Suspension d'une PE à Paris suite à des violences sur élève

lene75 a écrit:Un spray à portée de main dans une classe d'école maternelle ? C'est louche ? Vous êtes sérieux ? Alors mes filles n'ont eu que des psychopathes : en général les PE évitent de nettoyer les tables à l'eau de javel, donc elles ont un spray d'eau en classe, à portée de main. Rien de dingue à ça. Sauf qu'elles n'en font pas exactement l'usage qu'en fait cette PE. C'est bien ce dernier point le problème, pas la présence de sprays dans toutes les classes d'école maternelle et autres crèches.

D'où l'intérêt de confier les enquêtes à des professionnels...

Jamais vu de PE nettoyer des tables ni à l'eau de javel, ni à l'eau.

Quoi qu'il en soit, ce n'est pas que la présence du spray qui est étonnante, ce sont surtout tous les gestes qui paraissent naturels ...

Non mais il faut arrêter, il y a une enquête en cours. Les procureurs de réseaux sociaux, c'est horrible en plus d'être stupide.

Je viens de lire les 4 pages parues depuis hier, et je suis étonnée de ne pas y voir évoquer ce qui me gêne depuis que je l'ai appris (à moins d'avoir très mal compris) : les faits se sont passés mardi matin, la mère a eu connaissance de la video jeudi soir.
La petite avait dit à sa mère le mardi soir que la maitresse lui avait appuyé sur le dos : la mère avait regardé le dos, sans rien remarquer. Et manifestement la petite était retournée en classe jusqu'à jeudi.

L'avocate parlait hier d'ITT, ITT psy je suppose ; j'ai l'impression d'une énorme manipulation, ou, à tout le moins, d'une exploitation par quelqu'un qui a senti le bon filon.

Oui, je pense que DR a raison, comme Lene. On est les premiers à se plaindre quand les parents viennent nous expliquer comment faire notre travail. Laissons les enquêteurs faire le leur. A moins quon veuille un vote sur les reseaux sociaux pour chaque enquête.
A titre personnel, je m'interroge quand même sur cette tendance à sortir son portable pour filmer. La mère d'élève, même sans bien parler français, doit quand savoir dire "non". C'est un des premiers mots qu'on apprend dans une langue. Je m'interroge aussi sur les médias qui rebondissent là-dessus et parlent de maltraitance à l'école comme si ça arrivait de façon fréquente. Quant à l'ITT, je suis assez d'accord avec Oudemia.

Oudemia a écrit:Je viens de lire les 4 pages parues depuis hier, et je suis étonnée de ne pas y voir évoquer ce qui me gêne depuis que je l'ai appris (à moins d'avoir très mal compris) : les faits se sont passés mardi matin, la mère a eu connaissance de la video jeudi soir.
La petite avait dit à sa mère le mardi soir que la maitresse lui avait appuyé sur le dos : la mère avait regardé le dos, sans rien remarquer. Et manifestement la petite était retournée en classe jusqu'à jeudi.

L'avocate parlait hier d'ITT, ITT psy je suppose ; j'ai l'impression d'une énorme manipulation, ou, à tout le moins, d'une exploitation par quelqu'un qui a senti le bon filon.

Un geste physique violent ne laisse pas forcément des traces (ecchymoses), de même que de l'eau jetée à la figure.
Le conditionnement consiste même à obtenir l'obéissance ou une autre réaction voulue, moyennant un geste parfaitement neutre.
Laissons l'enquête dire ce qu'il en est.

Elyas a écrit:

mamieprof a écrit:

Prezbo a écrit:

Elyas a écrit:La diffusion de la vidéo contrevient à quel article de loi ?

Peut-être aucun. Ce n'est pas parce que quelque chose n'est pas interdit que c'est sans danger.

Droit à l'image et protection de la vie privée;

Dans la cadre d'un lieu public et d'une mission de service public, j'ai un doute que cela fonctionne en raison de l'obligation de rendre des comptes aux usagers qui le désirent pour tout agent de l'État.

Le droit à l'image existe quel que soit le lieu où l'on se situe, quand bien même la jurisprudence civile le fonde sur le droit au respect de la vie privée (article 9 du Code civil). En revanche, l'existence d'un délit civil n'implique pas nécessairement le succès de l'action en réparation. En l'espèce, l'atteinte au droit à l'image constituée par la diffusion de la vidéo serait mise en balance avec le droit à l'information du public. Et dans ce combat, je pense, sans être aucunement spécialiste, que le second l'emporterait. Quant au droit de demander compte à tout agent public de son administration, il est hors de propos. Aucune juridiction suprême ne lui a un jour reconnu une telle portée.

DesolationRow a écrit:Non mais il faut arrêter, il y a une enquête en cours. Les procureurs de réseaux sociaux, c'est horrible en plus d'être stupide.

Je crois qu'entre ceux qui voient dans la présence d'un spray d'eau sur une étagère la preuve que les violences sont habituelles et ceux qui voient dans le fait que la plainte ait été déposée deux jours après la preuve d'une manipulation, ce fil est un bon résumé du pourquoi il faut éviter de donner son avis sur tout sur les réseaux. Bref, laissons les enquêteurs enquêter et les témoins témoigner.

