques est en charge de la galerie et quand je vois la masse de travail que ça représente pour la reconnaissance qu'elle reçoit, je ne peux qu'être d'accord avec toi.
Sinon, cette année, un élève plutôt en grande difficulté mais très volontaire m'a fait la remarque qu'il trouvait que j'en faisais beaucoup pour eux : ce "beaucoup" correspond aux polys de cours que je leur donne à chaque chapitre (sur lequel se trouvent les documents du cours et les références de ceux du manuel que j'utilise) et au diaporama du chapitre. Ça n'a rien d'extraordinaire, beaucoup de collègues font exactement la même chose mais pourtant, cette petite remarque m'a fait du bien et ce type de "retour" m'encourage à continuer et me convainc que je ne me suis pas trompé.

EDIT :
Olympias a écrit:J'ai quelques collègues pour lesquels c'est purement alimentaire. Et il y en a pour lesquels ça l'est devenu, après des années de déception et de dégradation de leur métier.
J'imagine aisément que si j'avais un peu plus de 5 années d'expérience et de mauvaises expériences, je pourrais me retrouver dans ce cas.

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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par lucil Sam 26 Mar - 15:27
novabulma a écrit:
lucil a écrit: j'estime que le retour n'est pas suffisant pour se "donner à fond la caisse"; donc, je suis les textes officiels et basta. Je m'organise aussi de sorte à ne pas envenimer ma vie d'une charge trop lourde de travail chez moi.

Je suis également d'accord Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 2252222100

Ton avatar c'est le logo du groupe Bauhaus ?
J'adore ce groupe coeurs
Ah non, c'est le mouvement artistique (je suis obnubilée par le groupe de Peter Murphy)

C'est le groupe Bauhaus, mais oui!!! ah! toute mon adolescence... Bon, je suis toujours un peu "bad cave" dans mes choix musicaux. Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 2252222100

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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par lucil Sam 26 Mar - 15:29
Laverdure a écrit:
lucil a écrit:J'ai exactement la même position que celle-ci: Moi même issu du monde de la culture artistique, c'était pour moi la seule issue pour m'en sortir. Ce n'est aucunement par conviction que je fais ce travail que je trouve, plutôt ennuyeux d'une manière globale. Je trouve quelques instants d'échanges sympathiques avec les élèves, c'est ce qui me fait tenir. Je fais mon travail de manière satisfaisante mais sans faire de zèle; j'estime que le retour n'est pas suffisant pour se "donner à fond la caisse"; donc, je suis les textes officiels et basta. Je m'organise aussi de sorte à ne pas envenimer ma vie d'une charge trop lourde de travail chez moi.

Ça dépend de ce que tu entends par là : si c'est s'investir dans des projets de type voyage, défi lecture, galerie d'arts en milieu scolaire, échange internationaux etc., on est d'accord. Je suis bien dans une classe, avec des élèves en face de moins et bien moins à l'aise quand il s'agit de les sortir (déjà que le forum des métiers dans la grande ville chaque année me gonfle...). Dans mon lycée, une collègue d'arts plastiques est en charge de la galerie et quand je vois la masse de travail que ça représente pour la reconnaissance qu'elle reçoit, je ne peux qu'être d'accord avec toi.
Sinon, cette année, un élève plutôt en grande difficulté mais très volontaire m'a fait la remarque qu'il trouvait que j'en faisais beaucoup pour eux : ce "beaucoup" correspond aux polys de cours que je leur donne à chaque chapitre (sur lequel se trouvent les documents du cours et les références de ceux du manuel que j'utilise) et au diaporama du chapitre. Ça n'a rien d'extraordinaire, beaucoup de collègues font exactement la même chose mais pourtant, cette petite remarque m'a fait du bien et ce type de "retour" m'encourage à continuer et me convainc que je ne me suis pas trompé.

EDIT :
Olympias a écrit:J'ai quelques collègues pour lesquels c'est purement alimentaire. Et il y en a pour lesquels ça l'est devenu, après des années de déception et de dégradation de leur métier.
J'imagine aisément que si j'avais un peu plus de 5 années d'expérience et de mauvaises expériences, je pourrais me retrouver dans ce cas.

