- JPhMMDemi-dieu
Je ne vois pas le rapport, le tripotage de stylo n'étant pas une caractérisation d'une activité ou d'une non-activité cérébrale.GuillaumeCaron a écrit:Provence a écrit:GuillaumeCaron a écrit:
Loin de moi cette accusation... Cela dit il y a quand même très clairement des collègues qui font du magistral/ magistral dialogué ... il suffit de se balader dans les couloirs où les portent sont ouvertes pour voir que c'est assez dominant ... On n'y voit pas beaucoup des élèves en activité ...
Peut-être parce que l'activité cérébrale ne se voit pas? Il ne faut évidemment pas confondre activité et agitation. Un élève qui écoute est un élève actif.
Ah oui ça doit être ça ... une activité cérébrale très intense caractérisé par bâillements, tripotage de stylo etc ...
D'ailleurs, tu devrais savoir que le tripotage de stylo peut être un focus de concentration.
Je dessine quand je reste longtemps au téléphone. Cela ne veut certainement pas dire 1. que je n'écoute pas 2. que mon cerveau n'est pas en activité.
Au contraire.
- Invité8Niveau 9
Marie Laetitia a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Provence a écrit:GuillaumeCaron a écrit:
Loin de moi cette accusation... Cela dit il y a quand même très clairement des collègues qui font du magistral/ magistral dialogué ... il suffit de se balader dans les couloirs où les portent sont ouvertes pour voir que c'est assez dominant ... On n'y voit pas beaucoup des élèves en activité ...
Peut-être parce que l'activité cérébrale ne se voit pas? Il ne faut évidemment pas confondre activité et agitation. Un élève qui écoute est un élève actif.
Ah oui ça doit être ça ... une activité cérébrale très intense caractérisé par bâillements, tripotage de stylo etc ...
:| tu crois vraiment qu'écouter est forcément ennuyeux? Parce que j'allais poser une question, c'est quoi, pour toi, "être en activité"?
- L'élève qui écoute attentivement est-il en activité?
- L'élève qui fait tripote son stylo parce qu'il ne comprend pas l'exercice à faire ou n'a pas envie de faire un exercice, est-il en activité?
Forcément, non, bien évidemment ... seulement soyons clair il y a pas mal de collègue qui ne font quasi que ça ! Et ce sont ceux là qui se plaignent de la baisse du niveau, que les élèves n’apprennent rien etc ...
pour moi, être en activité c'est être au travail et réfléchir ... produire, résoudre, créer, échanger lorsque c'est en groupe ...
- JPhMMDemi-dieu
On va encore dire que je fais du mauvais esprit, mais il y a toujours eu dans ce type de raisonnement quelque chose qui me gêne, au moins philosophiquement, mais aussi moralement. En effet, je ne veux pas m'occuper uniquement des situations de vie courante sous prétexte que ce seraient les choses de la vraie vie, car alors, cela suppose comme préalable que la vraie vie n'est faite que de situations de la vie courante. Présupposé qui me fait froid dans le dos.GuillaumeCaron a écrit:PISA n'est pas une "mode"... Simplement cette évaluation pose des questions sur le système scolaire !
En tout cas elle montre une chose : nos élèves français sont bien à la peine face aux situations complexes ... ce n'est pas une mode mais une réalité ... les situations de la vie courante sont des situations complexes... pas des exercices types ... ou alors on considère l'école comme un sanctuaire qui ne doit pas s'occuper de la vraie vie... C'est un discours qu'on entend malheureusement...
Je ne fais pas faire des mathématiques à mes élèves simplement pour savoir que 3 stylos à 2,23 euros coutent 3x2,23 euros, mais pour qu'ils acquièrent le bagage nécessaire à leur épanouissement, en particulier pour que leur vraie vie ne se réduise pas aux choses de la vie courante, mais qu'elle ait aussi toutes les dimensions possibles des forces de l'esprit (comme a dit quelqu'un un jour).
