- doublecasquetteEnchanteur
Mowgli a écrit:Luigi_B a écrit:Les parents d'élèves sont surtout inquiets, à l'entrée au CP, de savoir si leur progéniture fera de l'anglais ou pas...
Il arrive que certains parents manifestent en effet une légère inquiétude à ce propos, qu'il expriment en général au cours de la fameuse réunion d'information organisée en début d'année par la maîtresse (ou le maître) de leur enfant.
Mais à la fin de ladite réunion, quand ils ont l'assurance que les méthodes utilisées par l'enseignant de leur enfant permettront à celui-ci d'avoir acquis à la fin du CP des bases solides en lecture, écriture, maîtrise de la langue, mathématiques, culture générale et méthodologie... il n'est plus questionde globishde la langue de Shakespeare.
Non, ce qui me frappe chaque année, c'est que les parents ne sont pas fous -à quelques rares exceptions près- et que, dès lors qu'on se donne la peine d'exposer clairement les enjeux du CP et la manière dont on va les prendre en compte... le bon sens reprend ses droits.
Je te trouve bien optimiste... Les bonnes années, le bon sens reprend ses droits...
En revanche, on se rend très vite compte que ces parents qui continuent à réclamer l'anglais à tue-tête, l'anglais et aucune autre langue étrangère d'ailleurs, ont une très petite notion de ce que pourrait être une leçon de langue pour un enfant de CP ou de CE1.
Pour eux, il suffit qu'une fois de temps en temps, l'enfant récite par cœur en classe "Ouane, tou, frite, sport !" et ça y est, il est prêt à passer son CECR !
- ClarinetteGrand Maître
J'ai écrit quelques part qu'il me semble que c'est du devoir de chaque enseignant, en cours d'année, d'expliciter clairement ce qu'il attend des élèves en termes de travail (quantité, modalités...), mais cela, nous le faisons tous, je pense. En revanche, on ne donne pas suffisamment d'éléments méthodologiques aux élèves. Personnellement, en début d'année, nous testons successivement toutes les méthodes de mémorisation : un soir, je demande qu'ils lisent leur leçon plusieurs fois dans leur tête ; le soir suivant, à voix haute ; le soir d'après, en recopiant la leçon, puis en faisant des schémas... ceci dans le but que chacun découvre son canal favori de mémorisation. C'est un préalable évident à tout apprentissage efficace de leçon.thaliane a écrit:cath5660 a écrit:
Et dire qu'il faut être quasiment un spécialiste de la mémoire ou un pédagogue émérite pour aider aux devoirs le soir...Quand même!
N'importe quel parent (francophone) peut vérifier que le travail est fait (je n'ai pas dit "bon", mais fait, et proprement), que les leçons sont apprises, que le cartable est préparé...Faut pas pousser quand même.
Hum, je n'ai pas dit qu'il faut être spécialiste de la mémoire ni pédagogue émérite. Mais avoir une compréhension de base de la mémorisation ça aide. Parce que "vérifier que les leçons sont apprises", c'est une chose facile. Mais se retrouver devant un loulou qui dit "mais je les ai apprises" et qui clairement ne les sait pas, c'en est une autre. Comprendre que, pour ce loulou, lire un texte même 10 fois ne lui permet pas de le retenir, si on a soi-même une excellente mémoire visuelle, ça déconcerte. Je m'en sors très bien avec mes enfants parce que je suis formée en PNL et que j'ai des notions de gestion mentale. Mais c'est loin d'être le cas de la majorité. Et quand on est face à un enfant qui n'arrive pas à apprendre, c'est compliqué. Exemple : depuis peu, je récupère parfois au square un loulou dont la mère finit très tard pour venir faire ses devoirs avec les miens. Il alignait les notes catastrophiques en auto-dictée. Pourtant, il fait comme a conseillé la maîtresse : il recopie trois fois la dictée. Ca ne lui sert à rien : il peut la recopier 10 fois, ça ne rentre toujours pas. Sa mère me dit "mais il travaille !", elle a raison, il travaille. En vain. Et se dégoûte. Coup de bol, j'ai la même à la maison, mémoire visuelle d'une taupe. Bon, ben, ils se récitent mutuellement leur dictée en épelant chaque mot, parfois ils s'en font une chanson. Et là ça rentre.
