Pas de rentrée 2024 avec 5 classes en français, ou 6 classes en maths !

Quand un élève dira à un autre qu'il est dans le groupe des nuls, je ne vois pas bien en quoi ce serait du harcélement, doit-on lui demander de rectifier en disant que le camarade est dans le groupe des élèves en grandes difficultés ? Ou alors dans le groupe A ?

Manu7 a écrit:Quand un élève dira à un autre qu'il est dans le groupe des nuls, je ne vois pas bien en quoi ce serait du harcélement, doit-on lui demander de rectifier en disant que le camarade est dans le groupe des élèves en grandes difficultés ? Ou alors dans le groupe A ?

M'enfin !
Le harcèlement, dans les cours de récré, lié au positionnement social (les pauvres vs les riches) existe depuis belle lurette.
Les réseaux sociaux et leur moyens d'accès H24 ont amplifié les sources de harcèlement liées à d'autres problèmes plus actuels de notre société.
La création de ces groupes de niveau va prêter le flanc à une nouvelle source de discrimination, donc de harcèlement, c'est pour moi une évidence.
Ne pas y avoir réfléchi, en haut de la pyramide de commandement, relève pour moi soit de la faute intentionnelle soit de l'ignorance la plus profonde de la sociologie des collégien.ne.s.

Manu7 a écrit:Quand un élève dira à un autre qu'il est dans le groupe des nuls, je ne vois pas bien en quoi ce serait du harcélement, doit-on lui demander de rectifier en disant que le camarade est dans le groupe des élèves en grandes difficultés ? Ou alors dans le groupe A ?

Outre que la formule "groupe des nuls" en soi est dure et difficile à entendre pour celui qui y sera, dans le sens où cela revient à lui dire "tu es nul", à l'assigner et à tirer vers le bas l'image de soi, le problème, c'est qu'il y a fort à parier que de "groupe des nuls" on passe à "ouh le débile, il est dans le groupe des débiles, eh, t'as vu le débile !" etc.

Manu7 a écrit:Quand un élève dira à un autre qu'il est dans le groupe des nuls, je ne vois pas bien en quoi ce serait du harcélement, doit-on lui demander de rectifier en disant que le camarade est dans le groupe des élèves en grandes difficultés ? Ou alors dans le groupe A ?

C'est vrai, on le remarque dans nos établissements, les collégiens sont d'une grande bienveillance avec les élèves scolarisés en segpa ...
D'ailleurs, ils sont tellement contents pour leurs camarades et trouvent ce dispositif tellement bien que les demandes explosent pour aller en segpa ...

(c'est bien sûr de l'ironie).

Certains collègues commencent à dire aux 6e "si tu ne travailles pas plus, tu seras dans le groupe des nuls/faibles en 5e"... l'équivalent me semble-t-il de la menace du redoublement quand c'était encore possible/courant, ça semble leur faire peur (exemple valable sur deux établissements et assez peu d'élèves, mais je pense que ça commence à infuser)

C'est terrible comme remarque, comme les parents qui disent devant la caissière "si tu ne travailles pas tu vas finir comme elle". Ce genre de discours va vraiment faire du groupe des faibles, un groupe repoussoir. Au moins les redoublants n'étaient pas tous regroupés ensemble, cela prête moins à la stigmatisation.

Je suis la première à dire qu'un tel effondrement du niveau scolaire c'est dangereux pour l'avenir du pays, mais là on veut le faire remonter en utilisant la peur d'être relégué et donc en en sacrifiant certains qui devront servir d'exemples à ne pas suivre. Heureusement qu'on va dispenser des cours d'empathie pour rendre tout cela humain.

On est vraiment dans la logique et les valeurs de Pasqua : La peur du gendarme est le début de la sagesse.

Pour "faire société", avec de tels dénigrements, et de tels choix en politique éducative, on n'est pas dans la purée.

Cela reste toujours moins catastrophique que le système actuel où ce sont les médiocres et les saboteurs qui font la loi.

Mathador a écrit:Cela reste toujours moins catastrophique que le système actuel où ce sont les médiocres et les saboteurs qui font la loi.

Rhôo. Pas d'expression politique sur les pages publiques du forum !