- TristanaVénérable
Mais la théorie du genre n'est pas une position ou une opinion. Comment peut-on penser que le genre n'est pas socialement construit ? Je ne dis pas qu'il faut en arriver à nier toute réalité de sexe biologique (là, on serait dans l'opinion), mais il me semble impropre d'en arriver à parler de prise de position lorsqu'il s'agit d'une réalité tout à fait avérée.
- Reine MargotDemi-dieu
oh si, certains sont tout à fait dans le déterminisme biologique, ainsi les différentialistes comme Sylviane Agacinski, auteure de "politique des sexes", qui justifiait la parité par l'existence de deux sexes (ou évidemment chacun "naît" ainsi), pour qui le salaire maternel serait une libération pour les femmes...et cette femme (de gauche, paraît-il) est la compagne de...
comme quoi la théorie du genre a encore contre qui se battre...et je ne parle pas de tous les signataires cathos de la pétition contre les manuels...
- Spoiler:
- Lionel Jospin
comme quoi la théorie du genre a encore contre qui se battre...et je ne parle pas de tous les signataires cathos de la pétition contre les manuels...
- AbraxasDoyen
Tristana a écrit:Mais la théorie du genre n'est pas une position ou une opinion. Comment peut-on penser que le genre n'est pas socialement construit ? Je ne dis pas qu'il faut en arriver à nier toute réalité de sexe biologique (là, on serait dans l'opinion), mais il me semble impropre d'en arriver à parler de prise de position lorsqu'il s'agit d'une réalité tout à fait avérée.
Justement — et nous sommes en parfait accord : le genre est socialement construit, c'est une évidence. Mais quant à savoir comment il est construit, ce serait l'objet d'études très longues et parfaitement contradictoires (il ne suffit pas d'élever une fille comme un garçon pour qu'elle soit lesbienne — ni masculine, j'ai des exemples en foule sous les yeux). Ren qui puisse s'expliquer rapidement et simplement en classe — sauf à admettre encore une fois une dérive chronophage : pendant que l'on réfléchirait ensemble sur le genre (youpee…), on ne ferait plus de Français, ni d'anglais, ni… de SVT, comme le soulignait plus haut Double casquette.
Regardez ma phrase… Typique ce "que l'on" — le "l" euphonique pour éviter ce vilain monosyllabe, "con"… Si c'est pas de l'idéologie, ça… Mais c'est un exemple parmi d'autres, et on n'en finit pas, si l'on veut dépasser l'anecdote.
Je le dis en passant, mais je préfère insister sur la syntaxe de la proposition circonstancielle de temps…
Ou alors, on dit OK, et on fait vraiment de l'éducation sexuelle, et ça va jaser dans les chaumières. En tout cas, je ne vois pas pourquoi ce serait le boulot des profs de SVT.
Enfin, Tristana, vous ne branchez pas forcément vos élèves sur votre blog… Il y a un domaine privé — encore heureux… — et l'inclure dans les programmes (en fait, je pense vraiment que les manuels se sont fait un gros coup de pub sur ce coup) est absurde. Don't say, don't ask.
- mel93Grand sage
Enfin quand on regarde les extraits des manuels incriminés, on ne peut pas dire que le sujet soit traité de façon chronophage. Je trouve intéressant de mentionner dans un cours de SVT que les notions de féminin/masculin ne sont pas qu'une question de chromosome X ou Y, ou de caractères sexuels primaires ou secondaires, c'est pas mal de temps en temps de montrer justement les limites d'une discipline. Franchement ça doit prendre aux collègues dix minutes à la fin du chapitre, je trouve que le rapport temps/bénéfice est quand même largement favorable.
- réseau AppelNiveau 1
Bonjour à tous,
Pour ceux qui veulent y voir plus clair sur le débat à propos des gender studies au lycée, voici un synthèse tout à fait intéressante :
http://www.laviedesidees.fr/Genre-etat-des-lieux.html
Je m'exprime par ailleurs au nom de l'APPEL, l'Association Professionnelle des Personnels Educatifs LGBT. Les prétendus "communautarismes sexuels" ne sont qu'un chiffon rouge... Cette vision pour le moins tendancieuse ne correspond ni au terrain associatif ni aux réalités de l'école.
Pour ceux qui veulent y voir plus clair sur le débat à propos des gender studies au lycée, voici un synthèse tout à fait intéressante :
http://www.laviedesidees.fr/Genre-etat-des-lieux.html
Je m'exprime par ailleurs au nom de l'APPEL, l'Association Professionnelle des Personnels Educatifs LGBT. Les prétendus "communautarismes sexuels" ne sont qu'un chiffon rouge... Cette vision pour le moins tendancieuse ne correspond ni au terrain associatif ni aux réalités de l'école.
- micaschisteMonarque
doublecasquette a écrit: Bordas est un peu plus explicite que Hatier et moins lourd que Hachette.
enfin, franchement pas de quoi fouetter un chat dans ces trois manuels si ce n'est que, comme dit SuperHétérodyne, pour apprendre avec ça, faut avoir du courage et un bon professeur.
il reste Belin et il n'y a pas grand-chose (d'après mes souvenirs, je n'ai pas le livre sous la main).
