- InvitéInvité
Disons que ça peut être un outil appréciable si et seulement si il est laissé à l'appréciation de chacun de l'utiliser ou non.
Institutionnalisé, ce truc sera à coup sûr une catastrophe. Il est hors de question de conditionner l'avancement dans la carrière à ce type d'évaluation.
Institutionnalisé, ce truc sera à coup sûr une catastrophe. Il est hors de question de conditionner l'avancement dans la carrière à ce type d'évaluation.
- LaraDeL'estNiveau 2
Tiens, revoilà Thaliane. Son point de vue de déléguée-parents FCPE me manquait.
- InvitéInvité
Cet argument-là n'est pas recevable. L'école, ce n'est pas la démocratie.thaliane a écrit:Carabas a écrit:Quand on voit qui ils élisent comme délégués, et sur quels critères, je doute que leur avis soit beaucoup plus sérieux concernant leurs profs...
Quand on voit qui les électeurs élisent comme représentants, et sur quels critères, je doute que leur avis soit beaucoup plus sérieux que ceux des élèves concernant leurs délégués...
- GrypheMédiateur
Je l'ai fait avec succès au collège. Avec succès dans le sens où cela m'était utile, et cela me permettait d'améliorer mes cours.holderfar a écrit:Au collège, ça me paraît plus difficile d'envisager ce genre de démarche.
Il faut d'abord expliquer la démarche aux élèves, qui ne leur est évidemment pas habituelle, leur dire qu'on leur demande leur avis sur tel ou tel point, leur dire qu'il faut que cet avis soit argumenté et qu'on n'écrit pas de bêtises ou de choses répréhensibles non plus.
Je posais deux questions du type "Qu'est-ce qui vous plait dans mes cours et que vous aimeriez voir persister ?" / "Qu'est-ce que vous n'aimez pas et que vous aimeriez voir évoluer ?".
Puis, je reprenais les réponses, je découvrais que telle ou telle chose était très appréciée, et cela fait plaisir aussi, et que telle ou telle chose n'était pas comprise, et alors je réexpliquais le pourquoi du comment. Sur certains points, j'ai découvert des choses que j'ai réellement fait évoluer.
Cela restait totalement interne à mes cours.
Je ne vois en revanche pas bien comment cela pourrait être généralisé. Honnêtement, maintenant que je suis sortie de la classe, j'ai déjà assez d'écho comme ça sur "M. Untel est comme ceci et Mme Unetelle comme cela", ce n'est vraiment pas la peine d'en rajouter...
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- InvitéInvité
Merci Gryphe, ça me permet d'envisager ce genre de démarche au collège aussi. A titre personnel, ça me paraît très intéressant à mettre en place, mais je partage très largement tes réticences à généraliser le procédé.
- Presse-puréeGrand sage
thaliane a écrit:
Après, évidemment qu'avec de mauvaises intentions (et oui, bien sûr, dans de nombreuses entreprises ou administrations, ce type d'évaluations est utilisé pour de très mauvaises raisons. Le monde du travail est souvent violent aujourd'hui, ce n'est pas un scoop), on crée des catastrophes. Mais c'est un outil. Comme tout outil, si on l'utilise avec de bonnes intentions (favoriser la communication, permettre la progression de chacun), il peut être formidable; si on l'utilise avec des mauvaises intentions (augmenter la pression, nuire aux rapports entre les personnels), on fait beaucoup de dégâts. Tout outil d'évaluation a son intérêt et son revers : l'évaluation par un inspecteur tous les 4 ou 5 ans a aussi ses avantages et ses inconvénients...
Quand je lis ce que vous dites de certains CPE, je me dis qu'il serait quand même bien venu que les enseignants participent à leur évaluation par exemple...
C'est un outil idéologique qui cherche à faire perdurer l'idéologie qui le sous-tend.
Je n'ai pas besoin d'injonctions de qui que ce soit pour "prendre le pouls" de mes élèves et de leur réception de mes cours. Et j'ai encore suffisamment de conscience professionnelle pour faire en sorte d'améliorer ce qui me semble ne pas aller pour la réussite de mes élèves (contenus, méthodes et relationnel, qui, comme cela a été souligné, est aussi très important).
