- AuroreEsprit éclairé
D'accord sur le fond : beaucoup trop d'heures de cours sont parties en fumée. Néanmoins, je ne suis pas si certaine que les remettre coûte aussi cher que les gadgets inutiles dont on nous gave (sorties, "remédiations" bidon, pluridisciplinarités en tout genre, écrans numériques, ordi portable pour chaque élève...).marquisedemerteuil a écrit:c'est que cela supposerait de remettre les horaires du primaire qu'on avait avant les suppressions progressives...et cela, comme les "remises à niveau", en heures supplémentaires, coûte CHER...économies, économies...
Sinon, on aurait pu aussi faire de économies sur les retraites des parlementaires, le nouveau porte-avion nucléaire et l'Airbus présidentiel ou les rond-points en rase campagne, mais bon...
- AuroreEsprit éclairé
+1Mélane a écrit:J'ai parfois entendu dire de la part de collègues, "cet élève n'est bon qu'à l'oral et c'est normal, ça vient de sa culture africaine qui est une culture orale"... Je trouve ce genre de propos racistes et je crois que ce n'est pas du fait de sa culture mais bien du fait de l'état du système - l'incapacité dans laquelle se trouve aujourd'hui l'école primaire à apprendre correctement à lire et à écrire aux enfants d'immigrés - que tel ou tel élève ne peut écrire correctement.
Racistes, et tellement stupides !
- MélaneNiveau 6
Aurore a écrit:+1Mélane a écrit:J'ai parfois entendu dire de la part de collègues, "cet élève n'est bon qu'à l'oral et c'est normal, ça vient de sa culture africaine qui est une culture orale"... Je trouve ce genre de propos racistes et je crois que ce n'est pas du fait de sa culture mais bien du fait de l'état du système - l'incapacité dans laquelle se trouve aujourd'hui l'école primaire à apprendre correctement à lire et à écrire aux enfants d'immigrés - que tel ou tel élève ne peut écrire correctement.
Racistes, et tellement stupides !
Et venant de profs farouchement "à gauche": ça fait mal.
- InvitéNGrand sage
Mélane a écrit:J'ai parfois entendu dire de la part de collègues, "cet élève n'est bon qu'à l'oral et c'est normal, ça vient de sa culture africaine qui est une culture orale"... Je trouve ce genre de propos racistes et je crois que ce n'est pas du fait de sa culture mais bien du fait de l'état du système - l'incapacité dans laquelle se trouve aujourd'hui l'école primaire à apprendre correctement à lire et à écrire aux enfants d'immigrés - que tel ou tel élève ne peut écrire correctement.
Bien sûr que c'est raciste mais c'est inconscient ...C'est plus de la bêtise ordinaire
- AuroreEsprit éclairé
Ça ne les excuse en rien pour autant. Qu'est-ce qu'en effet que le racisme sinon qu'un concentré de bêtise ordinaire ?nateka a écrit:
Bien sûr que c'est raciste mais c'est inconscient ...C'est plus de la bêtise ordinaire
- doctor whoDoyen
;Aurore a écrit:Ça ne les excuse en rien pour autant. Qu'est-ce qu'en effet que le racisme sinon qu'un concentré de bêtise ordinaire ?nateka a écrit:
Bien sûr que c'est raciste mais c'est inconscient ...C'est plus de la bêtise ordinaire
Beaucoup de propos racistes sont de la bêtise ordinaire, à ce train-là. Je préfère parler de racisme, sans détour. Ce qui n'empêche pas de discuter avec ceux qui les émettent.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- InvitéNGrand sage
doctor who a écrit:;Aurore a écrit:Ça ne les excuse en rien pour autant. Qu'est-ce qu'en effet que le racisme sinon qu'un concentré de bêtise ordinaire ?nateka a écrit:
Bien sûr que c'est raciste mais c'est inconscient ...C'est plus de la bêtise ordinaire
Beaucoup de propos racistes sont de la bêtise ordinaire, à ce train-là. Je préfère parler de racisme, sans détour. Ce qui n'empêche pas de discuter avec ceux qui les émettent.
Pas toujours envie de discuter avec ces gens là. Et pas si sûre qu'il n'y ait pas une différence de poids entre une bêtise ( pardonnable ) et des actes volontaires ( d'ailleurs la loi fait des différences ! )
- marc44Niveau 9
bonjour à tous
si je comprends bien, pour résumer en une phrase, ce fil de discussion a assassiné le projet PS sur l'école, comme projet "pédagogiste".
Dans ce flux, certains ont critiqué Dubet, sociologue en chambre, éloigné des vrais élèves. Cela mérite précision. Le petit livre auquel la convention "égalité réelle" se réfère concerne la description des principes, avantages et inconvénients de l'égalité des chances (qui occupe les places dans la société) et l'égalité des places (où sont situées les places, indépendamment de qui les occupe), pour finalement trancher en faveur l'égalité des places.
En très bref, l'auteur conclut que la réduction que la réduction de l'écart entre les places est "plus juste", et de plus est un bon moyen d'assurer la mobilité sociale visée par l'égalité des chances.
Si Benoît Hamon a semblé considérer religieusement ce petit livre, c'est un peu parce qu'il est un livre "de commande" pour le PS (Dubet le dit clairement) et qu'il correspond bien à ce que la majorité du PS (grands élus et petites main) souhaite mettre comme introduction à l'égalité.
