- AugustinBanni
Celeborn a écrit:Augustin a écrit:"L'entretien personnalisé d'orientation" 2010
Cadeau pour les PP
Fichtre ! Je ne savais même pas qu'il existait, celui-là ! Mais les circulaires sont même + vieilles que ça, en fait ! Ça se fait, ça, chez vous ?
En fait, c'est il y a deux ans (donc plutôt 2009) que l'on nous a demandé de le faire. Il y avait un tableau à remplir par le PP ou la COP à chaque fois que l'on rencontrait un élève de troisième avec ou sans ses parents. Le but est de constater que les élèves de cet âge ne savent pas ce qu'il veulent faire ou bien changent d'avis tous les mois (Ooooooooh surprise !) mais en en laissant une trace écrite :|
Perso j'ai rien rempli. Certains collègues l'on fait un peu et puis c'est tombé dans l'oubli.
- loup des steppesNeoprof expérimenté
Celeborn a écrit:Lt-Dan a écrit:Les filières professionnelles sont en général dévalorisées, par les enseignants eux-mêmes ! Je trouve que c'est un peu dommage.
"Ensuite, je n'ai rien contre le monde de l'entreprise en soi (qui est fort nécessaire, oui, comme nous, d'ailleurs). Mais je crois qu'au contraire, on fait beaucoup perdre à l'école en en faisant l'antichambre de ce monde-là (et en y appliquant les techniques qui y ont souvent cours, et dont beaucoup de mes amis qui travaillent dans ce monde terrible de l'entreprise me disent régulièrement le plus grand mal). On est là pour forger une culture et développer un esprit critique, pas pour pré-programmer les travailleurs de demain.
Entièrement d'accord avec toi, ce langage et cette obsession de la culture de l'entreprise qui envahit l'école et pervertit les relations avec ces nouvelles pratiques managériales me hérissent.
_________________
[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
"Choose the words you use with care: they create the world around you"
- Lt-DanNiveau 2
Pourquoi cela te hérisse à ce point ?
- FantômetteHabitué du forum
"Ensuite, je n'ai rien contre le monde de l'entreprise en soi (qui est fort nécessaire, oui, comme nous, d'ailleurs). Mais je crois qu'au contraire, on fait beaucoup perdre à l'école en en faisant l'antichambre de ce monde-là (et en y appliquant les techniques qui y ont souvent cours, et dont beaucoup de mes amis qui travaillent dans ce monde terrible de l'entreprise me disent régulièrement le plus grand mal). On est là pour forger une culture et développer un esprit critique, pas pour pré-programmer les travailleurs de demain.
[/quote]
Entièrement d'accord avec toi, ce langage et cette obsession de la culture de l'entreprise qui envahit l'école et pervertit les relations avec ces nouvelles pratiques managériales me hérissent. [/quote]
J'approuve totalement,
Fantômette hérissée également
- FantômetteHabitué du forum
Cette liste des réformes et mesures prises (en seulement 5 ans) constituerait un excellent droit de réponse à l'article sur les fonctionnaires publié dans le Capital de ce mois-ci, où je lis p71: "Depuis vingt ans, presque toutes les réformes de l'éducation nationale échouent".."les mauvais profs respirent".
:boxe:
:boxe:
- Marie LaetitiaBon génie
Celeborn a écrit:Lt-Dan a écrit: En plus, quand on voit 150.000 jeunes sortir de l'école sans qualification, on peut se dire qu'il y a un vrai problème de ce côté là.
Oui, et le problème n'est pas qu'il ne connaissent pas leur environnement économique, mais bien qu'ils ne savent pas écrire, pas compter, pas réfléchir et n'ont pas de bagage culturel pour le faire.
on peut mettre tout le monde d'accord en rappelant ce que disent tous les entrepreneurs des PME qui aujourd'hui (ou avant-hier, conséquence des crises financières oblige) recrutent : ce qui manque c'est l'habitude de l'effort au travail et une culture générale correcte.
