- LoubdalouExpert
Peut-être aussi que la politique visant à ne remplacer qu'un fonctionnaire sur deux influence le choix des IPR de devenir complètement injustes et odieux avec les redoublements et les licenciements des stagiaires...
- Marie LaetitiaBon génie
eliam a écrit:mimile a écrit:
J'avais aussi un problème de posture. Selon mon tuteur, impossible de changer, je devais changer de métier (rien que ça...). Et aussi, un problème de confiance en moi qui s'est aggravé avec mon échec lors de la 1ère année de stage... enfin, je remonte la pente, doucement mais surement...
Tant mieux si tu as pu t'en sortir. Les problèmes de posture sont d'ordre psychologique essentiellement. Ils sont liés à la confiance en soi mais aussi et surtout au passage brutal du statut d'étudiant au statut de professeur. Pour la plupart des personnes cela ne pose pas de problème, pour d'autres il y a une véritable difficulté à opérer ce changement. Or, le tuteur est démuni face à cela parce que tous les conseils qu'il peut donner se heurtent à cette forme de blocage psychologique. D'où les tensions entre tuteur et stagiaire ( je ne remets pas du tout en cause le fait qu'il y a de mauvais tuteurs). En ce qui concerne le conseil que tu as reçu, il t'a été donné lors de ta première année, à un moment où le tuteur ne voyait pas d'évolution possible. Il est très difficile de faire la différence entre quelqu'un qui a besoin de redoubler et quelqu'un qui n'est pas fait pour ce métier car cela existe aussi. Dans ce dernier cas, je trouve qu'il est du devoir du tuteur d'aborder cela avec le stagiaire plutôt que de titulariser quelqu'un qui sera malheureux toute sa carrière. Dans ton cas, il ne faut surtout pas que tu donnes à ce conseil une importance plus grande qu'il n'en a car la confiance en soi est quelque chose de très fragile et d'essentiel dans notre métier. Il a été formulé dans une situation donnée et à un moment précis. Tu as su dépasser ta difficulté et faire preuve d'une belle capacité d'évolution donc cela devrait t'apporter, au contraire, beaucoup d'assurance pour la suite.
le problème tient dans le "jugement" d'être fait ou pas fait pour ce métier. Qui peut bien le savoir en quelques semaines ou mois? Si tu veux mon idée: PERSONNE. Personne ne peut dire "untel stagiaire n'est pas fait pour ce métier". Il faut parfois des années pour prendre confiance en soi. Et un redoublement ou des remarques désagréables sur la manière de faire cours et d'établir une relation avec les élèves peut avoir un effet catastrophique qui se fait sentir des années durant.
Si un enseignant stagiaire a vraiment de très grosses difficultés, le faire redoubler dans des conditions similaires ne sert à rien. M'est avis qu'une prise en charge complètement différente qui permette une entrée dans le métier beaucoup plus encadrée pour la poignée de stagiaires en grande difficulté serait bien plus profitable, surtout au moment où les recrutements posent problèmes et alors que les stagiaires en difficulté ne sont vraiment pas toujours les plus mauvais sur le plan disciplinaire. Du genre, une année bis, avec une charge légère de cours (deux classes au premier trimestre avec des cours à deux enseignants éventuellement avec le tuteur, trois ou quatre au dernier) et un soutien énorme avec possibilité d'assister à beaucoup de cours serait bcp plus profitable. Et des tuteurs triés sur le volet pour leurs talents humains pour accueillir ces redoublants.
Finalement, c'est quand même le comble du comble d'appliquer aux enseignants ce que nombre de ces chers formateurs de l'IUFM ne feraient jamais subir à un élève, une fois de plus, quelle cohérence !!! Entre ça et le caractère hyper répétitif des séances de travail sur la préparation des séances...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Fleur16Habitué du forum
Merci Marie-Laetitia, je suis d'accord avec toi.
