Liste des incivilités au quotidien - Tome II

Je n'arrive pas à retrouver la citation exacte (et le nom du moraliste) qui dit en gros :

Certains jeunes croient être francs quand il ne sont que grossiers et mal élevés.

Quelle anticipation sur la rentrée, Serge !
Désolée, je ne peux pas t'aider, pourtant ça me démange, cette phrase me dit quelque chose en effet.

Je me demande si ce n'est pas une phrase dite sur ce forum.

Je me demande, en effet
Serge, va voir sur le topic qui demande si le mensonge est utile ou un titre comme cela.

https://fr.wikisource.org/wiki/Maximes#372

JPh !

On devrait afficher cette maxime dans toutes les salles de cours !

Merci ! J'étais sûr que c'était de La Rochefoucauld, mais impossible de remettre la main sur cette citation précise même en compulsant le livre plusieurs fois.

De rien.
Elle me disait quelque chose aussi. D'ailleurs, dans l'exemplaire que je possède, elle fait partie de celles qui sont soulignées.

Excellent. A méditer avec nos élèves. merci beaucoup !
En revanche j'ai lu les posts des précédentes pages, c'est effrayant. C'est vrai que les collègues pourraient faire attention à leurs réparties quand on est en situation difficile, et je n'ai pas parlé de position de faiblesse.

Le pire que j'ai entendu, c'est une phrase du genre : "Ah ! ils (la direction) savent bien à qui ils font ça ..." (le prof en détresse, dont la nature est d'être en détresse et lâché par la direction)

C'était il y a deux ans. Cette année j'ai décidé d'arrêter d'enseigner pour prendre du recul.

Au collège, un élève de quatrième qui ne pose pas de problème majeur par ailleurs, arrive tout excité en cours, fait 2 fois le tour de la classe en riant et en criant et sort de sa poche un faux-joint fait à partir de feuilles A4, donc de taille XXL, qu'il allume en faisant mine de fumer. Puis il s'approche de la poubelle et l'y jette tout enflammé, mettant le feu à la poubelle. J'éteins le feu dans la poubelle avec mon pied. J'exclue l'élève et je rédige en rapport d'incident, pesant que l'élève serait exclu (c'est normal, le collège aurait pu brûler). 1 heure de colle au final.

Cette expérience m'a permis de méditer sur l'objectif réel de l'enseignement en France.

WTF !!!???? Et personne ne s'est énervé en sdp ??? :missT2: :missT2: :missT2:

J'ignore quelle a été la réaction des collègues. Comme j'étais contractuel, quand j'ai compris que c'était une heure de colle, j'ai donné ma dem. et j'ai enchaîné avec un contrat dans une autre académie, pendant que l'herbe serait plus verte ailleurs. Erreur.

J'en ai une bonne également. Dans mon précédent collège, je demande à mes élèves de mettre leur carnet sur la table, pour que je puisse le prendre sans qu'il soit nécessaire de parlementer des heures. Mesure classique que je croyais bien établie dans chaque collège de France.

Un élève me dit : "dans notre collège, les professeurs ne demandent jamais de poser les carnets sur la table". Je réponds : "Quoi, comment cela, on ne me la fait pas. Sortez vos carnets". Je me retourne (on était en été) et un élève me dit "Monsieur, mon carnet a disparu". Comme cela "disparu" ? Et là l'élève me dit que son carnet a volé à travers la fenêtre. Je vais à la fenêtre et je constate que le carnet est dans la cour. Tout le monde rit dans la classe, du genre "c'est vraiment une bonne blague".

"Et oui Monsieur, maintenant vous comprenez pourquoi les professeurs ne demandent jamais de poser les carnet sur la table".

ça fait peur...


