- poutouNiveau 10
Hélas, dans mon collège qui était super avant et qui l'est bien moins, 21 pactes sur 31 signés en juillet. On en est à 27 depuis septembre et les EDT....
- EnaecoVénérable
J'ai vraiment de la peine avec la technique de l'EdT à trous.
Je pense que c'est une stratégie managériale qui ne fonctionnera pas.
Il y a les collègues qui acceptent tout, ceux qui n'acceptent rien. Ceux là, il n'y a rien à faire.
En revanche, il reste un vivier de collègues, susceptibles de se laisser tenter. L'emploi du temps joue un rôle capital dans l'organisation de notre année et pas uniquement professionnelle. Un emploi du temps pourri se traine toute une année. Dans un métier où on a déjà de bonnes raisons de se plaindre, si on vient rajouter une tuile aussi importante et où le responsable est clairement identifié cette fois-ci (la direction), on ne crée pas des conditions favorables à du travail en plus sur volontariat : refuser peut faire partie d'une sorte de "vengeance"
("avec l'emploi du temps pourri que tu m'as fait, tu peux courir pour que je le prenne, ton pacte")
Si en plus, cette stratégie est clairement identifiée (ça a été plus ou moins suggéré dans les documents de certaines académies), le refus du pacte sera renforcé.
Inversement, un CDE qui se démène et arrive (il ne suffit pas toujours de le vouloir) à faire des EdT qui font plaisir, il place ses enseignants dans de meilleurs conditions de travail. Et là, peut-être que certains peuvent se dire qu'ils peuvent de temps en temps rester en début d'après-midi sur l'établissement pour 1 ou 2h. Ou bien prolonger leur journée d'une heure.
Je pense que c'est une stratégie managériale qui ne fonctionnera pas.
Il y a les collègues qui acceptent tout, ceux qui n'acceptent rien. Ceux là, il n'y a rien à faire.
En revanche, il reste un vivier de collègues, susceptibles de se laisser tenter. L'emploi du temps joue un rôle capital dans l'organisation de notre année et pas uniquement professionnelle. Un emploi du temps pourri se traine toute une année. Dans un métier où on a déjà de bonnes raisons de se plaindre, si on vient rajouter une tuile aussi importante et où le responsable est clairement identifié cette fois-ci (la direction), on ne crée pas des conditions favorables à du travail en plus sur volontariat : refuser peut faire partie d'une sorte de "vengeance"
("avec l'emploi du temps pourri que tu m'as fait, tu peux courir pour que je le prenne, ton pacte")
Si en plus, cette stratégie est clairement identifiée (ça a été plus ou moins suggéré dans les documents de certaines académies), le refus du pacte sera renforcé.
Inversement, un CDE qui se démène et arrive (il ne suffit pas toujours de le vouloir) à faire des EdT qui font plaisir, il place ses enseignants dans de meilleurs conditions de travail. Et là, peut-être que certains peuvent se dire qu'ils peuvent de temps en temps rester en début d'après-midi sur l'établissement pour 1 ou 2h. Ou bien prolonger leur journée d'une heure.
- SolovieïNiveau 10
La technique de l'EdT troué, en plus d'être d'une bassesse incroyable qui n'améliorera pas les relations entre la base enseignante et les décisionnaires, ne fonctionnera pas selon moi.
D'abord parce que l'enseignant qui a bien compris que son EdT pourri est dû à un refus de pacte risque fort de se braquer et de persévérer dans le bras de fer. L'humain est ainsi fait.
Ensuite parce qu'il y a un certain nombre de collègues déjà habitués aux trous et qui savent être patients au sein de l'établissement, ils se ménagent leur petite routine (café, attente à l'extérieur, PC portable, films, correction de copies, préparation de cours, etc.). Nous avons largement de quoi occuper nos heures de trou. Le bâton me semble donc peu efficace dans le cas présent.
Plus largement (sociétalement, politiquement), le pacte émane aussi d'une vision faussée des enseignants et de leurs revendications. S'il est vrai que le sujet de la rémunération a dominé les débats, il est abusif de réduire la condition enseignante à ça. Beaucoup d'enseignants (la majorité?) ne courent pas après l'argent. Leur offrir la possibilité de nouveaux services avec un complément de revenu n'est pas la solution. C'est même rabaissant d'avoir cette vision de nous.