La prise en compte de son public, cela a été théorisé récemment
... dans la Rhétorique à Hérennius.
Bref, nihil novi sub sole.
Sauf que, institutionnalisé et informatisé, c'est juste un outil de contrôle et de formatage, proposé avec le sourire ou non.
Et penser qu'un tel outil, institutionnalisé, est nécessaire et devrait être mis en place, c'est poursuivre l'entreprise de déshumanisation et de destruction du métier dont je parlais plus haut, par la défiance ainsi manifestée.
Ce concept de défiance est applicable dans n'importe quel contexte professionnel.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Presse-puréeGrand sage
Gryphe a écrit:Je l'ai fait avec succès au collège. Avec succès dans le sens où cela m'était utile, et cela me permettait d'améliorer mes cours.holderfar a écrit:Au collège, ça me paraît plus difficile d'envisager ce genre de démarche.
Il faut d'abord expliquer la démarche aux élèves, qui ne leur est évidemment pas habituelle, leur dire qu'on leur demande leur avis sur tel ou tel point, leur dire qu'il faut que cet avis soit argumenté et qu'on n'écrit pas de bêtises ou de choses répréhensibles non plus.
Je posais deux questions du type "Qu'est-ce qui vous plait dans mes cours et que vous aimeriez voir persister ?" / "Qu'est-ce que vous n'aimez pas et que vous aimeriez voir évoluer ?".
Puis, je reprenais les réponses, je découvrais que telle ou telle chose était très appréciée, et cela fait plaisir aussi, et que telle ou telle chose n'était pas comprise, et alors je réexpliquais le pourquoi du comment. Sur certains points, j'ai découvert des choses que j'ai réellement fait évoluer.
Cela restait totalement interne à mes cours.
Je procède, peu ou prou, de la même manière avec mes classes de troisième. Et, autre donnée TRES importante à mes yeux (rappelée aussi par Willingham dans Pourquoi les enfants n'aiment pas l'école) je tiens un journal de mes cours, et je note après coup ce que je perçois de la réaction de mes élèves par rapport à des méthodes que j'expérimente ou des évènements que j'ai mal gérés dans la classe. Cumuler ces deux outils est très utile.
Institutionnalisé, c'est de l'aliénation.
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- InvitéInvité
Tiens, bonne idée de tenir un journal! Je vais y penser pour l'an prochain, merci! :study:
- CarabasVénérable
Avec ce genre de raisonnement, on filerait le permis aux gosses sous prétexte qu'il y a des adultes mauvais conducteurs.thaliane a écrit:Carabas a écrit:Quand on voit qui ils élisent comme délégués, et sur quels critères, je doute que leur avis soit beaucoup plus sérieux concernant leurs profs...
Quand on voit qui les électeurs élisent comme représentants, et sur quels critères, je doute que leur avis soit beaucoup plus sérieux que ceux des élèves concernant leurs délégués...
Mais parfois, je me demande si ce n'est pas ce qu'on veut : à chaque naissance, offrons un pack comprenant le bac, le permis et la carte d'électeur. Enfants et adultes, mêmes droits!
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- Presse-puréeGrand sage
holderfar a écrit:Tiens, bonne idée de tenir un journal! Je vais y penser pour l'an prochain, merci! :study:
De rien ^^. On ne peut pas se souvenir de tous les évènements marquants d'un cours, des réactions des élèves.
Le contenu du journal tient davantage de la prise de notes, et chaque cours n'y est pas consigné. Disons que je note une quarantaine de pages par année scolaire. Je prends quelques notes de suite après le cours, de courtes phrases très rapides. Puis je laisse la page pour revenir dessus le soir, chez moi, lorsque j'ai plus de temps. Cela me permet de faire une analyse plus poussée et de noter des questions ou réflexions.
