- thalianeNiveau 6
Les enquêtes de satisfaction clients et les évaluations 360° sont deux outils radicalement différents, avec des objectifs n'ayant rien à voir.
Dans les entreprises et même dans les administrations où ça se pratique, les employés n'ont pas le choix d'être évalués ou non (y compris quand ce type d'évaluation est mise en place après la signature du contrat de travail). En revanche, des syndicats ont obtenu, dans des administrations, que les résultats ne soient pas portés au dossier de l'employé (ce qui me parait une excellente chose).
Dans les entreprises et même dans les administrations où ça se pratique, les employés n'ont pas le choix d'être évalués ou non (y compris quand ce type d'évaluation est mise en place après la signature du contrat de travail). En revanche, des syndicats ont obtenu, dans des administrations, que les résultats ne soient pas portés au dossier de l'employé (ce qui me parait une excellente chose).
- InvitéInvité
Je ne vois toujours pas en quoi ce serait une raison pour en introduire le principe de manière généralisée à l'EN, surtout que le coup de l'évaluation obligatoire mais non portée au dossier, c'est quand même très hypocrite. Les syndicats n'ont pas remporté la victoire du siècle en obtenant cela, clairement.
A chaque fois qu'on tente d'imposer comme cela des pratiques du privé dans l'EN, cela donne des catastrophes. Donc je pense que c'est à chacun d'entre nous de voir s'il a envie de pratiquer ce genre de choses.
A chaque fois qu'on tente d'imposer comme cela des pratiques du privé dans l'EN, cela donne des catastrophes. Donc je pense que c'est à chacun d'entre nous de voir s'il a envie de pratiquer ce genre de choses.
- MarieLNeoprof expérimenté
Les évaluations 360° ce n'est pas ce reportage dans une enseigne friande de publicité où l'on voyait la mise en concurrence, la pression quotidienne, l'exploitation de tous, de l'ouvrier au cadre supérieur ?...
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Je suis ce que je suis et je suis l'être même, je suis ma volonté en moi-même exaucée - A. Kalda
- LefterisEsprit sacré
L'évaluationnite est une mode entrepreneuriale d'origine anglo-saxonne. A cela se surajoute la parlote type "plateau-télé" où n'importe qui donne son avis sur n'importe quoi . Or l'école doit être sanctuarisée, refuser le suivisme consistant à donner aux élèves ce dont ils sont déjà gavés, et bien plutôt leur donner des repères au lieu de les flatter en leur permettant de donner un avis impulsif fondé le plus généralement sur les apparences, l'extérieur, quand on sait comment ils raisonnent tardivement selon les critères "gentil" /"méchant", comme ils aiment les professeurs qui n’hésitent pas à parler du dernier de match de foot avec eux, etc. Ils n'ont aucune idée des programmes nationaux, des objectifs qu'a le professeur en fonction de ceux-ci, de leurs orientations, du rythme de sa progression , et dont ils sont entièrement ignorants.holderfar a écrit:Je ne vois toujours pas en quoi ce serait une raison pour en introduire le principe de manière généralisée à l'EN, surtout que le coup de l'évaluation obligatoire mais non portée au dossier, c'est quand même très hypocrite. Les syndicats n'ont pas remporté la victoire du siècle en obtenant cela, clairement.
A chaque fois qu'on tente d'imposer comme cela des pratiques du privé dans l'EN, cela donne des catastrophes. Donc je pense que c'est à chacun d'entre nous de voir s'il a envie de pratiquer ce genre de choses.
Plus ils sentent le professeur comme entièrement étranger à eux, à leurs goûts, à leurs préoccupations, moins ils éprouvent de sympathie , et si en plus ils ne réussissent pas dans la matière, ou qu'ils sont punis, alors là c'est le bouquet, ils identifient la matière au professeur.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- InvitéInvité
@ Axel:
Si, si, et ça donne vraiment pas envie... En tout cas, c'est amusant que beaucoup de chantres de la suppression des notes ne soient pas choqués plus que cela par ce type de management.
