- MareuilNeoprof expérimenté
Bon. Ce n'est pas compliqué. On remet en vigueur les différentes voies des années soixante-soixante-dix. Aujourd'hui personne ne suivra. Dans aucune.
- Marie LaetitiaBon génie
lene75 a écrit:
À toutes les propositions j'ajouterais une modification en profondeur des procédures d'admission des élèves en post-bac et en particulier en université --- qui peut se faire avant la réforme du primaire puis du collège puis du lycée --- avec une sélection (même si c'est un gros mot) des étudiants sur dossier ou examen ou concours, à voir, qui garantisse :
- qu'on n'accepte dans une formation que des élèves qui sont en mesure d'en tirer profit ;
- qu'on ne refuse pas dans une formation des élèves qui y seraient très bien en raison d'une sélection sur des critères autres que scolaires comme c'est actuellement le cas (ordre des voeux, lieu et date d'obtention du bac, etc.).
il y a quelques années j'aurais hurlé contre la sélection à l'entrée de l'université... Mais là je viens de corriger les copies des L1 histoire. Sur mon paquet de 35 copies (et mon paquet est représentatif de la promo, nous veillons à mélanger les copies avant de nous les répartir), 21 sont très très très loin du niveau que l'on peut attendre raisonnablement d'un bachelier, à savoir que leurs auteurs ne savent:
- ni écrire une phrase intelligible et simple (une phrase avec une majuscule, un sujet, un verbe et un complément)
- ni écrire sans faire des fautes monstrueuses que la fille de ma collègue corrige alors qu'elle est en CE1
- ni produire une page correctement argumentée avec une idée + un exemple.
Marre. La sélection doit se faire, nous n'avons plus le choix. Mais pour cela, il faut que disparaisse une génération d'enseignants du sup, passés par la prépa et qui hurlent contre toute sanction contre les fautes de français "on n'est pas en prépa" (au passage, les collègues qui ont fait leur cursus entièrement à l'université apprécieront de se prendre cela dans la gueule). Nombreux jeunes collègues qui ont fait une prépa sont exigeants (j'ai d'ailleurs été formée à l'université par l'un deux), mais dans les anciens, bonjour les dégâts... L'université offre une chance aux élèves dont les parents n'ont jamais eu l'idée de leur faire faire des études (donc jamais eu l'idée de les envoyer en prépa) dans un système d'orientation pourrave. Mais pas en sabrant la qualité de la formation.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- MoonchildSage
Disons que j'ai le cas d'une élève arrivée en France il y a environ deux ou trois ans qui est réellement brillante dans les matières scientifiques mais qui, en dépit de ses immenses efforts, n'a pas encore rattrapé tout son retard et a encore une maîtrise très approximative de la langue.V.Marchais a écrit:Devrait-on pouvoir obtenir un bac, quel qu'il soit, sans "une maîtrise minimale du français" ?
Magré une désignation différente et des divergences sur les méthodes pédagogiques, ce que tu proposes c'est une grande école pour tous jusqu'à 15 ans ; cette logique égalitaire est déjà celle qui a sous-tendu les réformes dont nous déplorons les dégâts et j'aurais tendance à croire que, même atténuées par des méthodes plus sérieuses, les mêmes causes provoqueraient les mêmes effets.Il y aura toujours de mauvais élèves. Mais s'ils ne sont ni terriblement nombreux (dans ma ZEP, je dois avoir 80% d'élèves en difficulté plus ou moins grande, plus dans certaines classes), ni tout-puissants (élève au centre, impunité dans des établissements soucieux des chiffres de conseils de disc, etc.), on devrait pouvoir leur faire une petite place et les pousser eux aussi, et peut-être malgré eux, oui, à progresser jusqu'à l'objectif relativement modeste de la 3e. Les lents, les pas malins peuvent aussi (doivent aussi ?) être poussés, soutenus par l'enseignant. Bien sûr ils y aura des derniers de la classe, mais même un élève qui a 6 de moyenne peut prendre plaisir à entendre parler de Jean Valjean ou Camus et s'investir dans cette lecture, il peut se voir progresser en grammaire grâce à des cours bien ficelés et se sentir fier de ses progrès, d'où qu'il parte. C'est ça qui est important. Même s'il ne retient que peu de ses cours de Français, de Maths, d'Histoire, il en saura toujours plus que s'il n'était jamais passé par la 3e.
