Comment expliquer le manque de candidats aux concours d'enseignement ?
- SamadhiNiveau 7
J'ai voté pour :
La mastérisation rallonge le temps des études
Les certifications complémentaires (Cles, C2i) rajoutent des difficultés
J'ai vu trop d'étudiants, entrés en licence pour devenir prof, laisser tomber, à l'obtention de la licence ou en cours de M1, à cause de la masterisation, c'est trop lourd pour beaucoup d'étudiants, et pour une utilité fort discutable.
(+ ajouté aux anciens de l'univ' qu'on a vu mettre 3-4 ans pour obtenir le CAPES et qui ont finalement démissionné au bout de deux mois.)
La mastérisation rallonge le temps des études
Les certifications complémentaires (Cles, C2i) rajoutent des difficultés
J'ai vu trop d'étudiants, entrés en licence pour devenir prof, laisser tomber, à l'obtention de la licence ou en cours de M1, à cause de la masterisation, c'est trop lourd pour beaucoup d'étudiants, et pour une utilité fort discutable.
(+ ajouté aux anciens de l'univ' qu'on a vu mettre 3-4 ans pour obtenir le CAPES et qui ont finalement démissionné au bout de deux mois.)
- hariaNiveau 5
Au delà des motifs déjà évoqués, l'absence de perspectives de carriére un peu diversifiées. Et ce n'est pas une question d'argent : c'est juste savoir qu'au bout de 5 ans par exemple, si on veut évoluer vers un autre poste ou métier, on pourra le faire ( même en restant à l'EN). Car ailleurs c'est devenu la règle pour les jeunes ( même dans la Fonction Publique). Quand on a fait un bac+ 5, 40 ans prof, bof bof même si le métier plaît : les attentes des jeunes sont autres il me semble.
- nqt75010Niveau 2
Quand on sait que le budget global de la formation continue est de 30milliards d'euros par an....nqt75010 a écrit:
j'ai aussi travaillé dans le privé, en bancassurance, avant de passer le concours. et je peux vous dire que si à une époque il était possible de rentrer avce le bac et d'évoluer en interne, aujourd'hui sans le précieux bout de papier diplôme, vous n'évoluez pas ou peu...
Oui, c'est tout à fait vrai...C'est à ce moment là qu'intervient la formation continue et notamment la VAE...Les Stats montrent que depuis 2004, la VAE bénéficie essentiellement aux cadres et professions dirigeantes... Certains entrent sans diplômes, ni qualifications et par piston et au bout de 3 ans se font financer, sur les fonds de la formation professionnelle continue, des Masters ou MBA (à 25000euros l'année pour 3 jours de cours par mois), que d'aucuns ont financés par leurs propres moyens (en travaillant pendant leurs études ...etc). Je trouve, à titre perso, ce système absolument écoeurant mais il est malheureusement généralisé....Car à l'autre bout de la chaîne, on va refuser à un employé, par exemple, une formation de remise à niveau en anglais, car cette dernière ne revêt pas un caractère prioritaire pour l'entreprise.
c'est tout à fait ça..
- DugongNiveau 8
Et quand on sait que le prince des facariens, avant d'être réduit par les urnes, rêvait d'un grand ministère de la formation tout au long de sa vie...nqt75010 a écrit:Quand on sait que le budget global de la formation continue est de 30milliards d'euros par an...
Finalement, on veut nous inculquer qu'on l'a échappé belle et que Peillon, ma foi, gnagnagna ...
- Monochrome-n4Niveau 5
Pour moi, la profession subit vraiment un manque d'image positive et de considération..Je prend mon exemple : j'ai fais des études d'histoire de l'art et je me suis toujours dit que jamais je ne voudrais etre prof, pour l'image du métier ajouté à la matiere arts plastiques qui est encore moins bien considérée, meme par les gens du métier De plus, ma mère étant prof des écoles, je l'ai toujours vue se débattre avec les élèves, les conditions de travail, le salaire, les parents, les heures de corrections a la maison... Bref, ce métier, surtout pas pour moi. Apres mon master 2, j'ai donc bossé dans des musées pendant 4 ans Puis, en galère de travail, j'ai obtenu des vacations par le rectorat. Et là, ça a été la révélation pour ce mêtier, j'ai passé le capes et me voilà aujourd'hui. Bref, à cause de la mauvaise image que j'avais de ce métier, j'aurais pu passer à côté si il n'y avait pas eu cette première expérience révélatrice.
- EpsilonNiveau 1
Par ailleurs, comme je l'ai déjà remarqué dans un autre topic, la mastérisation a accéléré la chute du nombre de candidats présents. Mais sans cette réforme et en considérant uniquement la tendance générale à la baisse des années précédentes, nous aurions atteint le nombre de candidats actuels quelques années plus tard...
Donc on ne peut considérer que la mastérisation soit l'élément essentiel expliquant le manque de candidats aux concours d'enseignement.
Le salaire, les conditions de travail et d'autres professions mieux considérées me semblent mieux expliquer cette tendance.
Donc on ne peut considérer que la mastérisation soit l'élément essentiel expliquant le manque de candidats aux concours d'enseignement.
Le salaire, les conditions de travail et d'autres professions mieux considérées me semblent mieux expliquer cette tendance.
- RellNiveau 6
Le métier ne fait plus rêver parce que la société a massivement évolué, en une trentaine d'années.
Quand l'école était véritablement un ascenseur social, que la connaissance désintéressée (c'est-à-dire, celle qui n'a pas pour finalité le profit financier) était considérée de bon aloi, que l'effort était reconnu et que les fondements de la République étaient un peu plus clairs, on savait pourquoi on allait à l'école, en tant qu'élève, et on était fier d'enseigner, en tant que professeur.
C'est un problème profond, qui concerne davantage les valeurs que les données matérielles, selon moi.
Franchement, j'ai du mal à considérer le salaire comme la raison première de cette diminution des candidats. En dehors de l'évolution qui laisse vraiment à désirer (un professeur certifié qui gagne 2500€ après 30 ans de bons et loyaux services, mouais), beaucoup de jeunes travailleurs, à niveau d'étude égal, aimeraient commencer leur carrière avec un tel salaire.