Ces fameuse poly, ben oui! Il est vrai que certains élèves reconnaissent ton travail mais, pour moi; c'est encore trop marginal pour que ça me donne une pêche d'enfer.

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Balthazaard
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Balthazaard Sam 26 Mar - 16:38
Laverdure a écrit:
Poppy a écrit:Pour moi la réponse est non . J'aime enseigner, j'adore ma discipline mais surtout j'aime les lycéens ( je suis aussi passée par le collège mais heureusement j'ai eu ma mut' car ce n'était clairement pas une tranche d'âge faite pour moi!). Ce métier permet d'exprimer une certaine créativité, il n'y a pas d'obligation de résultat ( j'ai aussi travaillé dans le commerce et bonjour la pression !) et les ados, même s'ils peuvent se montrer très pénibles parfois sont tout de même du côté de la vie et ils me font souvent rire ! Maintenant, je reconnais que j'ai la chance de travailler dans un établissement facile .

Je me retrouve tout à fait dans ton propos. Je ne me suis jamais vraiment vu autrement que prof (même si j'ai eu ma période militaire Razz ...). Il m'arrive souvent de me dire, alors que je suis en train de faire cours, que je suis à ma place. Personnellement j'aurais du mal à travailler si je considérais ce boulot comme alimentaire : je ne supporte les em...nnuis éventuels que parce que je sais que, une partie de mes journées, je suis seul et plutôt heureux devant une classe. Maintenant je comprends volontiers que les conditions de travail puissent affecter largement notre vocation : je n'aurais sans doute pas le même discours si j'avais des conditions de travail réellement et continuellement difficiles.
Dans mon LPO plutôt rural et csp-, j'ai des déceptions et des raisons de râler, mais aussi l'impression de réussir des choses ou de contribuer à leur réussite : je me souviens par exemple de cette élève dyslexique (au moins) qui, en Tle, avait commencé très bas et qui a eu le bac mention AB (évidemment pas uniquement grâce à moi) ou de cette autre élève qui, au milieu du traitement collectif d'un sujet de dissertation, comprend soudain le sens du mot "problématique" et l'applique parfaitement au cas d'alors.

je suis preneur pour une définition claire du mot "problématique"...
Olympias
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Prophète

Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Olympias Sam 26 Mar - 16:41
Comme j'ai encore une grande passion pour ce que je fais, j'espère être un peu à l'abri.
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InvitéeLoCha
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par InvitéeLoCha Sam 26 Mar - 16:55
J'aimerai aussi avec cette passion mais c'est très difficile quand on a une majorité d'élèves qui s'ennuient, n'ont pas le niveau, ne bossent pas et sont bavards.
Bon, je sais , c'est à moi de faire régner l’ordre , la discipline et le calme( j'ai du mal mais il faut que j'y travaille car c'est ma très grande souffrance qui risque de me conduire à la dépression ), de les intéresser (j'essaie, j'essaie)
Je suppose que les profs passionnés sont ceux qui ont du charisme et arrive à faire cours dans des conditions satisfaisantes.
Laverdure
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Empereur

Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Laverdure Sam 26 Mar - 17:01
Balthazaard a écrit:
Laverdure a écrit:
Poppy a écrit:Pour moi la réponse est non . J'aime enseigner, j'adore ma discipline mais surtout j'aime les lycéens ( je suis aussi passée par le collège mais heureusement j'ai eu ma mut' car ce n'était clairement pas une tranche d'âge faite pour moi!). Ce métier permet d'exprimer une certaine créativité, il n'y a pas d'obligation de résultat ( j'ai aussi travaillé dans le commerce et bonjour la pression !) et les ados, même s'ils peuvent se montrer très pénibles parfois sont tout de même du côté de la vie et ils me font souvent rire ! Maintenant, je reconnais que j'ai la chance de travailler dans un établissement facile .

