Catastrophée par les résultats de partiels de mes élèves...

Nell a écrit:

cristal a écrit:Et tout ce petit monde est en fac de lettres?

Est-ce étonnant à une époque où on envoie en L, parmi qq véritables littéraires, ceux qui n'ont pas été acceptés en S/ES mais ont refusé le redoublement?

Ou refusés en STG. J'en connais. Pour maintenir la filière L, qui n'a plus de littéraire que le nom.

MrBrightside a écrit:J'ai des prépa qui ne connaissent pas leurs verbes irréguliers en anglais (pas les verbes obscurs, non, je parle bien de "he haved") et qui ne distinguent pas (en deuxième année), une principale d'une relative.

Plus rien ne m'étonne. Désolé.

Je n'ai pas fait d'anglais depuis plus de 35 ans. Tu me donnes la trad de "he haved", en mp, parce que sinon j'aurais trop la honte

lilith888 a écrit:
Une a choisi un texte de Balzac, a pompé une intro sur le net parlant de Baudelaire, et n'a même pas remarqué qu'il y avait un problème...

Ces deux auteurs ont la même initiale. L'erreur est humaine, non ?

Lilith tu es bien exigeante ! il n'y a même pas l'ombre d'un anachronisme. Tu devrais te réjouir.

Les 3/4 ont en dessous de 5.

Tu as peut-être un mauvais groupe, tout simplement : ça arrive.
Il y a combien d'étudiants dans la promo ?

mitsie a écrit:Ce qui est mauvais est mauvais, on ne peut pas continuer d'assister les lycéens dès lors qu'ils font le choix d'étudier. Si ça leur plaît pas ils n'ont qu'à faire un BTS.

Le BTS ? Mais c'est beaucoup plus dur que la fac, je trouve ! (dixit quelqu'un qui a tenté les 2 et raté l'un.)

Mufab a écrit:

mitsie a écrit:Ce qui est mauvais est mauvais, on ne peut pas continuer d'assister les lycéens dès lors qu'ils font le choix d'étudier. Si ça leur plaît pas ils n'ont qu'à faire un BTS.

Le BTS ? Mais c'est beaucoup plus dur que la fac, je trouve ! (dixit quelqu'un qui a tenté les 2 et raté l'un.)

Oui mais en BTS ils pourront continuer à être cadrés (assistés ?) comme au lycée, alors qu'à la fac il faut qu'ils s'y mettent d'eux-même. Pas gagné.

si je te dis, Lilith, que sur mon paquet de copies de L1 21 copies sur 37 sont insuffisantes (par rapport à ce que l'on peut attendre d'un L1) voire rédigées dans un français... lamentable... (mon paquet est a priori représentatif de la promo, vu que j'ai hérité en gros du quart des étudiants répartis selon l'alphabet)

MrBrightside a écrit:J'ai des prépa qui ne connaissent pas leurs verbes irréguliers en anglais (pas les verbes obscurs, non, je parle bien de "he haved") et qui ne distinguent pas (en deuxième année), une principale d'une relative.

Plus rien ne m'étonne. Désolé.

Bon, pour apporter une petite touche d'espoir sur ce topic d'horreur, si d'aventure l'un de tes prépa te sort "you is", souris : tu seras peut-être tombé sur un amateur de Gershwin !

Mon frangin a 75% de ses 153 notes entre 0,5 et 3 en 2e année

Thalia de G a écrit:

MrBrightside a écrit:J'ai des prépa qui ne connaissent pas leurs verbes irréguliers en anglais (pas les verbes obscurs, non, je parle bien de "he haved") et qui ne distinguent pas (en deuxième année), une principale d'une relative.

Plus rien ne m'étonne. Désolé.

Je n'ai pas fait d'anglais depuis plus de 35 ans. Tu me donnes la trad de "he haved", en mp, parce que sinon j'aurais trop la honte

C'est les élèves qui écrivent "he haved" à la place de "he had", !

Spoiler:

ysabel a écrit:Ben... ce sont des lycéens à la fac

pourquoi changeraient-il à ce qu'ils ont tjs fait ? c'est-à-dire rien...

personnellement ça chierait !

Inquiétant mais très vrai!! Comment espérer un quelconque travail de la part de jeunes qui n'ont jamais été responsabilisés à quoi que ce soit et qui, de ce fait, n'ont jamais rien foutu de leur vie ...

MrBrightside a écrit:J'ai des prépa qui ne connaissent pas leurs verbes irréguliers en anglais (pas les verbes obscurs, non, je parle bien de "he haved") et qui ne distinguent pas (en deuxième année), une principale d'une relative.

