- Spinoza1670Esprit éclairé
Aurore a écrit:A Tuin a écrit:
C'est tellement fourre-tout ce genre de dénominations, qu'à la fin on ne sait même plus ce que cela recouvre.
Mais si mais si, on ne sait que trop bien ce que ça recouvre ! Obéissance aveugle à la hiérarchie, "devoir de réserve", et psychologie de larbin (compétence requise : "savoir anticiper la moindre lubie de mon chef"). Avec "travail en équipe" et "projets" jusqu'à n'en plus pouvoir.
ça recouvre surtout la prolifération des principes du management au sein de l'établissement scolaire.
Ils feraient mieux de dire tout simplement qu'il faut travailler de façon consciencieuse, respectueuse et bienveillante autant que faire se peut. Non, ils feraient mieux de ne rien dire et de nous laisser tout simplement enseigner notre discipline comme on sait le faire, bref, de nous f... la paix.
Cela permet lors de l'entretien de trouver un bon prétexte pour ne pas recruter celui qui a l'air un peu trop autonome et qui conteste les théories pédagogos à la mode, selon le principe bien connu que ce ne sont pas les meilleurs étudiants qui font les meilleurs profs.
- olivier-np30Habitué du forum
frankenstein a écrit:[i]C h r i s t i n e e n p l e i n
« b o u c h o n »
Christine, prof des écoles en ZEP au 8ème
échelon, voit ses perspectives de promotion rapide s’éloigner. Elle pourrait détensesir
la meilleure note pédagogique possible,
elle ne sera pas promue au grand choix du
fait du « bouchon ». (...)
Le Grand Choix c'est encore plus loin pour un jeune en début de carrière...
Quand un jeune finit ses études, il veut un emploi avant tout. On sait bien que la plupart des jeunes vivent chez leurs parents et personne ne veut être un boulet pour ses parents.
Après avoir vu l'émission "c'est dans l'air" d'hier, suite à une question sms on s'interrogeait brièvement sur le statut de fonctionnaire, je me demande aussi si les jeunes qui débutent dans la profession pensent faire ça toute leur vie. Avant c'était une évidence, peut-être que maintenant ça l'est moins, du coup le choix du diplôme n'a que d'autant plus d'importance. Mais là c'est une simple interrogation rien de plus : je n'en sais rien.
- AuroreEsprit éclairé
... et c'est donc très exactement ce qui se passe déjà dans l'enseignement musical spécialisé où les directeurs recrutent directement leurs profs.Spinoza1670 a écrit:
Cela permet lors de l'entretien de trouver un bon prétexte pour ne pas recruter celui qui a l'air un peu trop autonome et qui conteste les théories pédagogos à la mode, selon le principe bien connu que ce ne sont pas les meilleurs étudiants qui font les meilleurs profs.
- IphigénieProphète
ce ne sont pas les meilleurs étudiants qui font les meilleurs profs.
théorie d'autant plus répandue que ce sont de moins en moins (ne généralisons pas, mais quand même ) les enseignants les plus diplômés qui font les CDE.....
- AuroreEsprit éclairé
... et encore moins les plus compétents dans leur discipline. Sinon, qu'iraient-ils faire dans cette galère ?iphigénie a écrit:
théorie d'autant plus répandue que ce sont de moins en moins (ne généralisons pas, mais quand même ) les enseignants les plus diplômés qui font les CDE.....
- InvitéInvité
bonjour les généralisations!
- AuroreEsprit éclairé
avec un zeste de vérité, non ? :lol:Lorica a écrit:bonjour les généralisations!
- InvitéInvité
peut-être. Je n'ai pas connu beaucoup de CdE: certains étaient corrects, d'autres de vrais co**, et issus de divers horizons: anciens profs -de l'agrégé au PLP-, anciens CPE. Je n'ai encore jamais rencontré le chef idéal: respectueux, respecté des élèves, efficace dans son action.
- Spinoza1670Esprit éclairé
Aurore a écrit:...tout au long de la vie !Spinoza1670 a écrit:Aurore a écrit:Spinoza1670 a écrit:Eh ben ça alors ! On m'aurait pas tout dit !
S'ils n'ont pas supprimé les IUFM, c'est que ça devait quand même avoir du bon, hein ?
