- EdithWGrand sage
Est-ce que le principal problème, qui nous - je parle globalement - empêche de nous réunir pour un vrai mouvement social, ce n’est pas justement que l’immense majorité d’entre nous est soit dans la catégorie « je veux surtout être plus payé » soit dans la catégorie « j’ai avant tout besoin d’améliorer mes conditions de travail ». Selon des zillions de paramètres, tous légitimes et pertinents : lieu d’exercice, discipline, éloignement, échelon, en couple ou pas, enfants ou pas, santé plus ou moins bonne, psychisme etc, etc.
Dans mon cas, en couple avec un autre enseignant, nous gagnons assez correctement notre vie… là où nous sommes, dans l’hyper ruralité, avec deux voitures et 4 enfants à charge, un gros emprunt, très inférieur à ce que nous devrions débourser pour nous loger correctement en centre-ville d’une grosse agglomération. À choisir, nous préférerions tous les deux réduire le temps de travail, la distance (on vit à mi-chemin de nos collèges, à 65 km dans deux directions opposées) plutôt que d’obtenir une augmentation sans changement des conditions. Extrêmement peu de pactes dans nos établissements : les postes de pp ont déjà du mal à trouver preneur… les collègues ne sont pas à 100€ près et préfèrent du temps pour s’occuper de leurs enfants / animaux/ maisons/ loisirs etc. Par contre, nous restons en contact avec des collègues de région parisienne qui galèrent à payer leur prêt ou loyer pour un mini appart et qui, malgré leur réticence, hésitent à pactiser.
Je schématise un peu mais c’est l’idée générale.
Dans mon cas, en couple avec un autre enseignant, nous gagnons assez correctement notre vie… là où nous sommes, dans l’hyper ruralité, avec deux voitures et 4 enfants à charge, un gros emprunt, très inférieur à ce que nous devrions débourser pour nous loger correctement en centre-ville d’une grosse agglomération. À choisir, nous préférerions tous les deux réduire le temps de travail, la distance (on vit à mi-chemin de nos collèges, à 65 km dans deux directions opposées) plutôt que d’obtenir une augmentation sans changement des conditions. Extrêmement peu de pactes dans nos établissements : les postes de pp ont déjà du mal à trouver preneur… les collègues ne sont pas à 100€ près et préfèrent du temps pour s’occuper de leurs enfants / animaux/ maisons/ loisirs etc. Par contre, nous restons en contact avec des collègues de région parisienne qui galèrent à payer leur prêt ou loyer pour un mini appart et qui, malgré leur réticence, hésitent à pactiser.
Je schématise un peu mais c’est l’idée générale.
- EnaecoVénérable
Jenny a écrit:Enaeco a écrit:Une (grande) partie des enseignants peut vivre décemment avec son salaire. En tout cas, si leur seul salaire ne suffit pas, ils sont généralement en couple avec quelqu'un qui gagne au moins aussi bien (mieux) qu'eux..
C'est problématique, non ?
Ca peut impliquer de rester avec quelqu'un pour une sécurité matérielle...
Oui c'est problématique. Mais les concernés n'en ont pas toujours conscience ou ça ne les dérange pas nécessairement.
(On parle quand même d'un salaire que la moitié des français n'ont pas)
- TivinouDoyen
Ce qui est problématique, c'est que tout s'est dégradé en 20 ans :
- salaires
- nombres de classes
- nombre d'HS imposables
- nombre d'élèves par classe
- quantité de travail avec la dernière réforme
- anxiété liée à la dernière réforme, aux décisions de dernière minute et à la COM du MEN
(Et j'en oublie. )
On ne peut pas choisir ce qui est le plus important.
Du même coup, on n'a plus de motif lisible de grève parce que la liste ressemblerait à un inventaire à la Prévert.
- salaires
- nombres de classes
- nombre d'HS imposables
- nombre d'élèves par classe
- quantité de travail avec la dernière réforme
- anxiété liée à la dernière réforme, aux décisions de dernière minute et à la COM du MEN
(Et j'en oublie. )
On ne peut pas choisir ce qui est le plus important.
Du même coup, on n'a plus de motif lisible de grève parce que la liste ressemblerait à un inventaire à la Prévert.
