Re: CAPES externe 2012, postes non pourvus : l'hécatombe...

Apparemment l'EN souhaiterait mettre en place deux sessions d'examen (novembre et printemps). La session au printemps serait ouverte à un public plus large.

Pour répondre aux besoins qui vont se poser pour la rentrée 2013, le ministère envisage une solution radicale. Il s’agirait de mettre en place une deuxième session de concours d’enseignement au printemps prochain, quand ceux qui viennent de s’inscrire débuteront, eux, leurs écrits à l’automne. Cette deuxième vague serait ainsi beaucoup plus largement ouverte – sans doute aux étudiants entrés dans le processus de pré-recrutement et plus généralement à ceux inscrits en première année de master. « Le calendrier est très serré. Tout cela devra être fixé dans la loi d’orientation de décembre », prévient Daniel Robin.

Au cabinet de Vincent Peillon, on n’infirme ni ne confirme l’information, en précisant qu’il est trop tôt pour se prononcer, alors que la grande concertation sur l’école doit se poursuivre jusqu’au mois de septembre. Pourtant tout porte à croire que cette session de rattrapage est déjà plus qu’une hypothèse de travail.

Source : Lucie Delaporte (24 juillet 2012). L'école en pleine crise de vocations. Médiapart. (Accès abonné uniquement)

Pffff.
Il suffirait de revaloriser fortement la grille indiciaire des certifiés et des agrégés ET d'arrêter de présenter les professeurs comme des sous-merdes planquées ; le fait-on avec les flics ?
Un master II exigé pour enseigner, et aucune compensation financière ? Qui veut encore faire ce métier, être toujours déconsidéré, et toucher un salaire faible pour un bac+5 ? Faut pas rêver, ce "métier" que l'on apprend plus n'attirera plus que les médiocres, ou ceux dont c'est vraiment la passion et qui peuvent vivre chichement ou très simplement, ou ceux qui n'ont pas le besoin vital du salaire pour vivre (ayant des rentes, des apparts loués, un conjoint qui rapporte un salaire...).
On imagine un pneumologue nourrissant honorablement sa femme qui ne travaille pas et les enfants qu'elle élève. On n'imagine pas cela en remplaçant le médecin par le prof certifié.

Ras-le-bol de cette paupérisation et de ce nivellement par le bas.

"On n'achète pas le dévouement." Merci Vincent Peillon !

Non, il est nécessaire de revaloriser les salaires des enseignants mais cela n'est qu'un facteur parmi d'autres, cela ne suffirait pas à rendre le métier attractif, de plus d'un point de vue budgétaire ce n'est pas un paramètre que l'on pourra ajuster.

Même l'agrégation perd de son intérêt.

Un métier qui ne permet pas à une famille de vivre ne peut pas être attractif. Cela me semble la base. Le reste vient ensuite.

Ahem... sur le fond je suis d'accord, entièrement d'accord, plus que d'accord. Mais... euh... n'y comptez pas trop, quel que soit le gouvernement. Vraiment. Vous allez vous faire du mal.

Je suis malheureusement entièrement d'accord avec Janne, et Lady Of Shaloot.

Avec les pbs de recrutement et la médiocrité des concours, la boucle est bouclée...

Cela concernerait quels concours exactement ?

Ce qui m'ennuie le plus, assez souvent aujourd'hui, c'est qu'en sachant à peu près faire mon métier, je sois regardé comme une sorte de dinosaure par des bébés qui placent la tablette numérique au même rang que leur cervelle (parfois bien vide, d'ailleurs, mais ne le disons pas pour rester convivial).

Est-ce qu'ils vont en venir à supprimer des pré-requis pr pouvoir recruter ?? Le CLES2, le C2i2E... Et les conditions de diplôme ? Revenir au recrutement niveau licence, par manque cruel de candidats, vont-ils finir par prendre cette décision ?

Mme Irma, une réponse je vous prie, merci.

Euh... franchement, le C2i2e, voilà quoi... Je ne vois pas en quoi il nous est nécessaire pour enseigner !
Pour le CLES2, je ne me prononce pas en tant que prof de langues, mais je n'en pense pas moins...

yoaken a écrit:Est-ce qu'ils vont en venir à supprimer des pré-requis pr pouvoir recruter ?? Le CLES2, le C2i2E... Et les conditions de diplôme ? Revenir au recrutement niveau licence, par manque cruel de candidats, vont-ils finir par prendre cette décision ?

Mme Irma, une réponse je vous prie, merci.

la grande concertation nationale n'est pas encore terminée, il est donc difficile de savoir quelles modifications vont avoir lieu.

L0* a écrit:Sangoku, je pense que l'échec à un concours est toujours difficile à digérer, sauf quand on le prend à la légère (ex : j'ai présenté cette année l'agrégation en sachant que je ne l'aurais pas, je souhaitais juste me mesurer à la difficulté des épreuves, si bien que l'échec aux écrits ne m'a ni attristée ni déstabilisée et je me suis réjouie d'avoir de meilleures notes que ce à quoi je m'attendais).