Ma vraie vie ne se limite à faire les courses et autres contingences. Quelle horreur si c'était le cas, ne croyez-vous pas ?
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Invité8Niveau 9
Will.T a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Anaxagore a écrit:@Guillaume
Je veux dire les pseudo-nouveautés à la mode PISA et la tendance à supprimer la notion de progression qu'elles ont véhiculée.
PISA n'est pas une "mode"... Simplement cette évaluation pose des questions sur le système scolaire !
En tout cas elle montre une chose : nos élèves français sont bien à la peine face aux situations complexes ... ce n'est pas une mode mais une réalité ... les situations de la vie courante sont des situations complexes... pas des exercices types ... ou alors on considère l'école comme un sanctuaire qui ne doit pas s'occuper de la vraie vie... C'est un discours qu'on entend malheureusement...
Les résultats à PISA ne signiifent qu'une chose : les élèves français ne sont pas formés pour répondre aux questionnaires "à la façon PISA" tout simplement parce qu'on n'a pas du tout la même façon d'enseigner et d'évaluer en France que dans d'autres pays.
Maintenant, l'évolution des résultats des petits français d'une enquête PISA à l'autre est-elle un indicateur.
Bref : je ne pense pas que l'on puisse comparer les résultats d'élèves de pays différents mais par contre, par pays, on peut voir l'évolution.
Ca va plus loin que ça ! Les tests PISA sont calibrés sur des situations qui permettent d'évaluer des compétences... des compétences utiles dans la vie future de tous ... contrairement à ce qui se fait traditionnellement dans note système sous prétexte que c'est le rôle des parents ...
C'est un peu facile de dire "on est mauvais parce qu'on forme pas donc c'est pas grave on continue comme ça à avoir un système ultra sélectif ..."
- adelaideaugustaFidèle du forum
Will.T a écrit:Tout serait donc inné alors !adelaideaugusta a écrit:« Le savoir, ce n’est pas comme le sida, ça ne se transmet pas », le rôle des enseignants est de laisser les élèves puiser en eux le savoir qui s’y trouve certainement enfoui, telle une pépite ».
Je ne crois pas du tout en la redécouverte perpétuelle de l'eau tiède, il y a des choses que l'enseignant doit transmettre à ses élèves.
Will, je pense que vous m'attribuez cette citation, et je sens poindre en vous le désespoir. (Hélas, oh combien justifié, quand on regarde la réalité en face.)
Je vous mets donc le texte que j'ai tiré du livre de Natacha Polony, "Nos enfants gâchés".
Meirieu Frankenstein Natacha Polony
"Philippe Meirieu, grand gourou des sciences de l’éducation, qui hante depuis vingt ans les couloirs de la rue de Grenelle, et fut conseiller de Claude Allègre, est en France le plus fameux des Frankenstein de l’horreur scolaire. Il est l’un de ceux qui expliquaient dans les années 80 que les enfants de milieu défavorisé ne pouvaient apprendre à lire sur des textes classiques, trop éloignés de leur environnement intellectuel et culturel. Il suggérait les manuels d’utilisation d’appareils électroménagers.
Or, Philippe Meirieu écrivait dans « Frankenstein pédagogue », (1996) avec le lyrisme béat qui le caractérise, qu’il faut « saluer celui qui nous arrive, d’où qu’il vienne, comme un sauveur possible, une sorte de Noël au quotidien, le signe que tout peut encore advenir et le meilleur se réaliser enfin. (…) Qui n’est pas capable de s’émerveiller devant un nouveau-né condamne le monde à la reproduction et englue tout rapport éducatif dans un mimétisme mortifère. »
De telles théories ont des conséquences incalculables sur la conception même du rôle d’enseignant. Il n’est tout simplement plus là pour transmettre.
(…) La haine du passé est donc à l’œuvre dans l’école plus encore qu’ailleurs – ou du moins dans les instances de l’Education nationale qui fixent le dogme, excommunient les hérétiques, et s’emploient avec une constance religieuse à réduire peu à peu les exigences scolaires au nom de la confusion entre égalité des chances et égalité de résultats.
