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- LoEsprit sacré
Quelqu'un aurait-il par hasard dans ses tablettes un corrigé pour ce sujet de dissert (Polynésie, je ne sais plus quelle année):
Un personnage de roman peut-il se concevoir sans souffrance ni désillusion?
Je suis en train de faire un plan mais j'ai beaucoup de mal à trouver des exemples pour discuter la citation.
Un personnage de roman peut-il se concevoir sans souffrance ni désillusion?
Je suis en train de faire un plan mais j'ai beaucoup de mal à trouver des exemples pour discuter la citation.
- DhaiphiGrand sage
J'espère bien car je ne tiens pas à lire l'histoire de personnages qui mènent la même vie que moi !Lo a écrit:Un personnage de roman peut-il se concevoir sans souffrance ni désillusion ?
OK, je sors immédiatement ! :lol!:
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- LoEsprit sacré
Non, mais sérieusement, je ne vois pas comment nuancer la citation...aucun exemple ne me vient.
- CondorcetOracle
Le sujet est ambigu : parle-t-on de la souffrance ou de la désillusion éprouvée par l'auteur lors de la conception du personnage de roman ou de celle du personnage lui-même ?
- CondorcetOracle
Rastignac peut-être ?
- MehitabelVénérable
Je ne sais pas, si je réfléchis au roman que j'étudie en moment "Bel-Ami", je ne trouve pas que le personnage ressente souffrance et desillusion. Ou alors de façon fugace et temporaire.
- CondorcetOracle
Oui, en cherchant les personnages arrivistes sans scrupule.
- MehitabelVénérable
condorcet a écrit:Le sujet est ambigu : parle-t-on de la souffrance ou de la désillusion éprouvée par l'auteur lors de la conception du personnage de roman ou de celle du personnage lui-même ?
+1
Voire de la désillusion à la réception du personnage, à la perception du public du personnage.
De quelle souffrance parle t-on? De la désillusion de qui?
- LoEsprit sacré
Je pense qu'il s'agit de la souffrance et désillusion du personnage non?
J'avais pensé à Bel Ami, sinon à L'étranger de camus
J'ai été bête je les ai fait bosser là-dessus en groupe le dernier jour avant les vacs sans avoir trop préparé...et maintenant je galère.
J'avais pensé à Bel Ami, sinon à L'étranger de camus
J'ai été bête je les ai fait bosser là-dessus en groupe le dernier jour avant les vacs sans avoir trop préparé...et maintenant je galère.
- MehitabelVénérable
Si on prend la citation dans le sens : tout personnage de roman ressent désillusion et souffrance, c'est une citation qui est applicable à la plupart des romans du XIXème, mais peu pour les romans du XXème, j'avais aussi pensé aux personnages de Camus/Sartre. Qu'en est-il des siècles précédents? De Candide par exemple? C'est vraiment large ce sujet.
- CondorcetOracle
Le pronom réfléchi ne simplifie pas les choses.
La souffrance de l'auteur enrichit considérablement le sujet en soulignant toute la richesse de l'acte littéraire qui ne prend tout son sens que parce qu'il est revisité et réinterprété par ses lecteurs. La question du dialogue entre l'auteur et son oeuvre (des jeux de miroir) ouvre aussi des perspectives : tel le colonel Cantwell dans Au-delà du fleuve et sous les arbres d'Ernest Hemingway.
La souffrance de l'auteur enrichit considérablement le sujet en soulignant toute la richesse de l'acte littéraire qui ne prend tout son sens que parce qu'il est revisité et réinterprété par ses lecteurs. La question du dialogue entre l'auteur et son oeuvre (des jeux de miroir) ouvre aussi des perspectives : tel le colonel Cantwell dans Au-delà du fleuve et sous les arbres d'Ernest Hemingway.
- eliamEsprit éclairé
Comme exemple je pense à Saccard : ni souffrance ni désillusion car c'est une énergie en mouvement.