(mais c'est ta faute aussi, tu n'es pas assez BIENVEILLANT)

Exactement. Quand j'ai postulé dans une autre académie (j'étais grillé dans l'Académie de Versailles), l'Académie de Versailles a transmis mon dossier à l'autre académie, avis très positif. Donc je passe tout de suite un entretien avec un inspecteur, agrégé de mathématiques. Il me sort un sujet du CAPES, épreuve de dossier. En gros des exercices comportant un sujet d'exercice et des réponses erronées d'élèves. Et que pensez-vous qu'il me demande ? On est en mathématiques ?

"Monsieur, pourriez-vous m'indiquer les compétences mises en oeuvre dans le premier exercice ?"
Moi, un peu gêné, je commande à broder ... et il m'interromp rapidement :

"Non, c'est la compétence Communiquer". Puis il m'explique que si les élèves ne savent pas résoudre des exercices, ils savent "communiquer" et qu'il faut valoriser cette compétence. Puis il inverse les rôles et m'explique que mon job c'est de communiquer auprès des élèves en les distrayant.

A un moment, il me lâche même que si j'ai des problèmes en cours (était-il au courant de mon histoire de poubelle ?), c'est ma faute car je ne savais pas intéresser les élèves.

Il m'a ensuite suggéré d'enseigner en îlot, car les élèves découvrent les mathématiques par eux-mêmes, etc ...

C'était une sorte de long monologue, je rien osé dire et surtout je n'ai pas ri quand il a parlé de la compétence "communiquer".

Il faut dire que j'ai près de 50 ans et l'enseignement est une reconversion et j'ai la chance de ne pas avoir de problème financier. Je regarde tout cela avec du recul, mais le plus dure dans une telle situation, c'est de ne pas rire !

enseigner en épis, en îlot... et si on a 5 minutes, on fait un peu de maths?

Non, un peu de chat orange.

La compétence "communiquer" en math, c'est du novlangue, vu que dès qu'on pose le stylo sur la feuille de papier, on "communique".  En math, il existe à mon sens une seule compétence : résoudre des exercices et faire des démonstrations. Si on devait nommer cette compétence, c'est "faire des mathématiques". Point barre.

Du grand n'importe quoi...

Ce n'est pas du grand n'importe quoi : l'inspecteur m'a fait passer une épreuve du CAPES mathématiques (l'épreuve II de l'oral). A mon avis, cet inspecteur était jury CAPES. Cette année je vais passer le CAPES math option informatique et à l'oral, je vais avoir le même type de question. En plus dans mon souvenir, l'élève n'avait presque rien répondu. Et bien même lorsque l'élève n'a presque rien produit, il "communique".

Dans mon esprit, j'ai immédiatement mis en relation la compétence "communiquer" avec "bavardages" et "incivilités". Cela a fait tilt.

Sur le moment, j'ai pensé "je le verrais bien avec mes élèves" et j'exultais intérieurement à l'idée que cet inspecteur soit un jour en face de la réalité du terrain.

Quand il produit un son, il communique.
Quand il reste silencieux, il communie.

On va bientôt devoir apprendre à lire dans les yeux des élèves...

Déjà qu'il faut deviner les compétences sans performance (chomskyenne, disons).

On se connait JPhMM, j'ai utilisé tes activités cycloïdes (ce sont bien tes activités ???). Quand j'ai démissionné une première fois, j'ai supprimé mon compte sur Neo. L'ancien compte était en relation avec ma page personnelle et je pouvais être reconnu. Je suis resté inactif sur Neo durant 2 ans. Maintenant, avec mon nouveau pseudo, je peux écrire tout ce que je pense de l'EN.

scot69 a écrit:On va bientôt devoir apprendre à lire dans les yeux des élèves...

Ah mais le regard est une forme de communication : l'élève qui te regarde mais ne parle pas communique quand même beaucoup d'émotion.

@Amelien : Quant aux propos de l'IPR de maths....bon ben, il essaie de justifier son salaire. Après tout il y a encore des curés qui font la messe le dimanche. Quand il te dit "Tu dois accueillir Jésus en toi " , qu'est-ce tu lui répondrais ? Je n'ose pas dire la réponse, mais ce serait la même réponse à un IPR.