- Presse-puréeGrand sage
Tu as pensé aux parents qui refusent que leur enfant aillent en étude du soir, qui refusent tous les RDV (alors que certains politiques sous-entendent que ce sont les profs qui les refusent), voire les acceptent (et je suis sympa, j'ai des rdv avec des parents à 18h30 ou 18h45) et ne viennent pas, sans prévenir ni s'excuser naturellement?
Dire que les profs sont de mauvaise volonté et responsables de tout, ça va deux secondes.
Dire qu'un enfant n'a aucune responsabilité dans ses apprentissages (alors que parallèlement on met en avant la pédagogie constructiviste...) me paraît injuste pour les enseignants, qui sont la source de tous les maux (le choléra, Fukushima...)
Dire que les profs sont de mauvaise volonté et responsables de tout, ça va deux secondes.
Dire qu'un enfant n'a aucune responsabilité dans ses apprentissages (alors que parallèlement on met en avant la pédagogie constructiviste...) me paraît injuste pour les enseignants, qui sont la source de tous les maux (le choléra, Fukushima...)
- victor44Habitué du forum
eliam a écrit:Il me semble qu'il y a une certaine différence entre faire quelques devoirs le soir et ce que tu proposes c'est-à-dire reprendre les cours de la journée de 16 h à 18 h le soir. .
Ben non parcequ'un élève faible sans personne pour l'aider chez lui il va bien mettre au moins deux heures pour arriver au bout de ce qu'un élève sans soucis fait en 40mn.
Donc sans personne pour le pousser il va pas le faire, donc on va dire (à juste titre) qu'il ne fait rien.
Beaucoup parlent de la difficulté scolaire comme ne résultant que d'un non travail mais c'est quand même beaucoup plus compliqué.
Il est plus aisé d'accuser les parents que de remettre en cause sa pédagogie.
Par contre sur l'éducation, je trouve normal de reprocher aux parents qu'un élève soit insolent ou perturbateur.
- AevinHabitué du forum
Oula, tu utilises LE mot interdit dans ce forum.victor44 a écrit:
Il est plus aisé d'accuser les parents que de remettre en cause sa pédagogie.
[ironie]Tu sais très bien que la pédagogie ne sert à rien, il n'y a que le cours magistral qui est utile. Donc, ce ne sont pas les profs et leur pédagogie qui sont responsable, car dans le meilleur des cas, ils ne s'en servent pas. C'est toujours la faute de l'élève et de ses parents.[/ironie]
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Automate - et fier de l'être
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
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- NuitsFidèle du forum
victor44 a écrit:eliam a écrit:Il me semble qu'il y a une certaine différence entre faire quelques devoirs le soir et ce que tu proposes c'est-à-dire reprendre les cours de la journée de 16 h à 18 h le soir. .
Ben non parcequ'un élève faible sans personne pour l'aider chez lui il va bien mettre au moins deux heures pour arriver au bout de ce qu'un élève sans soucis fait en 40mn.
Donc sans personne pour le pousser il va pas le faire, donc on va dire (à juste titre) qu'il ne fait rien.
Beaucoup parlent de la difficulté scolaire comme ne résultant que d'un non travail mais c'est quand même beaucoup plus compliqué.
Il est plus aisé d'accuser les parents que de remettre en cause sa pédagogie.
Par contre sur l'éducation, je trouve normal de reprocher aux parents qu'un élève soit insolent ou perturbateur.
Tout le monde n'est pas manichéen à ce point. Comme vous le dites vous-même, Victor, "c'est quand même beaucoup plus compliqué"
_________________
C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- eliamEsprit éclairé
Ta proposition n'est pas de l'aide aux devoirs (j'en ai assez fait pour savoir de quoi je parle), tu proposes de réexpliquer le cours. Ce n'est pas du tout la même chose. Or le planning que tu proposes est impossible à tenir pour un élève en difficulté de surcroit.victor44 a écrit:eliam a écrit:Il me semble qu'il y a une certaine différence entre faire quelques devoirs le soir et ce que tu proposes c'est-à-dire reprendre les cours de la journée de 16 h à 18 h le soir. .