- MoonchildSage
- Compétence "avoir l'esprit étroit" : validée.John a écrit:Mais ni l'un ni l'autre. Il faut avoir l'esprit étroit et être bien suspicieux pour n'envisager que ces deux possibilités.s'agit-il juste de montrer très superficiellement qu'il existe des domaines d'études sociologiques relatifs à la sexualité ou plutôt de nier implicitiment tout lien entre l'identité sexuelle sociale et le sexe biologique d'un individu ? Dans la mesure où ce dernier corollaire est largement soutenu par certains partisans des études de genre, on peut s'interroger et attendre des éclaircissements sur un point de programme qui s'écarte de l'exactitude scientifique et fait une légère incursion dans des terres voisines de l'idéologie sans vraiment le dire.
- Compétence "être bien suspicieux" : validée.
Maintenant, toi qui est beaucoup plus malin que moi, pourrais-tu m'éclairer sur la véritable finalité de l'introduction de la notion de genre en SVT et m'expliquer que cela n'a absolument rien à voir avec certaines revendications des associations gays et que la convergence avec le débat politique sur le mariage homosexuel et l'homoparentalité n'est qu'une pure coïncidence chronologique ?
Déjà, on avance : la notion de genre est un objet d'étude des sciences humaines et la contribution des biologistes y est plus que restreinte ; d'où ma critique dans le choix de la placer en SVT car cela entretient la confusion des genres - si j'ose dire. Ensuite, pour être honnête j'ai un peu l'impression que les "gender studies" sont à peu près aussi scientifiques que les sciences de l'éducation ; dans les deux cas, un domaine d'étude sociologique a été instrumentalisé à des fins politiques ou idéologiques.Celeborn a écrit:Moonchild a écrit: on peut s'interroger et attendre des éclaircissements sur un point de programme qui s'écarte de l'exactitude scientifique et fait une légère incursion dans des terres voisines de l'idéologie sans vraiment le dire.
Merci de ne pas séparer le savoir en sciences exactes d'un côté et idéologie de l'autre. Les sciences humaines ne sont pas de l'idéologie. Le genre est une réalité sociale, et non de l'idéologie.
Pour moi la polémique réside justement dans le fait que la théorie du genre est souvent détournée pour tenter de cautionner scientifiquement l'opinion affirmant qu'à la naissance l'être humain serait "neutre", que la construction du désir sexuel ne serait que purement culturelle et que le sexe biologique n'aurait absolument aucune influence. Hors si l'influence culturelle est incontestable, aucun argument scientifique sérieux ne permet pour l'instant de totalement nier une part biologique dans la construction du désir sexuel ; pourtant un certain nombre des partisans de la théorie du genre ont allègrement franchi le pas et c'est là pour moi qu'on entre dans l'idéologie.Tristana a écrit:Mais la théorie du genre n'est pas une position ou une opinion. Comment peut-on penser que le genre n'est pas socialement construit ? Je ne dis pas qu'il faut en arriver à nier toute réalité de sexe biologique (là, on serait dans l'opinion), mais il me semble impropre d'en arriver à parler de prise de position lorsqu'il s'agit d'une réalité tout à fait avérée.
- JohnMédiateur
Il faut effectivement avoir l'esprit étroit et être bien suspicieux pour en arriver à écrire cela. Ce n'est pas la peine de se gausser d'abord pour enchaîner ensuite sur des phrases pareilles.Maintenant, toi qui est beaucoup plus malin que moi, pourrais-tu m'éclairer sur la véritable finalité de l'introduction de la notion de genre en SVT et m'expliquer que cela n'a absolument rien à voir avec certaines revendications des associations gays et que la convergence avec le débat politique sur le mariage homosexuel et l'homoparentalité n'est qu'une pure coïncidence chronologique ?
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- liliepingouinÉrudit
Moonchild a écrit:
Maintenant, toi qui est beaucoup plus malin que moi, pourrais-tu m'éclairer sur la véritable finalité de l'introduction de la notion de genre en SVT et m'expliquer que cela n'a absolument rien à voir avec certaines revendications des associations gays et que la convergence avec le débat politique sur le mariage homosexuel et l'homoparentalité n'est qu'une pure coïncidence chronologique ?
Entre le fait que dire que la construction de l'identité sociale est en partie le fait de représentations sociales, et la promotion de l'homoparentalité, il y a de la marge.
Mais ce n'est pas une pure coïncidence chronologique: la notion de genre, la remise en cause du modèle hétérosexuel, c'est un peu le même courant d'idée. Les gender studies sont clairement issues des mouvements féministes, dont les objectifs (remise en cause de la société patriarcale) rejoignent en partie ceux des LGBT. Cela ne veut pas pour autant dire que c'est mauvais ou dangereux, les féministes étant des gens tout à fait fréquentables.
Je ne sais pas si ce sont les associations LGBT qui ont fait du lobbying pour introduire ces notions, mais quand bien même, je ne vois pas en quoi cela remettrait en question le bien-fondé de cette introduction.
