- EnaecoVénérable
Mathador a écrit:Si j'avais pu me permettre cela étant élève, je l'aurais sans doute fait aussi: dans de nombreux cas, selon la matière, soit j'étais largué soit j'aurais pu suivre le programme en 10 minutes par heure de cours. Bizarrement, aucune de ces deux situations n'encourage à travailler, ou plus généralement à se comporter comme un véritable élève…Ascagne a écrit:Cela me fait penser à deux élèves "gentilles" de ma classe, classées parmi les "bons" au collège dans le dossier de transition avec le lycée : j'ai de leur part aussi des réactions bizarres, des moments prolongés de dodo ou d'affalement en classe.Lefteris a écrit:Mais il y autre chose de plus en plus inquiétant, même chez des élèves tranquilles, classés comme "bons" parce qu'ils tranchent quand même dans le décor : le refus de travailler, de noter le cours, le fait de s'affaler sur la table et dormir, se plaindre sans arrêt de tout.
C'est tout le problème des classes de seconde (dans mon établissement en tout cas).
Les bons sont plutôt polis mais il arrive à certains d'adopter des comportements moins "exemplaires" : s'affaler sur la table et dormir ou bien discuter bruyamment et s'amuser avec le voisin.
Difficile de leur en vouloir, ils ont plié la fiche d'exercices (plus ou moins rigoureusement) pendant que je me battais avec le tiers de boulets pour leur faire mettre la feuille dans le bon sens et leur expliquer qu'ils sont tout à fait capable de répondre à la première question du premier exercice car la réponse est dans la première ligne du texte qui est sous leurs yeux.
- lene75Prophète
Ascagne a écrit:J'ai un peu souri en lisant mon rapport PPCR parce que je vois bien que mon inspecteur et ma direction ont conscience de la crise et qu'ils essaient un peu de brosser dans le sens du poil pour éviter le départ...
Même constat étonné en lisant mon rapport d'inspection après le passage de l'IG, qui est venu me voir moins de deux semaines après que je lui ai envoyé un mail dans lequel je lui disais vouloir faire un point sur ma carrière et chercher des pistes pour quitter mon lycée. Le rapport se conclut par une phrase qui dit en substance que "l'institution [me] remercie" (c'est bien la première fois !) pour mon travail et m’encourage à poursuivre (au sens de ne pas partir) parce que j'apporte beaucoup à mes élèves et à l'enseignement de ma discipline. Pourtant ma discipline est encore loin d'être déficitaire. Je n'ai pas encore le rapport du PPCR passé quelques mois plus tard, mais l'entretien avec l'IPR a essentiellement tourné autour de la même chose : une tentative pour me trouver des échappatoires pour "tenir" dans le métier. Tentative un peu vaine, d'ailleurs, parce qu'elle est consciente de n'avoir rien à proposer.
Bon, la CDE n'en est pas encore là, qui m'a reproché de ne m'intéresser qu'à enseigner ma matière et de ne participer qu'à des projets qui apportent quelque chose à cet enseignement. Oui, en fait, je croyais que c'était mon métier, et c'est bien ce constat qui me décourage, que ça n'intéresse plus personne (à part quelques élèves, il faut le reconnaître) et qu'on ne nous concède le droit d'enseigner un peu de temps en temps notre matière - dans des conditions dégradées à des groupes toujours incomplets et en étant régulièrement interrompu par la vie scolaire - que parce qu'il faut bien occuper les élèves entre deux activités plus intéressantes et plus utiles à leur avenir que nos cours. Remarquez c'est vrai, ils ont peut-être plus de chances de devoir vendre des roses dans des restau pour vivre que d'avoir besoin de réfléchir. Autant qu'ils s'y entraînent tout de suite au lieu de perdre leur temps et l'argent de l'État à faire de la philo.
- Tonio KrögerNiveau 8
Pour ma part cela fait depuis le début de ma carrière (agrégation de philosophie en 2012 après le Master) que je sais que je ne pourrai pas faire ce métier longtemps. La seule chose qui m’a fait tenir c’est d’enchaîner changement sur changement (dispo, enseignement à l’étranger, TZariat, vacations à la fac et autres), mais je sens bien que tout cela n’est qu’un viatique en attendant le départ.