De tels élèves ont toujours existé et cela ne pose problème que si leur nombre ou leur attitude rend leur prise en charge impossible ou incompatible avec la bonne conduite du cours. Un système qui n'en voudrait tout simplement plus serait abject.
En effet le collège unique implique pour gérer l'hétérogénïté des profils que l'on se fixe des exigences modestes à l'issue de la troisième. Est-ce vraiment compatible avec la nécessité de former les meilleurs élèves au lycée qui lui même doit préparer aux études supérieures ?
Les enjeux de la poursuite d'études ne généreraient-ils pas, exactement comme dans le système actuel, l'apparition de stratégies de sélection officieuse que ce soit à l'intérieur même des collèges ou plutôt par la constitution "spontanée" d'établissements d'élite sur critère géographique et social ?
On peut trouver que la sélection est, par principe, abjecte mais si nous refusons de la prendre en charge, elle se fera par d'autres biais que nous ne contrôlerons pas et elle risque alors de s'avérer encore plus cruelle.
- MareuilNeoprof expérimenté
Moi, ce que j'aime bien dans "On peut trouver que la sélection est, par principe, abjecte mais si nous refusons de la prendre en charge, elle se fera par d'autres biais que nous ne contrôlerons pas et elle risque alors de s'avérer encore plus cruelle.", c'est le "nous". Je n'arrive pas bien à discerner les contours de ce "nous", mais je ne sais pourquoi, il m'impressionne.
- CondorcetOracle
Marie Laetitia a écrit:lene75 a écrit:
À toutes les propositions j'ajouterais une modification en profondeur des procédures d'admission des élèves en post-bac et en particulier en université --- qui peut se faire avant la réforme du primaire puis du collège puis du lycée --- avec une sélection (même si c'est un gros mot) des étudiants sur dossier ou examen ou concours, à voir, qui garantisse :
- qu'on n'accepte dans une formation que des élèves qui sont en mesure d'en tirer profit ;
- qu'on ne refuse pas dans une formation des élèves qui y seraient très bien en raison d'une sélection sur des critères autres que scolaires comme c'est actuellement le cas (ordre des voeux, lieu et date d'obtention du bac, etc.).
il y a quelques années j'aurais hurlé contre la sélection à l'entrée de l'université... Mais là je viens de corriger les copies des L1 histoire. Sur mon paquet de 35 copies (et mon paquet est représentatif de la promo, nous veillons à mélanger les copies avant de nous les répartir), 21 sont très très très loin du niveau que l'on peut attendre raisonnablement d'un bachelier, à savoir que leurs auteurs ne savent:
- ni écrire une phrase intelligible et simple (une phrase avec une majuscule, un sujet, un verbe et un complément)
- ni écrire sans faire des fautes monstrueuses que la fille de ma collègue corrige alors qu'elle est en CE1
- ni produire une page correctement argumentée avec une idée + un exemple.
Marre. La sélection doit se faire, nous n'avons plus le choix. Mais pour cela, il faut que disparaisse une génération d'enseignants du sup, passés par la prépa et qui hurlent contre toute sanction contre les fautes de français "on n'est pas en prépa" (au passage, les collègues qui ont fait leur cursus entièrement à l'université apprécieront de se prendre cela dans la gueule). Nombreux jeunes collègues qui ont fait une prépa sont exigeants (j'ai d'ailleurs été formée à l'université par l'un deux), mais dans les anciens, bonjour les dégâts... L'université offre une chance aux élèves dont les parents n'ont jamais eu l'idée de leur faire faire des études (donc jamais eu l'idée de les envoyer en prépa) dans un système d'orientation pourrave. Mais pas en sabrant la qualité de la formation.