Je te rappelle aussi juste comme ça que le machisme et l'homophobie, ça tue, alors tout ce qui peut ouvrir les esprits, favoriser une plus grande égalité, une plus grande tolérance, est une bonne chose. Quel mal peuvent faire les quelques pages de manuel incriminées à nos élèves? Aucun. Quel bien? Les faire réfléchir, leur ouvrir l'esprit. Et par exemple, leur faire prendre conscience que non, il n'est pas naturel que les filles et les garçons s'orientent vers telle ou telle filière. Non, les représentations de genre dans notre société ne vont pas de soi, elles changent selon le lieu et l'époque.
Moonchild a écrit:Déjà, on avance : la notion de genre est un objet d'étude des sciences humaines et la contribution des biologistes y est plus que restreinte ; d'où ma critique dans le choix de la placer en SVT car cela entretient la confusion des genres - si j'ose dire. Ensuite, pour être honnête j'ai un peu l'impression que les "gender studies" sont à peu près aussi scientifiques que les sciences de l'éducation ; dans les deux cas, un domaine d'étude sociologique a été instrumentalisé à des fins politiques ou idéologiques.Celeborn a écrit:Moonchild a écrit: on peut s'interroger et attendre des éclaircissements sur un point de programme qui s'écarte de l'exactitude scientifique et fait une légère incursion dans des terres voisines de l'idéologie sans vraiment le dire.
Merci de ne pas séparer le savoir en sciences exactes d'un côté et idéologie de l'autre. Les sciences humaines ne sont pas de l'idéologie. Le genre est une réalité sociale, et non de l'idéologie.
D'autres intervenants ont déjà répondu sur ce point.
Instrumentaliser le genre? C'est certainement possible. Cela ne veut pas dire que le concept soit débile, bien au contraire.
Mais si tu veux aller sur ce terrain, on peut voir de l'idéologique partout: n'envisager la sexualité que sur le plan de la reproduction, n'évoquer que la sexualité hétéro, on pourrait dire aussi que c'est idéologique. C'est pourtant ce qui s'est longtemps fait... Comme Reine l'a très justement dit, l'enseignement n'est jamais neutre (à part peut-être en maths, et encore...)
Non, franchement, l'introduction de la notion de genre, on peut vraiment s'en réjouir.
L'an dernier, j'ai quand même entendu deux de mes collègues dire que des études auraient montré que face à un problème de maths, les garçons et les filles ne réfléchissaient pas de la même façon. Non seulement c'est complètement faux, mais en plus dans un lycée comme le mien (où les garçons ont des profils plus scientifiques et sont meilleurs en maths), c'est loin d'être sans conséquence. J'ai hurlé intérieurement, mais comme je suis courtoise et bien élevée, je me suis contentée de leur citer les travaux de Catherine Vidal, qui elle est une scientifique vraie de vraie, sur la plasticité du cerveau. Ce n'est pas directement rattaché aux gender studies, mais c'est pour dire que réintroduire un peu de culturel dans les discours sur les sexes, c'est important, y compris et même surtout quand on parle biologie. Il est quand même essentiel que les profs soient les premiers convaincus que les garçons ne sont pas naturellement meilleurs en maths que les filles.
Moonchild a écrit:Pour moi la polémique réside justement dans le fait que la théorie du genre est souvent détournée pour tenter de cautionner scientifiquement l'opinion affirmant qu'à la naissance l'être humain serait "neutre", que la construction du désir sexuel ne serait que purement culturelle et que le sexe biologique n'aurait absolument aucune influence. Hors si l'influence culturelle est incontestable, aucun argument scientifique sérieux ne permet pour l'instant de totalement nier une part biologique dans la construction du désir sexuel ; pourtant un certain nombre des partisans de la théorie du genre ont allègrement franchi le pas et c'est là pour moi qu'on entre dans l'idéologie.Tristana a écrit:Mais la théorie du genre n'est pas une position ou une opinion. Comment peut-on penser que le genre n'est pas socialement construit ? Je ne dis pas qu'il faut en arriver à nier toute réalité de sexe biologique (là, on serait dans l'opinion), mais il me semble impropre d'en arriver à parler de prise de position lorsqu'il s'agit d'une réalité tout à fait avérée.
Peut-être qu'il y a des chercheurs qui ont avancé cette idée. Mais d'une part, ils ne sont pas représentatifs, il me semble, de l'ensemble des gender studies, d'autre part il n'a jamais été question de tenir ce discours à l'école, où l'on se contente de dire, et c'est déjà énorme, que l'orientation sexuelle ne se choisit pas, et que l'hétérosexualité est la forme la plus courante, mais n'est pas "naturelle".
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Spheniscida qui se prend pour une Alcida.