Ajouter du travail à des professionnels déjà en ébullition, rémunération ou pas, n'a jamais solutionné le moindre problème, et encore moins abouti à des engagements ou réalisations de qualité.
D'abord parce que l'enseignant qui a bien compris que son EdT pourri est dû à un refus de pacte risque fort de se braquer et de persévérer dans le bras de fer. L'humain est ainsi fait.
Ensuite parce qu'il y a un certain nombre de collègues déjà habitués aux trous et qui savent être patients au sein de l'établissement, ils se ménagent leur petite routine (café, attente à l'extérieur, PC portable, films, correction de copies, préparation de cours, etc.). Nous avons largement de quoi occuper nos heures de trou. Le bâton me semble donc peu efficace dans le cas présent.
Plus largement (sociétalement, politiquement), le pacte émane aussi d'une vision faussée des enseignants et de leurs revendications. S'il est vrai que le sujet de la rémunération a dominé les débats, il est abusif de réduire la condition enseignante à ça. Beaucoup d'enseignants (la majorité?) ne courent pas après l'argent. Leur offrir la possibilité de nouveaux services avec un complément de revenu n'est pas la solution. C'est même rabaissant d'avoir cette vision de nous.
Ajouter du travail à des professionnels déjà en ébullition, rémunération ou pas, n'a jamais solutionné le moindre problème, et encore moins abouti à des engagements ou réalisations de qualité.
- CasparProphète
Une heure de trou ça ne me gêne pas plus que ça, deux heures ça reste gerable et au-delà j'ai la chance de pouvoir rentrer chez moi et revenir après (je sais bien que ce n'est pas le cas de tout le monde).
- Vieux_MongolFidèle du forum
Solovieï a écrit: Beaucoup d'enseignants (la majorité?) ne courent pas après l'argent. Leur offrir la possibilité de nouveaux services avec un complément de revenu n'est pas la solution. C'est même rabaissant d'avoir cette vision de nous.
Beaucoup d'enseignants cherchent tout simplement à boucler leur fin de mois.
- CasparProphète
Vieux_Mongol a écrit:Solovieï a écrit: Beaucoup d'enseignants (la majorité?) ne courent pas après l'argent. Leur offrir la possibilité de nouveaux services avec un complément de revenu n'est pas la solution. C'est même rabaissant d'avoir cette vision de nous.
Beaucoup d'enseignants cherchent tout simplement à boucler leur fin de mois.
Oui, même pour moi, agrégé plutôt en fin de carrière (troisième tiers du chemin) ça devient un peu compliqué depuis plusieurs mois, merci l'inflation. J'ai pris une heure sup et accepté d'être PP pour faire face à l'inflation. Je ne suis pas le plus à plaindre, je ne suis pas aux abois non plus et je ne vais sûrement pas signer le pacte mais les temps sont plus durs qu'il y a simplement quelques mois.
- A TuinVénérable
Graisse-Boulons a écrit:J'ai , depuis le début, pensé qu'un pourrissement des emplois du temps pouvait être favorable au pacte; fixez les gens sur place de 8 a 18 ts les jours et ils seront plus enclins a faire des heures devant élève puisqu'il n'y a pas de bureaux ni ordinateur ets pour faire son travail hors temps élève sur place...j'y ai pensé, il ne faut pas sous-estimer la conception qu'on les gens de notre métier, y-compris beaucoup de non prof de l'en: pour eux une heure élevé ne génère pas de travail en plus donc selon cette théorie nous bloquer sur place doit nous conduire a accepter...cesoan a écrit:Bonjour
Je ne suis pas pactee et en lycée pro.
Cependant cette année notre cde nous demande excessivement vite sur pronote des remplacements de collègues ( là j en ai accepté un avec 10 jours de délai) qui sera donc payé en hse.
Avez-vous ça aussi ?
Nous ici les emplois du temps ont été optimisés pas du tout pédagogiquement mais on a vu gros comme une maison toutes les plages libérées pour accepter les pactes. Personne n en n a pris, mais ça semble pas un problème du coup de nous payer en hse.... comme avant quoi....
La logique semble difficile à comprendre
En hse, franchement ça me dérange pas qd je le peux et que j'ai le temps de préparer mon cours correctement et que c est dans mes matières
Pas forcément parce qu'on peut alors choisir de se ménager des moments pour corriger des copies, préparer une partie des cours, type réponses tapées des questionnements, si les séquences sont déjà montées, etc.
