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- ElyasEsprit sacré
Comme souvent, cette question repose sur un choix : l'enjeu de pouvoir (ici, le respect vestimentaire) vaut-il la peine de dépenser sa réserve d'autorité ?
N'y-a-t-il pas d'autres enjeux qui seraient bien plus performants et lançant un jeu de domino positif pour dépenser sa réserve d'autorité ?
Je pense que les gens qui s'arcboutent sur l'aspect vestimentaire perdent beaucoup d'énergie et de crédibilité alors que s'ils s'occupaient plutôt d'un autre sujet (au hasard, la mise au travail en classe), cela aurait plus d'effets positifs voire, après coup, permettraient d'avoir aussi une conséquence vestimentaire.
Maintenant, je rigole quand des enseignants en baggy T-shirts avec cheveux longs teints et tatouages visibles en classe sont pour l'uniforme des élèves. Toute ressemblance avec des rencontres que j'ai eues sont totalement assumées (j'enseigne en costume chemise blanche et je me fiche de comment mes élèves s'habillent, curiosité : mes élèves organisent des journées costumes ou chemise juste pour me faire plaisir, ça me fait rire).
N'y-a-t-il pas d'autres enjeux qui seraient bien plus performants et lançant un jeu de domino positif pour dépenser sa réserve d'autorité ?
Je pense que les gens qui s'arcboutent sur l'aspect vestimentaire perdent beaucoup d'énergie et de crédibilité alors que s'ils s'occupaient plutôt d'un autre sujet (au hasard, la mise au travail en classe), cela aurait plus d'effets positifs voire, après coup, permettraient d'avoir aussi une conséquence vestimentaire.
Maintenant, je rigole quand des enseignants en baggy T-shirts avec cheveux longs teints et tatouages visibles en classe sont pour l'uniforme des élèves. Toute ressemblance avec des rencontres que j'ai eues sont totalement assumées (j'enseigne en costume chemise blanche et je me fiche de comment mes élèves s'habillent, curiosité : mes élèves organisent des journées costumes ou chemise juste pour me faire plaisir, ça me fait rire).
- JennyMédiateur
Elyas a écrit:Je pense que les gens qui s'arcboutent sur l'aspect vestimentaire perdent beaucoup d'énergie et de crédibilité alors que s'ils s'occupaient plutôt d'un autre sujet (au hasard, la mise au travail en classe), cela aurait plus d'effets positifs voire, après coup, permettraient d'avoir aussi une conséquence vestimentaire.
On est entièrement d'accord.
- GanbatteHabitué du forum
@Ascagne : j'ai bien peur qu'on ne comprenne pas la cause et la conséquence de la même manière. Tu sembles dire qu'une tenue inappropriée en cours est le reflet d'une attitude inappropriée vis à vis du cours... mais si les deux sont associés, ce n'est pas la tenue qui fait l'attitude, c'est l'inverse.
Et je dis ça en considérant que ce reflet n'est pas exact. Ou alors à ce compte-là, on va aussi examiner les tenues des enseignants, et tout le monde n'en aura pas la même idée...
Et je dis ça en considérant que ce reflet n'est pas exact. Ou alors à ce compte-là, on va aussi examiner les tenues des enseignants, et tout le monde n'en aura pas la même idée...
- GanbatteHabitué du forum
Elyas a écrit:Comme souvent, cette question repose sur un choix : l'enjeu de pouvoir (ici, le respect vestimentaire) vaut-il la peine de dépenser sa réserve d'autorité ?
N'y-a-t-il pas d'autres enjeux qui seraient bien plus performants et lançant un jeu de domino positif pour dépenser sa réserve d'autorité ?
Je pense que les gens qui s'arcboutent sur l'aspect vestimentaire perdent beaucoup d'énergie et de crédibilité alors que s'ils s'occupaient plutôt d'un autre sujet (au hasard, la mise au travail en classe), cela aurait plus d'effets positifs voire, après coup, permettraient d'avoir aussi une conséquence vestimentaire.