Cela pose problème aux apprentis charpentiers comme aux jeunes élèves ingénieurs. Savoir lire, écrire, connaître les bases du calcul et de la logique, savoir lire un texte, réfléchir pour résoudre un problème dans sa globalité (ce qui permet plus tard de comprendre des instructions, réfléchir sur l'ensemble d'une architecture, d'un projet), connaître les bases en histoire, en géographie, en économie pratique (et pas en macro-économie et systèmes financiers). bref, à part l'économie (quoique c'était abordé à travers les maths et la logique) ce qui était demandé il y a un demi-siècle au certificat... Et avec ce bagage, on peut ensuite professionnaliser les filières mais une fois ces bases acquises.
Le drame c'est de voir des métiers boudés alors que l'on manque d'apprentis "parce que c'est trop dur" d'être sur un toit qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige; c'est de voir de jeunes ingénieurs en entretien s'intéresser uniquement aux RTT, à la voiture de fonction et au montant du salaire.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- loup des steppesNeoprof expérimenté
Lt-Dan a écrit:Pourquoi cela te hérisse à ce point ?
Cela me semble pourtant simple à comprendre... on a transformé un lieu dédié à l'apprentissage et aux savoirs en un cirque où les idées de compétitivité, rentabilité, etc.. sont devenues la seule règle à considérer.
Dans cette optique orientée sur le profit, les élèves ne sont plus des êtres humains mais une "valeur marchande", les enseignants ne sont plus des formateurs mais des "pions" qu'on déplace et supprime en fonction d'une "culture" économique, et les contenus des enseignements sont réduits à ce qui pourra être utilisable à l'entreprise. On nous demande d'aider à fabriquer des "robots" au service de la reine économie, on sacrifie la culture et on méprise ce qui fait vraiment la valeur d'un être humain: la découverte et le développement de toutes ses potentialités.
On rentre dans le même schéma que la propagande télévisuelle (la télé la plus intéressante est surtout diffusée la nuit, quand la plupart des gens dorment, ou sur des chaînes qui sont boudées par le "peuple" parce qu'on leur a donné une étiquette repoussante d' "intellectuelle" -ce qui est faux) bref on nous demande de faire comme la télé, qui "amuse" au lieu d'instruire, qui lave les cerveaux au lieu de les informer, et qui transforme les spectateurs en consommateurs dès le plus jeune âge: il faut qu'on "vende" notre matière, nos établissements, nos filières...
Quand j'étais môme, issue d'un milieu d'ouvriers, l'école et la télé de l'époque m'ont permis d'avoir une ouverture culturelle sur un monde auquel je n'aurais jamais eu accès sinon.
Je déplore qu'on soit en train de détruire tout cela. Je déplore que l'on soit en train d'abrutir des populations entières de gamins, que par la suite des gouvernements sans scrupules pourront manipuler et utiliser pour leur seul profit.
La société que l'on est en train d'aider à construire me fait horreur. C'est une régression, on va vers un "moyen-âge numérique".. je rêve de Renaissance.
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[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
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- Nielsen Rika BellNiveau 7
Celeborn a écrit:Lt-Dan a écrit:Je continue à penser qu'on a besoin d'enseignement moins "universitaires" (même au collège/lycée lol).
Toi qui est aussi prof de maths. Tu dois savoir qu'on manipule, même au lycée, des outils dont les élèves ignorent quasiment tout de leur "puissance", et de leur utilité en mathématiques. Qu'est-ce qui nous empêcherait de faire la même chose avec ce que peuvent être des applications des maths (qui sont toujours des maths). Par exemple, comment faire un sondage, comment on modélise un marché financier, comment on code un message, etc ... Déjà ca appâte les élèves,
En tant qu'élève, j'aurais détesté. Je me souviens d'ailleurs qu'il y avait une année au lycée des statistiques, et c'était profondément ennuyeux, car on n'apprenait absolument rien.