Ben oui, c'est très important de ne pas s'en tenir au disciplinaire, et de former de bons petits soldats, "pédagogues", et "fonctionnaires éthiques et responsables" !
Très important aussi pour la formation continue.
Un texte sympa de SLL :
début :
"Les réformes provoquées par les instances dirigeantes du M.E.N (Ministère de l’Education Nationale) et mises en évidence par C. Allègre de 1997 à 2000 prennent en réalité leur source près de 40 ans en amont.
La logique rénovatrice contemporaine - dite aussi pédagogiste à cause de l’influence prédominante des sciences de l’éducation : création d’UFR en 1967, des IUFM en 1990 - naît dans les années 60 avec le plan Rouchette (réforme de l’école élémentaire popularisée par la méthode globale de lecture qui déclencha alors des polémiques), se poursuit en aval avec la réforme Haby - instauration du " collège unique ", milieu des années 70 - jusqu’aux actuelles réformes initiées par L. Jospin en 1989.
Sans jamais convoquer l’opinion publique ni les acteurs du champ intéressé, le sens de la formation initiale des jeunes a été évaporé au nom d’une démocratisation-massification dissimulant une opération économique : la privatisation des services éducatifs organisée par la commission européenne, et déjà largement opérée chez certains des membres de la C.E.E. (la Grande-Bretagne, par exemple)."
_________________
« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- AuroreEsprit éclairé
Et pour cause. Que demande-t-on aujourd'hui à un CdE ?Lorica a écrit:peut-être. Je n'ai pas connu beaucoup de CdE: certains étaient corrects, d'autres de vrais co**, et issus de divers horizons: anciens profs -de l'agrégé au PLP-, anciens CPE. Je n'ai encore jamais rencontré le chef idéal: respectueux, respecté des élèves, efficace dans son action.
- InvitéInvité
c'est bien parce que je n'ai plus aucun espoir que les choses s'améliorent un jour que je m'en vais
- IphigénieProphète
Moi j'en ai eu un, unanimement apprécié: profil: Jules Ferry:
école normale instituteur
passé certifié
devenu cde, attaché à sa région, son école, sa fierté:
pas de passage dans le bahut mais pour toute sa fin de carrière,
dégagé des obligations du doigt sur la couture du pantalon;
préoccupé par son bahut réellement, pas (ou plus ) par sa propre carrière.
Et là, ça marche (les histoires de "concurrence", mérite", "projets qui font bouger la France": foutaise.)
Ce qu'il faut pour bosser: de la discipline, de la sérénité aussi, et l"énergie sur ce qui est fait en classe, pas en dehors!
école normale instituteur
passé certifié
devenu cde, attaché à sa région, son école, sa fierté:
pas de passage dans le bahut mais pour toute sa fin de carrière,
dégagé des obligations du doigt sur la couture du pantalon;
préoccupé par son bahut réellement, pas (ou plus ) par sa propre carrière.
Et là, ça marche (les histoires de "concurrence", mérite", "projets qui font bouger la France": foutaise.)
Ce qu'il faut pour bosser: de la discipline, de la sérénité aussi, et l"énergie sur ce qui est fait en classe, pas en dehors!
- luc chatouilleNiveau 5
+++++1Lorica a écrit:c'est bien parce que je n'ai plus aucun espoir que les choses s'améliorent un jour que je m'en vais
- IgniatiusGuide spirituel
Pour Mélanie : je pense que les profs sont de moins en moins respectés par les couches sociales les plus favorisées car il n'est plus un métier valable, socialement parlant.
Les couches populaires conservent un vernis de respect pour nos métiers (variable).
Jusqu'ici, l'école permettait aux enfants les plus doués des couches populaires d'acquérir et de maitriser la culture classique (n'en déplaise aux thuriféraires d'un Bourdieu mal digéré), et de faire jeu égal avec les rejetons de l'élite sociale.
Je crains que les reformes des 10 dernières années, élaborées par le corps social dominant, n'aient pour conséquence de détourner les plus aises du métier de prof, ce qui ne serait pas très grave si cela ne signifiait pas une confiscation de la culture classique, désormais non enseignée a l'école, par ces mêmes csp+.
En résumé, les futurs profs auront l'illusion d'instruire, car ils proviendront de plus en plus majoritairement des couches populaires et n'auront pas connu l'enseignement sérieux a l'ancienne.