Quand l'école était véritablement un ascenseur social, que la connaissance désintéressée (c'est-à-dire, celle qui n'a pas pour finalité le profit financier) était considérée de bon aloi, que l'effort était reconnu et que les fondements de la République étaient un peu plus clairs, on savait pourquoi on allait à l'école, en tant qu'élève, et on était fier d'enseigner, en tant que professeur.
C'est un problème profond, qui concerne davantage les valeurs que les données matérielles, selon moi.
Franchement, j'ai du mal à considérer le salaire comme la raison première de cette diminution des candidats. En dehors de l'évolution qui laisse vraiment à désirer (un professeur certifié qui gagne 2500€ après 30 ans de bons et loyaux services, mouais), beaucoup de jeunes travailleurs, à niveau d'étude égal, aimeraient commencer leur carrière avec un tel salaire.
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Classes 2020-2021 : deux classes de 1ère générale + HLP 1ère
"Le temps était encore ténébreux et sentant l'infélicité et calamité des Goths, qui avaient mis à destruction toute bonne littérature ; mais, par la bonté divine, la lumière et dignité a esté de mon âge rendue ès lettres [...] Maintenant toutes disciplines sont restituées, les langues instaurées, grecque, sans laquelle c'est honte que une personne se die savant, Hébraïque, Chaldaïque, Latine "[...]
François Rabelais, Les Horribles et Épouvantables Faits et Prouesses du très renommé Pantagruel, chap. 8, 1532.
- *Lady of Shalott*Fidèle du forum
Epsilon a écrit:Par ailleurs, comme je l'ai déjà remarqué dans un autre topic, la mastérisation a accéléré la chute du nombre de candidats présents. Mais sans cette réforme et en considérant uniquement la tendance générale à la baisse des années précédentes, nous aurions atteint le nombre de candidats actuels quelques années plus tard...
Donc on ne peut considérer que la mastérisation soit l'élément essentiel expliquant le manque de candidats aux concours d'enseignement.
Le salaire, les conditions de travail et d'autres professions mieux considérées me semblent mieux expliquer cette tendance.
+1
En lettres, la baisse des effectifs a commencé avant la mastérisation. Mais la mastérisation l'a bien accentuée !
- WonderWomanBon génie
à mon avis c'est un grand mix de tout :
-passer un master + un concours + le c2i2e + le cles c'est énorme
-la profession est mal considérée
-le salaire à l'entrée est certes pas mal mais quand on voit les grilles d'évolution, c'est trop peu ...
-les élèves sont durs
+ les conditions de boulot sont compliquées (j'ai refroidi pas mal de gens qui n'avaient pas envie de se balader dans toute la France pour avoir un salaire avalé dans les trajets et des journées éreintantes ...)
-passer un master + un concours + le c2i2e + le cles c'est énorme
-la profession est mal considérée
-le salaire à l'entrée est certes pas mal mais quand on voit les grilles d'évolution, c'est trop peu ...
-les élèves sont durs
+ les conditions de boulot sont compliquées (j'ai refroidi pas mal de gens qui n'avaient pas envie de se balader dans toute la France pour avoir un salaire avalé dans les trajets et des journées éreintantes ...)
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Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- PioupNiveau 6
En tant qu'ex-stagiaire, je peux parler un peu de mon expérience qui date, en gros, de l'année dernière.
Quand j'ai décidé de faire des études (en anglais), j'ai hésité entre prof et traductrice dans l'audio-visuel. Pour enseigner, il fallait un Bac + 3 (et le concours), pour la traduction, il fallait un Bac +5, sachant que le master était payant (il me semble) et je n'avais pas non plus des capacités extraordinaires (au collège, on m'a dit que c'était une erreur d'aller au lycée, au lycée, on m'a dit que c'était une erreur d'aller à l'université, et pourtant aujourd'hui, j'ai battu la plupart des candidats au CAPES..., comme quoi l'acharnement...!) Donc j'ai choisi prof. Et après il y a eu les réformes qui ont fait que finalement, j'ai quand même dû me taper 5 ans d'études.
Si je pouvais revenir en arrière, je ne suis pas sure que je recommencerai sur le même chemin.
Après, quand on est encore étudiant, tout ce qui est mutation, TZR et autre est loin, loin, loin, parce qu'on pense juste à réussir le concours pour ne pas recommencer l'année qui suit. On vit encore dans un cocon, on idéalise pas mal de choses, les cours de didactique et autre ne font que renforcer cette impression (je me souviens encore d'un cours où la formatrice nous avait parlé pendant plus d'une heure du bonheur d'être enseignant, de cotoyer les nouvelles générations, de voir leur bonheur et leurs yeux pétillants de vie,.........Elle a probablement oublié de mentionner que certains élèves ne se géneraient pas pour me traiter de "sale p**e" 15 jours après la rentrée). En gros, les étudiants en M2 n'ont absolument conscience de rien, les deux petits stages faits sur le terrain ne sont absolument pas représentatifs (petit collège tranquille, élèves sans problèmes particuliers, période trop courte pour que les élèves se mettent à tester, etc). Et après, on se prend une grosse baffe et on découvre la réalité...
Je rajouterai le cout des études comme option, puisque mes parents ont dû faire énormément de sacrifices pour pouvoir me payer les études, j'ai moi-même travaillé en non-stop à coté, et ça n'a pas été une mince affaire...
Quand j'ai décidé de faire des études (en anglais), j'ai hésité entre prof et traductrice dans l'audio-visuel. Pour enseigner, il fallait un Bac + 3 (et le concours), pour la traduction, il fallait un Bac +5, sachant que le master était payant (il me semble) et je n'avais pas non plus des capacités extraordinaires (au collège, on m'a dit que c'était une erreur d'aller au lycée, au lycée, on m'a dit que c'était une erreur d'aller à l'université, et pourtant aujourd'hui, j'ai battu la plupart des candidats au CAPES..., comme quoi l'acharnement...!) Donc j'ai choisi prof. Et après il y a eu les réformes qui ont fait que finalement, j'ai quand même dû me taper 5 ans d'études.