Ce texte me semble éloigné des discussions pédagogiques. Il me semble permettre des mises en oeuvres assez diverses, des plus laxistes aux plus exigeantes. La mise en oeuvre est bien sûr le gros du boulot... mais les objectifs méritaient d'être précisés.
Ce texte vous pose t-il problème ? Ne permet-il à vos avis qu'une mise en oeuvre que vous jugez laxiste ?
C'est lui, via la convention, qui a été adopté par le parlement du PS et les militants, et non le document sur le collège, qui a très peu circulé dans le PS.
si je comprends bien, pour résumer en une phrase, ce fil de discussion a assassiné le projet PS sur l'école, comme projet "pédagogiste".
Dans ce flux, certains ont critiqué Dubet, sociologue en chambre, éloigné des vrais élèves. Cela mérite précision. Le petit livre auquel la convention "égalité réelle" se réfère concerne la description des principes, avantages et inconvénients de l'égalité des chances (qui occupe les places dans la société) et l'égalité des places (où sont situées les places, indépendamment de qui les occupe), pour finalement trancher en faveur l'égalité des places.
En très bref, l'auteur conclut que la réduction que la réduction de l'écart entre les places est "plus juste", et de plus est un bon moyen d'assurer la mobilité sociale visée par l'égalité des chances.
Si Benoît Hamon a semblé considérer religieusement ce petit livre, c'est un peu parce qu'il est un livre "de commande" pour le PS (Dubet le dit clairement) et qu'il correspond bien à ce que la majorité du PS (grands élus et petites main) souhaite mettre comme introduction à l'égalité.
Ce texte me semble éloigné des discussions pédagogiques. Il me semble permettre des mises en oeuvres assez diverses, des plus laxistes aux plus exigeantes. La mise en oeuvre est bien sûr le gros du boulot... mais les objectifs méritaient d'être précisés.
Ce texte vous pose t-il problème ? Ne permet-il à vos avis qu'une mise en oeuvre que vous jugez laxiste ?
C'est lui, via la convention, qui a été adopté par le parlement du PS et les militants, et non le document sur le collège, qui a très peu circulé dans le PS.
- AbraxasDoyen
Il va falloir nous expliquer en quoi la politique d'égalité des places, comme vous dites, est différente, à moyen terme, d'une politique des quotas, dont personne ne veut — parce que c'est mettre le doigt dans un engrenage qui conduira tout droit à un Vichy bis. C'est ce qu'a préconisé un excellent ami du petit Sarko, Yazid Sabeg — près à faire un "recensement ethnique" pour imposer des quotas en fonction de la représentativité des uns et des autres.
Et la dernière fois qu'on a fait en France un recensement ethnique, c'était sous Pétain.
Quant à la réduction de l'écart entre les places, c'est un concept original, qui va pile à l'encontre de tout ce qui se passe depuis trente ans. Il faudrait sortir, camarade, et voir le monde capitaliste comme il est. L'essentiel c'est de donner des armes — pas de décréter une réduction des écarts qui n'est qu'un fantasme. Les places ne se donnent pas, ne s'échangent pas — elles se conquièrent.
Et la dernière fois qu'on a fait en France un recensement ethnique, c'était sous Pétain.
Quant à la réduction de l'écart entre les places, c'est un concept original, qui va pile à l'encontre de tout ce qui se passe depuis trente ans. Il faudrait sortir, camarade, et voir le monde capitaliste comme il est. L'essentiel c'est de donner des armes — pas de décréter une réduction des écarts qui n'est qu'un fantasme. Les places ne se donnent pas, ne s'échangent pas — elles se conquièrent.
- AuroreEsprit éclairé
Marc, c'est le principe même d'"égalité réelle" qui est à remettre en cause. Une fois de plus, le PS s'engage sur une mauvaise pente : une politique sociale - comme éducative, d'ailleurs - pertinente devrait s'attacher à permettre à chacun d'aller le plus loin possible et de se réaliser, et non pas de rechercher une égalité à tout prix qui n'est que vulgarisation marxiste de bas étage (pratique, ça permet à quelques uns du PS-caviar de se défouler et d'épancher leurs complexes d'ex-gaucho !) et qui s'apparente à une douce utopie. Mais je crois qu'il a déjà été question de tout ceci sur un autre fil.
Tout qualificatif accolé à la notion d'égalité suffit à discréditer immanquablement cette dernière. Soit il y a égalité (républicaine), soit il n'y en a pas (le rafistolage permanent, la discrimination positive, etc.). Et personnellement, le principe d'équité me semble largement préférable et tant que fil conducteur d'une action politique.
Enfin, là où le PS a tout faux, c'est dans l'ordre des priorités. Au lieu de pondre des synthèses molles qui satisfont tout le monde et qui n'engagent à rien, tel ce document, ils feraient mieux de se pencher sur le contenu, c'est ce qui intéresse les gens (notamment en matière d'éducation : la question centrale de la qualité des programmes scolaires, etc.).
Tout qualificatif accolé à la notion d'égalité suffit à discréditer immanquablement cette dernière. Soit il y a égalité (républicaine), soit il n'y en a pas (le rafistolage permanent, la discrimination positive, etc.). Et personnellement, le principe d'équité me semble largement préférable et tant que fil conducteur d'une action politique.
Enfin, là où le PS a tout faux, c'est dans l'ordre des priorités. Au lieu de pondre des synthèses molles qui satisfont tout le monde et qui n'engagent à rien, tel ce document, ils feraient mieux de se pencher sur le contenu, c'est ce qui intéresse les gens (notamment en matière d'éducation : la question centrale de la qualité des programmes scolaires, etc.).