- SolovieïNiveau 10
@EdithW : tout à fait d'accord. La réalité est plurielle et nos motivations diffèrent. Personnellement, je me retrouve plutôt dans ta vision et celle de tes collègues. C'est aussi une question de mode de vie. J'ai été habitué à vivre de peu (et pas seulement financièrement...), et même avec un bon revenu, mon mode de vie est peu ou prou resté le même. J'ai donc l'impression d'être un privilégié. Je reste convaincu que le vrai luxe, c'est vivre de peu, non posséder beaucoup. Il est toutefois bien aisé pour moi de faire de la philosophie de comptoir : je suis double propriétaire et sans enfants.
@Tivinou : merci de nous rappeler combien la situation est alarmante mais qu'est-ce qu'on fait maintenant ? La grève, je préfère ne pas en parler, car le sujet n'est pas à l'humour. Faire des gros coups, façon rétention de copies, plantage d'examens, ou autre sabotage ? Oui, cela vaudrait la peine si nous défendions une cause cruciale et noble, et si nous n'avions plus rien à perdre. N'exagérions rien, ce n'est pas le cas. Je ne vais pas partir en croisade ou entrer en clandestinité pour défendre l'école, ce n'est pas ma vocation, mes priorités sont — étaient — ailleurs. Reste la voie lente du combat de droit, pied à pied, dossier par dossier, que mènent certains engagés syndicaux. Il est plus pertinent de les nommer ainsi, engagés, plutôt que représentants, au vu du pourcentage de participation aux élections professionnelles...
Un peu de fatalisme et de recul, c'est l'unique et modeste prescription que je fais à mes collègues...
J'espère qu'à la fin de l'année nous aurons les chiffres nationaux au sujet de ce pacte (quel nom bien trouvé quand on y pense...).
@Tivinou : merci de nous rappeler combien la situation est alarmante mais qu'est-ce qu'on fait maintenant ? La grève, je préfère ne pas en parler, car le sujet n'est pas à l'humour. Faire des gros coups, façon rétention de copies, plantage d'examens, ou autre sabotage ? Oui, cela vaudrait la peine si nous défendions une cause cruciale et noble, et si nous n'avions plus rien à perdre. N'exagérions rien, ce n'est pas le cas. Je ne vais pas partir en croisade ou entrer en clandestinité pour défendre l'école, ce n'est pas ma vocation, mes priorités sont — étaient — ailleurs. Reste la voie lente du combat de droit, pied à pied, dossier par dossier, que mènent certains engagés syndicaux. Il est plus pertinent de les nommer ainsi, engagés, plutôt que représentants, au vu du pourcentage de participation aux élections professionnelles...
Un peu de fatalisme et de recul, c'est l'unique et modeste prescription que je fais à mes collègues...
J'espère qu'à la fin de l'année nous aurons les chiffres nationaux au sujet de ce pacte (quel nom bien trouvé quand on y pense...).
- AdriGrand Maître
Enaeco a écrit:Une (grande) partie des enseignants peut vivre décemment avec son salaire. En tout cas, si leur seul salaire ne suffit pas, ils sont généralement en couple avec quelqu'un qui gagne au moins aussi bien (mieux) qu'eux.
Pour certains, c'est le quotidien professionnel qui devient la priorité. Si je gagnais le double, le triple, je réfléchirais moins à une reconversion mais mes classes seraient toujours aussi chargées et je serais confronté aux mêmes difficultés. Je serais aussi contraint d'accepter les 2HSA que mon chef m'impose. Bref, je ne passerais pas des heures meilleures dans mon établissement.
Pour la partie en gras, on croit lire le rapport Pochard...
- mathmaxExpert spécialisé
Adri a écrit:Enaeco a écrit:Une (grande) partie des enseignants peut vivre décemment avec son salaire. En tout cas, si leur seul salaire ne suffit pas, ils sont généralement en couple avec quelqu'un qui gagne au moins aussi bien (mieux) qu'eux.
Pour certains, c'est le quotidien professionnel qui devient la priorité. Si je gagnais le double, le triple, je réfléchirais moins à une reconversion mais mes classes seraient toujours aussi chargées et je serais confronté aux mêmes difficultés. Je serais aussi contraint d'accepter les 2HSA que mon chef m'impose. Bref, je ne passerais pas des heures meilleures dans mon établissement.
Pour la partie en gras, on croit lire le rapport Pochard...
Et puis s’ils étaient un peu plus ouverts d’esprits et acceptaient de vivre en trouple, ils seraient carrément aisés
_________________
« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- SolovieïNiveau 10
On comprend mieux les motivations du lobby en faveur du triolisme.
