- ditaNeoprof expérimenté
Mais pourquoi diable certains s'auto-proclament-ils bosseurs de folie ? Je veux dire : quelle motivation, quel ressort psychologique les pousse à faire ça ?
- JPhMMDemi-dieu
La fatuité.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- AnaxagoreGuide spirituel
Je vais poser une question moi aussi.
Peut-on faire subir à un professeur des injonctions allant au delà de la prescription de contenus disciplinaires sans commettre un viol de la pensée, sans piétiner la pensée de quelqu'un qui est là justement pour être un maître à penser?
Peut-on faire subir à un professeur des injonctions allant au delà de la prescription de contenus disciplinaires sans commettre un viol de la pensée, sans piétiner la pensée de quelqu'un qui est là justement pour être un maître à penser?
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- FeuchtwangerNiveau 9
Anaxagore a écrit:Je vais poser une question moi aussi.
Peut-on faire subir à un professeur des injonctions allant au delà de la prescription de contenus disciplinaires sans commettre un viol de la pensée, sans piétiner la pensée de quelqu'un qui est là justement pour être un maître à penser?
Non. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils veulent de moins en moins de professeurs et de plus en plus d'animateurs.
Après, en tant que professeur, on n'a pas à accepter d'être mis en servitude.
- LeclochardEmpereur
Balthazaard a écrit:JPhMM a écrit:Me font rire ceux qui disent vouloir continuer à travailler s'ils gagnaient une très forte somme au loto. Le travail est une valeur tellement noble que les aristos préféraient la laisser aux autres.Fesseur Pro a écrit:Et bien sûr que si je gagne au loto je glande.
Comme tout le monde.
D'autant que j'avais vu une stat de la française des jeux sur le suivi des grand gagnants il y a quelques années (pas le courage d'aller la rechercher...) 100% (pas 99.99 %..tous quoi...) des gros gagnants (je ne sais plus le seuil, mais assez pour avoir le choix) cessent toute activité salariée dans les 5 ans!!!! Oubliées les belles paroles...glander avec un salaire de prof, ce n'est pas pareil que glander sur un matelas de biffetons...
Vois le film "si j'étais riche" avec Podalydès..
C'est évident. Ce sont les esclaves qui n'arrivent pas à imaginer qu'on puisse remplir ses journées sans aller au boulot ou ceux qui ont trop écouté les évangiles officiels. Peut-être une manière de supporter son existence aussi. Avec l'argent à profusion, il devient aisé de voyager et de se découvrir des passions nouvelles (gastronomie, collection d'oeuvres d'art, de vêtements, de voitures, pilotage de bateau, ski etc..).
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LeclochardEmpereur
dita a écrit:Mais pourquoi diable certains s'auto-proclament-ils bosseurs de folie ? Je veux dire : quelle motivation, quel ressort psychologique les pousse à faire ça ?
D'un certain point de vue , ils sont dans l'erreur : ce qui compte ce n'est pas de bosser le plus mais d'être efficace.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- RyuzakiNiveau 9
*prend sa respiration*
Bon. J'ai longtemps hésité avant de participer à ce topic, qui, comme pour Elyas, me met mal à l'aise. Déjà parce que j'ai l'immense tort d'aimer mon métier et, j'imagine, d'avoir une certaine forme de vocation, mais aussi parce que je suis intimidé devant tous ces gens qui savent ce qui est "évident", ce que "tout le monde" ferait dans telle ou telle situation. J'aimerais être aussi savant que vous, vraiment. Au fait, faire des généralisations et juger ses collègues, n'était-ce pas la raison pour laquelle Canardo s'en est pris plein la figure (assez injustement à mon sens, mais n'importe) ?
Bon. J'ai longtemps hésité avant de participer à ce topic, qui, comme pour Elyas, me met mal à l'aise. Déjà parce que j'ai l'immense tort d'aimer mon métier et, j'imagine, d'avoir une certaine forme de vocation, mais aussi parce que je suis intimidé devant tous ces gens qui savent ce qui est "évident", ce que "tout le monde" ferait dans telle ou telle situation. J'aimerais être aussi savant que vous, vraiment. Au fait, faire des généralisations et juger ses collègues, n'était-ce pas la raison pour laquelle Canardo s'en est pris plein la figure (assez injustement à mon sens, mais n'importe) ?
