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- gauvain31Empereur
scot69 a écrit:On va bientôt devoir apprendre à lire dans les yeux des élèves...
Ah mais le regard est une forme de communication : l'élève qui te regarde mais ne parle pas communique quand même beaucoup d'émotion.
@Amelien : Quant aux propos de l'IPR de maths....bon ben, il essaie de justifier son salaire. Après tout il y a encore des curés qui font la messe le dimanche. Quand il te dit "Tu dois accueillir Jésus en toi " , qu'est-ce tu lui répondrais ? Je n'ose pas dire la réponse, mais ce serait la même réponse à un IPR.
- JPhMMDemi-dieu
Re-bienvenu.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- JPhMMDemi-dieu
gauvain31 a écrit:scot69 a écrit:On va bientôt devoir apprendre à lire dans les yeux des élèves...
Ah mais le regard est une forme de communication
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- JPhMMDemi-dieu
Ça ?
https://www.neoprofs.org/t34616-activite-geogebra-des-la-sixieme-herbier-de-courbes-mathematiques
Oui.
Faudrait que je poste la toute nouvelle version, d'ailleurs.
https://www.neoprofs.org/t34616-activite-geogebra-des-la-sixieme-herbier-de-courbes-mathematiques
Oui.
Faudrait que je poste la toute nouvelle version, d'ailleurs.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- amelienNiveau 6
Cela c'est une histoire qui est arrivée à un collègue : ancien documentaliste, il est "reclassé" en tant que professeur de Français mais pourrait faire valoir ses droits à la retraite (> 60 ans ?). Je ne savais pas qu'on pouvait passer de documentaliste à prof de français, mais visiblement c'était le cas. Après une procédure juridique, il est réintégré prof de français.
N'étant pas formé, ses premiers cours se passent très mal et rapidement on entend des hurlements dans sa classe. Ma classe est juste à face de la sienne. Ce sont surtout des bruits d'élèves, des rires, des cris et à un moment des bruits d'animaux (cris de chimpanzés, d'ânes, des aboiements, des caquètement, etc ...). Bref, son cours se déroule très mal.
A un moment, on entend à nouveau des hurlements, j'entrouve la porte pour voir si je peux lui venir en aide. Je vois la principale et la principale-adjointe qui sont là. Je referme la porte pensant que tout est pris en main.
Le soir même, le prof de français fait valoir ses droits à la retraire. Que s'est-il passé ? Des élèves sont venus voir la principale se déclarant "en danger". Le tord du professeur : il a simplement frappé du poing sur un table (sans élève) devant lui, la table a rebondit avec un grand bruit, ce qui aurait fait peur aux élèves. Les élèves sont alors allés voir d'autres professeurs et la principale, se déclarant "en danger".
Le lendemain matin, la principale est venue nous faire un discours en salle des profs (le collège comme "sancturaire à l'abri de la violence, etc .."), indiquant que le collègue s'était mal conduit et que c'était inacceptable et qu'il faisait valoir ses droits à la retraite. J'ai pris la parole et j'ai indiqué que si j'avais entendu du bruit dans la classe, c'était surtout des bruits d'animaux. Puis je me suis tu,
Je me suis toujours demandé si la principale s'était vraiment fait pipauter par les élèves ou si elle appliquait simplement une logique darwinienne : malheur aux faibles.
N'étant pas formé, ses premiers cours se passent très mal et rapidement on entend des hurlements dans sa classe. Ma classe est juste à face de la sienne. Ce sont surtout des bruits d'élèves, des rires, des cris et à un moment des bruits d'animaux (cris de chimpanzés, d'ânes, des aboiements, des caquètement, etc ...). Bref, son cours se déroule très mal.
A un moment, on entend à nouveau des hurlements, j'entrouve la porte pour voir si je peux lui venir en aide. Je vois la principale et la principale-adjointe qui sont là. Je referme la porte pensant que tout est pris en main.
Le soir même, le prof de français fait valoir ses droits à la retraire. Que s'est-il passé ? Des élèves sont venus voir la principale se déclarant "en danger". Le tord du professeur : il a simplement frappé du poing sur un table (sans élève) devant lui, la table a rebondit avec un grand bruit, ce qui aurait fait peur aux élèves. Les élèves sont alors allés voir d'autres professeurs et la principale, se déclarant "en danger".
Le lendemain matin, la principale est venue nous faire un discours en salle des profs (le collège comme "sancturaire à l'abri de la violence, etc .."), indiquant que le collègue s'était mal conduit et que c'était inacceptable et qu'il faisait valoir ses droits à la retraite. J'ai pris la parole et j'ai indiqué que si j'avais entendu du bruit dans la classe, c'était surtout des bruits d'animaux. Puis je me suis tu,
Je me suis toujours demandé si la principale s'était vraiment fait pipauter par les élèves ou si elle appliquait simplement une logique darwinienne : malheur aux faibles.
- amelienNiveau 6
JPhMM a écrit:Ça ?
https://www.neoprofs.org/t34616-activite-geogebra-des-la-sixieme-herbier-de-courbes-mathematiques
Oui.
Faudrait que je poste la toute nouvelle version, d'ailleurs.
Oui, parfaitement génial. Mes élèves (ceux qu'on peut qualifier d'élèves, c'est à dire quand même la grande majorité) ont adoré. Merci.
- JPhMMDemi-dieu
Merci à toi pour ce retour.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- gauvain31Empereur
- amelienNiveau 6
Demi-journée de pré-rentrée 2016. Le proviseur annonce au détour d'une phrase : "Nous avons réglé le problème des haies, qui ont été coupées". Sur le moment, je me demande à quel problème il fait référence : haies dangereuses ? Quelques semaines plus tard, je demande à un collègue : "C'est quoi ces problèmes de haies". Il m'explique que certaines haies en résineux produisaient des pommes de pin et que les élèves faisaient des batailles de pommes de pin pour jouer, mais en lançaient aussi sur les professeurs dans la cour et qu'à la fin c'était devenu un problème. Problème réglé, puisque les haies ont été coupés. Par la suite, à la réflexion, j'ai trouvé cette anecdote caractéristique de la gestion de nos établissements scolaires : ce ne sont pas "certains élèves", mais certaines "haies" qui posent problème.
Je n'ai plus d'anecdote en stock et j'ai vidé mon sac !
Je n'ai plus d'anecdote en stock et j'ai vidé mon sac !
- RendashBon génie
gauvain31 a écrit:Quand il te dit "Tu dois accueillir Jésus en toi " , qu'est-ce tu lui répondrais ?
Seulement s'il met une capote
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- LédisséEsprit sacré
Hélas. Et ça permet de ne pas punir / sanctionner / brimer / risquer un conflit avec des parents.amelien a écrit:Demi-journée de pré-rentrée 2016. Le proviseur annonce au détour d'une phrase : "Nous avons réglé le problème des haires, qui ont été coupées". Sur le moment, je me demande à quel problème il fait référence : haies dangereuses ? Quelques semaines plus tard, je demande à un collègue : "C'est quoi ces problèmes de haies". Il m'explique que certaines haies en résineux produisaient des pommes de pin et que les élèves se les lançaient, mais en lançaient aussi sur les professeurs lorsqu'ils allaient dans la cour et qu'à la fin c'était devenu un problème. Problème réglé, puisque les haies ont été coupés. Par la suite, à la réflexion, j'ai trouvé cette anecdote caractéristique de la gestion de nos établissements scolaires : ce ne sont pas "certains élèves", mais certaines "haies" qui posent problème.
Tu dis ça et tu en retrouves juste après J'attends la suivante !amelien a écrit:Je n'ai plus d'anecdote en stock et j'ai vidé mon sac !
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- amelienNiveau 6
Non, je n'ai plus rien en stock, à part de petites incivilités au jour le jour. Exemple : un élève assez perturbateur, déjà exclu plusieurs fois une journée, fait le tour de la classe, refuse de s'asseoir et tournant sa casquette sur sa tête, me déclare devant la classe "Vous je ne vous aime pas". Ne pouvant le faire asseoir, je lui demande l'aller se calmer dans le couloir. Il va directement chez le Principal. Le Principal revient et m'indique que je n'ai pas le drot d'exclure un élève dans le couloir et que je dois le maintenir en cours, sauf "situation de danger" pour moi-même ou pour la classe, ce qui vous en conviendrez n'arrive pas souvent.
- ElbertaHabitué du forum
amelien a écrit:Non, je n'ai plus rien en stock, à part de petites incivilités au jour le jour. Exemple : un élève assez perturbateur, déjà exclu plusieurs fois une journée, fait le tour de la classe, refuse de s'asseoir et tournant sa casquette sur sa tête, me déclare devant la classe "Vous je ne vous aime pas". Ne pouvant le faire asseoir, je lui demande l'aller se calmer dans le couloir. Il va directement chez le Principal. Le Principal revient et m'indique que je n'ai pas le drot d'exclure un élève dans le couloir et que je dois le maintenir en cours, sauf "situation de danger" pour moi-même ou pour la classe, ce qui vous en conviendrez n'arrive pas souvent.
Mais quelle est la solution ? Je dois faire pareil, maintenir en cours. Mais du coup il n'y a plus de cours possible ...
- amelienNiveau 6
Je ne sais pas d'où le Pincipal tire sa notion de "situation de danger". Pour moi, c'est une exclusion directe, en permanence, car sinon on ne peut pas faire cours. J'ai fait l'erreur d'envoyer l'élève dans le couloir.
- egometDoyen
amelien a écrit:J'ignore quelle a été la réaction des collègues. Comme j'étais contractuel, quand j'ai compris que c'était une heure de colle, j'ai donné ma dem. et j'ai enchaîné avec un contrat dans une autre académie, pendant que l'herbe serait plus verte ailleurs. Erreur.
Pour l'herbe plus verte, il faut quitter la France. Question de climat, je suppose.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- amelienNiveau 6
j'en ai encore une bien bonne qui me revient :
C'est le forum des métiers au collège. Je m'inscrit au thème "métiers de l'ingénieur" et naturellement l'exposé a lieu dans ma classe. Un ingénieur membre d'une association d'ingénieur s'est spécialement déplacé avec deux jeunes élèves en école d'ingénieur (ils sont trois). Ils viennent avec des panneaux et des posters et décorent entièrement ma salle de classe, qui a fière allure. Puis, ils font un exposé de 40 minutes traitant toutes les facettes du métier d'ingénieur. L'exposé est vraiment génial : les qualité d'un bon ingénieur, les différentes études, les débuts dans la vie professionnelle, le travail en équipe, les voyages, les grands projets, etc ... Carrément une vente !
A la fin de l'exposé, l'ingénieur fait passer un questionnaire avec trois questions :
1. Avez-vous aimé l'exposé (Oui/Non) ?
2. Pouquoi (développez).
3. Quel métier envisagez-vous de faire ?
Je m'approche d'un très bon élève et je regarde ses réponses au dessus de son épaule, avec un certain "paternalisme" car j'aime beaucoup cet élève.
Ses réponses :
1. Non
2. Ch*ant, c'est trop long (je ne sais plus si c'était ch*ant ou un autre terme)
3. Ingénieur
Pas le temps d'agir, la feuille est relevée par l'ingénieur !!!
J'avoue que j'ai ressenti une réelle honte. La classe compte 25 élèves, mais seulement 3 ou 4 peuvent être qualifiés d'élèves car ils font leurs exercices, rendent les devoirs et savent résoudre les exercices. Voir que parmi ces 3 ou 4 élèves, il y en avait un qui se permettait d'écrire cela, j'ai eu honte.
A la fin, il y eu un buffet et l'ingénieur avait lu le retour des élèves. Il vient vers moi et me dit : "En fait, il n'y a pas eu beaucoup de réactions durant l'exposé, aucune participation. Les élèves ne sont pas intéressés. La prochaine fois, je ne viendrai pas".
Plus tard, à la réflexion, je me suis dit que les élèves étaient des simples consommateurs de savoir et que c'est dans cette optique qu'ils envisagaient nos cours. Et tout leur était dû.
C'est le forum des métiers au collège. Je m'inscrit au thème "métiers de l'ingénieur" et naturellement l'exposé a lieu dans ma classe. Un ingénieur membre d'une association d'ingénieur s'est spécialement déplacé avec deux jeunes élèves en école d'ingénieur (ils sont trois). Ils viennent avec des panneaux et des posters et décorent entièrement ma salle de classe, qui a fière allure. Puis, ils font un exposé de 40 minutes traitant toutes les facettes du métier d'ingénieur. L'exposé est vraiment génial : les qualité d'un bon ingénieur, les différentes études, les débuts dans la vie professionnelle, le travail en équipe, les voyages, les grands projets, etc ... Carrément une vente !
A la fin de l'exposé, l'ingénieur fait passer un questionnaire avec trois questions :
1. Avez-vous aimé l'exposé (Oui/Non) ?
2. Pouquoi (développez).
3. Quel métier envisagez-vous de faire ?
Je m'approche d'un très bon élève et je regarde ses réponses au dessus de son épaule, avec un certain "paternalisme" car j'aime beaucoup cet élève.
Ses réponses :
1. Non
2. Ch*ant, c'est trop long (je ne sais plus si c'était ch*ant ou un autre terme)
3. Ingénieur
Pas le temps d'agir, la feuille est relevée par l'ingénieur !!!
J'avoue que j'ai ressenti une réelle honte. La classe compte 25 élèves, mais seulement 3 ou 4 peuvent être qualifiés d'élèves car ils font leurs exercices, rendent les devoirs et savent résoudre les exercices. Voir que parmi ces 3 ou 4 élèves, il y en avait un qui se permettait d'écrire cela, j'ai eu honte.
A la fin, il y eu un buffet et l'ingénieur avait lu le retour des élèves. Il vient vers moi et me dit : "En fait, il n'y a pas eu beaucoup de réactions durant l'exposé, aucune participation. Les élèves ne sont pas intéressés. La prochaine fois, je ne viendrai pas".
Plus tard, à la réflexion, je me suis dit que les élèves étaient des simples consommateurs de savoir et que c'est dans cette optique qu'ils envisagaient nos cours. Et tout leur était dû.
- amelienNiveau 6
Ah non j'en en encore une bien bonne, mais cette fois-ci c'est arrivé à un voisin en 2018.
Sa fille en troisième refuse de discuter avec son voisin de table, un garçon, en cours de Physique. Le garçon la prévient : "Si tu ne me parles pas, je vais te frapper à la sortie de cours, chienne". Le cours se termine, la fille de mon voisin sort et le garçon se jette sur elle, en haut des escaliers : coups de pied dans le visage en criant "salle chienne", dans le ventre "maintenant tu me connais mieux et tu me parleras la prochaine fois", il lui donne ensuite un grand coup de cartable dans la tête, elle tombe dans les pommes et roule dans l'escalier, puis revient à elle immédiatement. Pour vous faire une idée le graçon mesure plus d'1m80 et la fille environ 1m60. Elle court alors chez la CPE qui convoque le garçon. "Bon, ce n'est pas très grave, personne n'est blessé, serrez-vous la main et retournez en cours". La jeune fille, toujours un peu sonnée, serre la main du garçon et retourne en classe (ils sont dans des classes différentes).
Les parents informés, tentent de contacter le Principal par téléphone et obtenir un rendez-vous. On leur donne seulement RV avec la CPE. Outrés, les parents se rendent au commissariat et déposent une main courante. Ensuite, tout le tralala. Le Principal convoque les parents et se plaint du CPE, s'excusant à mi-mot. Les parents écrivent au Rectorat et au maire pour se plaindre du collège. Le garçon est convoqué au poste de police, sommé de s'expliquer. La CPE s'excuse aux parents : "Je ne pouvais pas deviner que c'était aussi grave, puisqu'ils se sont serrés la main et sont partis comme si de rien n'était".
Le Principal convoque un conseil de discipline. Le garçon en question est placé dans un foyer. Son éducateur se déplace pour dire que depuis qu'il est en foyer, il s'est bien comporté. La police écrit que depuis qu'il est en foyer, il est inconnu de leurs services. Les policers ont négocié avec les parents une mise en sommeil de la main courante. On juge alors qu'il faut donner une deuxième chance à l'agresseur et il est renvoyé avec mise à l'épreuve. En gros, il reste scolarisé dans l'établisement, mais à au moindre écart c'est la porte.
Résultat : la vicime voit chaque jour son agresseur et lui de son côté, exulte.
C'est vraiment le monde à l'envers. Aujourd'hui, pour justifier d'une exclusion, il faut une véritable blessure. Une simple agression violente ne suffit pas. Pire : le passé difficile de l'agresseur joue en sa faveur.
Au regard de ce que j'ai écrit plus haut, j'ai l'impression que l'EN ne s'intéresse plus qu'aux mauvais élèves et plus ils sont mauvais, plus c'est intéressant et c'est encore mieux si ce sont des délinquants en herbe. Le métier d'enseignant ? Un métier d'éducateur spécialisé. Les bons élèves ? Qu'ils se débrouillent tout seul, l'EN ne s'intéresse qu'aux perturbateurs. C'est pour eux désormais que nous travaillons.
Sa fille en troisième refuse de discuter avec son voisin de table, un garçon, en cours de Physique. Le garçon la prévient : "Si tu ne me parles pas, je vais te frapper à la sortie de cours, chienne". Le cours se termine, la fille de mon voisin sort et le garçon se jette sur elle, en haut des escaliers : coups de pied dans le visage en criant "salle chienne", dans le ventre "maintenant tu me connais mieux et tu me parleras la prochaine fois", il lui donne ensuite un grand coup de cartable dans la tête, elle tombe dans les pommes et roule dans l'escalier, puis revient à elle immédiatement. Pour vous faire une idée le graçon mesure plus d'1m80 et la fille environ 1m60. Elle court alors chez la CPE qui convoque le garçon. "Bon, ce n'est pas très grave, personne n'est blessé, serrez-vous la main et retournez en cours". La jeune fille, toujours un peu sonnée, serre la main du garçon et retourne en classe (ils sont dans des classes différentes).
Les parents informés, tentent de contacter le Principal par téléphone et obtenir un rendez-vous. On leur donne seulement RV avec la CPE. Outrés, les parents se rendent au commissariat et déposent une main courante. Ensuite, tout le tralala. Le Principal convoque les parents et se plaint du CPE, s'excusant à mi-mot. Les parents écrivent au Rectorat et au maire pour se plaindre du collège. Le garçon est convoqué au poste de police, sommé de s'expliquer. La CPE s'excuse aux parents : "Je ne pouvais pas deviner que c'était aussi grave, puisqu'ils se sont serrés la main et sont partis comme si de rien n'était".
Le Principal convoque un conseil de discipline. Le garçon en question est placé dans un foyer. Son éducateur se déplace pour dire que depuis qu'il est en foyer, il s'est bien comporté. La police écrit que depuis qu'il est en foyer, il est inconnu de leurs services. Les policers ont négocié avec les parents une mise en sommeil de la main courante. On juge alors qu'il faut donner une deuxième chance à l'agresseur et il est renvoyé avec mise à l'épreuve. En gros, il reste scolarisé dans l'établisement, mais à au moindre écart c'est la porte.
Résultat : la vicime voit chaque jour son agresseur et lui de son côté, exulte.
C'est vraiment le monde à l'envers. Aujourd'hui, pour justifier d'une exclusion, il faut une véritable blessure. Une simple agression violente ne suffit pas. Pire : le passé difficile de l'agresseur joue en sa faveur.