Si je pouvais revenir en arrière, je ne suis pas sure que je recommencerai sur le même chemin.
Après, quand on est encore étudiant, tout ce qui est mutation, TZR et autre est loin, loin, loin, parce qu'on pense juste à réussir le concours pour ne pas recommencer l'année qui suit. On vit encore dans un cocon, on idéalise pas mal de choses, les cours de didactique et autre ne font que renforcer cette impression (je me souviens encore d'un cours où la formatrice nous avait parlé pendant plus d'une heure du bonheur d'être enseignant, de cotoyer les nouvelles générations, de voir leur bonheur et leurs yeux pétillants de vie,.........Elle a probablement oublié de mentionner que certains élèves ne se géneraient pas pour me traiter de "sale p**e" 15 jours après la rentrée). En gros, les étudiants en M2 n'ont absolument conscience de rien, les deux petits stages faits sur le terrain ne sont absolument pas représentatifs (petit collège tranquille, élèves sans problèmes particuliers, période trop courte pour que les élèves se mettent à tester, etc). Et après, on se prend une grosse baffe et on découvre la réalité...
Je rajouterai le cout des études comme option, puisque mes parents ont dû faire énormément de sacrifices pour pouvoir me payer les études, j'ai moi-même travaillé en non-stop à coté, et ça n'a pas été une mince affaire...
- User5899Demi-dieu
J'adorerais enseigner aujourd'hui dans l'école que j'ai connue élève puis jeune prof...
- philannDoyen
En première raison de désaffection je donnerais le salaire trop bas et le manque de perspective. On ne choisit pas d'être prof pour s'enrichir, ça va de soi, mais qd même: tant d'année d'études pour arriver très péniblement à 2000 euros au bout de plusieurs années... En comparaison, mon frère (5 années d'étude, pas de concours) a vu son salaire augmenter d'1/3 en 5 ans pour le garder dans la boîte, parce qu'ils étaient contents de lui et parce qu'il souhaitait partir. Là mon dea et mon doctorat en cours d'achèvement me laissent un goût amer. (surtout à Paris)
Ensuite, les conditions de travail: les années qui s'accumulent à passer le concours, les copains certifiés ou agrégés qui ap. tant d'efforts se retrouvent TZR ou à l'autre bout de la France, les quelques autres qui tombent sur des bahuts tellement pourris qu'ils démissionnent. Personnellement je ne vois pas comment on peut ignorer cela AVANT l'entrée dans le métier (mais j'ai étudié à Paris, donc nous étions beaucoup d'étudiants, la remonté d'information était peut-être plus facile). Et puis beaucoup d'étudiants financent leurs études en étant assistants d'éducation ou bien vacataires, ils ne découvrent pas forcément tous l'EN en tant que profs stagiaires.
Enfin, l'invraisemblable mépris de l'institution: je suis enfant de profs, ça va de soi que si j'enseigne c'est pour transmettre un savoir, et c'est une position politique assumée pour moi (le savoir est un capital, celui qui ne le distribue pas, ne peut pas se dire démocrate). Et là, gros malaise en arrivant même en tant que contractuelle dans un lycée pourtant bon. Je ne suis pas d'accord pour être la courroie de transmission des délires pédago-délirants. Je vis assez mal le fait de mentir à mes élèves. Or c'est précisément ce qu'on nous demande. Un exemple en allemand, A2 validé pour tout le monde en fin de collège. Présentation à la certification B1 (évaluée suivant des critères par bonheur externes à l'EN) en 2nde et là 1 SEULE élève qui valide le niveau B1 et seulement 3 ou 4 qui valident le A2 Comment on assume ??
Dans la colonne mépris, l'infantilisation des profs est pour moi flagrante. Quand j'ai été ATER à la fac, tout le monde m'a dit, on t'a recrutée parce qu'on est sûr de tes qualités, dc maintenant tu fais ce que tu veux (ds certaines limites, mais j'ai choisi grosso modo les thèmes de mes cours, ce que je donnais en contrôle continu etc... à mes étudiants). Dans le secondaire, ça ne choque pas grand monde de dire à quelqu'un qui enseigne depuis 15 ou 20 ans, de quelle façon il doit disposer les tables, comment doit se dérouler son cours très concrètement etc... Je trouve ça hallucinant.
La question est: Mal payée, peu reconnue dans mon travail, et une impression tenace de malhonnêteté intellectuelle...est-ce que je peux m'imaginer faire ça 30 ans? Je ne suis pas bien sûre...
Plus que le manque de candidats moi ce qui me sidère c'est le nombre de départs ou de gens qui rêvent de partir, dans un contexte économique qui devrait pousser plein de gens à rechercher un emploi stable à long terme...
Ensuite, les conditions de travail: les années qui s'accumulent à passer le concours, les copains certifiés ou agrégés qui ap. tant d'efforts se retrouvent TZR ou à l'autre bout de la France, les quelques autres qui tombent sur des bahuts tellement pourris qu'ils démissionnent. Personnellement je ne vois pas comment on peut ignorer cela AVANT l'entrée dans le métier (mais j'ai étudié à Paris, donc nous étions beaucoup d'étudiants, la remonté d'information était peut-être plus facile). Et puis beaucoup d'étudiants financent leurs études en étant assistants d'éducation ou bien vacataires, ils ne découvrent pas forcément tous l'EN en tant que profs stagiaires.
Enfin, l'invraisemblable mépris de l'institution: je suis enfant de profs, ça va de soi que si j'enseigne c'est pour transmettre un savoir, et c'est une position politique assumée pour moi (le savoir est un capital, celui qui ne le distribue pas, ne peut pas se dire démocrate). Et là, gros malaise en arrivant même en tant que contractuelle dans un lycée pourtant bon. Je ne suis pas d'accord pour être la courroie de transmission des délires pédago-délirants. Je vis assez mal le fait de mentir à mes élèves. Or c'est précisément ce qu'on nous demande. Un exemple en allemand, A2 validé pour tout le monde en fin de collège. Présentation à la certification B1 (évaluée suivant des critères par bonheur externes à l'EN) en 2nde et là 1 SEULE élève qui valide le niveau B1 et seulement 3 ou 4 qui valident le A2 Comment on assume ??