C'est sans doute un peu radical, mais je pars de l'idée que l'école avait auparavant pour ambition de transmettre la culture bourgeoise (vous pardonnerez cet adjectif caricatural) a toute la société, idée aujourd'hui totalement abandonnée.
Et je maintiens que le salaire est un des facteurs importants de désaffection, notamment pour les étudiants qui ont le CHOIX, intellectuellement ou socialement.
Tous les autres facteurs cités sont très valables, vous remarquerez que personne n'évoque d'amélioration quelconque dans une des composantes du métier.
Les couches populaires conservent un vernis de respect pour nos métiers (variable).
Jusqu'ici, l'école permettait aux enfants les plus doués des couches populaires d'acquérir et de maitriser la culture classique (n'en déplaise aux thuriféraires d'un Bourdieu mal digéré), et de faire jeu égal avec les rejetons de l'élite sociale.
Je crains que les reformes des 10 dernières années, élaborées par le corps social dominant, n'aient pour conséquence de détourner les plus aises du métier de prof, ce qui ne serait pas très grave si cela ne signifiait pas une confiscation de la culture classique, désormais non enseignée a l'école, par ces mêmes csp+.
En résumé, les futurs profs auront l'illusion d'instruire, car ils proviendront de plus en plus majoritairement des couches populaires et n'auront pas connu l'enseignement sérieux a l'ancienne.
C'est sans doute un peu radical, mais je pars de l'idée que l'école avait auparavant pour ambition de transmettre la culture bourgeoise (vous pardonnerez cet adjectif caricatural) a toute la société, idée aujourd'hui totalement abandonnée.
Et je maintiens que le salaire est un des facteurs importants de désaffection, notamment pour les étudiants qui ont le CHOIX, intellectuellement ou socialement.
Tous les autres facteurs cités sont très valables, vous remarquerez que personne n'évoque d'amélioration quelconque dans une des composantes du métier.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- AuroreEsprit éclairé
Igniatius a écrit:
Je crains que les reformes des 10 dernières années, élaborées par le corps social dominant, n'aient pour conséquence de détourner les plus aises du métier de prof, ce qui ne serait pas très grave si cela ne signifiait pas une confiscation de la culture classique, désormais non enseignée a l'école, par ces mêmes csp+. ou, bien pire, la relégation aux oubliettes et la négation pure et simple de cette même culture classique dont un futur leader ou manager n'a plus rien à faire (cf. les nouvelles "élites" bling-bling", ou l'enseignement dans les écoles "d'élite" aux USA)
En résumé, les futurs profs auront l'illusion d'instruire, car ils proviendront de plus en plus majoritairement des couches populaires et n'auront pas connu l'enseignement sérieux a l'ancienne. Surtout, les étudiants les plus doués (issus de couches favorisées ou pas, d'ailleurs...) ne voudront plus enseigner, et les futurs profs seront de moins en moins qualifiés du point de vue de la connaissance de leur discipline. D'où le changement dit "inéluctable" de leurs missions décidé par les politiques : tout se tient, et la boucle est bouclée !
C'est sans doute un peu radical, mais je pars de l'idée que l'école avait auparavant pour ambition de transmettre la culture bourgeoise (vous pardonnerez cet adjectif caricatural) la culture tout court, non ? a toute la société, idée aujourd'hui totalement abandonnée.
Et je maintiens que le salaire est un des facteurs importants de désaffection, notamment pour les étudiants qui ont le CHOIX, intellectuellement ou socialement. Bien d'accord.
Tous les autres facteurs cités sont très valables, vous remarquerez que personne n'évoque d'amélioration quelconque dans une des composantes du métier.
- Reine MargotDemi-dieu
je ne suis pas sûre que la culture disparaîtra: aux USA il y a des intellectuels de très haut niveau et des facs d'une immense renommée (Harvard, Yale...)...seulement la culture ce sera dans des étb bien selects, pas pour tout le monde...
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Reine MargotDemi-dieu
Igniatius a écrit:Pour Mélanie : je pense que les profs sont de moins en moins respectés par les couches sociales les plus favorisées car il n'est plus un métier valable, socialement parlant.
Les couches populaires conservent un vernis de respect pour nos métiers (variable).