Je me rappelle d'un étudiant en licence d'histoire en 1999 incapable d'aligner quelques éléments biographiques simples concernant Saint-Louis alors que le thème de l'U.E (unité d'enseignement) était....
- Spoiler:
- La France au XIIIe siècle
- MareuilNeoprof expérimenté
J'ai ouï dire qu'un professeur agrégé de maths, dernièrement, a affirmé devant ses élèves que 20 cm ça faisait 0,02m et n'en avait démordu qu'après avoir fait un tableau avec les unités. Si si...
- Marie LaetitiaBon génie
condorcet a écrit:
Je me rappelle d'un étudiant en licence d'histoire en 1999 incapable d'aligner quelques éléments biographiques simples concernant Saint-Louis alors que le thème de l'U.E (unité d'enseignement) était....
- Spoiler:
La France au XIIIe siècle
Enfin, un, c'est une chose, mais 21 sur 35...
- Spoiler:
- Et puis on en trouve aussi aux oraux du CAPES pour vous parler tranquillement des cafés à Rome au Ier siècle... quand le programme portait sur la ville de Rome au Ier siècle
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- ClarinetteGrand Maître
Tu y crois, toi, à ce ouï-dire ?... Ca me paraît un peu gros, quand même...
Peut-être parlait-il de 20 m = 0,02 km ?
Peut-être parlait-il de 20 m = 0,02 km ?
- CelebornEsprit sacré
Pour faire vite, Véronique (là, je prends un peu ma casquette syndicale) :
Je suis complètement favorable à ce que l'on discute pédagogie et réforme à l'échelle de l'école obligatoire et non du seul collège. Ça me semble essentiel. Je pense qu'effectivement on peut amener bien davantage d'élèves vers un bon niveau en fin de 3e, et bien préparés pour le lycée, qu'il soit général, technique ou pro.
Néanmoins, je crois vraiment que de nombreux facteurs (socioculturels, médiatiques, familiaux…) échappent à notre emprise. Je ne dis pas qu'ils sont déterminants, mais je crois qu'ils ont leur importance et qu'on ne pourra in fine pas sauver des gens qui ne veulent pas l'être. Je ne crois pas qu'il existe déjà de vraies voies pour eux : justement, ce qui existe, c'est plutôt en voie de disparition, et on sait qu'on se retrouve avec beaucoup d'élèves en collège qui n'en tirent aucun bénéfice. En tireraient-ils davantage avec un meilleur primaire ? Certains oui, indéniablement, mais pas tous, je crois. Alors qu'on soit bien d'accord : il ne s'agit pas de leur mettre dans une main une truelle, dans l'autre un seau de mortier et de leur filer un coup de pied dans le derrière pour les aider à descendre les marches d'escaliers. Il s'agirait même plutôt de leur fabriquer une filière qui tente en petits effectifs de sauver ce qui peut l'être sur le plan de la langue et de la culture tout en leur permettant déjà de se préparer à un monde professionnel qu'ils vont voir arriver plus vite que les autres. Ce n'est pas de l'exclusion : c'est qu'à un moment, on ne peut avoir dans un même classe ceux tout en bas et ceux tout en haut. Il y a un effet d'entraînement dans l'hétérogénéité d'une classe que je reconnais (et que je constate), mais il ne permet d'entraîner que ceux qui peuvent l'être, qui sont à portée. Autrement, à un moment, soit on ralentit la machine (et on prépare moins bien ceux qui réussissent), soit on continue, et l'exclusion des trop faibles se fait au sein-même de la classe (et ça, je le constate aussi, car je ne suis pas du genre à beaucoup ou longtemps ralentir la machine).
Je crois que c'est vraiment ça, l'idée. Ce n'est pas se débarrasser d'1/3 des collégiens d'un coup de baguette magique pour les faire descendre dans les mines .
Je suis complètement favorable à ce que l'on discute pédagogie et réforme à l'échelle de l'école obligatoire et non du seul collège. Ça me semble essentiel. Je pense qu'effectivement on peut amener bien davantage d'élèves vers un bon niveau en fin de 3e, et bien préparés pour le lycée, qu'il soit général, technique ou pro.