Je me retrouve tout à fait dans ton propos. Je ne me suis jamais vraiment vu autrement que prof (même si j'ai eu ma période militaire Razz ...). Il m'arrive souvent de me dire, alors que je suis en train de faire cours, que je suis à ma place. Personnellement j'aurais du mal à travailler si je considérais ce boulot comme alimentaire : je ne supporte les em...nnuis éventuels que parce que je sais que, une partie de mes journées, je suis seul et plutôt heureux devant une classe. Maintenant je comprends volontiers que les conditions de travail puissent affecter largement notre vocation : je n'aurais sans doute pas le même discours si j'avais des conditions de travail réellement et continuellement difficiles.
Dans mon LPO plutôt rural et csp-, j'ai des déceptions et des raisons de râler, mais aussi l'impression de réussir des choses ou de contribuer à leur réussite : je me souviens par exemple de cette élève dyslexique (au moins) qui, en Tle, avait commencé très bas et qui a eu le bac mention AB (évidemment pas uniquement grâce à moi) ou de cette autre élève qui, au milieu du traitement collectif d'un sujet de dissertation, comprend soudain le sens du mot "problématique" et l'applique parfaitement au cas d'alors.

je suis preneur pour une définition claire du mot "problématique"...

Disons que, pour reprendre une formulation d'une collègue, c'est "une mise en crise du sujet". C'est l'aboutissement du travail d'introduction sur un sujet de dissertation : toute la réflexion autour des termes-clés du sujet, de ce qu'ils impliquent : par exemple les mots "encore", "toujours", les expressions "peut-on dire que", etc. donnent une forme particulière à la réponse apportée dans le développement, un terme comme "chômage" a une définition précise et synthétique mais plusieurs acceptions théoriques, etc. Cette réflexion autour du sujet aboutit à une interrogation qui précise le sujet, que l'on fait écrire aux élèves sous de forme de question, et à laquelle on apporte une réponse structurée par un plan (qui est annoncé à la fin de l'introduction). Quelque chose que l'on pourrait formuler par exemple : "s'interroger sur... revient donc à se poser la question...". Pour être synthétique et résumer, je dirais que la problématique, c'est l'aboutissement du travail de problématisation.

lucil a écrit:
Laverdure a écrit:
lucil a écrit:J'ai exactement la même position que celle-ci: Moi même issu du monde de la culture artistique, c'était pour moi la seule issue pour m'en sortir. Ce n'est aucunement par conviction que je fais ce travail que je trouve, plutôt ennuyeux d'une manière globale. Je trouve quelques instants d'échanges sympathiques avec les élèves, c'est ce qui me fait tenir. Je fais mon travail de manière satisfaisante mais sans faire de zèle; j'estime que le retour n'est pas suffisant pour se "donner à fond la caisse"; donc, je suis les textes officiels et basta. Je m'organise aussi de sorte à ne pas envenimer ma vie d'une charge trop lourde de travail chez moi.

Ça dépend de ce que tu entends par là : si c'est s'investir dans des projets de type voyage, défi lecture, galerie d'arts en milieu scolaire, échange internationaux etc., on est d'accord. Je suis bien dans une classe, avec des élèves en face de moins et bien moins à l'aise quand il s'agit de les sortir (déjà que le forum des métiers dans la grande ville chaque année me gonfle...). Dans mon lycée, une collègue d'arts plastiques est en charge de la galerie et quand je vois la masse de travail que ça représente pour la reconnaissance qu'elle reçoit, je ne peux qu'être d'accord avec toi.
Sinon, cette année, un élève plutôt en grande difficulté mais très volontaire m'a fait la remarque qu'il trouvait que j'en faisais beaucoup pour eux : ce "beaucoup" correspond aux polys de cours que je leur donne à chaque chapitre (sur lequel se trouvent les documents du cours et les références de ceux du manuel que j'utilise) et au diaporama du chapitre. Ça n'a rien d'extraordinaire, beaucoup de collègues font exactement la même chose mais pourtant, cette petite remarque m'a fait du bien et ce type de "retour" m'encourage à continuer et me convainc que je ne me suis pas trompé.

EDIT :
Olympias a écrit:J'ai quelques collègues pour lesquels c'est purement alimentaire. Et il y en a pour lesquels ça l'est devenu, après des années de déception et de dégradation de leur métier.
J'imagine aisément que si j'avais un peu plus de 5 années d'expérience et de mauvaises expériences, je pourrais me retrouver dans ce cas.

Ces fameuse poly, ben oui! Il est vrai que certains élèves reconnaissent ton travail mais, pour moi; c'est encore trop marginal pour que ça me donne une pêche d'enfer.

