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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 8 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par Mathador Dim 29 Oct 2023 - 14:26
joseluis a écrit:C'est quoi ton administration Mathador?
Celle qui calcule l'inflation tous les mois.

Enaeco a écrit:Mathador, ton témoignage sert à montrer qu'on peut être bien mieux loti que dans l'Education Nationale, y compris dans la Fonction Publique.

En revanche, ces conditions là, elles ne sont pas garanties dans beaucoup de métiers.

Les employeurs ne proposent pas tous du télétravail et gardent toute latitude sur la répartition des heures d'un temps partiel.
Oui bien sûr, il y a certaines des choses que je mentionne pour lesquelles je pourrais toujours aller me brosser si j'étais infirmier à l'hôpital public ou encore policier.
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par beaverforever Dim 29 Oct 2023 - 14:27
Jenny a écrit:@beaverforever : Je fais très peu de magistral dialogué. Pour autant, du travail en pure autonomie n’est pas forcément pertinent. L’enseignant est là pour accompagner les élèves, réexpliquer, corriger en passant dans les rangs…
Je ne comprends pas le problème alors : les élèves font les exercices, tu passes dans les rangs, tu regardes leur travail et... tu mets une note. Hop, une correction faite en cours que tu n'auras plus à faire à la maison, retour immédiat de l'information pour l'élève qui saura ce qu'il a réussi ou raté et qui peut faire l'exercice d'après (du même type) et donc progresser. win-win.
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par zigmag17 Dim 29 Oct 2023 - 14:28
beaverforever a écrit:
Baldred a écrit:  
Mais au-delà, je ne pense pas que mon temps de présence en classe puisse être autre chose qu'un temps pédagogique. 
La demande sur la méthode s'adressait à @beaverforever dont le message semblait proposer un système où le cours semblait avoir peu de place en dehors de l'exercice/correction.
Mais qu'est-ce qu'un "temps pédagogique" ou le "cours" ? Il me semble que faire faire des exercices ou des évaluations aux élèves est pleinement un temps de cours ou un temps pédagogique.

Est-il utile de consacrer 50% du temps disponible au temps de magistral dialogué ? Est-ce que les élèves apprennent plus à long terme lorsque l'on consacre plus de temps au temps de magistral dialogué ? Est-ce que les élèves apprendraient moins si le temps de magistral dialogué représentait 15% du temps total disponible ?

Le temps pédagogique pour moi c'est le temps que tu consacres aux élèves, le fait d'être avec eux à 100%, dans l'accompagnement, les explications, les réponses aux questions, l'aide individualisée et aussi la surveillance ( mais bon, mes élèves même en Bac pro manquent cruellement d'autonomie).
C'est un peu comme dans les préceptes qu'on trouve dans les livres de développement personnel, qui te disent que quand tu bois du thé idéalement tu deviens la tasse de thé, tu te concentres sur ce que tu bois et c'est tout.
Là c'est pareil: tu deviens l'élève, celui qui n'a pas compris la question 1, celui qui a déjà terminé et veut une autre page d'exercices, celui qui...
Je ne pourrais jamais corriger de copies pendant que je suis en classe, même quand les élèves sont en devoir ( car il y a aussi l'élève qui essaie de tricher, et celui qui...etc) Razz
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par zigmag17 Dim 29 Oct 2023 - 14:31
Enaeco a écrit:Il est quand même difficile de trouver un métier plus compatible avec le temps libre de ses enfants si on souhaite passer du temps avec eux.

D'ailleurs, quand on voit des collègues se plaindre d'un voeu EdT non-respecté qui les met en galère pour la gestion des enfants, c'est parce qu'on ne compte pas une seconde sur le conjoint pour pouvoir s'en occuper puisqu'il n'a aucune flexibilité.

Il est peut-être aussi envisageable d'imaginer que de conjoint il n'y a point. Raisonner toujours en terme de couple fausse la donne. Et cela qu'il y ait enfants ou non d'ailleurs.
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par Cleroli Dim 29 Oct 2023 - 14:33
Enaeco a écrit:Il est quand même difficile de trouver un métier plus compatible avec le temps libre de ses enfants si on souhaite passer du temps avec eux.
D'ailleurs, quand on voit des collègues se plaindre d'un voeu EdT non-respecté qui les met en galère pour la gestion des enfants, c'est parce qu'on ne compte pas une seconde sur le conjoint pour pouvoir s'en occuper puisqu'il n'a aucune flexibilité.
ou parce qu'il n'y en a pas (plusieurs de mes jeunes collègues sont séparées) ou encore parce que le conjoint est également prof (merci à mes parents et voisins qui nous ont rendu service lorsque les enfants étaient jeunes).
Le point positif, comme je l'ai écrit sur ce fil, ce sont les vacances scolaires en commun (même si on préfèrerait ne pas les avoir dans les pattes lorsqu'ils sont petits ... tout comme ils rêvent, ados, qu'on ne soit pas dans les leurs Razz ).
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par zigmag17 Dim 29 Oct 2023 - 14:36
beaverforever a écrit:
Jenny a écrit:@beaverforever : Je fais très peu de magistral dialogué. Pour autant, du travail en pure autonomie n’est pas forcément pertinent. L’enseignant est là pour accompagner les élèves, réexpliquer, corriger en passant dans les rangs…
Je ne comprends pas le problème alors : les élèves font les exercices, tu passes dans les rangs, tu regardes leur travail et... tu mets une note. Hop, une correction faite en cours que tu n'auras plus à faire à la maison, retour immédiat de l'information pour l'élève qui saura ce qu'il a réussi ou raté et qui peut faire l'exercice d'après (du même type) et donc progresser. win-win.