Tu es pauvre ? Mets-toi en couple avec un bon parti ! C'est si simple, revenons donc aux anciennes façons.
Tu es pauvre ? Mets-toi en couple avec un bon parti ! C'est si simple, revenons donc aux anciennes façons.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Et à douze, c'est carrément l'opulence.
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Si tu vales valeo.
- Madame_ProfEsprit sacré
Enaeco a écrit:Jenny a écrit:Enaeco a écrit:Une (grande) partie des enseignants peut vivre décemment avec son salaire. En tout cas, si leur seul salaire ne suffit pas, ils sont généralement en couple avec quelqu'un qui gagne au moins aussi bien (mieux) qu'eux..
C'est problématique, non ?
Ca peut impliquer de rester avec quelqu'un pour une sécurité matérielle...
Oui c'est problématique. Mais les concernés n'en ont pas toujours conscience ou ça ne les dérange pas nécessairement.
(On parle quand même d'un salaire que la moitié des français n'ont pas)
Je ne savais pas que la moitié des Français avait un BAC +5...
Mon conjoint gagne à peine plus que moi. On vit décemment oui. On part en vacances (un choix). Mais pas de quoi vivre dans un appartement plus grand, et des fins de mois souvent dans le rouge. En région parisienne. Je ne m'en satisfais pas...
_________________
2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
2013-2017 - TZR en expérimentation au gré des établissements, et militante !
2012-2013 - Année de stage en collège
- EnaecoVénérable
Madame_Prof a écrit:Enaeco a écrit:Jenny a écrit:Enaeco a écrit:Une (grande) partie des enseignants peut vivre décemment avec son salaire. En tout cas, si leur seul salaire ne suffit pas, ils sont généralement en couple avec quelqu'un qui gagne au moins aussi bien (mieux) qu'eux..
C'est problématique, non ?
Ca peut impliquer de rester avec quelqu'un pour une sécurité matérielle...
Oui c'est problématique. Mais les concernés n'en ont pas toujours conscience ou ça ne les dérange pas nécessairement.
(On parle quand même d'un salaire que la moitié des français n'ont pas)
Je ne savais pas que la moitié des Français avait un BAC +5...
Mon conjoint gagne à peine plus que moi. On vit décemment oui. On part en vacances (un choix). Mais pas de quoi vivre dans un appartement plus grand, et des fins de mois souvent dans le rouge. En région parisienne. Je ne m'en satisfais pas...
Prends le temps de relire. Je n'ai pas parlé du niveau d'études.
Peut-être avais-tu très bien compris et peut-être voulais tu me faire dire que notre salaire n'est pas en adéquation avec notre niveau d'études ? Si c'est le cas, j'y réponds par un grand OUI.
Il était question du rapport des enseignants à leur salaire. Pour une partie des enseignants, ça n'est pas une considération du quotidien, pour les raisons qui ont été évoquées.
Nous sommes des bac+5 pauvres mais nous sommes une population plutôt favorisée (en particulier dans un modèle très répandu du couple de même niveau social qui fait que les enseignants se retrouvent dans des foyers plutôt favorisés)
- Nina68Niveau 9
Enaeco a écrit:Madame_Prof a écrit:Enaeco a écrit:Jenny a écrit:
C'est problématique, non ?
Ca peut impliquer de rester avec quelqu'un pour une sécurité matérielle...
Oui c'est problématique. Mais les concernés n'en ont pas toujours conscience ou ça ne les dérange pas nécessairement.
(On parle quand même d'un salaire que la moitié des français n'ont pas)
Je ne savais pas que la moitié des Français avait un BAC +5...
Mon conjoint gagne à peine plus que moi. On vit décemment oui. On part en vacances (un choix). Mais pas de quoi vivre dans un appartement plus grand, et des fins de mois souvent dans le rouge. En région parisienne. Je ne m'en satisfais pas...
Prends le temps de relire. Je n'ai pas parlé du niveau d'études.
Peut-être avais-tu très bien compris et peut-être voulais tu me faire dire que notre salaire n'est pas en adéquation avec notre niveau d'études ? Si c'est le cas, j'y réponds par un grand OUI.
Il était question du rapport des enseignants à leur salaire. Pour une partie des enseignants, ça n'est pas une considération du quotidien, pour les raisons qui ont été évoquées.