Néanmoins, je crois vraiment que de nombreux facteurs (socioculturels, médiatiques, familiaux…) échappent à notre emprise. Je ne dis pas qu'ils sont déterminants, mais je crois qu'ils ont leur importance et qu'on ne pourra in fine pas sauver des gens qui ne veulent pas l'être. Je ne crois pas qu'il existe déjà de vraies voies pour eux : justement, ce qui existe, c'est plutôt en voie de disparition, et on sait qu'on se retrouve avec beaucoup d'élèves en collège qui n'en tirent aucun bénéfice. En tireraient-ils davantage avec un meilleur primaire ? Certains oui, indéniablement, mais pas tous, je crois. Alors qu'on soit bien d'accord : il ne s'agit pas de leur mettre dans une main une truelle, dans l'autre un seau de mortier et de leur filer un coup de pied dans le derrière pour les aider à descendre les marches d'escaliers. Il s'agirait même plutôt de leur fabriquer une filière qui tente en petits effectifs de sauver ce qui peut l'être sur le plan de la langue et de la culture tout en leur permettant déjà de se préparer à un monde professionnel qu'ils vont voir arriver plus vite que les autres. Ce n'est pas de l'exclusion : c'est qu'à un moment, on ne peut avoir dans un même classe ceux tout en bas et ceux tout en haut. Il y a un effet d'entraînement dans l'hétérogénéité d'une classe que je reconnais (et que je constate), mais il ne permet d'entraîner que ceux qui peuvent l'être, qui sont à portée. Autrement, à un moment, soit on ralentit la machine (et on prépare moins bien ceux qui réussissent), soit on continue, et l'exclusion des trop faibles se fait au sein-même de la classe (et ça, je le constate aussi, car je ne suis pas du genre à beaucoup ou longtemps ralentir la machine).
Je crois que c'est vraiment ça, l'idée. Ce n'est pas se débarrasser d'1/3 des collégiens d'un coup de baguette magique pour les faire descendre dans les mines .
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- doublecasquetteEnchanteur
Tu sais, Celeborn, ces élèves qui ne veulent pas lêtre sauvés, ce sont des enfants qui sont en échec depuis le CP (sans parler des maternelles où l'on évalue avant d'apprendre et des enfants qui arrivent au CP avec déjà trois ans de sur toutes leurs fiches de travail)...
Si on arrivait à réformer tout le Primaire de la Petite Section au CM2, et que, par ailleurs, ceux qui en avaient besoin étaient autorisés (et même encouragés) à prendre six ou sept ans pour franchir les cinq années de l'Élémentaire, vous n'en auriez presque plus, de ces gamins-là...
Si on arrivait à réformer tout le Primaire de la Petite Section au CM2, et que, par ailleurs, ceux qui en avaient besoin étaient autorisés (et même encouragés) à prendre six ou sept ans pour franchir les cinq années de l'Élémentaire, vous n'en auriez presque plus, de ces gamins-là...
- Thalia de GMédiateur
Certains jours, quand je suis effarée, désespérée du niveau de mes élèves, je me dis qu'il vaudrait mieux un système dans lequel les plus faibles, ceux qui ont démissionné puisse bénéficier d'une formation professionnelle qui correspond à leurs goûts (et je pense notamment à un A qui m'expliquait qu'il n'aimait pas lire depuis l'âge de 8 ans et que de toute façon il n'y comprenait rien. Famille qui ne le laisse pas faire n'importe quoi et soutient les profs).
Mais souvent quand cette pensée m'assaille, j'ai un sursaut de culpabilité et me dis que si "on" leur avait avait appris correctement, peut-être verrions-nous moins de naufrages.
Pourquoi ne pas espérer qu'en restaurant l'école primaire nous pourrions amener avec un minimum de connaissances et de culture des enfants, des ados qui ne soient pas aigris ?
Et puis tu en connais beaucoup des mines, en France ?