Ben non parcequ'un élève faible sans personne pour l'aider chez lui il va bien mettre au moins deux heures pour arriver au bout de ce qu'un élève sans soucis fait en 40mn.
Donc sans personne pour le pousser il va pas le faire, donc on va dire (à juste titre) qu'il ne fait rien.
Beaucoup parlent de la difficulté scolaire comme ne résultant que d'un non travail mais c'est quand même beaucoup plus compliqué.
Il est plus aisé d'accuser les parents que de remettre en cause sa pédagogie.
Par contre sur l'éducation, je trouve normal de reprocher aux parents qu'un élève soit insolent ou perturbateur.
- ProvenceEnchanteur
victor44 a écrit:
Le problème est que le système est organisé en fonction de l'élite
C'est qui l'élite??? Tu n'as que ce mot à la bouche, mais je ne suis pas sûre que tu saches toi-même ce que tu entends par là...
- thalianeNiveau 6
Pour compléter mon propos, une interview de Bruno Tardieu (délégué national d'ATD Quart Monde) à laquelle je souscris personnellement de A à Z (les mises en gras sont de moi) :
"Les inégalités augmentent fortement à l’école. Il y a vingt ans, un enfant d’ouvrier avait dix fois moins de chance d’aller au baccalauréat qu’un enfant de cadre. Aujourd’hui, il a quinze fois moins de chance. Plusieurs rapports (Conseil économique social et environnemental, OCDE), montrent que la France est l’un des pays où les inégalités sociales sont les plus amplifiées par l’école. Les devoirs à la maison, source de grandes inégalités selon le milieu des parents, ne sont qu’une des explications.
Sans la nier, la question de ces devoirs à la maison ne nous paraît pas essentielle. Depuis un an et demi, nous avons travaillé avec les grands syndicats de l’enseignement, les trois fédérations de parents d’élèves, les mouvements pédagogiques et des parents eux-mêmes en situation de grande pauvreté. De ce travail collectif est sortie une plate-forme avec plusieurs propositions. Notamment une meilleure coopération entre les parents de milieux défavorisés et les enseignants. Notre grande proposition est d’œuvrer à une formation commune pour qu’ils apprennent à se parler.
Le problème, c’est aussi que les enfants défavorisés sentent tout de suite qu’ils sont stigmatisés à l’école. Aujourd’hui, toute la société stigmatise les pauvres.
La pédagogie doit aussi changer. Pour une coopération entre les enfants. Lorsqu’un enfant qui réussit en classe, aide un camarade, les deux progressent. Des études mondiales en attestent. Comprendre un devoir est une chose. L’expliquer à un autre est aussi source de progrès. Beaucoup de devoirs devraient se faire à l’école, dans des temps de coopération entre les enfants. Oui, une pédagogie qui tient compte des enfants en difficultés, fait progresser tout le monde. La France, elle, pense que les enfants défavorisés plombent l’école.
Les devoirs faits à la maison peuvent être source d’humiliation pour certains parents – pas forcément issus de l’immigration – qui ont du mal à lire et à écrire. Mais très largement, les parents veulent aider leurs enfants et réviser les leçons leur permet de s’impliquer dans la scolarité."
Source : là
"Les inégalités augmentent fortement à l’école. Il y a vingt ans, un enfant d’ouvrier avait dix fois moins de chance d’aller au baccalauréat qu’un enfant de cadre. Aujourd’hui, il a quinze fois moins de chance. Plusieurs rapports (Conseil économique social et environnemental, OCDE), montrent que la France est l’un des pays où les inégalités sociales sont les plus amplifiées par l’école. Les devoirs à la maison, source de grandes inégalités selon le milieu des parents, ne sont qu’une des explications.
Sans la nier, la question de ces devoirs à la maison ne nous paraît pas essentielle. Depuis un an et demi, nous avons travaillé avec les grands syndicats de l’enseignement, les trois fédérations de parents d’élèves, les mouvements pédagogiques et des parents eux-mêmes en situation de grande pauvreté. De ce travail collectif est sortie une plate-forme avec plusieurs propositions. Notamment une meilleure coopération entre les parents de milieux défavorisés et les enseignants. Notre grande proposition est d’œuvrer à une formation commune pour qu’ils apprennent à se parler.