Je vais certainement être renouvelée (avis CDE et tuteur + inspectrice d'après le CDE) et Eliam, peut-être que ce que tu dis est en partie vrai mais ça me semble beaucoup trop tranché. Oui j'ai certainement des problèmes de posture (en même temps il faut voir comment on nous infantilise en formation, sans compter certains collègues...) oui j'ai une mauvaise confiance en moi et tout ça a certainement conduit à mes problèmes de gestion de classe. Mais je veux être prof, je suis heureuse de faire cours quand ça se passe bien. D'ailleurs mes stages de pratique accompagnée/responsabilité s'étaient plutôt bien passés !
Alors expliquer que je ne suis "pas faite pour ce métier" je trouve ça très lapidaire. Avec 6h de cours, un tuteur plus à l'écoute, moins de fatigue, j'aurais peut-être été meilleure aussi...
Et effectivement j'ai du mal à voir mon renouvellement comme une chance vu les conditions. Alors que je rêve d'un stage dans de bonnes conditions pour repartir sur de nouvelles bases.
Je vais certainement être renouvelée (avis CDE et tuteur + inspectrice d'après le CDE) et Eliam, peut-être que ce que tu dis est en partie vrai mais ça me semble beaucoup trop tranché. Oui j'ai certainement des problèmes de posture (en même temps il faut voir comment on nous infantilise en formation, sans compter certains collègues...) oui j'ai une mauvaise confiance en moi et tout ça a certainement conduit à mes problèmes de gestion de classe. Mais je veux être prof, je suis heureuse de faire cours quand ça se passe bien. D'ailleurs mes stages de pratique accompagnée/responsabilité s'étaient plutôt bien passés !
Alors expliquer que je ne suis "pas faite pour ce métier" je trouve ça très lapidaire. Avec 6h de cours, un tuteur plus à l'écoute, moins de fatigue, j'aurais peut-être été meilleure aussi...
Et effectivement j'ai du mal à voir mon renouvellement comme une chance vu les conditions. Alors que je rêve d'un stage dans de bonnes conditions pour repartir sur de nouvelles bases.
- mymouneNiveau 10
Fleur16, courage, vraiment. Je sais à quel point l'EN peut se montrer destructrice à l'encontre de ses nouveaux apprenants !
- mathmaxExpert spécialisé
Si Hollande est élu, les stagiaires auront trois heures de cours en moins, ma semble-t-il ?
_________________
« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- mymouneNiveau 10
mathmax a écrit:Si Hollande est élu, les stagiaires auront trois heures de cours en moins, ma semble-t-il ?
Je ne suis pas sûre qu'ils disposeront du temps nécessaire pour revoir les choses durant l'été, avant la rentrée prochaine. Et pourtant, l'état est dans l'illégalité sur ce point.
- CondorcetOracle
ML
Je trouve ton post plein d'humanité et de vérité. S'il y avait une justice sur terre, tu serais ministre de l'EN !
Je trouve ton post plein d'humanité et de vérité. S'il y avait une justice sur terre, tu serais ministre de l'EN !
- Raoul VolfoniGrand sage
condorcet a écrit:ML
Je trouve ton post plein d'humanité et de vérité. S'il y avait une justice sur terre, tu serais ministre de l'EN !
+1 avec Condorcet
- maLapskerNiveau 2
Bon, comme promis je vous tiens au courant de mon inspection: Alors, j'ai l'impression que ça c'est plutôt bien passé. Niveau élèves: ils ont été parfaits, pas un seul bavardage, très bonne participation, des petits sourires d'encouragement J'ai réussi à finir ma séance pile à la fin de l'heure. Par contre, je me suis trouvée assez mécanique par rapport à d'habitude, même si j'essayai de sourire, ça manquait de rythme.
L'inspecteur n'a pas du tout dérogé à don "devoir de réserve", pas de compliments ou de critiques directs. On a discuté de l'intérêt des TICE pendant 1h et j'ai compris qu'il me reprochait de ne pas les utiliser, et sinon il m'a posé des questions très générales sur mon ressenti de l'année (ce que j'avais pensé de la "formation", mes relations avec ma tutrice...)
Bref, je ne sais pas trop quoi en penser mais je me dis que si ça c'était mal passé il m'aurait fait des reproches assez clairs... Enfin c'est fini!!!Je vais dormir pendant 8 mois à peu près et manger pendant une semaine pour compenser la période pré inspection!