Jusqu'ici, l'école permettait aux enfants les plus doués des couches populaires d'acquérir et de maitriser la culture classique (n'en déplaise aux thuriféraires d'un Bourdieu mal digéré), et de faire jeu égal avec les rejetons de l'élite sociale.
Je crains que les reformes des 10 dernières années, élaborées par le corps social dominant, n'aient pour conséquence de détourner les plus aises du métier de prof, ce qui ne serait pas très grave si cela ne signifiait pas une confiscation de la culture classique, désormais non enseignée a l'école, par ces mêmes csp+.
En résumé, les futurs profs auront l'illusion d'instruire, car ils proviendront de plus en plus majoritairement des couches populaires et n'auront pas connu l'enseignement sérieux a l'ancienne.
C'est sans doute un peu radical, mais je pars de l'idée que l'école avait auparavant pour ambition de transmettre la culture bourgeoise (vous pardonnerez cet adjectif caricatural) a toute la société, idée aujourd'hui totalement abandonnée.
Et je maintiens que le salaire est un des facteurs importants de désaffection, notamment pour les étudiants qui ont le CHOIX, intellectuellement ou socialement.
Tous les autres facteurs cités sont très valables, vous remarquerez que personne n'évoque d'amélioration quelconque dans une des composantes du métier.
je suis d'accord. Je pense en ce qui concerne le salaire comme raison de la désaffection que ça vient aussi du grand nombre de filières comme sciences PO, qui offrent plus de débouchés variés aux bons élèves...
- AuroreEsprit éclairé
Reine Margot a écrit:je ne suis pas sûre que la culture disparaîtra: aux USA il y a des intellectuels de très haut niveau et des facs d'une immense renommée (Harvard, Yale...)...seulement la culture ce sera dans des étb bien selects, pas pour tout le monde...
Reine, ces établissements recrutent majoritairement des étudiants étrangers, en particulier d'origine est-européenne ou asiatique. Parce que le niveau disciplinaire des high school américaines, même d'élite, est tout simplement pitoyable...
Quant à la culture, elle ne disparaîtra pas, du moins dans un premier temps, mais subsistera dans des milieux de plus en plus fermés, des "niches écologiques" (ne collant d'ailleurs pas nécessairement avec l'élite financière, à ce qui me semble).
- AuroreEsprit éclairé
Reine Margot a écrit:Je pense en ce qui concerne le salaire comme raison de la désaffection que ça vient aussi du grand nombre de filières comme sciences PO, qui offrent plus de débouchés variés aux bons élèves...
Et les écoles de commerce !
Un brillant normalien et agrégé de philo de ma connaissance a préféré bifurquer vers l'ESSEC plutôt que de se retrouver dans l'enseignement. Résultat : il travaille aujourd'hui comme consultant tout en poursuivant sa thèse.
- LeclochardEmpereur
Aurore a écrit:Reine Margot a écrit:je ne suis pas sûre que la culture disparaîtra: aux USA il y a des intellectuels de très haut niveau et des facs d'une immense renommée (Harvard, Yale...)...seulement la culture ce sera dans des étb bien selects, pas pour tout le monde...
Reine, ces établissements recrutent majoritairement des étudiants étrangers, en particulier d'origine est-européenne ou asiatique. Parce que le niveau disciplinaire des high school américaines, même d'élite, est tout simplement pitoyable...
Quant à la culture, elle ne disparaîtra pas, du moins dans un premier temps, mais subsistera dans des milieux de plus en plus fermés, des "niches écologiques" (ne collant d'ailleurs pas nécessairement avec l'élite financière, à ce qui me semble).
Je vais te poser une question naïve mais est-ce que ça n'a pas toujours été le cas ? Je veux dire au Moyen Age ou à la Renaissance par exemple, pouvait-on dire qu'il y avait proportionnellement plus de gens cultivés qu'aujourd'hui ? Qui savait écrire et lire un texte simple ?
Quand on pense au pourcentage de bacheliers -si on le considère comme un indice de haut niveau culturel- au début du siècle dernier, je crois qu'on a une réponse...
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- AuroreEsprit éclairé
Leclochard a écrit:Je vais te poser une question naïve mais est-ce que ça n'a pas toujours été le cas ? Je veux dire au Moyen Age ou à la Renaissance par exemple, pouvait-on dire qu'il y avait proportionnellement plus de gens cultivés qu'aujourd'hui ? Qui savait écrire et lire un texte simple ?
