- caroletteNeoprof expérimenté
supersoso a écrit:lene75 a écrit:supersoso a écrit:beaucoup de TV pour les uns et les autres, parfois tard dans la chambre, parfois à cause d'un grand frère/grande soeur quand ils sont plusieurs dans la même chambre. C'est une réalité qui provoque une grande fatigue de la plupart des enfants. Penser le temps scolaire au regard du mode de vie actuel de nos élèves
C'est là qu'on est en désaccord total. Qu'un enfant ait la télé dans sa chambre et prenne sur son temps de sommeil pour la regarder pose problème. L'école ne doit donc surtout pas s'adapter à ce mode de vie, qui relève d'un choix éducatif personnel.
Mais elle ne s'adapte pas. Pour autant qu'on ne s'étonne pas de perdre de vue de nombreux élèves. Quant au choix éducatif personnel, encore faut-il être suffisamment éduqué pour pouvoir vraiment choisir autre chose. Pour le coup, je rejoins vraiment ce que dis Aurore plus haut.
Cela étant, que ça pose problème c'est une chose... mais pour le moment c'est une réalité qui n'intéresse pas le politique et nous devons faire avec qu'on le veuille ou non (après on peut expliquer au parents que ce n'est pas bon pour leurs enfants mais notre mission s'arrête là).
On ne permettra pas à nos élèves de progresser si on ne prends pas en compte leur rythme de vie réelle (et non celui qu'ils devraient avoir puisqu'à bien des égards il n'est que très peu suivi).
Tu peux partir de ce qui devrait être (la bonne heure de coucher pour les enfants, etc...), et faire comme si la réalité s'y conforme et faire ce qui te semble le mieux, au risque de perdre de nombreuses personnes (c'est ce type de discours qui me semble-t-il laisse les parents le plus en difficulté à l'écart de l'école puisqu'ils sentent qu'ils ne sont pas conformes à ce qu'on pense être bien, qu'on les renvois dans le rôle de mauvais parents) : c'est une sorte d'idéal à atteindre qui est un guide plutôt sans compromis où on se dit que ça tirera tout le monde vers le haut. Le risque est aussi de laisser le plus grand nombre au placard... En tout cas c'est un peu comme cela que j'interprète tes réponses (mais détrompe-moi si je suis à côté de la plaque ).
Ou tu peux choisir de partir du réel tel qu'il est (les enfants ne se couchent de toute façon pas de bonne heure et sont fatigués en classe ce qui ne risque pas de changer tout de suite) avec ces grosses imperfections et penser qu'est-ce qui est possible dans les conditions actuelles pour que les enfants retirent le mieux de ce qu'on tente de leur transmettre, en comptant que peut-être cela contribuera à améliorer le réel à petit pas. On prend alors le risque de ne rien améliorer du tout et s'engluer dans le réel tel qu'il est. Mais, ça a au moins le mérite de pouvoir permettre au plus grand nombre de suivre la route, de ne pas les exclure d'un idéal qu'ils ne partagent pas. Ce serait plutôt ma position...
Donc oui, nous sommes en désaccord mais pas tout à fait sur ce que tu dis : pour moi aussi, ça pose problème qu'un enfant ne se couche pas de bonne heure, mais je crois que nous n'interprétons pas de la même manière la cause : faute des parents ou faute d'une société qui a depuis longtemps refusé de vraiment éduquer une population au profit d'abrutissement qui permettent justement aux élites de se reproduire...
Fin mai début juin, la classe de ma fille cadette, scolarisée dans une classe de moyens-grands, a été en représentation 3 soirées de suite : pour la chorale de l'école, puis deux fois sur scène avec une chanteuse pour enfants, de 18h30 à 19h30. Le lundi suivant, des parents ont dit à l'enseignante qu'il leur avait fallu coucher leur enfant à 20h30 tellement il était fatigué... Elle leur a gentiment fait remarquer qu'il devrait se coucher chaque soir à cette heure-là.
Certains parents, quand c'est proposé de façon bienveillante, acceptent les conseils qu'on leur donne, comme coucher l'enfant pas trop tard, ou enlever la télé parce qu'on s'est rendu compte qu'il l'allume la nuit, vu ce qu'il raconte... et en voient les progrès.
Pour moi, adapter l'école à ce "réel" comme tu dis, ce serait baisser les bras, voire même cautionner ce type de pratiques : si à l'école on n'explique plus quels sont les besoins d'un enfant, qui va le faire ? Quels parents seront ces enfants dans 20 ans ?
