Les universités sommées de faire le tri dans leurs formations

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Fermer les formations universitaires qui ne collent pas assez aux besoins économiques du pays, développer des indicateurs à cet effet, couper dans les budgets : la feuille de route de rentrée de la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a des allures de douche froide.

Je vois très bien quel genre de formation ne colle pas aux besoins du pays ... La purge libérale continue.
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Ça me rappelle le Japon : de manière périodique, le gouvernement fait fermer des départements entiers dans les universités (la dernière fois en 2015). Ce sont évidemment tous les domaines les moins "employables" qui sont touchés : les sciences humaines en priorité.

En plus, on a plein de sous qui dorment dans nos fonds de roulement, là, donc hop hop hop, faut les rendre.
Nous, ce sont les bâtiments de l'UFR sciences qui s'écroulent le plus, on n'a qu'à commencer par fermer les formations dont les salles n'ont plus de plafond. Pas de plafond, pas de formation, c'est un bon slogan, je trouve.

Clecle78 a écrit:Je vois très bien quel genre de formation ne colle pas aux besoins du pays ... La purge libérale continue.
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Certaines formations privées bidons qui mènent au mieux à une série de stages sous-payés ?

Sérieusement, je ne suis même plus surprise. Bon courage aux collègues du supérieur.

Ergo a écrit:En plus, on a plein de sous qui dorment dans nos fonds de roulement, là, donc hop hop hop, faut les rendre.
Nous, ce sont les bâtiments de l'UFR sciences qui s'écroulent le plus, on n'a qu'à commencer par fermer les formations dont les salles n'ont plus de plafond. Pas de plafond, pas de formation, c'est un bon slogan, je trouve.

Oh que oui, je vote pour.

Je sens que le latin va avoir le vent en poupe.

Effectivement cela risque d'être saignant pour certaines parties des SHS et des langues...

J'ai relu l'article a tête reposée.
Je dois être vieux jeu mais à la seconde où je lis une expression comme "modèle économique des universités", mon cerveau refuse de prendre au sérieux ce qui va venir ensuite.

Jenny a écrit:

Clecle78 a écrit:Je vois très bien quel genre de formation ne colle pas aux besoins du pays ... La purge libérale continue.
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Certaines formations privées bidons qui mènent au mieux à une série de stages sous-payés ?

Sérieusement, je ne suis même plus surprise. Bon courage aux collègues du supérieur.

Dans ma grand'ville et les villes voisines, je constate un développement de ces formations privées qui promettent la lune. Il y a de toute évidence des sous à prendre particulièrement sur les formations par apprentissage. Ce n'est pas nouveau mais ça explose.
Quelles valeurs pour ces bachelor, mastère, magistère ?
La formation assurée par des professionnels, dont certains sont de qualité, mais les autres, a le vent en poupe
Aujourd'hui ON veut des formations qui collent à la réalité du terrain, et je constate qu'une fois formés, et une fois qu'ils ont un peu travaillé dans le domaine, les jeunes font autre chose. Pourquoi, parce que le bagage qu'ils ont , entre leur formation de qualité et l'emploi qu'ils ont occupé, leur permet de glisser vers cet "autre chose".
L'université devrait coller dans ce cas, car les besoins sont criants. Donc une fois leur formation faite, concours en poche, ON les envoie ailleurs.

Dans le privé, les seules formations avec un minimum de valeur sont celles avec un grade licence ou un grade master ou un titre d'ingénieur. Bref, les formations dont la qualité a pu être étudiée à l'ouverture et réévaluée régulièrement par le ministère (entre autres). Cela doit correspondre à environ 10% de l'offre...

DesolationRow a écrit:Je sens que le latin va avoir le vent en poupe.

C’est ce que je me disais !

Après, on peut se demander si E.Macron a bien reçu une formation adaptée aux besoins économiques . C’est en partie vrai que le mal vient de là….

C Avenel qui part chez IONIS c'était un sacré mauvais présage  

J’ai une question à ce sujet pour les enseignants du supérieur, pardon si c’est naïf (je viens d’être recrutée et je suis pleine d’illusions): si un département ferme purement et simplement, que deviennent les titulaires qui y sont rattachés ? J’imagine qu’on ne peut pas leur dire « allez bye, licenciement économique »?

On peut te demander d'enseigner dans d'autres départements, et parfois des matières qui ne sont pas vraiment dans tes compétences. Tu es il me semble affectée dans une UFR et pas dans un département. Le cas échéant si tu es Prag/Prce tu peux retourner dans le secondaire mais c'est rare.

M.@ a écrit:On peut te demander d'enseigner dans d'autres départements, et parfois des matières qui ne sont pas vraiment dans tes compétences. Tu es il me semble affectée dans une UFR et pas dans un département. Le cas échéant si tu es Prag/Prce tu peux retourner dans le secondaire mais c'est rare.

Pour être exacte, je suis affectée dans un département qui est lui même au sein d’une UFR. Et sinon je suis MCF et pas PRAG, donc pas possible de retourner dans le secondaire mais justement je me demande ce qu’on devient dans ce cas (non pas que mon département soit menacé de fermeture, du moins pas que je sache ). Non parce que s’il faut que j’aille enseigner les arts ou les langues dans les deux autres départements de l’UFR, ça va pas être triste

Je me demande si règlementairement l'affectation ne se fait pas au niveau de l'entité juridique, à savoir l'université.

Quoiqu’il en soit on ne peut pas envoyer un MCF en littérature enseigner le droit ou la musique j’imagine… donc tout ça me pose quand même question.

Quand le département d'Allemand a fermé chez nous, il y a fort fort longtemps, les collègues se sont retrouvés à faire des cours exclusivement en LEA, voire en LANSAD mais ça ne couvre pas nécessairement le service donc ceux qui sont encore là sont peu là.

Je me suis un peu agacée dans un conseil académique restreint aussi quand une collègue a signalé qu'un collègue de grec qui demandait un truc ne faisait pas toutes ses heures. Je lui ai demandé où il était censé les trouver autrement que celles qu'il fait dans l'espèce de truc hybride ni fait ni à faire qui a remplacé la licence de Lettres Classiques -- et que ses interventions dans d'autres universités, dans des projets avec le secondaire etc. montraient tout de même un sens certain de son implication globale. À un moment donné, on ne peut pas inventer les cours qui n'existent pas.

Pour les enseignants de langue, je vois bien comment on peut les « expédier » en LANSAD… mais un enseignant de lettres, ça va vite être limité…

Méthodologie du travail universitaire, projet de vie professionnel... ça se trouve.

Si tous les titulaires de mon département se mettent à faire de la methodo ils vont être sacrément méthodiques les étudiants

Si ça colle aux besoins économiques du pays, la nation entière reconnaîtra les sacrifices.

Bon d’accord, je veux bien faire un effort et apprendre à des étudiants de droit comment faire un mémoire de littérature pour sauver la France !