Le problème, c’est aussi que les enfants défavorisés sentent tout de suite qu’ils sont stigmatisés à l’école. Aujourd’hui, toute la société stigmatise les pauvres.
La pédagogie doit aussi changer. Pour une coopération entre les enfants. Lorsqu’un enfant qui réussit en classe, aide un camarade, les deux progressent. Des études mondiales en attestent. Comprendre un devoir est une chose. L’expliquer à un autre est aussi source de progrès. Beaucoup de devoirs devraient se faire à l’école, dans des temps de coopération entre les enfants. Oui, une pédagogie qui tient compte des enfants en difficultés, fait progresser tout le monde. La France, elle, pense que les enfants défavorisés plombent l’école.
Les devoirs faits à la maison peuvent être source d’humiliation pour certains parents – pas forcément issus de l’immigration – qui ont du mal à lire et à écrire. Mais très largement, les parents veulent aider leurs enfants et réviser les leçons leur permet de s’impliquer dans la scolarité."
Source : là
- AevinHabitué du forum
+1thaliane a écrit:Pour compléter mon propos, une interview de Bruno Tardieu (délégué national d'ATD Quart Monde) à laquelle je souscris personnellement de A à Z (les mises en gras sont de moi) :
"Les inégalités augmentent fortement à l’école. Il y a vingt ans, un enfant d’ouvrier avait dix fois moins de chance d’aller au baccalauréat qu’un enfant de cadre. Aujourd’hui, il a quinze fois moins de chance. Plusieurs rapports (Conseil économique social et environnemental, OCDE), montrent que la France est l’un des pays où les inégalités sociales sont les plus amplifiées par l’école. Les devoirs à la maison, source de grandes inégalités selon le milieu des parents, ne sont qu’une des explications.
Sans la nier, la question de ces devoirs à la maison ne nous paraît pas essentielle. Depuis un an et demi, nous avons travaillé avec les grands syndicats de l’enseignement, les trois fédérations de parents d’élèves, les mouvements pédagogiques et des parents eux-mêmes en situation de grande pauvreté. De ce travail collectif est sortie une plate-forme avec plusieurs propositions. Notamment une meilleure coopération entre les parents de milieux défavorisés et les enseignants. Notre grande proposition est d’œuvrer à une formation commune pour qu’ils apprennent à se parler.
Le problème, c’est aussi que les enfants défavorisés sentent tout de suite qu’ils sont stigmatisés à l’école. Aujourd’hui, toute la société stigmatise les pauvres.
La pédagogie doit aussi changer. Pour une coopération entre les enfants. Lorsqu’un enfant qui réussit en classe, aide un camarade, les deux progressent. Des études mondiales en attestent. Comprendre un devoir est une chose. L’expliquer à un autre est aussi source de progrès. Beaucoup de devoirs devraient se faire à l’école, dans des temps de coopération entre les enfants. Oui, une pédagogie qui tient compte des enfants en difficultés, fait progresser tout le monde. La France, elle, pense que les enfants défavorisés plombent l’école.
Les devoirs faits à la maison peuvent être source d’humiliation pour certains parents – pas forcément issus de l’immigration – qui ont du mal à lire et à écrire. Mais très largement, les parents veulent aider leurs enfants et réviser les leçons leur permet de s’impliquer dans la scolarité."
Source : là
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- ErgoDevin
Mouais.
Je sais qu'on ne peut pas faire d'un cas une généralité. C'est pourquoi ce qui va suivre ne concerne que ce qui se fait dans mon établissement (chéri-adoré).
Chez nous, il y a un certain nombre de parents non-francophones (et un nombre certain d'ailleurs). C'est pourquoi, en anglais, par exemple, nous nous sommes mis d'accord sur une base de travail qui consiste uniquement à recopier le cours au brouillon à la maison. De temps en temps, on y ajoute des exercices d'application.
La plupart du temps, je ne donne qu'un "apprendre le cours par coeur" comme devoir. Et être capable de le réexpliquer, ça je leur ai détaillé ce que j'attendais d'eux car je suisune grande pédagogue prof et donc j'affiche mes objectifs...