Ensuite, chaque année scolaire, après les vacances de Pâques (ça arrive bientôt donc), je commence à tout relire pour prendre cela en compte dans mes progressions de l'année suivante, progressions et principes que je pose entre Pâques et l'été. Vers juin, j'alimente ce second cahier avec les fiches "à la Gryphe" et début juillet, je me mets aux cours de l'année suivante.
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"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- MarcassinHabitué du forum
Ce sont souvent les mêmes qui pestent contre l'évaluation systématique des élèves... qui demandent aujourd'hui que les professeurs soient évalués par eux.
Dans le même ordre d'idée, je sais pas vous, mais moi je trouve insupportable que les parents gèrent seuls l'argent du ménage en vertu d'on ne sait quelle discrimination archaïque anti-citoyenne : les enfants devraient avoir autorité sur le compte parental.
Dans le même ordre d'idée, je sais pas vous, mais moi je trouve insupportable que les parents gèrent seuls l'argent du ménage en vertu d'on ne sait quelle discrimination archaïque anti-citoyenne : les enfants devraient avoir autorité sur le compte parental.
- GrypheMédiateur
Ah, j'avais oublié ! Je faisais un truc de ce style aussi, après des années de tâtonnement.Presse-purée a écrit:je tiens un journal de mes cours, et je note après coup ce que je perçois de la réaction de mes élèves par rapport à des méthodes que j'expérimente ou des évènements que j'ai mal gérés dans la classe.
Comme une sorte de cahier de textes personnel, je marquais à gauche la date, puis, la place du cours dans le chapitre (climats 2/5) puis le titre de la séance et tout à droite, un mot sur l'"ambiance" du cours (B - TB - excellent - moyen - catastrophe !!!).
Il m'arrivait d'en faire part aux élèves : "avec votre classe, d'habitude je trouve que ça se passe bien, mais là, ça fait trois fois de suite que je ne suis pas satisfaite, qu'est-ce qu'on fait ?".
Et en général, ils répondaient "ah oui, c'est vrai qu'en ce moment, on est bavard, mais on va essayer de faire attention."
Et à la fin de l'heure : "Madame on a été mieux aujourd'hui ?" "A votre avis ?" "Oh oui, c'était mieux quand même, on a bien travaillé !"
Évidemment, si on passe son temps à faire du méta, on ne fait plus cours, mais à petites doses, je trouve cela très utile.
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- MarcassinHabitué du forum
thaliane a écrit:Tout outil d'évaluation a son intérêt et son revers : l'évaluation par un inspecteur tous les 4 ou 5 ans a aussi ses avantages et ses inconvénients...
C'est sûr qu'un élève évaluant un professeur, c'est du même ordre qu'un inspecteur...
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- InvitéInvité
Oui, là je trouve cet argument carrément démagogique.
- roxanneOracle
Je suis évidemment contre une évaluation systèmatique des profs par leurs élèves.Cependant, mon ancienneté (relative) dans ce métier m'a appris qu'il est faux de penser que les élèves , même les pires, ne savent pas reconnaître le prof qui fait bosser et les fait avancer malgré eux parfois, et que leur vision de l'enseignant ne se limite pas "elle est bien habillée ou non".Ne prenons pas les élèves pour plus idiots qu'ils ne sont.Ne leur donnons pas non plus un pouvoir factice dont ils ne suront que faire.
- MarcassinHabitué du forum
Vous vous rendez compte de la gravité de ce que vous sous-entendez ? La violence viendrait donc du fait que les professeurs ne laissent pas les élèves s'exprimer ?thaliane a écrit:De toutes façons, le jugement existe. Les élèves ne se privent évidemment pas de juger leurs enseignants in petto ou entre pairs. Et je pense que les enseignants sentent très bien ou croient sentir ce jugement implicite de la part de leurs élèves (tout comme les élèves sentent ou imaginent le jugement implicite des enseignants sur leur personne au delà des résultats ou des comportements). Ne vaut-il mieux pas canaliser ce jugement, lui apporter du raisonnement, et le rendre explicite, intelligent et créateur de valeur positive plutôt que le laisser souterrain, frustrant et source de violence latente ?
Allez dire ça sur les fils de discussion des collègues qui prennent des coups.
Quant à la pertinence de l'argument "De toutes façons, ça existe" on peut aussi l'appliquer à plein d'autres choses : le désir sexuel, le racisme, la drogue, l'addiction aux jeux vidéo ou aux réseaux sociaux etc.
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- thalianeNiveau 6
Marcassin a écrit:Ce sont souvent les mêmes qui pestent contre l'évaluation systématique des élèves... qui demandent aujourd'hui que les professeurs soient évalués par eux.
Ce sont souvent les mêmes qui sont pour l'évaluation systématique des élèves qui refusent d'être évalués par eux...
Même procédé que plus haut visant à montrer que l'argument utilisé n'a pas valeur de démonstration...
J'ai l'impression que deux choses posent problème :
- le mot "évaluation" qui me semble associé à sanction. Si on parlait plutôt de "retour d'informations" puisque le but est de permettre l'amélioration et la progression ?
- le caractère normatif ET obligatoire. Et si c'était un outil, une méthodologie à disposition des enseignants, libre à eux de l'utiliser et de l'adapter à leur propre situation ? (quand c'est informatisé, c'est surtout pour un gain de temps de traitement des données, ça permet des calculs de lissage qui seraient très fastidieux avec un traitement manuel. Ca permet aussi un véritable anonymat de celui qui remplit le questionnaire puisque l'écriture est facile à reconnaître, surtout pour un prof face à ses élèves...)
- Presse-puréeGrand sage
Le loup dans la bergerie donc...
encore une fois, un professeur n'a pas besoin qu'on vienne lui faire la leçon et lui apprendre son métier.
Et tel que vous le présentez, désolé, ça fait trop management pour moi. Bref, une idéologie nauséabonde d'aliénation de l'autre, même professée avec le sourire.
encore une fois, un professeur n'a pas besoin qu'on vienne lui faire la leçon et lui apprendre son métier.
Et tel que vous le présentez, désolé, ça fait trop management pour moi. Bref, une idéologie nauséabonde d'aliénation de l'autre, même professée avec le sourire.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- InvitéInvité
Si on enlève le caractère obligatoire (qui serait scandaleux) de ce retour d'information, pour reprendre cette expression, alors on laisse l'enseignant se charger lui-même de l'élaboration et de l'application. Et si les conditions de l'anonymat ne sont pas suffisantes, eh bien ce sera justement l'occasion d'expliquer aux élèves qu'il ne faut pas avoir peur d'exprimer une critique constructive et que personne ne les punira pour ça.
Edit: entièrement d'accord avec Presse-purée.
Edit: entièrement d'accord avec Presse-purée.
- ClarinetteGrand Maître
Je suis loin d'être d'accord avec tout ce qu'écrit Thaliane, même si elle me paraît animée des meilleures intentions (l'enfer n'en est-il pas pavé ?...), mais au moins, elle argumente posément.LaraDeL'est a écrit:Tiens, revoilà Thaliane. Son point de vue de déléguée-parents FCPE me manquait.
Ce n'est pas ton cas, en l'occurrence...
- MarcassinHabitué du forum
thaliane a écrit:Marcassin a écrit:Ce sont souvent les mêmes qui pestent contre l'évaluation systématique des élèves... qui demandent aujourd'hui que les professeurs soient évalués par eux.
Ce sont souvent les mêmes qui sont pour l'évaluation systématique des élèves qui refusent d'être évalués par eux...
Même procédé que plus haut visant à montrer que l'argument utilisé n'a pas valeur de démonstration...
Toujours le même relativisme sidérant.
Puisqu'on est dans le délire pédagogique, pourquoi les enfants n'évalueraient pas leurs parents ?