Si, si, et ça donne vraiment pas envie... En tout cas, c'est amusant que beaucoup de chantres de la suppression des notes ne soient pas choqués plus que cela par ce type de management.
- Reine MargotDemi-dieu
Collier de Barbe a écrit:Reine Margot a écrit:je suis désolée, mais l'idée de se faire lyncher publiquement n'est même pas envisageable! même s'il y a une autre évaluation par les pairs, et par d'autres classes avec qui ça se passe mieux! Quelle autorité pour ce prof ensuite?
c'est sans doute ça être prof aujourd'hui, accepter gentiment de se faire lyncher...heureusement que je suis partie, tiens.
Pourquoi forcément te faire lyncher?
Et puis si ce n'est publiquement, un prof qui n'établit un bon contact avec ses élèves/étudiants ne s'en sortira pas forcément mieux...
On peut assumer que des élèves soient aigris sur le moment.
Les miens le sont pas mal car certains n'arrivent pas à passer un cap méthodologique. Ils apprennent par coeur en se moquant de la méthode. Après ils râlent (ou pleurent) en disant "que c'est toujours pareil, que c'est trop dur, etc." mais je réexplique, ça m'agace mais je ré-explique. Je n'attends pas d'eux qu'ils comprennent immédiatement.
Quelle importance que le "contact" soit bon, en fac, dans un cours magistral en amphi de dizaines d'étudiants? Autant avec de jeunes élèves je comprends que l'affectif soit important, autant en fac en qui plus est en cours magistral il me semble que seul le contenu du cours compte.
Et justement je pense qu'on ne peut QUE se faire lyncher dans la mesure où on donne le pouvoir de le faire.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- InvitéInvité
C'est précisément pour cela qu'il faut se garder de généraliser une pratique qui, menée individuellement et avec prudence, pourrait malgré tout être bénéfique. Les élèves ne sont pas idiots et, s'ils ont effectivement souvent tendance à être spontanément dans l'affectif ou à raisonner de façon binaire, ils sont souvent, après réflexion, tout à fait pertinents et arrivent bien à dépasser les apparences. C'est tout un travail à mener, et je pense que leur demander, de manière bien cadrée et rigoureuse, leur ressenti peut être une bonne manière de leur apprendre à s'exprimer de manière argumentée et critique.Lefteris a écrit:L'évaluationnite est une mode entrepreneuriale d'origine anglo-saxonne. A cela se surajoute la parlote type "plateau-télé" où n'importe qui donne son avis sur n'importe quoi . Or l'école doit être sanctuarisée, refuser le suivisme consistant à donner aux élèves ce dont ils sont déjà gavés, et bien plutôt leur donner des repères au lieu de les flatter en leur permettant de donner un avis impulsif fondé le plus généralement sur les apparences, l'extérieur, quand on sait comment ils raisonnent tardivement selon les critères "gentil" /"méchant", comme ils aiment les professeurs qui n’hésitent pas à parler du dernier de match de foot avec eux, etc. Ils n'ont aucune idée des programmes nationaux, des objectifs qu'a le professeur en fonction de ceux-ci, de leurs orientations, du rythme de sa progression , et dont ils sont entièrement ignorants.holderfar a écrit:Je ne vois toujours pas en quoi ce serait une raison pour en introduire le principe de manière généralisée à l'EN, surtout que le coup de l'évaluation obligatoire mais non portée au dossier, c'est quand même très hypocrite. Les syndicats n'ont pas remporté la victoire du siècle en obtenant cela, clairement.
A chaque fois qu'on tente d'imposer comme cela des pratiques du privé dans l'EN, cela donne des catastrophes. Donc je pense que c'est à chacun d'entre nous de voir s'il a envie de pratiquer ce genre de choses.
Plus ils sentent le professeur comme entièrement étranger à eux, à leurs goûts, à leurs préoccupations, moins ils éprouvent de sympathie , et si en plus ils ne réussissent pas dans la matière, ou qu'ils sont punis, alors là c'est le bouquet, ils identifient la matière au professeur.