Recopier une leçon, c'est à la portée de tous (sauf des dys) puisqu'ils ne sortent pas de la classe sans que j'aie vérifié ce qu'ils ont écrit sur leur cahier et c'est s'assurer non pas qu'ils aient appris et compris (car ça, je le fais en cours) mais s'assurer qu'ils ont ouvert leur cahier. La plupart du temps, même ça n'est pas fait. Alors oui, pour certains élèves, ce n'est pas possible (la table de la cuisine, c'est pas l'idéal pour les devoirs, aller chercher les petits frères et soeurs à l'école non plus, ne pas voir ses parents non plus - il n'y a rien qui me fasse plus mal cette année que les gamins qui m'expliquent que leur mère n'a pas pu signer tel ou tel mot ou chercher le carnet de santé parce qu'en fait, hier et avant-hier "je ne l'ai pas vue, elle travaillait").
MAIS l'idée que les parents ne puissent pas aider parce qu'ils ne sont pas formés en mémorisation, j'ai envie de dire que c'est un faux problème.
Moi non plus, je ne suis pas formée en mémorisation. RIEN dans ma (non) formation ne m'a expliqué comment fonctionnait la mémoire. Je n'ai qu'une connaissance empirique de ça, je fais avec ce que j'ai pu vaguement entendre, je tâtonne, j'essaie. Et à mon sens, être parent, c'est faire la même chose: on essaie et on se met d'accord sur ce qui marche.
On fait suffisamment de réunions avec les parents en début d'année pour leur expliquer ce qu'on attend de leurs enfants mais aussi d'eux pour qu'ils sachent ce qu'est un "devoir" et comment faire pour aider leur enfant. Ensuite, les portes sont toujours ouvertes.
Pour les parents qui ne peuvent pas aider leurs enfants, les dispositifs existent déjà, je l'ai déjà dit, c'est l'accompagnement éducatif: on a dû supprimer des créneaux d'accompagnement éducatif parce qu'il n'y avait pas assez d'élèves (et sur un établissement de plus de 600 élèves, c'est quand même un comble). Alors arrêtons de dire que la solution miracle, ce serait que les élèves fassent leurs devoirs à l'école, entourés de pédagogues. Ils peuvent déjà le faire. Et ce n'est pas une question de communication car les parents de la classe dont je suis PP, je les ai tous vus en début d'année et je les vois tous pour les remises de bulletin. Ils sont au courant de ses dispositifs.
Et moi, je ne souscris absolument pas l'intervention de Bruno Tardieu qui fait un amalgame dangereux entre l'Etat, le gouvernement, l'institution scolaire et ses représentants. Mince alors, je vais finir par devenir vulgaire.
Je sais qu'on ne peut pas faire d'un cas une généralité. C'est pourquoi ce qui va suivre ne concerne que ce qui se fait dans mon établissement (chéri-adoré).
Chez nous, il y a un certain nombre de parents non-francophones (et un nombre certain d'ailleurs). C'est pourquoi, en anglais, par exemple, nous nous sommes mis d'accord sur une base de travail qui consiste uniquement à recopier le cours au brouillon à la maison. De temps en temps, on y ajoute des exercices d'application.
La plupart du temps, je ne donne qu'un "apprendre le cours par coeur" comme devoir. Et être capable de le réexpliquer, ça je leur ai détaillé ce que j'attendais d'eux car je suis
Recopier une leçon, c'est à la portée de tous (sauf des dys) puisqu'ils ne sortent pas de la classe sans que j'aie vérifié ce qu'ils ont écrit sur leur cahier et c'est s'assurer non pas qu'ils aient appris et compris (car ça, je le fais en cours) mais s'assurer qu'ils ont ouvert leur cahier. La plupart du temps, même ça n'est pas fait. Alors oui, pour certains élèves, ce n'est pas possible (la table de la cuisine, c'est pas l'idéal pour les devoirs, aller chercher les petits frères et soeurs à l'école non plus, ne pas voir ses parents non plus - il n'y a rien qui me fasse plus mal cette année que les gamins qui m'expliquent que leur mère n'a pas pu signer tel ou tel mot ou chercher le carnet de santé parce qu'en fait, hier et avant-hier "je ne l'ai pas vue, elle travaillait").