- Reine MargotDemi-dieu
et puis si l'égalité c'est donner le bac à 80% d'une classe d'âge, et ensuite 50% à la licence, à des gens ne maîtrisant même pas l'orthographe et le calcul de base; c'est à dire donner des diplômes pour faire du chiffre sans tenir compte du niveau réel des candidats, est-ce que ça a du sens?
Il n'y a pas d'égalité "réelle" sans niveau réel.
voir l'article de Pierre Jourde mis il y a qques temps sur le forum
Il n'y a pas d'égalité "réelle" sans niveau réel.
voir l'article de Pierre Jourde mis il y a qques temps sur le forum
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- marc44Niveau 9
Cher Abraxas,
"comme vous dites" : non, je cite, et je concède que mon message ne souvent s'adresser qu'aux personnes ayant quelque connaissance du livre.
Pour le reste, c'est la logorrhée arrogante habituelle. Réduire les inégalités entre les places dans la société revient à faire un recensement ethnique. Comme souvent, vous cherchez à vous épater vous-même par votre lyrisme. Se donner les armes : vous faites quoi concrètement, que chacun puisse suivre votre blanc panache (ou panaché ?) ?
"comme vous dites" : non, je cite, et je concède que mon message ne souvent s'adresser qu'aux personnes ayant quelque connaissance du livre.
Pour le reste, c'est la logorrhée arrogante habituelle. Réduire les inégalités entre les places dans la société revient à faire un recensement ethnique. Comme souvent, vous cherchez à vous épater vous-même par votre lyrisme. Se donner les armes : vous faites quoi concrètement, que chacun puisse suivre votre blanc panache (ou panaché ?) ?
- Reine MargotDemi-dieu
Vers l'inégalité, mais ensemble
L'OCDE vient de découvrir que l'école française produit des illettrés et reproduit les inégalités. On s'en doutait un peu, et ça ne date pas d'hier. La question revient régulièrement, comme un marronnier. Les réponses sont toujours les mêmes: soit on considère qu'il n'y a pas de problème, circulez, et ceux qui s'inquiètent sont de vieux réacs qui regrettent l'école de papa. Soit on envisage des mesures radicales: plus de notes, ou alors de A à D, à la rigueur. Plus de redoublement. Un travail des enseignants en équipe, des projets d'établissements, and so on, c'est-à-dire, en gros, tout ce qui a si bien marché jusqu'à présent.
Chaque fois qu'on a admis qu'il y avait un problème dans l'enseignement en France, et osé constater que seuls les enfants de la bourgeoisie parvenaient à s'en sortir, on a immanquablement donné les mêmes solutions, répété le mantra: démocratiser, démocratiser, démocratiser. Démocratiser, oui, mais qu'est-ce que ça signifie concrètement?
En France, la démocratisation est une opération très simple: elle consiste à augmenter la quantité de diplômes. L'échec scolaire n'est pas un vrai problème, il suffit de le supprimer par non-redoublement et délivrance du bac à 75% des non-redoublés. Comme ça, on aura l'air démocratique. Tout le monde il réussit, tout le monde il est égal. Que ces diplômes ne recouvrent aucune compétence, c'est accessoire. Qui casse le thermomètre ne voit plus qu'il a la fièvre. Sauf que les bourgeois, comme moi, savent ce que cela vaut. Et ils placent leurs enfants dans l'enseignement privé pour éviter le désastre du public. Enfants qu'on retrouvera dans les grandes écoles, ce qui leur épargnera le naufrage de l'université. Entre mes principes et l'avenir de mes enfants, le choix est vite fait. Je ne vois pas pourquoi ils paieraient toute leur vie pour les errements démagogiques de quelques théoriciens pédagogistes qui ont réussi à ruiner un système qui fonctionnait bien. Je ne vois pas pourquoi je devrais leur faire subir les classes en état d'agitation permanente, l'impossibilité de faire cours, le langage zyva considéré comme norme linguistique, le sympathique débat à la place de l'apprentissage des fondamentaux, le livre jeunesse traduit de l'anglais à la place de Molière et Maupassant.
Maintenant, si on veut démocratiser les grandes écoles, le principe est le même: plaçons-y d'autorité des quotas de prolos. C'est l'idée nouvelle. Ça améliorera les statistiques sociales. Surtout, ne pas se préoccuper de savoir s'il est important d'intégrer une grande école sur le mérite, le savoir, le travail, les capacités. Faudrait-il faire en sorte que les enfants des classes sociales défavorisées acquièrent un savoir? Vous n'avez rien compris: il faut des diplômes. Ce n'est pas parce qu'on a des compétences qu'on obtient un diplôme, renversons le problème : si vous avez un diplôme, c'est bien la preuve que vous avez des compétences. Quant aux dégâts éventuels exercés par les heureux diplômés dans l'exercice d'une profession, ça ne se mesure pas, donc on n'a pas à s'en inquiéter. C'est ainsi, depuis trente ans, qu'on règle les problèmes d'éducation en France, toutes tendances politiques confondues, droite et gauche. J'ai discuté avec des chefs d'entreprise ou des cadres administratifs. Ils s'étonnaient d'avoir pour employés des gens qui ne savaient pas écrire ni compter sans de sérieuses difficultés. Ces sales types ne comprenaient rien à la démocratisation.