- JennyMédiateur
Vieux_Mongol a écrit:Solovieï a écrit: Beaucoup d'enseignants (la majorité?) ne courent pas après l'argent. Leur offrir la possibilité de nouveaux services avec un complément de revenu n'est pas la solution. C'est même rabaissant d'avoir cette vision de nous.
Beaucoup d'enseignants cherchent tout simplement à boucler leur fin de mois.
Soloviel, il me semble que tu enseignes à l'étranger...
Je pense que c'est devenu une priorité pour beaucoup d'enseignants.
Je n'aurais pas accepté mon service actuel il y a quelques années. Certes, j'ai plus de cours prêts et je suis plus efficace, mais il était impossible de conserver un niveau de vie correct cette année sans heures sup... J'aurais probablement cherché une activité complémentaire ailleurs si je n'avais eu que mon salaire de base ou une HSA. Là, même si c'est lourd, je sais que financièrement, je n'ai pas à m'angoisser.
- CleroliDoyen
Il faut pour cela disposer d'un environnement de travail favorable. L'an dernier, j'arrivais à trouver une salle dispo pour travailler, cette année, ce n'est pas possible, tout comme ce n'est pas possible de travailler en sdp avec 3 ordis à se partager et des collègues qui discutent (c'est leur droit, la sdp est celle de tous).A Tuin a écrit:Pas forcément parce qu'on peut alors choisir de se ménager des moments pour corriger des copies, préparer une partie des cours, type réponses tapées des questionnements, si les séquences sont déjà montées, etc.
- SolovieïNiveau 10
Les amis, vous avez tout à fait raison. Je ne voulais surtout pas nier les difficultés financières des collègues en France, qui me font beaucoup de peine (et de colère). Quand j'écrivais "courir après l'argent", je veux dire que c'est bien parmi les enseignants que j'ai rencontrées les personnes les plus critiques et émancipées du pouvoir de l'argent (anti-capitalistes, pourrait-on dire en termes plus militants). Les enseignants ne pensent pas qu'à ça, ce qui ne les empêchent pas de souffrir quand leur revenu s'approche dangereusement du minimum requis pour vivre décemment et confortablement.
Si c'était le cas, on aurait vu des légions d'enseignants se jeter sur ce pacte. Manifestement, ce n'est pas le cas. Je me souviens des HSA "défiscalisées" à l'époque Sarkozy : quelques collègues en cumulèrent beaucoup (avec des motivations variées, parfois tout à fait légitimes), mais ce n'était pas non plus la foire d'empoigne...
Je pense que les enseignants, dans l'ensemble, préfèreraient d'autres mesures, d'autres changements, que celui-ci. Par exemple, concernant les conditions d'exercices, les programmes, les examens, les pratiques pédagogiques, l'organisation administrative, les mutations, que sais-je encore parmi tous les dysfonctionnements dont souffre l'EN.
Quant à la rémunération, c'est une amélioration de l'existant qui est réclamée, par "travailler plus pour gagner plus". Surtout que ce "plus", rapporté à l'année, reste assez dérisoire.
Ce que je déplore, c'est qu'aujourd'hui, tout ne se résume qu'à l'argent en politique et en gestion du pays. On pense que tout le monde a le même rapport avec l'argent, on pense que derrière chaque revendication se cache un désir pécunier, on pense que chaque problème n'est réductible qu'à un manque d'argent, on pense avoir fait un beau geste (en faveur des enseignants par ex.) en débloquant des fonds. Il ne faut pas confondre dénominateur commun, cause universelle et panacée. L'argent, quel que soit le bout par lequel on le prend, empêche surtout de se poser les vraies questions.
Si c'était le cas, on aurait vu des légions d'enseignants se jeter sur ce pacte. Manifestement, ce n'est pas le cas. Je me souviens des HSA "défiscalisées" à l'époque Sarkozy : quelques collègues en cumulèrent beaucoup (avec des motivations variées, parfois tout à fait légitimes), mais ce n'était pas non plus la foire d'empoigne...
Je pense que les enseignants, dans l'ensemble, préfèreraient d'autres mesures, d'autres changements, que celui-ci. Par exemple, concernant les conditions d'exercices, les programmes, les examens, les pratiques pédagogiques, l'organisation administrative, les mutations, que sais-je encore parmi tous les dysfonctionnements dont souffre l'EN.