Puisque, comme le déclarait un inspecteur de l’Education nationale, « le savoir, ce n’est pas comme le sida, ça ne se transmet pas », le rôle des enseignants est de laisser les élèves puiser en eux le savoir qui s’y trouve certainement enfoui, telle une pépite ».
- DuplayExpert
Oh, mais que vois-je ? Un débat sur la didactique des maths ? Chouette !
Sauf que s'il continue sur ce topic, ça va encore partir en live, ce qui serait fort regrettable.
Et si l'on ouvrait un nouveau topic pour les maths, comme on l'a fait pour la géographie ?
Sauf que s'il continue sur ce topic, ça va encore partir en live, ce qui serait fort regrettable.
Et si l'on ouvrait un nouveau topic pour les maths, comme on l'a fait pour la géographie ?
- Invité8Niveau 9
JPhMM a écrit:On va encore dire que je fais du mauvais esprit, mais il y a toujours eu dans ce type de raisonnement quelque chose qui me gêne, au moins philosophiquement, mais aussi moralement. En effet, je ne veux pas m'occuper uniquement des situations de vie courante sous prétexte que ce seraient les choses de la vraie vie, car alors, cela suppose comme préalable que la vraie vie n'est faite que de situations de la vie courante. Présupposé qui me fait froid dans le dos.GuillaumeCaron a écrit:PISA n'est pas une "mode"... Simplement cette évaluation pose des questions sur le système scolaire !
En tout cas elle montre une chose : nos élèves français sont bien à la peine face aux situations complexes ... ce n'est pas une mode mais une réalité ... les situations de la vie courante sont des situations complexes... pas des exercices types ... ou alors on considère l'école comme un sanctuaire qui ne doit pas s'occuper de la vraie vie... C'est un discours qu'on entend malheureusement...
Je ne fais pas faire des mathématiques à mes élèves simplement pour savoir que 3 stylos à 2,23 euros coutent 3x2,23 euros, mais pour qu'ils acquièrent le bagage nécessaire à leur épanouissement, en particulier pour que leur vraie vie ne se réduise pas aux choses de la vie courante, mais qu'elle ait aussi toutes les dimensions possibles des forces de l'esprit (comme a dit quelqu'un un jour).
Ma vraie vie ne se limite à faire les courses et autres contingences. Quelle horreur si c'était le cas, ne croyez-vous pas ?
Préparer à la vraie vie ne veut pas dire proposer que des problèmes concrets, de courses, de boulangerie ou je ne sais quoi ... il s'agit bien d'être compétent et ces compétences ne se résument pas à de simple savoirs faire déconnectés !
- doublecasquetteEnchanteur
Mowgli a écrit:Oh, mais que vois-je ? Un débat sur la didactique des maths ? Chouette !
Sauf que s'il continue sur ce topic, ça va encore partir en live, ce qui serait fort regrettable.
Et si l'on ouvrait un nouveau topic pour les maths, comme on l'a fait pour la géographie ?
Oui !
Comme ça, j'y copie-collerai mon histoire de géant russe qui est passée complètement à l'as alors que j'avais super méga calculé ma progression néo-classique, moi !
- ChocolatGuide spirituel
GuillaumeCaron a écrit:
L'approche par compétences changent la donne et fait qu'on propose des situations concrètes (ou pas d'ailleurs) aux élèves. Nous ne sommes plus dans les recettes de cuisine qui permettaient d'assurer une bonne note au brevet ... Les directives encouragent aussi l'approche à partir de problèmes ...
Comme dans les années... 30.
"approche par compétences"
"pédagogie de projet"
'tâche complexe"
"situation problème"
"progression spiralaire"
...
Tout un travail pour utiliser une terminologie censée donner l'impression qu'on a réinventé l'eau chaude.
Par ailleurs, n'oublions tout de même pas qu'il s'agit du socle commun des connaissances et des compétences - trop de gens ont tendance à oublier les connaissances, ces jours-ci...