"Laissons glouglouter les égouts." (J.Ferrat)
"Est-ce qu'on convainc jamais personne?" (R.Badinter)
Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- Marie LaetitiaBon génie
mel93 a écrit:Enfin quand on regarde les extraits des manuels incriminés, on ne peut pas dire que le sujet soit traité de façon chronophage. Je trouve intéressant de mentionner dans un cours de SVT que les notions de féminin/masculin ne sont pas qu'une question de chromosome X ou Y, ou de caractères sexuels primaires ou secondaires, c'est pas mal de temps en temps de montrer justement les limites d'une discipline. Franchement ça doit prendre aux collègues dix minutes à la fin du chapitre, je trouve que le rapport temps/bénéfice est quand même largement favorable.
(je ne savais pas comment le dire, pas courage de le relever... mais tu l'as dit parfaitement)
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marie LaetitiaBon génie
Moonchild a écrit:Pour moi la polémique réside justement dans le fait que la théorie du genre est souvent détournée pour tenter de cautionner scientifiquement l'opinion affirmant qu'à la naissance l'être humain serait "neutre", que la construction du désir sexuel ne serait que purement culturelle et que le sexe biologique n'aurait absolument aucune influence. Hors si l'influence culturelle est incontestable, aucun argument scientifique sérieux ne permet pour l'instant de totalement nier une part biologique dans la construction du désir sexuel ; pourtant un certain nombre des partisans de la théorie du genre ont allègrement franchi le pas et c'est là pour moi qu'on entre dans l'idéologie.Tristana a écrit:Mais la théorie du genre n'est pas une position ou une opinion. Comment peut-on penser que le genre n'est pas socialement construit ? Je ne dis pas qu'il faut en arriver à nier toute réalité de sexe biologique (là, on serait dans l'opinion), mais il me semble impropre d'en arriver à parler de prise de position lorsqu'il s'agit d'une réalité tout à fait avérée.
Juste une chose: en fait ceux qui font de la recherche qui intègre à un moment donné des interrogations sur le genre, se contrefichent de l'évaluation du rapport entre la part biologique et la part culturelle. Simplement parce qu'elle est probablement impossible à déterminer. Tous ceux dont je connais les travaux sont soit sociologues, soit historiens. Donc déjà sans compétence en biologie. La mention dans le manuel n'était là que pour ouvrir d'autres horizons, au-delà de la seule biologie.
Je ne vois pas là dedans ni complot ni ligue...
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Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- JohnMédiateur
Juste une chose: en fait ceux qui font de la recherche qui intègre à un moment donné des interrogations sur le genre, se contrefichent de l'évaluation du rapport entre la part biologique et la part culturelle. Simplement parce qu'elle est probablement impossible à déterminer. Tous ceux dont je connais les travaux sont soit sociologues, soit historiens. Donc déjà sans compétence en biologie. La mention dans le manuel n'était là que pour ouvrir d'autres horizons, au-delà de la seule biologie.
Je ne vois pas là dedans ni complot ni ligue...
C'est ce qui semble dur à avaler pour Moonchild. C'est assez étonnant.
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Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- ThalieGrand sage
liliepingouin a écrit: d'autre part il n'a jamais été question de tenir ce discours à l'école, où l'on se contente de dire, et c'est déjà énorme, que l'orientation sexuelle ne se choisit pas, et que l'hétérosexualité est la forme la plus courante, mais n'est pas "naturelle".
- mel93Grand sage
Je pense que liliepingouin veut dire que l'hétérosexualité n'est pas plus naturelle que l'homosexualité, l'homme n'est pas intrasèquement hétérosexuel. Cette idée s'oppose entre autre aux théorie hasardeuses qui affirment que les animaux ne sont pas homosexuels donc que l'homosexualité est contre-nature.
- liliepingouinÉrudit
Je ne comprends pas bien ce que tu ne comprends pas Thalie... C'est l'emploi du mot naturel?
Combien y a-t-il encore de personnes pour qui l'homosexualité est "contre-nature"? Pour celles-ci, il est naturel d'être attiré par l'autre sexe, car c'est la nature qui le veut, et toute autre possibilité est une anomalie.
Aujourd'hui, on commence enfin à dire à l'école que l'homosexualité est aussi naturelle que l'est l'hétérosexualité. La nature créé toutes les possibilités, elle n'a pas de préférence pour telle ou telle (simplement les possibilités créées sont plus ou moins viables). On ne présente plus les homosexuels comme ayant dévoyé la nature.
J'espère que c'est plus clair
edit : merci Mel, effectivement, c'est bien ce que je voulais dire
Combien y a-t-il encore de personnes pour qui l'homosexualité est "contre-nature"? Pour celles-ci, il est naturel d'être attiré par l'autre sexe, car c'est la nature qui le veut, et toute autre possibilité est une anomalie.
Aujourd'hui, on commence enfin à dire à l'école que l'homosexualité est aussi naturelle que l'est l'hétérosexualité. La nature créé toutes les possibilités, elle n'a pas de préférence pour telle ou telle (simplement les possibilités créées sont plus ou moins viables). On ne présente plus les homosexuels comme ayant dévoyé la nature.
J'espère que c'est plus clair
edit : merci Mel, effectivement, c'est bien ce que je voulais dire
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Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- JohnMédiateur
Thalie, ben oui : l'hétérosexualité n'est pas une donnée naturelle, par rapport à l'homosexualité qui serait une donnée sociale et/ou contre-nature.