- DaphnéDemi-dieu
JPhMM a écrit:Me font rire ceux qui disent vouloir continuer à travailler s'ils gagnaient une très forte somme au loto. Le travail est une valeur tellement noble que les aristos préféraient la laisser aux autres.Fesseur Pro a écrit:Et bien sûr que si je gagne au loto je glande.
Comme tout le monde.
Ça fait bien longtemps que les aristos tirent le diable par la queue :lol:
Les fortunes aujourd'hui ont une toute autre origine.
- DaphnéDemi-dieu
JPhMM a écrit:Me font rire ceux qui disent vouloir continuer à travailler s'ils gagnaient une très forte somme au loto. Le travail est une valeur tellement noble que les aristos préféraient la laisser aux autres.Fesseur Pro a écrit:Et bien sûr que si je gagne au loto je glande.
Comme tout le monde.
Ça fait bien longtemps que les aristos tirent le diable par la queue :lol:
Les fortunes aujourd'hui ont en général une toute autre origine.
- LefterisEsprit sacré
Ne sont "jugés" que les gens dont les lubies ont des répercussions sur les autres. La plupart des professeurs s'en tapent le coquillard de ce que pense et fait le voisin. Mais ceux qui sont montrés du doigt ici sont les super-héros qui "impliquent" (mot managérial très à la mode) dans leurs projets, qui distillent une ambiance délétère dans les établissements , surveillent les autres et bavassent, qui ont parfois une telle idée d'eux-mêmes qu'ils se sont fait adouber "formateurs" et se permettent d'expliquer ce qu'il faut faire ou ne pas faire dans un cours (je ne parle pas des formateurs disciplinaires, hein, ont peut avoir de la légitimité dans sa matière) et au passage permettent au système de broyage , comme la réforme, de fonctionner.Ryuzaki a écrit:*prend sa respiration*
Bon. J'ai longtemps hésité avant de participer à ce topic, qui, comme pour Elyas, me met mal à l'aise. Déjà parce que j'ai l'immense tort d'aimer mon métier et, j'imagine, d'avoir une certaine forme de vocation, mais aussi parce que je suis intimidé devant tous ces gens qui savent ce qui est "évident", ce que "tout le monde" ferait dans telle ou telle situation. J'aimerais être aussi savant que vous, vraiment. Au fait, faire des généralisations et juger ses collègues, n'était-ce pas la raison pour laquelle Canardo s'en est pris plein la figure (assez injustement à mon sens, mais n'importe) ?
La seule chose souhaitée, c'est que ces gens restent dans leur coin, et qu'ils laissent respirer les autres.Il ne leur sera fait aucun mal...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- DaphnéDemi-dieu
Lefteris a écrit:Ne sont "jugés" que les gens dont les lubies ont des répercussions sur les autres. La plupart des professeurs s'en tapent le coquillard de ce que pense et fait le voisin. Mais ceux qui sont montrés du doigt ici sont les super-héros qui "impliquent" (mot managérial très à la mode) dans leurs projets, qui distillent une ambiance délétère dans les établissements , surveillent les autres et bavassent, qui ont parfois une telle idée d'eux-mêmes qu'ils se sont fait adouber "formateurs" et se permettent d'expliquer ce qu'il faut faire ou ne pas faire dans un cours (je ne parle pas des formateurs disciplinaires, hein, ont peut avoir de la légitimité dans sa matière) et au passage permettent au système de broyage , comme la réforme, de fonctionner.Ryuzaki a écrit:*prend sa respiration*
Bon. J'ai longtemps hésité avant de participer à ce topic, qui, comme pour Elyas, me met mal à l'aise. Déjà parce que j'ai l'immense tort d'aimer mon métier et, j'imagine, d'avoir une certaine forme de vocation, mais aussi parce que je suis intimidé devant tous ces gens qui savent ce qui est "évident", ce que "tout le monde" ferait dans telle ou telle situation. J'aimerais être aussi savant que vous, vraiment. Au fait, faire des généralisations et juger ses collègues, n'était-ce pas la raison pour laquelle Canardo s'en est pris plein la figure (assez injustement à mon sens, mais n'importe) ?