Maintenant, je rigole quand des enseignants en baggy T-shirts avec cheveux longs teints et tatouages visibles en classe sont pour l'uniforme des élèves. Toute ressemblance avec des rencontres que j'ai eues sont totalement assumées (j'enseigne en costume chemise blanche et je me fiche de comment mes élèves s'habillent, curiosité : mes élèves organisent des journées costumes ou chemise juste pour me faire plaisir, ça me fait rire).
Je me rappelle de la scène dans Persépolis, où on impose un uniforme aux jeunes filles, qu'elles s'amusent à subvertir ou contourner de toutes les manières, ce qui accapare l'énergie des enseignantes zélées qui les encadre, et leur fait perdre tout crédibilité.
- Pontorson50Fidèle du forum
Jenny a écrit:Ils ne sont justement pas dans le monde du travail.
Ils ne sont pas dans un contexte professionnel justement, je n’aime pas cette vision de l’école très tournée vers l’entreprise.
En fait c'est peut-être le seul point qui m'intéresse : qu'appelons-nous monde du travail? Monde où j'exerce une profession, ou monde dans lequel le travail est la raison de ma présence? Perso, je réponds plutôt oui à la deuxième approche, d'où le fait que l'uniforme m'irait bien sans me sentir inféodé à l'entreprise. J'aime bien l'idée que je n'ai pas à me soucier de comment m'habiller pour aller au boulot, mais que ça fait partie du collectif de travail, ça reporte ma concentration du quotidien sur autre chose. Le seul point commun à mon sens entre école et entreprise est que c'est un lieu de travail, et la contrainte vestimentaire me semble de ce point de vue là un progrès, mais si ça n'a pas lieu, je ne vais pas en faire un drame. Je ne crois pas en effet qu'on puisse en attendre plus, ni d'ailleurs en redouter tant à l'inverse. Je suis surpris de l'effroi ou de la moquerie qu'inspire l'hypothèse que j'ai ou que les élèves aient ou non une tenue de travail. Et également surpris de l'espoir insensé que le charisme en dépende à ce point.
La faisabilité seule m'intéresse : oui, la croissance rapide des collégiens même en cours d'année est un souci, oui la variabilité thermique dans le pays est considérable, y compris les amplitudes thermiques quotidiennes. Oui le coût est une variable à examiner sérieusement (gain pour les familles modestes contre les marques, oui ou non? argent public trop investi là dessus oui ou non?) Oui la question de la tenue sexuée (jupe ou pantalon entre autres) va revenir sur le tapis et les excès d'argumentaire qui vont avec dans un sens ou dans l'autre.
Reste l'essentiel pour rassurer le plus grand nombre sur ce forum : le seul fait que uniformiser puisse être soumis à une expérimentation, et surtout celle-là, est pour moi le signe que l'uniforme ne sera pas retenu et que cette expérience en est le but : l'expérimentation, qui pis est basée sur une panoplie aussi restreinte que celle montrée dans la presse et limitée aux seuls élèves (le non-dit absolu sur l'uniforme des personnels est le signe d'un recul avant même l'expérience), ne peut qu'être une...pantalonnade. Et c'est du "en même temps" typique : aux uns Attal pourra dire "vous voyez, j'ai essayé", et aux autres "vous voyez, je n'ai pas retenu".
- epekeina.tes.ousiasModérateur
L'imposition générale est programmée pour… 2026 : ce n'est pas une “expérimentation pour voir” et ce n'est pas annoncé comme un “on verra plus tard”.
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Si tu vales valeo.
- AscagneGrand sage
Ce que je dis, c'est que l'aspect vestimentaire fait partie de la question plus générale des codes ; que dans la plupart des cas que je vois il y a une forme de continuum chez mes élèves entre les différents aspects (vêtement à mon sens inadapté au cours > attitude de décontraction qui ne correspond pas à l'attente par rapport au rôle d'élève > autres problèmes comportementaux > absence de travail) et que je trouve que l'aspect vestimentaire n'est pas complètement anodin dans l'affaire. Le vêtement n'est qu'un aspect. Mais il a sa symbolique. On peut trouver raisonnable que la tenue ne soit pas manifestement incompatible avec la situation, d'après un référentiel qui, après tout, ne devrait pas poser tant de problème que ça même dans un contexte de libéralisation de l'affaire en général (d'ailleurs, bon, la différence entre un survêt complet et une sorte de pyjama dans certains cas me semble assez floue, mais qui accepterait un élève en pyjama - surtout s'il passe son heure à dormir ?).Ganbatte a écrit:mais si les deux sont associés, ce n'est pas la tenue qui fait l'attitude, c'est l'inverse.