C'est ça qui vaut un "gné" de ta part ?
C'est ça qui vaut un "gné" de ta part ?
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- User5899Demi-dieu
Et quand bien même ? Alors là, ça va déraperMoonchild a écrit:Maintenant, toi qui est beaucoup plus malin que moi, pourrais-tu m'éclairer sur la véritable finalité de l'introduction de la notion de genre en SVT et m'expliquer que cela n'a absolument rien à voir avec certaines revendications des associations gays et que la convergence avec le débat politique sur le mariage homosexuel et l'homoparentalité n'est qu'une pure coïncidence chronologique ?
Il ne devrait même pas y avoir de débat à envisager, à tenir, à revendiquer sur la question du mariage gay. On se paie de mots dans ce pays bizarre, on proclame sans cesse que la république est une et indivisible, qu'elle est séparée de l'église, qu'elle ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte, et elle réserve le statut de mariés à certains de ses citoyens (je me demande d'ailleurs, par parenthèse, si la mention que le mariage est réservé à un homme et une femme est bien inscrite dans la constitution), alors que des pays comme l'Espagne, où l'église catholique a une autre présence, ont ouvert le mariage à tous. Si la théorie des genres peut rendre les citoyens de ce pays un peu moins crétins ou un peu plus en accord avec des principes qu'ils entonnent sans les comprendre, ça ne fera sans doute pas grand mal.
Et je précise que je n'ai aucune envie de me marier, ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas envie d'avoir le choix de décliner la possibilité
NB Par une bizarrerie étrange, je n'ai pas connaissance de cas de maltraitance d'enfants vivant dans des couples homosexuels. Ce sont toujours de bons couples homme-femme qui font ces horreurs. Non ? Je ne veux pas en exciper que les hétéros sont un danger pour les enfants :lol: Mais que le couple-type ne protège de rien.
Quelle idéologie ?Moonchild a écrit:un domaine d'étude sociologique a été instrumentalisé à des fins politiques ou idéologiques.
- JohnMédiateur
Non, mais c'est une revendication portée par les mêmes courants que ceux qui ont écrit la fameuse lettre pour demander la destruction des manuels actuels.je me demande d'ailleurs, par parenthèse, si la mention que le mariage est réservé à un homme et une femme est bien inscrite dans la constitution
D'ailleurs, on ne sait toujours pas quelles sont les "dérives effectives" qui ont été relevées dans ces manuels.
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- User5899Demi-dieu
Et on ne les connaîtra pas, car on aboutirait à des propos dont la glauquitude est d'ordinaire refusée des membres de ce forum bien fréquenté.John a écrit:Non, mais c'est une revendication portée par les mêmes courants que ceux qui ont écrit la fameuse lettre pour demander la destruction des manuels actuels.je me demande d'ailleurs, par parenthèse, si la mention que le mariage est réservé à un homme et une femme est bien inscrite dans la constitution
D'ailleurs, on ne sait toujours pas quelles sont les "dérives effectives" qui ont été relevées dans ces manuels.
- MoonchildSage
Oui mais l'un est la pierre d'angle de l'argumentaire de l'autre.liliepingouin a écrit:Entre le fait que dire que la construction de l'identité sociale est en partie le fait de représentations sociales, et la promotion de l'homoparentalité, il y a de la marge.
mais où ai-je dis que c'était dangereux ? en revanche, j'ai dit que c'était idéologique, politique et pas du tout à sa place en SVT.liliepingouin a écrit:Mais ce n'est pas une pure coïncidence chronologique: la notion de genre, la remise en cause du modèle hétérosexuel, c'est un peu le même courant d'idée. Les gender studies sont clairement issues des mouvements féministes, dont les objectifs (remise en cause de la société patriarcale) rejoignent en partie ceux des LGBT. Cela ne veut pas pour autant dire que c'est mauvais ou dangereux
ça, je ne sais pas, je ne les connais pas tous.liliepingouin a écrit:les féministes étant des gens tout à fait fréquentables.
Parce qu'une notion se retrouverait enseignée en SVT pour satisfaire des groupes de pression et non pas en vertu d'un caractère scientifique incontestable (au sens de la biologie). Cela montrerait la fragilité des instances de conception des programmes face aux lobbies et là ça m'inquiète plus que la question un peu dérisoire de la théorie du genre ; que dirais-tu si des associations pro-vie faisaient passer dans les programmes de SVT l'enseignement de la notion de "droit à la vie du foetus" ? car après tout cela relève aussi de l'éthique liée à la science...liliepingouin a écrit:Je ne sais pas si ce sont les associations LGBT qui ont fait du lobbying pour introduire ces notions, mais quand bien même, je ne vois pas en quoi cela remettrait en question le bien-fondé de cette introduction.