Mais souvent quand cette pensée m'assaille, j'ai un sursaut de culpabilité et me dis que si "on" leur avait avait appris correctement, peut-être verrions-nous moins de naufrages.
Pourquoi ne pas espérer qu'en restaurant l'école primaire nous pourrions amener avec un minimum de connaissances et de culture des enfants, des ados qui ne soient pas aigris ?
Et puis tu en connais beaucoup des mines, en France ?
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Thalia de GMédiateur
DC, nous répondîmes presqu'en même temps, mon clavier est lent...
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- V.MarchaisEmpereur
Je sais bien, Celeborn, que tu n'es pas un sale réactionnaire désireux de renvoyer les enfants dans la mine (fermée, d'ailleurs). Ce n'est pas moi qui te ferai ce procès-là.
Mais je pense qu'il faut au moins voir ce que donnerait une vraie réforme du Primaire avant d'en arriver là, pour éviter de développer a priori des effets pervers.
Et si ça se trouve, on n'en aurait même plus besoin de cette réforme.
Mais je pense qu'il faut au moins voir ce que donnerait une vraie réforme du Primaire avant d'en arriver là, pour éviter de développer a priori des effets pervers.
Et si ça se trouve, on n'en aurait même plus besoin de cette réforme.
- ClarinetteGrand Maître
C'est sûr que le collège ne peut plus faire grand-chose pour des élèves qui s'ennuient à l'école depuis déjà 8 ans !
C'est à l'école primaire de se poser des questions sur le niveau des élèves qu'elle envoieà l'abattoir au collège.
Après, des élèves réfractaires à tout apprentissage, il y en aura toujours, hein... mais moins, si l'enseignement devient plus cohérent, rigoureux et ambitieux.
C'est à l'école primaire de se poser des questions sur le niveau des élèves qu'elle envoie
Après, des élèves réfractaires à tout apprentissage, il y en aura toujours, hein... mais moins, si l'enseignement devient plus cohérent, rigoureux et ambitieux.
- MareuilNeoprof expérimenté
Je ne répercute pas ce genre de choses sans vérifier. C'était en 1ère S dans un lycée de centre-ville. Il y a des choses qui ne sont plus apprises au niveau élémentaire et cela a forcément des répercussions. Et loin de moi l'idée de stigmatiser le jeune collègue en question. Mais il serait étonnant que l'effondrement des contenus et l'absence de formation n'aient pas de conséquences aussi sur les profs.Clarinette a écrit:Tu y crois, toi, à ce ouï-dire ?... Ca me paraît un peu gros, quand même...
Peut-être parlait-il de 20 m = 0,02 km ?
- HermionyGuide spirituel
Marie Laetitia a écrit:lene75 a écrit:
À toutes les propositions j'ajouterais une modification en profondeur des procédures d'admission des élèves en post-bac et en particulier en université --- qui peut se faire avant la réforme du primaire puis du collège puis du lycée --- avec une sélection (même si c'est un gros mot) des étudiants sur dossier ou examen ou concours, à voir, qui garantisse :
- qu'on n'accepte dans une formation que des élèves qui sont en mesure d'en tirer profit ;
- qu'on ne refuse pas dans une formation des élèves qui y seraient très bien en raison d'une sélection sur des critères autres que scolaires comme c'est actuellement le cas (ordre des voeux, lieu et date d'obtention du bac, etc.).
il y a quelques années j'aurais hurlé contre la sélection à l'entrée de l'université...
La sélection à l'entrée de la fac, je suis pour...depuis mon année de Master où j'ai corrigé des épreuves de français obligatoires pour entrer en L1...Des copies d'élèves qui avaient eu le bac, hein, et qui étaient incapables de ponctuer une phrase, de comprendre un texte avec des mots comme "réactionnaire" ou "inhérent" et de faire une phrase sans faire 3 fautes.
Et ces épreuves de français, elles étaient obligatoires pour les étudiants en Sciences Humaines, autrement dit, même pas des scientifiques...(et non, je ne dis pas que parce qu'on est scientifique, on peut écrire n'importe comment, hein...) J'ai encore mes feuilles de "perles".