Quand on pense au pourcentage de bacheliers -si on le considère comme un indice de haut niveau culturel- au début du siècle dernier, je crois qu'on a une réponse...
On n'a pas forcément envie de retourner au Moyen-Age...
- LeclochardEmpereur
Aurore a écrit:Leclochard a écrit:Je vais te poser une question naïve mais est-ce que ça n'a pas toujours été le cas ? Je veux dire au Moyen Age ou à la Renaissance par exemple, pouvait-on dire qu'il y avait proportionnellement plus de gens cultivés qu'aujourd'hui ? Qui savait écrire et lire un texte simple ?
Quand on pense au pourcentage de bacheliers -si on le considère comme un indice de haut niveau culturel- au début du siècle dernier, je crois qu'on a une réponse...
On n'a pas forcément envie de retourner au Moyen-Age...
Ce n'est pas le problème. Ce que je voulais dire que l'idée qu'on va de mal en pis perpétuellement et ce depuis toujours, c'est un cliché. De même qu'affirmer qu'autrefois -il faudrait donner une époque, d'ailleurs-, il y avait plus gens cultivés qu'aujourd'hui.
En 2011, y a-t-il moins de gens très savants qu'en 1911, en France ? La population est-elle globalement plus sotte, moins lettrée ? Franchement, ça me semble être une idée assez étrange.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- AuroreEsprit éclairé
Leclochard a écrit:Ce n'est pas le problème. Ce que je voulais dire que l'idée qu'on va de mal en pis perpétuellement et ce depuis toujours, c'est un cliché. De même qu'affirmer qu'autrefois -il faudrait donner une époque, d'ailleurs-, il y avait plus gens cultivés qu'aujourd'hui.
En 2011, y a-t-il moins de gens savants qu'en 1911, en France ? La population est-elle plus sotte, moins lettrée ? Franchement, ça me semble être une idée assez audacieuse.
Je ne parlais pas de 1911, mais des trente ou quarante dernières années.
En 1960 la démocratisation de l'accès au savoir était en marche. En 1970, les premières réformes visant à casser l'enseignement public étaient lancées.
Il faut comparer le taux d'accès aux grandes écoles pour les catégories populaires entre maintenant et il y a 40 ans pour s'en apercevoir.
Quant à la comparaison avec le Moyen-Age ou avec 1911... ça me rappelle la gérontocratie au pouvoir dans l'URSS de la stagnation qui, faute de mieux, pratiquait la méthode Coué en comparant l'état du pays entre 1913 et 1980... :lol!:
- CelebornEsprit sacré
Leclochard a écrit:
Ce que je voulais dire que l'idée qu'on va de mal en pis perpétuellement et ce depuis toujours, c'est un cliché.
Ce qui ne présume rien du fait que la situation peut réellement être en train de se dégrader. C'est donc hors-sujet, comme argumentation : oui, on a progressé depuis le Moyen-Âge, et oui, la société a évolué. Bon, maintenant, on peut se pencher sur la politique en matière d'enseignement menée ces dernières années sans se voir dire qu'Attila faisait probablement moins bien ?
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- LeclochardEmpereur
Aurore a écrit:Leclochard a écrit:Ce n'est pas le problème. Ce que je voulais dire que l'idée qu'on va de mal en pis perpétuellement et ce depuis toujours, c'est un cliché. De même qu'affirmer qu'autrefois -il faudrait donner une époque, d'ailleurs-, il y avait plus gens cultivés qu'aujourd'hui.
En 2011, y a-t-il moins de gens savants qu'en 1911, en France ? La population est-elle plus sotte, moins lettrée ? Franchement, ça me semble être une idée assez audacieuse.
Je ne parlais pas de 1911, mais des trente ou quarante dernières années.
En 1960 la démocratisation de l'accès au savoir était en marche. En 1970, les premières réformes visant à casser l'enseignement public étaient lancées.
Il faut comparer le taux d'accès aux grandes écoles pour les catégories populaires entre maintenant et il y a 40 ans pour s'en apercevoir.