Plus rien ne m'étonne. Désolé.

Si je t'avais eu comme prof en préga, je crois que je t'aurais désespéré . J'ai toujours eu un méchant contentieux avec les verbes irrégulier.

Il y a 20 ans j'étais en fac de lettres...Et je reproche leur fainéantise à mes CAP...Je les adore...
20 ans de démagogie...

Trouvé en peu de temps sur le net :
"21h34 - mardi 17 janvier 2012
Anonyme
Alala vous me faites honte si j'écris pas correctement c'est parceque j'ai pas que sa à faire vous répondre alors pour ta gouverne (tu veux que je parle bien) je suis des études de lettre moderne. Enfin bref à part sa, ce que vous racontez c'est que des conneries, l'article est fait exprès pour nous faire croire sa.. Et vous comme des cons (l'insulte n'est pas dût au fait que je sois frustrer, juste parcequ'elle est véridict) vous suivez ces journalistes. "

La messe est dite.

Mais vers où allons-nous ? Cela devient vraiment pathétique et frustrant. Notre langue est en train de péricliter, je ne me vois pas comme un gardien, fermé à toute évolution, mais le constat est là. C'est d'ailleurs pour cela que, si souvent, j'aime me replonger dans mes vieux ouvrages du 18ème, tant de dégâts en 20 ans, c'est limite un génocide de la culture et de la langue.

Elle est "véridict"?

rassurez-moi... en lettres modernes ils sont mais c'est juste pour s'occuper? ils ne comptent pas passer les concours ces gens-là?!

Nell, si tu savais ce que j'ai pu entendre en conseil de classe...
L'enseignant de culture est un homme formidable, à l'expression écrite dense et stylisée, certains de mes collègues ont été admiratifs devant sa qualité rédactionnelle, la prof principale, le lendemain, a lu certaines appréciations aux élèves et a trouvé cela "joli"... la messe est dite, bis.

J'ai souvent eu des premières et deuxième année de Lettres. En première année, le niveau est effectivement parfois...peu élevé. Quelques-uns sortent du lot, mais beaucoup d'entre eux n'ont pas les bases et, à vrai dire, je perdais pas mal d'étudiants le long du semestre, donc ce qu'écrit Lilith ne m'étonne pas.
J'ai eu aussi des étudiants étrangers qui ne maîtrisaient manifestement pas la langue (en les lisant, on pensait parfois à une traduction Google! ) En Lettres, c'est embêtant. J'ai mis, comme Lilith, des notes très basses, qui me paraissaient justifiées.

Ceci dit, les premières années de fac (et en particulier, de Lettres) ont toujours abrité nombre étudiants égarés qui n'avaient rien à y faire...Sauf que, lorsque j'ai commencé la fac, nous étions très nombreux dans les premières années. A présent c'est souvent un choix par défaut et les profils vont davantage vers le bas, je trouve que ce ne sont plus les mêmes types d'étudiants qu'il y a dix ans. En 3e année ça s'arrange quand même, tout n'est donc pas si négatif...

Mais il est vrai que j'ai été pas mal choquée par certaines attitudes très désinvoltes, voire sans-gêne de certains étudiants. J'ai même suggéré à certains d'entre eux de ne plus venir si le cours ne les intéressait pas! Ysabel, tu as raison: ce sont des lycées à la fac...
Et comme les maîtres de conférence n'ont pas envie de travailler avec ce type de public, ce sont les chargés de cours qui font le boulot

thrasybule a écrit:

MrBrightside a écrit:J'ai des prépa qui ne connaissent pas leurs verbes irréguliers en anglais (pas les verbes obscurs, non, je parle bien de "he haved") et qui ne distinguent pas (en deuxième année), une principale d'une relative.

Plus rien ne m'étonne. Désolé.

sabeth a écrit:J'ai souvent eu des premières et deuxième année de Lettres. En première année, le niveau est effectivement parfois...peu élevé. Quelques-uns sortent du lot, mais beaucoup d'entre eux n'ont pas les bases et, à vrai dire, je perdais pas mal d'étudiants le long du semestre, donc ce qu'écrit Lilith ne m'étonne pas.
J'ai eu aussi des étudiants étrangers qui ne maîtrisaient manifestement pas la langue (en les lisant, on pensait parfois à une traduction Google! ) En Lettres, c'est embêtant. J'ai mis, comme Lilith, des notes très basses, qui me paraissaient justifiées.