L'inspecteur n'a pas du tout dérogé à don "devoir de réserve", pas de compliments ou de critiques directs. On a discuté de l'intérêt des TICE pendant 1h et j'ai compris qu'il me reprochait de ne pas les utiliser, et sinon il m'a posé des questions très générales sur mon ressenti de l'année (ce que j'avais pensé de la "formation", mes relations avec ma tutrice...)
Bref, je ne sais pas trop quoi en penser mais je me dis que si ça c'était mal passé il m'aurait fait des reproches assez clairs... Enfin c'est fini!!!Je vais dormir pendant 8 mois à peu près et manger pendant une semaine pour compenser la période pré inspection!
- mimileDoyen
Félicitations ! ta titularisation ne devrait pas poser de problèmes...
- LefterisEsprit sacré
Je lis par hasard ce fil et je suis effaré. Pour moi, ce sont des méthodes abjectes de management, pur montrer son pouvoir, foutre la trouille aux autres, peut-être même gérer des effectifs. Personne ne peut savoir si quelqu'un est fait ou non pour ce métier, ça dépend de pleins de paramètres : le niveau, la classe , le cours en question, l'état de fatigue, l’heure de la journée, le contexte de l'établissement, etc. Si on rentre dans ma classe, ça sera le cours parfait à telle heure et l'heure suivante le cours pourri , avec d'autres, élèves qui s'apostrophent, gueulantes...Haldetrude a écrit:Je vois surtout des politiques différentes selon les inspecteurs... Mais je vois l'utilité pour eux d'en faire toujours redoubler un pour mettre la pression aux stagiaires de l'année suivante...
Vu les efforts fournis par les stagiaires, années d'études + une année au moins de préparation + stage où il est évident que tout le monde bosse, on devrait les titulariser, ils s'amélioreront automatiquement (à supposer que quelque chose fasse vraiment défaut, et non un e lubie ) . Il sera toujours possible de démissionner, de se retourner.Je n'ose même pas imaginer l'état d'esprit de quelqu' un qu'on aurait mis à la rue
Du reste, j'ai connu l'IUFM il y a quelques années, il y avait des redoublants, ds non titularisés, et à mon avis, c'était pour faire peur, il s'agissait de gens qui s'étaient épanchés sur les difficultés, avaient trop fait leur auto-critique, ou au contraire disaient ouvertement ce qu'ils pensaient des excellentes méthodes . Pendant le stage , il faut être en représentation , faire semblant. C'est très dur mentalement . Pour ma part, c'était une seconde carrière administrative, et je savais que "tout homme ayant du pouvoir est porté à en abuser" . Je ne me suis donc pas heurté frontalement, malgré tout le bien que je pensais... J'avais moins la pression que d'autres, parce qu'au pire j'avais un métier dont j'étais détaché , mais la tension existait déjà. Je n'ose pas imaginer maintenant
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LoubdalouExpert
Lefteris je suis bien d'accord avec toi, la hièrarchie veut faire des exemples, si j'avais Moins cherché à comprendre les méthodes ***, si j'avais été moins honnête, on m'aurait moins fait chi***. Et du coup les autres stagiaires d'espagnol me fuyaient pour éviter d'être associées à ma grande bouche... C'était vraiment dur à vivre...
- maLapskerNiveau 2
Comment dire à un stagiaire qu'il n'est pas fait pour ce métier alors que les conditions dans lesquelles il l'exerce sont totalement différentes des réalités de ce métier! Mes collègues me donnent parfois l'impression de penser que je suis logée à la même enseigne qu'eux alors qu'avant les stagiaires étaient "privilégiés". Ils oublient qu'on ne sait pas comment faire ce métier, que personne ne nous l'explique, qu'on est tout le temps jugé, qu'on risque d'être renvoyé alors que pour la plupart d'entre nous nos études ne nous laissent pas de porte de sortie. Même si on sait préparer une séquence on n'a pas eu le temps de prendre une semaine d'avance, et par dessus le marché vous avez raison, il faut se taire: devant les collègues, les tuteurs, les inspecteurs, et si on a moins de chance les amis et la famille.