Certains parents vont vers la facilité, et ils ne sont pas tous pauvres, ou peu éduqués, ou au chômage ; la télé dans la chambre de l'enfant, c'est pratique parce qu'on n'a pas envie de l'entendre parler pendant le film ou les infos, et qu'on n'a même pas besoin de lui lire une histoire le soir (on est fatigué en fin de journée) puisqu'il s'endort devant un DVD. Et le week-end, c'est barbecue parties jusqu'à point d'heure, avec des enfants qui disent à leurs parents qu'ils voudraient aller se coucher, et à qui on répond "Dans un quart d'heure, je finis mon rosé"
Je vis et j'enseigne dans un village plutôt privilégié, et c'est aussi le quotidien de nombreux enfants. Certains dormaient à moitié sur leur bureau lundi matin...
- AuroreEsprit éclairé
Pas d'accord : nous ne pouvons ni ne devons nous résoudre à "faire avec". A moyen et long terme, nous allons dans le mur.supersoso a écrit:
Cela étant, que ça pose problème c'est une chose... mais pour le moment c'est une réalité qui n'intéresse pas le politique et nous devons faire avec qu'on le veuille ou non (après on peut expliquer au parents que ce n'est pas bon pour leurs enfants mais notre mission s'arrête là).
En prenant en compte leur rythme actuel, on ne pourra qu'échouer à les faire progresser, puisqu'il s'agit d'une mission (de plus en plus) impossible. C'est à l'autorité publique de prendre ses responsabilités ; à nous de l'alerter, et de damer le pion aux experts officiels et autres nuisibles...supersoso a écrit:
On ne permettra pas à nos élèves de progresser si on ne prends pas en compte leur rythme de vie réelle (et non celui qu'ils devraient avoir puisqu'à bien des égards il n'est que très peu suivi).
Une chose à faire d'urgence : sortir les parents de l'espace scolaire en abrogeant la loi Jospin. Mais au vu de ce qu'on nous prépare actuellement au ministère, c'est plutôt mal barré...supersoso a écrit:Tu peux partir de ce qui devrait être (la bonne heure de coucher pour les enfants, etc...), et faire comme si la réalité s'y conforme et faire ce qui te semble le mieux, au risque de perdre de nombreuses personnes (c'est ce type de discours qui me semble-t-il laisse les parents le plus en difficulté à l'écart de l'école puisqu'ils sentent qu'ils ne sont pas conformes à ce qu'on pense être bien, qu'on les renvois dans le rôle de mauvais parents) : c'est une sorte d'idéal à atteindre qui est un guide plutôt sans compromis où on se dit que ça tirera tout le monde vers le haut. Le risque est aussi de laisser le plus grand nombre au placard...
Je n'en appelle pas à l'autoritarisme, mais au respect effectif de règles communément admises permettant la vie en société et de bonnes conditions d'apprentissage pour les élèves, ni plus, ni moins.
Non, on leur ferait croire qu'ils la suivent ; or, ce n'est pas la même chose. Et en définitive, je ne pense pas que ce soit la meilleure manière de respecter pleinement ces personnes qui n'ont pas besoin qu'on passe notre temps à les plaindre.supersoso a écrit:Ou tu peux choisir de partir du réel tel qu'il est (les enfants ne se couchent de toute façon pas de bonne heure et sont fatigués en classe ce qui ne risque pas de changer tout de suite) avec ces grosses imperfections et penser qu'est-ce qui est possible dans les conditions actuelles pour que les enfants retirent le mieux de ce qu'on tente de leur transmettre, en comptant que peut-être cela contribuera à améliorer le réel à petit pas. On prend alors le risque de ne rien améliorer du tout et s'engluer dans le réel tel qu'il est. Mais, ça a au moins le mérite de pouvoir permettre au plus grand nombre de suivre la route
et si les choses étaient moins tranchées que cela ?supersoso a écrit: je crois que nous n'interprétons pas de la même manière la cause : faute des parents ou faute d'une société qui a depuis longtemps refusé de vraiment éduquer une population au profit d'abrutissement qui permettent justement aux élites de se reproduire...
- SapotilleEmpereur
carolette a écrit:
Fin mai début juin, la classe de ma fille cadette, scolarisée dans une classe de moyens-grands, a été en représentation 3 soirées de suite : pour la chorale de l'école, puis deux fois sur scène avec une chanteuse pour enfants, de 18h30 à 19h30. Le lundi suivant, des parents ont dit à l'enseignante qu'il leur avait fallu coucher leur enfant à 20h30 tellement il était fatigué... Elle leur a gentiment fait remarquer qu'il devrait se coucher chaque soir à cette heure-là.
