Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

Les trois fois on m'a demandé de travailler à distance pendant mon congé maternité (pour envoyer des cours aux élèves pour finir l'année, ou conseiller mon remplaçant jugé incompétent (!) ou je ne sais plus quoi encore). Je n'ai jamais donné suite. En revanche préparer les cours pour le retour, pas le choix, et finir de corriger les copies quand arrêtée avant la date prévue ou remplir les dossiers, je l'ai fait, j'ai eu tort sûrement. Trop de conscience professionnelle.

J'ai aussi eu le droit aux appels pendant des arrêts maladie pour me demander de faire ce qu'on appellerait aujourd'hui du distanciel parce que les parents râlaient que je ne sois pas remplacée. Comme si c'était à moi de gérer mon remplacement.

Elaïna a écrit:

Sisyphe a écrit:

Lene75 a écrit:Par ailleurs on ne bénéficie jamais de temps de préparation quand on revient de congé maladie, de congé maternité ou de congé pour garde ou soin à enfant. On est supposé être opérationnel pour faire cours la minute qui suit la fin de l'arrêt, ce qui oblige de facto à consacrer la fin des arrêts à travailler, ce qui est en principe illégal.

C'est juste. Et cela devrait faire partie des revendications de notre profession. Quand je suis revenue de congé maternité pour mon 1er, c'était la rentrée des vacances de février. Ma remplaçante m'avait laissé les copies du bac blanc (passé mi-janvier) à corriger me disant que je pouvais les corriger durant mes vacances et j'avais protesté (sans succès) en disant que ce n'était pas des vacances mais un congé maternité. Pour autant, je n'avais pas réalisé avant de te lire que les préparations de cours aussi auraient dû pouvoir attendre mon retour.

HEIN ????? ne me dis pas que tu les as corrigées, si ?
Personnellement je n'y aurais pas touché.

+1. Celui qui a fait passer le DS le corrige.

Elaïna a écrit:HEIN ????? ne me dis pas que tu les as corrigées, si ?
Personnellement je n'y aurais pas touché.

Si.

J'ai pensé à l'intéretdeszenfants. Je sais que tu as raison mais il y a encore beaucoup de choses que je n'arrive pas à faire quand les élèves en sont les victimes.

Sisyphe a écrit:

Elaïna a écrit:HEIN ????? ne me dis pas que tu les as corrigées, si ?
Personnellement je n'y aurais pas touché.

Si.

J'ai pensé à l'intéretdeszenfants. Je sais que tu as raison mais il y a encore beaucoup de choses que je n'arrive pas à faire quand les élèves en sont les victimes.

Je pense qu'on perd aussi un peu de discernement quand on relève d'un congé, que l'on est peut-être plus fragilisé que d'ordinaire, que d'autres priorités se sont dessinées et que tout cela fait un joyeux mélange qui fait que l'on culpabilise de ne pas arriver irréprochable devant les élèves. Sans compter j'imagine la pression permanente des parents derrière.
Je crois que j'aurais fait comme toi Sisyphe même si objectivement cette situation n'est pas normale.
Mais bon ne pas être corvéable à merci ça finit par s'apprendre avec le temps...

Sisyphe a écrit:

Elaïna a écrit:HEIN ????? ne me dis pas que tu les as corrigées, si ?
Personnellement je n'y aurais pas touché.

Si.

J'ai pensé à l'intéretdeszenfants. Je sais que tu as raison mais il y a encore beaucoup de choses que je n'arrive pas à faire quand les élèves en sont les victimes.

Je pense surtout que la remplaçante s'est dit que "oh, la jeunette là, elle a pas l'air de trop s'y connaître, je vais tenter le coup".
Pour être franche, je pense que j'aurais pu me faire avoir comme toi lors de mon congé maternité pour mon 2e enfant (l'année de mon entrée dans le secondaire). Par contre si on m'avait fait le coup à l'époque de mon dernier congé, je pense que j'aurais fait la morte et que je serais allée le jour de la rentrée dans le bureau de mon chef avec le paquet de copies : "oh, regardez ce que m'a laissé ma remplaçante... faites un mot aux parents pour qu'ils soient informés qu'en raison du comportement de Mme Machin, les copies ne seront corrigées qu'à partir de maintenant...". Mais bon clairement je ne suis plus la même qu'en 2013

Sisyphe a écrit:

Elaïna a écrit:HEIN ????? ne me dis pas que tu les as corrigées, si ?
Personnellement je n'y aurais pas touché.

Si.

J'ai pensé à l'intéretdeszenfants. Je sais que tu as raison mais il y a encore beaucoup de choses que je n'arrive pas à faire quand les élèves en sont les victimes.