Parce que bon, notre quotidien dans mon établissement, c'est l'essor progressif des problèmes du côté du non-respect des règles et des problèmes de politesse et de comportement tout azimut, hein, ce qui n'est pas le cas (j'espère) partout même si je crois qu'il y a des facteurs qui n'améliorent pas l'affaire en général*.
Je préfère donc une situation où le curseur permet d'avoir une contrainte raisonnable (peut-être y a-t-il des établissements où pour cela, l'uniforme pourrait être efficace, alors qu'ailleurs, ce serait un gadget) qui aille dans le sens de la compréhension et du respect des codes, dans la mesure où une libéralité excessive peut poser problème pour les autres aspects. Mais, grosso modo, je parle surtout, concernant l'aspect vestimentaire, du survêtement cool qui n'incite certes pas les personnes qui le portent à se mettre en tête qu'elles ne sont pas chez elles et qu'elles ne sont pas là pour se prélasser.
* Quand je suis dans un transport en commun et qu'il y a un contrôle, je ne sais pas s'il y a vraiment plus de contraventions qu'autrefois, mais désormais, quasiment à chaque fois qu'il y a un contrôle, je vois qu'il y a un dérapage possible, que l'agent enregistre ou signale une difficulté, que ses collègues sont forcés de se rapprocher, que le ton commence à monter de la part de la personne qui a fraudé ou qu'elle ne s'exécute pour donner les informations ou payer la contravention qu'après des récriminations, etc.
- Pontorson50Fidèle du forum
epekeina.tes.ousias a écrit:L'imposition générale est programmée pour… 2026 : ce n'est pas une “expérimentation pour voir” et ce n'est pas annoncé comme un “on verra plus tard”.
Rendez-vous en 2026 donc, je n'y crois pas pour ma part : encore une fois, les difficultés de faisabilité vont exploser, surtout avec une panoplie aussi restrictive. Et se sentir obligé de porter un uniforme parce qu'on a la malchance d'être dans la ridicule poignée d'établissements concerné se passera forcément très mal, bien plus qu'une uniformisation dont on sait que tout le monde y a droit : se sentir cobaye ou dans une contrainte nationale n'a absolument pas le même effet dans les têtes. Enfin l'idée que Macron ou ses disciples puissent avoir envie d'un bras de fer là-dessus et y voient un enjeu aussi massif que la réforme des retraites (là je faisais partie de ceux qui disaient qu'il ne pouvait pas céder), surtout dans les écoles, je ne la crois pas plausible. On verra, mais que ça n'empêche personne d'enseigner d'ici-là, les DHG, apparemment calamiteuses, vont vite reprendre le dessus dans les préoccupations.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ascagne a écrit:grosso modo, je parle surtout, concernant l'aspect vestimentaire, du survêtement cool qui n'incite certes pas les personnes qui le portent à se mettre en tête qu'elles ne sont pas chez elles et qu'elles ne sont pas là pour se prélasser.
Tu as raison : cela va résoudre les problèmes. Désormais, il suffire de dire aux élèves : “ainsi que l'indique votre uniforme, vous n'êtes pas là pour vous prélasser”…
Ainsi que je l'ai dit plus haut : j'ai, durant une année, enseigné à des élèves qui étaient en uniforme — et pas n'importe lequel. Curieusement, cela ne changeait pas grand-chose, à part générer d'autres types de problèmes, parfois graves…
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Si tu vales valeo.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Pontorson50 a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:L'imposition générale est programmée pour… 2026 : ce n'est pas une “expérimentation pour voir” et ce n'est pas annoncé comme un “on verra plus tard”.