Certains parents, quand c'est proposé de façon bienveillante, acceptent les conseils qu'on leur donne, comme coucher l'enfant pas trop tard, ou enlever la télé parce qu'on s'est rendu compte qu'il l'allume la nuit, vu ce qu'il raconte... et en voient les progrès.
Dans le petit mot que j'ajoutais en fin de trimestre, juste avant les petites vacances, j'écrivais toujours "Evitez les couchers tardifs", ou "les enfants sont bien fatigués, pensez à les coucher tôt le plus souvent possible."
Et les mamans me remerciaient souvent parce qu'elles pouvaient envoyer leurs enfants se coucher en disant "C'est la maîtresse qui l'a dit !"
Il parait que cela avait plus de poids, que les enfants obéissaient plus facilement !
- lene75Prophète
carolette a écrit:Pour moi, adapter l'école à ce "réel" comme tu dis, ce serait baisser les bras, voire même cautionner ce type de pratiques : si à l'école on n'explique plus quels sont les besoins d'un enfant, qui va le faire ? Quels parents seront ces enfants dans 20 ans ?
Voilà, en fait, je trouve ton raisonnement circulaire, supersoso : si c'est par manque d'éducation que les parents s'y prennent mal avec leurs enfants et que pour s'adapter à ça l'école renonce à être exigeante en s'adaptant à ce défaut d'éducation, ça signifie qu'on se prépare une génération entière de futurs parents à qui on n'aura pas donné les moyens de faire de réels choix éducatifs ! Il faut au contraire que les parents se rendent compte qu'ils mettent en danger la scolarité et l'avenir de leurs enfants (leur santé aussi, d'ailleurs) en les laissant regarder la télé tard le soir et j'irai même plus loin, parce que je suis en charge de plus grands, il faut que l'école donne les armes aux élèves pour ne pas être sous la dépendance de la télé ou d'autre chose s'adressant à leurs désirs immédiats, non pas en le répétant (les leçons de morale, ça ne sert pas à grand chose) mais en développant le réflexion chez eux et en leur donnant le goût de l'effort et de l'exigence plutôt que de la facilité.
Et puis quand même, un truc qui me tracasse : quid des familles, y compris financièrement défavorisées, pour lesquelles l'école compte et qui comptent sur l'école pour que leurs enfants s'en sortent mieux que leurs parents ? Va-t-on leur dire que l'école abandonne leurs enfants pour pouvoir s'adapter aux autres ?
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- doublecasquetteEnchanteur
Sapotille a écrit:carolette a écrit:
Fin mai début juin, la classe de ma fille cadette, scolarisée dans une classe de moyens-grands, a été en représentation 3 soirées de suite : pour la chorale de l'école, puis deux fois sur scène avec une chanteuse pour enfants, de 18h30 à 19h30. Le lundi suivant, des parents ont dit à l'enseignante qu'il leur avait fallu coucher leur enfant à 20h30 tellement il était fatigué... Elle leur a gentiment fait remarquer qu'il devrait se coucher chaque soir à cette heure-là.
Certains parents, quand c'est proposé de façon bienveillante, acceptent les conseils qu'on leur donne, comme coucher l'enfant pas trop tard, ou enlever la télé parce qu'on s'est rendu compte qu'il l'allume la nuit, vu ce qu'il raconte... et en voient les progrès.
Dans le petit mot que j'ajoutais en fin de trimestre, juste avant les petites vacances, j'écrivais toujours "Evitez les couchers tardifs", ou "les enfants sont bien fatigués, pensez à les coucher tôt le plus souvent possible."
Et les mamans me remerciaient souvent parce qu'elles pouvaient envoyer leurs enfants se coucher en disant "C'est la maîtresse qui l'a dit !"
Il parait que cela avait plus de poids, que les enfants obéissaient plus facilement !
Tiens, une mère d'élève me l'a demandé pas plus tard qu'avant-hier, au portail : "Est-ce que vous pourriez faire une petite leçon sur les besoins de sommeil des enfants, s'il vous plaît ? Depuis qu'il fait jour, elles nous font la vie tous les soirs pour ne pas aller se coucher ; si vous le leur dites vous ausi, ça aura plus de poids."
Je l'ai fait, dès le lendemain après- midi quand, en début d'après-midi, je voyais les regards vides et les poses avachies des gamins.