Il y a le fait d'un an (voire plus) d'investissement, la quantité de travail (en temps, en énergie...), le flou artistique (savoir ou ne pas savoir au juste ce qui a posé problème).

Ce sont des sensations normales.

Après, chacun réagit à sa façon : colère, tristesse, culpabilité, ou sublimation.

Je pense que dans ton cas, le hic est le fait que tous les postes n'aient pas été pourvus. Je pense effectivement que c'est plus dur à digérer de cette façon que lorsque "X personnes ont été meilleures que moi, or, le nombre de places étaient limitées". Je comprends que ce soit particulièrement difficile à vivre, voire révoltant.

Après, les notes et le classement à un concours sont extrêmement relatifs. Dans mon entourage proche, il y a des personnes bien ou très bien classées au concours qui se sont retrouvées en difficulté devant des classes (l'une a renoncé à son CAPES car elle a réalisé qu'elle n'était pas faite pour ce métier, notamment, des personnes non titularisées à l'issue du stage), d'autres beaucoup moins bien classées qui ont entamé une carrière brillante.
D'autres encore n'ont pas été admissibles au CAPES ou à l'agrégation et ont été classés dans les 10 premiers l'année suivante.
J'ai vu des majors de promo ne jamais réussir à décrocher le concours, des personnes ayant eu leurs années au rattrapage finir dans le premier décile, etc.
Comme quoi, il ne faut vraiment jurer de rien, voir plus loin que le concours et surtout : Y CROIRE.

Je te conseille de continuer, de t'accrocher, de faire contre mauvaise fortune bon cœur, continuer à travailler dur et à entretenir l'espoir, apprendre de tes erreurs, progresser, aller de l'avant... Courage !

Je vous remercie énormément pour ce message de soutien.

Ca ne va pas être facile mais je vais faire en sorte de rassembler mes forces une nouvelle fois et repartir de l'avant.

Will.T a écrit:

yoaken a écrit:Est-ce qu'ils vont en venir à supprimer des pré-requis pr pouvoir recruter ?? Le CLES2, le C2i2E... Et les conditions de diplôme ? Revenir au recrutement niveau licence, par manque cruel de candidats, vont-ils finir par prendre cette décision ?

Mme Irma, une réponse je vous prie, merci.

la grande concertation nationale n'est pas encore terminée, il est donc difficile de savoir quelles modifications vont avoir lieu.

Elle n'en est même qu'à ses débuts, on a été pris jusqu'au 20 juillet, on fait une petite pause estivale là et on reprend le 20 août. Jusqu'à la fin septembre.

Dernière édition par hobbit le Dim 24 Mar 2013 - 23:10, édité 1 fois

Normalement maintenant il est exigé pour la titularisation et non plus pour devenir stagiaire.

astopia a écrit:Normalement maintenant il est exigé pour la titularisation et non plus pour devenir stagiaire.

Cela est confirmé par la liste des pièces à fournir pour l'inscription au concours, j'ai bien lu et relu la mention avant de l'envoyer ce matin.

Tu peux me donner le lien ? Merci. Parce que pour l'inscription au concours, peu importe le C2i2e ou le CLES2.

C'est la feuille qu'on reçoit consécutivement à l'inscription, donc je n'ai pas de lien. Il était écrit que le C2i2e et le CLES2 n'étaient demandés que pour la titularisation.

Ah, ok. Alors le C2i2e et le CLES2 n'ont jamais, à ma connaissance, été demandé pour l'inscription au concours.
On devait cette année justifier l'avoir pour devenir stagiaire.
Maintenant il est demandé pour être titularisé.

Mais au final, il faut toujours l'avoir, donc. Son obtention est juste repoussée d'un an dans le cursus.

un article du nouvel obs : Profs : pourquoi le métier ne plaît plus ?

Quel métier pensez-vous faire ? Lorsque les universités posent la question à leurs étudiants, c'est devenu un leitmotiv : "Tout mais pas l'enseignement !" C'est
ce que raconte notamment Anne Fraïsse, présidente de Montpellier-3 et
vice-présidente de la CPU (Conférence des Présidents d'Université) : "On
a beau leur répéter que c'est le plus beau métier du monde, ils
préfèrent s'inscrire en communication ou en médiation culturelle." Révélatrice
aussi, cette une de « l'Etudiant » : "40 métiers d'avenir pour la
génération Y". A l'occasion de ses 40 ans, le mensuel propose à ses
jeunes lecteurs quarante professions en phase avec leurs valeurs : quête
de sens, usage des nouvelles technologies, solidarité, utilité
sociale... On n'y trouve pas celle de professeur...

.../...