_________________
- Invité8Niveau 9
adelaideaugusta a écrit:Will.T a écrit:Tout serait donc inné alors !adelaideaugusta a écrit:« Le savoir, ce n’est pas comme le sida, ça ne se transmet pas », le rôle des enseignants est de laisser les élèves puiser en eux le savoir qui s’y trouve certainement enfoui, telle une pépite ».
Je ne crois pas du tout en la redécouverte perpétuelle de l'eau tiède, il y a des choses que l'enseignant doit transmettre à ses élèves.
Will, je pense que vous m'attribuez cette citation, et je sens poindre en vous le désespoir. (Hélas, oh combien justifié, quand on regarde la réalité en face.)
Je vous mets donc le texte que j'ai tiré du livre de Natacha Polony, "Nos enfants gâchés".
Meirieu Frankenstein Natacha Polony
"Philippe Meirieu, grand gourou des sciences de l’éducation, qui hante depuis vingt ans les couloirs de la rue de Grenelle, et fut conseiller de Claude Allègre, est en France le plus fameux des Frankenstein de l’horreur scolaire. Il est l’un de ceux qui expliquaient dans les années 80 que les enfants de milieu défavorisé ne pouvaient apprendre à lire sur des textes classiques, trop éloignés de leur environnement intellectuel et culturel. Il suggérait les manuels d’utilisation d’appareils électroménagers.
Or, Philippe Meirieu écrivait dans « Frankenstein pédagogue », (1996) avec le lyrisme béat qui le caractérise, qu’il faut « saluer celui qui nous arrive, d’où qu’il vienne, comme un sauveur possible, une sorte de Noël au quotidien, le signe que tout peut encore advenir et le meilleur se réaliser enfin. (…) Qui n’est pas capable de s’émerveiller devant un nouveau-né condamne le monde à la reproduction et englue tout rapport éducatif dans un mimétisme mortifère. »
De telles théories ont des conséquences incalculables sur la conception même du rôle d’enseignant. Il n’est tout simplement plus là pour transmettre.
(…) La haine du passé est donc à l’œuvre dans l’école plus encore qu’ailleurs – ou du moins dans les instances de l’Education nationale qui fixent le dogme, excommunient les hérétiques, et s’emploient avec une constance religieuse à réduire peu à peu les exigences scolaires au nom de la confusion entre égalité des chances et égalité de résultats.
Puisque, comme le déclarait un inspecteur de l’Education nationale, « le savoir, ce n’est pas comme le sida, ça ne se transmet pas », le rôle des enseignants est de laisser les élèves puiser en eux le savoir qui s’y trouve certainement enfoui, telle une pépite ».
Polony ... là il y a du lourd ... celle dont les idées en terme d'éducation sont adoubées par Marine Le Pen
- AnaxagoreGuide spirituel
Mais qui a introduit les sous-questions qui ont saucissonné les problèmes classiques de géométrie qui se posaient auparavant en une seule question?
Hm?
Hm?
- DuplayExpert
doublecasquette a écrit:Mowgli a écrit:Oh, mais que vois-je ? Un débat sur la didactique des maths ? Chouette !
Sauf que s'il continue sur ce topic, ça va encore partir en live, ce qui serait fort regrettable.
Et si l'on ouvrait un nouveau topic pour les maths, comme on l'a fait pour la géographie ?
Oui !
Comme ça, j'y copie-collerai mon histoire de géant russe qui est passée complètement à l'as alors que j'avais super méga calculé ma progression néo-classique, moi !
Pffffff, pour une fois que ça débat un peu autour des maths, je sens que ça va partir en live et que les noms d'oiseaux ne vont pas tarder à sortir.
En tant qu'instit, je trouve super de pouvoir lire des points de vue aussi différents que ceux, par exemple, de Guillaume et JPhMM.
Tu as le courage de le créer toi, le fil ?