- AudreyOracle
Mazette... ça me donne pas envie d'aller au lycée, en fait.
- eliamEsprit éclairé
Mais Candide est un personnage de conte et pas de roman.johanne1980 a écrit:Si on prend la citation dans le sens : tout personnage de roman ressent désillusion et souffrance, c'est une citation qui est applicable à la plupart des romans du XIXème, mais peu pour les romans du XXème, j'avais aussi pensé aux personnages de Camus/Sartre. Qu'en est-il des siècles précédents? De Candide par exemple? C'est vraiment large ce sujet.
- leyadeEsprit sacré
C'est vrai que la pensée va vite se tourner vers les romans réalistes du 19ème, les souffrances des héroines de Zola et les désillusions de ceux de Balzac,
mais je pense aux romans picaresques : le personnage vit des expériences, mais elles n'amènent pas que de la souffrance, non? Pareil pour les romans d'aventures, qui amènent des joies, des conquêtes, des découvertes, ou pour certains romans épistolaires ( Valmont est avant tout un personnage qui jouit de la vie, plus qu'un être de papier forcément souffrant et déçu, non? ).
mais je pense aux romans picaresques : le personnage vit des expériences, mais elles n'amènent pas que de la souffrance, non? Pareil pour les romans d'aventures, qui amènent des joies, des conquêtes, des découvertes, ou pour certains romans épistolaires ( Valmont est avant tout un personnage qui jouit de la vie, plus qu'un être de papier forcément souffrant et déçu, non? ).
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Maggi is my way, Melfor is my church and Picon is my soutien. Oui bon je sais pas dire soutien en anglais.
LSU AP ENT HDA PAI PAP PPMS PPRE ULIS TICE PAF
- User5899Demi-dieu
Etienne Lantier de Germinal, Jacques dit le fataliste, Octave Mouret de Pot bouille et de Au Bonheur des dames, Rastignac...
Une difficulté dans le sujet : la souffrance, in fine ? Ou comme épreuve en cours de roman mais dépassée à la fin ?
Une difficulté dans le sujet : la souffrance, in fine ? Ou comme épreuve en cours de roman mais dépassée à la fin ?
- thrasybuleDevin
Il faut peut-être interroger la notion même de personnage comme pourvu d'une psychologie et remettre en cause l'illusion essentialiste non?
- User5899Demi-dieu
Tutaféthrasybule a écrit:Il faut peut-être interroger la notion même de personnage comme pourvu d'une psychologie et remettre en cause l'illusion essentialiste non?
- V.MarchaisEmpereur
Coucou Lo,
Whaouh, le beau sujet ! Ça décrasse les neurones !
Pourquoi pas interroger le rapport entre tous ces termes : souffrance et désillusions, construction du personnage et construction romanesque ?
Avec un plan du genre :
- le personnage comme construction / projection psychique (effets de réel, Balzac et ses types, Zola et ses théories, la catharsis, etc.) qui prend en charge les émotions humaines ;
- le personnage comme ressort de la fiction dans l'économie romanesque (les premiers romans sont les romans d'une vie - voir le roman éponyme - souvent forme d'apprentissage, réflexion prenant la forme de l'incarnation, de l'expérience individuelle) ;
- cela conduirait moins vers une interrogation sur les souffrances supposées de l'auteur (? extrapolation un peu dangereuse à mon avis) que sur le paradoxe de l'illusion romanesque conduisant à la désillusion du lecteur via le personnage : si Vautrin et Rastignac sont cyniques et sans amertume, la leçon cinglante de l'un à l'autre vaut désillusion pour un lecteur qui n'est peut-être pas aussi machiavélique, rire grinçant face à la Comédie Humaine.
C'est jeté, dit comme ça, c'est pas terrible, mais je crois que c'est dans cette direction-là que je chercherais.
Bon courage, Lo.
Whaouh, le beau sujet ! Ça décrasse les neurones !
