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kensington
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par kensington Sam 29 Sep - 9:42
Mais justement, si on n'a pas une vision alimentaire de son métier, on ne peut pas "juste" se satisfaire d'arriver encore à faire ce qu'on veut, ou à peu près, dans son coin.


Dernière édition par kensington le Sam 29 Sep - 11:00, édité 1 fois
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Fesseur Pro Sam 29 Sep - 9:46
Ben ma vision de ce métier est d'apprendre des choses aux élèves, de les faire progresser et d'essayer humblement d'en faire de braves gars et braves filles plus tard.
Pour l'instant, j'ai davantage de positif que de négatif.

cf ma signature...

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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par philann Sam 29 Sep - 9:53
Kensington, ce que tu dis de la dénaturation de l'école +1: J'aurais même tendance à croire, qu'indépendamment d'autres critères, ceux qui pensent ainsi sont seuls profs au plein sens du terme.

En revanche, je me méfie un peu du jugement sévère à l'égard de certains collègues qui n'auraient pas le feu sacré ( eet c'est ce qui me dérange beaucoup dans ce post!), qui ne diraient pas assez fort comme il est épanouissant psychologiquement et humainement de former ces chers petits.

Il y a quand même beaucoup de situations très diverses et nous ne faisons pas tous ici le même métier au sens où les conditions sont très très différentes d'un établissement à l'autre, voire d'une discipline à l'autre dans un même établissement... Je comprends parfaitement que certains collègues qui s'en prennent plein la gueule tout les temps, en ayant l'impression de devoir tous les jours remonter le courant avant vent dans le nez et sans aucune considération ou reconnaissance...considèrent que leur vie est fondamentalement ailleurs que dans le boulot. Non seulement ils ne le font certainement pas plus mal, mais encore ça me semble un indice de bonne santé mentale.

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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Emeraldia Sam 29 Sep - 9:55
Fesseur Pro a écrit:J'ai travaillé dans tous les types d'établissements dans ma longue carrière, merci de ne pas juger hativement.
Même quand ça se passe mal, il y a toujours des petites victoires.

Quant au mépris de la société, il ne me touche guère et on fait avec.
Je ne travaille pas pour la gloire.

J'ai beaucoup de relations au chômage, artisans ou chef d'entreprises qui ont beaucoup plus de soucis que moi.
Je répondais à Alitheia qui est nouvelle dans le métier. Quant aux petites victoires, elles ne pèsent pas bien lourd quand on est humiliés à longueur de semaines...
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Emeraldia Sam 29 Sep - 10:02
Fesseur Pro a écrit:C'est peut être aussi à nous de se reconcenter sur l'essentiel : l'enseignement et les relations avec les les gamins.

Il y a bien longtemps que je ne termine pas les programmes ( sauf en 3ème ), que je sèche la plupart des réunions, que je n'évalue pas par compétences ( je laisse la main au PP en 3ème ), que je laisse les CDE gérer les parents à partir d'un certain stade.

Que risque t-on ?
Une réprimande de l'inpecteur ?
Ca fait peur !

Peut-être est-ce vous qui jugez hâtivement : où a-t-on écrit le contraire ?? Croyiez-vous que nous ne sommes pas les premiers à penser au relationnel avec les élèves ? C'est avec eux que nous passons le plus clair de notre temps.

Quant à gérer les gamins, si le CDE décide de vous renvoyer un élève en cours, que faites-vous ?

Et ça m'étonnerait fort que vous n'évaluiez pas les compétences, chaque prof est responsable de sa matière.
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par gelsomina31 Sam 29 Sep - 10:07
Fesseur Pro a écrit:
gelsomina31 a écrit:
Fesseur Pro a écrit:
gelsomina31 a écrit:
Fesseur Pro a écrit:
Dans le commerce.
tout un projet de vie... :gratte:

Je ne comprends pas ta remarque.
Je suis sûrement un peu obtuse et j'ai sûrement une idée élitiste des métiers de l'enseignement mais je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse passer de l'enseignement au commerce (et vice-versa) en changeant juste de chemise. Pour moi, un commerçant n'a rien à voir dans l'enseignement et un prof n'a rien à faire dans le commerce. La dévalorisation de notre métier vient aussi de là...
Allons bon !
J'avais donc bien compris le côté légérement méprisant vis à vis du commerce.
C'est justement un beau projet de vie qui murit petit à petit avec ma chère et tendre et qui je l'espère verra le jour.
( sauf si je reste vieux prof heureux Very Happy )

Je ne méprise pas les commerçants (les commerciaux, j'avoue que j'ai du mal...) qui se contentent de faire leur boulot. Je méprise les commerçants qui veulent me donner des leçons professionnelles.
Je n'aime pas mépriser les gens mais quand "on" me pousse à bout (pubs omniprésentes, experts en tout genre qui sont surtout expert en vente plus ou moins forcée, pourriels jusque dans la boîte mail de la direction d'école, etc.), je réagis avec mes tripes.


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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par gelsomina31 Sam 29 Sep - 10:14
philann a écrit:Kensington, ce que tu dis de la dénaturation de l'école +1: J'aurais même tendance à croire, qu'indépendamment d'autres critères, ceux qui pensent ainsi sont seuls profs au plein sens du terme.

En revanche, je me méfie un peu du jugement sévère à l'égard de certains collègues qui n'auraient pas le feu sacré ( et c'est ce qui me dérange beaucoup dans ce post!), qui ne diraient pas assez fort comme il est épanouissant psychologiquement et humainement de former ces chers petits.

Il y a quand même beaucoup de situations très diverses et nous ne faisons pas tous ici le même métier au sens où les conditions sont très très différentes d'un établissement à l'autre, voire d'une discipline à l'autre dans un même établissement... Je comprends parfaitement que certains collègues qui s'en prennent plein la gueule tout les temps, en ayant l'impression de devoir tous les jours remonter le courant avant vent dans le nez et sans aucune considération ou reconnaissance...considèrent que leur vie est fondamentalement ailleurs que dans le boulot. Non seulement ils ne le font certainement pas plus mal, mais encore ça me semble un indice de bonne santé mentale.
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par Fesseur Pro Sam 29 Sep - 10:22
Emeraldia a écrit:Et ça m'étonnerait fort que vous n'évaluiez pas les compétences, chaque prof est responsable de sa matière.
lol
Merci de m'accorder votre confiance.
Je fais valider en bloc ( ou non ) par le PP.
( J'ai perdu ma clé OTP de toute façon. Embarassed )

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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par seahala Sam 29 Sep - 10:53
En plus, le discours ambiant est à la culpabilisation du prof : malheur à celui qui dit ne pas avoir la Vocation avec un grand V ! Malheur à celui qui n'arrive pas à gérer ses classes.. ! Ou à celui qui dit exercer son métier correctement, pour le salaire qu'il lui apporte... Ah,non, nous les profs, comme les prêtres, on est censé porter bien haut la flamme du savoir et la passion de la jeunesse..... Et puis tiens, tant qu'on y est ,on réclame des augmentations de salaire ? Que c'est est vénal et mesquin !!! Alors qu'on devrait être bien content de ce qu' on a, on sait bien qu'un professeur se sacrifie pour l'art pour l'art sur l'autel du savoir et devrait se situer bien loin des questions bassement matérielles...
Franchement, je ne vois pas au nom de quoi on devrait différer des autres professions, si ce n'est pour nous culpabiliser et nous en demander encore plus....
De toute façons, on le voit bien maintenant, tout ce qu'on nous demande, c'est surtout de gérer nos classes, pas faire de vagues, le contenu, les directions s'en foutent , ce qu'il faut, c'est surnoter les gamins en les tirant bien vers le bas (voir le niveau du brevet et celui des gamins qu'on envoie en seconde en fin de 3ème... ), mettre des croix dans des cases, pour que les bahuts touchent leur primes de performance et que les "contrats" établis par des super experts qui ne connaissent rien à l'enseignement ( la contractualisation ça vous dit quelque chose ? ) soient respectés.... Evil or Very Mad
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par kensington Sam 29 Sep - 11:16
philann a écrit:Kensington, ce que tu dis de la dénaturation de l'école +1: J'aurais même tendance à croire, qu'indépendamment d'autres critères, ceux qui pensent ainsi sont seuls profs au plein sens du terme.