Je ne sais pas ce qui m'a désolée le plus :
-de voir le faible niveau et les bourdes
-de me dire que ces élèves avaient eu le bac et que par conséquent on leur avait laissé croire qu'ils avaient le niveau....Qu'on les avait bercés d'illusions jusqu'à ce qu'ils se prennent la réalité de leur niveau en pleine poire, un an ou 2 plus tard...TROP tard.
Pour les plus faibles, des cours de remise à niveau étaient organisés...
Je vous rejoins pour une refonte du Primaire.Comme me le dit ma maman, instit à l'ancienne et ancienne instit, quand je lui dis que mes élèves ne savent pas telle chose élémentaire en 3è...: "tant qu'on aura pas réformé la base, on y arrivera pas."
Mais je rejoins aussi Celeborn : je pense que quoi qu'on fasse, il y aura toujours des élèves pour lesquels on ne pourra rien...
- RikkiMonarque
Thalia de G a écrit:Mes meilleurs littéraires étaient en S. Je n'ai pas connu l'inverse. Dommage, mais c'est une réalité.coquillette a écrit:Provence a écrit: Dans un cas, ça fonctionne, dans l'autre non.
C'est précisément ce qui ne me paraît pas normal (et non "moral").
Je suis bien d'accord avec cette idée de privilégier les élèves de L pour les hypokhâgnes.
Ma fille avait horriblement honte de faire L, alors qu'elle est littéraire, parce que tout le monde lui répétait que "S, c'est la voie royale" ! La voie royale pour faire du français, de la philo et de l'histoire ? Faut arrêter !
- doublecasquetteEnchanteur
Hermiony a écrit:Marie Laetitia a écrit:lene75 a écrit:
À toutes les propositions j'ajouterais une modification en profondeur des procédures d'admission des élèves en post-bac et en particulier en université --- qui peut se faire avant la réforme du primaire puis du collège puis du lycée --- avec une sélection (même si c'est un gros mot) des étudiants sur dossier ou examen ou concours, à voir, qui garantisse :
- qu'on n'accepte dans une formation que des élèves qui sont en mesure d'en tirer profit ;
- qu'on ne refuse pas dans une formation des élèves qui y seraient très bien en raison d'une sélection sur des critères autres que scolaires comme c'est actuellement le cas (ordre des voeux, lieu et date d'obtention du bac, etc.).
il y a quelques années j'aurais hurlé contre la sélection à l'entrée de l'université...
La sélection à l'entrée de la fac, je suis pour...depuis mon année de Master où j'ai corrigé des épreuves de français obligatoires pour entrer en L1...Des copies d'élèves qui avaient eu le bac, hein, et qui étaient incapables de ponctuer une phrase, de comprendre un texte avec des mots comme "réactionnaire" ou "inhérent" et de faire une phrase sans faire 3 fautes.
Et ces épreuves de français, elles étaient obligatoires pour les étudiants en Sciences Humaines, autrement dit, même pas des scientifiques...(et non, je ne dis pas que parce qu'on est scientifique, on peut écrire n'importe comment, hein...) J'ai encore mes feuilles de "perles".
Je ne sais pas ce qui m'a désolée le plus :
-de voir le faible niveau et les bourdes
-de me dire que ces élèves avaient eu le bac et que par conséquent on leur avait laissé croire qu'ils avaient le niveau....Qu'on les avait bercés d'illusions jusqu'à ce qu'ils se prennent la réalité de leur niveau en pleine poire, un an ou 2 plus tard...TROP tard.
Pour les plus faibles, des cours de remise à niveau étaient organisés...
Je vous rejoins pour une refonte du Primaire.Comme me le dit ma maman, instit à l'ancienne et ancienne instit, quand je lui dis que mes élèves ne savent pas telle chose élémentaire en 3è...: "tant qu'on aura pas réformé la base, on y arrivera pas."
Mais je rejoins aussi Celeborn : je pense que quoi qu'on fasse, il y aura toujours des élèves pour lesquels on ne pourra rien...