La seule chose souhaitée, c'est que ces gens restent dans leur coin, et qu'ils laissent respirer les autres.Il ne leur sera fait aucun mal...
- VerduretteModérateur
Quand j'ai débuté, m'étant reconvertie pour suivre ma fille aînée sourde, à la fois pour voir plus de temps et pour mieux comprendre ce que l'école attendait d'elle, j'ai bien ramé pendant quelques années, ensuite j'ai traversé un moment que je qualifierais de naïvement grandiloquent où j'ai enchaîné des projets ((dont certains ont vraiment été du pur plaisir, et sont restés de bons souvenirs pour mes élèves), je me suis bagarrée pour des idées qui me tenaient à cœur, et je n'ai pas tardé à voir que j'étais aussi efficace que Don Quixote face aux moulins à vent.
Entre temps, les élèves ont beaucoup changé, les parents encore plus, et certains nous rendent vraiment la vie dure; Ou c'est parce que je suis plus vieille et que je le supporte moins bien ? Bref, à certains moments de fatigue et de découragement, je songe à me reconvertir une nouvelle fois, mas la prudence financière et l'horloge biologique m'en dissuadent. J'ai 54 ans, je suis divorcée, j'assume seule les études de ma dernière fille qui est en seconde... soyons pragmatique, ce n'est pas quand j'aurai 60 balais qu'un nouvel employeur m'accueillera à bras ouverts!
J'utilise le bon vieux truc de la colonne plus et de la colonne moins ... dans le moins, les IEN me traitent comme une :censure:, mais après tout c'est une fois tous les quatre ans, les parents désagréables, les élèves pénibles, (ça, c'est plus souvent) les réformes qui se succèdent et qui sont de pire en pire... (un peu trop souvent aussi, je trouve !)
dans les plus les échanges avec la plupart de mes collègues (une équipe d'école, c'est différent d'une équipe de secondaire, il y a une coordination nécessaire dans la suite des classes même si on reste libre de ses méthodes), les horaires qui me laissent du temps libre pour ma fille et moi, les congés qui me permettent de passer 16 semaines avec mon compagnon qui habite à 450 km dans un département où je n'arriverai pas à muter avant un moment, je pense...
Je me suis construit certaines convictions quant aux méthodes, j'ai le champ libre pour les mettre en pratique, j'essaie de me remettre en cause régulièrement, ça me parait utile en tous domaines, et j'aime vraiment l'enseignement.
Bref, c'est un boulot alimentaire, je ne peux pas dire que j'ai eu la Révélation ou la Vocation, je ne suis pas le Saint Vincent de Paul de l'Education nationale, mais 80% du temps , je m'éclate avec mes élèves, donc je considère que le positif l'emporte largement ...
Entre temps, les élèves ont beaucoup changé, les parents encore plus, et certains nous rendent vraiment la vie dure; Ou c'est parce que je suis plus vieille et que je le supporte moins bien ? Bref, à certains moments de fatigue et de découragement, je songe à me reconvertir une nouvelle fois, mas la prudence financière et l'horloge biologique m'en dissuadent. J'ai 54 ans, je suis divorcée, j'assume seule les études de ma dernière fille qui est en seconde... soyons pragmatique, ce n'est pas quand j'aurai 60 balais qu'un nouvel employeur m'accueillera à bras ouverts!
J'utilise le bon vieux truc de la colonne plus et de la colonne moins ... dans le moins, les IEN me traitent comme une :censure:, mais après tout c'est une fois tous les quatre ans, les parents désagréables, les élèves pénibles, (ça, c'est plus souvent) les réformes qui se succèdent et qui sont de pire en pire... (un peu trop souvent aussi, je trouve !)
dans les plus les échanges avec la plupart de mes collègues (une équipe d'école, c'est différent d'une équipe de secondaire, il y a une coordination nécessaire dans la suite des classes même si on reste libre de ses méthodes), les horaires qui me laissent du temps libre pour ma fille et moi, les congés qui me permettent de passer 16 semaines avec mon compagnon qui habite à 450 km dans un département où je n'arriverai pas à muter avant un moment, je pense...