Pour mieux comprendre les joies de la «démocratisation» à la française (c'est-à-dire, en gros, à la soviétique: l'important, c'est de sortir des chiffres de production) prenons l'enseigné à l'extrémité de la chaîne d'enseignement, c'est-à-dire à l'université. On n'a pas encore assez démocratisé, c'est entendu, mais ceux qui arrivent jusque là ont été salement démocratisés quand même. Cela apparaît, en fac de lettres, dès les premières copies, avec des dix ou douze fautes d'orthographe par feuillet, un langage à peine compréhensible. Lorsqu'on parle de fautes, c'est du genre «elle surprena», ou «ils ont décidaient», c'est-à-dire celui sur lequel toute réforme de l'orthographe serait impuissante (sauf à décréter qu'un verbe se conjugue comme on veut, et puis zut). Ce n'est même pas de l'inattention: invité à rétablir la bonne orthographe de «ils ont décidaient», un groupe entier d'étudiants en lettres (oui, en lettres, pas en fabrication d'enclumes) éprouve des difficultés. Les propositions fusent, au hasard: «ils ont décider», «ils ont décidés», tout y passe. Ils ne savent pas très bien comment ni pourquoi écrire ceci plutôt que cela. Cela n'a rien d'exceptionnel, bien au contraire. Et tout le monde sait que c'est ainsi. La secrétaire de mon université, qui n'a pas le bac, a obtenu son CAP il y a plus de trente ans et ne fait pas de fautes d'orthographe, le dit sans ambages: l'université est devenue un collège.
Donc: des générations entières de jeunes gens ont réussi à demeurer quinze ans dans le système scolaire sans acquérir la maîtrise des bases de la langue. Ils ont tranquillement passé de classe en classe, obtenu le baccalauréat. Pas de problème. Ils n'avaient aucun besoin de vouloir apprendre, puisqu'ils étaient de toutes façons quasi assurés d'aller jusqu'à la fac sans problème majeur. Les voilà à l'université. Et, bien sûr, c'est à vingt ans que, pour la première fois de leur vie, le couperet tombe: 30% d'échec en première année. Inadmissible, déclarent les gouvernants, il faut trouver une solution. Démocratisons. Débrouillez-vous, universitaires, pour m'emmener 90% de démocratisés jusqu'à la licence. Soyez plus pédagogiques! Travaillez en synergie! Réunissez-vous pour en parler! Changez les modalités de contrôle, modifiez les coefficients, entourez mieux ces petits. Bref: appliquez un sinapisme de moutarde à la double fracture, peu importe, l'important, c'est de sortir de bons chiffres. On y arrivera, Objectif Réussite, Horizon Excellence, et tout ça.
Pourquoi ce désastre de l'école? Pourquoi des centaines de milliers de jeunes sortent-ils de ce système en sachant à peine déchiffrer un texte et manier leur propre langue? Pourquoi après des années d'études sont-ils toujours incapables de maîtriser une langue étrangère? Bien sûr il y a eu les ravages du pédagogisme, le cataclysme de la méthode globale, après laquelle l'orthographe ne repousse plus, l'idée que l'enfant pouvait produire son savoir tout seul, l'obsession de ne surtout pas traumatiser le malheureux apprenant par des notes et des classements. Mais il y a autre chose encore.
J'ai discuté récemment avec une famille indienne du Kerala qui me disait à quel point l'école est importante en Inde. C'est le moyen de s'en sortir. Les écoliers indiens prennent la chose au sérieux. En Corée, au Japon, en Chine, le lettré est un homme respecté, le savoir est vénéré, l'école est faite pour travailler et apprendre, on y acquiert les éléments fondamentaux de la culture nationale. Devinez quelles seront les grandes puissances de demain?
Pour que l'école fonctionne, il faut qu'elle soit objet de désir. Ce n'est plus le cas en France. Le professeur est une sorte de prolo de l'enseignement. Les locaux sont hideux et dégradés. Allez au lycée Jean Vilar de Meaux: on dirait la prison. L'argent roi, la télé, les valeurs de la fringue et de la pub ont totalement ringardisé l'école, le discours dominant dévalorise le savoir dès lors qu'il n'est pas directement utile et rentable. Le jeune français n'a plus envie d'aller au collège, ni de travailler, la culture n'est pas séduisante, le savoir n'est pas sexy. On va en cours comme on se rend à une obligation pénible et ennuyeuse, qui ne sert à rien. Dans le pire des cas, le prof est l'ennemi. Simplement parce qu'il impose des contraintes. L'idée même de contrainte et d'effort est devenue insupportable, quasiment fasciste. C'est parce qu'elle n'est plus objet de désir et d'idéal que l'école meurt.
Pierre Jourde
Que le PS médite ce texte et on en reparle.
L'OCDE vient de découvrir que l'école française produit des illettrés et reproduit les inégalités. On s'en doutait un peu, et ça ne date pas d'hier. La question revient régulièrement, comme un marronnier. Les réponses sont toujours les mêmes: soit on considère qu'il n'y a pas de problème, circulez, et ceux qui s'inquiètent sont de vieux réacs qui regrettent l'école de papa. Soit on envisage des mesures radicales: plus de notes, ou alors de A à D, à la rigueur. Plus de redoublement. Un travail des enseignants en équipe, des projets d'établissements, and so on, c'est-à-dire, en gros, tout ce qui a si bien marché jusqu'à présent.