- NuitsFidèle du forum
supersoso a écrit:Nuits a écrit:Il me semble qu'encore une fois, on arrive à deux prises de position très caricaturales:
- L'école n'est pas là pour prendre en charge les gosses h 24. Les parents sont défaillants, ils n'ont qu'à mieux s'occuper de leur marmaille, cette bande d'incapables irresponsables vivant aux crochets de la société etc.
- Ah les pauvres parents des cités seuls et victimes de la méchante société, faut les aider ! Prenons en charge leurs gamins avant, après l'école. Si tu ne vas pas border tes élèves chez eux le soir, c'est que tu es un mauvais enseignant.
Au passage, les "leçons" données par ceux qui, eux, connaissent bien les "quartiers" (contrairement aux autres collègues petits bourgeois qui ne connaissent rien à la vraie vie) ça me gave ! D'abord, être maman célibataire isolée en milieu rural, c'est la m*** aussi. Certes il y a plus d'arbres et moins de béton, mais c'est loin de garantir le bonheur et la justice sociale. Ensuite, cette idée que seuls ceux qui ont grandi dans un milieu "difficile" sont qualifiés pour comprendre et éduquer les enfants du même milieu me semble inepte voire dangereuse.
Non, ce n'est pas à l'école de se charger de tous les moments de la vie des enfants. Non, les personnels de l'éduc nat ne sont pas des nounous, ni des éduc spé, ni des travailleurs sociaux etc.
Après, ça ne signifie pas qu'il faut laisser les parents se dépatouiller seuls. Oui, quand on travaille en horaires décalés, qu'on a pas de quoi payer les factures d'électricité, qu'on s'entasse à 5 ou 6 dans un F2, on a besoin d'aide. Mais pourquoi serait-ce à l'école de tout prendre en charge, de régler tous les problèmes ? C'est sur les autres structures que des efforts doivent être faits. Parce que c'est vrai que c'est parfois le parcours du combattant pour faire trouver des solutions de garde (et je parle de solutions tout court, pas de solutions idéales / épanouissantes pour les enfants) . Je suis en train d'en faire l'amère expérience. Dans ma ville, il n'y a aucune coordination entre les différentes structures (la mairie vous répond que c'est à vous de vous débrouiller seul (sic)), c'est tellement compliqué que même Kafka n'aurait su l'imaginer. Bilan:vous avez du fric, ça passera, sinon, tant pis; vous parlez français et avez un bac + 5, c'est un bon début, sinon, passez votre tour...
Voilà voilà... Ne laissons pas forcément les parents se débrouiller seuls mais ne demandons pas tout à l'école.
Là, c'est toi qui caricature mes propos.
1/ Je n'ai jamais dit que c'était à l'école de se charger de tout, bien au contraire. Mais réfléchir au rythme scolaire des enfants (qui me semble était le sujet de la discussion) nécessite pour le moins de prendre en compte les conditions de vie de ces mêmes enfants pour ne pas dire tout et n'importe quoi.
2 /Je cite l'exemple d'une mère célibataire de cité pour justement dire qu'il faut peut-être aussi arrêter de taper sur les parents et que certains n'ont pas la possibilité de faire mieux, eu égard à leur condition de vie. Le discours qui consiste à dire que tout est la faute à l'éducation parentale est quand même plus que réducteur. Comme celui qui consiste à séparer sphère privée et sphère publique. Quand les conditions matérielles sont insatisfaisantes (que ce soit en ville ou à la campagne) cela influe sur l'éducation donnée aux enfants. Or, les conditions matérielles dépendent à bien des égards de la sphère publique (cf ce que tu dis par exemple de la politique de ta municipalité).
3/ Enfin je n'oppose pas la campagne et la ville. Je travaille en zone urbaine, je vis en zone semi rurale. J'ai vécu longtemps à la campagne dans plusieurs départements différents. Je sais bien que les difficultés ne sont pas l’apanage des cités de grande banlieue. Je ne donne aucune leçon mais je dois dire que j'ai souvent l'impression d'en recevoir les rares fois où je tente de de discuter ici.
Enfin, je suis surprise de voir à quel point sur ce forum on ne peut avoir de position un peu différente sans être tout de suite caricaturé...
Je ne caricature pas TES propos mais la tendance naturelle, dans ce genre de débat, à en arriver à des prises de positions qui elles sont caricaturales.
