Catastrophée par les résultats de partiels de mes élèves...

Voilà, je viens de terminer la corrections de mes 35 copies de LM1 en méthodo littéraire...

Cela fait 4 ans que j'enseigne cette matière à la fac, mais les résultats n'avaient jamais été aussi mauvais. Les 3/4 ont en dessous de 5. Non seulement, il n'y a aucune analyse mais leurs propos, leurs phrases, leur logique sont incompréhensibles, tout simplement.

Et là, je me dis qu'il y a un GROS problème car ils sont censés avoir eu leur bac et avoir fait quelques commentaires au lycée...

Je me console en me raccrochant aux quelques étudiants (rares) à qui j'ai mis plus de 15. Je suis montée à 18.

Le pire ? Lorsque je vais leur faire consulter leurs copies lundi, je suis certaine que j'aurai droit à une esclandre, à des protestations... Il se dit déjà parmi eux que j'ai la réputation de noter "sévère" en contrôle continu : or, là, ce fut pire que tout.

J'en arrive même à craindre leurs réactions et à avoir peur de me faire remonter les bretelles par ma hiérarchie pour avoir mis des notes aussi mauvaises. Mais, objectivement, ça ne vaut pas plus...
Notons enfin qu'ils n'ont rien foutu du semestre, rien travaillé, rien révisé, n'ont pas fait les exos d'entraînement hebdomadaires que je leur donnais...

Je suis preneuse de tous conseils, suis un peu paumée et désespérée là... :|

Ben... ce sont des lycéens à la fac

pourquoi changeraient-il à ce qu'ils ont tjs fait ? c'est-à-dire rien...

personnellement ça chierait !

J'ai des prépa qui ne connaissent pas leurs verbes irréguliers en anglais (pas les verbes obscurs, non, je parle bien de "he haved") et qui ne distinguent pas (en deuxième année), une principale d'une relative.

Plus rien ne m'étonne. Désolé.

Ben... ils se donneront plus de mal aux prochains!
Peut-être vont-ils enfin comprendre que sans bosser un minimum, il n'y a rien au bout. Ils peuvent comprendre ça, non?

Je pense comme Ysabel : ils n'ont rien changé à leur façon de faire. Ils doivent même se dire que puisqu'ils ont eu leur bac, ils maîtrisent. A part, un remontage de bretelles en règle, je ne vois pas ce que tu peux faire.

MrBrightside a écrit:J'ai des prépa qui ne connaissent pas leurs verbes irréguliers en anglais (pas les verbes obscurs, non, je parle bien de "he haved") et qui ne distinguent pas (en deuxième année), une principale d'une relative.

Plus rien ne m'étonne. Désolé.

ah? c'est un verbe?

C'est quoi un verbe ?

Faut sabrer. Et c'est un service à rendre à ceux qui auront un jour le niveau. Tant pis pour ceux qui ne foutent rien.

donatien
prof en prépa hec

Ce qui est mauvais est mauvais, on ne peut pas continuer d'assister les lycéens dès lors qu'ils font le choix d'étudier. Si ça leur plaît pas ils n'ont qu'à faire un BTS.
En licence mes professeurs n'hésitaient à mettre des notes assommantes. C'est pour ça que les effectifs se divisent d'une année à l'autre. Déjà que le diplôme n'a guère de valeur, faut éviter de le donner (davantage) au rabais. Mais je me doutais pas que les supérieurs hiérarchiques pouvaient reprocher aux enseignants de mettre des notes trop basses :o

lilith888 a écrit:Voilà, je viens de terminer la corrections de mes 35 copies de LM1 en méthodo littéraire...

Cela fait 4 ans que j'enseigne cette matière à la fac, mais les résultats n'avaient jamais été aussi mauvais. C'est bien le signe que le problème vient de cette promo, pas de ta notation. Les 3/4 ont en dessous de 5. Non seulement, il n'y a aucune analyse mais leurs propos, leurs phrases, leur logique sont incompréhensibles, tout simplement. Ils ne sont pas faits pour étudier les Lettres. Tu leur rends un fier service à noter leurs copies à leur juste valeur.

Et là, je me dis qu'il y a un GROS problème car ils sont censés avoir eu leur bac et avoir fait quelques commentaires au lycée...

Je me console en me raccrochant aux quelques étudiants (rares) à qui j'ai mis plus de 15. Je suis montée à 18.

Le pire ? Lorsque je vais leur faire consulter leurs copies lundi, je suis certaine que j'aurai droit à un esclandre, à des protestations... Si quelqu'un doit se fâcher, c'est toi plutôt qu'eux. Ce serait la preuve de leur immaturité. Il se dit déjà parmi eux que j'ai la réputation de noter "sévère" en contrôle continu C'est toujours de la faute du prof... : or, là, ce fut pire que tout.