Ceci dit, les premières années de fac (et en particulier, de Lettres) ont toujours abrité nombre étudiants égarés qui n'avaient rien à y faire...Sauf que, lorsque j'ai commencé la fac, nous étions très nombreux dans les premières années. A présent c'est souvent un choix par défaut et les profils vont davantage vers le bas, je trouve que ce ne sont plus les mêmes types d'étudiants qu'il y a dix ans. En 3e année ça s'arrange quand même, tout n'est donc pas si négatif...

Mais il est vrai que j'ai été pas mal choquée par certaines attitudes très désinvoltes, voire sans-gêne de certains étudiants. J'ai même suggéré à certains d'entre eux de ne plus venir si le cours ne les intéressait pas! Ysabel, tu as raison: ce sont des lycées à la fac...
Et comme les maîtres de conférence n'ont pas envie de travailler avec ce type de public, ce sont les chargés de cours qui font le boulot

Le problème, en effet, est qu'avant 25% d'une promo atteignait la 2e année, or on approche désormais du 20 voire du 15%... En histoire cependant on récupérait des étudiants motivés avec une culture générale pas trop catastrophique. J'ai cependant l'impression qu'il est de plus en plus difficile de leur faire comprendre qu'il faut travailler. Soit ils ne captent pas soit ils s'offensent que l'on ose leur dire qu'ils ne travaillent pas assez.
pour ta dernière phrase, ça dépend des disciplines et des facs...

Bon, après relecture attentive des copies hier soir, l'effet inverse s'est produit : je me suis trouvée trop "généreuse", j'ai donc abaissé la note de pas mal d'étudiants

Je vous tiendrai au courant de leurs réactions lundi...

lilith888 a écrit:Bon, après relecture attentive des copies hier soir, l'effet inverse s'est produit : je me suis trouvée trop "généreuse", j'ai donc abaissé la note de pas mal d'étudiants

Je vous tiendrai au courant de leurs réactions lundi...

Ne cherche pas Lilith, quand c'est mauvais, c'est mauvais !

Carabas a écrit:

Nell a écrit:

cristal a écrit:Et tout ce petit monde est en fac de lettres?

Est-ce étonnant à une époque où on envoie en L, parmi qq véritables littéraires, ceux qui n'ont pas été acceptés en S/ES mais ont refusé le redoublement?

Ou refusés en STG. J'en connais. Pour maintenir la filière L, qui n'a plus de littéraire que le nom.

Tout à fait, ma fille qui a des résultats minables en seconde est censée passer en filière L selon le proviseur, mais là c'est niet de ma part.

On se demandait justement ce matin comment nos élèves allaient pouvoir s'en sortir une fois à la fac... J'ai donc la réponse grâce à ce fil, et ce n'est guère rassurant...

Il faut être lucide : l'université est la voiture-balai de l'orientation ; parmi mes élèves, aucun ne veut suivre une filière universitaire, ils oscillent entre prépa, IUT, écoles ... Vont à l'université ceux qui n'ont pas pu être pris ailleurs.

C'est le résultat du recul des orientations: le tri s'opère de plus en plus tard et il faudrait réfléchir aux dégâts.Certes une orientation précoce pose des problèmes (celui de la création de passerelles éventuellement ) mais ce rejet de l'orientation post bac est assez effrayant: même les bons élèves passent souvent aujourd'hui au moins deux ans pour trouver leur voie: cela fausse d'ailleurs les statistiques des échecs post-bac parce qu'il est difficile de faire le tri entre les échecs et les changements de voie en cours de route

Je pense aussi aux élèves des séries STG à qui on n'ose pas dire qu'ils ne sont pas armés pour l'université et qui vont tenter une licece de droit ou d'histoire avant de revenir en BTS déconnectés des études pour lesquels ils avaient par contre une formation.Et aigris.

iphigénie a écrit:C'est le résultat du recul des orientations: le tri s'opère de plus en plus tard et il faudrait réfléchir aux dégâts.Certes une orientation précoce pose des problèmes (celui de la création de passerelles éventuellement ) mais ce rejet de l'orientation post bac est assez effrayant: même les bons élèves passent souvent aujourd'hui au moins deux ans pour trouver leur voie: cela fausse d'ailleurs les statistiques des échecs post-bac parce qu'il est difficile de faire le tri entre les échecs et les changements de voie en cours de route

Je pense aussi aux élèves des séries STG à qui on n'ose pas dire qu'ils ne sont pas armés pour l'université et qui vont tenter une licece de droit ou d'histoire avant de revenir en BTS déconnectés des études pour lesquels ils avaient par contre une formation.Et aigris.

et bien moi je leur dis : quand un élève de techno me dit qu'il veut aller à la fac, je commence par lui rire au nez et ensuite je lui explique...