- christophevanNiveau 6
Sauf que les élèves ne sont pas nos "subordonnés" et que nous ne sommes pas leurs "supérieurs". Nous sommes leurs "enseignants" et ils sont nos "élèves". Donc cette comparaison avec ce qui se fait dans les entreprises est d'une (je m'en excuse) idiotie sans nom.
Les relations élèves (apprenants)/enseignants et supérieurs/subordonnés n'ont strictement rien à voir. Les liens affectifs ne sont pas les mêmes et les tenants et les aboutissants de ces liens n'ont absolument rien à voir.
Je refuse totalement que des élèves puissent s'estimer en droit d'évaluer mon travail et mes cours, comme je m'interdis de juger leur orientation, leur situation familiale ; pour une raison simple : ils n'en n'ont ni les compétences, ni le recul.
Les relations élèves (apprenants)/enseignants et supérieurs/subordonnés n'ont strictement rien à voir. Les liens affectifs ne sont pas les mêmes et les tenants et les aboutissants de ces liens n'ont absolument rien à voir.
Je refuse totalement que des élèves puissent s'estimer en droit d'évaluer mon travail et mes cours, comme je m'interdis de juger leur orientation, leur situation familiale ; pour une raison simple : ils n'en n'ont ni les compétences, ni le recul.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Reine Margot a écrit:Collier de Barbe a écrit:Reine Margot a écrit:je suis désolée, mais l'idée de se faire lyncher publiquement n'est même pas envisageable! même s'il y a une autre évaluation par les pairs, et par d'autres classes avec qui ça se passe mieux! Quelle autorité pour ce prof ensuite?
c'est sans doute ça être prof aujourd'hui, accepter gentiment de se faire lyncher...heureusement que je suis partie, tiens.
Pourquoi forcément te faire lyncher?
Et puis si ce n'est publiquement, un prof qui n'établit un bon contact avec ses élèves/étudiants ne s'en sortira pas forcément mieux...
On peut assumer que des élèves soient aigris sur le moment.
Les miens le sont pas mal car certains n'arrivent pas à passer un cap méthodologique. Ils apprennent par coeur en se moquant de la méthode. Après ils râlent (ou pleurent) en disant "que c'est toujours pareil, que c'est trop dur, etc." mais je réexplique, ça m'agace mais je ré-explique. Je n'attends pas d'eux qu'ils comprennent immédiatement.
Quelle importance que le "contact" soit bon, en fac, dans un cours magistral en amphi de dizaines d'étudiants? Autant avec de jeunes élèves je comprends que l'affectif soit important, autant en fac en qui plus est en cours magistral il me semble que seul le contenu du cours compte.
Et justement je pense qu'on ne peut QUE se faire lyncher dans la mesure où on donne le pouvoir de le faire.
C'est parce que tu ne réagis que sur l'exemple français où le prof fait son cours d'amphi mais avec lequel il est extrêmement difficile de s'entretenir par la suite, il n'a pas de bureau (ou quasiment pas) et pas d'heures officielles pour recevoir les étudiants.
Qui a pu par exemple discuter avec le prof ou le chargé de cours pour comprendre la raison de telle ou telle note?
Il est tout à fait possible d'établir des relations franches et pas démagos avec ses étudiants. Certains n'aimeront pas le cours, ni le prof et c'est leur droit le plus strict. D'autres seront plus nuancés. Si le prof fait un minimum d'effort pour présenter un cours intéressant (et pas la même chose que son manuel comme j'ai vu à Paris 1 assez souvent), les étudiants reconnaissent son mérite. Il faut faire confiance aux étudiants.
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CdB
@AbbeCordillere
- derouteÉrudit
Collier de Barbe a écrit:deroute a écrit:"le cours du prof est bien construit"???
Ca ne te dérange pas déjà de te qualifier de "prof"? Je sais qu'il est de bon ton de copiner avec les élèves mais là ça va trop loin!
Comment veux-tu qu'ils évaluent la construction d'un cours?
Rassure-toi Déroute, j'ai écrit prof-ESSEUR.
Et je pense qu'un élève de lycée est capable de dire si le cours que je lui présente à lui, lui semble compréhensible... vu que c'est lui, l'élève qui va devoir l'apprendre. S'il n'en saisit pas la logique, alors j'estime que j'ai m... quelque part.