Quant à la rémunération, c'est une amélioration de l'existant qui est réclamée, par "travailler plus pour gagner plus". Surtout que ce "plus", rapporté à l'année, reste assez dérisoire.
Ce que je déplore, c'est qu'aujourd'hui, tout ne se résume qu'à l'argent en politique et en gestion du pays. On pense que tout le monde a le même rapport avec l'argent, on pense que derrière chaque revendication se cache un désir pécunier, on pense que chaque problème n'est réductible qu'à un manque d'argent, on pense avoir fait un beau geste (en faveur des enseignants par ex.) en débloquant des fonds. Il ne faut pas confondre dénominateur commun, cause universelle et panacée. L'argent, quel que soit le bout par lequel on le prend, empêche surtout de se poser les vraies questions.
- JacqGuide spirituel
Solovieï a écrit:La technique de l'EdT troué, en plus d'être d'une bassesse incroyable qui n'améliorera pas les relations entre la base enseignante et les décisionnaires, ne fonctionnera pas selon moi.
D'abord parce que l'enseignant qui a bien compris que son EdT pourri est dû à un refus de pacte risque fort de se braquer et de persévérer dans le bras de fer. L'humain est ainsi fait.
Ensuite parce qu'il y a un certain nombre de collègues déjà habitués aux trous et qui savent être patients au sein de l'établissement, ils se ménagent leur petite routine (café, attente à l'extérieur, PC portable, films, correction de copies, préparation de cours, etc.). Nous avons largement de quoi occuper nos heures de trou. Le bâton me semble donc peu efficace dans le cas présent.
[...]
Je suis d'accord avec ce que tu écris en première partie. Un autre collègue Néo, que je n'ai pas cité, l'indiquait : vaut-il mieux un meilleur EDT et donc des enseignants plus volontiers disponibles ou se baser sur un mauvais EDT ? Un proviseur adjoint que j'ai eu il y a très longtemps comme chef indiquait qu'il était satisfait quand le parking prof était le plus vide possible et qu'il savait ses enseignants contents et disponibles.
Pour la seconde partie, je suis aussi d'accord. J'ai un EDT avec des trous béants cette année. Je n'ai jamais eu autant de trous (deux fois de 4 heures). Mais finalement, je travaille tranquillement au lycée (certes, nous manquons un peu de PC, mais cela va tout de même). Je n'ai pas encore travaillé à domicile après les cours ou durant le weekend, ni mes cours, ni les quelques corrections de début d'année.
Vieux_Mongol a écrit:Solovieï a écrit:Beaucoup d'enseignants (la majorité?) ne courent pas après l'argent. Leur offrir la possibilité de nouveaux services avec un complément de revenu n'est pas la solution. C'est même rabaissant d'avoir cette vision de nous.
Beaucoup d'enseignants cherchent tout simplement à boucler leur fin de mois.
Oui. Chez nous deux profils. Ceux qui veulent simplement profiter du système pour s'en mettre plein les poches (ils étaient identifiables dès les annonces, on les connait nos amis et collègues , aucune surprise à la rentrée) et ceux qui, bien qu'ils soient contre ce système, n'ont pas trop le choix pour boucler le mois.
Au fond, les RDC, je peux en faire, étant donné mon EDT, mais avec de la bonne volonté. Finalement, je n'ai rien contre ce "pactole", mais la façon donc cela a été présenté, une "revalorisation", c'est non. Qu'ils commencent par la revalorisation et ensuite ma bonne humeur fera... pour l'instant, ce n'est que de la mauvaise humeur !
- JennyMédiateur
Jacq a écrit:Un proviseur adjoint que j'ai eu il y a très longtemps comme chef indiquait qu'il était satisfait quand le parking prof était le plus vide possible et qu'il savait ses enseignants contents et disponibles.
Un chef intelligent.
- TivinouDoyen
Dans mon établissement clairement ce sont les profiteurs qui l'emportent. A part une contractuelle, une mère célibataire, et deux collègues très investies dont le travail est enfin rémunéré (le seul bon côté du pacte, m'enfin, on aurait dû les payer avant et on pourrait les rémunérer autrement) j'aurais pu faire la liste dès le mois d'avril dernier.
- SolovieïNiveau 10
Si certains y trouvent leur bonheur... tant mieux ! Pour les autres, qui ne sont pas intéressés à travailler plus... on en reste au même point. Il faut quand même une sacrée dose d'abnégation pour faire ce job, du moins en France dans les conditions "standard" d'exercice.