Je n'irais pas jusqu'à dire que ça me donne une pêche d'enfer mais, sur le moment et le soir, ça m'empêche de considérer que j'ai perdu ma journée.


Dernière édition par Laverdure le Sam 26 Mar - 17:19, édité 1 fois

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Maellerp
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Maellerp Sam 26 Mar - 17:33
novabulma a écrit:
Je pense aussi que lorsque un prof prend son métier trop à coeur, il finit par prendre du temesta ou du prozac.

Euh... ben j'espère que non ! Je prends mon métier très à coeur, sans doute trop d'après certains, mais  je me sens bien devant mes élèves même si certains jours j'en passerais bien une dizaine par la fenêtre.
Plusieurs collègues sont devenus de bons amis, le travail est aussi un lieu de partage de bons moments et heureusement. Et c'est ma 24eme année en établissement devenu REP+. Evidemment j'attends chaque période de vacances comme une respiration indispensable mais j'ai du plaisir à retrouver mes classes à chaque  rentrée.  Je me doute que j'ai de la chance de le vivre ainsi, le jour où cela ne deviendra qu'alimentaire il sera grand temps de muter ou de chercher à faire autre chose.
dita
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par dita Sam 26 Mar - 19:20
Laverdure a écrit:


Disons que, pour reprendre une formulation d'une collègue, c'est "une mise en crise du sujet". C'est l'aboutissement du travail d'introduction sur un sujet de dissertation : toute la réflexion autour des termes-clés du sujet, de ce qu'ils impliquent : par exemple les mots "encore", "toujours", les expressions "peut-on dire que", etc. donnent une forme particulière à la réponse apportée dans le développement, un terme comme "chômage" a une définition précise et synthétique mais plusieurs acceptions théoriques, etc. Cette réflexion autour du sujet aboutit à une interrogation qui précise le sujet, que l'on fait écrire aux élèves sous de forme de question, et à laquelle on apporte une réponse structurée par un plan (qui est annoncé à la fin de l'introduction). Quelque chose que l'on pourrait formuler par exemple : "s'interroger sur... revient donc à se poser la question...". Pour être synthétique et résumer, je dirais que la problématique, c'est l'aboutissement du travail de problématisation.


Et les élèves comprennent ?
Fesseur Pro
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Fesseur Pro Sam 26 Mar - 21:07
:lol:

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Lefteris
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Lefteris Sam 26 Mar - 21:20
dita a écrit:  Bien sûr qu'on est obligé de considérer le métier comme étant alimentaire.
Il faut bien mettre de la nourriture dans les assiettes, non ?
Donc, si on a les moyens d'être rentier, on peut considérer le métier comme étant autre chose qu'alimentaire. Sinon, à moins d'être un doux rêveur, oui, ce métier est alimentaire, étant donné qu'on est obligés de manger.
Tout le reste, c'est ce que l'homme se dit pour oublier qu'il est un animal. C'est de l'emballage. Le chien peut aimer sa chaîne. Tant mieux pour lui, le pauvre !
+1.
On peut à l'occasion trouver du plaisir dans le travail, mais c'est une sorte de bonus. D'ailleurs, qui irait travailler s'il n'y était pas contraint par la nécessité ? Je vais aussi au travail par nécessité, parce qu'on me rétribue, parce que la loi de l'offre et de la demande font que je ne peux rien faire de mieux, parce que ça me permet de vivre pour moi en dehors, ce qui est impossible à un chômeur. Je ne vois pas comment la réforme, les conditions de travail en chute libre, les élèves infects, la disparition des disciplines pourraient me faire aimer le travail. C'est plutôt un peu plus de dégoût chaque jour.. mais le travail, c'est aussi la capacité à supporter, à prendre du recul, à profiter de ce qu'il nous apporte en dehors.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Laverdure Sam 26 Mar - 21:22
dita a écrit:
Laverdure a écrit:


Disons que, pour reprendre une formulation d'une collègue, c'est "une mise en crise du sujet". C'est l'aboutissement du travail d'introduction sur un sujet de dissertation : toute la réflexion autour des termes-clés du sujet, de ce qu'ils impliquent : par exemple les mots "encore", "toujours", les expressions "peut-on dire que", etc. donnent une forme particulière à la réponse apportée dans le développement, un terme comme "chômage" a une définition précise et synthétique mais plusieurs acceptions théoriques, etc. Cette réflexion autour du sujet aboutit à une interrogation qui précise le sujet, que l'on fait écrire aux élèves sous de forme de question, et à laquelle on apporte une réponse structurée par un plan (qui est annoncé à la fin de l'introduction). Quelque chose que l'on pourrait formuler par exemple : "s'interroger sur... revient donc à se poser la question...". Pour être synthétique et résumer, je dirais que la problématique, c'est l'aboutissement du travail de problématisation.