En revanche, je me méfie un peu du jugement sévère à l'égard de certains collègues qui n'auraient pas le feu sacré ( eet c'est ce qui me dérange beaucoup dans ce post!), qui ne diraient pas assez fort comme il est épanouissant psychologiquement et humainement de former ces chers petits.

Il y a quand même beaucoup de situations très diverses et nous ne faisons pas tous ici le même métier au sens où les conditions sont très très différentes d'un établissement à l'autre, voire d'une discipline à l'autre dans un même établissement... Je comprends parfaitement que certains collègues qui s'en prennent plein la gueule tout les temps, en ayant l'impression de devoir tous les jours remonter le courant avant vent dans le nez et sans aucune considération ou reconnaissance...considèrent que leur vie est fondamentalement ailleurs que dans le boulot. Non seulement ils ne le font certainement pas plus mal, mais encore ça me semble un indice de bonne santé mentale.

Merci de nuancer mes propos, je suis d'ailleurs complètement d'accord avec toi. Je ne pense pas qu'il faille avoir le feu sacré ou ressentir un "appel" pour bien faire son travail d'enseignant.
Mais feu sacré ou pas, je pense que nous entrons tous ou presque dans ce métier (même avec l'obligation première de faire quelque chose pour gagner notre vie) avec certaines valeurs, des valeurs qui ont été portées haut par l'école pendant longtemps et tout ça s'effondre alors que l'on aurait dû s'y accrocher en raison même des évolutions de la société par ailleurs.
Quant aux endroits les plus dégradés ou enseigner n'a même plus de sens, je comprends que les collègues y aillent pour toucher leur paye, ne pensent qu'à survivre (physiqument et psychologiquement) et vivre leur vie ailleurs qu'au travail.
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par philann Sam 29 Sep - 11:22
Heu...hormis la première phrase...tu n'étais pas du tout concerné par ma remarque Wink , je ne visais pas à nuancer tes propos que je partage...mais à "râler" un peu contre la culpabilisation que sous-tend ce topic...

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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par kensington Sam 29 Sep - 11:51
Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 2252222100
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Fesseur Pro Sam 29 Sep - 12:24
philann a écrit:"râler" un peu contre la culpabilisation que sous-tend ce topic...
Ce qui n'est pas du tout mon intention.
Je reprécise bien qu' en ce qui me concerne, je ne pourrais pas enseigner en souffrant et à contre coeur.
C'est tout.
Après je comprends toutes les réactions et je ne juge personne.

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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Al Sam 29 Sep - 14:58
Emeraldia a écrit:
Fesseur Pro a écrit:
Aletheia a écrit:et pour répondre à reine Margot, ça n'engage que moi mais si on a pas envie de travailler avec des jeunes, on ne passe pas de concours de l'enseignement, ni le capes, ni l'agreg. faut au moins pouvoir le "supporter". passer un concours d'enseignement pour rester dans sa bulle de pseudo excellence, je vois pas l'intérêt. Y a rien de pire que de passer un concours "pour le salaire" (ou le prestige) en étant absolument pas fait pour exercer le métier qui va avec le concours, et surtout quand ce métier c'est prof, penser que tout le monde peut le faire, pour des raisons alimentaires ou autres, pour moi c'est relativement proche du suicide.
Ah ben tiens, + 1
Je pense que vous n'êtes pas en ZEP et que vous ne connaissez que l'établissement où vous êtes. Alors tant mieux si tout se passe bien pour vous mais c'est loin d'être le cas dans beaucoup d'endroits (j'ai enseigné dans une vingtaine d'établissements).

Et on peut aimer les ados mais ne pas aimer le manque de respect, se faire insulter, dénigrer etc.

Quant au mépris de la société, même si ça n'est pas votre entourage proche, vivez-vous dans une bulle pour ne pas l'avoir remarqué ? Quittez Néoprofs, allez sur des sites où il est question d'enseignement et vous verrez le populisme s'acharner.

Si, je suis en ZEP, et vous ne répondez pas précisément aux arguments que j'ai donnés. Et non, je ne vis pas dans une bulle, comme je l'ai expliqué sur ce fil, je voyage pas mal, par contre c'est vrai je ne traine pas sur les forums anti profs...ceci explique sans doute cela. Je préfère le contact direct avec les gens. Puisque je dis que tout le monde ne peut pas faire prof juste pour avoir un salaire, et que vous insistez sur le fait que certaines conditions de travail sont très dures, vous allez en réalité dans mon sens. Et pour le fait d'être capable de prendre du recul et de se fixer des objectifs raisonnables lorsqu'on vit un enfer en classe, j'ai toujours été pour également - cf mon précédent message sur les professeurs qui ont de la bouteille, qui ont vu leurs conditions de travail se dégrader, et qui ne voient plus que cela comme un métier "alimentaire" ; moi je parlais des jeunes qui attendent la retraite puisque d'emblée ils ne peuvent pas assumer la réalité du métier, et qui se sont tournés vers ce métier juste pour le salaire, parce qu'aussi le fait de dévaloriser la profession suggère que "tout le monde" peut enseigner (suppression de la formation, etc). Ce métier engage au contraire certaines choses impossibles à occulter.

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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par InviteeF Sam 29 Sep - 15:33
J'ai mal au cœur en vous lisant.
Je comprends ce qui vous chagrine, vous désespère, vous fatigue. Votre désillusion, votre déception fait peine à voir No
J'espère que vous pourrez retrouver la flamme, ou faire autre chose. Quoi qu'il en soit, ne plus avoir ce goût amer.

De mon côté... rien à voir.
A mes yeux, tout n'est pas rose : programmes & directives ubuesques qui vont à l'encontre de l'intérêt de tous et de l'apprentissage, du savoir et dénaturent les fondements de l'école, les moyens de plus en plus insuffisants, la misère sociale, affective et culturelle des têtes blondes qui me fend le cœur, le salaire juste convenable (je n'ai pas d'enfants pour l'instant).

mais je mourrais de ne plus enseigner.

J'ai conscience d'idéaliser et de sacraliser tout à la fois, mais je ne parviens pas à m'en empêcher. Et j'espère continuer à faire l'autruche longtemps (heureux les faibles d'esprit....) peut-être aurai-je la chance, après non pas 3 mais 30 ans d'enseignement, de conserver de l'optimisme.

J'ai grandi en entendant chanter les louanges de l'enseignement, mais également les revers de la médaille. Des revers sur lesquels on insistait particulièrement : depuis que je suis de l'autre côté du bureau, je trouve ces revers bien moins prononcés dans la réalité que dans le miroir que me présentaient mes parents, grands-parents, etc.
Bien sûr il y a tout ce battage médiatique, cette cabale anti-profs qui gêne aux entournures (voire un peu plus), mais j'ai appris à bien faire et laisser dire. J'ai grandi en étant l'enfant qui ne satisfaisait pas les espérances : j'ai appris à fermer mes écoutilles et à garder la tête haute, réflexe de survie. Et sans les liens dans l'actualité néo, je ne lis plus la presse.

Neruda a écrit : je ne t'aime pas pour qui tu es mais pour ce que je suis moi quand je suis avec toi.
Je crois que quelque part, j'enseigne par orgueil. Pour m'aimer moi-même. Parce que depuis que j'enseigne, je me sens bien, parce que je me sens utile, parce que je mobilise tout ce que j'ai, tout ce que je sais, pour apporter quelque chose à mon public et ce sans rien attendre d'eux en retour.
Leur apprendre quelque chose, les pousser vers l'avant, les aider à se construire, participer à leur réussite, voilà ma plus grande cause de satisfaction, qui me permet de me regarder dans le miroir sans me trouver méprisable et de trouver paisiblement le sommeil chaque nuit.

Je n'enseigne pas pour manger, je mange pour pouvoir enseigner.
J'ai commencé à vivre lorsque je suis rentrée dans ma première salle de classe.

Spoiler:
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par MelanieSLB Sam 29 Sep - 15:38
Aletheia a écrit:
Si, je suis en ZEP, et vous ne répondez pas précisément aux arguments que j'ai donnés. Et non, je ne vis pas dans une bulle, comme je l'ai expliqué sur ce fil, je voyage pas mal, par contre c'est vrai je ne traine pas sur les forums anti profs...ceci explique sans doute cela. Je préfère le contact direct avec les gens. Puisque je dis que tout le monde ne peut pas faire prof juste pour avoir un salaire, et que vous insistez sur le fait que certaines conditions de travail sont très dures, vous allez en réalité dans mon sens. Et pour le fait d'être capable de prendre du recul et de se fixer des objectifs raisonnables lorsqu'on vit un enfer en classe, j'ai toujours été pour également - cf mon précédent message sur les professeurs qui ont de la bouteille, qui ont vu leurs conditions de travail se dégrader, et qui ne voient plus que cela comme un métier "alimentaire" ; moi je parlais des jeunes qui attendent la retraite puisque d'emblée ils ne peuvent pas assumer la réalité du métier, et qui se sont tournés vers ce métier juste pour le salaire, parce qu'aussi le fait de dévaloriser la profession suggère que "tout le monde" peut enseigner (suppression de la formation, etc). Ce métier engage au contraire certaines choses impossibles à occulter.

Où as-tu vu un seul néo préparant le concours ou fraîchement nommé stagiaire dire ça?
Après être passé à la moulinette du concours, puis de la formation à plein temps (sans aucune décharge, pas même les 3 heures que les stagiaires ont cette année) pendant laquelle on nous a fait culpabiliser un max de ne pas y arriver ou de ne pas boire la Parole Sacrée des formateurs/inspecteurs, puis après avoir connu la vie super géniale du TZR, souvent muté loin de chez lui/elle, on a une idée peut-être moins idéaliste du métier qu'une stagiaire qui a tout juste 4 semaines d'expérience.
Je ne dis pas ça par mépris, Aletheia, au contraire, à ce stade de ta carrière, ça me semble normal d'avoir encore le feu sacré, mais honnêtement, j'ai peur pour toi. Je crains que tu n'idéalises encore beaucoup trop le métier, et que lorsque tu te retrouveras confrontée aux parents qui te méprisent et à la violence de leur chère progéniture, tu risques de ne pas t'en remettre.
J'aime mon métier. Quand je suis tombée l'an dernier dans collègetoutpourrisuperloindechezmoi, l'ensemble de ma famille en décembre me poussait à me reconvertir, mais moi, je ne peux pas, parce que, malgré tout, grâce à notre travail, C. a fini par se mettre à bosser et par avoir le brevet, A. a fini par apprendre ses leçons, G. et F. ont commencé à grandir et à comprendre à quoi ça servait l'école, parce que D. et A. ont enfin appris à se canaliser et sont devenus des élèves quasi-modèles ... je pourrais continuer comme ça pendant longtemps. Mais ignorer la violence institutionnelle (il y a suffisamment d'exemples ces derniers temps sur néo) ainsi que le mépris des profs que n'importe quel reportage de tf1 ou france 2 exsude, c'est dangereux... principalement pour ceux qui l'ignorent et se le prendront en pleine face un jour ou l'autre.

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La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .

Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
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par InviteeF Sam 29 Sep - 15:44
MelanieSLB a écrit:J'aime mon métier. Quand je suis tombée l'an dernier dans collègetoutpourrisuperloindechezmoi, l'ensemble de ma famille en décembre me poussait à me reconvertir, mais moi, je ne peux pas, parce que, malgré tout, grâce à notre travail, C. a fini par se mettre à bosser et par avoir le brevet, A. a fini par apprendre ses leçons, G. et F. ont commencé à grandir et à comprendre à quoi ça servait l'école, parce que D. et A. ont enfin appris à se canaliser et sont devenus des élèves quasi-modèles ... je pourrais continuer comme ça pendant longtemps.

C'est ça.
Dans l'enseignement, "le bonheur ne se trouve pas en lingots, mais en petite monnaie" prend tout son sens.

MelanieSLB a écrit:Mais ignorer la violence institutionnelle (il y a suffisamment d'exemples ces derniers temps sur néo) ainsi que le mépris des profs que n'importe quel reportage de tf1 ou france 2 exsude, c'est dangereux... principalement pour ceux qui l'ignorent et se le prendront en pleine face un jour ou l'autre.
Très vrai également.
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Al Sam 29 Sep - 20:29
[quote="MelanieSLB"]
Aletheia a écrit:
Je ne dis pas ça par mépris, Aletheia, au contraire, à ce stade de ta carrière, ça me semble normal d'avoir encore le feu sacré, mais honnêtement, j'ai peur pour toi. Je crains que tu n'idéalises encore beaucoup trop le métier, et que lorsque tu te retrouveras confrontée aux parents qui te méprisent et à la violence de leur chère progéniture, tu risques de ne pas t'en remettre.
J'aime mon métier. Quand je suis tombée l'an dernier dans collègetoutpourrisuperloindechezmoi, l'ensemble de ma famille en décembre me poussait à me reconvertir, mais moi, je ne peux pas, parce que, malgré tout, grâce à notre travail, C. a fini par se mettre à bosser et par avoir le brevet, A. a fini par apprendre ses leçons, G. et F. ont commencé à grandir et à comprendre à quoi ça servait l'école, parce que D. et A. ont enfin appris à se canaliser et sont devenus des élèves quasi-modèles ... je pourrais continuer comme ça pendant longtemps. Mais ignorer la violence institutionnelle (il y a suffisamment d'exemples ces derniers temps sur néo) ainsi que le mépris des profs que n'importe quel reportage de tf1 ou france 2 exsude, c'est dangereux... principalement pour ceux qui l'ignorent et se le prendront en pleine face un jour ou l'autre.

Heu, j'ai pas du tout le feu sacré, j'aime pas trop non plus ces histoires de vocation, je comprends pas trop pourquoi mes propos sont sans cesse détournés heu et puis ben j'idéalise pas du tout mon métier au contraire j'expliquais que ça me dérangeait pas de faire de la discipline / éducation, je ne juge jamais le niveau de mes élèves même quand c'est très faible, et pour l'instant les petits riens (X. qui cesse de s'étirer en cours, Y. qui avait des problèmes de violence mais qui parvient à se canaliser, etc) je trouve ça gratifiant (après trouverai-je encore cela gratifiant dans x années, c'est une autre question, et ça fait déjà deux fois que j'explique que je ne parle pas de cela, par manque d'expérience, justement). Je n'ai jamais dit que la situation des stagiaires (surtout l'an dernier) avait été facile... ?! c'est justement encore un argument pour dire que viser un salaire n'est à mon sens pas suffisant. Pour le mépris, les humiliations, etc, je ne vais pas développer, personnellement je les ai trouvées ailleurs que dans "la société" (au sein même de nos matières, de ceux sensés nous "sélectionner", du lycée au concours...), et en comparaison "la société" me paraît bien douce. Et on est pas obligés de regarder TF1. J'ai un ami qui a passé les concours "sans réfléchir" et je peux vous dire qu'il faut plutôt avoir peur pour lui que pour moi...j'en viens à souhaiter qu'il démissionne car j'ai peur pour sa vie (dépression, envie de suicide, etc). Donc voilà, le "alimentaire" c'est bien beau mais après faut assumer ce qui va avec le métier, et non tout le monde ne peut pas voir les choses comme ça. Comme je le disais plus haut, nul besoin d'un mythique "feu sacré", mais à mon sens d'une "zone de compatibilité" entre soi et les exigences de ce métier.

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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Lefteris Lun 1 Oct - 12:50
OK sur le cercle vicieux de la dépréciation de notre métier. Mais comment faire pour en sortir par les temps qui courent? Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 3795679266

Gelsomina, on ne s'en sortira pas , ceux qui sont en place auront une retraite méritée, puis le métier périra progressivement de sa belle mort, comme dans de nombreux endroits dans le monde. Quelques enseignants "d'élite" enseigneront dans de très bons établissements, en université. Pour le reste, le métier sera fui, nous en connaissons les prémisses : les très bons étudiants fuiront les concours -s'il en reste- et ce sera un travail de déclassés, qu'on embauchera sous contrat peu à peu.
Anciens traînards de fac dans des études peu goûtées (les lettres seront particulièrement touchées par ce mépris et cette désaffection) , diplômés ayant été licenciés et cherchant un autre gagne pain. Le privé sera recherché à la fois pour éviter les collèges-poubelles et pour obtenir un psote géographiquement choisi . Ca aussi, on commence à le voir chez certains contractuels.
La spirale est enclenchée, il faudrait être rêveur ou aveugle pour ne pas le voir.