- JennyMédiateur
Solovieï a écrit:Je pense que les enseignants, dans l'ensemble, préfèreraient d'autres mesures, d'autres changements, que celui-ci. Par exemple, concernant les conditions d'exercices, les programmes, les examens, les pratiques pédagogiques, l'organisation administrative, les mutations, que sais-je encore parmi tous les dysfonctionnements dont souffre l'EN.
A vrai dire, le reste est très secondaire pour moi. J'aime enseigner, les conditions ne sont pas toujours faciles, parfois, elles le sont bien davantage. Non, c'est le montant des traitements qui me pèse et qui me fait hésiter à partir. Même rester TZR ne me pèserait pas si ça me donnait le droit à un meilleur salaire.
- CasparProphète
Jenny a écrit:Solovieï a écrit:Je pense que les enseignants, dans l'ensemble, préfèreraient d'autres mesures, d'autres changements, que celui-ci. Par exemple, concernant les conditions d'exercices, les programmes, les examens, les pratiques pédagogiques, l'organisation administrative, les mutations, que sais-je encore parmi tous les dysfonctionnements dont souffre l'EN.
A vrai dire, le reste est très secondaire pour moi. J'aime enseigner, les conditions ne sont pas toujours faciles, parfois, elles le sont bien davantage. Non, c'est le montant des traitements qui me pèse et qui me fait hésiter à partir. Même rester TZR ne me pèserait pas si ça me donnait le droit à un meilleur salaire.
Ce serait la moindre des choses: une prime TZR...mais quelque chose me dit que ça ne doit pas être dans les cartons.
- JennyMédiateur
Je n'ai absolument aucun espoir, je te rassure !
Ca serait plutôt une bonne idée pourtant.
Ca serait plutôt une bonne idée pourtant.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Le traitement que je reçois chaque mois, je le considère comme un crachat (et pourtant je suis agrégée). On crache sur mon concours, mes compétences, mon investissement, mon temps. J'estime que notre métier vaut plus d'argent que ce qu'on nous donne.
Le nombre d'élèves par classe ? Les fameuses "conditions de travail" ? Oui c'est une chose, mais en réalité j'en arrive à un point où je veux d'abord du flouze. Les politiques parlent de l'EN, ils parlent de programmes, de pédagogie etc. Mais je ne me lève pas le matin pour la beauté de la pédagogie : j'aime enseigner, mais si c'était gratos je ne le ferais pas, parce que je ne travaille pas pour la beauté du geste. Je travaille pour l'argent. Et il se trouve que j'aime ce que je fais, et il se trouve que je vois une grande valeur à notre métier. Qu'on la traduise en euros, cette valeur. En euros sur les comptes des enseignants.
Le nombre d'élèves par classe ? Les fameuses "conditions de travail" ? Oui c'est une chose, mais en réalité j'en arrive à un point où je veux d'abord du flouze. Les politiques parlent de l'EN, ils parlent de programmes, de pédagogie etc. Mais je ne me lève pas le matin pour la beauté de la pédagogie : j'aime enseigner, mais si c'était gratos je ne le ferais pas, parce que je ne travaille pas pour la beauté du geste. Je travaille pour l'argent. Et il se trouve que j'aime ce que je fais, et il se trouve que je vois une grande valeur à notre métier. Qu'on la traduise en euros, cette valeur. En euros sur les comptes des enseignants.
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- EnaecoVénérable
Fires of Pompeii a écrit:il se trouve que je vois une grande valeur à notre métier. Qu'on la traduise en euros, cette valeur. En euros sur les comptes des enseignants.
Ton avis n'est pas partagé par ceux qui nous paient.
Actuellement, on estime que le salaire d'un prof, ça vaut un peu plus que celui de la moitié des français.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Je sais bien, mais ça à la limite ça ne m'étonne pas.
Ce qui m'étonne, c'est que même une partie des enseignants ne partage pas cette idée.
Ce qui m'étonne, c'est que même une partie des enseignants ne partage pas cette idée.
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- ipomeeGuide spirituel
Tout à fait d'accord avec toi, FOP (bien que retraitée).
- EnaecoVénérable
Une (grande) partie des enseignants peut vivre décemment avec son salaire. En tout cas, si leur seul salaire ne suffit pas, ils sont généralement en couple avec quelqu'un qui gagne au moins aussi bien (mieux) qu'eux.