Quand on écoute les élèves, on est très surpris de leur grande lucidité vis-à-vis des collègues. Il y a quelques exceptions (des démagos qui sont aimés par exemple) mais souvent, les élèves perçoivent assez bien celui qui présente un contenu carré, compréhensible et exigeant.
Il y a bien sûr toute une dimension affective qu'il faut écarter, mais après, leurs remarques sont souvent pertinentes.
D'accord!Je n'avais pas vu que tu étais en lycée. Je ne connais que le collège et je pense que je devrais passer une demi-heure pour expliquer la question... Je suis contre ce genre d'évaluation dans le secondaire. Je comprends cependant ton point de vue.
- Presse-puréeGrand sage
thaliane a écrit:Presse-purée a écrit:dans quel autre métier à responsabilité un patron est-il évalué et noté par ses employés?
Comme dit précédemment, ça se fait dans de très nombreuses entreprises et dans des administrations.
Ceci dit, les élèves ne sauraient être assimilés à des employés de leurs professeurs (je n'ai pas le souvenir que mes enfants soient rémunérés par leurs instituteurs, dois-je m'en plaindre à l'EN ? )
Ce phénomène a déjà été très largement analysé.
C'est un très bon moyen de maintenir sous pression un employé et de lui donner l'illusion qu'il a un pouvoir de décision. Un joli mécanisme d'auto-contrôle au sein de l'entreprise, et donc d'aliénation.
Le vrai patron d'une boîte n'est JAMAIS évalué.
Vous nous vendez du rêve Thaliane, décidément.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- InvitéInvité
Au collège, ça me paraît plus difficile d'envisager ce genre de démarche.
Mais de toute manière, il faut à mon sens être convaincu par son utilité pour que sa mise en place serve effectivement à quelque chose.
Mais de toute manière, il faut à mon sens être convaincu par son utilité pour que sa mise en place serve effectivement à quelque chose.
- NadejdaGrand sage
Collier de Barbe a écrit:Reine Margot a écrit:Collier de Barbe a écrit:Reine Margot a écrit:je suis désolée, mais l'idée de se faire lyncher publiquement n'est même pas envisageable! même s'il y a une autre évaluation par les pairs, et par d'autres classes avec qui ça se passe mieux! Quelle autorité pour ce prof ensuite?
c'est sans doute ça être prof aujourd'hui, accepter gentiment de se faire lyncher...heureusement que je suis partie, tiens.
Pourquoi forcément te faire lyncher?
Et puis si ce n'est publiquement, un prof qui n'établit un bon contact avec ses élèves/étudiants ne s'en sortira pas forcément mieux...
On peut assumer que des élèves soient aigris sur le moment.
Les miens le sont pas mal car certains n'arrivent pas à passer un cap méthodologique. Ils apprennent par coeur en se moquant de la méthode. Après ils râlent (ou pleurent) en disant "que c'est toujours pareil, que c'est trop dur, etc." mais je réexplique, ça m'agace mais je ré-explique. Je n'attends pas d'eux qu'ils comprennent immédiatement.
Quelle importance que le "contact" soit bon, en fac, dans un cours magistral en amphi de dizaines d'étudiants? Autant avec de jeunes élèves je comprends que l'affectif soit important, autant en fac en qui plus est en cours magistral il me semble que seul le contenu du cours compte.
Et justement je pense qu'on ne peut QUE se faire lyncher dans la mesure où on donne le pouvoir de le faire.
C'est parce que tu ne réagis que sur l'exemple français où le prof fait son cours d'amphi mais avec lequel il est extrêmement difficile de s'entretenir par la suite, il n'a pas de bureau (ou quasiment pas) et pas d'heures officielles pour recevoir les étudiants.
Qui a pu par exemple discuter avec le prof ou le chargé de cours pour comprendre la raison de telle ou telle note?