Je me suis construit certaines convictions quant aux méthodes, j'ai le champ libre pour les mettre en pratique, j'essaie de me remettre en cause régulièrement, ça me parait utile en tous domaines, et j'aime vraiment l'enseignement.
Bref, c'est un boulot alimentaire, je ne peux pas dire que j'ai eu la Révélation ou la Vocation, je ne suis pas le Saint Vincent de Paul de l'Education nationale, mais 80% du temps , je m'éclate avec mes élèves, donc je considère que le positif l'emporte largement ...
- RendashBon génie
Ryuzaki a écrit: Au fait, faire des généralisations et juger ses collègues, n'était-ce pas la raison pour laquelle Canardo s'en est pris plein la figure (assez injustement à mon sens, mais n'importe) ?
En fait, non. Le canard s'en est pris plein le dos, de ma part en tout cas, précisément parce qu'il s'est posé en juge des pratiques des autres, ce qu'il n'a de toute évidence pas à faire :lol:
On peut être passionné par le boulot (corrélation inverse au nombre d'années d'expérience, peut-être? ), devoir bosser comme un taré pour tenir la route (idem), et néanmoins trouver que les fouines péteuses qui n'ont rien d'autre à foutre de leur vie que d'épier et commenter le travail de leurs collègues ne méritent qu'un coup de pied à l'endroit où le Canardo perd son nom.
Le problème étant que ces fouines péteuses le sont de plus en plus ouvertement, et que c'est une tendance lourde de l'institution.
- VinZTDoyen
Vu les noms français des Panama Papers, les noms à particule sont encore assez à l'aise...Daphné a écrit:JPhMM a écrit:Me font rire ceux qui disent vouloir continuer à travailler s'ils gagnaient une très forte somme au loto. Le travail est une valeur tellement noble que les aristos préféraient la laisser aux autres.Fesseur Pro a écrit:Et bien sûr que si je gagne au loto je glande.
Comme tout le monde.
Ça fait bien longtemps que les aristos tirent le diable par la queue :lol:
Les fortunes aujourd'hui ont en général une toute autre origine.
- YazilikayaNeoprof expérimenté
VinZT a écrit:Vu les noms français des Panama Papers, les noms à particule sont encore assez à l'aise...Daphné a écrit:JPhMM a écrit:Me font rire ceux qui disent vouloir continuer à travailler s'ils gagnaient une très forte somme au loto. Le travail est une valeur tellement noble que les aristos préféraient la laisser aux autres.Fesseur Pro a écrit:Et bien sûr que si je gagne au loto je glande.
Comme tout le monde.
Ça fait bien longtemps que les aristos tirent le diable par la queue :lol:
Les fortunes aujourd'hui ont en général une toute autre origine.
Si c'est ça, je veux bien vendre ma particule contre une rente à vie.
- RendashBon génie
Faut dire qu'on ne peut plus guère capitaliser sur notre partie tête.
- JPhMMDemi-dieu
:lol:Rendash a écrit:Faut dire qu'on ne peut plus guère capitaliser sur notre partie tête.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- liliepingouinÉrudit
Ryuzaki a écrit:*prend sa respiration*
Bon. J'ai longtemps hésité avant de participer à ce topic, qui, comme pour Elyas, me met mal à l'aise. Déjà parce que j'ai l'immense tort d'aimer mon métier et, j'imagine, d'avoir une certaine forme de vocation, mais aussi parce que je suis intimidé devant tous ces gens qui savent ce qui est "évident", ce que "tout le monde" ferait dans telle ou telle situation. J'aimerais être aussi savant que vous, vraiment. Au fait, faire des généralisations et juger ses collègues, n'était-ce pas la raison pour laquelle Canardo s'en est pris plein la figure (assez injustement à mon sens, mais n'importe) ?
Aimer son métier n'a jamais été un tort. C'est une chance, dont il faut profiter, et qui porte en elle-même sa récompense.
Il ne faut pas perdre de vue que le métier de professeur recouvre des réalités extrêmement différentes. Le fait d'aimer ou non ce que l'on fait dépend en grande partie des conditions dans lesquelles on exerce.