1) Ainsi, dire à l'occasion d'une discussion sur les rythmes scolaires (p.26), qu'il faudrait supprimer les petites vacances de la Toussaint parce que ça revient à mettre les gamins à la rue, eh bien oui, ça me semble être caricaturale en soi (nul besoin de mon aide pour le devenir) et pour le moins surprenant (au passage, tu consateras ce n'est pas ton propos en particulier que j'ai cherché à caricaturer.).
2) J'ai tout aussi bien relevé, pour la critiquer, la tentation de rejeter toute la faute sur les parents, de les faire passer pour des incapables etc. Cette vision m'énerve aussi. Je pense, comme toi, qu'il faut prendre en compte les conditions de vie des enfants lorsque l'on réfléchit aux rythmes scolaires
Donc désolée de te décevoir mais non, tu n'es pas une dissidente exceptionnelle du forum qui " peut avoir de position un peu différente sans être tout de suite caricaturé..."
Et là, oui, je caricature, mais ça m'agace aussi cette formulation. C'est un peu le point Godwin du forum. Je n'avais cité personne en particulier et m'étais montrée "égale" dans mes critiques (d'ailleurs, je n'avais pas critiqué les différents points de vue mais plutôt la tendance à les pousser jusqu'au bout, au risque de tomber dans la caricature). Je ne m'imaginais donc pas participer à la pensée "unique" du forum (parfaitement imaginaire selon moi)
3) Sur la question ville / campagne, je ne cherche pas non plus à opposer absolument. Et encore une fois, je ne réagissais pas spécifiquement à ton propos, ni même à ce fil de discussion en particulier, mais à des propos que je vois fleurirent régulièrement et qui, à la longue, me hérissent.
- MareuilNeoprof expérimenté
Et si on réfléchissait sérieusement à la question des rythmes scolaires ?
Quels sont ici les éléments déterminants ?
D'une part les nécessités propres à la transmission des connaissances, d'autre part les nécessités qui découlent du fonctionnement intellectuel et physique du petit d'homme.
Dans les deux cas, l'impératif est la lenteur et la durée. Le temps de l'école, dédié à l'étude et à l'appropriation des connaissance doit être lent et continu. Le temps des vacances aussi, qui doit permettre cette forme de mémorisation qu'est l'oubli.
De très longues vacances d'été, une année scolaire le plus possible continue avec seulement deux interruptions à Noël et à Pâques.
Arrêtons de chahuter les gosses, laissons leur le temps !
J'entends déjà les protestations, chrono-biologistes en tête, hôteliers en sous-main : "Une pause toute les semaines !" susurrent les médicastres, tandis que les seconds plaident la ruine de leur petit commerce, commerce qui cependant ne concerne qu'une petite minorité de nos élèves. Et ne parlons pas des fédérations de parents d'élèves toujours prêtes à brandir, pour masquer leur totale irresponsabilité au regard des nécessités de l'instruction, l'intérêt et la santé des têtes blondes, les difficultés des familles recomposées, les joies du ski, et les veillées au coin du feu qui n'existent plus nulle part ou presque.
Qu'ils se rassurent, la solution que je propose n'a aucune chance d'être adoptée. Elle exigerait pour être mise en oeuvre la renaissance d'un grand service public du loisir et de la jeunesse, mille colonies de vacances et autant de centres aérés, des milliers de maisons de jeunes, des milliers de maison familiales à bas prix qui permettent à tous de prendre en famille cinq semaines de congés, des structures d'accueil pour s'occuper des enfants des salariés le matin et le soir, l'organisation de classes vertes et de classes de neige...
Au lieu de cela, on rajoute 4 jours à la Toussaint. Ce qui, comme l'a dit un collègue sur cette liste, revient à coller l'immense majorité des gamins devant leur console de jeux ou à les laisser à la rue de leur cité. Pitoyable !
Quels sont ici les éléments déterminants ?
D'une part les nécessités propres à la transmission des connaissances, d'autre part les nécessités qui découlent du fonctionnement intellectuel et physique du petit d'homme.
Dans les deux cas, l'impératif est la lenteur et la durée. Le temps de l'école, dédié à l'étude et à l'appropriation des connaissance doit être lent et continu. Le temps des vacances aussi, qui doit permettre cette forme de mémorisation qu'est l'oubli.
De très longues vacances d'été, une année scolaire le plus possible continue avec seulement deux interruptions à Noël et à Pâques.
Arrêtons de chahuter les gosses, laissons leur le temps !