Encore une fois, cette démarche de réflexion n'a rien à voir avec la SVT, si ce n'est que le point de départ de la problématique est que nous nous reproduisons de manière sexuée - Edit : c'est un "nous" à caractère général, il n'implique rien à titre personnel.liliepingouin a écrit:Je te rappelle aussi juste comme ça que le machisme et l'homophobie, ça tue, alors tout ce qui peut ouvrir les esprits, favoriser une plus grande égalité, une plus grande tolérance, est une bonne chose. Quel mal peuvent faire les quelques pages de manuel incriminées à nos élèves? Aucun. Quel bien? Les faire réfléchir, leur ouvrir l'esprit. Et par exemple, leur faire prendre conscience que non, il n'est pas naturel que les filles et les garçons s'orientent vers telle ou telle filière. Non, les représentations de genre dans notre société ne vont pas de soi, elles changent selon le lieu et l'époque.
Oui d'accord, toutefois je trouve important que les choix idéologiques qui sous-tendent un programme scolaire ne soient pas complètement passés sous silence ; cela fait aussi partie de la construction de l'esprit critique.liliepingouin a écrit:Instrumentaliser le genre? C'est certainement possible. Cela ne veut pas dire que le concept soit débile, bien au contraire.
Mais si tu veux aller sur ce terrain, on peut voir de l'idéologique partout: n'envisager la sexualité que sur le plan de la reproduction, n'évoquer que la sexualité hétéro, on pourrait dire aussi que c'est idéologique. C'est pourtant ce qui s'est longtemps fait... Comme Reine l'a très justement dit, l'enseignement n'est jamais neutre (à part peut-être en maths, et encore...)
Je te trouve bien péremptoire : il y a des études récentes qui tendent à montrer que ce serait faux et tu en cites une, mais laisse le droit à tes collègues d'avoir lu une autre étude qui arrive à une conclusion différente ; la science est par nature contradictoire et sur ce sujet on est bien loin d'en être arrivé au stade des certitudes unanimes.liliepingouin a écrit:Non, franchement, l'introduction de la notion de genre, on peut vraiment s'en réjouir.
L'an dernier, j'ai quand même entendu deux de mes collègues dire que des études auraient montré que face à un problème de maths, les garçons et les filles ne réfléchissaient pas de la même façon. Non seulement c'est complètement faux
A mon avis, c'est là qu'avec de bonnes intentions initiales - lutter contre l'homophobie - on en arrive à une posture presque absurde consistant à vouloir démontrer que les différentes orientations sexuelles sont de même valeur (moi franchement le concept de "valeur" d'une sexualité me laisse perplexe et je trouve que vouloir en prouver l'égalité ne fait dans le fond qu'embrayer sur les délires des cathos les plus intégristes) en niant par principe tout caractère "naturel" à la pratique statistiquement dominante (l'hétérosexualité). Au risque de choquer les esprits bien-pensants (et là je pense être bon pour la lapidation), il ne me semblerait pas surprenant que, au sein d'une espèce se reproduisant de manière sexuée, une proportion majoritaire des individus soit assez spontanément encline à être attirée, peut-être temporairement et de manière non exhaustive, par le sexe opposé ; ce en quoi je dirais que l'hétérosexualité est très "naturelle", ce qui n'implique absolument pas que l'homosexualité ne le soit pas elle aussi - d'ailleurs elle l'est puisqu'on l'observe non seulement chez l'humain mais aussi chez d'autres espèces, simplement c'est une sexualité déconnectée de l'activité reproductrice.liliepingouin a écrit:mais en plus dans un lycée comme le mien (où les garçons ont des profils plus scientifiques et sont meilleurs en maths), c'est loin d'être sans conséquence. J'ai hurlé intérieurement, mais comme je suis courtoise et bien élevée, je me suis contentée de leur citer les travaux de Catherine Vidal, qui elle est une scientifique vraie de vraie, sur la plasticité du cerveau. Ce n'est pas directement rattaché aux gender studies, mais c'est pour dire que réintroduire un peu de culturel dans les discours sur les sexes, c'est important, y compris et même surtout quand on parle biologie. Il est quand même essentiel que les profs soient les premiers convaincus que les garçons ne sont pas naturellement meilleurs en maths que les filles.Peut-être qu'il y a des chercheurs qui ont avancé cette idée. Mais d'une part, ils ne sont pas représentatifs, il me semble, de l'ensemble des gender studies, d'autre part il n'a jamais été question de tenir ce discours à l'école, où l'on se contente de dire, et c'est déjà énorme, que l'orientation sexuelle ne se choisit pas, et que l'hétérosexualité est la forme la plus courante, mais n'est pas "naturelle".Moonchild a écrit:Pour moi la polémique réside justement dans le fait que la théorie du genre est souvent détournée pour tenter de cautionner scientifiquement l'opinion affirmant qu'à la naissance l'être humain serait "neutre", que la construction du désir sexuel ne serait que purement culturelle et que le sexe biologique n'aurait absolument aucune influence. Hors si l'influence culturelle est incontestable, aucun argument scientifique sérieux ne permet pour l'instant de totalement nier une part biologique dans la construction du désir sexuel ; pourtant un certain nombre des partisans de la théorie du genre ont allègrement franchi le pas et c'est là pour moi qu'on entre dans l'idéologie.