Quand je passe dans les rangs j'annote et quand l'exercice est réussi je mets des TB qui leur font plaisir.
Mais j'envisage un devoir soit comme un entraînement ( formatif) soit comme un bilan ( sommatif). La préparation du devoir, qui fera l'objet d'une note, prend du temps. C'est un travail en soi. Je batis souvent les grilles d'auto-évaluation avec les élèves, pour qu'ils sachent sur quels critères ils seront évalués.
Je n'attribue jamais directement de note à un exercice fait en classe.
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par Invité Dim 29 Oct 2023 - 14:41
zigmag17 a écrit:
Anouck Rivière a écrit:
zigmag17 a écrit:
Fabrice25 a écrit:

Pour les heures sup je ne sais pas. Il me semble que les 2hsa désormais obligatoires le sont par la force de textes officiels non? Peut-on vraiment refuser? Et puis tu penses qu'il est possible de se défausser pour des corrections d'examen en mettant en avant un motif médical ? Lequel?
Je ne pense pas faire partie des gens qui acceptent n'importe quoi. Pour commencer, pas de pacte, pas de mission ni PP ni rien.
Je suis d'accord sur le fait qu'on se laisse facilement laminer.
Mais envisager quelque chose ne signifie pas qu'on le cautionne. Si le pacte devient obligatoire que pourra-t-on faire?
Pour te donner une idée, voici ce qui est envisagé pour le LP dès 2024: épreuves anticipées de bac pro en mars. En avril/mai/ juin, les élèves se seront déterminés pour leur avenir: soit ils auront décidé d'entrer dans la vie active ( auquel cas ils seront en entreprise pour toute cette fin d'année), soit ils auront choisi de continuer en BTS ( auquel cas ils assisteront à des cours de mise à niveau).
Quand je lis ça je comprends que l'annualisation est en marche. Je refuse ça de toutes mes fibres. Mais hormis une paralysie totale du système, on va se faire laminer.
Je veux bien refuser mais s'il n'y a aucun moyen d'action envisagé je vais me sentir bien seule et je devrai plier. C'est désolant mais c'est comme ça.
Tu as fait valoir un certificat médical pour refuser des hsa toi?

Oui, j'ai du le faire dès le début (j'ai 26 ans) car je me suis retrouvée avec des tonnes d'heures sup sur des rempla (une fois 21h). Ça marche sans problème. Je ne veux pas faire d'heures sup. J'ai connu des conditions d'exercice misérables les 3 premières années et j'ai multiplié les Burnout. Maintenant que je suis allée au delà de mes limites, il y a des choses que je refuse systématiquement. Comme professeur principal. C'est moi avant tout et je pense que c'est important. C'est le secret pour continuer à trouver mon équilibre dans ce métier que j'aime ( je le cherche encore). Maintenant c'est ma vie perso avant tout je t'avoue. Je sais faire mon métier.
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par Enaeco Dim 29 Oct 2023 - 14:45
zigmag17 a écrit:
Enaeco a écrit:Il est quand même difficile de trouver un métier plus compatible avec le temps libre de ses enfants si on souhaite passer du temps avec eux.

D'ailleurs, quand on voit des collègues se plaindre d'un voeu EdT non-respecté qui les met en galère pour la gestion des enfants, c'est parce qu'on ne compte pas une seconde sur le conjoint pour pouvoir s'en occuper puisqu'il n'a aucune flexibilité.

Il est peut-être aussi envisageable d'imaginer que de conjoint il n'y a point. Raisonner toujours en terme de couple fausse la donne. Et cela qu'il y ait enfants ou non d'ailleurs.

J'ai pris le cas le plus représentatif et ça ne change rien à ma remarque : c'est plus simple pour un parent solo de gérer la garde de son enfant quand on est enseignant que quand on a de grandes amplitudes horaires en permanence et qu'on travaille pendant les vacances scolaires.

Pour la majorité des parents que je connais, c'est le parent enseignant qui assume la majorité de la logistique liée à l'école et aux vacances parce qu'ils ont la possibilité de se rendre disponible.

Il n'y a qu'à demander à un CDE la popularité du voeu "pas de cours en M1" ou "pas de cours en S4".
Généralement, ces voeux ne sont pas émis par des non-parents qui veulent dormir une heure de plus le matin.