Il faut dire que j’ai la bougeotte, ce qui ne m’aide pas à me projeter dans une longue carrière à l’EN. Mais certaines choses sont vraiment rédhibitoires (sans parler du rapport aux élèves parfois compliqué) : cette atmosphère de délabrement et de sauve qui peut qui entoure notre profession et notre institution, le manque de souplesse de nos hiérarchies pour nous laisser respirer et cumuler plusieurs activités, l’infantilisation, la frustration de nombreux collègues… La condition professionnelle et matérielle d’un agrégé de philosophie est quand même plutôt enviable (un seul niveau - sauf HLP ponctuellement, ORS raisonnable, salaire confortable), et pourtant rien n’y fait, rien, absolument rien ne me donne envie de rester.
Il faut dire que j’ai la bougeotte, ce qui ne m’aide pas à me projeter dans une longue carrière à l’EN. Mais certaines choses sont vraiment rédhibitoires (sans parler du rapport aux élèves parfois compliqué) : cette atmosphère de délabrement et de sauve qui peut qui entoure notre profession et notre institution, le manque de souplesse de nos hiérarchies pour nous laisser respirer et cumuler plusieurs activités, l’infantilisation, la frustration de nombreux collègues… La condition professionnelle et matérielle d’un agrégé de philosophie est quand même plutôt enviable (un seul niveau - sauf HLP ponctuellement, ORS raisonnable, salaire confortable), et pourtant rien n’y fait, rien, absolument rien ne me donne envie de rester.
- lene75Prophète
Ce qui me plombe, aussi, c'est l'éclatement du service, seulement 2 niveaux, certes, mais 4 programmes, 5 quand on a l'EMC, 6 exercices de bac différents à préparer (5 si on fait semblant de croire qu'on peut enseigner la dissertation de la même manière en TG et en TT), mais surtout, des élèves qu'on ne voit que très peu. J’appréciais les relations un peu suivies avec les élèves. Mais je n'ai plus qu'une seule classe à 4h dans mon service (sans dédoublement comme je les ai connus) depuis maintenant plusieurs années (dont toujours 2h le vendredi après-midi). N'avoir que 2h dans la majorité de mes classes, et donc ne les voir qu'une fois par semaine, ça me pèse. Il est très fréquent que, par le jeu des absences, je ne voie pas un élève pendant un mois. Là le hasard du calendrier fait que ce sont deux de mes classes que je n'aurai pas vues pendant un mois, et je n'aurai vu mes THLP que 2h en un mois, dont une partie consacrée à un retard de bus touchant une bonne partie du groupe puis à la présentation des nouvelles règles de sécurité. Donc en gros 1h de cours effective en un mois. Tu parles d'une spécialité !
J'ai un peu retrouvé cette relation aux élèves en pouvant suivre l'an dernier mes 1re HLP en terminale HLP. Même si ce ne sont que respectivement 2 et 3h par semaine, j'ai quand même pu créer une relation sur la durée et une dynamique de travail qui m'a donné l'impression d'avoir fait du bon travail avec eux (avec des retours très positifs des élèves). Je n'ai pas du tout la même dynamique avec les THLP que j'ai récupérés cette année sans les avoir eus en 1re. Ça change tout, je trouve. Et eux-mêmes ne se connaissent pas vraiment non plus, n'étant pas dans les mêmes classes. Il n'y a donc pas non plus de dynamique de groupe, pas plus qu'il n'y a d’équipe pédagogique de notre côté. Tout est morcelé.
J'ai un peu retrouvé cette relation aux élèves en pouvant suivre l'an dernier mes 1re HLP en terminale HLP. Même si ce ne sont que respectivement 2 et 3h par semaine, j'ai quand même pu créer une relation sur la durée et une dynamique de travail qui m'a donné l'impression d'avoir fait du bon travail avec eux (avec des retours très positifs des élèves). Je n'ai pas du tout la même dynamique avec les THLP que j'ai récupérés cette année sans les avoir eus en 1re. Ça change tout, je trouve. Et eux-mêmes ne se connaissent pas vraiment non plus, n'étant pas dans les mêmes classes. Il n'y a donc pas non plus de dynamique de groupe, pas plus qu'il n'y a d’équipe pédagogique de notre côté. Tout est morcelé.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- LiliFranceNiveau 5
Ma question (de débutante...) est certainement un peu naïve mais je ne comprends pas pourquoi les profs d'anglais-français-maths, etc. (bref, les matières à 3-4h/semaine (voire plus) par niveau) ne peuvent pas faire leur service sur un seul niveau afin de limiter les prépas de cours ? (en tournant chaque année ou tous les deux ans...) C'est interdit par les textes de "spécialiser" les profs par niveau ?
C'est bien ce qu'il se passe dans le premier degré quand les PE sont en poste fixe à plein temps... pourquoi les CDE adjoints ne font-ils pas de même dans le second degré ?
C'est bien ce qu'il se passe dans le premier degré quand les PE sont en poste fixe à plein temps... pourquoi les CDE adjoints ne font-ils pas de même dans le second degré ?
- lene75Prophète
Ce n'est pas interdit mais c'est souvent impossible pour des raisons pratiques : équité entre les collègues, tous les niveaux n'étant pas équivalents, edt incompatibles, horaires de chaque classe par rapport aux ORS, nombre de classes disponibles, tout simplement, pour un temps complet de certifié, il faudrait 5 classes à 4h pour faire un temps complet. Il n'y a pas ça dans tous les établissements.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- OxfordNeoprof expérimenté
LiliFrance a écrit:Ma question (de débutante...) est certainement un peu naïve mais je ne comprends pas pourquoi les profs d'anglais-français-maths, etc. (bref, les matières à 3-4h/semaine (voire plus) par niveau) ne peuvent pas faire leur service sur un seul niveau afin de limiter les prépas de cours ? (en tournant chaque année ou tous les deux ans...) C'est interdit par les textes de "spécialiser" les profs par niveau ?
C'est bien ce qu'il se passe dans le premier degré quand les PE sont en poste fixe à plein temps... pourquoi les CDE adjoints ne font-ils pas de même dans le second degré ?
Pour un certifié, 4 classes de première (classe d'examen) c'est très lourd. Sans compter l'ennui de répéter les mêmes études et le problème de changer les évaluations. Et 4 secondes, si je propose ça à mes collègues, ça va hurler !
La répartition se fait entre professeurs et c'est préférable car nous sommes les seuls capables de juger la charge de travail.
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- Lisak40Expert spécialisé
On discute, on discute, mais pendant ce temps-là sur le forum on a au moins une fois par semaine un post de personne souhaitant se reconvertir ! Finalement, le fantasme du prof qui ne fait rien, est grassement payé pour ses (à peine) 6 mois de boulot quand même plutôt peinard, et qui mène les petits enfants sur les voies éclairées de la connaissance, de l'ouverture, de la culture vers la réussite semble perdurer...
- roxanneOracle
C'est d'un ennui surtout. Même au collège où techniquement, c'était possible, je préférais avoir 3 niveaux. Là en lycée, j'en ai 5, enfin 4 et demi avec une Première G et une techno (plus seconde et les deux niveaux de BTS). Après, je recycle sauf la nouvelle œuvre en Première et le nouveau thème en BTS2. Mais, il y a des services avec trois secondes, et franchement, c'est galère. Et 3 premières en français, ce sont trop de corrections d'un coup.
Sinon, sur les élèves, il y a aussi, ce côté "génération offensée" pour reprendre le terme de Caroline Forest. Petite anecdote dernièrement en seconde dans une classe assez tranquille. Je dois reprendre assez sèchement une élève qui bavarde et qui me répond le fameux "ça va". Bon, je lui fais comprendre que, non "ça va pas" justement et que ça, elle oublie. Le cours se déroule, puis elle passe en exposé où elle doit présenter un poème du Carpe Diem illustré par un tableau qu'elle a choisi. Et là, elle montre un tableau de Mucha , art nouveau (celui qu'on voit partout) pour illustrer un poème de Rémi Belleau, poète de la Pléiade en expliquant doctement que c'est une commande du poète au peintre. Evidemment, j'arrête l'exposé pour rectifier. Elle ne se démonte pas en disant que ça vient d'internet. J'en profite pour rappeler la vérification des sources et je monter qu'en deux clics, elle pouvait voir que c'était impossible. Elle retourne à sa place en faisant la tronche. Cours suivant deux jours après, elle participe sans problème. A la fin du cours, elle vient me voir et me présente des excuses pour son comportement (c'est vrai qu'on a quand même la chance d'avoir globalement des gamins faciles) , je lui dis qu'on passe à autre chose. Et là, elle rajoute que, certes son comportement était inacceptable mais que j'aurais quand même pu venir la voir à la fin du cours pour lui dire que ce qu'elle était faux au lieu de le dire devant tout le monde, que ça l'avait vexée. Et elle était sincère. Il a fallu que je lui explique qu'elle disait une grosse bêtise à la classe que je devais reprendre immédiatement et que par ailleurs, ça devait servir de leçon à tout le monde sur la vérification des sources, que ça faisait partie de l'apprentissage aussi. Et ils ont beaucoup de mal là-dessus et bien-sûr je n'ai pas été humiliante ni blessante juste j'ai fait mon métier.
Sinon, sur les élèves, il y a aussi, ce côté "génération offensée" pour reprendre le terme de Caroline Forest. Petite anecdote dernièrement en seconde dans une classe assez tranquille. Je dois reprendre assez sèchement une élève qui bavarde et qui me répond le fameux "ça va". Bon, je lui fais comprendre que, non "ça va pas" justement et que ça, elle oublie. Le cours se déroule, puis elle passe en exposé où elle doit présenter un poème du Carpe Diem illustré par un tableau qu'elle a choisi. Et là, elle montre un tableau de Mucha , art nouveau (celui qu'on voit partout) pour illustrer un poème de Rémi Belleau, poète de la Pléiade en expliquant doctement que c'est une commande du poète au peintre. Evidemment, j'arrête l'exposé pour rectifier. Elle ne se démonte pas en disant que ça vient d'internet. J'en profite pour rappeler la vérification des sources et je monter qu'en deux clics, elle pouvait voir que c'était impossible. Elle retourne à sa place en faisant la tronche. Cours suivant deux jours après, elle participe sans problème. A la fin du cours, elle vient me voir et me présente des excuses pour son comportement (c'est vrai qu'on a quand même la chance d'avoir globalement des gamins faciles) , je lui dis qu'on passe à autre chose. Et là, elle rajoute que, certes son comportement était inacceptable mais que j'aurais quand même pu venir la voir à la fin du cours pour lui dire que ce qu'elle était faux au lieu de le dire devant tout le monde, que ça l'avait vexée. Et elle était sincère. Il a fallu que je lui explique qu'elle disait une grosse bêtise à la classe que je devais reprendre immédiatement et que par ailleurs, ça devait servir de leçon à tout le monde sur la vérification des sources, que ça faisait partie de l'apprentissage aussi. Et ils ont beaucoup de mal là-dessus et bien-sûr je n'ai pas été humiliante ni blessante juste j'ai fait mon métier.
- LiliFranceNiveau 5
Au lycée, c'est peut-être compliqué et peu équitable (mais le fait de tourner chaque année rendrait les choses plus équitables, encore faut-il que l'équipe soit fixe !), mais au collège, 5 classes d'un même niveau, c'est peut-être faisable, non ? En tout cas, pendant ma première année de stage (en collège), j'ai eu deux niveaux et j'ai trouvé ça hyper difficile comparé à la deuxième année (en lycée), où je n'avais qu'un seul niveau et où j'ai enfin pu apprécier la beauté de notre métier...
Et quand j'ai occupé un poste de contractuelle à mi-temps, je n'avais aussi qu'un seul niveau (4e...). Pour ma part, n'avoir qu'un seul niveau a quand même été l'idéal pour me former à mi-temps. (on peut voir les différences entre classes, ce qui marche, ne marche pas, etc.)
Quand j'étais au collège, j'ai aussi vu plusieurs collègues de ma matière avoir 4 classes d'un même niveau (alors qu'il y avait bien 5 classes par niveau) et une seule classe d'un autre niveau ! (à croire que le CDE l'a fait exprès pour que chacun ait forcément 2 niveaux...)
=> Avant de commencer à enseigner, je me disais qu'avoir un seul niveau devait être terriblement ennuyant, mais je me suis rapidement surprise à préférer faire cours à un seul et même niveau (en tant que prof débutante je rappelle... J'aurai peut-être un discours différents dans quelques années !) car cela me permet de faire différents tests et d'avoir un retour immédiat sur mes séances pour pouvoir rectifier le tir le jour suivant avec une autre classe d'un même niveau (bien que chaque classe soit différente). J'apprends énormément ainsi mais chacun est différent...
Et quand j'ai occupé un poste de contractuelle à mi-temps, je n'avais aussi qu'un seul niveau (4e...). Pour ma part, n'avoir qu'un seul niveau a quand même été l'idéal pour me former à mi-temps. (on peut voir les différences entre classes, ce qui marche, ne marche pas, etc.)
Quand j'étais au collège, j'ai aussi vu plusieurs collègues de ma matière avoir 4 classes d'un même niveau (alors qu'il y avait bien 5 classes par niveau) et une seule classe d'un autre niveau ! (à croire que le CDE l'a fait exprès pour que chacun ait forcément 2 niveaux...)
C'est d'un ennui surtout. Même au collège où techniquement, c'était possible, je préférais avoir 3 niveaux. Là en lycée, j'en ai 5, enfin 4 et demi avec une Première G et une techno (plus seconde et les deux niveaux de BTS). Après, je recycle sauf la nouvelle œuvre en Première et le nouveau thème en BTS2. Mais, il y a des services avec trois secondes, et franchement, c'est galère. Et 3 premières en français, ce sont trop de corrections d'un coup.
=> Avant de commencer à enseigner, je me disais qu'avoir un seul niveau devait être terriblement ennuyant, mais je me suis rapidement surprise à préférer faire cours à un seul et même niveau (en tant que prof débutante je rappelle... J'aurai peut-être un discours différents dans quelques années !) car cela me permet de faire différents tests et d'avoir un retour immédiat sur mes séances pour pouvoir rectifier le tir le jour suivant avec une autre classe d'un même niveau (bien que chaque classe soit différente). J'apprends énormément ainsi mais chacun est différent...
- roxanneOracle
Peut-être que les motivations sont moins caricaturales, tout de même. Dans l'absolu, enseigner c'est un beau métier.Lisak40 a écrit:On discute, on discute, mais pendant ce temps-là sur le forum on a au moins une fois par semaine un post de personne souhaitant se reconvertir ! Finalement, le fantasme du prof qui ne fait rien, est grassement payé pour ses (à peine) 6 mois de boulot, et mène les enfants sur les voies éclairées de la connaissance, de l'ouverture, de la culture vers la réussite semble perdurer...
- SoiréeHabitué du forum
Merci @Roxanne de le rappeler. Je pensais ouvrir un nouveau fil :
"Les raisons de devenir ou rester professeur•e... en luttant pour une rémunération juste et de meilleures conditions de travail"
"Les raisons de devenir ou rester professeur•e... en luttant pour une rémunération juste et de meilleures conditions de travail"
- Lisak40Expert spécialisé
Oui evidemment, je caricature on est d'accord. Mais ce qui transparaît sur le forum c'est quand même l'idée que prof c'est un boulot pépère en général (par rapport à plein de métiers qui certes sont également hyper stressants, difficiles peu considérés). Et ça j'en ai marre de le lire... Bon pour le dernier post sur la reconversion en date, ce n'est pas le cas, mais déjà c'est intéressant de voir que les gens ne se rendent pas non plus compte qu'en devenant prof, ils n'auront probablement pas le choix de leur lieu de vie/travail et que oui même avec un(e) conjoint(e) et une progéniture, et bien ils risquent quand même bien d'être envoyés dans les "territoires perdus de la République" (je rigole évidemment, mais le 93 ou 78 c'est quand même bien éloigné de Marseilles ou Rennes...) !
- lene75Prophète
Lisak40 a écrit:On discute, on discute, mais pendant ce temps-là sur le forum on a au moins une fois par semaine un post de personne souhaitant se reconvertir ! Finalement, le fantasme du prof qui ne fait rien, est grassement payé pour ses (à peine) 6 mois de boulot quand même plutôt peinard, et qui mène les petits enfants sur les voies éclairées de la connaissance, de l'ouverture, de la culture vers la réussite semble perdurer...
C'est pas facile de se rendre compte de l'extérieur, et même presque de l'intérieur : j'ai récemment discuté avec des PE au bout du rouleau, qui me disaient que leur boulot, c'était "l'enfer", et qui envisageaient de passer dans le secondaire. Ils savaient que le LP était dur, mais ils étaient persuadés qu'en LGT on ne faisait pas du tout de discipline. Mais vraiment pas du tout dans leur imaginaire. Ça les a un peu douchés d'apprendre qu'un élève de LGT pouvait aussi manquer de respect à ses profs ou refuser de travailler. Pourtant j'ai été très positive dans ma façon de présenter les choses.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- zigmag17Guide spirituel
Enseigner est un beau métier quand on peut enseigner je dirais.
- roxanneOracle
C'est vrai. Et globalement, je peux le faire.
- zigmag17Guide spirituel
C'est bien de pouvoir le faire, on ne peut pas toujours, hélas, et les élèves deviennent de plus en plus difficiles ( et les demandes des parents, et le contexte, etc).
- SoiréeHabitué du forum
Je trouve qu'on voit plus de profs qui ont changé de voie, sont en train de le faire ou projettent de démarrer une reconversion, que de non profs qui viennent se renseigner avant de démarrer une reconversion, ce que je trouve prudent et pertinent.
Les réponses de Néos me semblent souvent assez paradoxales voire parfois maladroites lorsque cette occurrence se présente.
En gif ça donnerait :
Ça me semble souvent manquer de mesure voire d'à propos...
Les réponses de Néos me semblent souvent assez paradoxales voire parfois maladroites lorsque cette occurrence se présente.
En gif ça donnerait :
Ça me semble souvent manquer de mesure voire d'à propos...
- LiliFranceNiveau 5
En se reconvertissant dans l'enseignement, il faut être ouvert à un changement de vie global et pas uniquement au changement de profession.
A la base, je voulais enseigner près de chez moi, académie déficitaire, mais j'ai vite déchanté et je refusais d'abandonner, si bien que je me suis dit que pour apprécier ce métier, il vaudrait mieux que je bouge... Si bien que j'ai (volontairement) fait ma deuxième année de stage à 1h30 de chez moi (je voyais à peine mes enfants), mais dans un établissement hyper chouette avec des élèves "faciles" ! Le jeu en a vraiment valu la chandelle : travailler dans l'EN, c'est aussi partir à l'aventure et oser (re)découvrir notre pays ! Sociologiquement, c'est hyper intéressant, mais il faut aimer le changement. Sinon, pour celles et ceux qui ont une famille et qui ne peuvent pas bouger, il reste la solution de l'enseignement privé...
A la base, je voulais enseigner près de chez moi, académie déficitaire, mais j'ai vite déchanté et je refusais d'abandonner, si bien que je me suis dit que pour apprécier ce métier, il vaudrait mieux que je bouge... Si bien que j'ai (volontairement) fait ma deuxième année de stage à 1h30 de chez moi (je voyais à peine mes enfants), mais dans un établissement hyper chouette avec des élèves "faciles" ! Le jeu en a vraiment valu la chandelle : travailler dans l'EN, c'est aussi partir à l'aventure et oser (re)découvrir notre pays ! Sociologiquement, c'est hyper intéressant, mais il faut aimer le changement. Sinon, pour celles et ceux qui ont une famille et qui ne peuvent pas bouger, il reste la solution de l'enseignement privé...
- EnaecoVénérable
Lisak40 a écrit:On discute, on discute, mais pendant ce temps-là sur le forum on a au moins une fois par semaine un post de personne souhaitant se reconvertir ! Finalement, le fantasme du prof qui ne fait rien, est grassement payé pour ses (à peine) 6 mois de boulot quand même plutôt peinard, et qui mène les petits enfants sur les voies éclairées de la connaissance, de l'ouverture, de la culture vers la réussite semble perdurer...
Ça montre aussi qu'ils ne sont pas à l'aise dans leur métier grassement payé et plus tranquille que prof pour qu'ils envisagent de le devenir.
Certains se reconvertissent et s'épanouissent (davantage) dans le métier de prof parce qu'ils sont libérés de certaines contraintes liées à leur ancien métier.
- Lisak40Expert spécialisé
Moi je peux le faire avec 2 classes : la 3UP2A parce que les élèves y sont adorables en général et ont envie d'apprendre, même s'il leur arrive de bavarder, de s'agiter et de na pas toujours faire les choses correctement (ce sont des ados comme les autres) et ma Tle qui a été transférée de mon ancien lycée, mais seulement en 1/2 groupes et même avec eux, tout n'est pas toujours non plus génial. Donc en gros j'ai environ 2 à 3h par semaine (sur plus de 21h) où je n'ai pas envie de hurler de colère, d'indignation, de tristesse. Les 18 autres heures où je sers de punching ball en paraissent 36 voire plus. Voilà...
- EnaecoVénérable
Le public de LP est, dans beaucoup d'endroits, difficilement comparable à un public de lycée général. Les élèves de technologique étant un entre-deux...
- zigmag17Guide spirituel
Soirée a écrit:Je trouve qu'on voit plus de profs qui ont changé de voie, sont en train de le faire ou projettent de démarrer une reconversion, que de non profs qui viennent se renseigner avant de démarrer une reconversion, ce que je trouve prudent et pertinent.
Les réponses de néo me semblent souvent assez paradoxales voire parfois maladroites lorsque cette occurrence se présente.
- En gif:
Ça me semble souvent manquer de mesure voire d'à propos...
Toujours pareil: tiennent ici ce genre de discours ceux ( j'en fais partie) qui vivent en direct le délitement de l'EN à un point tel que l'on n'aurait jamais pu le prédire, du moins à ce point, il y a une trentaine d'années .
Les enseignants plus jeunes dans le métier, ou plus jeunes tout court, n'ont pas absorbé autant de coups bas.
Et ceux qui travaillent dans des conditions décentes ( par décentes j'entends: conditions de travail telles qu'elles devraient être, élèves qui savent tenir des raisonnements, qui fournissent un minimum d'efforts...) ne peuvent tout simplement pas comprendre de quoi on parle voire peuvent le nier, ou en tout cas ne se le représentent pas.
Il y a un monde entre certaines vies professionnelles vécues à la dure où tout n'est qu'insultes, bagarres, rapports de force, et la sphère dans laquelle on évolue plutôt dans la quiétude .
J'ai côtoyé des collègues qui travaillaient en CHAM, CHAD, sections internationales... L'univers de la musique classique , du théâtre, de la danse, n'est pas le même que celui des LP que je connais.
Disons que l'on peut lancer des signaux d'alerte, après heureusement chacun fait bien ce qu'il veut.
Edit: coquilles
- zigmag17Guide spirituel
Enaeco a écrit:Le public de LP est, dans beaucoup d'endroits, difficilement comparable à un public de lycée général. Les élèves de technologique étant un entre-deux...
Oui c'est vrai. Nous ne sommes pas nombreux sur ce forum travaillant en LP à nous exprimer. Cela fausse certainement la vision de l'enseignement en général. Mais je sais pour avoir côtoyé des collègues de LGT que certains STMG peuvent être pires que des Bac pro et pour moi va veut tout dire, je me représente très bien les heures de cours que ce peut être.
- EnaecoVénérable
D'ailleurs généralement, ceux qui viennent prendre des infos sur le métier envisagent rarement l'enseignement via le LP.
Ils sont sûrement moins obtus qu'un élève de 3eme mais même chez les adultes, le LP est en bas de la hiérarchie
Ils sont sûrement moins obtus qu'un élève de 3eme mais même chez les adultes, le LP est en bas de la hiérarchie
- zigmag17Guide spirituel
Lisak40 a écrit:Moi je peux le faire avec 2 classes : la 3UP2A parce que les élèves y sont adorables en général et ont envie d'apprendre, même s'il leur arrive de bavarder, de s'agiter et de na pas toujours faire les choses correctement (ce sont des ados comme les autres) et ma Tle qui a été transférée de mon ancien lycée, mais seulement en 1/2 groupes et même avec eux, tout n'est pas toujours non plus génial. Donc en gros j'ai environ 2 à 3h par semaine (sur plus de 21h) où je n'ai pas envie de hurler de colère, d'indignation, de tristesse. Les 18 autres heures où je sers de punching ball en paraissent 36 voire plus. Voilà...
Toi Lisak40 tu vis des choses épouvantables qui me rappellent l'atmosphère dans laquelle je travaillais à mes débuts. Je t'admire de tenir malgré tout. Et j'espère que tu pourras faire ce que tu souhaites au bout du compte.
Depuis que j'ai basculé en tertiaire je me sens bien mieux dans le métier. Je râle énormément et je vois bien que tout prend l'eau de toutes parts ( et la perspective du LP autant ne pas y penser), je vis des situations ubuesques tous les jours mais ce ne sont pas toutes mes classes. Celles avec qui je peux travailler à peu près correctement ( car il y a toujours un bémol quelque part) compensent les difficultés que me font subir les autres. Mais ce sont ces autres classes qui me pourrissent la vie, et pas qu'un peu
C'est franchement dur.
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