MAIS l'idée que les parents ne puissent pas aider parce qu'ils ne sont pas formés en mémorisation, j'ai envie de dire que c'est un faux problème.
Moi non plus, je ne suis pas formée en mémorisation. RIEN dans ma (non) formation ne m'a expliqué comment fonctionnait la mémoire. Je n'ai qu'une connaissance empirique de ça, je fais avec ce que j'ai pu vaguement entendre, je tâtonne, j'essaie. Et à mon sens, être parent, c'est faire la même chose: on essaie et on se met d'accord sur ce qui marche.
On fait suffisamment de réunions avec les parents en début d'année pour leur expliquer ce qu'on attend de leurs enfants mais aussi d'eux pour qu'ils sachent ce qu'est un "devoir" et comment faire pour aider leur enfant. Ensuite, les portes sont toujours ouvertes.
Pour les parents qui ne peuvent pas aider leurs enfants, les dispositifs existent déjà, je l'ai déjà dit, c'est l'accompagnement éducatif: on a dû supprimer des créneaux d'accompagnement éducatif parce qu'il n'y avait pas assez d'élèves (et sur un établissement de plus de 600 élèves, c'est quand même un comble). Alors arrêtons de dire que la solution miracle, ce serait que les élèves fassent leurs devoirs à l'école, entourés de pédagogues. Ils peuvent déjà le faire. Et ce n'est pas une question de communication car les parents de la classe dont je suis PP, je les ai tous vus en début d'année et je les vois tous pour les remises de bulletin. Ils sont au courant de ses dispositifs.
Et moi, je ne souscris absolument pas l'intervention de Bruno Tardieu qui fait un amalgame dangereux entre l'Etat, le gouvernement, l'institution scolaire et ses représentants. Mince alors, je vais finir par devenir vulgaire.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
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« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- DuplayExpert
Le problème, c’est aussi que les enfants défavorisés sentent tout de suite qu’ils sont stigmatisés à l’école.
La France, elle, pense que les enfants défavorisés plombent l’école.
- sandGuide spirituel
Je me sens insultée quand je lis ce que Mowgli a relevé. Vraiment c'est une honte de penser cela de nous.
- thalianeNiveau 6
À quel endroit Bruno Tardieu a-t-il dit que c'est la "faute" des enseignants ? (en passant, c'est l'homme le moins jugeant et stigmatisant que je connaisse, il ne dit jamais de ma de qui que ce soit.)
Mais oui être pauvre en France c'est un stigmate: essayez de construire des logements sociaux dans des quartiers huppés ou classes moyennes, c'est la bronca assuré. Et un des premiers arguments c'est que ça va baisser le niveau de l'école du quartier.
Et le message implicite de l'école (et là je parle de l'institution, PAS des enseignants), c'est que les pauvres n'ont pas de culture ou une culture populaire, que la culture scolaire doit remplacer pour élever l'enfant. Je ne crois pas une seconde que ce soit voulu comme telle mais c'est ressenti comme tel.
Mais oui être pauvre en France c'est un stigmate: essayez de construire des logements sociaux dans des quartiers huppés ou classes moyennes, c'est la bronca assuré. Et un des premiers arguments c'est que ça va baisser le niveau de l'école du quartier.
Et le message implicite de l'école (et là je parle de l'institution, PAS des enseignants), c'est que les pauvres n'ont pas de culture ou une culture populaire, que la culture scolaire doit remplacer pour élever l'enfant. Je ne crois pas une seconde que ce soit voulu comme telle mais c'est ressenti comme tel.
- Marie LaetitiaBon génie
thaliane a écrit:
Et le message implicite de l'école (et là je parle de l'institution, PAS des enseignants), c'est que les pauvres n'ont pas de culture ou une culture populaire, que la culture scolaire doit remplacer pour élever l'enfant. Je ne crois pas une seconde que ce soit voulu comme telle mais c'est ressenti comme tel.