Et les élèves comprennent ?

Ça dépend : je ne l'utilise pas tout le temps mais je trouve que l'image est assez claire.

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Esprit sacré

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par Lefteris Sam 26 Mar - 21:36
novabulma a écrit:Me concernant, je prends ce boulot comme un job alimentaire. Etant donné que je n'ai pas fait des études commerciales ou scientifiques, il était assez peu probable que je trouve ma place dans une entreprise (même si j'ai quand même travaillé en entreprise et dans la culture avant de passer le concours).
Dans la culture, les CDI sont inexistants et les gens passent le plus clair de leur temps à enchaîner des CDD de courte durée payés le smic à trente ans passés.
Je me refuse d'être à la merci des entreprises en leur quémandant des miettes du gâteau. C'est pourquoi je me suis tournée vers l'enseignement.

Je pense aussi que lorsque un prof prend son métier trop à coeur, il finit par prendre du temesta ou du prozac. Je fais mon taf mais pas plus. Je ne m'absente pas, j'arrive pile à l'heure, je fais mon cours, j'aide ceux qui veulent être aidés, et basta. Je rentre chez moi et je fais autre chose. J'ai même envie d'avoir un boulot en free lance plus tard.
Autre intervention à laquelle je souscris, notamment dans ce que je souligne. Le jour où un enseignant s'aperçoit qu'il est le seul à croire à quelque chose à quoi personne ne croit, qu'il fait le lien avec les bâtons dans les roues et la dégradation constante de ses conditions de travail , il peut tomber de très haut et s'écraser au sol.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
amour
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par amour Sam 26 Mar - 21:53
Je parcours le fil et toutes les interventions m'ont intéressée. Je n'arrive cependant pas à me positionner. Je crois que c'est le fruit conjugué des multiples injonctions paradoxales que nous avons à subir qui devient presque structurel pour moi: la sagesse voudrait en effet que l'on exerce son métier du mieux que l'on peut comme cela a été souligné, sans idéalisme ni cynisme excessif, mais pour continuer à travailler correctement, il faut tout de même être idéaliste ou cynique: comment sinon, abdiquer sur l'essentiel et évaluer des compétences qui peuvent parfois nous sembler dérisoires, comment sinon, continuer éventuellement, à militer, à faire des efforts. L'un des avantages de ce métier, par exemple, c'est la relative autonomie de l'enseignant dans sa classe, mais devoir enseigner en un temps record des programmes imposés en vue d'un examen dévalorisé à des élèves qui n'en ont pas forcément la capacité, ce n'est pas de l'autonomie. Et cela peut devenir absurde.
Je remarque aussi à vous lire que certains d'entre nous se soucient d'être un "bon enseignant". Pour certains c'est être apprécié de ses élèves, pour d'autre c'est autre chose. Une bonne note d'inspection? Un avis du CDE?  Moi je ne sais vraiment pas ce que c'est. J'ai tendance à penser que c'est quelqu'un qui aide efficacement ses élèves à progresser et à réussir ses examens, mais ce n'est pas quantifiable, surtout dans le secondaire et le supérieur où l'on ne suit que peu les élèves sur plusieurs années.
Rhizome
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Rhizome Sam 26 Mar - 22:07
J'ai eu la vocation et j'aime énormément mon métier mais justement j'ai fini par faire un burn out il y a 3 ans, après 4 années à ne presque plus dormir pour réussir à tout faire, à me remettre sans arrêt en question (pourquoi je n'arrive pas à leur donner envie d'apprendre? Pourquoi ne comprennent-ils cette notion? etc.), je voulais être partout, ne jamais laisser tomber, ne jamais baisser les bras,  jamais ne pas avoir préparé mon cours dans le moindre détails etc. J'essayais de faire bouger les choses, d'insuffler l'envie d'apprendre aux élèves...
J'ai fini par m'effondrer.