Nous sommes des bac+5 pauvres mais nous sommes une population plutôt favorisée (en particulier dans un modèle très répandu du couple de même niveau social qui fait que les enseignants se retrouvent dans des foyers plutôt favorisés)
A chaque fois que je te lis, j'ai envie de me pendre et je me demande si j'ai pas raté ma vie. Mon compagnon gagne moins que moi et on ne vit pas ensemble. Je me console en pensant à toutes mes collègues femmes séparées ou divorcées qui rament aussi au quotidien.
Sérieusement, à cette heure, je te déteste.
- SolovieïNiveau 10
@Nina68, un cas individuel, et même plusieurs, ne rendent pas le propos de @Enaeco faux ou insensé. La tendance générale est bien celle-ci. Des professeurs qui galèrent et passent sous la ligne rouge chaque mois, bien sûr que cela existe. Les disparités de situation personnelle sont là, comme tu le rappelles. Mais un contre-exemple ne fait pas mentir la tendance générale. On estime que notre salaire est insuffisant au regard de notre niveau d'études et de la charge de travail, c'est évidemment justifié. Reste qu'on est (même si cela se vérifie de moins en moins) dans une tranche relativement favorisée de la société, notamment grâce à la stabilité de l'emploi et en termes de revenu, si on fait abstraction du niveau d'études (qui de toute façon ne veut plus dire grand chose aujourd'hui).
Dans le pire, la compétition est toujours possible. Il faut raison garder. J'ai déjà exercé un emploi payé 600€/mois pour 22h/24h de travail en présentiel actif, j'ai déjà travaillé pour une grande enseigne avec un salaire fixe de 700€ et le reste payé à la commission pour chaque vente (bonne ambiance). Bien sûr, ce sont des jobs de jeunesse, par définition temporaire, mais je pense aux gens qui eux y étaient pour la vie... des mères de 40 ans, des jeunes hommes qui n'avaient pas de diplômes ou pas les capacités de changer de vie, de bouger, etc, des messieurs de 50 ans passés par des tas d'emplois différents et qui prennent ce qu'ils trouvent... Je ne parle même pas de mon engagement avant de devenir enseignant grâce à un plan de reconversion. Oui, il faut raison garder, tout en se serrant les coudes pour améliorer le sort des collègues les plus en détresse. Ce forum devrait servir à échanger sur la reconversion professionnelle, sur les bons plans pour enseigner ailleurs ou autrement, etc.
Dans le pire, la compétition est toujours possible. Il faut raison garder. J'ai déjà exercé un emploi payé 600€/mois pour 22h/24h de travail en présentiel actif, j'ai déjà travaillé pour une grande enseigne avec un salaire fixe de 700€ et le reste payé à la commission pour chaque vente (bonne ambiance). Bien sûr, ce sont des jobs de jeunesse, par définition temporaire, mais je pense aux gens qui eux y étaient pour la vie... des mères de 40 ans, des jeunes hommes qui n'avaient pas de diplômes ou pas les capacités de changer de vie, de bouger, etc, des messieurs de 50 ans passés par des tas d'emplois différents et qui prennent ce qu'ils trouvent... Je ne parle même pas de mon engagement avant de devenir enseignant grâce à un plan de reconversion. Oui, il faut raison garder, tout en se serrant les coudes pour améliorer le sort des collègues les plus en détresse. Ce forum devrait servir à échanger sur la reconversion professionnelle, sur les bons plans pour enseigner ailleurs ou autrement, etc.
- Nina68Niveau 9
@Solovieï Oui, je sais bien. Mais j'aimerais bien aussi savoir de quand datent les dernières études à ce sujet, et la répartition par tranche d'âge. Dans mon petit collège d'une région plutôt riche, la moitié des collègues au moins ne vivent pas avec un conjoint gagnant plus qu'eux.
- EnaecoVénérable
Nina68 a écrit:
A chaque fois que je te lis, j'ai envie de me pendre et je me demande si j'ai pas raté ma vie. Mon compagnon gagne moins que moi et on ne vit pas ensemble. Je me console en pensant à toutes mes collègues femmes séparées ou divorcées qui rament aussi au quotidien.
Sérieusement, à cette heure, je te déteste.
Je ne voulais blesser personne et ne juge pas les situations de chacun.
Ce n'est pas parce que je parle de modèle majoritaire que ce modèle est une bonne chose pour la société (cf le risque de dépendance matérielle à l'autre dont parlait Jenny) ou un but.