Il est tout à fait possible d'établir des relations franches et pas démagos avec ses étudiants. Certains n'aimeront pas le cours, ni le prof et c'est leur droit le plus strict. D'autres seront plus nuancés. Si le prof fait un minimum d'effort pour présenter un cours intéressant (et pas la même chose que son manuel comme j'ai vu à Paris 1 assez souvent), les étudiants reconnaissent son mérite. Il faut faire confiance aux étudiants.
Pour votre question, cela dépend des facs et du nombre d'étudiants. Il est tout à fait possible d'avoir des discussions avec les profs à la fin du cours ou lors d'entretiens dans des facs bien moins grosses que Paris 1 (c'est quelque chose que j'ai beaucoup apprécié quand j'étais à la fac de Valenciennes puis maintenant à Paris 8).
Pour l'évaluation non notée, quand j'étais en licence en province, on nous donnait un questionnaire. Réponses anonymes et je sais que les étudiants répondaient avec assez de lucidité pour ne pas faire que de l'affectif. Et comme les profs en question étaient chargés des CM et des TD, ils pouvaient bien juger de l'ensemble du cours (je sais que c'est moins évident dans de plus grosses facs où tout est séparé). J'ai eu aussi à remplir plus tard des questionnaires plus personnalisés, où l'on développait nos réponses, et l'initiative venait du professeur, qui appréciait d'avoir des retours sur la tenue du cours, sur ce qui avait été bien compris, avait intéressé ou déplu (des étudiants avaient fait part de leurs difficultés à parfois suivre le contenu théorique très dense des premiers cours, faute de bases suffisantes (beaucoup de philosophie alors qu'il s'agissait d'un cours de littérature, étudiants étrangers qui n'ont pas forcément les mêmes références) : la prof en question a tenu compte des remarques et a recentré son cours l'année suivante).
Je peux difficilement juger pour le secondaire, mais dans le supérieur ça me semble faisable si l'évaluation n'est pas rendue obligatoire et ne conditionne pas l'ensemble du cours.
- AevinHabitué du forum
Dans les questionnaires sur le site allemand, ils proposent aussi des questions sur l'ambiance dans le cours, comme par exemple si l'élève ose poser des questions s'il n'a pas compris etc. Ce genre de questions vous semble infaisable en collège ?holderfar a écrit:Au collège, ça me paraît plus difficile d'envisager ce genre de démarche.
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Automate - et fier de l'être
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
Terry Pratchett - I Shall Wear Midnight
... und wer Fehler findet, kann sie behalten!
- loup des steppesNeoprof expérimenté
Reine Margot a écrit:quelle autorité peut avoir un adulte qui se fait évaluer par ses élèves? Comment donner des devoirs, sanctionner les bavardages, etc, si derrière l'élève peut nous noter? cela suggère une égalité entre le prof et l'élève, ce qui rend la relation pédagogique impossible.
et comme dit plus haut l'affectif entre énormément en jeu à cet âge et ils n'ont pas suffisamment de recul...sans compter que chaque fois qu'on donne un questionnaire aux élèves censé évaluer le cours (du type "qu'en avez-vous pensé? que faudrait-il améliorer"), on reçoit des réponses souvent aberrantes comme citées plus haut.
Entièrement d'accord avec Reine Margot
_________________
[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
"Choose the words you use with care: they create the world around you"
- InvitéInvité
Je suis dans doute trop obnubilée par la perspective du lycée, là .
Sans doute qu'en adaptant bien le questionnaire, ce serait possible aussi de l'introduire en collège. Mais il faudrait être particulièrement prudent sur les questions posées pour qu'il n'y ait pas de débordement qui nuise à la démarche.
Sans doute qu'en adaptant bien le questionnaire, ce serait possible aussi de l'introduire en collège. Mais il faudrait être particulièrement prudent sur les questions posées pour qu'il n'y ait pas de débordement qui nuise à la démarche.