Mais franchement vous en connaissez beaucoup des parents qui auraient même simplement l'idée de faire ça (je ne parle même pas du temps que ça prend !) ?
Chez nous, étude surveillée et non dirigée ; les deux enseignants ont chacun entre 15 et 25 enfants de tous niveaux en classe : autant dire que nous nous concentrons sur les CP et les CE1, et que les autres sont en autonomie, sauf s'ils nous demandent des explications. On ne peut donc pas parler d'aide aux devoirs pour les élèves de cycle III. Alors, quand ce sont des animateurs...thaliane a écrit:Quant aux études, ça varie beaucoup d'une commune à une autre : dans certaines, il y a simple garderie - jeu jusqu'à 18h - 18h30 (ce qui implique que les enfants fassent leurs devoirs après. Ô joie...). Dans d'autres, comme à Paris, il y a véritablement étude mais sa qualité dépend fortement du nombre d'enfants :dans mon école, certains soirs, ils sont au maxi, c'est à dire 30 par étude (encore une fois ô joie) et des personnes qui l'encadrent : soit des enseignants (en heures sup) qui aident les enfants et surveillent véritablement que les devoirs soient faits, soit des animateurs et là c'est la loterie... Enfin dans certaines communes, il n'y a rien du tout.
Ces parents non francophones ou non lecteurs sont quand même minoritaires. Je vais peut-être paraître brutale, mais l'école ne peut pas être organisée uniquement en fonction d'eux.thaliane a écrit:Et puis de nombreux enfants n'ont pas de parent francophone (ou lecteur correct), on peut difficilement faire comme si ce n'était pas le cas n'est-ce-pas ?
Je vais peut-être être taxée d'égalitarisme forcenée mais je trouve que la réussite des enfants ne devrait pas dépendre du mérite de leurs parents en tant qu' "accompagnateur scolaire".
Quant aux devoirs, quand ils sont donnés avec discernement, ils sont un lien entre les parents et ce qui se fait à l'école. On ne peut pas demander à la fois d'être davantage associé à l'école, et refuser les devoirs à la maison.
Pour ma part, j'accompagne toujours une leçon (français, maths, anglais...) d'un petit exercice d'application : cela permet à l'enfant ET au parent de vérifier que le premier a bien compris la notion.
Tout à fait d'accord : deux des grands chantiers de la FCPE, la semaine de quatre jours et la suppression des devoirs prennent en compte l'intérêt des parents bien plus que celui des enfants.Luigi_B a écrit:Et malheureusement ce sera encore pire quand il n'y aura plus du tout de devoirs à la maison... Les inégalités n'en seront que plus graves quand ceux qui sont suffisamment consciencieux pour travailler d'eux-mêmes n'y seront plus invités par l'institution. On le voit déjà en français : depuis qu'on en a diminué les horaires, les écarts se creusent terriblement.thaliane a écrit:clairement, les miens sont carrément favorisés dans le système actuel : je suis la mère tarée qui adore revoir les leçons avec eux :lol:)
Bien sûr la réussite des enfants ne devrait pas dépendre du mérite des parents. Mais justement, tu le dis toi-même, Thaliane, il y aura toujours - et c'est humain - des parents pour aider leurs enfants (ou même leur payer un professeur particulier), à moins qu'une loi ne l'interdise. Ce qui est peu réaliste.
Alors soyons pragmatiques : la seule façon de corriger (imparfaitement, bien sûr) ces inégalités, c'est justement de donner au plus grand nombre la chance de travailler et de progresser à l'école et hors de l'école, comme ceux qui sont favorisés. Et un parent, francophone ou pas (ne soyons pas si condescendants avec les non francophones), peut veiller à ce que son enfant consacre du temps à son travail. Les professeurs ne donnent pas des devoirs irréalisables à la maison pour les enfants : ce travail est le prolongement naturel du cours.
Une grande campagne télévisée sur les devoirs parentaux (parce qu'en fait il s'agit moins des devoirs des élèves que de ceux des parents) est plus susceptible de rétablir l'égalité des chances que les propositions doctrinaires de la FCPE.
Si l'enfer (scolaire) est pavé de bonnes intentions, le PS s'occupe activement de ses routes et la FCPE de ses places.
Merci de suggérer une augmentation des horaires (enfin, une rétrocession...) : nous l'appelons de tous nos voeux.thaliane a écrit:Luigi_B a écrit:On le voit déjà en français : depuis qu'on en a diminué les horaires, les écarts se creusent terriblement.