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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par A Tuin Lun 1 Oct - 13:47
suerte a écrit:Et puis ce n'est qu'un métier !

Oui voilà.
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Emeraldia Lun 1 Oct - 17:05
Plus on idéalise les choses, plus on tombe de haut. C'est comme en amour, si on est trop idéaliste, on finit par détester celui qu'on a aimé.

Le titre du topic était : "peut-on enseigner en considérant ce métier comme alimentaire". Nous avons répondu que "oui", ça ne fait pas de nous des gens à côté du topic, encore moins des gens aigris.

Il y a longtemps que je sais que ça n'est pas ce métier qui me tient en vie, j'ai choisi d'autres choses, moins versatiles, moins décevantes. J'ai enseigné dans près de 20 établissements, quand je parle d'une ZEP où l'on souffre, je ne parle pas de celle qui est bien gérée.

Il est sain qu'on n'oublie pas qu'on est là pour gagner notre vie, qu'on fait notre métier, du mieux qu'on peut et si ça marche tant mieux, sinon, on aura fait ce qu'on avait à faire car ça peut être merveilleux comme devenir un vrai cauchemar. Je ne suis pas aigrie, la majorité de mes élèves m'aiment bien mais savent que justement, je suis réaliste. Tout à l'heure, d'anciens élèves maintenant en 3èmes, ont applaudi à mon passage, je ne leur en demandais pas tant (et je leur ai dit) mais ça m'a fait plaisir.
Lefteris
Lefteris
Esprit sacré

Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Lefteris Lun 1 Oct - 20:31
Emeraldia a écrit:Plus on idéalise les choses, plus on tombe de haut. C'est comme en amour, si on est trop idéaliste, on finit par détester celui qu'on a aimé.

Le titre du topic était : "peut-on enseigner en considérant ce métier comme alimentaire". Nous avons répondu que "oui", ça ne fait pas de nous des gens à côté du topic, encore moins des gens aigris.

Il y a longtemps que je sais que ça n'est pas ce métier qui me tient en vie, j'ai choisi d'autres choses, moins versatiles, moins décevantes. J'ai enseigné dans près de 20 établissements, quand je parle d'une ZEP où l'on souffre, je ne parle pas de celle qui est bien gérée.

Il est sain qu'on n'oublie pas qu'on est là pour gagner notre vie, qu'on fait notre métier, du mieux qu'on peut et si ça marche tant mieux, sinon, on aura fait ce qu'on avait à faire car ça peut être merveilleux comme devenir un vrai cauchemar. Je ne suis pas aigrie, la majorité de mes élèves m'aiment bien mais savent que justement, je suis réaliste. Tout à l'heure, d'anciens élèves maintenant en 3èmes, ont applaudi à mon passage, je ne leur en demandais pas tant (et je leur ai dit) mais ça m'a fait plaisir.
On aime notre matière, et on la transmet au mieux, parce que transmettre est notre métier, et qu'il faut un métier pour manger. Maintenant, à l'impossible , nul n'est tenu , et l'impossible est de plus en plus probable dans la société du culte de l'utilitarisme, du pognon , surtout dans les matière littéraires.
Le placement de son bon bonheur dans l'opinion d'autrui est certainement le pire qu'on puisse faire, le plus improbable ...

_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
Longyearbyen's lover
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Niveau 5

Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Longyearbyen's lover Mar 30 Sep - 9:35
Je m'en sors beaucoup mieux depuis que je considère mon job comme étant strictement alimentaire.
Leclochard
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Empereur

Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Leclochard Mar 30 Sep - 10:44
Al a écrit:
Emeraldia a écrit:
Fesseur Pro a écrit:
Ah ben tiens, + 1
Je pense que vous n'êtes pas en ZEP et que vous ne connaissez que l'établissement où vous êtes. Alors tant mieux si tout se passe bien pour vous mais c'est loin d'être le cas dans beaucoup d'endroits (j'ai enseigné dans une vingtaine d'établissements).