J'entends déjà les protestations, chrono-biologistes en tête, hôteliers en sous-main : "Une pause toute les semaines !" susurrent les médicastres, tandis que les seconds plaident la ruine de leur petit commerce, commerce qui cependant ne concerne qu'une petite minorité de nos élèves. Et ne parlons pas des fédérations de parents d'élèves toujours prêtes à brandir, pour masquer leur totale irresponsabilité au regard des nécessités de l'instruction, l'intérêt et la santé des têtes blondes, les difficultés des familles recomposées, les joies du ski, et les veillées au coin du feu qui n'existent plus nulle part ou presque.
Qu'ils se rassurent, la solution que je propose n'a aucune chance d'être adoptée. Elle exigerait pour être mise en oeuvre la renaissance d'un grand service public du loisir et de la jeunesse, mille colonies de vacances et autant de centres aérés, des milliers de maisons de jeunes, des milliers de maison familiales à bas prix qui permettent à tous de prendre en famille cinq semaines de congés, des structures d'accueil pour s'occuper des enfants des salariés le matin et le soir, l'organisation de classes vertes et de classes de neige...
Au lieu de cela, on rajoute 4 jours à la Toussaint. Ce qui, comme l'a dit un collègue sur cette liste, revient à coller l'immense majorité des gamins devant leur console de jeux ou à les laisser à la rue de leur cité. Pitoyable !
- doublecasquetteEnchanteur
Mareuil a écrit:
, des structures d'accueil pour s'occuper des enfants des salariés le matin et le soir,
Pourquoi "des salariés" ?
Les épiciers et les artisans, ces nantis, peuvent se payer eux-mêmes une garderie privée ou s'arrêter de bosser à 16H30 en commençant à 8 H 30 ?
Toujours trop connoté, Mareuil !
Et salarié, en plus, n'est pas synonyme de "pauvre". On peut être salarié à 12 000 euro par mois.
DC véto[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
- lene75Prophète
Mareuil a écrit:De très longues vacances d'été, une année scolaire le plus possible continue avec seulement deux interruptions à Noël et à Pâques.
Sauf qu'on constate tous, profs comme élèves, qu'on arrive épuisés à chaque période de petites vacances (et que ça commence déjà un peu avant, sans mentir, en ce qui me concerne, je suis très efficace les 3-4 semaines qui suivent chaque période de vacances et puis la fatigue gagne peu à peu et mes cours perdent progressivement en qualité) et que quand on dépasse les fameuses 7 semaines à cause du zonage des petites vacances, il devient très difficile de faire travailler les élèves en fin de période. La réduction des petites vacances serait possible (et peut-être souhaitable) à la condition expresse de réduire véritablement les semaines des élèves, ce qui supposerait une remise à plat de l'organisation du travail des parents, qui à mon avis est souhaitable aussi indépendamment des rythmes des enfants, mais là, ce n'est vraiment pas gagné, sauf à renvoyer les mères de famille dans leurs foyers, comme c'est largement le cas en Allemagne. Il faudrait aussi réduire le temps de travail hebdomadaire des profs, parce que ce que les politiques oublient souvent, c'est qu'un prof épuisé, vidé, n'est pas du tout efficace et que cela influe fortement sur les apprentissages et le comportement des élèves, mais ça il est certain que ce n'est pas à l'ordre du jour...
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- doublecasquetteEnchanteur
lene75 a écrit:Mareuil a écrit:De très longues vacances d'été, une année scolaire le plus possible continue avec seulement deux interruptions à Noël et à Pâques.
Sauf qu'on constate tous, profs comme élèves, qu'on arrive épuisés à chaque période de petites vacances (et que ça commence déjà un peu avant, sans mentir, en ce qui me concerne, je suis très efficace les 3-4 semaines qui suivent chaque période de vacances et puis la fatigue gagne peu à peu et mes cours perdent progressivement en qualité) et que quand on dépasse les fameuses 7 semaines à cause du zonage des petites vacances, il devient très difficile de faire travailler les élèves en fin de période....
Il n'est pas évident qu'il s'agisse de réelle fatigue. Quand nous étions enfants, il n'y avait que trois jours pour Toussaint et de même pour la Chandeleur et professeurs et élèves, comme par hasard, ne se sentaient fatigués qu'à l'approche de Noël et de Pâques, et ceci que Pâques (ou plutôt les Rameaux d'ailleurs, qui signaient le début des vacances) soit tôt ou tard, selon le calendrier.
Nous sommes très sensibles à l'approche des congés. Ne prenant plus de vacances depuis cinq ou six ans, je ne ressens plus jamais cette intense fatigue qui nous envahit à l'approche des congés.