Mon conseil: boire une tisane, cogner dans un punching-ball et arrêter de te sentir responsable des courants d'air qui traversent la boîte crânienne de tes étudiants.

Provence a écrit:

lilith888 a écrit:

Mon conseil: boire une tisane, cogner dans un punching-ball et arrêter de te sentir responsable des courants d'air qui traversent la boîte crânienne de tes étudiants.

pourquoi utiliser un punching ball quand il y a de jolies têtes d'élèves juste devant soi? :lol:

Merci pour vos conseils.

Comme je suis maso, je vais quand même faire une relecture ce soir de leurs "oeuvres" pour voir s'il n'y a pas d'erreurs de ma part...

Juste un exemple de leur investissement en contrôle continu ?

Je donnais un exo pratique par semaine, du style faire un plan détaillé, rédiger une intro, une conclu, ou alors je leur donnais un plan et il fallait rédiger la première partie, bref.

Ils devaient me rendre minimum deux exos notés sur 10, quand ils voulaient (sur 12 séances) pour obtenir une note sur 20 en CC.

Une a choisi un texte de Balzac, a pompé une intro sur le net parlant de Baudelaire, et n'a même pas remarqué qu'il y avait un problème...

Un autre a récupéré le devoir d'un camarade, l'a réécrit en enlevant des mots ou des verbes (!) pour faire croire que c'était un devoir différent...

Catalunya a écrit:
pourquoi utiliser un punching ball quand il y a de jolies têtes d'élèves juste devant soi? :lol:

Heureusement que j'ai mes collégiens
Pour mon cours sur la poésie, je récupère tels quels les exos que je fais faire à mes 4ème pour les donner aux étudiants : devinez qui réussit le mieux...

Et tout ce petit monde est en fac de lettres?

mais oui : ils chauffent les chaises quand il fait froid...

Lors de la dernière séance, lassée de faire la police pour qu'ils cessent de bavarder, j'ai laissé couler et j'ai fait cours pour les 4 de devant qui avaient l'air intéressés.

Au bout de 45 minutes, un du fond qui n'arrêtait pas de couvrir ma voix avec sa voisine me coupe la parole pour me demander de répéter ce que je venais de dire, parce qu'il n'avait pas entendu...

Tu ne les as pas fichus dehors? :shock:

Deux semaines avant je leur avais dit de ne plus revenir. ça rentre par une oreille, ça sort de l'autre. Une étudiante était même venue me voir en pleurant à la fin du cours me disant qu'elle aimait beaucoup ce que je faisais... elle est revenue la semaine d'après et a recommencé à bavarder comme si de rien n'était...

Mais ils sont sérieux tu comprends, ils viennent coûte que coûte pour m'entendre en vague toile de fond (je précise au premier cours que je ne fais pas l'appel, donc aucune obligation de venir si ce n'est pas pour travailler)

C'est terrifiant. Ils n'ont aucune conscience de rien, ni qu'ils sont grossiers, ni qu'ils perdent leur temps. Ce sont des 3e en autonomie à la fac.

Ils sont peut-être boursiers et ne veulent pas perdre leurs bourses ?

Celadon a écrit:Ils sont peut-être boursiers et ne veulent pas perdre leurs bourses ?

Lilith, tu n'es qu'une vilaine castratrice.

Affligeant, mais fallait s'y attendre, après des années de glandage encouragé.
Le problème, c'est qu'on finit toujours par nous attaquer nous !

cristal a écrit:Et tout ce petit monde est en fac de lettres?

Est-ce étonnant à une époque où on envoie en L, parmi qq véritables littéraires, ceux qui n'ont pas été acceptés en S/ES mais ont refusé le redoublement?

Je suis sidérée...

Nell a écrit:

cristal a écrit:Et tout ce petit monde est en fac de lettres?

Est-ce étonnant à une époque où on envoie en L, parmi qq véritables littéraires, ceux qui n'ont pas été acceptés en S/ES mais ont refusé le redoublement?

Je suis sidérée...

Moi aussi.

Nell a écrit:

cristal a écrit:Et tout ce petit monde est en fac de lettres?

Est-ce étonnant à une époque où on envoie en L, parmi qq véritables littéraires, ceux qui n'ont pas été acceptés en S/ES mais ont refusé le redoublement?

Ou refusés en STG. J'en connais. Pour maintenir la filière L, qui n'a plus de littéraire que le nom.