à mon avis, Thaliane, il y a une erreur, je ne crois pas que l'institution dise même implicitement que les pauvres n'ont pas de culture. En revanche dans un certain nombre de médias on associe (et c'est monstrueux) populations défavorisées (entendez, économiquement) et absence de culture au sens classique (culture générale). Et c'est là le problème. Les deux n'ont RIEN à voir. Nous sommes plusieurs ici à venir de milieux très très modestes pour ne pas dire pauvres (très clairement, moi, professeur était une garantie de revenus pour moi) mais où la culture est favorisée. S'il y a un travail à faire pour changer les habitudes, c'est auprès des medias, arrêter de parler des populations défavorisées économiquement comme de populations vouées à l'échec scolaire. Aujourd'hui, même s'il est limité, l'accès à la culture est possible même avec très peu d'argent. On n'ira pas au théâtre ni au cinéma, mais on a accès aux bibliothèques municipales pour les livres, la musique, les DVD... (que serait ma vie sans Bib. mun. ??? )
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- HermionyGuide spirituel
Marie Laetitia a écrit:thaliane a écrit:
Et le message implicite de l'école (et là je parle de l'institution, PAS des enseignants), c'est que les pauvres n'ont pas de culture ou une culture populaire, que la culture scolaire doit remplacer pour élever l'enfant. Je ne crois pas une seconde que ce soit voulu comme telle mais c'est ressenti comme tel.
à mon avis, Thaliane, il y a une erreur, je ne crois pas que l'institution dise même implicitement que les pauvres n'ont pas de culture. En revanche dans un certain nombre de médias on associe (et c'est monstrueux) populations défavorisées (entendez, économiquement) et absence de culture au sens classique (culture générale). Et c'est là le problème. Les deux n'ont RIEN à voir. Nous sommes plusieurs ici à venir de milieux très très modestes pour ne pas dire pauvres (très clairement, moi, professeur était une garantie de revenus pour moi) mais où la culture est favorisée. S'il y a un travail à faire pour changer les habitudes, c'est auprès des medias, arrêter de parler des populations défavorisées économiquement comme de populations vouées à l'échec scolaire. Aujourd'hui, même s'il est limité, l'accès à la culture est possible même avec très peu d'argent. On n'ira pas au théâtre ni au cinéma, mais on a accès aux bibliothèques municipales pour les livres, la musique, les DVD... (que serait ma vie sans Bib. mun. ??? )
Encore faut-il qu'il y ait une bibliothèque municipale digne de ce nom..mais cela n'excuse pas tout et je suis d'accord avec toi ML.
Je suis dans un collège de campagne et j'ai quoi 3/4 élèves par classe qui vont à la bibliothèque. Un de mes 6è ne connaissait même pas le sens de ce mot et de toute manière, refuse de lire quoi que ce soit, parce que "ce n'est pas intéressant de lire".
Partant de ce principe, et j'en ai beaucoup des comme ça, est-ce que leur faire faire les devoirs à l'école servira à quelque chose?
Tous les ans, je mets en place du soutien pour mes classes, soit une heure où l'on reprend la leçon de grammaire vue en semaine en petit groupe de 10 maxi.
Eh bien, malheureusement, ce ne sont pas les élèves qui en ont le plus besoin qui s'inscrivent et je suis parfois obligée de "désigner" qui doit venir. Résultat, ceux que j'ai désignés viennent en traînant les pieds et ne fichent rien.
Pareil pour l'heure de soutien des 3è, faites par tous les collègues de français : beaucoup sèchent ou dorment pendant une heure.
Motif du refus des élèves ET par moments des parents : "une heure de plus, oh non.., je finis à 16h, je rentre chez moi!".
Alors face à ça :qu'est-ce qu'on fait?
Dernière question : pour les leçons à apprendre, il faudrait aussi les faire au collège? Et pour les élèves, qui, comme moi apprennent à voix haute? On fait comment? (parce qu'il m'a toujours été IMPOSSIBLE d'apprendre à voix basse).
- L'article semestriel du Figaro sur ces profs qui veulent "casser l'histoire de France"...
- "Cher parents d'élèves, vous nous emmerdez" : Rue89 publie l'article polémique d'une enseignante contre les parents d'élèves.
- Article publié dans Le Monde: Richard Descoings, incontournable expert
- L'article démago du jour dans Madame Figaro
- L'apprentissage de l'orthographe au pilori - article Le Figaro
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