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- PrezboGrand Maître
epekeina.tes.ousias a écrit:Verdurette a écrit:Pour info, malgré le joli petit livre orange, il n'y a aucune formation à l'enseignement de la lecture et de l'écriture à l'INSPE. Ce serait savoureux si ce n'était pas tragique.
C'est “déconseillé” à chaque fois que l'on dépose une maquette pour habilitation — car les stages ne sont pas censés être effectués en CP…
Mais, excusez-moi si je vais dire quelques choses de naïf, après le stage, certains PE finissent bien par être affectés en CP, non ?
(On pourrait par ailleurs se demander s'il est vraiment inutile de continuer à enseigner la lecture et l'écriture à certains élèves même après le CP.)
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Les voies de la DEGESCO sont insondables (depuis très longtemps).
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Si tu vales valeo.
- Ajonc35Sage
Il n'est de pires sourds ceux qui ne veulent pas entendre, il n'est de pires aveugles ceux qui ne veulent pas voir.epekeina.tes.ousias a écrit:Les voies de la DEGESCO sont insondables (depuis très longtemps).
Assumer ses responsabilités n'est pas la principale qualité de ceux qui nous dirigent, se refilent le bébé toujours de plus en plus en apnée! Mais se contentent de changer l'eau du bain au lieu de vider, un peu, la baignoire et comprendre ce qu'il s'est passé
La même chose en voie professionnelle depuis des années.
- VerduretteModérateur
Prezbo a écrit:Mais, excusez-moi si je vais dire quelques choses de naïf, après le stage, certains PE finissent bien par être affectés en CP, non ?
(On pourrait par ailleurs se demander s'il est vraiment inutile de continuer à enseigner la lecture et l'écriture à certains élèves même après le CP.)
Alors, il y a les préconisations, et il y a la vraie vie. Normalement, on ne doit mettre les stagiaires et même les T1 ni en CP, ni en CM2, ni en double niveau.
Dans l'école en voie d'extinction où j'ai été affectée lors de mon changement de département, trois ans avant sa fermeture, la première année la T1 avait un CP-CE2, et l'année suivante la stagiaire avait un CM1-CM2.
Et oui, même si ce n'est pas la première année, on finit un jour ou l'autre par échouer en CP.
C'est apparemment une classe qui fait peur. Même ma super directrice de compétition avoue redouter cette classe.
C'est comme la maternelle, on adore ou on déteste.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Mais vu le nombre de T1 qui en réalité se retrouvent en brigade de remplacement (et de plus en plus souvent pour des années), donc aussi bien en CP que dans n'importe quelle classe, je trouve que ça reste problématique. Mais oui, je sais, s'il n'y avait que sur ce point que l'EN était contradictoire et peu cohérente…
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Si tu vales valeo.
- Isis39Enchanteur
Si j’ai bien compris, sous prétexte que les débutants ne se retrouvent pas en CP, on n’apprend pas aux futurs PE comment enseigner l’apprentissage de la lecture et l’écriture ? C’est censé tomber du ciel ?
- epekeina.tes.ousiasModérateur
On le fait — mais pas spécifiquement pour le CP. L'idée (héritée des années 90), c'est encore souvent qu'on apprend à lire-écrire de la maternelle au CM2 (ce n'est pas faux, certes, mais ça conduit trop souvent à noyer le poisson). Même s'il y a tout de même des choses enseignées en rapport avec la “conscience phonologique”, les enseignements et la formation obéissent à la fois à la répartition par cycle et à la question de la polyvalence (peut-être pas partout, mais dans ce que j'ai pu observer) : et cela conduit à limiter (au mieux, éventuellement à éliminer) la systématicité de certaines formations (comme lire-écrire au CP), et ce d'autant que les volumes horaires sont toujours à revoir (à la baisse). À quoi s'ajoute que, depuis la précédente réforme, une très large partie des enseignements a pour objet quasi exclusif le concours et les résultats au concours — et non pas apprendre à enseigner dans tels et tels niveaux (puisque ce n'est pas une épreuve du concours). Cela laisse tout de même les PE assez démunies sur un certain nombre de points concernant des classes du genre PS, CP ou CM2.
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Si tu vales valeo.
- Charles-MauriceNiveau 10
C'est à peine croyable mais plausible quand on connaît l'en. Dans le secondaire, on ne nous apprend pas à corriger une copie, ni à mener un cours. Enfin, je n'ai reçu aucune information dans ce sens en 32 ans de carrière. Nous dire ce qui ne va pas, ça oui, et encore sur des concepts bien flous comme les îlots et autres.
Mais je croyais naïvement que le premier degré était une priorité, les fondamentaux, tout ça.
Mais je croyais naïvement que le premier degré était une priorité, les fondamentaux, tout ça.
- VerduretteModérateur
La lecture est une priorité, mais aussi une science infuse apparemment. Comme les mathématiques, l'écriture, et le reste.
Depuis trois ans, je suis en binôme avec la classe-berceau de notre école (simplement parce qu'il y a 4 classes, nous sortons en récréation ou allons au sport deux par deux) donc j'ai connu trois stagiaires successifs, très investis, très consciencieux, mais qui m'ont tous confirmé la vacuité de leur formation disciplinaire. (et l'ont déplorée, d'ailleurs).
Depuis trois ans, je suis en binôme avec la classe-berceau de notre école (simplement parce qu'il y a 4 classes, nous sortons en récréation ou allons au sport deux par deux) donc j'ai connu trois stagiaires successifs, très investis, très consciencieux, mais qui m'ont tous confirmé la vacuité de leur formation disciplinaire. (et l'ont déplorée, d'ailleurs).