Rendez-vous en 2026 donc, je n'y crois pas pour ma part : encore une fois, les difficultés de faisabilité vont exploser, surtout avec une panoplie aussi restrictive. Et se sentir obligé de porter un uniforme parce qu'on a la malchance d'être dans la ridicule poignée d'établissements concerné se passera forcément très mal, bien plus qu'une uniformisation dont on sait que tout le monde y a droit : se sentir cobaye ou dans une contrainte nationale n'a absolument pas le même effet dans les têtes. Enfin l'idée que Macron ou ses disciples puissent avoir envie d'un bras de fer là-dessus et y voient un enjeu aussi massif que la réforme des retraites (là je faisais partie de ceux qui disaient qu'il ne pouvait pas céder), surtout dans les écoles, je ne la crois pas plausible. On verra, mais que ça n'empêche personne d'enseigner d'ici-là, les DHG, apparemment calamiteuses, vont vite reprendre le dessus dans les préoccupations.
L'actuel président et son (ses) gouvernement(s) qui manqueraient l'occasion de gaspiller des sommes considérables uniquement pour faire de l'esbroufe ? J'ai bien du mal à y croire pour ma part.
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Si tu vales valeo.
- GanbatteHabitué du forum
epekeina.tes.ousias a écrit:Ascagne a écrit:grosso modo, je parle surtout, concernant l'aspect vestimentaire, du survêtement cool qui n'incite certes pas les personnes qui le portent à se mettre en tête qu'elles ne sont pas chez elles et qu'elles ne sont pas là pour se prélasser.
Tu as raison : cela va résoudre les problèmes. Désormais, il suffire de dire aux élèves : “ainsi que l'indique votre uniforme, vous n'êtes pas là pour vous prélasser”…
Ainsi que je l'ai dit plus haut : j'ai, durant une année, enseigné à des élèves qui étaient en uniforme — et pas n'importe lequel. Curieusement, cela ne changeait pas grand-chose, à part générer d'autres types de problèmes, parfois graves…
Pour moi, ça relève carrément de la pensée magique en fait.
- Pontorson50Fidèle du forum
Ganbatte a écrit:@Ascagne : j'ai bien peur qu'on ne comprenne pas la cause et la conséquence de la même manière. Tu sembles dire qu'une tenue inappropriée en cours est le reflet d'une attitude inappropriée vis à vis du cours... mais si les deux sont associés, ce n'est pas la tenue qui fait l'attitude, c'est l'inverse.
Et je dis ça en considérant que ce reflet n'est pas exact. Ou alors à ce compte-là, on va aussi examiner les tenues des enseignants, et tout le monde n'en aura pas la même idée...
Justement c'est ça l'impensé...Un uniforme aux élèves suppose, si c'est pour une question de lieu de travail collectif, un uniforme pour les personnels. Je ne le vois pas.
Et que dire de l'uniforme, de facto visible en un dixième de seconde, du chef d'établissement : les 7 hommes sur 8 chefs que j'ai eus (j'ai 2 chefs cette année) étaient ou sont tous costard cravate et quasi les seuls (et madame fut en tailleur). Il ne suffit certes pas à assurer le charisme du Cde, mais il semble compliqué de s'en passer à la plupart des Cde...
- Pontorson50Fidèle du forum
epekeina.tes.ousias a écrit:Pontorson50 a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:L'imposition générale est programmée pour… 2026 : ce n'est pas une “expérimentation pour voir” et ce n'est pas annoncé comme un “on verra plus tard”.
Rendez-vous en 2026 donc, je n'y crois pas pour ma part : encore une fois, les difficultés de faisabilité vont exploser, surtout avec une panoplie aussi restrictive. Et se sentir obligé de porter un uniforme parce qu'on a la malchance d'être dans la ridicule poignée d'établissements concerné se passera forcément très mal, bien plus qu'une uniformisation dont on sait que tout le monde y a droit : se sentir cobaye ou dans une contrainte nationale n'a absolument pas le même effet dans les têtes. Enfin l'idée que Macron ou ses disciples puissent avoir envie d'un bras de fer là-dessus et y voient un enjeu aussi massif que la réforme des retraites (là je faisais partie de ceux qui disaient qu'il ne pouvait pas céder), surtout dans les écoles, je ne la crois pas plausible. On verra, mais que ça n'empêche personne d'enseigner d'ici-là, les DHG, apparemment calamiteuses, vont vite reprendre le dessus dans les préoccupations.