Les "formateurs" étant dorénavant les inspecteurs, il est impossible dans les quelques journées qui nous sont encore offertes pour analyser notre pratique de poser les questions qui comptent vraiment de peur de se faire repérer comme "en difficulté".
Si on échoue, ce n'est pas parce qu'on n'est pas fait pour ce métier (ce qui d'ailleurs ne veut rien dire) mais parce qu'on nous fait échouer dans ce métier déjà difficile mais qu'on nous rend impossible.
Finalement, c'est un peu ce qui se passait chez renault ou france telecom avec tous les suicides: ils mettaient la pression à des cadres en leur donnant une charge de travail supplémentaire et des missions pour lesquelles ils n'étaient pas formés et on ne les lâchait pas d'une semelle: on voit le résultat.
Redoubler dans ces conditions n'est pas échouer, c'est être un humain qui a manqué de chance, car ce qui joue le plus: tuteur, établissement ou inspecteurs, est une question de chance.
Les "formateurs" étant dorénavant les inspecteurs, il est impossible dans les quelques journées qui nous sont encore offertes pour analyser notre pratique de poser les questions qui comptent vraiment de peur de se faire repérer comme "en difficulté".
Si on échoue, ce n'est pas parce qu'on n'est pas fait pour ce métier (ce qui d'ailleurs ne veut rien dire) mais parce qu'on nous fait échouer dans ce métier déjà difficile mais qu'on nous rend impossible.
Finalement, c'est un peu ce qui se passait chez renault ou france telecom avec tous les suicides: ils mettaient la pression à des cadres en leur donnant une charge de travail supplémentaire et des missions pour lesquelles ils n'étaient pas formés et on ne les lâchait pas d'une semelle: on voit le résultat.
Redoubler dans ces conditions n'est pas échouer, c'est être un humain qui a manqué de chance, car ce qui joue le plus: tuteur, établissement ou inspecteurs, est une question de chance.
- LefterisEsprit sacré
Ben tiens, là où j'ai débuté, justement en espagnol , il y avait une fille super bien , équilibrée, qui était ou venait d'être en report de stage, apparemment pour l'emm.der. Alors que c'était un collège ZEP parmi les plus durs, et qu'elle s'en sortait ...Et c'était le bon temps de l'IUFM. Pour ma part, jamais de choc frontal (déjà de moi-même j'avais d'autres chats à fouetter, je prenais de la distance avec tout ce qui se disait, je n'étais même pas certain de rester, en raison de problèmes de reclassement et de perte de salaire vraiment trop importante) . Il n'y a eu qu'un petit clash lors de la soutenance de mémoire : mes crimes ? J'avais mis en cause les baisses d'horaires en français , ainsi que le comportement des élèves... Aucune difficulté ne peut venir de l'organisation , qu'on se le dise , ni des mignons ados, pas plus qu’un formateur ne peut se gourrer. Toute la faute ne peut que retomber sur un vilain stagiaire lâché dans la fosse... Scandaleux, même si je ne suis pas concerné. Et quand je vois la dépense d'énergie qu'on demande à ceux qui sont en master, à faire des âne.. épusiantes à profusion, hors de leur matière en plus, là jeLoubdalou a écrit:Lefteris je suis bien d'accord avec toi, la hièrarchie veut faire des exemples, si j'avais Moins cherché à comprendre les méthodes ***, si j'avais été moins honnête, on m'aurait moins fait chi***. Et du coup les autres stagiaires d'espagnol me fuyaient pour éviter d'être associées à ma grande bouche... C'était vraiment dur à vivre...
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- LoubdalouExpert
J'en garde une haine des formations, si demain je dois aller à une formation, je demanderai à mon chef de dire que je dois rester à faire cours. Si demain je suis inspectée, je ferai simplement ce qu'il faut pour ne pas être virée car je sais que le chef me soutient. À la fin de l'année, ça me rendait malade d'aller en formation. Ça me rendait malade d'entendre les stagiaires dire "oh c'était pas si mal aujourd'hui " alors qu'encore une fois on avait entendu que des foutaises !!!
- LefterisEsprit sacré
Je te comprends...La plupart du temps, beaucoup de blabla inutile, il faut faire semblant de s'intéresser. Du temps béni de l'IUFM, on faisait moins de cours, mais on se tapait deux journées de formation bien tassée, parfois sur deux sites, parfois jusqu'à 10 heures d'amplitude. J'ai vu des réunions de "synthèse" jusqu'à 20 heures , après de trous (on nous entraînait à l'emploi du temps pourri peut-être ) . Il fallait sans arrêt rendre des trucs et ds machins, des plans de séquence, des travaux personnels sur truc bidule qui tenait à coeur à l'un des gourous, le sacro -saint mémoire (tiens ça manque au chemin de croix des stagiaires actuels).J'en garde une haine des formations
Tout avec le sourire, mais tu comprends que si tu ne t'exécutes-pas, ou même si tu sembles ne pas apprécier , on te le fera payer.
Très contre-productif cette attitude : quand on sort de là, on prend l'exact contrepied . Le simple fait d'entendre que les savoirs disciplinaires n'étaient pas importants, ça m'a braqué définitivement. A l'âge où j'ai fait l'iUFM, je n'étais plus du tout malléable, en plus...
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- lalilalaEmpereur
maLapsker a écrit:Comment dire à un stagiaire qu'il n'est pas fait pour ce métier alors que les conditions dans lesquelles il l'exerce sont totalement différentes des réalités de ce métier! Mes collègues me donnent parfois l'impression de penser que je suis logée à la même enseigne qu'eux alors qu'avant les stagiaires étaient "privilégiés". Ils oublient qu'on ne sait pas comment faire ce métier, que personne ne nous l'explique, qu'on est tout le temps jugé, qu'on risque d'être renvoyé alors que pour la plupart d'entre nous nos études ne nous laissent pas de porte de sortie. Même si on sait préparer une séquence on n'a pas eu le temps de prendre une semaine d'avance, et par dessus le marché vous avez raison, il faut se taire: devant les collègues, les tuteurs, les inspecteurs, et si on a moins de chance les amis et la famille.
Les "formateurs" étant dorénavant les inspecteurs, il est impossible dans les quelques journées qui nous sont encore offertes pour analyser notre pratique de poser les questions qui comptent vraiment de peur de se faire repérer comme "en difficulté".
Si on échoue, ce n'est pas parce qu'on n'est pas fait pour ce métier (ce qui d'ailleurs ne veut rien dire) mais parce qu'on nous fait échouer dans ce métier déjà difficile mais qu'on nous rend impossible.
Finalement, c'est un peu ce qui se passait chez renault ou france telecom avec tous les suicides: ils mettaient la pression à des cadres en leur donnant une charge de travail supplémentaire et des missions pour lesquelles ils n'étaient pas formés et on ne les lâchait pas d'une semelle: on voit le résultat.
Redoubler dans ces conditions n'est pas échouer, c'est être un humain qui a manqué de chance, car ce qui joue le plus: tuteur, établissement ou inspecteurs, est une question de chance.
ah bon? Quels stagiaires "d'avant"?
pour le reste, oui, il y a une grosse part de chance...
_________________
Nuestra vida es un círculo dantesco.
Mon blog
- maLapskerNiveau 2
[/quote]
ah bon? Quels stagiaires "d'avant"?[/quote] Selon eux, pas selon moi: certains m'ont dit avoir passé une année à glander, du genre: "t'as de la chance, au moins tu t'ennuies pas"
Enfin bon, tous n'ont pas ce discours, mais je trouve ça triste de l'entendre chez pas mal de collègues...
- CarabasVénérable
Ca fait toujours plaisir...Nita a écrit:
Hadeltrude
En fait, (et j'espère vous rasséréner un peu en disant cela), je pense que la rengaine selon laquelle il faut vraiment être à côté de la plaque pour redoubler a longtemps été vraie, dans une EN où les stagiaires avaient 6h de cours (donc, beaucoup de classes en moins) et où les élèves se comportaient différemment. Et beaucoup de collègues se rappellent ce qu'ils ont connu, eux, en tant que stagiaires : un temps où les redoublements étaient rares. Depuis, la donne a changé, à cause de l'effroyable charge de travail imposée aux stagiaires, et de la généralisation de comportements incivils chez les élèves (et leurs parents, parfois).
En même temps, je n'ai qu'à pas traîner sur ce genre de topic...
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- CarabasVénérable
Avec 6 heures de cours, j'avais plus de boulot que quand j'ai passé le CAPES... C'est vrai qu'on me regardait bizarrement quand je disais ça. Pourtant, c'était vrai.maLapsker a écrit:
Selon eux, pas selon moi: certains m'ont dit avoir passé une année à glander, du genre: "t'as de la chance, au moins tu t'ennuies pas"
Enfin bon, tous n'ont pas ce discours, mais je trouve ça triste de l'entendre chez pas mal de collègues...
Donc, effectivement, je me demande comment on peut survivre à plein temps...
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- LefterisEsprit sacré
Selon eux, pas selon moi: certains m'ont dit avoir passé une année à glander, du genre: "t'as de la chance, au moins tu t'ennuies pas"Carabas a écrit:ah bon? Quels stagiaires "d'avant"?maLapsker a écrit:
Enfin bon, tous n'ont pas ce discours, mais je trouve ça triste de l'entendre chez pas mal de collègues...
[/quote][/quote]Avec 6 heures de cours, j'avais plus de boulot que quand j'ai passé le CAPES... C'est vrai qu'on me regardait bizarrement quand je disais ça. Pourtant, c'était vrai.
Donc, effectivement, je me demande comment on peut survivre à plein temps...
Idem, et en plus j'étais dans un Ioufm où on prenait ça au sérieux, pas le temps de glander. Et le stage lycée + collège + un e réunion par-ci par-là pour faire le point, 6 jours de boulot. L'année suivante, je me prends trois niveaux de français + 1 de latin, ça donne une idée de ce qu'ils vivent. Je me demande comment ils font avec un emploi du temps .
Façon de parler, car je le sais , j'en ai rencontré : ils rognent sur le sommeil , se couchent tard et se lèvent tôt pour bosser.Le contrecoup fatigue + tension risque d'être violent.
Moi au moins, avec tous les niveaux , une fois titu, je pouvais faire certains cours "à l'arrache" et travailler sur une séquence d'avance (pas le choix) sans risquer de tomber sur quelqu'un qui me demanderait une progression annuelle millimétrée...
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- InvitéInvité
Je pense qu'on devrait éviter les petites phrases vexantes (même si involontaires). Moi-même, j'ai souvent du mal à ne pas envier les stagiaires "ancienne version". Mais c'est dû à l'année indescriptible (ou plutôt si, mais avec des termes contraires à la bienséance ) qu'on nous fait. Quel que soit le contexte, TOUS les collègues stagiaires que je côtoie subissent les contrecoups physiques et psychologiques importants de cette année de merde. Moi aussi. En plus, quand "là-haut" on reconnaît du bout des lèvres que les conditions de stage sont difficiles, ce n'est jamais la faute de personne alors que nous sommes nous-mêmes responsables de tout.
Difficile de ne pas mal diriger sa colère, parfois.
Mais nous ne devons pas oublier que les stagiaires à 6h devaient se taper les formateurs-éoliennes de l'IUFM à triple dose plus un mémoire que j'imagine chronophage et parfaitement inutile. Personne ne pense sérieusement que tous les stagiaires à 6h renouvelés étaient forcément des tire au flanc....
Difficile de ne pas mal diriger sa colère, parfois.
Mais nous ne devons pas oublier que les stagiaires à 6h devaient se taper les formateurs-éoliennes de l'IUFM à triple dose plus un mémoire que j'imagine chronophage et parfaitement inutile. Personne ne pense sérieusement que tous les stagiaires à 6h renouvelés étaient forcément des tire au flanc....
- anthinéaGuide spirituel
les stagiaires d'avant ne branlaient pas la mule.
les stagiaires d'avant n'étaient pas si privilégiés que ça non plus. ...
ces formations merdiques toutes les semaines qui nous bloquaient, nous crevaient, nous prenaient nerveusement
accepter une pseudo formation sans broncher sous peine de redoubler.
ne surtout pas trouver anormal de faire le cours sur la sequence en novembre sous peine de redoubler
trouver top eclate et top formateur une apres midi de formation projet interdisciplinaire lzlettres/eps sous peine de redoubler. ....
ecrire ce put#### de memoire pro de m######### qui doit etre juste assez pro meirieu et pas trop "jedebutedoncjefaisdesconneries" sous peine de redoubler.
de l'aide pour gerer une classe? macache walou on prefere faire des therapies de groupe avec des formatrices qui n' ont pas vu d'eleves depuis 10 ans mais qui radotent sur les transferts erotomanes dequand elles avaient encore un beau Q.
des eleves insolents? une aprem pour nous dire que la crise des seinsquipoussent et du ziziquipointe rend l'ado brise ovaire.
MAa formation? mon année de neo tit. ... sur le tas. ...
en reflechissant VRAIMENT par moi meme et en crpulant sur le VRAI bpulot. ...
pas cette soupe que je devais donner COUTE QUE COUTE. ....
sans cette pression constante.
ce sentiment atroce d'illégitimité : prof d'un coté qui doit apprendre par elle meme
eleve sur infantilisée et prise pour une c**** del'autre. ....
donc pas vraiment à sa place nulle part. ..
voilà une partie du quotidien d'une stagiaire d'avant. ..
et encore mon tuteur était genial et mon annee s'est merveilleusement bien passée. ...
les stagiaires d'avant n'étaient pas si privilégiés que ça non plus. ...
ces formations merdiques toutes les semaines qui nous bloquaient, nous crevaient, nous prenaient nerveusement
accepter une pseudo formation sans broncher sous peine de redoubler.
ne surtout pas trouver anormal de faire le cours sur la sequence en novembre sous peine de redoubler
trouver top eclate et top formateur une apres midi de formation projet interdisciplinaire lzlettres/eps sous peine de redoubler. ....
ecrire ce put#### de memoire pro de m######### qui doit etre juste assez pro meirieu et pas trop "jedebutedoncjefaisdesconneries" sous peine de redoubler.
de l'aide pour gerer une classe? macache walou on prefere faire des therapies de groupe avec des formatrices qui n' ont pas vu d'eleves depuis 10 ans mais qui radotent sur les transferts erotomanes dequand elles avaient encore un beau Q.
des eleves insolents? une aprem pour nous dire que la crise des seinsquipoussent et du ziziquipointe rend l'ado brise ovaire.
MAa formation? mon année de neo tit. ... sur le tas. ...
en reflechissant VRAIMENT par moi meme et en crpulant sur le VRAI bpulot. ...
pas cette soupe que je devais donner COUTE QUE COUTE. ....
sans cette pression constante.
ce sentiment atroce d'illégitimité : prof d'un coté qui doit apprendre par elle meme
eleve sur infantilisée et prise pour une c**** del'autre. ....
donc pas vraiment à sa place nulle part. ..
voilà une partie du quotidien d'une stagiaire d'avant. ..
et encore mon tuteur était genial et mon annee s'est merveilleusement bien passée. ...
- LefterisEsprit sacré
C'était sans doute mieux -difficile de faire pire qu'aujourd'hui- mais de là à dire que c'était tranquille, il y a un pas. Il y avait effectivement des réunions sur le mémoire en plus du mémoire lui même, pour justifier l'existence du mémoire. Les stagiaires renouvelés l'étaient pour toute autre raison que le glandage : comme aujourd'hui, ils étaient malchanceux. Têtes de turcs au Iouphm pour avoir osé critiquer, conflits dans l’établissement à commencer par le tuteur etc. (Pourquoi sont-ils tuteurs ?) Si j'avais des stagiaires, je ferais tout pour leur faciliter la vie.holderfar a écrit:Je pense qu'on devrait éviter les petites phrases vexantes (même si involontaires). Moi-même, j'ai souvent du mal à ne pas envier les stagiaires "ancienne version". Mais c'est dû à l'année indescriptible (ou plutôt si, mais avec des termes contraires à la bienséance ) qu'on nous fait. Quel que soit le contexte, TOUS les collègues stagiaires que je côtoie subissent les contrecoups physiques et psychologiques importants de cette année de merde. Moi aussi. En plus, quand "là-haut" on reconnaît du bout des lèvres que les conditions de stage sont difficiles, ce n'est jamais la faute de personne alors que nous sommes nous-mêmes responsables de tout.