Le fameux "cancre du fond de la classe". Nous en avions un, parfois deux, dans chacune de nos classes de CES il y a quarante ans, en banlieue parisienne. Vous me direz qu'à l'époque, il y avait un départ vers le CET en fin de 5°, pourtant, c'est bizarre, en 4° et 3°, il y en avait encore un ou deux.
Mais je crois que, même eux, ils n'avaient rien, mais alors rien à voir avec les petits que certains collègues envoient à l'abattoir, comme dit Clarinette !
De toute façon, c'était bien simple, ceux qui ne savaient pas lire restaient au CP, trois ans s'il le fallait, mais, à partir du CE1, il était inimaginable qu'il y ait un élève "non-lecteur" !
- doublecasquetteEnchanteur
Une petite preuve de ce que nous sommes plusieurs à avancer :
Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
frimoussette77 a écrit:Il y a quatre ans une maîtresse de primaire est partie à la retraite, ses élèves qui étaient plutôt défavorisés socialement , avaient de bonnes bases. Elle avait la réputation d'être sévère mais certains élèves (même les petits durs ) repassaient la voir le soir en sortant du collège (comme quoi ), elle apportait encore un peu d'aide à certains. Ah ! je la regrettemalo21 a écrit:c'est ce que je fais en 5è avec "le chat mange la souris" lol ça marche sur le coup puis après ils oublient. et quand je les retrouve en 4è, ils me regardent avec des yeux vides si je leur dis "passive".....la grammaire comme l'orthographe je ne sais plus comment faire. parfois j'ai des élèves très bons là dedans qui en général viennent tous de la même classe de primaire....
Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
- Spinoza1670Esprit éclairé
Sur le redoublement, voici une page présentant des liens vers des textes de Nathalie Bulle et Michel Delord : ces articles sont primordiaux pour montrer le caractère avantageux du redoublement et pour contrer les arguments qu'on lui oppose très souvent. Les chiffres habituellement donnés (50 % de redoublants avant) sont discutés.
cf. Textes et articles sur la question du redoublement (lien).
Pour un petit résumé : Note technique sur le redoublement (lien).
cf. Textes et articles sur la question du redoublement (lien).
Pour un petit résumé : Note technique sur le redoublement (lien).
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- ClarinetteGrand Maître
Merci pour ce texte. C'est vrai que j'ai toujours trouvé malhonnête de présenter les choses ainsi : vous voyez bien que les redoublements ne servent à rien ou sont même nocifs, puisque beaucoup de redoublants sont quand même en difficulté ! Ca, c'est sûr que s'ils ont eu besoin de redoubler dès le primaire, cela n'augure rien de bon pour la suite de leur scolarité !
Deux remarques tout de même :
- un redoublement n'est efficace, à mon sens, que s'il est accepté par l'élève, sa famille et son futur enseignant, avec un vrai projet à la clef. Si le redoublant ressent son maintien comme une punition, au lieu de mesurer la chance que cela représente pour lui, ce redoublement a peu de chances d'être efficace.
- le redoublement le plus profitable est quand même celui qui se fait tôt, parce que, avec les lacunes qui s'accumulent, c'est de plus en plus difficile de rattraper la mayonnaise.
J'enrage d'autant plus de voir ces CP passer au CE1 sans maîtriser réellement la lecture "parce qu'on redouble à la fin du cycle" ! Grrr !
Deux remarques tout de même :
- un redoublement n'est efficace, à mon sens, que s'il est accepté par l'élève, sa famille et son futur enseignant, avec un vrai projet à la clef. Si le redoublant ressent son maintien comme une punition, au lieu de mesurer la chance que cela représente pour lui, ce redoublement a peu de chances d'être efficace.
- le redoublement le plus profitable est quand même celui qui se fait tôt, parce que, avec les lacunes qui s'accumulent, c'est de plus en plus difficile de rattraper la mayonnaise.
J'enrage d'autant plus de voir ces CP passer au CE1 sans maîtriser réellement la lecture "parce qu'on redouble à la fin du cycle" ! Grrr !