Tu penses qu'il était bien de corriger les copies, sinon, les élèves allaient être "victimes" de la non correction. Le mot est fort. Si tu t'habitues à ne pas penser en termes de victimes, tu ne culpabiliseras pas.

Elaïna a écrit:

Sisyphe a écrit:

Elaïna a écrit:HEIN ????? ne me dis pas que tu les as corrigées, si ?
Personnellement je n'y aurais pas touché.

Si.

J'ai pensé à l'intéretdeszenfants. Je sais que tu as raison mais il y a encore beaucoup de choses que je n'arrive pas à faire quand les élèves en sont les victimes.

Je pense surtout que la remplaçante s'est dit que "oh, la jeunette là, elle a pas l'air de trop s'y connaître, je vais tenter le coup".
Pour être franche, je pense que j'aurais pu me faire avoir comme toi lors de mon congé maternité pour mon 2e enfant (l'année de mon entrée dans le secondaire). Par contre si on m'avait fait le coup à l'époque de mon dernier congé, je pense que j'aurais  fait la morte et que je serais allée le jour de la rentrée dans le bureau de mon chef avec le paquet de copies : "oh, regardez ce que m'a laissé ma remplaçante... faites un mot aux parents pour qu'ils soient informés qu'en raison du comportement de Mme Machin, les copies ne seront corrigées qu'à partir de maintenant...". Mais bon clairement je ne suis plus la même qu'en 2013

En même temps, la "remplaçante", TZR ou contractuelle, finissait son remplacement aux vacances de février si j'ai bien compris et était peut-être déjà appelée sur un autre remplacement avec d'autres niveaux à préparer ou dans le cas d'une contractuelle avec un contrat fini. Disons que dans un cas comme ça, les copies auraient pu être dispatchées entre tous les collègues quitte à payer quelques HSE. Mais, clairement, ce n'était pas à la collègue arrêtée de corriger ces copies.

Ma remplaçante était persuadée que je prendrai un congé parental à l'issue de mon congé maternité et qu'elle ne bougerait pas jusqu'aux vacances d'été. Je lui avais dit que je reviendrai après mon congé maternité quand je l'ai rencontrée au moment de mon départ. Mais elle s'est amusée de cette réponse en me certifiant que je changerai d'avis quand mon bébé serait dans mes bras. Il a ensuite fallu que je lui explique que je ne comptais pas lui envoyer mes cours semaine après semaine précisément parce que j'étais en congé. Elle s'est étonnée me disant que d'ordinaire c'était toujours ainsi que les collègues procédaient, ce qui était bien mieux pour les élèves et le suivi pédagogique... Je n'ai pas cédé.
Le bac blanc a été passé mi janvier. Mon congé se terminait début mars. J'ai rappelé ma remplaçante avant les vacances de février pour faire le point avec elle sur mon retour. Elle s'est étonnée de mon désir maintenu de revenir travailler : "Tu vas laisser ton enfant à une nounou à deux mois et demi ? Tu es ce genre de mère ?" Puis elle s'est montrée fâchée. Elle a décidé de rompre son contrat au départ des vacances de février et m'a annoncé qu'elle me laissait les copies.
Les collègues avaient rendu les copies début février. Ils avaient fait leur part et n'avaient pas à faire la sienne.

On n'avait pas tous ces éléments. C'est facile de "taper" sur la remplaçante alors que c'est le système qui ne va pas. Tu es particulièrement mal tombée.

roxanne a écrit:

Elaïna a écrit:

Sisyphe a écrit:

Elaïna a écrit:HEIN ????? ne me dis pas que tu les as corrigées, si ?
Personnellement je n'y aurais pas touché.

Si.

J'ai pensé à l'intéretdeszenfants. Je sais que tu as raison mais il y a encore beaucoup de choses que je n'arrive pas à faire quand les élèves en sont les victimes.

Je pense surtout que la remplaçante s'est dit que "oh, la jeunette là, elle a pas l'air de trop s'y connaître, je vais tenter le coup".
Pour être franche, je pense que j'aurais pu me faire avoir comme toi lors de mon congé maternité pour mon 2e enfant (l'année de mon entrée dans le secondaire). Par contre si on m'avait fait le coup à l'époque de mon dernier congé, je pense que j'aurais  fait la morte et que je serais allée le jour de la rentrée dans le bureau de mon chef avec le paquet de copies : "oh, regardez ce que m'a laissé ma remplaçante... faites un mot aux parents pour qu'ils soient informés qu'en raison du comportement de Mme Machin, les copies ne seront corrigées qu'à partir de maintenant...". Mais bon clairement je ne suis plus la même qu'en 2013

En même temps, la "remplaçante", TZR ou contractuelle, finissait son  remplacement aux vacances de février si j'ai bien compris et était peut-être déjà appelée sur un autre remplacement avec d'autres niveaux à préparer ou dans le cas d'une contractuelle avec un contrat fini. Disons que dans un cas comme ça, les copies auraient pu être dispatchées entre tous les collègues quitte à payer quelques HSE. Mais, clairement, ce n'était pas à la collègue arrêtée de corriger ces copies.