J'ai connu moi-même et le plaisir d'aller travailler, et les jours où le seul fait de monter dans sa voiture pour y aller rend malade. J'ai eu un aperçu de ce que c'est que de rentrer chez soi en ayant passé une bonne journée, et de l'élan que cela procure. Je connais très bien ce que ça fait de rentrer en se demandant quel est le sens de son métier, les regrets de se trouver là, la déception de se dire qu'on méritait mieux que ça.
J'ai vu chez mes collègues les mêmes phénomènes, les enthousiasmes, les petites victoires, les déceptions, les larmes, les maladies, l'aigreur qui s'installe ou à laquelle on essaie de ne pas céder.
Ceux qui vomissent leur métier ne le font pas par plaisir, c'est juste une réaction de défense. Quand on souffre dans l'exercice de sa profession, il est plus sain d'exprimer cette souffrance que de serrer les dents quitte à s'en rendre malade.
Les profs heureux n'ont pas à en prendre ombrage.
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Spheniscida qui se prend pour une Alcida.
"Laissons glouglouter les égouts." (J.Ferrat)
"Est-ce qu'on convainc jamais personne?" (R.Badinter)
Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- RyuzakiNiveau 9
C'est possible, et j'aimerais y croire, mais je ressens sur ces dernières pages un mépris de plus en plus ouvertement affiché pour ceux qui disent aimer leur travail/le travail (traités à demi-mot de naïfs, d'esclaves ou d'hypocrites (puisqu'ils oublieraient vite leurs idées s'ils gagnaient au loto)). J'aimerais me tromper néanmoins.Lefteris a écrit:
Ne sont "jugés" que les gens dont les lubies ont des répercussions sur les autres. La plupart des professeurs s'en tapent le coquillard de ce que pense et fait le voisin. Mais ceux qui sont montrés du doigt ici sont les super-héros qui "impliquent" (mot managérial très à la mode) dans leurs projets, qui distillent une ambiance délétère dans les établissements , surveillent les autres et bavassent, qui ont parfois une telle idée d'eux-mêmes qu'ils se sont fait adouber "formateurs" et se permettent d'expliquer ce qu'il faut faire ou ne pas faire dans un cours (je ne parle pas des formateurs disciplinaires, hein, ont peut avoir de la légitimité dans sa matière) et au passage permettent au système de broyage , comme la réforme, de fonctionner.
La seule chose souhaitée, c'est que ces gens restent dans leur coin, et qu'ils laissent respirer les autres.Il ne leur sera fait aucun mal...
Soit. Pourtant, il m'arrive assez régulièrement de tomber ici ou là sur des messages parlant de tel ou tel collègue (qui passe des films, qui a des moyennes trop hautes, trop basses, qui fait ci ou ça) sans que ça provoque un tel tollé. Après, il faudrait peut-être distinguer "juger les pratiques des autres" et "parler des pratiques des autres", et discuter de la différence entre les deux.Rendash a écrit:
En fait, non. Le canard s'en est pris plein le dos, de ma part en tout cas, précisément parce qu'il s'est posé en juge des pratiques des autres, ce qu'il n'a de toute évidence pas à faire :lol:
Je suis entièrement d'accord sur ça, et mon message ne se voulait pas une attaque envers ceux qui souffrent (et qui ont toute ma sympathie).liliepingouin a écrit:
Ceux qui vomissent leur métier ne le font pas par plaisir, c'est juste une réaction de défense. Quand on souffre dans l'exercice de sa profession, il est plus sain d'exprimer cette souffrance que de serrer les dents quitte à s'en rendre malade.
Les profs heureux n'ont pas à en prendre ombrage.