J'ai un peu de mal à comprendre cette lubie qui voudrait l'hétérosexualité ne soit plus considérée comme "naturelle" pour que l'homosexualité puisse enfin être acceptée, comme si c'était le seul moyen de déconstruire l'ancien modèle dominant basé sur une extrapolation sociale abusive de l'observation d'une réalité (il y a en proportion beaucoup de rapports hétérosexuels entre les individus d'une espèce sexuée et c'est assez efficace pour la reproduction). J'observe, ici comme ailleurs, une sorte de crispation sur le postulat de non-naturalité absolue de la sexualité alors qu'il me semblerait plus pertinent d'envisager sereinement l'éventualité d'une influence biologique - qu'au passage on est bien incapable de mesurer rigoureusement - pour mieux affirmer qu'il faut pouvoir s'en affranchir dans nos constructions sociales. Je n'ai pas l'impression que ce soit la direction prise par les "gender studies", mais cette impression est peut-être trompeuse car en bien des domaines les extrémistes sont souvent les plus bruyants.
- AbraxasDoyen
C'est en train de déraper…
Et je rejoins Thalie. Si la biologie sait certainement quelque chose, c'est que la nature tend à la conservation des espèces — et que la reproduction est le moyen, à ce jour, le plus simple d'y parvenir. Je suis sidéré que d'aucuns puissent contester une évidence qui n'a même pas attendu Darwin pour s'établir.
C'est de là que vient la distinction (très XVII-XVIIIème) entre phusis et antiphusis — d'où "Messieurs les anti-physiques" dans les textes libertins du XVIIIème.
C'est si vrai que les pratiques les plus ordinaires de la sexualité hétéro (regarder le cul d'une nana, par exemple) sont reliées à l'idée inconsciente de reproduction (d'après les chercheurs, on n'évalue pas ses fesses, mais la largeur de son bassin — son aptitude à porter des enfants). Que les homos en fassent autant ne prouve qu'une chose, le caractère inné, au bout de quelques millions d'années, de ce comportement.
De là à condamner l'homosexualité (ou toutes les pratiques qui dans l'hétérosexualité ne visent pas explicitement à la reproduction, et Thalie ou moi sommes au courant sur cette question …), il y une marge que seuls les croyants extrêmes franchissent. Je suis assez vieux pour avoir connu une époque où les homos (mâles, essentiellement) étaient poursuivis en justice — ou raflés par les flics. Assez vieux pour avoir connu des groupuscules gauchistes qui excluaient les homos, tant les flics avaient sur eux de moyens de pression (d'autant que nous étions un peu tous paranos, chez les gauchos). Je me suis félicité en tant qu'être humain de la suppression de lois fondées sur le fait religieux à l'origine, et sur la volonté napoléonienne de faire de vaillants petits soldats en abondance. Alors, qu'on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas.
Toutes les études (la dernière est de 2006 : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20080306.OBS3843/la-nouvelle-sexualite-des-francais.html) sur la sexualité donnent les mêmes chiffres statistiques sur l'homosexualité (autour de 4%, chiffre stable d'étude en étude, et dans les deux sexes, même si les lesbiennes avouent un peu plus posément qu'autrefois ce qu'elles vivent : on en déduit ce que l'on veut, mais c'est diablement délicat). Rien qui mette en danger la reproduction générale de l'espèce, ni la loi générale de la nature (je ne saisis pas bien en quoi le terme, que tant de biologistes de génie ont utilisé, gêne qui que ce soit).
Mais je le répète : soit les profs de SVT font l'impasse sur la question, soit ils passent en courant (quel intérêt ?), soit on se lance dans une grande explication quant aux comportements sexuels, et on va faire voir du pays aux élèves, là, je vous le dis. Et les profs de Lettres sont alors beaucoup plus qualifiés que les biologistes pour en parler — mais ça va prendre du temps…
Et je rejoins Thalie. Si la biologie sait certainement quelque chose, c'est que la nature tend à la conservation des espèces — et que la reproduction est le moyen, à ce jour, le plus simple d'y parvenir. Je suis sidéré que d'aucuns puissent contester une évidence qui n'a même pas attendu Darwin pour s'établir.
C'est de là que vient la distinction (très XVII-XVIIIème) entre phusis et antiphusis — d'où "Messieurs les anti-physiques" dans les textes libertins du XVIIIème.
C'est si vrai que les pratiques les plus ordinaires de la sexualité hétéro (regarder le cul d'une nana, par exemple) sont reliées à l'idée inconsciente de reproduction (d'après les chercheurs, on n'évalue pas ses fesses, mais la largeur de son bassin — son aptitude à porter des enfants). Que les homos en fassent autant ne prouve qu'une chose, le caractère inné, au bout de quelques millions d'années, de ce comportement.
De là à condamner l'homosexualité (ou toutes les pratiques qui dans l'hétérosexualité ne visent pas explicitement à la reproduction, et Thalie ou moi sommes au courant sur cette question …), il y une marge que seuls les croyants extrêmes franchissent. Je suis assez vieux pour avoir connu une époque où les homos (mâles, essentiellement) étaient poursuivis en justice — ou raflés par les flics. Assez vieux pour avoir connu des groupuscules gauchistes qui excluaient les homos, tant les flics avaient sur eux de moyens de pression (d'autant que nous étions un peu tous paranos, chez les gauchos). Je me suis félicité en tant qu'être humain de la suppression de lois fondées sur le fait religieux à l'origine, et sur la volonté napoléonienne de faire de vaillants petits soldats en abondance. Alors, qu'on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas.