Ce n'est pas non plus aux collègues de les corriger parce que la personne n'a pas voulu s'y mettre entre mi-janvier et les vacances de février, ou alors il fallait qu'elle prévienne pour que le bac blanc, qui n'a aucun caractère obligatoire, soit conçu autrement ou n'ait pas lieu.

Édit : voilà, nos messages se sont croisés. Le coup de demander à ce qu'on envoie des cours, c'est le grand classique. Moi ce sont les CDE, les élèves et les parents qui me l'ont demandé. Je n'ai pas donné suite. J'ai juste répondu aux élèves qu'ils avaient désormais un professeur et qu'il fallait voir avec lui.

Je suis mal tombée. C'est vrai. J'ai été remplacée par des collègues consciencieux et compétents les autres fois.

C'est un vieux réflexe d'ancienne contractuelle puis TZR qui est toujours assez tendue quand on commence à déblatérer sur "ma" remplaçante parce qu'il y en aurait à raconter de l'autre côté aussi. D'ailleurs, je reste persuadée, puisqu'on est dans le sujet du métier, que tout le monde devrait commencer sa carrière par deux ans de remplacements courts, quelle que soit par ailleurs sa situation personnelle. Parce que tout le monde n'a pas non plus la même carrière et puis c'e'st finalemnt formateur, sauf quand ça dure 10 ans comme ce fut mon cas ou celui d'autres.

Je me suis retrouvée en congé maternité deux jours avant le bac blanc. Mon remplaçant est parti avec les copies et les a oubliées dans le train ... Apparemment il était connu comme le loup blanc et était assez coutumier du fait.

Sisyphe a écrit:Ma remplaçante était persuadée que je prendrai un congé parental à l'issue de mon congé maternité et qu'elle ne bougerait pas jusqu'aux vacances d'été. Je lui avais dit que je reviendrai après mon congé maternité quand je l'ai rencontrée au moment de mon départ. Mais elle s'est amusée de cette réponse en me certifiant que je changerai d'avis quand mon bébé serait dans mes bras. Il a ensuite fallu que je lui explique que je ne comptais pas lui envoyer mes cours semaine après semaine précisément parce que j'étais en congé. Elle s'est étonnée me disant que d'ordinaire c'était toujours ainsi que les collègues procédaient, ce qui était bien mieux pour les élèves et le suivi pédagogique... Je n'ai pas cédé.
Le bac blanc a été passé mi janvier. Mon congé se terminait début mars. J'ai rappelé ma remplaçante avant les vacances de février pour faire le point avec elle sur mon retour. Elle s'est étonnée de mon désir maintenu de revenir travailler : "Tu vas laisser ton enfant à une nounou à deux mois et demi ? Tu es ce genre de mère ?" Puis elle s'est montrée fâchée. Elle a décidé de rompre son contrat au départ des vacances de février et m'a annoncé qu'elle me laissait les copies.
Les collègues avaient rendu les copies début février. Ils avaient fait leur part et n'avaient pas à faire la sienne.

De fait, je suis d'accord avec Roxanne, déblatérer sur le remplaçant est un exercice assez facile et mesquin. N'empêche que là, tu as eu affaire à une championne, non seulement bête et intrusive, mais en plus rancunière et feignasse.

Certes. Mais dans le cas contraire les choses sont peut-être encore plus difficiles. Une de mes amies, professeur d'anglais, m'a raconté comme elle a souffert de voir la déception de ses élèves et de ses collègues à son retour. Visiblement la jeune australienne aux jambes interminables et pleine d'idées ludiques lui était préférée. Elle aurait bien voulu pouvoir critiquer "la remplaçante" mais ce qu'elle avait fait avec les élèves était aussi indéniablement d'une grande qualité pédagogique.
Quand je suis revenue, j'étais attendue par les élèves et même s'il a fallu beaucoup travailler, c'est plus agréable.

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Ca n'a rien à voir. Deux ans de remplacement, dans une zone définie, ce n'est pas déraisonnable.