- LeclochardEmpereur
Ryuzaki a écrit:C'est possible, et j'aimerais y croire, mais je ressens sur ces dernières pages un mépris de plus en plus ouvertement affiché pour ceux qui disent aimer leur travail/le travail (traités à demi-mot de naïfs, d'esclaves ou d'hypocrites (puisqu'ils oublieraient vite leurs idées s'ils gagnaient au loto)). J'aimerais me tromper néanmoins.Lefteris a écrit:
Ne sont "jugés" que les gens dont les lubies ont des répercussions sur les autres. La plupart des professeurs s'en tapent le coquillard de ce que pense et fait le voisin. Mais ceux qui sont montrés du doigt ici sont les super-héros qui "impliquent" (mot managérial très à la mode) dans leurs projets, qui distillent une ambiance délétère dans les établissements , surveillent les autres et bavassent, qui ont parfois une telle idée d'eux-mêmes qu'ils se sont fait adouber "formateurs" et se permettent d'expliquer ce qu'il faut faire ou ne pas faire dans un cours (je ne parle pas des formateurs disciplinaires, hein, ont peut avoir de la légitimité dans sa matière) et au passage permettent au système de broyage , comme la réforme, de fonctionner.
La seule chose souhaitée, c'est que ces gens restent dans leur coin, et qu'ils laissent respirer les autres.Il ne leur sera fait aucun mal...
Tu as absolument raison sur un point: puisqu'on est obligé de travailler, mieux vaut le faire en y trouvant de la satisfaction, voire du plaisir plutôt qu'en déprimant. On y passe tant d'années.
Toutefois, je persiste à penser que pour la plupart des hommes -et j'inclus le professeur du secondaire-, le salaire, c'est le prix du temps perdu. Je pense que peu de gens sont dupes: on supporte cela d'autant mieux qu'on est bien payé et que notre travail a du sens. A chacun d'évaluer combien vaut ce temps.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- RyuzakiNiveau 9
Je ne suis pas certain de bien comprendre : si le travail a un sens, le temps est-il toujours perdu ?Leclochard a écrit:
Tu as absolument raison sur un point: puisqu'on est obligé de travailler, mieux vaut le faire en y trouvant de la satisfaction, voire du plaisir plutôt qu'en déprimant. On y passe tant d'années.
Toutefois, je persiste à penser que pour la plupart des hommes -et j'inclus le professeur du secondaire-, le salaire, c'est le prix du temps perdu. Je pense que peu de gens sont dupes: on supporte cela d'autant mieux qu'on est bien payé et que notre travail a du sens. A chacun d'évaluer combien vaut ce temps.
- LeclochardEmpereur
Ryuzaki a écrit:Je ne suis pas certain de bien comprendre : si le travail a un sens, le temps est-il toujours perdu ?Leclochard a écrit:
Tu as absolument raison sur un point: puisqu'on est obligé de travailler, mieux vaut le faire en y trouvant de la satisfaction, voire du plaisir plutôt qu'en déprimant. On y passe tant d'années.
Toutefois, je persiste à penser que pour la plupart des hommes -et j'inclus le professeur du secondaire-, le salaire, c'est le prix du temps perdu. Je pense que peu de gens sont dupes: on supporte cela d'autant mieux qu'on est bien payé et que notre travail a du sens. A chacun d'évaluer combien vaut ce temps.
Il est perdu "pour soi", si on pense qu'on occuperait mieux son temps, même s'il a du sens (utilité sociale par ex).
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- FeuchtwangerNiveau 9
Leclochard a écrit:
C'est évident. Ce sont les esclaves qui n'arrivent pas à imaginer qu'on puisse remplir ses journées sans aller au boulot ou ceux qui ont trop écouté les évangiles officiels. Peut-être une manière de supporter son existence aussi. Avec l'argent à profusion, il devient aisé de voyager et de se découvrir des passions nouvelles (gastronomie, collection d'oeuvres d'art, de vêtements, de voitures, pilotage de bateau, ski etc..).
Oui, mais l'homme étant un animal politique par excellence, vivre des passions pour sa seule pomme devient très vite insatisfaisant.
Mon but dans la vie a toujours été de lire des bouquins. Je l'ai fait deux ans sans aucune contrainte de travail. Et bien au bout d'un moment, je me sentais déprimé d'accumuler sans pouvoir transmettre.
- DimkaVénérable
Pourtant, il arrive que des bénévoles fassent parfois un travail similaire à celui d’un salarié, dans de nombreux domaines (y compris dans ce qui touche à l’éducation), et il y a même des gens qui changent de statut tout en exerçant la même fonction.