- Invité8Niveau 9
Chocolat a écrit:GuillaumeCaron a écrit:
L'approche par compétences changent la donne et fait qu'on propose des situations concrètes (ou pas d'ailleurs) aux élèves. Nous ne sommes plus dans les recettes de cuisine qui permettaient d'assurer une bonne note au brevet ... Les directives encouragent aussi l'approche à partir de problèmes ...
Comme dans les années... 30.
"approche par compétences"
"pédagogie de projet"
'tâche complexe"
"situation problème"
"progression spiralaire"
...
Tout un travail pour utiliser une terminologie censée donner l'impression qu'on a réinventé l'eau chaude.
Par ailleurs, n'oublions tout de même pas qu'il s'agit du socle commun des connaissances et des compétences - trop de gens ont tendance à oublier les connaissances, ces jours-ci...
J'assume tous ces termes et je les pratique ... sans prétendre avoir inventer quoi que ce soit ;;.
- doublecasquetteEnchanteur
Mowgli a écrit:doublecasquette a écrit:Mowgli a écrit:Oh, mais que vois-je ? Un débat sur la didactique des maths ? Chouette !
Sauf que s'il continue sur ce topic, ça va encore partir en live, ce qui serait fort regrettable.
Et si l'on ouvrait un nouveau topic pour les maths, comme on l'a fait pour la géographie ?
Oui !
Comme ça, j'y copie-collerai mon histoire de géant russe qui est passée complètement à l'as alors que j'avais super méga calculé ma progression néo-classique, moi !
Pffffff, pour une fois que ça débat un peu autour des maths, je sens que ça va partir en live et que les noms d'oiseaux ne vont pas tarder à sortir.
En tant qu'instit, je trouve super de pouvoir lire des points de vue aussi différents que ceux, par exemple, de Guillaume et JPhMM.
Tu as le courage de le créer toi, le fil ?
Bah euh... D'ici à ce que les géants russes se mettent à flirter avec les points Godwin , ch'sais pas, finalement...
- adelaideaugustaFidèle du forum
GuillaumeCaron a écrit:adelaideaugusta a écrit:Will.T a écrit:Tout serait donc inné alors !adelaideaugusta a écrit:« Le savoir, ce n’est pas comme le sida, ça ne se transmet pas », le rôle des enseignants est de laisser les élèves puiser en eux le savoir qui s’y trouve certainement enfoui, telle une pépite ».
Je ne crois pas du tout en la redécouverte perpétuelle de l'eau tiède, il y a des choses que l'enseignant doit transmettre à ses élèves.
Will, je pense que vous m'attribuez cette citation, et je sens poindre en vous le désespoir. (Hélas, oh combien justifié, quand on regarde la réalité en face.)
Je vous mets donc le texte que j'ai tiré du livre de Natacha Polony, "Nos enfants gâchés".
Meirieu Frankenstein Natacha Polony
"Philippe Meirieu, grand gourou des sciences de l’éducation, qui hante depuis vingt ans les couloirs de la rue de Grenelle, et fut conseiller de Claude Allègre, est en France le plus fameux des Frankenstein de l’horreur scolaire. Il est l’un de ceux qui expliquaient dans les années 80 que les enfants de milieu défavorisé ne pouvaient apprendre à lire sur des textes classiques, trop éloignés de leur environnement intellectuel et culturel. Il suggérait les manuels d’utilisation d’appareils électroménagers.
Or, Philippe Meirieu écrivait dans « Frankenstein pédagogue », (1996) avec le lyrisme béat qui le caractérise, qu’il faut « saluer celui qui nous arrive, d’où qu’il vienne, comme un sauveur possible, une sorte de Noël au quotidien, le signe que tout peut encore advenir et le meilleur se réaliser enfin. (…) Qui n’est pas capable de s’émerveiller devant un nouveau-né condamne le monde à la reproduction et englue tout rapport éducatif dans un mimétisme mortifère. »
De telles théories ont des conséquences incalculables sur la conception même du rôle d’enseignant. Il n’est tout simplement plus là pour transmettre.