Je pensais que les Vrais bons gestes du métier s'apprenaient avec un début en REP+, qui devrait donc aussi être obligatoire, tout comme le passage obligé dans le privé pour avoir quitté les bancs de l'école.
Je propose (parenthèses à placer) une obligation de faire :
2 ans de TZR ET 2 ans de REP+ OU 3 ans de REP ET 1 an en RP SI enseignant des DOM ET 2 ans à l'étranger SAUF SI reconversion professionnelle OU faisant-fonction PERDIR ET expérience préalable OU ancien PE ET ATER

On peut ironiser, mais de fait, la carrière de celui qui s'est tapé 10 ans de TZR parce que célibataire sans enfants et celui qui a eu poste fixe direct n'est pas du tout la même. Mais, c'était une parenthèse.

Et donc la bonne solution est d'aligner sur le moins disant ?!

roxanne a écrit:C'est un vieux réflexe d'ancienne contractuelle puis TZR qui est toujours assez tendue quand on commence à déblatérer sur "ma" remplaçante parce qu'il y en aurait à raconter de l'autre côté aussi. D'ailleurs, je reste persuadée, puisqu'on est dans le sujet du métier, que tout le monde devrait commencer sa carrière par deux ans de remplacements courts, quelle que soit par ailleurs sa situation personnelle. Parce que tout le monde n'a pas non plus la même carrière et puis c'e'st finalemnt formateur, sauf quand ça dure 10 ans comme ce fut mon cas ou celui d'autres.

Je pense au contraire qu'un enseignant devrait commencer sa carrière dans des conditions plus correctes plutôt qu'un baptême du feu dans des conditions extrêmes.
Il faut bien se mouiller la nuque pour supporter le choc "stagiaire dans un bon lycée de province" / "T1 sur 2 établissements REP en RP",

Ramanujan974 a écrit:Et donc la bonne solution est d'aligner sur le moins disant ?!

Honnêtement, je ne le vois pas comme ça. Je le vois comme une occasion de découvrir vraiment son métier en travaillant dans des établissements différents, de découvrir des niveaux. J'ai beaucoup appris comme TZR. C'est juste que 10 ans, c'est long. Donc, on partage.

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Démarrer sa carrière comme tzr n'est pas forcément un mauvais plan !! C'est un placement à long terme...

J'ai fait 7 ans de tzr sur la zr de dieppe après mon année de stage en savoie. Qd on débute, on fait des erreurs,  qu'on peut corriger sans trop de csq qd on n'est que de passage, et ainsi ça permet d'accumuler une expérience précieuse pour tout le reste de la carrière.

J'ai fait du collège 6eme à 3eme, un zest de segpa +  3eme d'insertion, 1 mois de ZEP,  du lycée avec  2des à term S, une classe de 1ere F11. Tout ça est hyper formateur, et les mauvaises expériences sont courtes. 12 bahuts en 7 ans.

Et puis à l'époque (2007)ça rapportait  surtout 30 pts par an au lieu de 10 pour les mut', ça m'a permis au bout de 7 ans d'obtenir le lycée de bisounours de mes rêves en savoie, et d'être à peu près peinard jusqu'à la retraite...

Du moins c'est ce que je croyais, car l'âge aidant, rien n'est vraiment facile qd on arrive dans les 10-15 dernières années. Mais bon, je relativise, je suis propriétaire de mon appart, je fais mes cours mais surtout du vélo ou du skating qd j'ai un après-midi de libre.

Heureusement, la force de detachement grandit aussi vite que la désillusion avec l'âge ce qui laisse des perspectives de voir la ligne d'arrivée sans trop de casse, de tte façon je me réserve la possibilité de me barrer qqes années avt 65 ans et de vivoter de cours particuliers vu que j'ai qqes économies.

Respect total aux collègues qui ont fait leur carrière entière dans des bahuts difficiles. Ça va bien qd on est jeune, mais j'aurais pété les plombs bien avt la retraite si j'avais bossé en permanence en condition difficile... Ce métier m'a globalement plu, mais bien usé sur la fin. Il est temps que ça se termine, sans le cyclotourisme j'aurais pas tenu le choc...

roxanne a écrit:

Ramanujan974 a écrit:Et donc la bonne solution est d'aligner sur le moins disant ?!

Honnêtement, je ne le vois pas comme ça. Je le vois comme une occasion de découvrir vraiment son métier en travaillant dans des établissements différents, de découvrir des niveaux. J'ai beaucoup appris comme TZR. C'est juste que 10 ans, c'est long. Donc, on partage.

C’est effectivement extrêmement formateur et ça permet de voir ce qu’on aime faire aussi.