- Presse-puréeGrand sage
Ce silence sur l'idéologie qu'il y a derrière la démarche est inquiétant...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- InvitéInvité
C'est pour cela qu'il ne faut pas que la notion de note ou même d'évaluation soit présentée aux élèves. Si l'on veut faire la démarche, il faut la présenter autrement.loup des steppes a écrit:Reine Margot a écrit:quelle autorité peut avoir un adulte qui se fait évaluer par ses élèves? Comment donner des devoirs, sanctionner les bavardages, etc, si derrière l'élève peut nous noter? cela suggère une égalité entre le prof et l'élève, ce qui rend la relation pédagogique impossible.
et comme dit plus haut l'affectif entre énormément en jeu à cet âge et ils n'ont pas suffisamment de recul...sans compter que chaque fois qu'on donne un questionnaire aux élèves censé évaluer le cours (du type "qu'en avez-vous pensé? que faudrait-il améliorer"), on reçoit des réponses souvent aberrantes comme citées plus haut.
Entièrement d'accord avec Reine Margot
- InvitéInvité
Ca dépend vraiment de la manière dont on l'envisage. Mais je suis farouchement contre toute introduction forcée et généralisée de ce genre de choses, parce que j'ai les mêmes craintes que toi. Introduite d'en haut, cette mesure ne peut qu'être une catastrophe.Presse-purée a écrit:Ce silence sur l'idéologie qu'il y a derrière la démarche est inquiétant...
- loup des steppesNeoprof expérimenté
Presse-purée a écrit:Selon moi, cela est inenvisageable en primaire et au collège, surtout s'il s'en suit un impact sur la carrière du prof.
Ensuite, une question au passage: dans quel autre métier à responsabilité un patron est-il évalué et noté par ses employés?
Cette logique ne participe-t-elle pas du rabaissement symbolique constant de la profession?
Je précise par ailleurs que je pratique des "prises d'avis" sur certains cours précis (notamment en latin), afin de réorienter leur contenu ou la méthode mise en place. Mais cela se fait de prof à groupe sur feuille volante et anonyme. Je pense que si cela arrivait, imposé d'en haut, je mettrais un point d'honneur particulier à NE PAS l'appliquer.
L'un des intérêt de notre métier est la relative liberté que nous avons dans nos choix de méthode, le tout dans le cadre des programmes. C'est-à-dire que l'institution et les usagers FONT CONFIANCE à notre libre-arbitre pour concevoir nos cours et progressions.
Or, cette idée, comme d'autres (genre l'APC... je sais que je suis lourd avec ça ^^), ne font que rogner cette liberté et instituent un climat de défiance envers le professeur. De métier intellectuel à responsabilité, on tend à nous transformer en exécutant, en rouage sans libre-arbitre.
En revanche, je pense, comme CdB, que cela devrait être institué dans le supérieur, parce que vous avez trop de gens, grands pontes ou non, qui font en toute impunité des cours de merdre, et que les étudiants s'en rendent très bien compte.
+ 100
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[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
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- loup des steppesNeoprof expérimenté
les 2 videos de Paul Ariès proposées sur un autre fil au sujet du "neo-management" sont très claires sur l'idéologie...
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[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
"Choose the words you use with care: they create the world around you"
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Disons que derrière, il faudrait surtout reconstruire complètement les modalités d'évaluation, de carrière, etc.
Mais cela mérite un autre fil.
Mais cela mérite un autre fil.
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CdB
@AbbeCordillere
- CarabasVénérable
Quand on voit qui ils élisent comme délégués, et sur quels critères, je doute que leur avis soit beaucoup plus sérieux concernant leurs profs...
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- thalianeNiveau 6
De même qu'on apprend aux élèves à juger d'une oeuvre littéraire autrement qu'en "j'aime ou j'aime pas" via la technique du commentaire composé, il me semblerait également intéressant de leur apprendre à évaluer leurs cours autrement qu'en "j'aime ou j'aime pas". C'est aussi un moyen de les éduquer civiquement : le "j'aime ou j'aime pas" est une bien piètre manière d'évaluer les choses (malheureusement à l'oeuvre dans la consommation et je suis bien placée pour le savoir, avec des conséquences désastreuses puisque de nombreux marketeurs d'entreprise usent du coup à fond des pulsions des consommateurs au lieu d'en appeler à leur raisonnement).
Ca peut également être un moyen de reconstruire le sens de la relation élève - prof aux yeux des élèves si on leur dit explicitement ce qu'ils peuvent attendre ou pas de leurs enseignants.