Au regard de ce que j'ai écrit plus haut, j'ai l'impression que l'EN ne s'intéresse plus qu'aux mauvais élèves et plus ils sont mauvais, plus c'est intéressant et c'est encore mieux si ce sont des délinquants en herbe. Le métier d'enseignant ? Un métier d'éducateur spécialisé. Les bons élèves ? Qu'ils se débrouillent tout seul, l'EN ne s'intéresse qu'aux perturbateurs. C'est pour eux désormais que nous travaillons.
- ElaïnaDevin
Les parents n'ont pas déposé une plainte pour agression ????
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- amelienNiveau 6
Seulement une main courante. Les parents, bonne poire, ont été convaincus par la police, l'éducateur spécialisé et le Principal, de laisser une nouvelle chance à l'agresseur. A sa décharge, l'agresseur a reconnu les faits et toutes les insultes, et n'a pas tenté de se disculper, ce qui a joué en sa faveur.Elaïna a écrit:Les parents n'ont pas déposé une plainte pour agression ????
- LédisséEsprit sacré
C'est effarant. Ce n'est pas comme ça qu'il va comprendre la gravité de ses actions. Et il suffit de reconnaître pour qu'on jette l'éponge ? Après une telle violence ?
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Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- amelienNiveau 6
Je pense que dans cette affaire, il y a une volonté manifeste de ne pas faire de vague au début ("serrez-vous la main") et à la fin de tout enterrer, pour des questions de statistiques. Le Principal a bien navigué pour réconcilier tout le monde et passer sous les radars.
Cela ma rappelle une pré-rentrée, où le Principal indique le nombre d'exclus en 201X, 201X et 201X en précisant que tout va mieux puisque les chiffres décroissent ET qu'en plus il se fixe comme objectif Y exclus pour l'année. En fait, ce n'est pas SON objectif qu'il nous annonce, mais celui qu'on lui a assigné au Rectorat (enfin j'imagine).
Après quelques années dans l'EN, j'arrive à décrypter le novlangue sans problème et je comprends parfaitement les dérives du système, tout en comprenant mieux mon rôle en tant que professeur.
Cela ma rappelle une pré-rentrée, où le Principal indique le nombre d'exclus en 201X, 201X et 201X en précisant que tout va mieux puisque les chiffres décroissent ET qu'en plus il se fixe comme objectif Y exclus pour l'année. En fait, ce n'est pas SON objectif qu'il nous annonce, mais celui qu'on lui a assigné au Rectorat (enfin j'imagine).
Après quelques années dans l'EN, j'arrive à décrypter le novlangue sans problème et je comprends parfaitement les dérives du système, tout en comprenant mieux mon rôle en tant que professeur.
- DeliaEsprit éclairé
La CPE aurait dû appeler les pompiers pour faire conduire la jeune fille à l'hôpital : coups de pied dans la tête, dans le ventre, perte de connaissance... Cela réclame un examen immédiat. Les parents étaient fondés à porter plainte pour non assistance à personne en danger.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- ElaïnaDevin
Delia a écrit:La CPE aurait dû appeler les pompiers pour faire conduire la jeune fille à l'hôpital : coups de pied dans la tête, dans le ventre, perte de connaissance... Cela réclame un examen immédiat. Les parents étaient fondés à porter plainte pour non assistance à personne en danger.
Absolument.
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- wilfried12Habitué du forum
Comme d'habitude on défend les bourreaux plutôt que les victimes.
- LédisséEsprit sacré
C'est le bon sens : le bourreau est plus dangereux.
@amelien : Les objectifs de manière générale sont une absurdité révoltante. Comment viser tel pourcentage de reçus au brevet, par exemple ? On dirait que nous sommes une chaîne de production mécanique et que nous pouvons améliorer un rendement qui ne dépend que de nos efforts.
@amelien : Les objectifs de manière générale sont une absurdité révoltante. Comment viser tel pourcentage de reçus au brevet, par exemple ? On dirait que nous sommes une chaîne de production mécanique et que nous pouvons améliorer un rendement qui ne dépend que de nos efforts.
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