Pourquoi pas interroger le rapport entre tous ces termes : souffrance et désillusions, construction du personnage et construction romanesque ?
Avec un plan du genre :
- le personnage comme construction / projection psychique (effets de réel, Balzac et ses types, Zola et ses théories, la catharsis, etc.) qui prend en charge les émotions humaines ;
- le personnage comme ressort de la fiction dans l'économie romanesque (les premiers romans sont les romans d'une vie - voir le roman éponyme - souvent forme d'apprentissage, réflexion prenant la forme de l'incarnation, de l'expérience individuelle) ;
- cela conduirait moins vers une interrogation sur les souffrances supposées de l'auteur (? extrapolation un peu dangereuse à mon avis) que sur le paradoxe de l'illusion romanesque conduisant à la désillusion du lecteur via le personnage : si Vautrin et Rastignac sont cyniques et sans amertume, la leçon cinglante de l'un à l'autre vaut désillusion pour un lecteur qui n'est peut-être pas aussi machiavélique, rire grinçant face à la Comédie Humaine.
C'est jeté, dit comme ça, c'est pas terrible, mais je crois que c'est dans cette direction-là que je chercherais.
Bon courage, Lo.
- thrasybuleDevin
Tes orientations sont fermes et brillantes mais le sujet implique une restriction vers la dysphorie qui serait consubstantielle au personnage romanesque, non? J'ai l'impression que tu l'élargis à la gammes des émotions dont le personnage serait le vecteur. Je nuance car tu parles de la désillusion dans le troisième mouvement.Il est vrai que le moule même du roman d'apprentissage implique une dynamique par la douleur et la désillusion comme confrontation au principe de réalité.
- V.MarchaisEmpereur
Oui, c'est à cette dynamique, que je pense. De même qu'à toute la fonction cathartique du personnage (bon, d'accord, c'est la fable, qui est cathartique, mais que reste-t-il de la fable sans personnage "vraisemblable" ?). La catharsis, ça concerne les passions au sens quasi étymologique du terme, non ? Enfin, c'est peut-être personnel, mais l'euphorie, je gère plutôt mieux que la souffrance... :lol: On est là dans des choses très archétypiques. Je ne prétends pas du tout être originale, mais justement essayer de comprendre, partie par partie, le sens de cette restriction en lien avec la construction romanesque, et en interroger les limites.
On peut certainement faire autrement, et mieux.
Ça fait plus de dix ans que j'ai pas fait une dissert.
On peut certainement faire autrement, et mieux.
Ça fait plus de dix ans que j'ai pas fait une dissert.
- Serge GNiveau 5
Ca me rappelle Vivant Denon et Crébillon qui font de la désillusion de leurs personnages le moteur même de leurs actes... Un rapport vain au monde... Mais mes souvenirs sont lointains et je m'égare peut être...
- thrasybuleDevin
Ben tu les fais pas!V.Marchais a écrit:Oui, c'est à cette dynamique, que je pense. De même qu'à toute la fonction cathartique du personnage (bon, d'accord, c'est la fable, qui est cathartique, mais que reste-t-il de la fable sans personnage "vraisemblable" ?). La catharsis, ça concerne les passions au sens quasi étymologique du terme, non ? Enfin, c'est peut-être personnel, mais l'euphorie, je gère plutôt mieux que la souffrance... :lol: On est là dans des choses très archétypiques. Je ne prétends pas du tout être originale, mais justement essayer de comprendre, partie par partie, le sens de cette restriction en lien avec la construction romanesque, et en interroger les limites.
On peut certainement faire autrement, et mieux.
Ça fait plus de dix ans que j'ai pas fait une dissert.
- VioletEmpereur
Quand je vous lis, je me sens quiche...
- V.MarchaisEmpereur
Ça, c'est parce que Thrasy nous jette de la dysphorie consubstantielle à la figure, mais on va pas se laisser impressionner, non mais ! :lol:
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