Je ne crois pas que les choses soient si manichéennes, entre travail et loisir, entre nécessité aliénante et épanouissement. Puis on peut avoir envie de faire des choses qui ne sont possibles que professionnellement (genre, je veux faire le con dans une ambulance, je peux le faire bénévolement, semi-professionnellement ou professionnellement avec des associations de secourisme ou les pompiers. Par contre, je veux faire le con dans une ambulance à un plus haut niveau, faut faire médecine et être salarié, c’est pas possible d’être médecin bénévole dans un samu).
Puis je ne sais pas s’il y a une règle générale, les choses s’appliquent peut-être différemment selon les individus. Certains vont plus s’épanouir en exerçant un métier, d’autres non. Ça dépend de ce que l’on a à faire à côté de son boulot, ça dépend du boulot. Je ne suis pas sûr qu’on se donnerait à fond dans certaines choses, dans l’étude par exemple, s’il n’y avait pas la nécessité d’avoir un salaire, ou des délais à tenir. Évidemment, c’est un peu décevant, ça ne colle pas avec les idéaux, mais pourquoi pas, chez certains individus ?
Pour le loto qui a été évoqué plus haut, je trouve que l’argument est également biaisé : 100% des gagnants du loto peuvent éventuellement être représentatifs des joueurs du loto, mais pas de la population. Par définition, les gens qui ne jouent pas au loto n’essayent même pas de changer leur vie par l’apport d’une grosse somme d’argent. Puis bon, les gagnants du loto… les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon ont quand même l’air de dire que gagner au loto, c’est une perturbation suffisamment radicale pour être emmerdante.
Je ne crois pas que les choses soient si manichéennes, entre travail et loisir, entre nécessité aliénante et épanouissement. Puis on peut avoir envie de faire des choses qui ne sont possibles que professionnellement (genre, je veux faire le con dans une ambulance, je peux le faire bénévolement, semi-professionnellement ou professionnellement avec des associations de secourisme ou les pompiers. Par contre, je veux faire le con dans une ambulance à un plus haut niveau, faut faire médecine et être salarié, c’est pas possible d’être médecin bénévole dans un samu).
Puis je ne sais pas s’il y a une règle générale, les choses s’appliquent peut-être différemment selon les individus. Certains vont plus s’épanouir en exerçant un métier, d’autres non. Ça dépend de ce que l’on a à faire à côté de son boulot, ça dépend du boulot. Je ne suis pas sûr qu’on se donnerait à fond dans certaines choses, dans l’étude par exemple, s’il n’y avait pas la nécessité d’avoir un salaire, ou des délais à tenir. Évidemment, c’est un peu décevant, ça ne colle pas avec les idéaux, mais pourquoi pas, chez certains individus ?
Pour le loto qui a été évoqué plus haut, je trouve que l’argument est également biaisé : 100% des gagnants du loto peuvent éventuellement être représentatifs des joueurs du loto, mais pas de la population. Par définition, les gens qui ne jouent pas au loto n’essayent même pas de changer leur vie par l’apport d’une grosse somme d’argent. Puis bon, les gagnants du loto… les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon ont quand même l’air de dire que gagner au loto, c’est une perturbation suffisamment radicale pour être emmerdante.
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- LeclochardEmpereur
Feuchtwanger a écrit:Leclochard a écrit:
C'est évident. Ce sont les esclaves qui n'arrivent pas à imaginer qu'on puisse remplir ses journées sans aller au boulot ou ceux qui ont trop écouté les évangiles officiels. Peut-être une manière de supporter son existence aussi. Avec l'argent à profusion, il devient aisé de voyager et de se découvrir des passions nouvelles (gastronomie, collection d'oeuvres d'art, de vêtements, de voitures, pilotage de bateau, ski etc..).
Oui, mais l'homme étant un animal politique par excellence, vivre des passions pour sa seule pomme devient très vite insatisfaisant.
Mon but dans la vie a toujours été de lire des bouquins. Je l'ai fait deux ans sans aucune contrainte de travail. Et bien au bout d'un moment, je me sentais déprimé d'accumuler sans pouvoir transmettre.