Et on peut aimer les ados mais ne pas aimer le manque de respect, se faire insulter, dénigrer etc.

Quant au mépris de la société, même si ça n'est pas votre entourage proche, vivez-vous dans une bulle pour ne pas l'avoir remarqué ? Quittez Néoprofs, allez sur des sites où il est question d'enseignement et vous verrez le populisme s'acharner.

Si, je suis en ZEP, et vous ne répondez pas précisément aux arguments que j'ai donnés. Et non, je ne vis pas dans une bulle, comme je l'ai expliqué sur ce fil, je voyage pas mal, par contre c'est vrai je ne traine pas sur les forums anti profs...ceci explique sans doute cela. Je préfère le contact direct avec les gens. Puisque je dis que tout le monde ne peut pas faire prof juste pour avoir un salaire, et que vous insistez sur le fait que certaines conditions de travail sont très dures, vous allez en réalité dans mon sens. Et pour le fait d'être capable de prendre du recul et de se fixer des objectifs raisonnables lorsqu'on vit un enfer en classe, j'ai toujours été pour également - cf mon précédent message sur les professeurs qui ont de la bouteille, qui ont vu leurs conditions de travail se dégrader, et qui ne voient plus que cela comme un métier "alimentaire" ; moi je parlais des jeunes qui attendent la retraite puisque d'emblée ils ne peuvent pas assumer la réalité du métier, et qui se sont tournés vers ce métier juste pour le salaire, parce qu'aussi le fait de dévaloriser la profession suggère que "tout le monde" peut enseigner (suppression de la formation, etc). Ce métier engage au contraire certaines choses impossibles à occulter.

:lol:y a sérieusement des gens qui passent le concours pour cette raison ? Tu penses à l'agrégation, non ? Parce que le capes, c'est la voie royale pour s'appauvrir depuis quelques années.
Quant à la retraite, comment dire ?, ils risquent d'être déçus une seconde fois.. Razz

Je n'ai pas lu les dix pages de réponse. Mais peut-on répondre autrement que "oui" ?  
A moins d'être rentier ou d'avoir un conjoint très riche et de penser ce métier comme un passe-temps, on en vit. C'est donc d'abord une activité "alimentaire".

_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
oxa
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Niveau 9

Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par oxa Mar 30 Sep - 14:54
Je travaille pour le beefsteak... et je ne me laisse plus bouffer par le beefsteak!

C''est un métier. Entièrement d'accord.
Rabelais
Rabelais
Vénérable

Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 8 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Rabelais Mar 30 Sep - 15:17
Je ne vous ferai pas un discours argumentatif ( pas le courage après avoir été payée à ne rien fiche à l'espe, d'ailleurs je donnerais bien la moitié de mon salaire pour ne plus y aller) ,bref, mais:

- arrêtez de vous mentir, vous ne faites pas ça pour l'argent, c'est impossible!
Où avez-vous vu un cadre A payé ce que vous êtes payés?
- si vous vouliez vraiment gagner de l'argent, il y a longtemps que vous seriez allés faire valoir vos compétences ailleurs ( formation pour adultes dans le privé, autres administrations, autre métier ...etc)
- vous ne faites pas non plus ça pour les vacances...parce que ce sont rarement de véritables vacances ou de véritables WE, ou encore un véritable 18h ( ni un 35h d'ailleurs :lol: )
- vous ne faites pas cela pour la retraite puisqu'à part pour les très anciens, nous n'en aurons pas... De retraite.
- la sécurité de l'emploi? Peut-être est- ce une petite bouée lorsque les semaines sont difficiles.

Non, vous êtes juste un peu fatigués, démotivés, usés aussi mais au fond de vous même,là, tout au fond, vous savez que ce que certains appellent vocation existe : c'est pour vous cette petite lumière qui vous arrache un sourire quand Rwan vient enfin de comprendre une notion. veneration
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