Dernière édition par Enaeco le Dim 29 Oct 2023 - 14:54, édité 2 fois
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par Elaïna Dim 29 Oct 2023 - 14:47
Après la question du temps de correction est tout de même pertinente. Plus le temps passe, moins j'ai tendance à annoter la copie (sauf pour barrer les fautes d'orthographe, histoire de leur montrer que si, ils écrivent comme des cochons) et à préférer mettre une appréciation un peu plus longue qu'avant. Mais pas des tartines non plus. Avec le temps, j'ai remarqué en effet que tout ce que j'écris est de toute façon soit pas lu ("j'ai pas compris pourquoi j'avais faux madame - bah, parce que comme je l'ai écrit, il n'y a ni la date, ni les acteurs de l'événement, ni le respect de la méthode pour présenter un doc, donc bon - ah, c'est pour ça ? - bah oui, je l'avais écrit hein...") soit contesté ("vous avez mis que ce n'était pas précis, alors que j'ai mis une date quand même - oui mais elle est fausse, et il manque tout le reste, les acteurs, les lieux, les faits etc - oui mais quand même ça ne méritait pas de m'enlever la moitié des points, vous pourriez m'en remettre un de plus hein"). Au mieux, les élèves soucieux de progresser prennent en note le corrigé, mais la plupart du temps ils ne le prennent pas. Pour beaucoup, la correction de copies est un exercice aléatoire, ils ne savent ni pourquoi c'est bien (en témoignent les éclats de joie quand je rends une note qui les satisfait), ni pourquoi c'est mauvais. Donc autant gagner du temps et corriger le plus vite possible. D'ailleurs je pense de plus en plus supprimer les corrigés en classe et me contenter de corrigés dactylographiés à télécharger dans pronote histoire de ne plus perdre une heure de cours (et toute ma récréation avec les relous qui négocient en me prenant pour un SAV), en proposant des temps d'échanges avec ceux qui sont vraiment soucieux de comprendre leurs objectifs de progression.

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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.

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par zigmag17 Dim 29 Oct 2023 - 15:01
Anouck Rivière a écrit:
zigmag17 a écrit:




Pour les heures sup je ne sais pas. Il me semble que les 2hsa désormais obligatoires le sont par la force de textes officiels non? Peut-on vraiment refuser? Et puis tu penses qu'il est possible de se défausser pour des corrections d'examen en mettant en avant un motif médical ? Lequel?
Je ne pense pas faire partie des gens qui acceptent n'importe quoi. Pour commencer, pas de pacte, pas de mission ni PP ni rien.
Je suis d'accord sur le fait qu'on se laisse facilement laminer.
Mais envisager quelque chose ne signifie pas qu'on le cautionne. Si le pacte devient obligatoire que pourra-t-on faire?
Pour te donner une idée, voici ce qui est envisagé pour le LP dès 2024: épreuves anticipées de bac pro en mars. En avril/mai/ juin, les élèves se seront déterminés pour leur avenir: soit ils auront décidé d'entrer dans la vie active ( auquel cas ils seront en entreprise pour toute cette fin d'année), soit ils auront choisi de continuer en BTS ( auquel cas ils assisteront à des cours de mise à niveau).
Quand je lis ça je comprends que l'annualisation est en marche. Je refuse ça de toutes mes fibres. Mais hormis une paralysie totale du système, on va se faire laminer.
Je veux bien refuser mais s'il n'y a aucun moyen d'action envisagé je vais me sentir bien seule et je devrai plier. C'est désolant mais c'est comme ça.
Tu as fait valoir un certificat médical pour refuser des hsa toi?

Oui, j'ai du le faire dès le début (j'ai 26 ans) car je me suis retrouvée avec des tonnes d'heures sup sur des rempla (une fois 21h). Ça marche sans problème. Je ne veux pas faire d'heures sup. J'ai connu des conditions d'exercice misérables les 3 premières années et j'ai multiplié les Burnout. Maintenant que je suis allée au delà de mes limites, il y a des choses que je refuse systématiquement. Comme professeur principal. C'est moi avant tout et je pense que c'est important. C'est le secret pour continuer à trouver mon équilibre dans ce métier que j'aime ( je le cherche encore). Maintenant c'est ma vie perso avant tout je t'avoue. Je sais faire mon métier.

Pour ça je te comprends absolument. Dans la mesure où on a une certaine expertise parce que l'on a acquis de l'expérience on sait comment se préserver ( et pourquoi).
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par Invité Dim 29 Oct 2023 - 15:06
J'étais totalement lunaire. Je ne savais pas qu'on avait le droit de dire non systématiquement et personne ne guide en ce sens ; l'éducation nationale c'est aussi "la grande muette" . C'est à coups de petites phrases du style "on est obligés d'accepter" qu'on abîme le métier. Et qu'on s'abîme mais plus sournoisement année après année .
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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 8 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par Invité Dim 29 Oct 2023 - 15:07
Elaïna a écrit:Après la question du temps de correction est tout de même pertinente. Plus le temps passe, moins j'ai tendance à annoter la copie (sauf pour barrer les fautes d'orthographe, histoire de leur montrer que si, ils écrivent comme des cochons) et à préférer mettre une appréciation un peu plus longue qu'avant. Mais pas des tartines non plus. Avec le temps, j'ai remarqué en effet que tout ce que j'écris est de toute façon soit pas lu ("j'ai pas compris pourquoi j'avais faux madame - bah, parce que comme je l'ai écrit, il n'y a ni la date, ni les acteurs de l'événement, ni le respect de la méthode pour présenter un doc, donc bon - ah, c'est pour ça ? - bah oui, je l'avais écrit hein...") soit contesté ("vous avez mis que ce n'était pas précis, alors que j'ai mis une date quand même - oui mais elle est fausse, et il manque tout le reste, les acteurs, les lieux, les faits etc - oui mais quand même ça ne méritait pas de m'enlever la moitié des points, vous pourriez  m'en remettre un de plus hein"). Au mieux, les élèves soucieux de progresser prennent en note le corrigé, mais la plupart du temps ils ne le prennent pas. Pour beaucoup, la correction de copies est un exercice aléatoire, ils ne savent ni pourquoi c'est bien (en témoignent les éclats de joie quand je rends une note qui les satisfait), ni pourquoi c'est mauvais. Donc autant gagner du temps et corriger le plus vite possible. D'ailleurs je pense de plus en plus supprimer les corrigés en classe et me contenter de corrigés dactylographiés à télécharger dans pronote histoire de ne plus perdre une heure de cours (et toute ma récréation avec les relous qui négocient en me prenant pour un SAV), en proposant des temps d'échanges avec ceux qui sont vraiment soucieux de comprendre leurs objectifs de progression.