C'est clair que ce taux d'accès a baissé. Toutefois, je doute qu'il ne fût pas minoritaire déjà à cette époque "dorée" (1960-1970). Cela a été possible car on parle d'un moment de notre histoire complètement exceptionnel : il y avait le plein emploi; la croissance économique était forte; le niveau de vie s'accroissait formidablement.
Par la suite, en voulant démocratiser artificiellement les diplômes, on a baissé d'une part le niveau d'exigences -c'était inévitable, si on voulait faire du "rendement" - et on a dévalué leur valeur (ils sont devenus plus communs). Dans un contexte économique plus difficile, cela a poussé les gens a acquérir un plus haut niveau, cela a accru la compétition et les "moins bien armés" socialement, en ont pâti.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- Spinoza1670Esprit éclairé
https://www.neoprofs.org/t35482-recettes-pour-supprimer-les-postes
était cité ce texte : http://www.sauv.net/tractdecent.php
ÉDUCATION NATIONALE : UNE DESTRUCTION EN TROIS ACTES
ACTE I : HIER : ON REND LES ÉLÈVES IGNORANTS
Scène I : 1975 : La loi Haby : on massifie sans démocratiser : quelques exemples :
- On baisse le nombre d'heures de français à tous les niveaux.
- À l'école primaire, on propage des méthodes d'apprentissage de la lecture dites globales ou semi-globales qui font des ravages.
Scène II : 1989 : La loi Jospin : on place " l'élève au centre du système éducatif ".
- En langage clair : on évacue la transmission des savoirs de ce centre pour, de façon très démagogique, y placer l'élève ; puis on le somme de "construire ses propres savoirs" et de devenir " acteur de sa propre formation ".
- Dans toutes les matières, on impose de nouveaux programmes qui visent moins à instruire qu'à éduquer à une citoyenneté de pacotille.
- On prône l'interdisciplinarité, censée remédier à l'échec scolaire. En réalité TPE au lycée et IDD au collège, empiètent sur l'horaire des disciplines fondamentales et contribuent à les disqualifier. Ces dispositifs préparent également le terrain à la polyvalence des professeurs.
- On impose " le projet d'école ", premier jalon de l'autonomie des établissements et facteur de disparités.
- On crée les IUFM qui développent eux aussi L'art d'apprendre à ignorer (X. Darcos. Ed. Plon)
ACTE II : AUJOURD'HUI : ON DÉCENTRALISE
Scène I : on s'attaque à la périphérie :
- On transfère aux collectivité territoriales les personnels ATOSS ; COP, les assistantes sociales…
- On supprime le statut de MI-SE que l'on remplace par les emplois flous et précaires d'aide-éducateur puis d'assistant d'éducation, tout en réduisant le personnel d'encadrement...
Scène II : on se rapproche du centre :
- On envisage de supprimer les TZR et de les remplacer par des vacataires et/ou par d'autres professeurs à l'intérieur de l'établissement
Dans les académies pilotes (Bordeaux, Rennes),
- On " propose " aux TZR de philosophie et d'allemand de se reconvertir dans d'autres matières….
- On expérimente l'autonomie des établissements (C.A. comprenant moins de représentants des personnels, plus de parents et d'élus - Contractualisation des "projets d'établissements" sur 3 ans).
- On transfère aux collectivités territoriales la répartition des horaires par discipline et des crédits, ainsi que la définition des secteurs de collège.
- On globalise les budgets (postes et fonctionnement).
ACTE III : DEMAIN : ON L'AURA DANS LE BABA
Scène I : on vise le cœur
- Suppression des concours de recrutement au nom de la libre concurrence européenne, remplacés par des " contrats d'affectation sur emploi " (voir rapport du Conseil d'État).
- Annualisation du temps de travail.
- Régionalisation des programmes et des diplômes.
- Professeurs polyvalents, corvéables à merci.
Scène II : on constate les dégâts : quelques exemples :
Accroissement des inégalités. Profs et élèves de plus en plus ignorants. Recrudescence de la violence...
Scène III : on privatise
- Les riches et les moins riches mettent leurs enfants dans le privé ou dans les établissements d'élite qui continuent à transmettre des savoirs et à enseigner la Philosophie, le Latin, le Grec et l'Allemand.
- Tous " ceux qui ne constitueront jamais un marché rentable " (source : OCDE) restent au centre des Garderies Régionales où on les laisse construire leurs propres savoirs grâce à des parcours ludiques et interactifs gérés par des médiateurs polyvalents dans un esprit citoyen.