(…) La haine du passé est donc à l’œuvre dans l’école plus encore qu’ailleurs – ou du moins dans les instances de l’Education nationale qui fixent le dogme, excommunient les hérétiques, et s’emploient avec une constance religieuse à réduire peu à peu les exigences scolaires au nom de la confusion entre égalité des chances et égalité de résultats.
Puisque, comme le déclarait un inspecteur de l’Education nationale, « le savoir, ce n’est pas comme le sida, ça ne se transmet pas », le rôle des enseignants est de laisser les élèves puiser en eux le savoir qui s’y trouve certainement enfoui, telle une pépite ».
Polony ... là il y a du lourd ... celle dont les idées en terme d'éducation sont adoubées par Marine Le Pen
Ce n'est pas parce que certaines bonnes idées de Natacha Polony sont adoubées par Marine Le Pen qu'il faut les jeter.
- InvitéInvité
GuillaumeCaron a écrit:Chocolat a écrit:GuillaumeCaron a écrit:
L'approche par compétences changent la donne et fait qu'on propose des situations concrètes (ou pas d'ailleurs) aux élèves. Nous ne sommes plus dans les recettes de cuisine qui permettaient d'assurer une bonne note au brevet ... Les directives encouragent aussi l'approche à partir de problèmes ...
Comme dans les années... 30.
"approche par compétences"
"pédagogie de projet"
'tâche complexe"
"situation problème"
"progression spiralaire"
...
Tout un travail pour utiliser une terminologie censée donner l'impression qu'on a réinventé l'eau chaude.
Par ailleurs, n'oublions tout de même pas qu'il s'agit du socle commun des connaissances et des compétences - trop de gens ont tendance à oublier les connaissances, ces jours-ci...
J'assume tous ces termes et je les pratique ... sans prétendre avoir inventer quoi que ce soit ;;.
Le problème que je vois à ça, c'est qu'on nous vend cela comme la panacée.
Tout va aller mieux pour tout le monde si tous les profs voulaient bien s'y mettre.
Or, comme je l'ai dit plus haut, je ne pense pas qu'il n'y ait de solution miracle. Il y a des méthodes qui ont fait leurs preuves et qu'il serait dommage de mettre au panier.
- Invité8Niveau 9
adelaideaugusta a écrit:GuillaumeCaron a écrit:adelaideaugusta a écrit:Will.T a écrit:Tout serait donc inné alors !adelaideaugusta a écrit:« Le savoir, ce n’est pas comme le sida, ça ne se transmet pas », le rôle des enseignants est de laisser les élèves puiser en eux le savoir qui s’y trouve certainement enfoui, telle une pépite ».
Je ne crois pas du tout en la redécouverte perpétuelle de l'eau tiède, il y a des choses que l'enseignant doit transmettre à ses élèves.
Will, je pense que vous m'attribuez cette citation, et je sens poindre en vous le désespoir. (Hélas, oh combien justifié, quand on regarde la réalité en face.)
Je vous mets donc le texte que j'ai tiré du livre de Natacha Polony, "Nos enfants gâchés".
Meirieu Frankenstein Natacha Polony
"Philippe Meirieu, grand gourou des sciences de l’éducation, qui hante depuis vingt ans les couloirs de la rue de Grenelle, et fut conseiller de Claude Allègre, est en France le plus fameux des Frankenstein de l’horreur scolaire. Il est l’un de ceux qui expliquaient dans les années 80 que les enfants de milieu défavorisé ne pouvaient apprendre à lire sur des textes classiques, trop éloignés de leur environnement intellectuel et culturel. Il suggérait les manuels d’utilisation d’appareils électroménagers.
Or, Philippe Meirieu écrivait dans « Frankenstein pédagogue », (1996) avec le lyrisme béat qui le caractérise, qu’il faut « saluer celui qui nous arrive, d’où qu’il vienne, comme un sauveur possible, une sorte de Noël au quotidien, le signe que tout peut encore advenir et le meilleur se réaliser enfin. (…) Qui n’est pas capable de s’émerveiller devant un nouveau-né condamne le monde à la reproduction et englue tout rapport éducatif dans un mimétisme mortifère. »
De telles théories ont des conséquences incalculables sur la conception même du rôle d’enseignant. Il n’est tout simplement plus là pour transmettre.