Je me suis forgée un dicton ; la meilleure façon de ne pas avoir de copies, c'est de ne pas en ramasser.

Les élèves ne sont pas des robots et nous non plus.
Iridiane
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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 8 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par Iridiane Dim 29 Oct 2023 - 15:16
Pour revenir à la question initiale, je pense vraiment que tout ce qui a été dit ici est à la fois utile - c'est très bien d'avoir accès à de multiples témoignages, allant du pire (moi aussi je suis dévastée de lire certaines et certains d'entre vous, sans pour autant être surprise) au plus "tranquille" (ce qui décrit Fabrice25 par exemple) - et inutile dans le sens où, tout comme il existe un million de situations différentes dans le privé, il existe un million de situation différentes dans l'EN, et c'est un peu la loterie. En effet, cela dépend de tellement de paramètres (mutations, affectations, TZR ou non, zone difficile ou non, personnel de direction compétent ou non, classes sympas ou non etc.) qu'il est tout bonnement impossible de prévoir comment ça peut se passer, même une fois qu'on est au clair sur un ensemble d'éléments objectifs qui sont : oui, la profession est déconsidérée, mal payée (et là encore, plus ou moins selon les cas, une paie d'agrégé est assez confortable) et, oui, les conditions d'exercice se dégradent partout (mais là aussi, plus ou moins) à cause de décisions politiques délétères.
Je pense que, à moins d'être totalement bornés et bouchés, les gens ne sont effectivement pas idiots et ont conscience qu'enseigner n'est pas tout rose et que les conditions se dégradent. En revanche, beaucoup de gens qui ne voient pas ou plus le sens de ce qu'ils font dans le privé vivent encore dans l'illusion que le fait d'enseigner va donner un sens à leur vie professionnelle. Mais en fait, enseigner n'a que le sens qu'on lui donne, d'une part, et qu'on peut lui donner, d'autre part. Honnêtement, je comprends en lisant des témoignages comme ceux de Lisak et Zigmag (et d'autres!) que l'on ne trouve plus AUCUN sens à enseigner, même quand on veut sincèrement faire son travail au mieux, par conviction et/ou conscience professionnelle. En outre, je pense également que beaucoup de gens voient l'enseignement comme Fabrice l'a décrit: possibilité de négocier son temps libre, de s'organiser plus librement, vacances scolaires etc. Sauf que tout ce qui a été répondu à Fabrice est vrai, et pas moins vrai que ce que décrit Fabrice pour lui: sa situation lui permet de s'organiser plus ou moins librement, tant mieux pour lui et c'est super, mais qui peut promettre à un futur prof que ce sera le cas pour lui/elle? Personne, et à moins de réunir un certain nombre de critères, il y a plus de risques, je pense, de tomber sur une situation proche de celles de Zigmag et Lisak que sur une situation comme celle de Fabrice - d'autant plus que le cas de l'agrégation est quand même minoritaire, surtout dans les reconversions.
Ceci étant posé, je suis d'accord avec ce qu'écrit Elaïna: on peut prévenir les gens, mais on ne peut pas choisir à leur place. Et il faut aussi envisager que certaines personnes sont très malheureuses dans leur métier et que le fait d'en changer pourra leur apporter une bouffée d'air, même dans l'EN (et même temporaire).
Jenny
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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 8 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par Jenny Dim 29 Oct 2023 - 15:28
@beaverforever : Je dois être bête, mais noter un travail non achevé, je ne sais pas faire…
Quand j’aide, les élèves sont parfois bloqués, je ne vais pas mettre 0 ou 1 au bout de 10 min. Si je veux noter le travail fini, je me retrouve bien à ramasser des copies avant de reprendre une phase magistrale ou avant la fin du cours et à les corriger chez moi. Pour ceux qui ont fini avant les autres, j’ai tendance à leur donner des pistes d’amélioration. Sinon, que font-ils pendant que je corrige et que leurs camarades terminent ? Est ce juste de les noter pendant que d’autres ont plus de temps ?

@Elaïna : ça fait un moment que j’ai abandonné les corrections en classe. Je mets une ou deux pistes d’amélioration dans l’appréciation et je reprends un point de méthode ou un élément du cours ou 2 qui ont particulièrement posé problème lors du rendu des copies. Je trouve ça plus efficace.
beaverforever
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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 8 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par beaverforever Dim 29 Oct 2023 - 15:42
Jenny a écrit:@beaverforever : Je dois être bête, mais noter un travail non achevé, je ne sais pas faire…
Quand j’aide, les élèves sont parfois bloqués, je ne vais pas mettre 0 ou 1 au bout de 10 min. Si je veux noter le travail fini, je me retrouve bien à ramasser des copies avant de reprendre une phase magistrale ou avant la fin du cours et à les corriger chez moi.
Pourquoi ?
Qu'est-ce qui interdit de noter un travail inachevé ? Vraie question.
Qu'est-ce qui interdit de noter certains éléments du travail et pas toute la copie ?
Qu'est-ce qui interdit de mettre une note à la volée pendant une heure de cours ?

Bon, Jenny et Baldred, je vous taquine un peu, ne le prenez pas mal, je trouve intéressant notre échange montre l'existence de tabous sur la "correction des copies". Je pense qu'il est temps de faire bouger tout cela pour des raisons d'efficacité d'apprentissage et de temps de travail. Mais bien sûr, cela implique de changer de système pédagogique.

Cela ne me dérange pas vraiment de passer des heures à sur-corriger des copies, en annotant chaque page, en commentant les phrases à la syntaxe douteuse, en entourant chaque erreur orthographique... mais, en fait, je pense que cela ne sert pas beaucoup à l'apprentissage des élèves et que cela ne correspond pas à mon salaire. Si j'étais payé, disons, 7 500€ nets par mois, peut-être que je me dirais "pour ce prix là, je veux bien passer dix heures de ma semaine à corriger des copies avec l'obsession maniaque d'un Botticelli, pour que les gens se disent qu'ils en ont pour leur argent". Mais pour ce que je suis payé, ce n'est pas possible que je consacre autant de temps à ce travail.
Jenny
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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 8 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par Jenny Dim 29 Oct 2023 - 15:46
Ce qui me bloque, c’est à la fois mon incapacité a noter comme ça en 1 min et l’injustice que ça implique de ne pas laisser le même temps à chaque élève. Et très sincèrement, avec le public qui est le mien généralement, je ne vois pas comment c’est possible, j’ai des tas d’autres choses à gérer pendant l’heure sans y ajouter l’évaluation à la va-vite. Je note beaucoup à l’oral en revanche.
Baldred
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Sage

Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 8 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par Baldred Dim 29 Oct 2023 - 16:00
beaverforever a écrit:
Jenny a écrit:@beaverforever : Je dois être bête, mais noter un travail non achevé, je ne sais pas faire…
Quand j’aide, les élèves sont parfois bloqués, je ne vais pas mettre 0 ou 1 au bout de 10 min. Si je veux noter le travail fini, je me retrouve bien à ramasser des copies avant de reprendre une phase magistrale ou avant la fin du cours et à les corriger chez moi.
Pourquoi ?
Qu'est-ce qui interdit de noter un travail inachevé ? Vraie question.
Qu'est-ce qui interdit de noter certains éléments du travail et pas toute la copie ?
Qu'est-ce qui interdit de mettre une note à la volée pendant une heure de cours ?

Bon, Jenny et Baldred, je vous taquine un peu, ne le prenez pas mal, je trouve intéressant notre échange montre l'existence de tabous sur la "correction des copies". Je pense qu'il est temps de faire bouger tout cela pour des raisons d'efficacité d'apprentissage et de temps de travail. Mais bien sûr, cela implique de changer de système pédagogique.

Cela ne me dérange pas vraiment de passer des heures à sur-corriger des copies, en annotant chaque page, en commentant les phrases à la syntaxe douteuse, en entourant chaque erreur orthographique... mais, en fait, je pense que cela ne sert pas beaucoup à l'apprentissage des élèves et que cela ne correspond pas à mon salaire. Si j'étais payé, disons, 7 500€ nets par mois, peut-être que je me dirais "pour ce prix là, je veux bien passer dix heures de ma semaine à corriger des copies avec l'obsession maniaque d'un Botticelli, pour que les gens se disent qu'ils en ont pour leur argent". Mais pour ce que je suis payé, ce n'est pas possible que je consacre autant de temps à ce travail.
Ah tu me rassures, s'il s'agit simplement de changer de système pédagogique, alors c'est simple..
Un collègue passé à 100% compétences m'a montré son système : 3 compétences à cocher maxi, aucune annotation ni correction  sur la copie. il a réduit son temps de correction de 80% et assure que ça marche très bien. Je récupère régulièrement ses élèves, je serais moins affirmatif....
Et puis je gagne 7500 euros par mois, alors je ne me sens pas concerné


Dernière édition par Baldred le Dim 29 Oct 2023 - 17:09, édité 1 fois
Lyorane
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Niveau 7

Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 8 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par Lyorane Dim 29 Oct 2023 - 16:24
Anouck Rivière a écrit:Pour ma part, j'ai connu un début de carrière désastreux ; mutation en région parisienne, TZR, bahuts affreux, et tous les niveaux faits en 3 ans de la 6e au BTS. Un boulot monstrueux. Je ne pense pas être en train de "tenir" parce que je suis jeune, je sais que je pourrais trouver autre chose. Mais mon espoir, c'est l'agrégation et une mutation chez moi. Je sais que ça ne change pas grand chose sur le plan administratif ; je serai toujours gérée comme du bétail et TZR. Mais je vois l'agreg comme une respiration parce que j'aimerais continuer ce boulot mais avoir la possibilité... De faire moins d'heures, voire d'être à temps partiel. Je voudrais me consacrer au journalisme sans subir la précarité et un peu moins prendre de pleins fouet la violence de l'éducation nationale. Je crois qu'il est très difficile de se protéger de conditions de travail pénibles (je parle du management brutal de l'en), mais je pense que quand on ne travaille plus à temps plein dans l'en, mais plutôt à temps partiel,  on vit les difficultés différemment. Après ça n'empêche pas de tomber sur des classes infectes. Je me vois comme une indépendante dans le monde de l'éducation, j'espère réussir à construire cet équilibre. En tout cas je ne veux plus faire partie à 100% de ce système. Je pense que 18h c'est trop. Il ne faudrait pas faire plus de 15h pour être bien.

Mon message ne va pas faire avancer le débat du sujet, mais juste pour t’envoyer tout mon soutien Anouck, dans ta réflexion sur l’agrégation et ces trois heures de différence, parce que je me reconnais dans tes mots. Tous mes collègues en salle des profs ne me parlaient que de l’argent comme moteur pour la passer, et n’en revenaient pas quand je leur disais qu’à choisir, je préférais gagner pareil mais passer à 15 que de gagner un salaire d’agrégé à 18. Le rêve, c’était la classe en moins, donc par extension les copies et les réunions en moins, pour dégager du temps pour moi (!) voire une thèse si j’avais le courage de me relancer. Comme beaucoup l’ont souligné, la matière peut beaucoup jouer, et en tant que prof de lettres, je fais partie de ceux qui prennent quinze minutes par copie (et encore, si je ne suis pas trop fatiguée. Je n’arrive pas à faire mieux).

Alors plein de bonnes ondes pour ce projet, que je te souhaite de réussir. fleurs2

PS : après, maintenant que c’est fait, je ne crache pas non plus sur la paie 😅. Mais ce que je touche désormais, ça devrait être la base minimale en tant que prof, pour tout le monde ! La fiche de paie proposée par Mathador est flagrante.
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par Mathador Dim 29 Oct 2023 - 17:25
Lyorane a écrit:PS : après, maintenant que c’est fait, je ne crache pas non plus sur la paie 😅. Mais ce que je touche désormais, ça devrait être la base minimale en tant que prof, pour tout le monde ! La fiche de paie proposée par Mathador est flagrante.
Les deux restent reliés. Je suis actuellement à temps partiel, mais j'aurais davantage hésité à le demander si j'avais une paye de certifié.

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Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
cit6
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par cit6 Dim 29 Oct 2023 - 18:43
beaverforever a écrit:
Qu'est-ce qui interdit de noter un travail inachevé ? Vraie question.
Qu'est-ce qui interdit de noter certains éléments du travail et pas toute la copie ?
Qu'est-ce qui interdit de mettre une note à la volée pendant une heure de cours ?

Maintenant, hélas, le contrôle continu Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 8 2790680366 (et son lot de réclamations de parents et d'élèves si on faisait comme tu le dis, voire le problème du PLE qui oblige à des évaluations sommatives et calibrées). Et oui, malheureusement nos conditions de travail se sont dégradées, y compris en ce qui concerne notre liberté pédagogique pour l'évaluation.
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par Oxford Dim 29 Oct 2023 - 18:48
Hélips a écrit:Il y a aussi le nombre d'heures qu'on fait devant élèves qui influe : pour une même matière, entre 15h devant élèves et 23h devant élèves (pour prendre des exemples dans mon équipe), encore heureux que celui qui a 15h a plus de vraies vacances que celui qui est à 23h.

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par Lefteris Dim 29 Oct 2023 - 19:07
Le fil dérive comme souvent sur les situations individuelles, donc subjectives. Objectivement, notre candidat perdrait la situation géographique,  donc des difficultés familiales et personnelles. Très probablement un niveau de revenus équivalent.  On peut dire tout aussi  assurément qu'aimer sa discipline est également un chemin très sûr vers la déception. Quand on regarde d'ailleurs les témoignages de satisfactions individuelles ci-dessus, on remarque d'ailleurs qu'elles sont toujours extrinsèques au métier : on a un poste pas trop loin, on  peut gérer son emploi du temps, on assure dans le boulot parce qu'on commence à aller vite dans les préparations-corrections, parfois des élèves agréables parce  difficile, voire qu'on a eu une bonne pioche dans les mutations. Je pourrais d'ailleurs faire partie de ces satisfaits (hormis un ennui difficilement dépassable) , ayant eu la proximité géographique, le reclassement  qui m'a permis d'entrer à un indice équivalent et donc un échelon relativement avancé (après un dur et long combat certes), une carrière complète de ce fait  (traînarde mais complète).  Tout ça, notre candidat n'a que peu de chance de l'avoir. Au lieu de voir son propre cas, il faut voir -en regardant autour de soi-  ce qui l'attend plus sûrement : éloignement, difficultés  de carrière  d'autant que les pratiques managériales vont encore se durcir tout comme le statut, aucune certitude de réussir l'agrég, affectation initiale  probable devant un public  pénible voire hostile. Quant à l'emploi du temps, qui peut compenser certaines peines, rien ne lui garantit  qu'il sera compact, et même sur un seul poste. Bref, il joue une grosse loterie . Ca  peut être tenté,  évidemment, mais il faut vraiment avoir un filet de secours, un chemin de repli. Testent les vacances scolaires : d'une part elles sont menacées, elle seront inévitablement rognées, d'autre part même en l'état, 15 (si examens) ou 16 semaines représentent 20 75 jours ouvrables dans l'année. Dans de nombreuses administrations - et je l'ai vécu-  on a 50 jours à poser par an (congés annuels + RTT + CET éventuel) avec les jours fériés 60 jours ouvrables . Faites la différence (j'avais en plus des récupérations parce que je bossais le WE). Certes il fallait négocier pour les poser, rien n'était assuré un an à l'avance comme dans l'EN et le congé "hors période" était souvent  à privilégier, mais cela montre quand même que la vision schématique  habituelle doit être largement revue et nuancée.
Quant au traitement, la réflexion @Lyorane est éclairante : oui, agrégé ça va, mais il faut atteindre ce corps pour approcher le catégorie A "normale". Et encore pas trop vieux. Pour info, j'ai dû atteindre la HC pour retrouver à peu près mon niveau salarial d'antan.

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par Jenny Dim 29 Oct 2023 - 19:17
Mais les situations individuelles illustrent aussi la réalité du métier, d'autant qu'elles sont diverses.
Je suis plutôt épanouie au travail, je suis certifiée, TZR et j'ai souvent des élèves difficiles. Certes, j'ai l'académie que je souhaite, mais très peu d'espoir d'avoir un poste fixe avant 15 ans de remplacement. Je ne suis pas sûre que tous les collègues qui aiment leur métier et y trouvent du sens aient forcément des conditions de travail idéales. On y trouve parfois aussi une utilité au métier et des équipes soudées dans les contextes difficiles.
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par Fabrice25 Dim 29 Oct 2023 - 19:20
Prezbo a écrit:Quelques bémols quand même.

Le travail doit bien être fait à un moment à un autre. Si tu utilises ta journée pour faire les courses ou emmener les gosses à leurs rdv, tu le feras à un autre moment, le soir ou le we. Le cas le plus défavorable étant celui des profs avec un conjoint non-enseignant (surprise : à 90%, des femmes) qui se tapent la totalité de l'organisation familiale parce que je conjoint a un vrai métier.

Non pas forcément. Si je sacrifie une demie-journée pour faire mes courses. Je peux très bien utiliser une autre 1/2 journée de la semaine pour corriger mes copies. Ou attendre une autre 1/2 journée de la semaine suivante.
Aucune obligation impérieuse de corriger les copies le plus vite possible, c'est-à-dire pendant la soirée ou le we de la même semaine. Raisonnement valable pour le remplissage des bulletins ou les préparations de cours (pour peu qu'on ait un peu d'avance).

Ou alors je fais ça sur mes heures de trou.

Là je parle à l'aune de ma situation personnelle, comme toi, je suppose ?

Prezbo a écrit:Les tâches annexes sont souvent sous-payée pour la charge qu'elles représentent, et ne sont assurées que grâce à l’esprit sacrificiel de la profession. Même les HSA sont une arnaques avec le coefficient de 9/13.

Certes, mais rien n'oblige quiconque à accepter ces missions supplémentaires. En outre, elles ont au moins le mérite d'exister. Ce qui n'est pas forcément le cas ailleurs.

Prezbo a écrit:Il y a quelques niches qui permettent de faire de l'argent facile pour les débrouillards cyniques oui...Les heures de devoir fait sans préparation payées en heures supp, le pacte (que je refuse sur le principe car il ne remplace pas une revalorisation globale qui a trop tardée, mais qui est objectivement financièrement intéressant)... Je connais quelques profs d'ateliers en  LP qui doublent quasiment leur service (18h dans leur LP, puis 14 à 15 heures sup dans un GRETA ou un lycée privé voisin). Possible en recyclant des TP identiques avec une préparation déjà amortie, dans une matière où les élèves sont en autonomies et où il y a peu de correction, et avec un conjoint qui assume le reste (surprise : souvent, c'est...). Quelques profs de prépas qui multiplient les heures sups en profitant d'une ORS plus basse, mais les postes sont chers et la quantité de travail peut être démesurée.

Globalement, ce sont des cas marginaux mis en avant pour pointer le scandale des rémunérations des enseignants, pas vraiment des cas-type.

Bof, DF ça représente le cas type. Honnêtement, je vois beaucoup de profs se ruer sur DF comme la peste sur le bas clergé pour arrondir les fins de mois sans trop d'efforts. Je ne jette pas le pierre, c'est un fait.
Cela, sans compter les HSA pour reprendre des divisions du niveau où l'on enseigne déjà : donc pas de préparations de cours supplémentaires. Et quand ça concerne le niveau 6ème ou une matière scientifique, les copies se corrigent relativement vite : et là je parle du propre aveu des collègues auxquels je pense.

Enaeco a écrit:Mathador, ton témoignage sert à montrer qu'on peut être bien mieux loti que dans l'Education Nationale, y compris dans la Fonction Publique.

En revanche, ces conditions là, elles ne sont pas garanties dans beaucoup de métiers.

Les employeurs ne proposent pas tous du télétravail et gardent toute latitude sur la répartition des heures d'un temps partiel.

Très clairement. Je pense sincèrement, à moins qu'on m'en apporte la preuve, que Mathador relève plus de l'exception que la norme (et tant mieux pour toi, d'ailleurs !  Wink)

Que ce soit dans d'autres administrations de la FP ou dans le privé, ça reste très rare de pouvoir négocier son emploi du temps et/ou devoir aussi peu d'heures en télétravail.
Je pense qu'on peut affirmer sans trop se tromper que la majorité des français qui travaillent à temps plein sont en 35 heures (voire plus). Très compliqué dans ces conditions d'avoir le même EDT qu'un prof (excepté les EDT gruyères qui ne sont pas la norme)

Lyorane a écrit: Tous mes collègues en salle des profs ne me parlaient que de l’argent comme moteur pour la passer, et n’en revenaient pas quand je leur disais qu’à choisir, je préférais gagner pareil mais passer à 15 que de gagner un salaire d’agrégé à 18. Le rêve, c’était la classe en moins, donc par extension les copies et les réunions en moins, pour dégager du temps pour moi (!) voire une thèse si j’avais le courage de me relancer. Comme beaucoup l’ont souligné, la matière peut beaucoup jouer, et en tant que prof de lettres, je fais partie de ceux qui prennent quinze minutes par copie (et encore, si je ne suis pas trop fatiguée. Je n’arrive pas à faire mieux).

Alors plein de bonnes ondes pour ce projet, que je te souhaite de réussir. fleurs2

Totalement d'accord avec toi. Et je commence à entendre de plus en plus le même discours que le tien.

Dans ma discipline, j'ai fait les calculs. Au lycée 3h en moins représentent 3 classes d'Enseignement Scientifique en moins. Donc 3 contrôles x 35 élèves x 3 trimestres x 3 classes = 945 copies en moins. 3 trimestres x 35 élèves x 3 classes = 315 bulletins à remplir en moins. 9 conseils de classes en moins à gérer.

Je te souhaite sincèrement de réussir, Lyorane. fleurs2


Dernière édition par Fabrice25 le Dim 29 Oct 2023 - 19:32, édité 3 fois
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Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ? - Page 8 Empty Re: Questionnement | Faut-il devenir prof en 2024 ?

par Fabrice25 Dim 29 Oct 2023 - 19:29
Lefteris a écrit: Quand on regarde d'ailleurs les témoignages de satisfactions individuelles ci-dessus, on remarque d'ailleurs qu'elles sont toujours extrinsèques au métier : on a un poste pas trop loin, on  peut gérer son emploi du temps, on assure dans le boulot parce qu'on commence à aller vite dans les préparations-corrections, parfois des élèves agréables parce  difficile, voire qu'on a eu une bonne pioche dans les mutations.

Le raisonnement est applicable à beaucoup de métiers. Combien ont choisi un métier qui correspondait à leur vocation ?

Combien ont choisit leur métier non pas parce-qu'il correspondait à leur vocation mais pour des considérations bassement matérielles ? Salaire pas trop minable, bon CE, possibilité de télé-travailler ?
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par Lefteris Dim 29 Oct 2023 - 19:34
Jenny a écrit:Mais les situations individuelles illustrent aussi la réalité du métier, d'autant qu'elles sont diverses.
Je suis plutôt épanouie au travail, je suis certifiée, TZR et j'ai souvent des élèves difficiles. Certes, j'ai l'académie que je souhaite, mais très peu d'espoir d'avoir un poste fixe avant 15 ans de remplacement. Je ne suis pas sûre que tous les collègues qui aiment leur métier et y trouvent du sens aient forcément des conditions de travail idéales. On y trouve parfois aussi une utilité au métier et des équipes soudées dans les contextes difficiles.
Justement, diversité dans la difficulté à ce que je vois autour de moi (pas que dans mon établissement, réunions diverses, syndicat, relations...), sans compter les cas vraiment dramatiques pour lesquels je suis maintes fois intervenu d'une manière ou d'une autre par des recours, accompagnements, et dont l'administration, monstre froid, n'a strictement rien à faire quand ce n'est pas son fonctionnement ou ses séides qui l'ont provoqué. Si en plus on n'a pas la chance d'être épanoui comme toi dans le travail, ça tourne vite au cauchemar, avec en plus l'obligation de compter à la fin du mois au lieu d'avoir des moments de détente. Il faut prendre aussi la mesure d'une donnée importante, l'insécurisation grandissante dans divers domaines : statuts, carrière et avancement, avenir de sa discipline ( voir les LC, certaines langues, la techno, le LP en général...), doctrine d'octroi des postes, management se durcissant et devenant local.

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