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- thalianeNiveau 6
Marcassin a écrit:Vous vous rendez compte de la gravité de ce que vous sous-entendez ? La violence viendrait donc du fait que les professeurs ne laissent pas les élèves s'exprimer ?thaliane a écrit:De toutes façons, le jugement existe. Les élèves ne se privent évidemment pas de juger leurs enseignants in petto ou entre pairs. Et je pense que les enseignants sentent très bien ou croient sentir ce jugement implicite de la part de leurs élèves (tout comme les élèves sentent ou imaginent le jugement implicite des enseignants sur leur personne au delà des résultats ou des comportements). Ne vaut-il mieux pas canaliser ce jugement, lui apporter du raisonnement, et le rendre explicite, intelligent et créateur de valeur positive plutôt que le laisser souterrain, frustrant et source de violence latente ?
Allez dire ça sur les fils de discussion des collègues qui prennent des coups.
Je ne sous-entends rien, merci de ne pas me prêter des propos que je ne tiens pas.
Je crois (croyance personnelle) que juger une personne, par opposition à un comportement, est toujours lui faire violence. Et que notre société est justement trop fondée sur le jugement des personnes. Mais que le jugement s'éduque. On peut apprendre à distinguer les faits (objectifs) de son jugement (subjectif), on peut apprendre à exprimer son jugement sans faire violence. Je crois en la capacité à se civiliser et à s'éduquer y compris dans ses rapports aux autres. Et j'aimerais (désir personnel) que l'école participe de cette éducation qui est une révolution copernicienne en particulier en France.
Marcassin a écrit:Quant à la pertinence de l'argument "De toutes façons, ça existe" on peut aussi l'appliquer à plein d'autres choses : le désir sexuel, le racisme, la drogue, l'addiction aux jeux vidéo ou aux réseaux sociaux etc.
Mais justement : le désir sexuel existant, on apprend aux ados à le canaliser (non, on ne viole pas). La peur de l'autre existant, on éduque et explique (non, il n'existe pas différentes races, non le racisme n'est une opinion légale). La tentation du comportement auto-destructeur existant, on éduque et explique (oui, certaines drogues sont légales mais à user avec modération. Non d'autres sont illégales et génèrent une peine de prison).
Ce n'est pas en niant les pulsions qu'on éduque, c'est justement en les reconnaissant et en apprenant à les canaliser ou à les refuser.
- thalianeNiveau 6
Marcassin, non je ne faisais pas de relativisme : je retournais à dessein l'argument pour montrer son inanité (valable dans les deux sens, le votre comme le mien !), ce que voulait dit "même procédé que plus haut visant à montrer que l'argument utilisé n'a pas valeur de démonstration".
- ClarinetteGrand Maître
Je n'aime pas l'agressivité stérile...
- thalianeNiveau 6
holderfar a écrit:Si on enlève le caractère obligatoire (qui serait scandaleux) de ce retour d'information, pour reprendre cette expression, alors on laisse l'enseignant se charger lui-même de l'élaboration et de l'application. Et si les conditions de l'anonymat ne sont pas suffisantes, eh bien ce sera justement l'occasion d'expliquer aux élèves qu'il ne faut pas avoir peur d'exprimer une critique constructive et que personne ne les punira pour ça.
Pour l'élaboration, en fait, je raisonne sûrement en manager : je ne peux m'empêcher de me dire que faire construire leur propre outil d'évaluation par 1 million d'enseignants (dont ce n'est pas franchement le coeur de métier : autant je n'irai pas vous expliquer comment faire classe, autant je ne pourrai m'empêcher de sourire si un enseignant m'expliquait comment bâtir un questionnaire sans biais), c'est quand même beaucoup moins productif que faire construire, mettons, une dizaine d'outils avec marge d'adaptation.
(mais bon, je sais que j'ai utilisé 2 gros mots : manager et productif A ce propos, le management n'est pas une idéologie : il y a diverses idéologies derrière les différents styles de management. D'une entreprise à l'autre, on trouve l'absolu du pire mais aussi, parfois même si trop rarement, des managers réellement formidables et éthiques capables de considérer leurs employés autrement que comme des ressources mais bien comme des êtres humains dont la motivation n'est pas seulement de gagner leur vie, bien que ça compte de façon essentielle, mais aussi de progresser et de s'épanouir socialement).
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