SAUVER LES LETTRES : http://www.sauv.net/ (À lire aux éditions Textuel : Sauver les lettres, des professeurs accusent).
RECONSTRUIRE L'ÉCOLE : http://membres.multimania.fr/reconstrlecole/
04/2003
était cité ce texte : http://www.sauv.net/tractdecent.php
ÉDUCATION NATIONALE : UNE DESTRUCTION EN TROIS ACTES
ACTE I : HIER : ON REND LES ÉLÈVES IGNORANTS
Scène I : 1975 : La loi Haby : on massifie sans démocratiser : quelques exemples :
- On baisse le nombre d'heures de français à tous les niveaux.
- À l'école primaire, on propage des méthodes d'apprentissage de la lecture dites globales ou semi-globales qui font des ravages.
Scène II : 1989 : La loi Jospin : on place " l'élève au centre du système éducatif ".
- En langage clair : on évacue la transmission des savoirs de ce centre pour, de façon très démagogique, y placer l'élève ; puis on le somme de "construire ses propres savoirs" et de devenir " acteur de sa propre formation ".
- Dans toutes les matières, on impose de nouveaux programmes qui visent moins à instruire qu'à éduquer à une citoyenneté de pacotille.
- On prône l'interdisciplinarité, censée remédier à l'échec scolaire. En réalité TPE au lycée et IDD au collège, empiètent sur l'horaire des disciplines fondamentales et contribuent à les disqualifier. Ces dispositifs préparent également le terrain à la polyvalence des professeurs.
- On impose " le projet d'école ", premier jalon de l'autonomie des établissements et facteur de disparités.
- On crée les IUFM qui développent eux aussi L'art d'apprendre à ignorer (X. Darcos. Ed. Plon)
ACTE II : AUJOURD'HUI : ON DÉCENTRALISE
Scène I : on s'attaque à la périphérie :
- On transfère aux collectivité territoriales les personnels ATOSS ; COP, les assistantes sociales…
- On supprime le statut de MI-SE que l'on remplace par les emplois flous et précaires d'aide-éducateur puis d'assistant d'éducation, tout en réduisant le personnel d'encadrement...
Scène II : on se rapproche du centre :
- On envisage de supprimer les TZR et de les remplacer par des vacataires et/ou par d'autres professeurs à l'intérieur de l'établissement
Dans les académies pilotes (Bordeaux, Rennes),
- On " propose " aux TZR de philosophie et d'allemand de se reconvertir dans d'autres matières….
- On expérimente l'autonomie des établissements (C.A. comprenant moins de représentants des personnels, plus de parents et d'élus - Contractualisation des "projets d'établissements" sur 3 ans).
- On transfère aux collectivités territoriales la répartition des horaires par discipline et des crédits, ainsi que la définition des secteurs de collège.
- On globalise les budgets (postes et fonctionnement).
ACTE III : DEMAIN : ON L'AURA DANS LE BABA
Scène I : on vise le cœur
- Suppression des concours de recrutement au nom de la libre concurrence européenne, remplacés par des " contrats d'affectation sur emploi " (voir rapport du Conseil d'État).
- Annualisation du temps de travail.
- Régionalisation des programmes et des diplômes.
- Professeurs polyvalents, corvéables à merci.
Scène II : on constate les dégâts : quelques exemples :
Accroissement des inégalités. Profs et élèves de plus en plus ignorants. Recrudescence de la violence...
Scène III : on privatise
- Les riches et les moins riches mettent leurs enfants dans le privé ou dans les établissements d'élite qui continuent à transmettre des savoirs et à enseigner la Philosophie, le Latin, le Grec et l'Allemand.
- Tous " ceux qui ne constitueront jamais un marché rentable " (source : OCDE) restent au centre des Garderies Régionales où on les laisse construire leurs propres savoirs grâce à des parcours ludiques et interactifs gérés par des médiateurs polyvalents dans un esprit citoyen.
SAUVER LES LETTRES : http://www.sauv.net/ (À lire aux éditions Textuel : Sauver les lettres, des professeurs accusent).
RECONSTRUIRE L'ÉCOLE : http://membres.multimania.fr/reconstrlecole/
04/2003
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