L'actuel président et son (ses) gouvernement(s) qui manqueraient l'occasion de gaspiller des sommes considérables uniquement pour faire de l'esbroufe ? J'ai bien du mal à y croire pour ma part.
Je rappelle que pour les retraites, seul domaine où ils sont restés inflexibles - et ça a surpris - ils prétendaient en gagner, de l'argent (pas certain chez nous mais ça c'est une autre histoire). Sur les questions d'esbroufe coûtant une fortune, à part les JO mais qui ne concerne pas les seuls politiques, où ont-ils persisté?
- AscagneGrand sage
@epekeina.tes.ousias : Je ne soutiens pas qu'il faille un uniforme, ETO, pour ma part, même si je ne suis pas foncièrement opposé à cette idée, dans le cas d'établissements précis où il peut y avoir plus de difficultés spécifiques. Mais pour revenir à ce qui m'intéresse au-delà du cas extrême de notre ministre faisant une remarque qui peut sembler à côté de la plaque à propos des baskets, je trouve, en effet, que l'emplacement du curseur en ce qui concerne la question vestimentaire n'est pas complètement secondaire.
Sauf que je ne dis pas que laisser le survêt complet à la maison ou le réserver à l'EPS va magiquement régler les problèmes. En revanche, j'ai des problèmes évidents et massifs face à des élèves qui refusent les codes sur la plupart des plans, dans le contexte d'une montée massive de l'irrespect des règles et de l'impolitesse (avec un point de départ qui n'était déjà pas super), donc dans ma perspective, forcément, un chouïa de contrainte en plus dans le règlement sur ce genre de chose peut marginalement faire passer quelques idées sur ces fameux codes, ce qui n'est pas forcément négatif pour le reste.Ganbatte a écrit:Pour moi, ça relève carrément de la pensée magique en fait.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Pontorson50 a écrit:Je rappelle que pour les retraites, seul domaine où ils sont restés inflexibles - et ça a surpris - ils prétendaient en gagner, de l'argent (pas certain chez nous mais ça c'est une autre histoire). Sur les questions d'esbroufe coûtant une fortune, à part les JO mais qui ne concerne pas les seuls politiques, où ont-ils persisté?
Le SNU?
- glucheNiveau 10
En sortant du sujet, on pourrait donner bien des exemples pourtant.Pontorson50 a écrit:
Je rappelle que pour les retraites, seul domaine où ils sont restés inflexibles - et ça a surpris - ils prétendaient en gagner, de l'argent (pas certain chez nous mais ça c'est une autre histoire). Sur les questions d'esbroufe coûtant une fortune, à part les JO mais qui ne concerne pas les seuls politiques, où ont-ils persisté?
- ElyasEsprit sacré
Ascagne a écrit:@epekeina.tes.ousias : Je ne soutiens pas qu'il faille un uniforme, ETO, pour ma part, même si je ne suis pas foncièrement opposé à cette idée, dans le cas d'établissements précis où il peut y avoir plus de difficultés spécifiques. Mais pour revenir à ce qui m'intéresse au-delà du cas extrême de notre ministre faisant une remarque qui peut sembler à côté de la plaque à propos des baskets, je trouve, en effet, que l'emplacement du curseur en ce qui concerne la question vestimentaire n'est pas complètement secondaire.Sauf que je ne dis pas que laisser le survêt complet à la maison ou le réserver à l'EPS va magiquement régler les problèmes. En revanche, j'ai des problèmes évidents et massifs face à des élèves qui refusent les codes sur la plupart des plans, dans le contexte d'une montée massive de l'irrespect des règles et de l'impolitesse (avec un point de départ qui n'était déjà pas super), donc dans ma perspective, forcément, un chouïa de contrainte en plus dans le règlement sur ce genre de chose peut marginalement faire passer quelques idées sur ces fameux codes, ce qui n'est pas forcément négatif pour le reste.Ganbatte a écrit:Pour moi, ça relève carrément de la pensée magique en fait.
Tu penses donc que pour résoudre le problème massif (qui doit concerner le travail scolaire, dans sa régularité et son application en classe et à la maison), c'est par le biais de la lutte vestimentaire que tout va s'arranger.
C'est de la pensée magique et, surtout, une erreur professionnelle gravissime parce que tu vas perdre toute ta crédibilité et ton autorité pour une telle futilité. De plus, historiquement, dès qu'on a commencé à vouloir légiférer sur les vêtements, ça n'a jamais senti bon pour la population, notamment les femmes et les enfants (ah oui, il y a aussi le réarmement démographique qui a été dit dans le même discours que l'uniforme, quel magnifique pays on nous promet).
- TivinouDoyen
@Cochonou Tu te trompes lourdement. Des vêtements coupés pour tous font ressortir les morphologies qui complexent les adolescents. Même en tant qu'adulte je trouve ta réaction blessante. C'est dire.Cochonou a écrit:Chers collègues,
Ce fil est une caricature de l'esprit enseignant français, qui se complaît dans un flot de critiques ininterrompu partant dans tous les sens.lene75 a écrit:Bah de toute façon, d'après ce que j'ai pu en voir en Angleterre, l'uniforme est une source de moqueries pour tous les gamins dont le physique sort un peu de la norme : ça fait ressortir les différences physiques que le choix libre des vêtements peut un peu masquer.
On en a entendu des trucs sur le port de l'uniforme... mais ça, c'est le pompon ! L'uniforme à l'école serait une mauvaise chose, car il ferait ressortir des différences physiques qui seraient un peu masquées par le choix libre des vêtements ?! Sérieusement ??? Tu crois vraiment à ce que tu écris ou tu veux simplement avoir une raison de critiquer ce que propose le ministère ?
J'espère sincèrement qu'aucun journaliste ne lira ce fil pour le relayer dans la presse, car cela nous vaudrait des moqueries bien méritées.
- glucheNiveau 10
Elyas, question sincère, tu sembles avoir une tenue professionnelle (costume et chemise blanche), pourquoi pas une tenue de travail aussi pour les élèves?
- AscagneGrand sage
@Elyas : Je ne vais pas reciter mon dernier paragraphe, quand même.
Sauf que de toute façon, dans mon établissement dans plusieurs classes, on perd notre crédibilité et notre autorité parce qu'on s'attend à ce que les élèves disent bonjour ou au revoir, ne rangent pas leurs affaires (quand elles sont sorties ) cinq minutes avant la fin du cours, s'exécutent quand on les voit manifestement en rupture du RI quand ils ont leur casquette/capuche/etc. dans les couloirs où ce n'est pas autorisé. And so on, and so on. Je conçois qu'on ne puisse pas le comprendre ou vouloir le comprendre et les situations varient d'un établissement à un autre, mais bon.Elyas a écrit:une erreur professionnelle gravissime parce que tu vas perdre toute ta crédibilité et ton autorité pour une telle futilité
- ElyasEsprit sacré
gluche a écrit:Elyas, question sincère, tu sembles avoir une tenue professionnelle (costume et chemise blanche), pourquoi pas une tenue de travail aussi pour les élèves?
Moi, je suis dans une situation de travail, eux sont dans une situation d'apprentissage. Je suis dans une contrainte sociale (devoir travailler pour gagner ma vie), eux sont dans l'exercice d'un droit.
L'école n'est pas une préparation au monde du travail, loin de là. On n'a pas à imposer les codes du monde du travail (et d'ailleurs, quels codes ? le bleu de travail ? la tenue décontractée des start up ? les tenues délurées des artistes ?) aux enfants.
Ensuite, il y a un point important : ce ne sont pas les codes du travail que les gens veulent imposer mais les codes de la bourgeoisie. Les tenues proposées par le Ministère sont symptomatique de cet état de fait. Pantalon - polo, le truc d'origine bourgeoise par excellence.