Je ne vois pas en quoi mes messages peuvent te faire penser que tu as raté ta vie.
(En France, on a tendance à plaindre ou à faire culpabiliser les célibataires ou les couples sans enfant, comme s'il manquait quelque chose dans leur vie. Ben non, ça peut être un choix et/ou on peut vivre heureux dans cette configuration qui n'est pas la "norme".)
Concernant les statistiques, les données ne sont pas très nombreuses mais le MEN avait sorti des chiffres assez détaillés. Je ne sais pas de quand ça date, si tu y tiens je pourrais retrouver ça.
Quoi qu'il en soit, il y a quelques réalités statistiques (je parle à grande échelle, c'est évidemment bourré de contre-exemples) et plus documentées qui mènent à la même conclusion :
- la profession est plutôt féminisée
- les hommes gagnent plus que les femmes (y compris dans l'EN)
- il y a peu de mixité sociale dans les couples
- nous sommes parmi les moins bien payés de notre équivalent de catégorie socio-professionnelle
C'est peu rigoureux de les assembler sans plus de distinction, j'en suis bien conscient, mais des chiffres avaient déjà été donnés sur ce forum et allaient dans le même sens.
- mathmaxExpert spécialisé
Pour plus de précision d’après cet article les enseignants du second degré ne vivant pas en couple représentaient quand même, en 2015, plus du quart de l’effectif (environ 18% de célibataires, 7% de familles monoparentales, et 6% de cas ”autres”) ce qui est loin d être négligeable !
_________________
« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- zigmag17Guide spirituel
Oui c'est la formulation de départ qui était maladroite: "Si leur seul salaire ne suffit pas, ils sont généralement en couple (...)". Eh bien non. Parfois l'équation est très simple : "Si leur seul salaire ne suffit pas, eh bien il arrive qu'ils soient célibataires ( ou divorcés ou veufs) et... leur seul salaire ne suffit pas". Quant à être en couple avec quelqu'un qui gagne autant ou mieux, c'est assez courant dans le monde enseignant je pense vu ce que j'en vois dans mon entourage mais pas systématique.
Il ne suffit pas de se dire "Mon salaire ne suffit pas mais pas grave, je vais m'installer avec quelqu'un pour partager les factures".
Non.
Et en attendant de toute façon on est sous-payés, et j'en arrive à me dire que si j'avais su ( et si j'avais été manuelle, et si ça m'avait intéressée, et si et si...)j'aurais choisi une voie scolaire plus porteuse avec un CAP ( plombier , garagiste ou pâtissier au hasard) plutôt qu'une voie intellectuelle ( 5 ans d'études minimum) qui au bout du compte rapporte que dalle dans notre branche et rend notre quotidien de plus en plus difficile. Etre cadre A et être traité comme un larbin aux ordres d'une administration kafkaïenne toute la journée avec en prime le mépris de tout un chacun et le salaire assorti, franchement il y avait mieux comme perspective.
Aujourd'hui je dirais à mon ancien moi de tout faire pour être son propre maître dans un secteur au moins où je saurais pouvoir vivre sans devoir me dire que si je vis seule va ça être compliqué au niveau matériel.
Il ne suffit pas de se dire "Mon salaire ne suffit pas mais pas grave, je vais m'installer avec quelqu'un pour partager les factures".
Non.
Et en attendant de toute façon on est sous-payés, et j'en arrive à me dire que si j'avais su ( et si j'avais été manuelle, et si ça m'avait intéressée, et si et si...)j'aurais choisi une voie scolaire plus porteuse avec un CAP ( plombier , garagiste ou pâtissier au hasard) plutôt qu'une voie intellectuelle ( 5 ans d'études minimum) qui au bout du compte rapporte que dalle dans notre branche et rend notre quotidien de plus en plus difficile. Etre cadre A et être traité comme un larbin aux ordres d'une administration kafkaïenne toute la journée avec en prime le mépris de tout un chacun et le salaire assorti, franchement il y avait mieux comme perspective.
Aujourd'hui je dirais à mon ancien moi de tout faire pour être son propre maître dans un secteur au moins où je saurais pouvoir vivre sans devoir me dire que si je vis seule va ça être compliqué au niveau matériel.
- EnaecoVénérable
Je ne nie ni l'existence des collègues en situation financière délicate, ni leur part qui n'a rien de négligeable, ni le fait qu'on soit sous-payés pour notre niveau d'études.