Dans la colonne mépris, l'infantilisation des profs est pour moi flagrante. Quand j'ai été ATER à la fac, tout le monde m'a dit, on t'a recrutée parce qu'on est sûr de tes qualités, dc maintenant tu fais ce que tu veux (ds certaines limites, mais j'ai choisi grosso modo les thèmes de mes cours, ce que je donnais en contrôle continu etc... à mes étudiants). Dans le secondaire, ça ne choque pas grand monde de dire à quelqu'un qui enseigne depuis 15 ou 20 ans, de quelle façon il doit disposer les tables, comment doit se dérouler son cours très concrètement etc... Je trouve ça hallucinant.
La question est: Mal payée, peu reconnue dans mon travail, et une impression tenace de malhonnêteté intellectuelle...est-ce que je peux m'imaginer faire ça 30 ans? Je ne suis pas bien sûre...
Plus que le manque de candidats moi ce qui me sidère c'est le nombre de départs ou de gens qui rêvent de partir, dans un contexte économique qui devrait pousser plein de gens à rechercher un emploi stable à long terme...
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- User7917Niveau 9
philann a écrit:En première raison de désaffection je donnerais le salaire trop bas et le manque de perspective. On ne choisit pas d'être prof pour s'enrichir, ça va de soi, mais qd même: tant d'année d'études pour arriver très péniblement à 2000 euros au bout de plusieurs années... En comparaison, mon frère (5 années d'étude, pas de concours) a vu son salaire augmenter d'1/3 en 5 ans pour le garder dans la boîte, parce qu'ils étaient contents de lui et parce qu'il souhaitait partir. Là mon dea et mon doctorat en cours d'achèvement me laissent un goût amer. (surtout à Paris)
Ensuite, les conditions de travail: les années qui s'accumulent à passer le concours, les copains certifiés ou agrégés qui ap. tant d'efforts se retrouvent TZR ou à l'autre bout de la France, les quelques autres qui tombent sur des bahuts tellement pourris qu'ils démissionnent. Personnellement je ne vois pas comment on peut ignorer cela AVANT l'entrée dans le métier (mais j'ai étudié à Paris, donc nous étions beaucoup d'étudiants, la remonté d'information était peut-être plus facile). Et puis beaucoup d'étudiants financent leurs études en étant assistants d'éducation ou bien vacataires, ils ne découvrent pas forcément tous l'EN en tant que profs stagiaires.
Enfin, l'invraisemblable mépris de l'institution: je suis enfant de profs, ça va de soi que si j'enseigne c'est pour transmettre un savoir, et c'est une position politique assumée pour moi (le savoir est un capital, celui qui ne le distribue pas, ne peut pas se dire démocrate). Et là, gros malaise en arrivant même en tant que contractuelle dans un lycée pourtant bon. Je ne suis pas d'accord pour être la courroie de transmission des délires pédago-délirants. Je vis assez mal le fait de mentir à mes élèves. Or c'est précisément ce qu'on nous demande. Un exemple en allemand, A2 validé pour tout le monde en fin de collège. Présentation à la certification B1 (évaluée suivant des critères par bonheur externes à l'EN) en 2nde et là 1 SEULE élève qui valide le niveau B1 et seulement 3 ou 4 qui valident le A2 Comment on assume ??
Dans la colonne mépris, l'infantilisation des profs est pour moi flagrante. Quand j'ai été ATER à la fac, tout le monde m'a dit, on t'a recrutée parce qu'on est sûr de tes qualités, dc maintenant tu fais ce que tu veux (ds certaines limites, mais j'ai choisi grosso modo les thèmes de mes cours, ce que je donnais en contrôle continu etc... à mes étudiants). Dans le secondaire, ça ne choque pas grand monde de dire à quelqu'un qui enseigne depuis 15 ou 20 ans, de quelle façon il doit disposer les tables, comment doit se dérouler son cours très concrètement etc... Je trouve ça hallucinant.
La question est: Mal payée, peu reconnue dans mon travail, et une impression tenace de malhonnêteté intellectuelle...est-ce que je peux m'imaginer faire ça 30 ans? Je ne suis pas bien sûre...
Plus que le manque de candidats moi ce qui me sidère c'est le nombre de départs ou de gens qui rêvent de partir, dans un contexte économique qui devrait pousser plein de gens à rechercher un emploi stable à long terme...
+ 1000 ! C'est vrai que l'évolution de carrière, salaire compris, est plus que décevante. Je me retrouve dans ce que tu dis, avoir bac + 5 pour gagner à peine 2000€ après toutes ces années... Et mon mari, sans diplôme, rentré depuis trois ans dans une grosse boîte pharmaceutique, gagne déjà largement plus que moi, avec le 13ème mois, une participation et un intéressement chaque année de + de 7000€, des chèques vacances sans abonder, des repas du midi payés par la boîte, des avantages CE très intéressants pour les enfants... Ouaip... Un goût amer parfois, même si j'aime mon métier...
Et quand j'entends parfois critiquer le métier, par ceux qui n'y connaissent rien bien souvent d'ailleurs, du style "faut pas vous plaindre, vous faites que 18h et, hop, en vacances, toutes les 6 semaines... et puis, les "gauchos" de profs, ça travaille pas pour le salaire mais pour la société... mais, bon, quand même, j' ferais pas votre métier...", j'enrage!
- nqt75010Niveau 2
malo24 a écrit:Et mon mari, sans diplôme, rentré depuis trois ans dans une grosse boîte pharmaceutique, gagne déjà largement plus que moi, avec le 13ème mois, une participation et un intéressement chaque année de + de 7000€, des chèques vacances sans abonder, des repas du midi payés par la boîte, des avantages CE très intéressants pour les enfants... Ouaip... Un goût amer parfois, même si j'aime mon métier...
Cf messages précédents....Tant que 2 idéologies se côtoieront en France, le monde du public "méritant" sur concours et le monde du privé "piston" (même si l'on peut être méritant en acceptant les conditions intrinsèques du piston et qu'il doit bien sûr exister des exceptions), de réelles tensions existeront et ces 2 mondes se regarderont en chien de faïence tout en enviant les avantages de l'un ou de l'autre.
- hariaNiveau 5
Tout à fait d'accord avec nqt75010. De plus, il faut se garder de faire d'exemples personnels des règles générales : ainsi, les entreprises pharmaceutiques sont parmi les boîtes les plus généreuses financièrement pour leurs salaries, même peu diplômés. À l'inverse, combien de PME où les conditions de travail sont plus que difficiles ? Je crois aussi que les comparaisons avec le privé sont délicates car n'oublions pas que nous sommes fonctionnaires et que cette sécurité d'emploi, qui est aussi un carcan, est un vrai avantage, surtout en ces temps de crise. Personnellement, ayant de gros problèmes de santé depuis 15 ans, j'ai "bénéficié" de plus de 4 ans de congé longue durée et aujourd'hui d'un poste adapté. Dans le privé, je serais au RSA ou à l'AAH depuis longtemps.
Le salaire net avec primes moyen des cadres de la fonction publique hors enseignants est autour de 46000€ et celui des profs de 30000€ ( écart dû au taux de prime : 54% contre 12%). source http://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/statistiques/chiffres_cles/pdf/chiffres_cles_2011.pdf
Le salaire net avec primes moyen des cadres de la fonction publique hors enseignants est autour de 46000€ et celui des profs de 30000€ ( écart dû au taux de prime : 54% contre 12%). source http://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/statistiques/chiffres_cles/pdf/chiffres_cles_2011.pdf
- philannDoyen
Perso, je trouve que la question ne se pose pas du tout en terme de public/ privé dont je trouve les comparaisons toujours trop simplistes, pleines d'envie ou d'aigreur d'un côté comme de l'autre. Mon but n'était pas du tout la comparaison entre 2 mondes surtout que je ne pense pas qu'il y ait "Le Privé" uniforme et "le Public" uniforme aussi de son côté. Ce n'était donc pas ça du tout l'idée.(même si je me suis peut-être mal exprimée,et même si le fait de travailler dans le public a pour moi à voir avec mes convictions politiques.)
Ce que je voulais exprimer, c'est que la nation est peu reconnaissante pour les services rendus à la communauté. Je trouve que malgré les conditions de travail ( programmes, élèves, mutations, réunions pédago-délires ) la plupart des gens que je croise font leur travail comme un sacerdoce ne comptant ni leur peine ni leur engagement...et cela n'est jamais reconnu ni financièrement (salaires minables pour ce niveau de formation, j'insiste) ni symboliquement (voir l'image de la profession auprès du public mais aussi de nos gouvernants).
Je suis tout à fait d'accord sur les avantages de la sécurité de l'emploi, avantage enorme, et c'est bien ce qui me fait dire qu'il y a un gros problème, lorsqu'en période de crise cet avantage, à défaut de suffire, n'incite pas plus de gens à se tourner vers ce métier et que d'autres le quittent. Perso, ca ne me tente pas d'aller ds le privé, qd je parlais de ne pas faire 30 ans la même chose, c'était plutôt ds l'idée de retourner à la fac (peu de chances) ou d'aller dans d'autres institutions dt le but est aussi le bien commun. MAis je ne peux que noter qu'aucun collègue de ma mère (la cinquantaine) n'a jamais démissionné ou changé de métier (ma mère elle est venue à l'EN sur le tard ), mais que dans ma génération (la trentaine) la question se pose plus et que quelques uns franchissent le pas.
ps: question piston, je suggérerais de ne pas l'attribuer au privé uniquement. Qui a travaillé dans une fac SAIT à quel point ce n'est ps le propre du privé, mais celui de tout milieu dans lequel on donne à quelques uns un 'tit pouvoir sur leurs semblables. Et là l'autonomie des lycées laisse transparaître les caractères de chacun. Les répartitions des heures entre langues dans mon lycée cumulent piston, rêve du petit chef etc... arrangements entre amis etc...
Ce que je voulais exprimer, c'est que la nation est peu reconnaissante pour les services rendus à la communauté. Je trouve que malgré les conditions de travail ( programmes, élèves, mutations, réunions pédago-délires ) la plupart des gens que je croise font leur travail comme un sacerdoce ne comptant ni leur peine ni leur engagement...et cela n'est jamais reconnu ni financièrement (salaires minables pour ce niveau de formation, j'insiste) ni symboliquement (voir l'image de la profession auprès du public mais aussi de nos gouvernants).
Je suis tout à fait d'accord sur les avantages de la sécurité de l'emploi, avantage enorme, et c'est bien ce qui me fait dire qu'il y a un gros problème, lorsqu'en période de crise cet avantage, à défaut de suffire, n'incite pas plus de gens à se tourner vers ce métier et que d'autres le quittent. Perso, ca ne me tente pas d'aller ds le privé, qd je parlais de ne pas faire 30 ans la même chose, c'était plutôt ds l'idée de retourner à la fac (peu de chances) ou d'aller dans d'autres institutions dt le but est aussi le bien commun. MAis je ne peux que noter qu'aucun collègue de ma mère (la cinquantaine) n'a jamais démissionné ou changé de métier (ma mère elle est venue à l'EN sur le tard ), mais que dans ma génération (la trentaine) la question se pose plus et que quelques uns franchissent le pas.
ps: question piston, je suggérerais de ne pas l'attribuer au privé uniquement. Qui a travaillé dans une fac SAIT à quel point ce n'est ps le propre du privé, mais celui de tout milieu dans lequel on donne à quelques uns un 'tit pouvoir sur leurs semblables. Et là l'autonomie des lycées laisse transparaître les caractères de chacun. Les répartitions des heures entre langues dans mon lycée cumulent piston, rêve du petit chef etc... arrangements entre amis etc...