- doublecasquetteEnchanteur
Clarinette a écrit:Merci pour ce texte. C'est vrai que j'ai toujours trouvé malhonnête de présenter les choses ainsi : vous voyez bien que les redoublements ne servent à rien ou sont même nocifs, puisque beaucoup de redoublants sont quand même en difficulté ! Ca, c'est sûr que s'ils ont eu besoin de redoubler dès le primaire, cela n'augure rien de bon pour la suite de leur scolarité !
Deux remarques tout de même :
- un redoublement n'est efficace, à mon sens, que s'il est accepté par l'élève, sa famille et son futur enseignant, avec un vrai projet à la clef. Si le redoublant ressent son maintien comme une punition, au lieu de mesurer la chance que cela représente pour lui, ce redoublement a peu de chances d'être efficace.
D'où l'intérêt d'encourager le redoublement plutôt que de le demander.
- le redoublement le plus profitable est quand même celui qui se fait tôt, parce que, avec les lacunes qui s'accumulent, c'est de plus en plus difficile de rattraper la mayonnaise.
J'enrage d'autant plus de voir ces CP passer au CE1 sans maîtriser réellement la lecture "parce qu'on redouble à la fin du cycle" ! Grrr !
Exactement. De même que parfois on enrage d'envoyer au casse-pipe un petit GS dont on sait pertinemment qu'à part voyage à Lourdes, à La Mecque, à Jérusalem et à Lhassa, il n'y a strictement aucune chance qu'il fasse un CP ne serait-ce que convenable (et là, je l'accorde au SNALC, c'est souvent "du lourd" et il y a très peu de chance qu'un jour, cet enfant soit motivé par des études longues... D'où les SEGPA, les classes de perf, les IME...).
- ClarinetteGrand Maître
Oui, c'est vrai, l'articulation GS/CP est aussi cruciale.doublecasquette a écrit:Clarinette a écrit:Merci pour ce texte. C'est vrai que j'ai toujours trouvé malhonnête de présenter les choses ainsi : vous voyez bien que les redoublements ne servent à rien ou sont même nocifs, puisque beaucoup de redoublants sont quand même en difficulté ! Ca, c'est sûr que s'ils ont eu besoin de redoubler dès le primaire, cela n'augure rien de bon pour la suite de leur scolarité !
Deux remarques tout de même :
- un redoublement n'est efficace, à mon sens, que s'il est accepté par l'élève, sa famille et son futur enseignant, avec un vrai projet à la clef. Si le redoublant ressent son maintien comme une punition, au lieu de mesurer la chance que cela représente pour lui, ce redoublement a peu de chances d'être efficace.
D'où l'intérêt d'encourager le redoublement plutôt que de le demander.
- le redoublement le plus profitable est quand même celui qui se fait tôt, parce que, avec les lacunes qui s'accumulent, c'est de plus en plus difficile de rattraper la mayonnaise.
J'enrage d'autant plus de voir ces CP passer au CE1 sans maîtriser réellement la lecture "parce qu'on redouble à la fin du cycle" ! Grrr !
Exactement. De même que parfois on enrage d'envoyer au casse-pipe un petit GS dont on sait pertinemment qu'à part voyage à Lourdes, à La Mecque, à Jérusalem et à Lhassa, il n'y a strictement aucune chance qu'il fasse un CP ne serait-ce que convenable (et là, je l'accorde au SNALC, c'est souvent "du lourd" et il y a très peu de chance qu'un jour, cet enfant soit motivé par des études longues... D'où les SEGPA, les classes de perf, les IME...).
Quant aux classes de perf' en tant que telles, elles n'existent malheureusement plus : les CLIS, qui les ont remplacées, accueillent des élèves qui allaient auparavant en IME... alors que les places dans ces derniers tendent à se restreindre singulièrement depuis quelques années...
Comme dit l'autre, je ne sais pas où on va.... mais on y va tout droit...
- ClarinetteGrand Maître
Ce n'est pas grave, il y a les AVS, pour les intégrations en classe ordinaire !... :diable:
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