Chaque fois qu'on a admis qu'il y avait un problème dans l'enseignement en France, et osé constater que seuls les enfants de la bourgeoisie parvenaient à s'en sortir, on a immanquablement donné les mêmes solutions, répété le mantra: démocratiser, démocratiser, démocratiser. Démocratiser, oui, mais qu'est-ce que ça signifie concrètement?
En France, la démocratisation est une opération très simple: elle consiste à augmenter la quantité de diplômes. L'échec scolaire n'est pas un vrai problème, il suffit de le supprimer par non-redoublement et délivrance du bac à 75% des non-redoublés. Comme ça, on aura l'air démocratique. Tout le monde il réussit, tout le monde il est égal. Que ces diplômes ne recouvrent aucune compétence, c'est accessoire. Qui casse le thermomètre ne voit plus qu'il a la fièvre. Sauf que les bourgeois, comme moi, savent ce que cela vaut. Et ils placent leurs enfants dans l'enseignement privé pour éviter le désastre du public. Enfants qu'on retrouvera dans les grandes écoles, ce qui leur épargnera le naufrage de l'université. Entre mes principes et l'avenir de mes enfants, le choix est vite fait. Je ne vois pas pourquoi ils paieraient toute leur vie pour les errements démagogiques de quelques théoriciens pédagogistes qui ont réussi à ruiner un système qui fonctionnait bien. Je ne vois pas pourquoi je devrais leur faire subir les classes en état d'agitation permanente, l'impossibilité de faire cours, le langage zyva considéré comme norme linguistique, le sympathique débat à la place de l'apprentissage des fondamentaux, le livre jeunesse traduit de l'anglais à la place de Molière et Maupassant.
Maintenant, si on veut démocratiser les grandes écoles, le principe est le même: plaçons-y d'autorité des quotas de prolos. C'est l'idée nouvelle. Ça améliorera les statistiques sociales. Surtout, ne pas se préoccuper de savoir s'il est important d'intégrer une grande école sur le mérite, le savoir, le travail, les capacités. Faudrait-il faire en sorte que les enfants des classes sociales défavorisées acquièrent un savoir? Vous n'avez rien compris: il faut des diplômes. Ce n'est pas parce qu'on a des compétences qu'on obtient un diplôme, renversons le problème : si vous avez un diplôme, c'est bien la preuve que vous avez des compétences. Quant aux dégâts éventuels exercés par les heureux diplômés dans l'exercice d'une profession, ça ne se mesure pas, donc on n'a pas à s'en inquiéter. C'est ainsi, depuis trente ans, qu'on règle les problèmes d'éducation en France, toutes tendances politiques confondues, droite et gauche. J'ai discuté avec des chefs d'entreprise ou des cadres administratifs. Ils s'étonnaient d'avoir pour employés des gens qui ne savaient pas écrire ni compter sans de sérieuses difficultés. Ces sales types ne comprenaient rien à la démocratisation.
Pour mieux comprendre les joies de la «démocratisation» à la française (c'est-à-dire, en gros, à la soviétique: l'important, c'est de sortir des chiffres de production) prenons l'enseigné à l'extrémité de la chaîne d'enseignement, c'est-à-dire à l'université. On n'a pas encore assez démocratisé, c'est entendu, mais ceux qui arrivent jusque là ont été salement démocratisés quand même. Cela apparaît, en fac de lettres, dès les premières copies, avec des dix ou douze fautes d'orthographe par feuillet, un langage à peine compréhensible. Lorsqu'on parle de fautes, c'est du genre «elle surprena», ou «ils ont décidaient», c'est-à-dire celui sur lequel toute réforme de l'orthographe serait impuissante (sauf à décréter qu'un verbe se conjugue comme on veut, et puis zut). Ce n'est même pas de l'inattention: invité à rétablir la bonne orthographe de «ils ont décidaient», un groupe entier d'étudiants en lettres (oui, en lettres, pas en fabrication d'enclumes) éprouve des difficultés. Les propositions fusent, au hasard: «ils ont décider», «ils ont décidés», tout y passe. Ils ne savent pas très bien comment ni pourquoi écrire ceci plutôt que cela. Cela n'a rien d'exceptionnel, bien au contraire. Et tout le monde sait que c'est ainsi. La secrétaire de mon université, qui n'a pas le bac, a obtenu son CAP il y a plus de trente ans et ne fait pas de fautes d'orthographe, le dit sans ambages: l'université est devenue un collège.
Donc: des générations entières de jeunes gens ont réussi à demeurer quinze ans dans le système scolaire sans acquérir la maîtrise des bases de la langue. Ils ont tranquillement passé de classe en classe, obtenu le baccalauréat. Pas de problème. Ils n'avaient aucun besoin de vouloir apprendre, puisqu'ils étaient de toutes façons quasi assurés d'aller jusqu'à la fac sans problème majeur. Les voilà à l'université. Et, bien sûr, c'est à vingt ans que, pour la première fois de leur vie, le couperet tombe: 30% d'échec en première année. Inadmissible, déclarent les gouvernants, il faut trouver une solution. Démocratisons. Débrouillez-vous, universitaires, pour m'emmener 90% de démocratisés jusqu'à la licence. Soyez plus pédagogiques! Travaillez en synergie! Réunissez-vous pour en parler! Changez les modalités de contrôle, modifiez les coefficients, entourez mieux ces petits. Bref: appliquez un sinapisme de moutarde à la double fracture, peu importe, l'important, c'est de sortir de bons chiffres. On y arrivera, Objectif Réussite, Horizon Excellence, et tout ça.