Ma remarque partait d'un message qui s'étonnait que certains profs ne semblent pas sensibles à cette question. Simplement parce que nous avons un 2eme problème qui pourrit notre quotidien : les conditions de travail.
Si d'un coup de baguette magique, on pouvait solutionner un de ces deux problèmes, le choix serait très partagé. Concrètement ça se traduit par des divergences dans les priorités à accorder aux luttes des enseignants.
Ma remarque partait d'un message qui s'étonnait que certains profs ne semblent pas sensibles à cette question. Simplement parce que nous avons un 2eme problème qui pourrit notre quotidien : les conditions de travail.
Si d'un coup de baguette magique, on pouvait solutionner un de ces deux problèmes, le choix serait très partagé. Concrètement ça se traduit par des divergences dans les priorités à accorder aux luttes des enseignants.
- Nina68Niveau 9
Enaeco a écrit:Nina68 a écrit:
A chaque fois que je te lis, j'ai envie de me pendre et je me demande si j'ai pas raté ma vie. Mon compagnon gagne moins que moi et on ne vit pas ensemble. Je me console en pensant à toutes mes collègues femmes séparées ou divorcées qui rament aussi au quotidien.
Sérieusement, à cette heure, je te déteste.
Je ne voulais blesser personne et ne juge pas les situations de chacun.
Ce n'est pas parce que je parle de modèle majoritaire que ce modèle est une bonne chose pour la société (cf le risque de dépendance matérielle à l'autre dont parlait Jenny) ou un but.
Je ne vois pas en quoi mes messages peuvent te faire penser que tu as raté ta vie.
(En France, on a tendance à plaindre ou à faire culpabiliser les célibataires ou les couples sans enfant, comme s'il manquait quelque chose dans leur vie. Ben non, ça peut être un choix et/ou on peut vivre heureux dans cette configuration qui n'est pas la "norme".)
Concernant les statistiques, les données ne sont pas très nombreuses mais le MEN avait sorti des chiffres assez détaillés. Je ne sais pas de quand ça date, si tu y tiens je pourrais retrouver ça.
Quoi qu'il en soit, il y a quelques réalités statistiques (je parle à grande échelle, c'est évidemment bourré de contre-exemples) et plus documentées qui mènent à la même conclusion :
- la profession est plutôt féminisée
- les hommes gagnent plus que les femmes (y compris dans l'EN)
- il y a peu de mixité sociale dans les couples
- nous sommes parmi les moins bien payés de notre équivalent de catégorie socio-professionnelle
C'est peu rigoureux de les assembler sans plus de distinction, j'en suis bien conscient, mais des chiffres avaient déjà été donnés sur ce forum et allaient dans le même sens.
Enaeco, c'était un peu ironique/second degré . J'ai choisi ce métier en toute connaissance de cause, mais parfois je trouve que je paie chèrement mon indépendance et ma tranquillité d'esprit. Cela me déplait aussi de courir après les HSE. Ceci dit, je ne suis pas à plaindre.
- henrietteMédiateur
J'étais assez étonnée du nombre pas totalement insignifiant de pactes signés dans mon EPLE, alors qu'au bas mot les 3/4 des collègues sont contre.
Et puis j'ai croisé tout à l'heure un collègue (un des deux qui ont remplacé il y a quelque temps un collègue d'une autre matière que la leur avec une classe qu'ils n'ont pas) qui m'a dit tout content avoir pris 3 pactes de RCD, et 3 pactes de DF : il compte bien faire du soutien avec ses classes pour écluser ses heures de RCD les semaines où on ne fait pas appel à lui.
J'aurais dû poster dans le fil :"J'hallucine".
Et puis j'ai croisé tout à l'heure un collègue (un des deux qui ont remplacé il y a quelque temps un collègue d'une autre matière que la leur avec une classe qu'ils n'ont pas) qui m'a dit tout content avoir pris 3 pactes de RCD, et 3 pactes de DF : il compte bien faire du soutien avec ses classes pour écluser ses heures de RCD les semaines où on ne fait pas appel à lui.
J'aurais dû poster dans le fil :"J'hallucine".
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- EnaecoVénérable
henriette a écrit:J'étais assez étonnée du nombre pas totalement insignifiant de pactes signés dans mon EPLE, alors qu'au bas mot les 3/4 des collègues sont contre.
Et puis j'ai croisé tout à l'heure un collègue (un des deux qui ont remplacé il y a quelque temps un collègue d'une autre matière que la leur avec une classe qu'ils n'ont pas) qui m'a dit tout content avoir pris 3 pactes de RCD, et 3 pactes de DF : il compte bien faire du soutien avec ses classes pour écluser ses heures de RCD les semaines où on ne fait pas appel à lui.
J'aurais dû poster dans le fil :"J'hallucine".
Je ne suis pas sur d'avoir compris (ou si j'ai bien compris, je ne suis pas sur que qu'il ait bien compris).
Si on ne fait pas appel à lui pour faire du RCD, c'est qu'a priori sa classe n'a pas de prof absent (sur ses dispos). Par conséquent, pas de RCD : on ne rajoute pas des cours, on remplace.
- henrietteMédiateur
Toi tu as compris, moi aussi.Enaeco a écrit:henriette a écrit:J'étais assez étonnée du nombre pas totalement insignifiant de pactes signés dans mon EPLE, alors qu'au bas mot les 3/4 des collègues sont contre.
Et puis j'ai croisé tout à l'heure un collègue (un des deux qui ont remplacé il y a quelque temps un collègue d'une autre matière que la leur avec une classe qu'ils n'ont pas) qui m'a dit tout content avoir pris 3 pactes de RCD, et 3 pactes de DF : il compte bien faire du soutien avec ses classes pour écluser ses heures de RCD les semaines où on ne fait pas appel à lui.
J'aurais dû poster dans le fil :"J'hallucine".
Je ne suis pas sur d'avoir compris (ou si j'ai bien compris, je ne suis pas sur que qu'il ait bien compris).
Si on ne fait pas appel à lui pour faire du RCD, c'est qu'a priori sa classe n'a pas de prof absent (sur ses dispos). Par conséquent, pas de RCD : on ne rajoute pas des cours, on remplace.
Mais visiblement pas lui.
L'atterrissage risque d'être un poil rude, j'en ai peur.
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- PrezboGrand Maître
henriette a écrit:Toi tu as compris, moi aussi.Enaeco a écrit:henriette a écrit:J'étais assez étonnée du nombre pas totalement insignifiant de pactes signés dans mon EPLE, alors qu'au bas mot les 3/4 des collègues sont contre.
Et puis j'ai croisé tout à l'heure un collègue (un des deux qui ont remplacé il y a quelque temps un collègue d'une autre matière que la leur avec une classe qu'ils n'ont pas) qui m'a dit tout content avoir pris 3 pactes de RCD, et 3 pactes de DF : il compte bien faire du soutien avec ses classes pour écluser ses heures de RCD les semaines où on ne fait pas appel à lui.
J'aurais dû poster dans le fil :"J'hallucine".
Je ne suis pas sur d'avoir compris (ou si j'ai bien compris, je ne suis pas sur que qu'il ait bien compris).
Si on ne fait pas appel à lui pour faire du RCD, c'est qu'a priori sa classe n'a pas de prof absent (sur ses dispos). Par conséquent, pas de RCD : on ne rajoute pas des cours, on remplace.
Mais visiblement pas lui.
L'atterrissage risque d'être un poil rude, j'en ai peur.
Sauf si la direction avalise le tour de passe-passe. Je ne suis pas sûr que ce soit impossible.
- henrietteMédiateur
Je ne crois pas que la direction soit au courant du tour de passe-passe envisagé, en fait.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Ramanujan974Érudit
On n'est pas limité à 3 briques en collège/lycée ? Il n'y a qu'en LP qu'on peut avoir 6 briques.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Je n'en connais pas toutes les caractéristiques mais le ministère a demandé la création dans Pronote d'un module pour suivre cela (au grand plaisir des CDE ). Les tours de passe-passe ça risque d'être compliqué.
- henrietteMédiateur
Apparemment cette limitation a dû sauter. Ou c'est 3 briques de même nature max ?Ramanujan974 a écrit:On n'est pas limité à 3 briques en collège/lycée ? Il n'y a qu'en LP qu'on peut avoir 6 briques.
Clairement.Vieux_Mongol a écrit:Je n'en connais pas toutes les caractéristiques mais le ministère a demandé la création dans Pronote d'un module pour suivre cela (au grand plaisir des CDE ). Les tours de passe-passe ça risque d'être compliqué.
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