(…) La haine du passé est donc à l’œuvre dans l’école plus encore qu’ailleurs – ou du moins dans les instances de l’Education nationale qui fixent le dogme, excommunient les hérétiques, et s’emploient avec une constance religieuse à réduire peu à peu les exigences scolaires au nom de la confusion entre égalité des chances et égalité de résultats.
Puisque, comme le déclarait un inspecteur de l’Education nationale, « le savoir, ce n’est pas comme le sida, ça ne se transmet pas », le rôle des enseignants est de laisser les élèves puiser en eux le savoir qui s’y trouve certainement enfoui, telle une pépite ».
Polony ... là il y a du lourd ... celle dont les idées en terme d'éducation sont adoubées par Marine Le Pen
Ce n'est pas parce que certaines bonnes idées de Natacha Polony sont adoubées par Marine Le Pen qu'il faut les jeter.
Peux tu me citer les bonnes idées de Polony en terme d'éducation ?
- AuroreEsprit éclairé
Ce qui est lourd, c'est avant tout votre amalgame. Il ne contribue vraiment pas à vous rendre crédible.GuillaumeCaron a écrit:
Polony ... là il y a du lourd ... celle dont les idées en terme d'éducation sont adoubées par Marine Le Pen
- Invité8Niveau 9
Aurore a écrit:Ce qui est lourd, c'est avant tout votre amalgame. Il ne contribue vraiment pas à vous rendre crédible.GuillaumeCaron a écrit:
Polony ... là il y a du lourd ... celle dont les idées en terme d'éducation sont adoubées par Marine Le Pen
ce n'est pas un amalgame, c'est un fait ... Cela dit c'est vrai que c'est un peu facile et on pourrait entrer dans le détail des idées de Polony si on en avait le temps ...
- Reine MargotDemi-dieu
et si marine le pen dit qu'il fait beau, il faut être contre le beau temps?
un peu d'esprit critique, le pen ne fait que se servir de la situation actuelle pour promouvoir l'école privée (je crois le FN favorable au chèque éducation) et ne défend pas l'école républicaine.
un peu d'esprit critique, le pen ne fait que se servir de la situation actuelle pour promouvoir l'école privée (je crois le FN favorable au chèque éducation) et ne défend pas l'école républicaine.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Invité8Niveau 9
Reine Margot a écrit:et si marine le pen dit qu'il fait beau, il faut être contre le beau temps?
un peu d'esprit critique, le pen ne fait que se servir de la situation actuelle pour promouvoir l'école privée (je crois le FN favorable au chèque éducation) et ne défend pas l'école républicaine.
Je répète ce que je viens de dire ... c'était un "argument" un peu facile pour dire que les idées de Polony en terme d'éducation sont passéistes, sélectives, discriminantes socialement ...
- User5899Demi-dieu
Tiens, ça me fait penser à un petit texte de Cavanna, qui se demandait si l'enseignant ne devrait pas plutôt apprendre à l'élève à récurer les chiottes plutôt qu'à apprendre à lire. Le sanctuaire semble vous gêner, soit. Mais au nomde quoi ? Pourquoi cette conception est-elle (serait-elle) nécessairement mauvaise ? Et la tâche complexe avant la tâche simple, est-ce concevable autrement que par une répétition dépourvue de compréhension des tenants et des aboutissants ? On me dit : vos latinistes ne savent pas la grammaire, faites-leur lire des textes. Comment je fais ? On dit aux profs de langues "mettez-les en activité". Soit. Vous avez testé combien parlent anglais en terminale ?GuillaumeCaron a écrit:PISA n'est pas une "mode"... Simplement cette évaluation pose des questions sur le système scolaire !