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2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- PioupNiveau 6
philann a écrit:Ensuite, les conditions de travail: les années qui s'accumulent à passer le concours, les copains certifiés ou agrégés qui ap. tant d'efforts se retrouvent TZR ou à l'autre bout de la France, les quelques autres qui tombent sur des bahuts tellement pourris qu'ils démissionnent. Personnellement je ne vois pas comment on peut ignorer cela AVANT l'entrée dans le métier (mais j'ai étudié à Paris, donc nous étions beaucoup d'étudiants, la remonté d'information était peut-être plus facile). Et puis beaucoup d'étudiants financent leurs études en étant assistants d'éducation ou bien vacataires, ils ne découvrent pas forcément tous l'EN en tant que profs stagiaires.
Ah bon? Pourtant, dans mon groupe de 30 étudiants en M2, la seule personne à avoir pris un poste de vacataire est la même personne qui s'est plantée aux écrits, donc pas d'espoir de concours pour cette année là et du temps libre. Le programme de M2 était lourd, crois moi, et rien que le fait de cumuler les études + un petit boulot qui n'a rien à voir et qui ne demande aucune préparation chez soi m'épuisait sévèrement. Vient également le cas particulier de l'académie de Strasbourg où on nous a refusé le stage en responsabilité sous le prétexte que nous n'étions pas les vaches à lait de l'éducation nationale. Je me demande bien ce que je suis alors aujourd'hui, à 500 km de chez moi et TZR sur un secteur qui fait finalement quasiment tout le département...
Je suis assez d'accord avec toi et en même temps, je ne peux pas m'empêcher de penser à certains de mes collègues qui suivent le bouquin page par page, avec le workbook, les exos après le chapitre, etc en suivant bien tout ce qui est dit dans le guide pédagogique fourni avec, surtout quand c'est un bouquin qui a bien 10 ans dans les pattes et qui n'est plus adapté. Je me rappelle encore de mon jour de pré-rentrée, on s'est réuni avec mes autres collègues, on m'a donné un bouquin, un workbook et un guide pédagogique et on m'a dit "tu suis le guide pédagogique, ça ira tout seul". Pour moi, ça renforce juste l'idée des gens qui pensent qu'on ne glande rien et que tout le monde peut être prof. Voila pourquoi on saoule à ce point les stagiaires, parce que c'est le seul moment où on va pouvoir les formater, après il n'y aura vraisemblablement plus de "contrôle" sur leur enseignement. Et quand je repense à un prof d'allemand dans mon enfance qui ne nous a jamais fait un seul cours d'allemand de toute ma scolarité, qui passait son temps à nous raconter sa vie ou des histoires sans interet, avec les parents qui se plaignaient, etc, etc et que finalement, la seule réponse était qu'on ne pouvait rien y faire.... (Je précise que dans notre village et les villages avoisinants, cet homme avait un certain pouvoir...).Dans le secondaire, ça ne choque pas grand monde de dire à quelqu'un qui enseigne depuis 15 ou 20 ans, de quelle façon il doit disposer les tables, comment doit se dérouler son cours très concrètement etc... Je trouve ça hallucinant.
Plus que le manque de candidats moi ce qui me sidère c'est le nombre de départs ou de gens qui rêvent de partir, dans un contexte économique qui devrait pousser plein de gens à rechercher un emploi stable à long terme...
Moi, ce qui m'étonnera toujours, c'est le fait que l'on se souhaite "bon courage" ou "bonne chance" à la fin de chaque récré...
- philannDoyen
d'accord avec toiMoi, ce qui m'étonnera toujours, c'est le fait que l'on se souhaite "bon courage" ou "bonne chance" à la fin de chaque récré...
J'ai eu la chance de faire un DEA et non un M2, et c'était bcp moins lourd. De plus à PAris si t'es AE dans paris, c'est bcp moins lourd que bcp de petits boulots. Donc la localisation joue bcp c'est sûr.
Pour ce que tu dis du prof qui ne fiche rien (ça me fait pensé à un post lu hier mais je ne sais plus lequel), ça pose le problème des chers collègues incompétents, QUI EXISTENT, sans que cela dérange ni la hiérarchie ni les collègues qui souvent justifient de fermer les yeux sous prétexte qu'on aille pas leur dire à eux non plus ce qu'ils ont à faire.
À la fac, ça me faisait ruer dans les brancards tellement je trouve que c'est du mépris et bien qu'enfant de profs, j'ai une haine vicérale pour l'esprit de corps qui consiste à toujours trouver toutes les excuses aux collègues.
Ceci dit...
je ne crois pas une seule seconde que le bourrage de crâne des stagiaires soit fait pour éviter ces cas limites par la suite, je ne crois pas qu'il soit fait dans le but de mieux instruire l'élève...et personnellement je dois beaucoup à mes collègues pour ma formation pratique ET réaliste. Curieusement elles avaient un certain âgeon saoule à ce point les stagiaires, parce que c'est le seul moment où on va pouvoir les formater, après il n'y aura vraisemblablement plus de "contrôle" sur leur enseignement.
Au passage, je trouve l'idée de "formater" un prof assez dérangeante voire franchement dangereuse.
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- nqt75010Niveau 2
ps: question piston, je suggérerais de ne pas l'attribuer au privé uniquement. Qui a travaillé dans une fac SAIT à quel point ce n'est ps le propre du privé, mais celui de tout milieu dans lequel on donne à quelques uns un 'tit pouvoir sur leurs semblables. Et là l'autonomie des lycées laisse transparaître les caractères de chacun. Les répartitions des heures entre langues dans mon lycée cumulent piston, rêve du petit chef etc... arrangements entre amis etc... .philann
Petite précision: quand je parle de piston, c'est uniquement dans l'accès à l'emploi... dans le privé versus public...Je pense qu'en référence à l'un des messages précédents, les millions de demandeurs d'emploi Qualifiés, diplômés et non diplômés mais sans carnets d'adresses (= réseau=piston...) seraient ravis d'apprendre que l'industrie pharmaceutique (ou d'autres secteurs) embauchent sans diplôme, et avec les avantages décrits ci-dessus... Une fois en poste, il y aura toujours des petits arrangements entre amis...