Pourquoi ce désastre de l'école? Pourquoi des centaines de milliers de jeunes sortent-ils de ce système en sachant à peine déchiffrer un texte et manier leur propre langue? Pourquoi après des années d'études sont-ils toujours incapables de maîtriser une langue étrangère? Bien sûr il y a eu les ravages du pédagogisme, le cataclysme de la méthode globale, après laquelle l'orthographe ne repousse plus, l'idée que l'enfant pouvait produire son savoir tout seul, l'obsession de ne surtout pas traumatiser le malheureux apprenant par des notes et des classements. Mais il y a autre chose encore.
J'ai discuté récemment avec une famille indienne du Kerala qui me disait à quel point l'école est importante en Inde. C'est le moyen de s'en sortir. Les écoliers indiens prennent la chose au sérieux. En Corée, au Japon, en Chine, le lettré est un homme respecté, le savoir est vénéré, l'école est faite pour travailler et apprendre, on y acquiert les éléments fondamentaux de la culture nationale. Devinez quelles seront les grandes puissances de demain?
Pour que l'école fonctionne, il faut qu'elle soit objet de désir. Ce n'est plus le cas en France. Le professeur est une sorte de prolo de l'enseignement. Les locaux sont hideux et dégradés. Allez au lycée Jean Vilar de Meaux: on dirait la prison. L'argent roi, la télé, les valeurs de la fringue et de la pub ont totalement ringardisé l'école, le discours dominant dévalorise le savoir dès lors qu'il n'est pas directement utile et rentable. Le jeune français n'a plus envie d'aller au collège, ni de travailler, la culture n'est pas séduisante, le savoir n'est pas sexy. On va en cours comme on se rend à une obligation pénible et ennuyeuse, qui ne sert à rien. Dans le pire des cas, le prof est l'ennemi. Simplement parce qu'il impose des contraintes. L'idée même de contrainte et d'effort est devenue insupportable, quasiment fasciste. C'est parce qu'elle n'est plus objet de désir et d'idéal que l'école meurt.
Pierre Jourde
Que le PS médite ce texte et on en reparle.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- AuroreEsprit éclairé
Marc, je crois que vous sous-estimez cruellement la contamination du PS par le pédagogisme. Il n'y a en effet pas que le document sur le collège. Il y a aussi ceci, en parlant d'égalité des chances :
- http://www.fnesr.net/2010/09/l%E2%80%99egalite-des-chances-dans-l%E2%80%99enseignement-primaire-et-secondaire/#more-289
Ou comment priver les classes populaires de toute possibilité d'échapper à un destin écrit d'avance.
- http://www.fnesr.net/2010/09/l%E2%80%99egalite-des-chances-dans-l%E2%80%99enseignement-primaire-et-secondaire/#more-289
Ou comment priver les classes populaires de toute possibilité d'échapper à un destin écrit d'avance.
- marc44Niveau 9
@Marquise : ça n'est pas le sujet du livre ni de la discussion que je lançais (lançai).
J'ai lu le texte de Pierre Jourde, oui. En général, ce qu'il écrit me semble intéressant et juste, mais là, rien de bien nouveau.
J'ai lu le texte de Pierre Jourde, oui. En général, ce qu'il écrit me semble intéressant et juste, mais là, rien de bien nouveau.
- Reine MargotDemi-dieu
mais c'est précisément ce qui est mis dans le programme du PS qu'il critique! c'est entre autres le PS qui met en oeuvre cette dérive!
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- marc44Niveau 9
Je ne parlais pas du projet du PS - sur lequel j'ai bien compris, je crois, l'opinion des participants à ce groupe - , mais d'un livre précis de Dubet.
- AuroreEsprit éclairé
marc44 a écrit:Cher Abraxas,
"comme vous dites" : non, je cite, et je concède que mon message ne souvent s'adresser qu'aux personnes ayant quelque connaissance du livre.
Pour le reste, c'est la logorrhée arrogante habituelle. Réduire les inégalités entre les places dans la société revient à faire un recensement ethnique. Comme souvent, vous cherchez à vous épater vous-même par votre lyrisme. Se donner les armes : vous faites quoi concrètement, que chacun puisse suivre votre blanc panache (ou panaché ?) ?
Ce qu'on fait concrètement ?
En matière d'éducation, on arrête la sociologie à deux balles : il est urgent de débarrasser le discours sur l'éducation des complaintes sociétales.
On remet les heures de cours supprimées depuis 30 ans, on arrête les expérimentations pédagogiques (= pédagogistes) hasardeuses, on supprime les sorties, "projets" farfelus, "promotion des arts du faire" (cf. projet PS !!!), TPE, IDD, ASSR, courses contre la faim, "interdisciplinarités", "travail en équipe" et autres billevesées, et on laisse faire les professionnels, à savoir les profs.
On met en place des programmes progressifs et ambitieux pour chaque niveau, et on donne aux profs les moyens de les faire appliquer (on remet les parents et les CdE à leur juste place : les uns éduquent leur progéniture, les autres assurent le fonctionnement administratif de l'établissement et ne se mêlent pas de pédagogie). On restaure l'autorité du conseil de classe et on applique le redoublement lorsqu'il s'avère nécessaire (dans les petits niveaux, lorsqu'il s'agit d'apprendre à lire, écrire et compter : après c'est le plus souvent inutile).