En tout cas elle montre une chose : nos élèves français sont bien à la peine face aux situations complexes ... ce n'est pas une mode mais une réalité ... les situations de la vie courante sont des situations complexes... pas des exercices types ... ou alors on considère l'école comme un sanctuaire qui ne doit pas s'occuper de la vraie vie... C'est un discours qu'on entend malheureusement...
Bref, tout ceci mériterait quelques explications. Que j'attends avec une impatience fébrile, en tripotant mon stylo, en sautillant sur place.
- frecheGrand sage
Non, près de 20% : 0,2*0,5 = 0,1Mareuil a écrit:
Selon Meirieu donc, sur les 55% d'élèves entrés en 6e, seuls 5% passaient en seconde. Joli taux d'échec !
- JPhMMDemi-dieu
Le mot compétent ne signifie rien.GuillaumeCaron a écrit:JPhMM a écrit:On va encore dire que je fais du mauvais esprit, mais il y a toujours eu dans ce type de raisonnement quelque chose qui me gêne, au moins philosophiquement, mais aussi moralement. En effet, je ne veux pas m'occuper uniquement des situations de vie courante sous prétexte que ce seraient les choses de la vraie vie, car alors, cela suppose comme préalable que la vraie vie n'est faite que de situations de la vie courante. Présupposé qui me fait froid dans le dos.GuillaumeCaron a écrit:PISA n'est pas une "mode"... Simplement cette évaluation pose des questions sur le système scolaire !
En tout cas elle montre une chose : nos élèves français sont bien à la peine face aux situations complexes ... ce n'est pas une mode mais une réalité ... les situations de la vie courante sont des situations complexes... pas des exercices types ... ou alors on considère l'école comme un sanctuaire qui ne doit pas s'occuper de la vraie vie... C'est un discours qu'on entend malheureusement...
Je ne fais pas faire des mathématiques à mes élèves simplement pour savoir que 3 stylos à 2,23 euros coutent 3x2,23 euros, mais pour qu'ils acquièrent le bagage nécessaire à leur épanouissement, en particulier pour que leur vraie vie ne se réduise pas aux choses de la vie courante, mais qu'elle ait aussi toutes les dimensions possibles des forces de l'esprit (comme a dit quelqu'un un jour).
Ma vraie vie ne se limite à faire les courses et autres contingences. Quelle horreur si c'était le cas, ne croyez-vous pas ?
Préparer à la vraie vie ne veut pas dire proposer que des problèmes concrets, de courses, de boulangerie ou je ne sais quoi ... il s'agit bien d'être compétent et ces compétences ne se résument pas à de simple savoirs faire déconnectés !
Quand on est compétent, on est toujours compétent en quelque chose. Ainsi mon travail consiste en ce que mes élèves soient compétents en mathématiques. Mais en quoi est-ce différent de ce qui a toujours existé chez les profs de maths ? le mot "compétent" est-il né dans les bureaux de l'OCDE ?
Le mot déconnecté ne signifie rien non plus. Moins encore, si cela était possible. Être déconnecté, c'est être déconnecté de quelque chose.
Pardon, mais quand vous dites "simples savoirs faire déconnectés", je ne sais pas de quoi vous voulez parler, car je présumais initialement que vous parliez de savoir-faire déconnectés, entre eux, mais comme précisément les savoir-faire mathématiques n'ont jamais été déconnectés entre eux (au moins depuis Descartes), j'imagine que ce n'est pas cela.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- JPhMMDemi-dieu
De plus, rien n'est plus beau en mathématiques que de faire des mathématiques pour le plaisir de faire des mathématiques.
D'ailleurs, contrairement à ce que vous pensez, les élèves ont bien plus de plaisir à faire des mathématiques gratuitement, que sous le prétexte d'une compétence de la vie courante, ou pire, d'une compétence professionnelle.
D'ailleurs, contrairement à ce que vous pensez, les élèves ont bien plus de plaisir à faire des mathématiques gratuitement, que sous le prétexte d'une compétence de la vie courante, ou pire, d'une compétence professionnelle.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum