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- PonocratesExpert spécialisé
Des universités traduisent leurs diplômes en listes de compétences, pour faciliter l’embauche
LE MONDE | 01.07.2015 à 12h30 • Mis à jour le 01.07.2015 à 18h31 | Par Benoît Floc'h
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/campus/article/2015/07/01/des-universites-traduisent-leurs-diplomes-en-listes-de-competences_4665995_4401467.html#YZOLeqJ2Cmqg3fvG.99
L'article explique que dans un contexte de concurrence entre établissements, certains choisissent de mettre en avant auprès des professionnels ce que leurs étudiants savent faire
C'est sûr que les étudiants ayant de moins en moins de connaissances, on ne peut plus les valoriser que sur le peu qu'ils peuvent faire. Les compétences n'ont pas fini de faire des ravages.
LE MONDE | 01.07.2015 à 12h30 • Mis à jour le 01.07.2015 à 18h31 | Par Benoît Floc'h
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/campus/article/2015/07/01/des-universites-traduisent-leurs-diplomes-en-listes-de-competences_4665995_4401467.html#YZOLeqJ2Cmqg3fvG.99
L'article explique que dans un contexte de concurrence entre établissements, certains choisissent de mettre en avant auprès des professionnels ce que leurs étudiants savent faire
J'aime beaucoup la description du "modèle « mécanique » fondé sur « la reproduction "...:pas vrai:Le changement à l’œuvre, s’il est profond, sera donc délicat à conduire. D’autant que l’approche par compétences doit, à terme, conduire à « un changement de paradigme pour la pédagogie universitaire », prévient le recteur Filâtre : l’université continuera de transmettre des connaissances, mais elle ne pourra plus se contenter de ce modèle « mécanique » fondé sur « la reproduction ». Penser compétences suppose de repenser la formation en profondeur, dit-il. « On ne peut penser compétences sans en tirer les conséquences sur la manière de faire cours et sur l’évaluation », constate Joëlle Aubert.
Bref, reconnaît Yannick Morel à l’APEC, « transformer un lycéen en un professionnel en trois ans, c’est un travail énorme ».
C'est sûr que les étudiants ayant de moins en moins de connaissances, on ne peut plus les valoriser que sur le peu qu'ils peuvent faire. Les compétences n'ont pas fini de faire des ravages.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- User21929Expert
Compétence sans connaissance...
- Benji-XNiveau 8
Whypee a écrit:Compétence sans connaissance...
n'est que ruine de l'âme?
- User21929Expert
Benji-X a écrit:Whypee a écrit:Compétence sans connaissance...
n'est que ruine de l'âme ?
d'un pays !
- e-WandererGrand sage
Il faut tout de même rectifier cette présentation très partisane et tendancieuse. L'évaluation par compétences n'est absolument pas une demande des universités, c'est une injonction du ministère qui impose cette année à une première vague d'établissements une refonte complète de l'offre de formation (ils doivent penser au ministère qu'on n'a que ça à faire, alors qu'on a élaboré de nouvelles maquettes il y a à peine deux ans…). Et tout le monde, malheureusement, va y passer. C'est bien le ministère qui impose la grille de compétences et tout ce jargon dont raffolent les pédagogues fous. Et c'est encore le ministère qui valide les maquettes. On n'est indépendant que sur le papier (en tout cas sous ce rapport) !
Après, bien sûr, on trouvera toujours localement des crétins enthousiastes pour aller dans ce sens-là. Le recteur, bien sûr, qui est la courroie de transmission du ministère : rien d'étonnant. L'article mentionne l'université Joseph Fourier, prestigieuse université de "sciences dures", mais oublie de dire que c'est à cet établissement qu'est rattaché l'ESPE de Grenoble. Et devinez un peu d'où vient Joëlle Aubert, "vice-présidente de l'UJF*" ? Un petit tour sur Google et vous aurez la réponse…
Si les journalistes du Monde faisaient honnêtement leur travail, ils demanderaient leur avis à quelques enseignants-chercheurs, sur le terrain, à ceux qui se coltinent les réunions et se battent, la mort dans l'âme, pour sauver leurs heures de cours (car évidemment, on profite de cette réforme pour supprimer encore quelques formations, quelques postes…). Ils ne se contenteraient pas de relayer servilement la pensée officielle du gouvernement, du rectorat et des ESPE. Je HAIS Le Monde depuis le mouvement contre la réforme Pécresse, où cet organe de presse avait donné dans la désinformation la plus totale. Visiblement, ça continue…
Là où le gouvernement se met le doigt dans l'œil jusqu'au coude, c'est en pensant que le passage à cette évaluation par compétences va mécaniquement se traduire par 50% d'une classe d'âge reçue à la licence (objectif explicitement affiché par Mme Fioraso, et qui sera sans doute repris par son successeur), par une notation "bienveillante" (comme ils disent) des copies indignes ou par un allègement des programmes réels. Les universitaires, contrairement aux profs de prépa ou de lycée, ne sont pas inspectés. Ils font ce qu'ils veulent de leur cours, et ils notent comme ils l'entendent, en leur âme et conscience. Il en a toujours été ainsi, parce que contrairement à ce que pensent les technocrates du ministère, nous ne sommes pas de simples employés de l'université : nous sommes l'université, et nous tenons énormément à notre liberté.
* Pour rassurer un peu : dans une université,les vice-présidences importantes sont : la vice présidence du conseil d'administration (VPCA) – le poste le plus politique –, la vice-présidence de la commission recherche (ex-conseil scientifique : VPCS/ VPCR) et à un degré moindre la vice-présidence au conseil des études et de la vie universitaire (VPCEVU). C'est la première fois que j'entends parler d'un vice-président à l'orientation et l'insertion professionnelle, et c'est visiblement fait pour amadouer les zouaves des ESPE.
Après, bien sûr, on trouvera toujours localement des crétins enthousiastes pour aller dans ce sens-là. Le recteur, bien sûr, qui est la courroie de transmission du ministère : rien d'étonnant. L'article mentionne l'université Joseph Fourier, prestigieuse université de "sciences dures", mais oublie de dire que c'est à cet établissement qu'est rattaché l'ESPE de Grenoble. Et devinez un peu d'où vient Joëlle Aubert, "vice-présidente de l'UJF*" ? Un petit tour sur Google et vous aurez la réponse…
Si les journalistes du Monde faisaient honnêtement leur travail, ils demanderaient leur avis à quelques enseignants-chercheurs, sur le terrain, à ceux qui se coltinent les réunions et se battent, la mort dans l'âme, pour sauver leurs heures de cours (car évidemment, on profite de cette réforme pour supprimer encore quelques formations, quelques postes…). Ils ne se contenteraient pas de relayer servilement la pensée officielle du gouvernement, du rectorat et des ESPE. Je HAIS Le Monde depuis le mouvement contre la réforme Pécresse, où cet organe de presse avait donné dans la désinformation la plus totale. Visiblement, ça continue…
Là où le gouvernement se met le doigt dans l'œil jusqu'au coude, c'est en pensant que le passage à cette évaluation par compétences va mécaniquement se traduire par 50% d'une classe d'âge reçue à la licence (objectif explicitement affiché par Mme Fioraso, et qui sera sans doute repris par son successeur), par une notation "bienveillante" (comme ils disent) des copies indignes ou par un allègement des programmes réels. Les universitaires, contrairement aux profs de prépa ou de lycée, ne sont pas inspectés. Ils font ce qu'ils veulent de leur cours, et ils notent comme ils l'entendent, en leur âme et conscience. Il en a toujours été ainsi, parce que contrairement à ce que pensent les technocrates du ministère, nous ne sommes pas de simples employés de l'université : nous sommes l'université, et nous tenons énormément à notre liberté.
* Pour rassurer un peu : dans une université,les vice-présidences importantes sont : la vice présidence du conseil d'administration (VPCA) – le poste le plus politique –, la vice-présidence de la commission recherche (ex-conseil scientifique : VPCS/ VPCR) et à un degré moindre la vice-présidence au conseil des études et de la vie universitaire (VPCEVU). C'est la première fois que j'entends parler d'un vice-président à l'orientation et l'insertion professionnelle, et c'est visiblement fait pour amadouer les zouaves des ESPE.
- BalthazaardVénérable
bravo! Puisse tu être suivi
- PonocratesExpert spécialisé
e-Wanderer a écrit:Ils font ce qu'ils veulent de leur cours, et ils notent comme ils l'entendent, en leur âme et conscience. Il en a toujours été ainsi, parce que contrairement à ce que pensent les technocrates du ministère, nous ne sommes pas de simples employés de l'université : nous sommes l'université, et nous tenons énormément à notre liberté.
Merci pour ce rappel, j'espère seulement que cette ligne restera celle de vos collègues et que les présidents d'université ne seront pas tentés de faire pression sur eux dans le contexte de restriction budgétaire actuel. Parce qu'après avoir voulu reprendre des financements aux universités vertueuses, il ne serait pas étonnant que le Ministère veuille en subordonner une partie à une "amélioration" du taux de réussite...
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- administratophageNiveau 4
Les libéraux l'ont dit clairement depuis quelques années: ils ne veulent plus de diplômes...
Ils en ont assez de l'aberration qui consiste à payer les salariés parce qu'ils ont des diplômes...
Ils en ont assez de l'aberration qui consiste à payer les salariés parce qu'ils ont des diplômes...
- wanaxFidèle du forum
Une source ? Paece que pour le moment, ceux qui haïssent les diplômes, l'élitisme et les inégalités, ils sont plutôt à gauche.administratophage a écrit:Les libéraux l'ont dit clairement depuis quelques années: ils ne veulent plus de diplômes...
Ils en ont assez de l'aberration qui consiste à payer les salariés parce qu'ils ont des diplômes...
- e-WandererGrand sage
Ponocrates a écrit:
Merci pour ce rappel, j'espère seulement que cette ligne restera celle de vos collègues et que les présidents d'université ne seront pas tentés de faire pression sur eux dans le contexte de restriction budgétaire actuel. Parce qu'après avoir voulu reprendre des financements aux universités vertueuses, il ne serait pas étonnant que le Ministère veuille en subordonner une partie à une "amélioration" du taux de réussite...
C'est un risque, effectivement, mais je ne pense pas qu'un tel chantage fonctionne, pour tout un tas de raisons.
D'abord parce que ce serait relayé dans l'opinion, et l'effet serait désastreux pour n'importe quel gouvernement (on voit déjà que la question de la notation au baccalauréat commence à faire scandale dans les médias). Ensuite, les résultats sont une addition de notes et chaque professeur note dans son coin avant la tenue des jurys : difficile de faire vraiment pression sur chaque professeur (surtout quand on connaît l'inertie du milieu universitaire, le poids des habitudes, l'esprit d'indépendance etc.). Et puis il y a un moment où il est impossible de tricher. Si une copie d'un étudiant de lettres est bourrée de fautes d'orthographe, je ne mets pas la moyenne, c'est un principe. Et je ne validerai pas davantage la compétence "maîtrise de la langue". On note déjà de façon très bienveillante, mais s'il n'y a pas de travail, si on récupère des copies blanches, etc., on met de mauvaises notes : c'est inévitable.
Les universités sont aussi évaluées par le ministère par rapport au taux d'insertion professionnelle des étudiants (supérieur à 90% après un master de Lettres, faut-il le rappeler…). Si on note n'importe comment et qu'on brade les diplômes, ce taux va inévitablement s'effondrer. Alors quitte à perdre sur un des deux tableaux et à se faire saquer, autant faire les choses avec un minimum de sérieux, sans avoir l'impression de trahir nos disciplines.
Enfin, le financement des universités est global : à la fois pour la recherche et pour l'enseignement. Donc des sanctions financières par rapport à des taux de réussite trop bas risqueraient d'être contre-productives : les salaires seraient toujours versés (puisque c'est le poste budgétaire dont l'université s'occupe en premier), on ne virerait personne, on noterait toujours comme on l'entend, mais il y aurait moins d'argent pour les programmes de recherche, c'est tout. De toute façon, on a besoin des universités pour absorber les étudiants (et leur nombre doit augmenter de 10% ces prochaines années, selon les prévisions), toutes les autres solutions (prépas, IUT, BTS, écoles avec prépa intégrée…) coûtent plus cher. La France est le seul pays de l'OCDE où un étudiant à l'université coûte moins cher à l'État qu'un lycéen : difficile de descendre plus bas…
- BoubouleDoyen
e-Wanderer a écrit:
Là où le gouvernement se met le doigt dans l'œil jusqu'au coude, c'est en pensant que le passage à cette évaluation par compétences va mécaniquement se traduire par 50% d'une classe d'âge reçue à la licence (objectif explicitement affiché par Mme Fioraso, et qui sera sans doute repris par son successeur), par une notation "bienveillante" (comme ils disent) des copies indignes ou par un allègement des programmes réels. Les universitaires, contrairement aux profs de prépa ou de lycée, ne sont pas inspectés. Ils font ce qu'ils veulent de leur cours, et ils notent comme ils l'entendent, en leur âme et conscience. Il en a toujours été ainsi, parce que contrairement à ce que pensent les technocrates du ministère, nous ne sommes pas de simples employés de l'université : nous sommes l'université, et nous tenons énormément à notre liberté.
Pourvu effectivement que quelques universités résistent. (Certaines, en sciences, posent déjà des examens d'un niveau désiroire si on compare aux même formations européennes.)
- e-WandererGrand sage
En Lettres, un peu partout, les 2 premières années sont "sacrifiées" pour faire des révisions générales, c'est assez bas de gamme et je suis d'avis qu'on ne peut pas baisser davantage les exigences. En L3, on accélère, c'est une année de transition : on a récupéré quelques bons éléments de prépa, et les étudiants qui ont commencé en L1 à la fac ont pris leurs marques (ou sont partis vers d'autres horizons) : on peut raisonnablement avancer. En il y a un nouveau coup d'accélérateur en Master, c'est logique.
- administratophageNiveau 4
wanax a écrit:Une source ? Paece que pour le moment, ceux qui haïssent les diplômes, l'élitisme et les inégalités, ils sont plutôt à gauche.administratophage a écrit:Les libéraux l'ont dit clairement depuis quelques années: ils ne veulent plus de diplômes...
Ils en ont assez de l'aberration qui consiste à payer les salariés parce qu'ils ont des diplômes...
une des sources :http://www.franceinter.fr/emission-on-narrete-pas-leco,
je vous laisse chercher dans les archives parce que si vous croyez que la gauche s'inspire de Karl Marx plutôt que des libéraux pour faire leurs réformes, je ne vais pas me fatiguer... Cela risquerait de vous nourrir, de vous stimuler et j'ai bien plus intéressant à faire!
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
wanax a écrit:Une source ? Paece que pour le moment, ceux qui haïssent les diplômes, l'élitisme et les inégalités, ils sont plutôt à gauche.administratophage a écrit:Les libéraux l'ont dit clairement depuis quelques années: ils ne veulent plus de diplômes...
Ils en ont assez de l'aberration qui consiste à payer les salariés parce qu'ils ont des diplômes...
Tu parles de ceux qui admettent être des "socio"-libéraux. Alors si tu penses qu'ils sont à gauche, c'est que tu tombes dans le piège ou que tu es heureux que ce piège existe.
- Handsome DevilNiveau 9
Partisan du moindre effort ?administratophage a écrit:une des sources :http://www.franceinter.fr/emission-on-narrete-pas-leco,wanax a écrit:Une source ? Paece que pour le moment, ceux qui haïssent les diplômes, l'élitisme et les inégalités, ils sont plutôt à gauche.administratophage a écrit:Les libéraux l'ont dit clairement depuis quelques années: ils ne veulent plus de diplômes...
Ils en ont assez de l'aberration qui consiste à payer les salariés parce qu'ils ont des diplômes...
je vous laisse chercher dans les archives parce que si vous croyez que la gauche s'inspire de Karl Marx plutôt que des libéraux pour faire leurs réformes, je ne vais pas me fatiguer... Cela risquerait de vous nourrir, de vous stimuler et j'ai bien plus intéressant à faire!
- wanaxFidèle du forum
J'ai craint un moment que vous ne me renvoyiez à Bastiat ou Hayek... Mais c'est France-inter...administratophage a écrit:wanax a écrit:Une source ? Paece que pour le moment, ceux qui haïssent les diplômes, l'élitisme et les inégalités, ils sont plutôt à gauche.administratophage a écrit:Les libéraux l'ont dit clairement depuis quelques années: ils ne veulent plus de diplômes...
Ils en ont assez de l'aberration qui consiste à payer les salariés parce qu'ils ont des diplômes...
une des sources :http://www.franceinter.fr/emission-on-narrete-pas-leco,
je vous laisse chercher dans les archives parce que si vous croyez que la gauche s'inspire de Karl Marx plutôt que des libéraux pour faire leurs réformes, je ne vais pas me fatiguer... Cela risquerait de vous nourrir, de vous stimuler et j'ai bien plus intéressant à faire!
Doctus cum radio... :lol:
Je maintiens : ceux qui veulent la fin de la sélection et des vrais diplômes sont au mieux des idiots utiles. Ce sont des gens qui ont pour axiome l'égalité et comme moyen le constructivisme. Plus ils prétendent contrôler la société, l'éducation, l'économie, plus ils échouent, plus ils persistent en rajoutant une règle, un décret, une procédure. Ce sont ceux qui, peut-être par conscience de leur médiocrité, exigent que l'individu soit subordonné au groupe, jouissent de leur petit pouvoir ( cf. journées de formation obligatoires sous l'égide de neuneus... )
Cela ne peut pas marcher, cela n'a jamais marché, nulle part et cela ne marchera jamais, le parasite ne survivant que rarement à son hôte.
Or, il se trouve que le seul discours politique construit et audible capable de défendre cette politique est un discours de gauche.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
wanax a écrit:
Or, il se trouve que le seul discours politique construit et audible capable de défendre cette politique est un discours de gauche.
Un discours que tu crois être de gauche. Ne crois pas bêtement tout ce que tu entends.
Il y a à gauche des discours très différents sur l'université. Le PS, ce n'est pas "la gauche", même en partant du principe très contestable qu'il en soit un des éléments.
- wanaxFidèle du forum
La position consistant à supposer que ce que je pense et dis est la conséquence d'une écoute trop servile de médias mainstream est insultante, d'autant que j'ai pris la peine ( bon, je ne me suis pas non plus fait une tendinite ), j'ai pris la peine d'indiquer ce que je pense être la racine du mal, à savoir la passion affichée de l'égalité. Derrière les réformes sociétales de Hollande, derrière notre système social, derrière les réformes de l'éducation, il y a un dénominateur commun : les gens sont égaux, ils doivent avoir les mêmes droits, réussir de la même façon.Marcel Khrouchtchev a écrit:wanax a écrit:
Or, il se trouve que le seul discours politique construit et audible capable de défendre cette politique est un discours de gauche.
Un discours que tu crois être de gauche. Ne crois pas bêtement tout ce que tu entends.
Il y a à gauche des discours très différents sur l'université. Le PS, ce n'est pas "la gauche", même en partant du principe très contestable qu'il en soit un des éléments.
La seule réussite acceptable est celle que l'on ne peut rattacher au mérite de l'individu, ce qui contredirait cette égalité. C'est pour cela qu'en France, on tolère la fortune héritée, on accepte la fortune due au hasard ( Loto.. ) ou à la mode ( chanteurs que l'on sait sans talent, mais il nous ressemble tellement, cf. les radio-crochets. )
A contrario, la réussite acquise seul face à une feuille blanche corrigée anonymement, que l'on ait travaillé ou que l'on soit doué, celle-là pose un vrai problème, comme celle de l'entrepreneur qui crée son entreprise et réussit là où d'autres ont échoué.
Cette idéologie de l'uniformité trouve un écho favorable auprès des bureaucraties qui pullulent dans nos sociétés modernes, car elle simplifie la gestion des humains devenus contribuables. Je pense qu'il y a également une forme de revanche vis-à-vis de ceux qui ont mieux réussi dans leur domaine disciplinaire ( cf. Espe. )
Pour ce qui est des étiquettes justement ou indûment apposées à tel homme ou tel parti : je trouve le procédé facile, qui consiste à nier l'appartenance au courant que l'on défend de celui qui a fauté ( Cahuzac, Thévenoud, ... ) et de toujours dire que le vrai coeur est ailleurs, toujours un peu plus loin.
Maintenant, si Mélenchon ou d'autres sont favorables à une vraie sélection à l'entrée des universités, au rétablissement de la discipline dans les collèges et lycées, etc... je ne peux qu'applaudir. Mais j'ai un doute, car cela irait à l'encontre du reste de leur idéologie.
- DimkaVénérable
Bonsoir,
Depuis que je suis à la fac, on parle d’une « licenciarisation » du master (et d’une « secondairisation » de la licence…), d’une baisse de niveau, etc. etc. Dans le genre, un truc qui me fait halluciner : tous les profs râlent contre les nouvelles maquettes, car les masters ont plus de cours, et peuvent donc moins se consacrer à leur mémoire, qui perd de l’importance. Ces maquettes ne sont pas tombées du ciel par l’opération du Saint-Esprit, à ce que je sache… Ou encore ils trouvent que les étudiants qu’ils ont eux-mêmes fait passer en L2, L3 ou M1 ont un niveau trop faible
Il y a quand même des phénomènes ou des évolutions qui paraissent subis par les profs, alors même qu’on pourrait penser qu’ils en maîtrisent les mécanismes.
Et cela me semble refléter cette évolution :
À mon avis, on a beau dire, ce n’est pas possible de gérer un fossé de plus en plus large entre le bac et la fac, du coup, comme les profs ne contrôlent pas le bac, la réduction du fossé se fait forcément par un nivellement sur le lycée.
Je dois avouer que je suis de plus en plus sceptique, face aux déclarations d’universitaires affirmant qu’ils ne céderont pas…e-Wanderer a écrit:Là où le gouvernement se met le doigt dans l'œil jusqu'au coude, c'est en pensant que le passage à cette évaluation par compétences va mécaniquement se traduire par 50% d'une classe d'âge reçue à la licence (objectif explicitement affiché par Mme Fioraso, et qui sera sans doute repris par son successeur), par une notation "bienveillante" (comme ils disent) des copies indignes ou par un allègement des programmes réels. Les universitaires, contrairement aux profs de prépa ou de lycée, ne sont pas inspectés. Ils font ce qu'ils veulent de leur cours, et ils notent comme ils l'entendent, en leur âme et conscience. Il en a toujours été ainsi, parce que contrairement à ce que pensent les technocrates du ministère, nous ne sommes pas de simples employés de l'université : nous sommes l'université, et nous tenons énormément à notre liberté.
Depuis que je suis à la fac, on parle d’une « licenciarisation » du master (et d’une « secondairisation » de la licence…), d’une baisse de niveau, etc. etc. Dans le genre, un truc qui me fait halluciner : tous les profs râlent contre les nouvelles maquettes, car les masters ont plus de cours, et peuvent donc moins se consacrer à leur mémoire, qui perd de l’importance. Ces maquettes ne sont pas tombées du ciel par l’opération du Saint-Esprit, à ce que je sache… Ou encore ils trouvent que les étudiants qu’ils ont eux-mêmes fait passer en L2, L3 ou M1 ont un niveau trop faible
Il y a quand même des phénomènes ou des évolutions qui paraissent subis par les profs, alors même qu’on pourrait penser qu’ils en maîtrisent les mécanismes.
Et cela me semble refléter cette évolution :
Maintenant, la pierre d’achoppement, c’est le niveau en orthographe ou en grammaire. Quand on dit qu’on ne cédera pas sur l’orthographe… Sur quoi ne cédaient pas les profs, avant ? Probablement des critères qui devaient être bien plus exigeants que la capacité à utiliser correctement les -er/-é(es)/-ai(s/t/ent)…e-Wanderer a écrit:Et puis il y a un moment où il est impossible de tricher. Si une copie d'un étudiant de lettres est bourrée de fautes d'orthographe, je ne mets pas la moyenne, c'est un principe. Et je ne validerai pas davantage la compétence "maîtrise de la langue". On note déjà de façon très bienveillante, mais s'il n'y a pas de travail, si on récupère des copies blanches, etc., on met de mauvaises notes : c'est inévitable.
À mon avis, on a beau dire, ce n’est pas possible de gérer un fossé de plus en plus large entre le bac et la fac, du coup, comme les profs ne contrôlent pas le bac, la réduction du fossé se fait forcément par un nivellement sur le lycée.
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- Spoiler:
- e-WandererGrand sage
Comme je l'ai aussi écrit, les deux premières années de fac sont (depuis au moins une décennie) des années qui n'ont déjà plus rien à voir avec un véritable niveau universitaire, je ne pense pas être dans le déni en disant cela. On fait des cours de niveau collège pour rattraper les bases : sujet, verbe, complément… Je ne vois pas bien comment on peut encore abaisser les exigences ! J'ai pris l'exemple de l'orthographe car ça touche à peu près toutes les disciplines, mais j'aurais pu prendre l'exemple des gens qui confondent un attribut avec un COD ou qui placent Montaigne au XVIIIe siècle : on les refusait hier, on les refuse aujourd'hui, on les refusera demain. L'évaluation par compétences n'y changera rien, j'en suis convaincu.
Là où tu as raison, c'est que le fossé à combler est de plus en plus large et profond. Mais pour l'instant, on arrive à peu près à le combler. Je n'ai pas l'impression que les étudiants qui obtiennent aujourd'hui une licence ou un master soient beaucoup plus faibles que lorsque j'ai commencé à enseigner à l'université (sauf peut-être en master de préparation au CAPES, car aujourd'hui ce ne sont plus les meilleurs étudiants qui choisissent la voie de l'enseignement). Un peu plus faibles, sans doute, mais la différence n'est pas abyssale.
Il me semble en revanche qu'on sait de plus en plus tôt qui échouera et qui réussira (dès les premiers exercices de contrôle continu, en somme). Non que nos exigences de L1-L2 soient démentielles, puisqu'on se contente de reprendre les bases. Mais l'attitude est différente et beaucoup d'étudiants refusent de se mettre au travail (et ça, c'est assez nouveau). J'étais la semaine dans les parages lorsque ma collègue de bureau a fait passer ses oraux de rattrapage : quand une étudiante arrive une heure en retard et est incapable de donner simplement la liste des catégories ou des fonctions grammaticales, on se dit qu'elle n'a pas dû travailler beaucoup son cours de syntaxe. Ça a donné 2/20… Ce genre d'attitude était rarissime il y a 15 ans. Et du coup, les écarts se creusent : ceux qui travaillent arrivent à asseoir leurs bases et continuent à progresser raisonnablement, ceux qui décrochent décrochent plus vite, et de façon définitive. Pour ma part, je n'ai vu personne au rattrapage, ceux qui ont 2 ou 3/20 au premier semestre ne se sont pas mis au travail au second, ils ont capitulé. Je préviens, pourtant, tout au début de l'année : "C'est votre dernière chance de monter dans le train. On demande des choses simples, mais on ne pardonnera rien". 50% comprennent le message (à des degrés divers), les autres non.