Enfin, on arrête de dévaloriser le travail manuel et les filières qui s'y rattachent, et on abandonne les objectifs absurdes du processus de Lisbonne (80% d'une classe d'âge au bac, 50% en licence) qui nous mènent actuellement droit dans le mur.
Si toutes ces conditions sont remplies, les faux problèmes de "sélection" ou d'élitisme" tomberont d'eux-mêmes.
C'est assez concret, comme cela ? :lol:
- doctor whoDoyen
Pour moi, les inégalités seront réduites quand on aura dit qu'il fallait moins de diplômes mais un meilleur niveau global. Du coup, il y aura une vraie démocratisation scolaire, et une possibilité accrue pour chacun d'atteindre une place au soleil.
Et un peuple instruit, ça permettrait aussi de remettre en cause les hiérarchies faussées (des études de commerce valant mieux qu'un diplôme de plomberie).
Le mot d'ordre, s'il en faut un : l'instruction pour tous.
Et un peuple instruit, ça permettrait aussi de remettre en cause les hiérarchies faussées (des études de commerce valant mieux qu'un diplôme de plomberie).
Le mot d'ordre, s'il en faut un : l'instruction pour tous.
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Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- CelebornEsprit sacré
marc44 a écrit:
Ce texte vous pose t-il problème ?
Franchement ? Oui.
Je cite le passage sur le collège (c'est moi qui souligne) :
Le collège : garantir la continuité avec l’école primaire
Oublié des politiques éducatives, creuset des inégalités et du décrochage, le collège est le dernier lieu éducatif traversé par l’ensemble d’une classe d’âge. Il doit évoluer en s’inscrivant dans une plus grande continuité avec l’école primaire pour garantir la transmission d’un socle commun pour tous avant la fin de la scolarité obligatoire en permettant une plus grande souplesse des parcours. Nous proposons que les élèves bénéficient d’une culture commune par un large panel d'enseignements communs, pour tous, faisant une place importante, aux côtés des enseignements généraux, à la culture technologique et professionnelle.
L'élaboration de nouveaux programmes et d’une nouvelle architecture des enseignements, plus transversaux, plus ouverts sur les activités artistiques, culturelles et sportives, devra se faire en concertation. Il faut notamment assurer l’acquisition de solides bases disciplinaires, encourager les élèves à travailler en équipe, amplifier les projets collectifs, privilégier le travail de recherche et d’expérimentation, développer considérablement la place de l’expression orale, garantir l'implication des élèves dans la construction de leurs apprentissages et généraliser l’utilisation des technologies de l'information à des fins pédagogiques. Cet enseignement commun sera accompagné de modules adaptés à chacun : remise à niveau, options disciplinaires, projets collectifs, renforcement des apprentissages méthodologiques…
Nous proposons la participation d'enseignants du primaire au collège et réciproquement dans le cadre de projets communs, avec du temps dégagé pour le travail d’équipe, une formation initiale et continue partiellement commune et un travail collectif sur les contenus et procédures d’évaluation. Nous proposons que le rôle du professeur principal soit significativement renforcé de façon à ce qu’il passe davantage de temps avec les élèves et leur famille. Nous développerons des établissements à taille humaine, en limitant le nombre d’élèves à 600 par collège et 1500 par lycée.
Je synthétise : ce n'est pas un projet, c'est un déferlement de bons sentiments. Tous ensemble, en concertation, en réunion, en accord, en équipe, avec le primaire, et comme ça tout ira bien.
Sauf que non, tout n'ira pas bien. Car si on fait des enseignements "plus transversaux", si on fait des "modules", si on fait des "projets collectifs", si on augmente la part des "activités artistiques, culturelles et sportives", si on fait une place plus importante à la "culture technologique et professionnelle", ça va forcément être au détriment d'autre chose qui existe déjà (je ne vois pas le PS recommander des semaines de 50 heures pour les élèves, lui qui veut raccourcir les grandes vacances). De quoi ? De la transmission des savoirs fondamentaux, de l' "acquisition de solides bases disciplinaires", comme ils osent l'écrire dans le texte. Malheureusement, ce texte n'est pas un énoncé performatif : il ne va pas se réaliser juste parce qu'on l'écrit. Au contraire.
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- AuroreEsprit éclairé
marc44 a écrit:Je ne parlais pas du projet du PS - sur lequel j'ai bien compris, je crois, l'opinion des participants à ce groupe - , mais d'un livre précis de Dubet.
Marc, comment peut-on encore accorder quelque crédit que ce soit à ce sinistre personnage ?
- AuroreEsprit éclairé
doctor who a écrit:Pour moi, les inégalités seront réduites quand on aura dit qu'il fallait moins de diplômes mais un meilleur niveau global. Du coup, il y aura une vraie démocratisation scolaire, et une possibilité accrue pour chacun d'atteindre une place au soleil.
Et un peuple instruit, ça permettrait aussi de remettre en cause les hiérarchies faussées (des études de commerce valant mieux qu'un diplôme de plomberie).
Le mot d'ordre, s'il en faut un : l'instruction pour tous.