Difficile de ne pas mal diriger sa colère, parfois.
Mais nous ne devons pas oublier que les stagiaires à 6h devaient se taper les formateurs-éoliennes de l'IUFM à triple dose plus un mémoire que j'imagine chronophage et parfaitement inutile. Personne ne pense sérieusement que tous les stagiaires à 6h renouvelés étaient forcément des tire au flanc....
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- InvitéInvité
C'est édifiant comme témoignage, anthinea....
Cela dit, je crois que ça rejoint pas mal ce que nous vivons cette année, mis à part le fait que nous passons moins de temps en "formation" et que nous n'avons pas de mémoire à rédiger. Le reste, je crois que c'est à peu près pareil. Le vent de liberté soviétique de l'institution reste de mise.
Cela dit, je crois que ça rejoint pas mal ce que nous vivons cette année, mis à part le fait que nous passons moins de temps en "formation" et que nous n'avons pas de mémoire à rédiger. Le reste, je crois que c'est à peu près pareil. Le vent de liberté soviétique de l'institution reste de mise.
- Spoiler:
- Ah.... et nous, on a appris à monter une séquence .... au mois de mars
- LefterisEsprit sacré
+ 1 Annthinéa, du vrai ressenti, et comme toi j'avais une tutrice très gentille (plus jeune que moi !) , pour qui je faisais toujours tout très bien, et qui venait rarement.anthinéa a écrit:les stagiaires d'avant ne branlaient pas la mule.
les stagiaires d'avant n'étaient pas si privilégiés que ça non plus. ...
ces formations merdiques toutes les semaines qui nous bloquaient, nous crevaient, nous prenaient nerveusement
accepter une pseudo formation sans broncher sous peine de redoubler.
ne surtout pas trouver anormal de faire le cours sur la sequence en novembre sous peine de redoubler
trouver top eclate et top formateur une apres midi de formation projet interdisciplinaire lzlettres/eps sous peine de redoubler. ....
ecrire ce put#### de memoire pro de m######### qui doit etre juste assez pro meirieu et pas trop "jedebutedoncjefaisdesconneries" sous peine de redoubler.
de l'aide pour gerer une classe? macache walou on prefere faire des therapies de groupe avec des formatrices qui n' ont pas vu d'eleves depuis 10 ans mais qui radotent sur les transferts erotomanes dequand elles avaient encore un beau Q.
des eleves insolents? une aprem pour nous dire que la crise des seinsquipoussent et du ziziquipointe rend l'ado brise ovaire.
MAa formation? mon année de neo tit. ... sur le tas. ...
en reflechissant VRAIMENT par moi meme et en crpulant sur le VRAI bpulot. ...
pas cette soupe que je devais donner COUTE QUE COUTE. ....
sans cette pression constante.
ce sentiment atroce d'illégitimité : prof d'un coté qui doit apprendre par elle meme
eleve sur infantilisée et prise pour une c**** del'autre. ....
donc pas vraiment à sa place nulle part. ..
voilà une partie du quotidien d'une stagiaire d'avant. ..
et encore mon tuteur était genial et mon annee s'est merveilleusement bien passée. ...
A lIUFM, exact, il fallait non seulement suivre, mais aussi paraître enthousiaste, truffer le mémoire de citation du gourou Meirieu et quelques autres. Les conférences sur les mutations de l'adolescence, des fois qu'on aurait pas compris, la docimologie, dont on ressortait après plusieurs heures avec la conclusion qu'on ne peut pas vraiment noter.
Il n'y a que les transferts érotomanes que je n'ai pas vécus , dommage, ça m'aurait peut-être amusé, d'autant que les hommes étaient rares là-bas...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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