Comment relancer la vocation à l'heure où il va falloir plus que
doubler les recrutements pour tenir la fameuse promesse des 60 000
postes ? Vincent Peillon promet de revoir la formation de bout en bout,
de remettre des moyens, mais voici quelques bonnes pratiques. En Corée
du Sud ou en Finlande, un poste dans un établissement en difficulté est
une promotion, une mission particulièrement intéressante et non une
corvée. A la clé, des effectifs réduits, du temps pour se former, etc. "En Suède, explique Pauline Musset, les
jeunes enseignants disposent d'une journée par semaine pour aller
observer leurs collègues chevronnés. Au Royaume-Uni, une campagne de
publicité jouant sur le prestige, qui comparait les professeurs à des
avocats, à des médecins, a donné d'excellents résultats." Peut-être
faudrait-il surtout revoir nos méthodes : la France se distingue dans
les enquêtes de l'OCDE par le mal-être de ses élèves. Et Anne Fraïsse en
est sûre : "Nos étudiants, avant tout, ne veulent pas retourner dans l'école qu'ils ont connue."

l'article entier : c'est par ici.

astopia a écrit:Ah, ok. Alors le C2i2e et le CLES2 n'ont jamais, à ma connaissance, été demandé pour l'inscription au concours.
On devait cette année justifier l'avoir pour devenir stagiaire.
Maintenant il est demandé pour être titularisé.

Mais au final, il faut toujours l'avoir, donc. Son obtention est juste repoussée d'un an dans le cursus.

Voilà, c'est exactement ça.

Will.T a écrit:un article du nouvel obs : Profs : pourquoi le métier ne plaît plus ?

Au Royaume-Uni, une campagne de
publicité jouant sur le prestige, qui comparait les professeurs à des
avocats, à des médecins, a donné d'excellents résultats."[/i] Peut-être
faudrait-il surtout revoir nos méthodes : la France se distingue dans
les enquêtes de l'OCDE par le mal-être de ses élèves. Et Anne Fraïsse en
est sûre : "Nos étudiants, avant tout, ne veulent pas retourner dans l'école qu'ils ont connue."

l'article entier : c'est par ici.

Au Royaume-Uni, les profs sont surtout mieux payés, la campagne publicitaire n'était donc pas un mensonge complètement éhonté! J'en ai vraiment marre de ce leitmotiv: les pauv' élèves sont malheureux à l'école. Plus d'une moitié d'entre eux sont bien contents de venir au centre aéré toute l'année.

MelanieSLB a écrit:

Will.T a écrit:un article du nouvel obs : Profs : pourquoi le métier ne plaît plus ?

Au Royaume-Uni, une campagne de
publicité jouant sur le prestige, qui comparait les professeurs à des
avocats, à des médecins, a donné d'excellents résultats."[/i] Peut-être
faudrait-il surtout revoir nos méthodes : la France se distingue dans
les enquêtes de l'OCDE par le mal-être de ses élèves. Et Anne Fraïsse en
est sûre : "Nos étudiants, avant tout, ne veulent pas retourner dans l'école qu'ils ont connue."

l'article entier : c'est par ici.

Au Royaume-Uni, les profs sont surtout mieux payés, la campagne publicitaire n'était donc pas un mensonge complètement éhonté! J'en ai vraiment marre de ce leitmotiv: les pauv' élèves sont malheureux à l'école. Plus d'une moitié d'entre eux sont bien contents de venir au centre aéré toute l'année.

En Espagne par contre, la bonne paie des enseignants et le chômage massive provoquent depuis toujours une accumulation massive de candidats pour les concours de l’enseignement, aussi bien en primaire que dans le secondaire. En plus la crise étant passée par là, le gouvernement n’autorise que le renouvèlement d’un enseignant pour chaque dix qui partent à la retraite. Ce qui donne des taux de réussite aux concours horribles. Un exemple, un ancien collègue de promo, s’est récemment présenté au concours pour être prof de secondaire en HG dans la Communauté de Madrid, concours qu’il prépare depuis 7 ans. Il y avait 10 postes ouverts et plus de 7.000 candidats…et ce n’ est pas une blague.

alberto79 a écrit:
En Espagne par contre, la bonne paie des enseignants et le chômage massive provoquent depuis toujours une accumulation massive de candidats pour les concours de l’enseignement, aussi bien en primaire que dans le secondaire. En plus la crise étant passée par là, le gouvernement n’autorise que le renouvèlement d’un enseignant pour chaque dix qui partent à la retraite. Ce qui donne des taux de réussite aux concours horribles. Un exemple, un ancien collègue de promo, s’est récemment présenté au concours pour être prof de secondaire en HG dans la Communauté de Madrid, concours qu’il prépare depuis 7 ans. Il y avait 10 postes ouverts et plus de 7.000 candidats…et ce n’ est pas une blague.

Exact, et c'est vrai que les profs en Espagne sont payés bien mieux qu'en France, surtout en début de carrière !
Les concours enseignants sont très sélectifs en Espagne depuis longtemps, mais avec l'austérité actuelle et la forte diminution des recrutements, cela devient vraiment très difficile.

"Nos étudiants, avant tout, ne veulent pas retourner dans l'école qu'ils ont connue."

Les collégiens perçoivent pour beaucoup le métier de prof comme minable. Même certains lycéens...

Quand je leur donne mon niveau d'étude, ils me demandent tous pourquoi je suis là.