Toutes les études (la dernière est de 2006 : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20080306.OBS3843/la-nouvelle-sexualite-des-francais.html) sur la sexualité donnent les mêmes chiffres statistiques sur l'homosexualité (autour de 4%, chiffre stable d'étude en étude, et dans les deux sexes, même si les lesbiennes avouent un peu plus posément qu'autrefois ce qu'elles vivent : on en déduit ce que l'on veut, mais c'est diablement délicat). Rien qui mette en danger la reproduction générale de l'espèce, ni la loi générale de la nature (je ne saisis pas bien en quoi le terme, que tant de biologistes de génie ont utilisé, gêne qui que ce soit).
Mais je le répète : soit les profs de SVT font l'impasse sur la question, soit ils passent en courant (quel intérêt ?), soit on se lance dans une grande explication quant aux comportements sexuels, et on va faire voir du pays aux élèves, là, je vous le dis. Et les profs de Lettres sont alors beaucoup plus qualifiés que les biologistes pour en parler — mais ça va prendre du temps…
- MoonchildSage
Je veux bien croire que certains font des recherches très rigoureuses dans ce domaine, mais cela n'exclut pas que d'autres sont très marqués par une incontestable radicalité et que par conséquent le caractère scientifique des études en pâtit au profit de l'idéologie : comme l'a dit liliepingouin "les gender studies sont clairement issues des mouvements féministes, dont les objectifs (remise en cause de la société patriarcale) rejoignent en partie ceux des LGBT". Face à l'appellation générique "théorie du genre", je demande le droit d'exprimer une certaine réserve afin de faire la part entre ce qui relève de la sociologie et ce qui relève du militantisme.Marie Laetitia a écrit:Juste une chose: en fait ceux qui font de la recherche qui intègre à un moment donné des interrogations sur le genre, se contrefichent de l'évaluation du rapport entre la part biologique et la part culturelle. Simplement parce qu'elle est probablement impossible à déterminer.
Donc en fait ce sujet aurait été choisi totalement par hasard avec pour unique but de montrer les limites du cadre de la biologie ?Marie Laetitia a écrit:Tous ceux dont je connais les travaux sont soit sociologues, soit historiens. Donc déjà sans compétence en biologie. La mention dans le manuel n'était là que pour ouvrir d'autres horizons, au-delà de la seule biologie.
D'accord... sauf que...Marie Laetitia a écrit:Je ne vois pas là dedans ni complot ni ligue...
Sur ce coup là, il y a manifestement eu intervention d'un lobby ; après c'est sans doute de la pure paranoïa que de d'envisager qu'il ait pu en être de même pour le programme de SVT.Une vieille neotit a écrit:«Le ministère de l'Éducation nationale a modifié le programme de la nouvelle spécialité 'Droit et grands enjeux du monde contemporain' (AEF n°151363) en classe de terminale série littéraire », indique lundi 31 octobre 2011, l'association des familles homoparentales (ADFH). « Le chapitre de ce programme, intitulé 'L'évolution de la famille', excluait au départ toute référence explicite aux familles homoparentales […]. Les experts de la Dgesco ont finalement accédé à notre demande, et intégré l'étude des familles homoparentales au programme de cet enseignement », explique l'association.
- AbraxasDoyen
Bah, tout le monde sait qu'il y a un lobby homo puissant rue de Grenelle (et en ce moment un lobby catho tradi, ceci compense cela : la politique comme lutte d'influence entre lobbies, ça ne grandit pas les politiques, mais c'est la réalité). Ce n'est pas une découverte.
- frankensteinVénérable
Moi, je relirai ce post à tête reposée...en sachant que les "zones d'ombres" qui séparent la réalité, l'hétérosexualité ou l'homosexualité la politique , la bien-pensance , le bien-vivre, la science même de la "normalité" ne sont pas clairement définies.
Elles sont peut-être (a)normales elles-mêmes.
Mais on s'en tape un peu , non ?
Elles sont peut-être (a)normales elles-mêmes.
Mais on s'en tape un peu , non ?
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Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- frankensteinVénérable
La liberté, elle ne se consomme pas, elle s'assume !
- Spoiler:
- (Qui a écrit ça au fait ?)
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Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- La Manif pour tous annonce vouloir lutter contre la théorie du genre à l'école en 2013-2014.
- Farida Belghoul, Marion Sigaut et Claire Severac durant 1h30 contre la théorie du genre sur Radio Courtoisie
- Journée de retrait de l'école contre la "théorie du genre".
- Najat Vallaud-Belkacem annonce lutter contre "les programmes trop lourds".
- Bronca de l'enseignement catholique contre la mention de l'homosexualité dans les manuels scolaires de première : "tous les possibles ne sont pas équivalents".
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