Personnellement, je ne sais pas m'habiller. Donc, le costume - chemise blanche est une facilité sociale pour moi. Je ne me prends pas la tête. En été, je suis plus folklorique : je suis en bermuda - chemisette blanche ou bleue. Question de survie. Là, on dira que je ne respecte pas les codes :p
- VinZTDoyen
epekeina.tes.ousias a écrit:Ascagne a écrit:grosso modo, je parle surtout, concernant l'aspect vestimentaire, du survêtement cool qui n'incite certes pas les personnes qui le portent à se mettre en tête qu'elles ne sont pas chez elles et qu'elles ne sont pas là pour se prélasser.
Tu as raison : cela va résoudre les problèmes. Désormais, il suffire de dire aux élèves : “ainsi que l'indique votre uniforme, vous n'êtes pas là pour vous prélasser”…
Ainsi que je l'ai dit plus haut : j'ai, durant une année, enseigné à des élèves qui étaient en uniforme — et pas n'importe lequel. Curieusement, cela ne changeait pas grand-chose, à part générer d'autres types de problèmes, parfois graves…
J'enseigne depuis 25 ans en Martinique où l'uniforme est largement répandu (et à la charge des familles). Il se résume le plus souvent au port d'un bas bleu (pantalon ou jean ou jupe) et polo aux couleurs de l'établissement (ce dernier est donc le seul vêtement "obligatoire" au sens strict). Certains établissements, et non des moindres, fonctionnent d'ailleurs sans.
Je confirme en tous points que cela ne règle absolument aucun problème, à part celui de la lessive. Pour être honnête, ça n'en pose pas des masses non plus. C'est juste dans les usages.
Prétendre que ça règle le problème de la mixité sociale est une monumentale farce. Figurez-vous qu'avec ou sans uniforme, certains élèves se font déposer en Porsche Cayenne au bahut et d'autres prennent le bus. Figurez-vos que les problèmes de violence, de racket ou de harcèlement existent aussi. Enfin, et je le déplore, je n'ai pas connaissance du fait que les élèves martiniquais soient plus scolaires, avides de s'instruire et réussissent mieux qu'ailleurs parce qu'ils ont un uniforme.
Prise isolément, cette mesure peut donc sembler largement inutile et ne vaut pas tant des gesticulations (qu'on soit pro ou anti). Mais cela s'inscrit dans une ambiance nauséabonde (SNU, Marseillaise, réarmement(s), loi immigration …) inquiétante. Par ailleurs le pognon qui va circuler pour cette plaisanterie aurait pû très certainement être employé ailleurs.
- HS:
Ayant également eu le bonheur (tu parles) d'être scientifique du contingent pendant mon service national, j'ai enseigné aussi, mais à des officiers ou des sous-officiers qui voulaient avancer dans la carrière. J'en ai croisé des brillants (rares), des moyens, des médiocres, des nuls. Ils portaient tous un uniforme. Comme quoi …
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- Pontorson50Fidèle du forum
Oui justement ça va être intéressant de voir si cette fameuse généralisation est réelle. "Aller vers" la généralisation ça n'est pas l'assurer (ça fait quatre ans qu'on entend ça...). Car là aussi, quoi qu'on pense du bidule sur le fond, la faisabilité pose des problèmes lourds (plus encore que l'uniforme). Et ils pataugent depuis déjà quatre ans. Pourtant la promesse de l'obligation était dans la campagne Macron de ... 2017, alors que sur l'uniforme, ils n'ont jamais fait campagne, pris aucun engagement.Aperçu par hasard a écrit:Pontorson50 a écrit:Je rappelle que pour les retraites, seul domaine où ils sont restés inflexibles - et ça a surpris - ils prétendaient en gagner, de l'argent (pas certain chez nous mais ça c'est une autre histoire). Sur les questions d'esbroufe coûtant une fortune, à part les JO mais qui ne concerne pas les seuls politiques, où ont-ils persisté?
Le SNU?
Mais à suivre en effet.
- DesolationRowEmpereur
Elyas a écrit:gluche a écrit:Elyas, question sincère, tu sembles avoir une tenue professionnelle (costume et chemise blanche), pourquoi pas une tenue de travail aussi pour les élèves?