DC véto
- doublecasquetteEnchanteur
Quand je rentre du travail, avec mon rituel d'arrivée, qu'il soit 19H00, comme d'habitude, ou exceptionnellement 16H30 ou 14H15, le chien et le chat ont faim, réellement faim, car, quand je rentre du boulot, je donne à manger.
De même, l'approche des vacances est exténuante.
De même, l'approche des vacances est exténuante.
- SapotilleEmpereur
doublecasquette a écrit:
De même, l'approche des vacances est exténuante.
Je serais assez d'accord avec ça!
- MareuilNeoprof expérimenté
doublecasquette a écrit:Mareuil a écrit:
, des structures d'accueil pour s'occuper des enfants des salariés le matin et le soir,
Pourquoi "des salariés" ?
Les épiciers et les artisans, ces nantis, peuvent se payer eux-mêmes une garderie privée ou s'arrêter de bosser à 16H30 en commençant à 8 H 30 ?
Toujours trop connoté, Mareuil !
Et salarié, en plus, n'est pas synonyme de "pauvre". On peut être salarié à 12 000 euro par mois.
DC véto[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Ça désignait les gens qui gagnent leur vie en vendant leur force de travail ; c'est tout.
Mareuil, petit fils d'épicier.
- lene75Prophète
doublecasquette a écrit:De même, l'approche des vacances est exténuante.
Je ne crois pas trop à cette théorie, parce qu'elle n'explique pas pourquoi quand on a 5 semaines entre deux périodes de vacances, ça roule (malgré une baisse de régime au bout de 3-4 semaines) mais quand on en a 8 ou 9, c'est l'horreur, et pas seulement à quelques jours de la fin (avec toujours la baisse de régime à 3-4 semaines alors que les vacances sont encore loooin).
Ce que je constate en revanche, mais uniquement sur ma petite personne, c'est que je vis beaucoup mieux depuis que je suis à temps partiel (et que j'ai découvert ce que c'est que d'avoir un we), que mes cours se passent beaucoup mieux et que les vacances, même si bienvenues, me sont un peu moins vitales.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- MareuilNeoprof expérimenté
lene75 a écrit:doublecasquette a écrit:De même, l'approche des vacances est exténuante.
Je ne crois pas trop à cette théorie, parce qu'elle n'explique pas pourquoi quand on a 5 semaines entre deux périodes de vacances, ça roule (malgré une baisse de régime au bout de 3-4 semaines) mais quand on en a 8 ou 9, c'est l'horreur, et pas seulement à quelques jours de la fin (avec toujours la baisse de régime à 3-4 semaines alors que les vacances sont encore loooin).
Ce que je constate en revanche, mais uniquement sur ma petite personne, c'est que je vis beaucoup mieux depuis que je suis à temps partiel (et que j'ai découvert ce que c'est que d'avoir un we), que mes cours se passent beaucoup mieux et que les vacances, même si bienvenues, me sont un peu moins vitales.
Moi, ce qui me fatiguait ( je suis retraité depuis trois ans) dans les système des 7/2, c'était le hachage du temps. Jamais de durée pour installer des notions solidement chez les élèves, pour vraiment suivre une progression raisonnée et les faire progresser. Ce rythme est une folie qui épuise tout le monde et explique en partie l'instabilité d'élèves soumis à un parcours fractionné alors qu'ils ont besoin de continuité.
- arcencielGrand Maître
J'abonde ds ton sens Mareuil pour 3 vrais trimestres sans hachage... Mais ce serait le grand tollé chez les décideurs "tourisme" !
- doublecasquetteEnchanteur
Moi, ce que j'ai constaté, c'est le retard à l'allumage des élèves après une période de vacances. Il leur faut toujours une à deux semaines pour se remettre dans le bain.
je n'arrive pas bien à me rendre compte de ce que donneraient des trimestres sans coupure ou presque.
En revanche, ce que je sais pour l'avoir vécu pendant des années, c'est qu'il n'y a aucune différence dans ce qui reste après les vacances d'été que celles-ci durent deux mois et demi ou même plus deux mois comme maintenant.
Et, si nous rentrions vers le 15 septembre, comme avant, l'équilibre entre la longueur du premier trimestre et celle des deux autres serait à nouveau respecté.