Elaïna a écrit:

roxanne a écrit:
Sinon, oui, je le répète (et ça n'excuse rien), je trouve que la scolarisation obligatoire d'enfants de trois ans à 25/30 dans une classe à temps plein est problématique.

En même temps, quelle était, avant la loi sur l'obligation de scolarisation, la proportion d'enfants de moins de six ans non scolarisés ? Si j'en crois l'INSEE, le nombre d'enfants de de trois ans non scolarisés est anecdotique depuis longtemps (celui des enfants de deux ans a baissé, parce que le nombre de TPS a diminué).  Dans mon entourage même le plus large possible, je ne connais aucun enfant qui n'ait pas été scolarisé dès la PS, pour des tas de raisons, mais notamment le coût de la garde (oui oui je sais la PS n'est pas une garderie, n'empêche que dans mon cas, je serai bien contente quand je n'aurai plus à lâcher un SMIC par mois pour ma fille en septembre prochain).

En effet, de mémoire, avant la loi, on devait être autour de 97% d'enfants de 3 ans scolarisés et 99% pour les 4 ans.
Et la possibilité d'aménagement pour l'après-midi pour les PS (principalement du temps de sieste) n'a pas complètement disparu non plus.
Bref, je ne vois pas le rapport avec les faits tellement la différence avec l'obligatoire est anecdotique.

roxanne a écrit:
Sinon, oui, je le répète (et ça n'excuse rien), je trouve que la scolarisation obligatoire d'enfants de trois ans à 25/30 dans une classe à temps plein est problématique.

Alors, clairement moins parfois que d'être obligé de laisser son enfant à certaines nounous. Il y en a parfois pour lesquelles il y aurait bien à redire, et malheureusement les enfants ne savent pas encore parler et ne peuvent pas raconter ce qui se passe les journées. Mais c'est un autre sujet.

Je trouve les propos sur le spray assez délirants ... Personnellement j'ai un spray de produit à vitre dans ma classe et je m'en sers régulièrement, sur les tables, je précise, si un enfant a mis beaucoup de colle, de feutre etc... C'est moi seule qui le manipule, et ensuite l'enfant frotte avec un chiffon. Ce n'est pas une punition (à telle enseigne qu'ils réclament souvent de nettoyer leur table...) c'est pour que la table soit utilisable, pas collante etc... Je n'ai pas d'eau à proximité, c'est la seule solution que j'ai trouvée.

Il y a de la violence contre les enfants de la part des parents qui devraient les aimer, et malheureusement, même si c'est un infime pourcentage, il y en a aussi dans les établissements scolaires. Je trouve aussi grave de le nier par corporatisme que d'affirmer que tous les enseignants sont des tortionnaires.

Ce n'est pas la présence du spray qui m'a fait réagir, mais la spontanéité, la rapidité et le naturel du geste. L'enseignante n'a pas semblé réfléchir 107 ans pour asperger l'élève. J'ai personnellement trouvé ce geste extrêmement choquant, déshumanisant, et voir cette vidéo m'a retourné le ventre. La collègue ne m'a absolument pas donné l'impression d'agir sous le coup de l'émotion. Je n'ai vu que de la froideur, du détachement, et de la violence.

Oui, il faut une médecine du travail qui fasse son taff. Jamais un enfant ne devrait subir à l'école ce que j'ai vu dans cette vidéo, que la collègue soit coutumière du fait, ou qu'elle craque parce qu'elle a trop subi depuis trop longtemps dans ce métier et que personne ne s'en est jusque là soucié, ou rendu compte.

J'ignore pourquoi elle a agi comme ça, mais oui, cette impression de la voir agir tranquillement, comme par habitude, m'a sidérée. Je ne vais pas oublier cette vidéo de si tôt.

Pour autant, à mon sens, cette vidéo n'aurait pas dû être diffusé à d'autres que la police, la justice, et bien sûr les autorités de l'EN.

Les propos de l'avocat de la collègue sur les élèves issus de l'immigration m'ont semblé particulièrement puants.

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/fillette-de-3-ans-frappee-par-une-institutrice-c-est-un-dossier-tristement-banal-deplore-l-avocat-de-l-enseignante-20240913

De quelle pression parlez-vous ?

Je parle des conditions de travail insupportables pour elle. Avec un effectif assez chargé (26 élèves NDLR), une rentrée qui n’a pas été bien préparée, des effectifs qui changent tous les jours, de nouveaux élèves envoyés par la mairie. Il faut s’adapter constamment. D’autant qu’elle évolue dans un environnement un peu compliqué avec des familles qui sont pour la plupart issues de l’immigration.

Si c'est puant de constater que certains environnements sont « un peu compliqués » (doux euphémisme), il est urgent de démanteler les dispositifs REP et REP+. La Cour des comptes te remerciera.

Mathador a écrit:Si c'est puant de constater que certains environnements sont « un peu compliqués » (doux euphémisme), il est urgent de démanteler les dispositifs REP et REP+. La Cour des comptes te remerciera.

Reprends toi, on parle d'un avocat qui considère qu'avoir des élèves issus de l'immigration doit être vu comme une circonstance atténuante. C'est irréel enfin.