Il ne serait pas plus logique de ré-augmenter les horaires plutôt que de donner des devoirs ?
Et/ou que les enseignants apprennent en classe aux enfants comment ils peuvent apprendre efficacement leurs leçons à la maison ? Parce que je suis également persuadée que reprendre la leçon après le cours est indispensable à la mémorisation (je suis adepte des 3 x 6 : on mémorise une première fois dans les 6 heures de la découverte - donc le soir, une 2ème fois dans les 6 jours - donc le week-end, une 3ème fois dans les 6 semaines - donc durant les vacances. Avec simple relecture / redire le week-end et les vacances.). Et en leur expliquant pourquoi on leur recommande ces méthodes, quelle est l'intention.
Mais peut-être que je raisonne en terrible cossarde : j'ai toujours détesté travailler pour travailler, j'ai, encore aujourd'hui, besoin de savoir à quoi sert l'effort que je fais.
Quant à apprendre les leçons en classe, rappelons qu'un enfant qui écoute et participe arrive à la maison avec la leçon quasiment mémorisée. Mais nous avons dans nos classes de plus en plus d'enfants zappeurs, immatures, paresseux, parce que préoccupés par leurs loisirs avant tout ; et là, je parle de ceux qui jouissent de conditions familiales et socio-économiques correctes. De ce fait, je mets de plus en plus de temps à faire entrer dans leurs jeunes cervelles des notions qui étaient acquises beaucoup plus rapidement (et profondément) à mes débuts. Alors, où trouverais-je le temps de leur faire apprendre leurs leçons, en plus de tout le reste ?
Luigi_B a écrit:Les parents d'élèves sont surtout inquiets, à l'entrée au CP, de savoir si leur progéniture fera de l'anglais ou pas...
Pas faux, même si ce n'est pas le cas de tous les parents.carolette a écrit:Luigi_B a écrit:Les parents d'élèves sont surtout inquiets, à l'entrée au CP, de savoir si leur progéniture fera de l'anglais ou pas...
et/ou d'avoir connaissance du projet de sortie de fin d'année...
- Luigi_BGrand Maître
Exactement. Et non seulement ça met plus de temps à rentrer mais ça ne reste pas. On a de plus en plus l'impression de construire sur du sable.Clarinette a écrit:Mais nous avons dans nos classes de plus en plus d'enfants zappeurs, immatures, paresseux, parce que préoccupés par leurs loisirs avant tout ; et là, je parle de ceux qui jouissent de conditions familiales et socio-économiques correctes. De ce fait, je mets de plus en plus de temps à faire entrer dans leurs jeunes cervelles des notions qui étaient acquises beaucoup plus rapidement (et profondément) à mes débuts.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- DuplayExpert
doublecasquette a écrit:Mowgli a écrit:Luigi_B a écrit:Les parents d'élèves sont surtout inquiets, à l'entrée au CP, de savoir si leur progéniture fera de l'anglais ou pas...
Il arrive que certains parents manifestent en effet une légère inquiétude à ce propos, qu'il expriment en général au cours de la fameuse réunion d'information organisée en début d'année par la maîtresse (ou le maître) de leur enfant.
Mais à la fin de ladite réunion, quand ils ont l'assurance que les méthodes utilisées par l'enseignant de leur enfant permettront à celui-ci d'avoir acquis à la fin du CP des bases solides en lecture, écriture, maîtrise de la langue, mathématiques, culture générale et méthodologie... il n'est plus questionde globishde la langue de Shakespeare.
Non, ce qui me frappe chaque année, c'est que les parents ne sont pas fous -à quelques rares exceptions près- et que, dès lors qu'on se donne la peine d'exposer clairement les enjeux du CP et la manière dont on va les prendre en compte... le bon sens reprend ses droits.
Je te trouve bien optimiste... Les bonnes années, le bon sens reprend ses droits...
En revanche, on se rend très vite compte que ces parents qui continuent à réclamer l'anglais à tue-tête, l'anglais et aucune autre langue étrangère d'ailleurs, ont une très petite notion de ce que pourrait être une leçon de langue pour un enfant de CP ou de CE1.
Pour eux, il suffit qu'une fois de temps en temps, l'enfant récite par cœur en classe "Ouane, tou, frite, sport !" et ça y est, il est prêt à passer son CECR !