J'adore m'occuper du jardin ou cuisiner. Mais, je ne consacrerais pas 100% de mon temps à une seule activité ! On a besoin de variétés.
Ta réflexion est intéressante: pourquoi lit-on ? Je m'interroge également. Je sais de toute façon que je ne pourrai pas transmettre beaucoup des connaissances acquises car elles ne sont pas littéraires ou ne correspondent pas au niveau des élèves.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LeclochardEmpereur
Dimka a écrit:Pourtant, il arrive que des bénévoles fassent parfois un travail similaire à celui d’un salarié, dans de nombreux domaines (y compris dans ce qui touche à l’éducation), et il y a même des gens qui changent de statut tout en exerçant la même fonction.
Je ne crois pas que les choses soient si manichéennes, entre travail et loisir, entre nécessité aliénante et épanouissement. Puis on peut avoir envie de faire des choses qui ne sont possibles que professionnellement (genre, je veux faire le con dans une ambulance, je peux le faire bénévolement, semi-professionnellement ou professionnellement avec des associations de secourisme ou les pompiers. Par contre, je veux faire le con dans une ambulance à un plus haut niveau, faut faire médecine et être salarié, c’est pas possible d’être médecin bénévole dans un samu).
Puis je ne sais pas s’il y a une règle générale, les choses s’appliquent peut-être différemment selon les individus. Certains vont plus s’épanouir en exerçant un métier, d’autres non. Ça dépend de ce que l’on a à faire à côté de son boulot, ça dépend du boulot. Je ne suis pas sûr qu’on se donnerait à fond dans certaines choses, dans l’étude par exemple, s’il n’y avait pas la nécessité d’avoir un salaire, ou des délais à tenir. Évidemment, c’est un peu décevant, ça ne colle pas avec les idéaux, mais pourquoi pas, chez certains individus ?
Pour le loto qui a été évoqué plus haut, je trouve que l’argument est également biaisé : 100% des gagnants du loto peuvent éventuellement être représentatifs des joueurs du loto, mais pas de la population. Par définition, les gens qui ne jouent pas au loto n’essayent même pas de changer leur vie par l’apport d’une grosse somme d’argent. Puis bon, les gagnants du loto… les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon ont quand même l’air de dire que gagner au loto, c’est une perturbation suffisamment radicale pour être emmerdante.
Le problème quand tu gagnes au loto, c'est que tu te coupes de ton entourage (jalousie, préoccupations différentes etc), sans immédiatement être admis dans le milieu qui correspond à ton nouveau de vie. Pour ceux que le sujet intéressent, les Pinçon-Charlot ont sorti une BD qui le raconte très bien. Il faut du temps pour apprivoiser la richesse, éventuellement ne pas culpabiliser mais ce n'est pas l'enfer non plus ! Soyons clairs : ça ne fait pas disparaître non plus tous les soucis.
Concernant le bénévolat et l'emploi salarié: Tu as raison de dire qu'on peut exercer des activités très proches avec des statuts différents. C'est une comparaison éclairante car elle permet de comprendre les différences entre un loisir et un métier. Tout vient d'abord du statut: le bénévole est libre. Il ne signe pas de contrat. Il ne vit pas de son activité. On ne peut pas lui reprocher de n'être pas professionnel. En somme, son amateurisme le protège -jusqu'à un certain point, bien sûr - de la pression professionnelle. C'est cette différence qui fait qu'une activité sympa peut devenir aliénante, quand on change de statut. Pour mieux comprendre les choses, comparons l'activité ménagère qui consiste à préparer le repas familial et le travail d'un chef cuisinier. Dans les deux cas, on prépare des plats et on en tire une satisfaction. Pourtant, on sent tous qu'on n'est pas dans le même univers: la difficulté et la pénibilité liées à la précision et à la répétition sont bien plus élevées et dures quand on se trouve dans un restaurant, ce qui peut l'emporter sur le plaisir.
Enseigner, c'est une magnifique activité. Pourtant, tu vois, dans les conditions actuelles, je déconseillerais à un jeune étudiant de se lancer dans le métier. Tu connais beaucoup de collègues qui souhaitent que leur enfant devienne professeur ?
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