- PrezboGrand Maître
L'erreur initiale n'a-t-elle pas été commise en 1989 ? Article du monde de l'époque ;
https://www.lemonde.fr/archives/article/1989/06/14/la-loi-jospin-et-la-suppression-des-ecoles-normales-les-instituteurs-et-les-professeurs-du-secondaire-seront-formes-dans-les-memes-instituts-universitaires_4144026_1819218.html
Bon, comme toujours, c'est sans doute attribuer une cause unique à ce qui était une tendance générale. Mais symboliquement, cette décision a été lourde.
https://www.lemonde.fr/archives/article/1989/06/14/la-loi-jospin-et-la-suppression-des-ecoles-normales-les-instituteurs-et-les-professeurs-du-secondaire-seront-formes-dans-les-memes-instituts-universitaires_4144026_1819218.html
Bon, comme toujours, c'est sans doute attribuer une cause unique à ce qui était une tendance générale. Mais symboliquement, cette décision a été lourde.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Prezbo a écrit:L'erreur initiale n'a-t-elle pas été commise en 1989 ? Article du monde de l'époque ;
https://www.lemonde.fr/archives/article/1989/06/14/la-loi-jospin-et-la-suppression-des-ecoles-normales-les-instituteurs-et-les-professeurs-du-secondaire-seront-formes-dans-les-memes-instituts-universitaires_4144026_1819218.html
Bon, comme toujours, c'est sans doute attribuer une cause unique à ce qui était une tendance générale. Mais symboliquement, cette décision a été lourde.
Non, pas vraiment.
Disons qu'en 89 (90), les IUFM (dont la création a été un peu improvisée par le ministre Jospin — mais c'était en discussion depuis une dizaine d'années) ont hérité des personnels précédemment affectés à la formation (EN et CPR, donc), que d'autre part, ils étaient censés être des établissements universitaires, mais sans délivrer aucun diplôme et sans faire de recherche (sans labo, mais avec des EC). Et aussi : sans programme national (pas même un cadre), mais avec des “préconisations” issues du MEN (et non du MESRI) — autrement dit, une institution pensée à mi-chemin entre une “école professionnelle” et une “formation universitaire”, mais sans être aucun des deux, et sous contrôle directe de l'exécutif. Le tout au gré des alternances politiques qui, chacune, ont pesé sur la formation dans des directions souvent contraires, mais avec une constante : à moindre coût (d'où, par ex., la réduction drastique des durées de stages, qui se retrouve actuellement).
Mais l'élévation du niveau de recrutement relève à la fois d'une histoire longue (au moins depuis l'entre-deux guerres) et de processus internationaux dans les 40 dernières années. Et de même, le refus de programmer les questions éducatives sur des plans de longue durée (cf. la démographie, c'est prédictible), qu'il s'agisse du recrutement ou des programmes (durables, et non pas réformés à chaque alternance), le refus de réellement gérer les carrières des enseignants, depuis la rémunération jusqu'aux possibilités de promotion : tout cela pèse lourd. Les IUFM, puis les ESPE, puis les INSPE sont chargés de la “formation des enseignants”, mais en réalité, ils fournissent une “explication” commode aux responsables politiques (qui les pilotent) : il suffit d'ajouter devant le sigle “c'est la faute aux” et juste derrière, “c'est un repère de…”
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Si tu vales valeo.
- SalsepareilleÉrudit
Verdurette, qu'est-ce que c'est que les APQ?
J'ai en 6ème un grand nombre d'enfants qui déchiffrent à peine en lecture, et quelques-uns qui ne savent pas lire (qui lisent "pompote" au lieu de "pompier", et ce, même en relisant plusieurs fois.) Bien sûr que mes collègues et moi, on se demande quelle en est la cause. On n'ose pas trop accuser les enseignants du primaire, car c'est bien connu: "c'est de la faute au primaire" et avant, "c'est de la faute à la maternelle".
Mais, pour plein de raisons, j'ai eu l'occasion de travailler aux côtés d'instits depuis 10 ans, et je vois une réelle évolution. L'année dernière, en petite section, une instit a travaillé sur les jeux olympiques une bonne partie de l'année, avec les drapeaux, les pays etc... Alors, il y avait sûrement quelque chose de pédagogique là-dedans. Sûrement. Mais les élèves, maintenant en moyenne section, ne savent pas tenir un crayon. Et l'instit accuse... les écrans et la famille. Et ça m'éneeeeerve.
J'ai en 6ème un grand nombre d'enfants qui déchiffrent à peine en lecture, et quelques-uns qui ne savent pas lire (qui lisent "pompote" au lieu de "pompier", et ce, même en relisant plusieurs fois.) Bien sûr que mes collègues et moi, on se demande quelle en est la cause. On n'ose pas trop accuser les enseignants du primaire, car c'est bien connu: "c'est de la faute au primaire" et avant, "c'est de la faute à la maternelle".
Mais, pour plein de raisons, j'ai eu l'occasion de travailler aux côtés d'instits depuis 10 ans, et je vois une réelle évolution. L'année dernière, en petite section, une instit a travaillé sur les jeux olympiques une bonne partie de l'année, avec les drapeaux, les pays etc... Alors, il y avait sûrement quelque chose de pédagogique là-dedans. Sûrement. Mais les élèves, maintenant en moyenne section, ne savent pas tenir un crayon. Et l'instit accuse... les écrans et la famille. Et ça m'éneeeeerve.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Activité Physique Quotidienne (30mn — soit en réel, 45mn/j., sans compter large)……………
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