Petite précision: quand je parle de piston, c'est uniquement dans l'accès à l'emploi... dans le privé versus public...Je pense qu'en référence à l'un des messages précédents, les millions de demandeurs d'emploi Qualifiés, diplômés et non diplômés mais sans carnets d'adresses (= réseau=piston...) seraient ravis d'apprendre que l'industrie pharmaceutique (ou d'autres secteurs) embauchent sans diplôme, et avec les avantages décrits ci-dessus... Une fois en poste, il y aura toujours des petits arrangements entre amis...
- LefterisEsprit sacré
Ce qu'on ne dit guère, en opposant considération et traitement, c'est que les deux vont ensemble.
Les grilles indiciaires, progressions de carrière, rémunérations annexes situent clairement les professions les unes par rapport aux autres. Or, les enseignants stagnent tandis que beaucoup d'autres professions dans la fonction publique -sans entrer dans les comparaisons public-privé où c'est la loi du marché -les dépassent.
Je suis moi-même ancien fonctionnaire de catégorie A et je peux dire que le traitement n'a vraiment rien à voir, comme je l'ai déjà dit ailleurs, alors que les contraintes, à commencer par celles du recrutement, augmentent. Je suis parti parti pour changer d'air, je voulais être plus libre et plus proche de ma formation de goût, mais je n'ai nullement honte d'avouer jamais je ne l'aurais fait si primo je n'avais pas été reclassé au sommet de la grille indiciaire (ce que précisément m'a permis une évolution de carrière plus rapide dans une autre administration), secundo que je ne serais peut-être pas resté si je n'avais pas eu l'agreg après le capes, (seul concours accessible au débotté car il n'est pas sur programme). Et malgré ça, je suis encore de ma poche.
Ce que je veux dire , c'est qu'un jeune suffisamment informé , à moins d'avoir la "vocation" (qu'est-ce au juste? ), peut s'orienter vers d'autres concours administratifs, plus polyvalents qui plus est, sans avoir à étudier 5 ans, plus préparer un ou des concours qu'il obtiendra peut-être après encore un, deux ou trois ans, et maintenant se payer des certifications. Beaucoup bifurquent assez tôt, même en lettres maintenant, pour éviter de se trouver piégés dans une filière ne menant quasiment qu'à l'enseignement.
Le métier n'est pas à mon sens assez intéressant pour que l'on y sacrifie tout et qu'on joue les désintéressés. Choisir un métier, c'est un équilibre entre plusieurs paramètres , et là, il y a un sérieux déséquilibre en défaveur de l'enseignement.
Les grilles indiciaires, progressions de carrière, rémunérations annexes situent clairement les professions les unes par rapport aux autres. Or, les enseignants stagnent tandis que beaucoup d'autres professions dans la fonction publique -sans entrer dans les comparaisons public-privé où c'est la loi du marché -les dépassent.
Je suis moi-même ancien fonctionnaire de catégorie A et je peux dire que le traitement n'a vraiment rien à voir, comme je l'ai déjà dit ailleurs, alors que les contraintes, à commencer par celles du recrutement, augmentent. Je suis parti parti pour changer d'air, je voulais être plus libre et plus proche de ma formation de goût, mais je n'ai nullement honte d'avouer jamais je ne l'aurais fait si primo je n'avais pas été reclassé au sommet de la grille indiciaire (ce que précisément m'a permis une évolution de carrière plus rapide dans une autre administration), secundo que je ne serais peut-être pas resté si je n'avais pas eu l'agreg après le capes, (seul concours accessible au débotté car il n'est pas sur programme). Et malgré ça, je suis encore de ma poche.
Ce que je veux dire , c'est qu'un jeune suffisamment informé , à moins d'avoir la "vocation" (qu'est-ce au juste? ), peut s'orienter vers d'autres concours administratifs, plus polyvalents qui plus est, sans avoir à étudier 5 ans, plus préparer un ou des concours qu'il obtiendra peut-être après encore un, deux ou trois ans, et maintenant se payer des certifications. Beaucoup bifurquent assez tôt, même en lettres maintenant, pour éviter de se trouver piégés dans une filière ne menant quasiment qu'à l'enseignement.
Le métier n'est pas à mon sens assez intéressant pour que l'on y sacrifie tout et qu'on joue les désintéressés. Choisir un métier, c'est un équilibre entre plusieurs paramètres , et là, il y a un sérieux déséquilibre en défaveur de l'enseignement.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RoninMonarque
Malheureusement je ne peux qu'abonder dans ton sens, la comparaison avec le fonctionnement de l'hôpital ( où le travail n'est pas de tout repos ) me prouve qu'un infirmier de mon âge à 80% gagne la même chose que moi et a les mêmes vacances ( 13ème mois, prime de risques, 35 heures etc...) et donc que nous sommes vraiment mal payés. Et pourtant l'hôpital a du mal à recruter, les jeunes sortants de l'école des soins infirmiers préférant visiblement travailler en libéral ou en intérim, cela paye beaucoup plus...
Il semble que le salaire et avantages associés soient devenus prioritaires dans les choix de carrière ( ainsi qu'une certaine liberté ).
Cela dit bien la place que nous avons dans l'échelle sociale du pays.
Il semble que le salaire et avantages associés soient devenus prioritaires dans les choix de carrière ( ainsi qu'une certaine liberté ).
Cela dit bien la place que nous avons dans l'échelle sociale du pays.