De toutes façons, le jugement existe. Les élèves ne se privent évidemment pas de juger leurs enseignants in petto ou entre pairs. Et je pense que les enseignants sentent très bien ou croient sentir ce jugement implicite de la part de leurs élèves (tout comme les élèves sentent ou imaginent le jugement implicite des enseignants sur leur personne au delà des résultats ou des comportements). Ne vaut-il mieux pas canaliser ce jugement, lui apporter du raisonnement, et le rendre explicite, intelligent et créateur de valeur positive plutôt que le laisser souterrain, frustrant et source de violence latente ?
Après, évidemment qu'avec de mauvaises intentions (et oui, bien sûr, dans de nombreuses entreprises ou administrations, ce type d'évaluations est utilisé pour de très mauvaises raisons. Le monde du travail est souvent violent aujourd'hui, ce n'est pas un scoop), on crée des catastrophes. Mais c'est un outil. Comme tout outil, si on l'utilise avec de bonnes intentions (favoriser la communication, permettre la progression de chacun), il peut être formidable; si on l'utilise avec des mauvaises intentions (augmenter la pression, nuire aux rapports entre les personnels), on fait beaucoup de dégâts. Tout outil d'évaluation a son intérêt et son revers : l'évaluation par un inspecteur tous les 4 ou 5 ans a aussi ses avantages et ses inconvénients...
Quand je lis ce que vous dites de certains CPE, je me dis qu'il serait quand même bien venu que les enseignants participent à leur évaluation par exemple...
Ca peut également être un moyen de reconstruire le sens de la relation élève - prof aux yeux des élèves si on leur dit explicitement ce qu'ils peuvent attendre ou pas de leurs enseignants.
De toutes façons, le jugement existe. Les élèves ne se privent évidemment pas de juger leurs enseignants in petto ou entre pairs. Et je pense que les enseignants sentent très bien ou croient sentir ce jugement implicite de la part de leurs élèves (tout comme les élèves sentent ou imaginent le jugement implicite des enseignants sur leur personne au delà des résultats ou des comportements). Ne vaut-il mieux pas canaliser ce jugement, lui apporter du raisonnement, et le rendre explicite, intelligent et créateur de valeur positive plutôt que le laisser souterrain, frustrant et source de violence latente ?
Après, évidemment qu'avec de mauvaises intentions (et oui, bien sûr, dans de nombreuses entreprises ou administrations, ce type d'évaluations est utilisé pour de très mauvaises raisons. Le monde du travail est souvent violent aujourd'hui, ce n'est pas un scoop), on crée des catastrophes. Mais c'est un outil. Comme tout outil, si on l'utilise avec de bonnes intentions (favoriser la communication, permettre la progression de chacun), il peut être formidable; si on l'utilise avec des mauvaises intentions (augmenter la pression, nuire aux rapports entre les personnels), on fait beaucoup de dégâts. Tout outil d'évaluation a son intérêt et son revers : l'évaluation par un inspecteur tous les 4 ou 5 ans a aussi ses avantages et ses inconvénients...
Quand je lis ce que vous dites de certains CPE, je me dis qu'il serait quand même bien venu que les enseignants participent à leur évaluation par exemple...
- thalianeNiveau 6
Carabas a écrit:Quand on voit qui ils élisent comme délégués, et sur quels critères, je doute que leur avis soit beaucoup plus sérieux concernant leurs profs...
Quand on voit qui les électeurs élisent comme représentants, et sur quels critères, je doute que leur avis soit beaucoup plus sérieux que ceux des élèves concernant leurs délégués...
- InvitéInvité
Disons que ça peut être un outil appréciable si et seulement si il est laissé à l'appréciation de chacun de l'utiliser ou non.
Institutionnalisé, ce truc sera à coup sûr une catastrophe. Il est hors de question de conditionner l'avancement dans la carrière à ce type d'évaluation.
Institutionnalisé, ce truc sera à coup sûr une catastrophe. Il est hors de question de conditionner l'avancement dans la carrière à ce type d'évaluation.
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