Aujourd'hui je suis souvent désabusée en fin de journée. J'ai des élèves adorables, qui veulent apprendre, qui me remercient pour les heures supplémentaires passées avec eux pour reprendre telle ou telle notion qui n'a pas été comprise par certains en classe... Mais j'ai de plus en plus d'élèves qui se fichent de tout, sont partisans du moindre effort, par exemple qui au lieu de chercher par eux-même comment dire telle phrase simple en anglais, vont la traduire sur Reverso... où des 3èmes pros qui n'ont toujours pas compris comment dire "je suis" en anglais... Et leurs foutus téléphones portables... J'ai envie de les écraser à coups de talons! furieux

Je suis contractuelle pour pouvoir suivre les nombreuses mutations de mon mari, j'ai enseigné dans de nombreux établissements et dans beaucoup de filière différentes, je dois donc renouveler entièrement mes cours tous les ans (l'année dernière j'étais en école spécialisée et cette année, par exemple, j'ai des BTS travaux publics) et je suis payée une misère. Si je n'aimais pas ce métier il y a longtemps que j'aurais arrêté mais plus le temps passe plus je suis désabusée. Les conditions sont de plus en plus difficiles dans l'EN et je ne sais pas si je vais continuer encore longtemps.
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Invité Dim 27 Mar - 12:32
lucil a écrit:
novabulma a écrit:
lucil a écrit: j'estime que le retour n'est pas suffisant pour se "donner à fond la caisse"; donc, je suis les textes officiels et basta. Je m'organise aussi de sorte à ne pas envenimer ma vie d'une charge trop lourde de travail chez moi.

Je suis également d'accord Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 2252222100

Ton avatar c'est le logo du groupe Bauhaus ?
J'adore ce groupe coeurs
Ah non, c'est le mouvement artistique (je suis obnubilée par le groupe de Peter Murphy)

C'est le groupe Bauhaus, mais oui!!! ah! toute mon adolescence... Bon, je suis toujours un peu "bad cave" dans mes choix musicaux. Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 15 2252222100  

J'étais petite à cette époque, mais pourtant moi aussi j'adore ce genre de groupes !
dita
dita
Neoprof expérimenté

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par dita Dim 27 Mar - 15:16
amour a écrit:Je parcours le fil et toutes les interventions m'ont intéressée. Je n'arrive cependant pas à me positionner. Je crois que c'est le fruit conjugué des multiples injonctions paradoxales que nous avons à subir qui devient presque structurel pour moi: la sagesse voudrait en effet que l'on exerce son métier du mieux que l'on peut comme cela a été souligné, sans idéalisme ni cynisme excessif, mais pour continuer à travailler correctement, il faut tout de même être idéaliste ou cynique: comment sinon, abdiquer sur l'essentiel et évaluer des compétences  évaluer des compétences ? Wait ... c'est de la novlangue, ça ! qui peuvent parfois nous sembler dérisoires, comment sinon, continuer éventuellement, à militer, à faire des efforts. L'un des avantages de ce métier, par exemple, c'est la relative autonomie de l'enseignant dans sa classe, mais devoir enseigner en un temps record des programmes imposés en vue d'un examen dévalorisé à des élèves qui n'en ont pas forcément la capacité, ce n'est pas de l'autonomie. Et cela peut devenir absurde.
Je remarque aussi à vous lire que certains d'entre nous se soucient d'être un "bon enseignant". Pour certains c'est être apprécié de ses élèves, pour d'autre c'est autre chose. Une bonne note d'inspection? Un avis du CDE?  Moi je ne sais vraiment pas ce que c'est. J'ai tendance à penser que c'est quelqu'un qui aide efficacement ses élèves à progresser et à réussir ses examens, mais ce n'est pas quantifiable, surtout dans le secondaire et le supérieur où l'on ne suit que peu les élèves sur plusieurs années. Etre apprécié de ses élèves : syndrome du mec qui croit que BAFA et capes ou agreg, même combat.  Pour "autre chose" : si tu veux mettre du beurre dans les épinards, ça peut être une option intéressante.  
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