- AuroreEsprit éclairé
Celeborn a écrit:
Le collège : garantir la continuité avec l’école primaire
Oublié des politiques éducatives, creuset des inégalités et du décrochage, le collège est le dernier lieu éducatif traversé par l’ensemble d’une classe d’âge. Il doit évoluer en s’inscrivant dans une plus grande continuité avec l’école primaire pour garantir la transmission d’un socle commun pour tous avant la fin de la scolarité obligatoire en permettant une plus grande souplesse des parcours. Nous proposons que les élèves bénéficient d’une culture commune par un large panel d'enseignements communs, pour tous, faisant une place importante, aux côtés des enseignements généraux, à la culture technologique et professionnelle.
L'élaboration de nouveaux programmes et d’une nouvelle architecture des enseignements, plus transversaux, plus ouverts sur les activités artistiques, culturelles et sportives, devra se faire en concertation. Il faut notamment assurer l’acquisition de solides bases disciplinaires, encourager les élèves à travailler en équipe, amplifier les projets collectifs, privilégier le travail de recherche et d’expérimentation, développer considérablement la place de l’expression orale, garantir l'implication des élèves dans la construction de leurs apprentissages et généraliser l’utilisation des technologies de l'information à des fins pédagogiques. Cet enseignement commun sera accompagné de modules adaptés à chacun : remise à niveau, options disciplinaires, projets collectifs, renforcement des apprentissages méthodologiques…
Nous proposons la participation d'enseignants du primaire au collège et réciproquement dans le cadre de projets communs, avec du temps dégagé pour le travail d’équipe, une formation initiale et continue partiellement commune et un travail collectif sur les contenus et procédures d’évaluation. Nous proposons que le rôle du professeur principal soit significativement renforcé de façon à ce qu’il passe davantage de temps avec les élèves et leur famille. Nous développerons des établissements à taille humaine, en limitant le nombre d’élèves à 600 par collège et 1500 par lycée.
Je synthétise encore davantage que Céléborn : ce texte, c'est précisément tout ce qu'il ne faut pas faire !!!
- Reine MargotDemi-dieu
Aurore a écrit:marc44 a écrit:Cher Abraxas,
"comme vous dites" : non, je cite, et je concède que mon message ne souvent s'adresser qu'aux personnes ayant quelque connaissance du livre.
Pour le reste, c'est la logorrhée arrogante habituelle. Réduire les inégalités entre les places dans la société revient à faire un recensement ethnique. Comme souvent, vous cherchez à vous épater vous-même par votre lyrisme. Se donner les armes : vous faites quoi concrètement, que chacun puisse suivre votre blanc panache (ou panaché ?) ?
Ce qu'on fait concrètement ?
En matière d'éducation, on arrête la sociologie à deux balles : il est urgent de débarrasser le discours sur l'éducation des complaintes sociétales.
On remet les heures de cours supprimées depuis 30 ans, on arrête les expérimentations pédagogiques (= pédagogistes) hasardeuses, on supprime les sorties, "projets" farfelus, "promotion des arts du faire" (cf. projet PS !!!), TPE, IDD, ASSR, courses contre la faim, "interdisciplinarités", "travail en équipe" et autres billevesées, et on laisse faire les professionnels, à savoir les profs.
On met en place des programmes progressifs et ambitieux pour chaque niveau, et on donne aux profs les moyens de les faire appliquer (on remet les parents et les CdE à leur juste place : les uns éduquent leur progéniture, les autres assurent le fonctionnement administratif de l'établissement et ne se mêlent pas de pédagogie). On restaure l'autorité du conseil de classe et on applique le redoublement lorsqu'il s'avère nécessaire (dans les petits niveaux, lorsqu'il s'agit d'apprendre à lire, écrire et compter : après c'est le plus souvent inutile).
Enfin, on arrête de dévaloriser le travail manuel et les filières qui s'y rattachent, et on abandonne les objectifs absurdes du processus de Lisbonne (80% d'une classe d'âge au bac, 50% en licence) qui nous mènent actuellement droit dans le mur.
Si toutes ces conditions sont remplies, les faux problèmes de "sélection" ou d'élitisme" tomberont d'eux-mêmes.
C'est assez concret, comme cela ? :lol:
+1000
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- AuroreEsprit éclairé
J'insiste, cher Marc : le texte que vous citez est identique à celui pondu par l'UMP sur le même question !!! Nous n'avons aucune raison de voter en faveur d'un projet qui, affublé qu'il est de bons sentiments, est dans son essence profondément anti-républicain et réactionnaire !
Enfin, isoler ainsi le collège du reste du système éducatif n'a aucun sens. Il faut au contraire mener une réflexion globale sur le système éducatif et sa finalité (l'instruction de qualité pour tous, comme le dit si bien doctor who !).
Enfin, isoler ainsi le collège du reste du système éducatif n'a aucun sens. Il faut au contraire mener une réflexion globale sur le système éducatif et sa finalité (l'instruction de qualité pour tous, comme le dit si bien doctor who !).
- doctor whoDoyen
Ah, et un conseil, pour renouer avec les racines ouvrièristes du PS.
Des filières techniques (et non pas "professionnelles") dès la quatrième, mais préparée par deux choses indispensables : un niveau solide en lecture, écriture, calcul pour tous ; un apprentissage plus cohérent, structuré et massif des activités manuelles dès la maternelle.
Des filières techniques (et non pas "professionnelles") dès la quatrième, mais préparée par deux choses indispensables : un niveau solide en lecture, écriture, calcul pour tous ; un apprentissage plus cohérent, structuré et massif des activités manuelles dès la maternelle.
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- 17 novembre 2012 - 10h : Laboratoire d'idées de l'AFEF : Enseigner / Apprendre à écrire
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