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- LefterisEsprit sacré
Je sais que je vais me faire maudire par ceux qui veulent décrocher le capes, mais j'ai même démissionné il y a un certain nombre d'années une première fois du Capes, faute d'un reclassement acceptable à l'époque, et suis resté dans mon métier. Je l'ai repassé par la suite , et quand j'ai été sûr d'avoir un poste sur place, un reclassement "juste" , j'ai pris mon poste et me suis attelé à l'agreg. Malgré ça, perte annuelle de 30 % au début. Et avant d'être trop âgé, j'envisageais une autre administration en cas d'échec à l'agreg... Je me sens comme n'importe quel travailleur, je n'ai pas le tempérament mystique (la "vocation") et ne suis pas une réincarnation de l'abbé Pierre : je donne mon temps, ma qualification, en échange d'un "traitement", c'est-à-dire la rémunération, les conditions d'emploi etc. Le fait que j'aime ma matière est un critère subjectif que l'on n'a pas à m'opposer pour me bercer de belles paroles sur le sacerdoce. Au même titre que le médecin, l'avocat, qui prennent leurs honoraires, même s'ils aiment leur métier ...Ronin a écrit:Malheureusement je ne peux qu'abonder dans ton sens, la comparaison avec le fonctionnement de l'hôpital ( où le travail n'est pas de tout repos ) me prouve qu'un infirmier de mon âge à 80% gagne la même chose que moi et a les mêmes vacances ( 13ème mois, prime de risques, 35 heures etc...) et donc que nous sommes vraiment mal payés. Et pourtant l'hôpital a du mal à recruter, les jeunes sortants de l'école des soins infirmiers préférant visiblement travailler en libéral ou en intérim, cela paye beaucoup plus...
Il semble que le salaire et avantages associés soient devenus prioritaires dans les choix de carrière ( ainsi qu'une certaine liberté ).
Cela dit bien la place que nous avons dans l'échelle sociale du pays.
Désolé de briser l'image romantique du professeur courbant l'échine et acceptant avec résignation et jouissance les vicissitudes du métier.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- alberto79Habitué du forum
philann a écrit:
ps: question piston, je suggérerais de ne pas l'attribuer au privé uniquement. Qui a travaillé dans une fac SAIT à quel point ce n'est ps le propre du privé, mais celui de tout milieu dans lequel on donne à quelques uns un 'tit pouvoir sur leurs semblables.
Pourtant je travaille dans une Fac et je ne sais pas de quel piston vous parlez. Il faut arrêter les généralisations. Et je ne sais pas de quels pouvoirs parlez-vous. Les hiérarchies sont beaucoup moins marquées dans l’université que dans le secondaire.
- User7917Niveau 9
ps: question piston, je suggérerais de ne pas l'attribuer au privé uniquement. Qui a travaillé dans une fac SAIT à quel point ce n'est ps le propre du privé, mais celui de tout milieu dans lequel on donne à quelques uns un 'tit pouvoir sur leurs semblables. Et là l'autonomie des lycées laisse transparaître les caractères de chacun. Les répartitions des heures entre langues dans mon lycée cumulent piston, rêve du petit chef etc... arrangements entre amis etc... [/quote]
Bien vu ! + 1000 !
- User7917Niveau 9
alberto79 a écrit:philann a écrit:
ps: question piston, je suggérerais de ne pas l'attribuer au privé uniquement. Qui a travaillé dans une fac SAIT à quel point ce n'est ps le propre du privé, mais celui de tout milieu dans lequel on donne à quelques uns un 'tit pouvoir sur leurs semblables.
Pourtant je travaille dans une Fac et je ne sais pas de quel piston vous parlez. Il faut arrêter les généralisations. Et je ne sais pas de quels pouvoirs parlez-vous. Les hiérarchies sont beaucoup moins marquées dans l’université que dans le secondaire.
Pas d'accord. Lors de ma soutenance de DEA, je me suis clairement entendu dire "vous n'êtes pas une élite et vous n'êtes pas du bon milieu socio-culturel, donc ne perdez pas votre temps à faire une thèse pour faire une thèse". Quand j'ai demandé des explications, mon directeur de recherches m'a répondu que l'Université était un milieu particulier : faire évoluer les meilleurs éléments soutenus par des directeurs de recherches qui ont du poids pour qu'ils puissent, après leur soutenance, obtenir un poste, ou bien avoir de très bonnes connaissances (le bon milieu socio-culturel) pour être "appuyé" (donc "piston") auprès des responsables d'Université. Cela m'a semblé plus que clair...
Après, on peut toujours faire des vacations à la Fac, la sélection est différente (j'ai donné des cours pendant quelques années), mais pour obtenir un poste, c'est autre chose et le "piston" a bien souvent sa place... Le temps des "mandarins" n'est pas complètement révolu...
- alberto79Habitué du forum
malo24 a écrit:alberto79 a écrit:philann a écrit:
ps: question piston, je suggérerais de ne pas l'attribuer au privé uniquement. Qui a travaillé dans une fac SAIT à quel point ce n'est ps le propre du privé, mais celui de tout milieu dans lequel on donne à quelques uns un 'tit pouvoir sur leurs semblables.
Pourtant je travaille dans une Fac et je ne sais pas de quel piston vous parlez. Il faut arrêter les généralisations. Et je ne sais pas de quels pouvoirs parlez-vous. Les hiérarchies sont beaucoup moins marquées dans l’université que dans le secondaire.
Pas d'accord. Lors de ma soutenance de DEA, je me suis clairement entendu dire "vous n'êtes pas une élite et vous n'êtes pas du bon milieu socio-culturel, donc ne perdez pas votre temps à faire une thèse pour faire une thèse". Quand j'ai demandé des explications, mon directeur de recherches m'a répondu que l'Université était un milieu particulier : faire évoluer les meilleurs éléments soutenus par des directeurs de recherches qui ont du poids pour qu'ils puissent, après leur soutenance, obtenir un poste, ou bien avoir de très bonnes connaissances (le bon milieu socio-culturel) pour être "appuyé" (donc "piston") auprès des responsables d'Université. Cela m'a semblé plus que clair...
Après, on peut toujours faire des vacations à la Fac, la sélection est différente (j'ai donné des cours pendant quelques années), mais pour obtenir un poste, c'est autre chose et le "piston" a bien souvent sa place... Le temps des "mandarins" n'est pas complètement révolu...
Ce n’est pas vrai. Si votre directeur de recherches vous a parlé ainsi (ce que je doute), honte à lui. Et en outre, je ne vous parle pas des vacations. Je suis devenu Maître de conférences des universités à moins de 30 ans. Je ne viens pas d’un milieu particulièrement riche. Je n’ai pas fait ma thèse en France donc mon directeur de recherche ne connaissait personne dans les plusieurs CS qui m’ont classé premier et moi-même je ne connaissais personne dans ses CS. Vous expliquez comment mon cas ?
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