Naaaaaaan, pas optimiste le Mowgli... mais contrairement à toi, je n'ai que des CP dans ma classe : ça serait peut-être un peu plus compliqué avec les parents de CE1.
Et puis surtout, je prends quelques minutes pour évoquer ce que signifie "apprendre une langue étrangère" (cf ta remarque en gras). Je reprends le même type d'exemple que toi -en y ajoutant quelques noms de couleur, d'animaux et de fruits, prononcés avec un bon vieil accent de Paname tant qu'à faire- et je leur donne après quelques exemples de ce qu'est parler anglais, en faisant des phrases avec quelques tournures idiomatiques et un accent un peu plus décent, et ils ont en général droit au topo sur voix active/voix passive + la citation de quelques commentaires de profs d'anglais qui ne sont pas favorables à cet "apprentissage" précoce ! J'aime bien aussi démontrer en quoi, si on devait absolument faire des LVE au CP, il serait plus judicieux de commencer par autre chose que l'anglais. Ça me fait marrer ! :acf: :lol:
Non, franchement, au CP, je trouve que la lecture-écriture reste une valeur sûre et qu'on peut relativement facilement faire la peau aux gadgets et lubies de ceux qui pensent tout là-haut là-haut.
- ClarinetteGrand Maître
Pour y avoir beaucoup réfléchi depuis longtemps, le meilleur âge pour commencer une LV, c'est quand les connaissances métalinguistiques des élèves sont suffisantes pour pouvoir établir des liens explicites entre langue première et langue seconde.
L'anglais est intéressant à deux titres : c'est, que l'on soit d'acc' ou pas, une langue incontournable. D'autre part, son fonctionnement est suffisamment éloigné du français pour fournir des analyses comparées extrêmement fructueuses.
Avec les langues romanes, c'est peut-être plus simple, mais moins riche. L'allemand, c'est très intéressant, grammaticalement, mais d'un usage assez confidentiel.
L'anglais est intéressant à deux titres : c'est, que l'on soit d'acc' ou pas, une langue incontournable. D'autre part, son fonctionnement est suffisamment éloigné du français pour fournir des analyses comparées extrêmement fructueuses.
Avec les langues romanes, c'est peut-être plus simple, mais moins riche. L'allemand, c'est très intéressant, grammaticalement, mais d'un usage assez confidentiel.
- victor44Habitué du forum
Clarinette a écrit:Ces parents non francophones ou non lecteurs sont quand même minoritaires. Je vais peut-être paraître brutale, mais l'école ne peut pas être organisée uniquement en fonction d'eux.thaliane a écrit:]Et puis de nombreux enfants n'ont pas de parent francophone (ou lecteur correct), on peut difficilement faire comme si ce n'était pas le cas n'est-ce-pas ?
Je vais peut-être être taxée d'égalitarisme forcenée mais je trouve que la réussite des enfants ne devrait pas dépendre du mérite de leurs parents en tant qu' "accompagnateur scolaire".
Quant aux devoirs, quand ils sont donnés avec discernement, ils sont un lien entre les parents et ce qui se fait à l'école. On ne peut pas demander à la fois d'être davantage associé à l'école, et refuser les devoirs à la maison.
Le problème est que le système est organisé en fonction de l'élite, la bonne école serait celle qui permet à tous de pouvoir faire X ou normale, mais les élèves qui ont les capacités de ces réussites sont bien moins nombreux que ceux qui sont issus de milieux défavorisés (où certains ont les capacités pour réussir et s'en sortent). C'est la logique du socle: le collège s'assure d'une connaissance minimale et à partir du lycée on sollicite différemment les élèves car toute la population n'est plus présente (de toute façon en lycée peu de parents sont capables d'aider dans plus d'une discipline). Au lycée général, bien sur qu'on doit maintenir un travail personnel important compatible avec une pour suite d'études longues. Mais au collège? Au primaire? je pense que celà n'est pas nécessaire
Doit-on exiger 1h30 chaque jour en autonomie à un enfant de 12 ans, de 8 ans? Je vais reprendre un parallèle d'abraxas mais les sportifs de haut niveau ne se contentent pas des heures EPS et deviennent excellents (ils font entre 12 et 20h de sport en plus de l'école) mais on emmerde pas tout le monde à faire deux heures de sport tous les jours.