Sans compter que, dans des régions de tourisme, qu'est-ce que les parents d'élèves commerçants ou travaillant dans les secteurs de l'hôtellerie, de la restauration ou du camping, seraient ravis de pouvoir à nouveau partir en vacances avec leurs enfants, une fois les touristes partis !
je n'arrive pas bien à me rendre compte de ce que donneraient des trimestres sans coupure ou presque.
En revanche, ce que je sais pour l'avoir vécu pendant des années, c'est qu'il n'y a aucune différence dans ce qui reste après les vacances d'été que celles-ci durent deux mois et demi ou même plus deux mois comme maintenant.
Et, si nous rentrions vers le 15 septembre, comme avant, l'équilibre entre la longueur du premier trimestre et celle des deux autres serait à nouveau respecté.
Sans compter que, dans des régions de tourisme, qu'est-ce que les parents d'élèves commerçants ou travaillant dans les secteurs de l'hôtellerie, de la restauration ou du camping, seraient ravis de pouvoir à nouveau partir en vacances avec leurs enfants, une fois les touristes partis !
- Presse-puréeGrand sage
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- doublecasquetteEnchanteur
- DhaiphiGrand sage
"Le vrai défi du primaire, c’est de faire réussir toute la classe"
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- steph.stephy3Niveau 5
- doublecasquetteEnchanteur
Enfin, un dernier principe, lié au précédent, est de mieux coordonner les interventions auprès des élèves. Il s’agit de prendre en compte l’ensemble des adultes présents dans l’école (enseignants, intervenants rémunérés par la municipalité, A.V.S., etc…) en les considérant comme des ressources potentielles pour des activités complémentaires, mais de nature différente et toutes utiles à la scolarité des élèves.
Bouhouh ! Je ne suis qu'une ressource potentielle, comparable au moindre vague "etc." !
Ce qui me console un tout petit peu, c'est qu'on veut bien m'accorder, comme tous mes petits camarades les "adultes de l'école", une utilité dans la scolarité de mes élèves !
Conclusion : Chuis contante, sa eurait pu êt' pire !
- doublecasquetteEnchanteur
Si l’on souhaite tenir compte des principes précédents, une nouvelle répartition du temps scolaire ne peut se concevoir qu’à un niveau local. Il est clair que les différences de contextes font qu’il n’est pas envisageable de proposer un modèle unique au niveau national qui pourrait s’adapter, à la fois à une école isolée dans une zone rurale et à un groupe scolaire de quinze classes implanté dans une grande ville. S’il parait évidemment nécessaire d’avoir un cadrage national pour la durée du temps d’enseignement alloué aux élèves afin de respecter le principe d’égalité face à l’offre scolaire, la répartition précise doit tenir compte des contraintes locales (transports scolaires, offre périscolaire etc…) et permettre des déclinaisons dans sa mise en œuvre.
Vous n'auriez pas vu passer un type avec des gros sabots ?
Il avait un tee-shirt sur lequel il y avait écrit "autonomie des établissements" devant et "suppression du statut national des professeurs des écoles" derrière...
- caroletteNeoprof expérimenté
doublecasquette a écrit:Si l’on souhaite tenir compte des principes précédents, une nouvelle répartition du temps scolaire ne peut se concevoir qu’à un niveau local. Il est clair que les différences de contextes font qu’il n’est pas envisageable de proposer un modèle unique au niveau national qui pourrait s’adapter, à la fois à une école isolée dans une zone rurale et à un groupe scolaire de quinze classes implanté dans une grande ville. S’il parait évidemment nécessaire d’avoir un cadrage national pour la durée du temps d’enseignement alloué aux élèves afin de respecter le principe d’égalité face à l’offre scolaire, la répartition précise doit tenir compte des contraintes locales (transports scolaires, offre périscolaire etc…) et permettre des déclinaisons dans sa mise en œuvre.
Vous n'auriez pas vu passer un type avec des gros sabots ?
Il avait un tee-shirt sur lequel il y avait écrit "autonomie des établissements" devant et "suppression du statut national des professeurs des écoles" derrière...
Je plussoie...
- doublecasquetteEnchanteur
C'est moi ou le schéma correspondant au nouveau découpage de l'année scolaire ne correspond pas tout à fait avec le descriptif qui en est fait dessous ?
Mi-juillet, ça fait la moitié du cadre juillet qui devrait être grisé, non ?
Et, vous avez vu le petit bout d'août qui est grisé, lui aussi ?
Mi-juillet, ça fait la moitié du cadre juillet qui devrait être grisé, non ?
Et, vous avez vu le petit bout d'août qui est grisé, lui aussi ?
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