Ensuite, pour faire des "applications" des maths, il faut déjà que les élèves maîtrisent… les maths (ça tombe bien : c'est l'objectif du primaire et du secondaire) !
Je suis dans un collège pas défavorisé, loin de là. Eh bien ce n'est pas le cas. Alors avant de modéliser des marchés financiers, peut-être faudrait-il se rendre compte que beaucoup ne savent pas diviser correctement et qu'une grande partie n'est pas capable de faire une règle de 3 ou un pourcentage.
Absolument !
Les prétextes pour appâter, ça reste des prétextes pour un élève, ça pue la manipulation pédagogique pas chère.
Sans oublier que la beauté des maths par rapport aux sciences physiques, par exemple, c'est que c'est abstrait. Les maths trop appliquées en collège et lycée, je regrette, mais c'est caca.
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Parlons éducation... il me vient encore quelques élèves normaux... certes!... jamais vous pouvez vous vanter d'être absolument sans normaux!... non! un de temps à autre... bon!... je les instruis... pas plus mal que les autres professeurs... pas mieux... pédagogue, je suis! oh! très pédagogue! et très scrupuleux!... jamais une séance de chic!... jamais un cours fantaisiste!... depuis trente et cinq années, jamais une pédagogie drôlette!... pas que je me tienne pas au courant!... que si! que si!... je lis à fond tous les cahiers pédagogiques, les sciences de l'éducation... deux, trois kilos par semaine!... au feu! au feu le tout! c'est pas moi qui serai inquiété pour "instruction à la légère"!...
- MéluEmpereur
Et l'école après l'école, ça compte ?
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"Pourquoi sommes-nous au monde, sinon pour amuser nos voisins et rire d'eux à notre tour ?"
[ Jane Austen ] - Extrait de Orgueil et préjugés
- Lt-DanNiveau 2
@loupdessteppes : je respecte ce que tu dis, et tu n'es pas le premier à me dire cela. Mais tu ne trouves pas tes propos un peu caricaturaux ? Tu regrettes, peut-être à raison je ne sais pas j'y étais pas !, la mentalité des élèves d'avant. Simplement, les choses changent, et si on ne s'adapte pas à la mentalité des élèves d'aujourd'hui, pour pourquoi pas essayer de les changer dans ton sens ... on n'y arrivera jamais. Je parle pas de la discipline ou de l'autorité, je pense toujours qu'il faut un cadre bien précis, mais bien de ce qu'on enseigne.
@Nielsen : Bah si c'est caca ... il n'y a plus rien à dire lol
@Nielsen : Bah si c'est caca ... il n'y a plus rien à dire lol
- Nielsen Rika BellNiveau 7
Si si, justement, il y a à dire !
Comme souvent, les techniques de ce genre (applications à des cas réels, transversalité) aident certains élèves, agacent d'autres et perdent les derniers.
Ca ne veut pas dire que DCC ça ne marche pas ! Mais comme principe et garant d'efficacité, non.
Comme souvent, les techniques de ce genre (applications à des cas réels, transversalité) aident certains élèves, agacent d'autres et perdent les derniers.
Ca ne veut pas dire que DCC ça ne marche pas ! Mais comme principe et garant d'efficacité, non.
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Parlons éducation... il me vient encore quelques élèves normaux... certes!... jamais vous pouvez vous vanter d'être absolument sans normaux!... non! un de temps à autre... bon!... je les instruis... pas plus mal que les autres professeurs... pas mieux... pédagogue, je suis! oh! très pédagogue! et très scrupuleux!... jamais une séance de chic!... jamais un cours fantaisiste!... depuis trente et cinq années, jamais une pédagogie drôlette!... pas que je me tienne pas au courant!... que si! que si!... je lis à fond tous les cahiers pédagogiques, les sciences de l'éducation... deux, trois kilos par semaine!... au feu! au feu le tout! c'est pas moi qui serai inquiété pour "instruction à la légère"!...
- InvitéInvité
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