J'ai souvent des parents qui s'inquiètent parcequ'ils trouvent que leurs enfants ne travaillent pas assez longtemps. Je leur répond que s'ils mettent plus de 10mn par jour dans ma matière compte tenu de la difficulté ils coinceront en lycée. Qu'ils en profitent pour faire de la musique ou d'autres activités.
Effectivement si on supprime les devoirs, les milieux favorisés auront toujours un avantage mais le vécu des élèves sera différent et les élèves qui feront des études courtes auront peut-être un meilleur souvenir de l'école qui ne les amènera pas à expliquer à leur gamins que l'école c'est nul et que tous les profs sont des c...
- ClarinetteGrand Maître
Au CM2, je donne 20 à 30 minutes de devoirs (très sérieusement pensés) au maximum, et les devoirs donnés en avance sont à faire le mercredi (une heure) et le week-end (une heure à une heure trente).
J'estime que ce n'est pas abusif. Bien sûr, celui qui n'a rien écouté en classe est désavantagé par rapport à celui qui a travaillé sérieusement.
Sans souhaiter une école hyper-compétitive et inutilement élitiste, ce qui me gêne dans "l'école du socle" (rien que cette expression m'exaspère...), c'est que l'on impose d'organiser le travail de tous en fonction de ceux qui dysfonctionnent. Si ce n'est pas un nivellement par le bas, qu'est-ce ?
J'estime que ce n'est pas abusif. Bien sûr, celui qui n'a rien écouté en classe est désavantagé par rapport à celui qui a travaillé sérieusement.
Sans souhaiter une école hyper-compétitive et inutilement élitiste, ce qui me gêne dans "l'école du socle" (rien que cette expression m'exaspère...), c'est que l'on impose d'organiser le travail de tous en fonction de ceux qui dysfonctionnent. Si ce n'est pas un nivellement par le bas, qu'est-ce ?
- CathEnchanteur
victor44 a écrit:
Le problème est que le système est organisé en fonction de l'élite, la bonne école serait celle qui permet à tous de pouvoir faire X ou normale, mais les élèves qui ont les capacités de ces réussites sont bien moins nombreux que ceux qui sont issus de milieux défavorisés (où certains ont les capacités pour réussir et s'en sortent). C'est la logique du socle: le collège s'assure d'une connaissance minimale et à partir du lycée on sollicite différemment les élèves car toute la population n'est plus présente (de toute façon en lycée peu de parents sont capables d'aider dans plus d'une discipline). Au lycée général, bien sur qu'on doit maintenir un travail personnel important compatible avec une pour suite d'études longues. Mais au collège? Au primaire? je pense que celà n'est pas nécessaire
Je ne suis pas du tout d'accord:apprendre à lire et à écrire correctement à tout le monde n'est pas réservé à une élite.
- NuitsFidèle du forum
victor44 a écrit:
Effectivement si on supprime les devoirs, les milieux favorisés auront toujours un avantage mais le vécu des élèves sera différent et les élèves qui feront des études courtes auront peut-être un meilleur souvenir de l'école qui ne les amènera pas à expliquer à leur gamins que l'école c'est nul et que tous les profs sont des c...
Peut-être, mais dans ce cas, dire que la suppression des devoirs à l'école amène plus d'égalité est un argument fallacieux. Et puis dans cette logique, les élèves qui n'auront pas accès à un approfondissement des notions à la maison seront condamnés à des études courtes (c'est du moins l'implicite de votre réponse). Vous croyez que devenus parents, ils n'auront pas de bonne raison de se montrer méfiants envers l'école ?
Supprimer complétement les devoirs à la maison, en l'état actuel des choses, c'est plus que jamais déléguer aux parents une partie de la scolarité, mais sans point de repère au quotidien. Mais c'est le faire de manière dissimulée.
Je ne dis pas qu'études courtes = études de moindre qualité / capacité à trouver un emploi, je dis juste qu'on supprime d'office, pour certains élèves, la possibilité d'aller plus loin (dans l'apprentissage à l'école et dans les études)
_________________
C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- NuitsFidèle du forum
Je suis assez d'accord avec Clarinette. Il est impératif de donner des clés méthodologique aux élèves, mais aux parents aussi, comme le montre Thaliane.
Après, c'est toujours la même chose. On manque de temps, cruellement.