Moi, je suis dans une situation de travail, eux sont dans une situation d'apprentissage. Je suis dans une contrainte sociale (devoir travailler pour gagner ma vie), eux sont dans l'exercice d'un droit.
L'école n'est pas une préparation au monde du travail, loin de là. On n'a pas à imposer les codes du monde du travail (et d'ailleurs, quels codes ? le bleu de travail ? la tenue décontractée des start up ? les tenues délurées des artistes ?) aux enfants.
Ensuite, il y a un point important : ce ne sont pas les codes du travail que les gens veulent imposer mais les codes de la bourgeoisie. Les tenues proposées par le Ministère sont symptomatique de cet état de fait. Pantalon - polo, le truc d'origine bourgeoise par excellence.
Personnellement, je ne sais pas m'habiller. Donc, le costume - chemise blanche est une facilité sociale pour moi. Je ne me prends pas la tête. En été, je suis plus folklorique : je suis en bermuda - chemisette blanche ou bleue. Question de survie. Là, on dira que je ne respecte pas les codes :p
Je suis radicalement hostile à l’idée que les élèves sont « dans l’exercice d’un droit ». Rien que cette idée me donne envie d’imposer l’uniforme demain partout.
- JennyMédiateur
Ascagne a écrit:@Elyas : Je ne vais pas reciter mon dernier paragraphe, quand même.Sauf que de toute façon, dans mon établissement dans plusieurs classes, on perd notre crédibilité et notre autorité parce qu'on s'attend à ce que les élèves disent bonjour ou au revoir, ne rangent pas leurs affaires (quand elles sont sorties ) cinq minutes avant la fin du cours, s'exécutent quand on les voit manifestement en rupture du RI quand ils ont leur casquette/capuche/etc. dans les couloirs où ce n'est pas autorisé. And so on, and so on. Je conçois qu'on ne puisse pas le comprendre ou vouloir le comprendre et les situations varient d'un établissement à un autre, mais bon.Elyas a écrit:une erreur professionnelle gravissime parce que tu vas perdre toute ta crédibilité et ton autorité pour une telle futilité
Pourquoi donc te rajouter une contrainte en plus à faire respecter ? C'est quelque part se mettre en difficulté. Ce sont des ados et ce genre de contrainte se détourne. Ce sera un point sur lequel il faudra batailler en plus de tout ce que tu décris (qui en revanche me semble essentiel à faire respecter et qui sont des points sur lesquels tous les adultes de l'établissement devraient insister).
- valleExpert spécialisé
Si on évoque cela, il peut être aussi nécessaire de dire que nous sommes aussi dans l'exercice de notre droit au travail.DesolationRow a écrit:Elyas a écrit:gluche a écrit:Elyas, question sincère, tu sembles avoir une tenue professionnelle (costume et chemise blanche), pourquoi pas une tenue de travail aussi pour les élèves?
Moi, je suis dans une situation de travail, eux sont dans une situation d'apprentissage. Je suis dans une contrainte sociale (devoir travailler pour gagner ma vie), eux sont dans l'exercice d'un droit.
L'école n'est pas une préparation au monde du travail, loin de là. On n'a pas à imposer les codes du monde du travail (et d'ailleurs, quels codes ? le bleu de travail ? la tenue décontractée des start up ? les tenues délurées des artistes ?) aux enfants.
Ensuite, il y a un point important : ce ne sont pas les codes du travail que les gens veulent imposer mais les codes de la bourgeoisie. Les tenues proposées par le Ministère sont symptomatique de cet état de fait. Pantalon - polo, le truc d'origine bourgeoise par excellence.
Personnellement, je ne sais pas m'habiller. Donc, le costume - chemise blanche est une facilité sociale pour moi. Je ne me prends pas la tête. En été, je suis plus folklorique : je suis en bermuda - chemisette blanche ou bleue. Question de survie. Là, on dira que je ne respecte pas les codes :p
Je suis radicalement hostile à l’idée que les élèves sont « dans l’exercice d’un droit ». Rien que cette idée me donne envie d’imposer l’uniforme demain partout.
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