Là où tu as raison, c'est que le fossé à combler est de plus en plus large et profond. Mais pour l'instant, on arrive à peu près à le combler. Je n'ai pas l'impression que les étudiants qui obtiennent aujourd'hui une licence ou un master soient beaucoup plus faibles que lorsque j'ai commencé à enseigner à l'université (sauf peut-être en master de préparation au CAPES, car aujourd'hui ce ne sont plus les meilleurs étudiants qui choisissent la voie de l'enseignement). Un peu plus faibles, sans doute, mais la différence n'est pas abyssale.
Il me semble en revanche qu'on sait de plus en plus tôt qui échouera et qui réussira (dès les premiers exercices de contrôle continu, en somme). Non que nos exigences de L1-L2 soient démentielles, puisqu'on se contente de reprendre les bases. Mais l'attitude est différente et beaucoup d'étudiants refusent de se mettre au travail (et ça, c'est assez nouveau). J'étais la semaine dans les parages lorsque ma collègue de bureau a fait passer ses oraux de rattrapage : quand une étudiante arrive une heure en retard et est incapable de donner simplement la liste des catégories ou des fonctions grammaticales, on se dit qu'elle n'a pas dû travailler beaucoup son cours de syntaxe. Ça a donné 2/20… Ce genre d'attitude était rarissime il y a 15 ans. Et du coup, les écarts se creusent : ceux qui travaillent arrivent à asseoir leurs bases et continuent à progresser raisonnablement, ceux qui décrochent décrochent plus vite, et de façon définitive. Pour ma part, je n'ai vu personne au rattrapage, ceux qui ont 2 ou 3/20 au premier semestre ne se sont pas mis au travail au second, ils ont capitulé. Je préviens, pourtant, tout au début de l'année : "C'est votre dernière chance de monter dans le train. On demande des choses simples, mais on ne pardonnera rien". 50% comprennent le message (à des degrés divers), les autres non.
- User5899Demi-dieu
"Transformer un lycéen en professionnel en trois ans"...
Trop d'ambition tue l'ambition.
Trop d'ambition tue l'ambition.
- e-WandererGrand sage
- Spoiler:
- Ça dépend : au féminin, ça doit être du domaine du possible…
(Blague sexiste et de fort mauvais goût, juste pour le plaisir d'énerver Tristana).
- IphigénieProphète
Mais cette traduction des diplômes en compétences ça fait un rude moment qu'elle est engagée non? J'ai une amie prof à Lille III qui m'a parlé de ce bouzin il y a au moins dix ans.
- Thalia de GMédiateur
Il faudrait que je demande à belle-fille, maître de conf à Strasbourg, ce qu'elle pratique. Elle est toute jeune, elle me dira comment elle était évaluée et comment elle est censée évaluer.Iphigénie a écrit:Mais cette traduction des diplômes en compétences ça fait un rude moment qu'elle est engagée non? J'ai une amie prof à Lille III qui m'a parlé de ce bouzin il y a au moins dix ans.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Iphigénie a écrit:Mais cette traduction des diplômes en compétences ça fait un rude moment qu'elle est engagée non? J'ai une amie prof à Lille III qui m'a parlé de ce bouzin il y a au moins dix ans.
Tout dépend des universités et des diplômes je pense. Une nouvelle vague de changement d'offre de formation va commencer dans la mienne sous peu, et nous subissons précisément des pressions pour faire entrer les "compétences"... Pour l'instant ça reste des pressions.
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- Les universités sommées de faire le tri dans leurs formations
- Canada : les universités recourent à des contrats précaies pour leurs enseignants.
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