Une chose cependant me surprend beaucoup: quand je donne des conseils "de base" aux élèves, conseils qui relèvent plus du bon sens que de vraies connaissances psychotruc, j'ai l'impression que c'est toujours une découverte pour eux, qu'ils soient en 5°, 4°, 2nde ou 1ère (niveaux que j'ai eus pour l'instant).
Après, c'est toujours la même chose. On manque de temps, cruellement.
Une chose cependant me surprend beaucoup: quand je donne des conseils "de base" aux élèves, conseils qui relèvent plus du bon sens que de vraies connaissances psychotruc, j'ai l'impression que c'est toujours une découverte pour eux, qu'ils soient en 5°, 4°, 2nde ou 1ère (niveaux que j'ai eus pour l'instant).
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C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- ClarinetteGrand Maître
Je vais te révéler un secret...
- Spoiler:
- L'élève de base formate consciencieusement son disque dur chaque été... :diable:
- Luigi_BGrand Maître
Enfin...
- Spoiler:
- Parlons plutôt de carte micro-sd...
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- ClarinetteGrand Maître
T'es rude, toi, quand même !
- Luigi_BGrand Maître
Oh c'est pour rire...
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- ClarinetteGrand Maître
Tu as raison, mieux vaut en rire...
- henrietteMédiateur
Je n'ai pas lu les 10 pages du fil, mais personnellement, que les devoirs soient faits par les élèves à l'école dans des heures d'étude obligatoire le matin et/ou le soir après les cours, cela ne me choque pas : c'était comme ça "autrefois" (relire Pagnol par exemple), et cela met tout le monde dans les mêmes conditions d'étude.
Par contre, il faut qu'il y ait les moyens qui vont avec : des permanences par classe, suffisamment de surveillants pour surveiller ces permanences, etc.
Mais que Moncherimoncoeur reste obligatoirement à l'école jusqu'à 18 heures pour y faire ses devoirs (et non des ateliers et des activités ludiques), je ne suis pas sûre que ce soit vraiment ce à quoi pense la FCPE...
Par contre, il faut qu'il y ait les moyens qui vont avec : des permanences par classe, suffisamment de surveillants pour surveiller ces permanences, etc.
Mais que Moncherimoncoeur reste obligatoirement à l'école jusqu'à 18 heures pour y faire ses devoirs (et non des ateliers et des activités ludiques), je ne suis pas sûre que ce soit vraiment ce à quoi pense la FCPE...
- ClarinetteGrand Maître
Ben voilà, tu as fort bien résumé la situation...henriette a écrit:Je n'ai pas lu les 10 pages du fil, mais personnellement, que les devoirs soient faits par les élèves à l'école dans des heures d'étude obligatoire le matin et/ou le soir après les cours, cela ne me choque pas : c'était comme ça "autrefois" (relire Pagnol par exemple), et cela met tout le monde dans les mêmes conditions d'étude.
Par contre, il faut qu'il y ait les moyens qui vont avec : des permanences par classe, suffisamment de surveillants pour surveiller ces permanences, etc.
Mais que Moncherimoncoeur reste obligatoirement à l'école jusqu'à 18 heures pour y faire ses devoirs (et non des ateliers et des activités ludiques), je ne suis pas sûre que ce soit vraiment ce à quoi pense la FCPE...
- KikiHabitué du forum
Supprimer les devoirs à la maison est aussi une manière de "déresponsabiliser" les parents. Mon enfant est nul en maths, c'est de votre faute. Vous ne l'avez pas fait suffisamment travailler ; vous ne lui avez pas bien expliqué cette notion, la consigne...
Le goût de l'effort à la maison va-t-il disparaître ? N'y aura-t-il plus de transmission du savoir entre parents/enfants ?
Actuellement, nous proposons l'aide au devoir le soir. Beaucoup de parents refusent sous prétexte que mon chéri-coeur n'a pas de moyen de transport (cela dit, pour ceux qui sont de bonne foi, il faudra effectivement que la commune propose plus de transports en car). En fait, j'apprends souvent que l'élève n'en a pas envie car il préfère bâcler ses devoirs pour pouvoir jouer aux jeux vidéo, aller sur facebook, regarder la télé, se soûler, traîner dans les rues...
Le goût de l'effort à la maison va-t-il disparaître ? N'y aura-t-il plus de transmission du savoir entre parents/enfants ?
Actuellement, nous proposons l'aide au devoir le soir. Beaucoup de parents refusent sous prétexte que mon chéri-coeur n'a pas de moyen de transport (cela dit, pour ceux qui sont de bonne foi, il faudra effectivement que la commune propose plus de transports en car). En fait, j'apprends souvent que l'élève n'en a pas envie car il préfère bâcler ses devoirs pour pouvoir jouer aux jeux vidéo, aller sur facebook, regarder la télé, se soûler, traîner dans les rues...
- Luigi_BGrand Maître
Voilà ce sur quoi certains parents pourraient commencer à travailler...Kiki a écrit:En fait, j'apprends souvent que l'élève n'en a pas envie car il préfère bâcler ses devoirs pour pouvoir jouer aux jeux vidéo, aller sur facebook, regarder la télé, se soûler, traîner dans les rues...
Les parents ne sont plus des parents : ils ne veulent plus exercer leur autorité parentale. Si seulement l'école pouvait le faire à leur place.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- eliamEsprit éclairé
Tout à fait d'accord. Les parents, finalement, fonctionnent comme les élèves : il faudrait tout faire à leur place.
- victor44Habitué du forum
henriette a écrit:Mais que Moncherimoncoeur reste obligatoirement à l'école jusqu'à 18 heures pour y faire ses devoirs (et non des ateliers et des activités ludiques), je ne suis pas sûre que ce soit vraiment ce à quoi pense la FCPE...
Bien au contraire, la plupart des familles impliquées dans les fédérations ont les deux parents qui travaillent et seraient ravis que l'école soit responsable des loustics jusque 18h mais ce n'est pas ce que je prone: cours jusque 16h puis devoirs jusque 18 pour ceux qui sont en difficulté (reprise et explication des cours de la journée)
- victor44Habitué du forum
T'as des enfants? Tu crois qu'une fois les devoirs faits les parents lisent leur journal tranquille: "cool y reste plus rien à faire"?eliam a écrit:Tout à fait d'accord. Les parents, finalement, fonctionnent comme les élèves : il faudrait tout faire à leur place.
Tu connais le quotidien d'une mère de 5 enfants dans une cité? Tu penses qu'elle glande?
- eliamEsprit éclairé
Avec un planning pareil, je ne suis pas certaine qu'ils puissent profiter de quoi que ce soit.
- victor44Habitué du forum
eliam a écrit:Avec un planning pareil, je ne suis pas certaine qu'ils puissent profiter de quoi que ce soit.
Alors comment veut qu'il profite de "l'aide" de ses parents de 16h à 18h actuellement?
- eliamEsprit éclairé
Il me semble qu'il y a une certaine différence entre faire quelques devoirs le soir et ce que tu proposes c'est-à-dire reprendre les cours de la journée de 16 h à 18 h le soir. Avec ton planning, non seulement les élèves n'auront pas plus compris qu'avant mais en plus ils en auront vite ras-le-bol de ces cours de rattrapage .
- Presse-puréeGrand sage
Tu as pensé aux parents qui refusent que leur enfant aillent en étude du soir, qui refusent tous les RDV (alors que certains politiques sous-entendent que ce sont les profs qui les refusent), voire les acceptent (et je suis sympa, j'ai des rdv avec des parents à 18h30 ou 18h45) et ne viennent pas, sans prévenir ni s'excuser naturellement?
Dire que les profs sont de mauvaise volonté et responsables de tout, ça va deux secondes.
Dire qu'un enfant n'a aucune responsabilité dans ses apprentissages (alors que parallèlement on met en avant la pédagogie constructiviste...) me paraît injuste pour les enseignants, qui sont la source de tous les maux (le choléra, Fukushima...)
Dire que les profs sont de mauvaise volonté et responsables de tout, ça va deux secondes.
Dire qu'un enfant n'a aucune responsabilité dans ses apprentissages (alors que parallèlement on met en avant la pédagogie constructiviste...) me paraît injuste pour les enseignants, qui sont la source de tous les maux (le choléra, Fukushima...)
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- L'article semestriel du Figaro sur ces profs qui veulent "casser l'histoire de France"...
- "Cher parents d'élèves, vous nous emmerdez" : Rue89 publie l'article polémique d'une enseignante contre les parents d'élèves.
- Article publié dans Le Monde: Richard Descoings, incontournable expert
- L'article démago du jour dans Madame Figaro
- L'apprentissage de l'orthographe au pilori - article Le Figaro
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