Pour certains, c'est le quotidien professionnel qui devient la priorité. Si je gagnais le double, le triple, je réfléchirais moins à une reconversion mais mes classes seraient toujours aussi chargées et je serais confronté aux mêmes difficultés. Je serais aussi contraint d'accepter les 2HSA que mon chef m'impose. Bref, je ne passerais pas des heures meilleures dans mon établissement.
Pour certains, c'est le quotidien professionnel qui devient la priorité. Si je gagnais le double, le triple, je réfléchirais moins à une reconversion mais mes classes seraient toujours aussi chargées et je serais confronté aux mêmes difficultés. Je serais aussi contraint d'accepter les 2HSA que mon chef m'impose. Bref, je ne passerais pas des heures meilleures dans mon établissement.
- JennyMédiateur
Enaeco a écrit:Une (grande) partie des enseignants peut vivre décemment avec son salaire. En tout cas, si leur seul salaire ne suffit pas, ils sont généralement en couple avec quelqu'un qui gagne au moins aussi bien (mieux) qu'eux..
C'est problématique, non ?
Ca peut impliquer de rester avec quelqu'un pour une sécurité matérielle...
- CasparProphète
Jenny a écrit:Enaeco a écrit:Une (grande) partie des enseignants peut vivre décemment avec son salaire. En tout cas, si leur seul salaire ne suffit pas, ils sont généralement en couple avec quelqu'un qui gagne au moins aussi bien (mieux) qu'eux..
C'est problématique, non ?
Ca peut impliquer de rester avec quelqu'un pour une sécurité matérielle...
Je n'ai pas ce problème.
- SolovieïNiveau 10
Jenny a écrit:Enaeco a écrit:Une (grande) partie des enseignants peut vivre décemment avec son salaire. En tout cas, si leur seul salaire ne suffit pas, ils sont généralement en couple avec quelqu'un qui gagne au moins aussi bien (mieux) qu'eux..
C'est problématique, non ?
Ca peut impliquer de rester avec quelqu'un pour une sécurité matérielle...
On rentre ici dans le débat moral. C'est bien la réalité d'un certain nombre de personnes, nombre loin d'être négligeable. C'est juste plus ou moins assumé, fonction du milieu social, de la culture, etc.
Bien sûr que nous travaillons pour l'argent, prétendre le contraire est hypocrite. Notre revenu n'a fait que chuter, là est le fait objectif. À côté, on voit fleurir les discours, chez les politiques mais aussi parmi le tout-venant, prétendant que nous sommes trop payés, ou bien assez. C'est la représentation du métier d'enseignant qui a changé : de "maître détenteur de capacités durement acquises" nous sommes passés à "animateur diplômé en études gratuites qui ne servent à rien donc il est devenu garde-d'enfant pendant que nous travaillons, nous les gens avec un vrai travail".
J'exagère à peine : aux entretiens, certains contractuels (ou recrutés locaux pour mon cas) mettent en avant... le BAFA. "Travailler avec les jeunes", voilà.
Tout le monde ne s'est pas jeté sur le pacte, alors que manifestement tout le monde s'accorde à trouver notre salaire déplorable.
Je pense sincèrement que notre revenu n'augmentera pas. C'est précisément l'objectif visé : que nous abandonnions, de guerre lasse, le navire, pour nous remplacer peu à peu par un autre type de main-d'œuvre.
Si je devais revenir vivre en France (ce qui n'est pas dans mes plans), je préfèrerais exercer un autre métier, peut-être moins bien payé (ou autant), mais sans la charge mentale, la responsabilité, l'obligation géographique (périphérie de grande ville dans les 3 ou 4 pires académies de France, vu mon "jeune" âge) et surtout les injonctions irrationnelles, les contradictions, tout ça dans le mépris de tous. Très peu pour moi. Paradoxalement, je pense que ce sont justement cette idée de vocation, cet idéal, qui font qu'aujourd'hui des enseignants se retrouvent pieds et poings liés asservis au Léviathan. On est pas loin du tragique...
- EdithWGrand sage
Est-ce que le principal problème, qui nous - je parle globalement - empêche de nous réunir pour un vrai mouvement social, ce n’est pas justement que l’immense majorité d’entre nous est soit dans la catégorie « je veux surtout être plus payé » soit dans la catégorie « j’ai avant tout besoin d’améliorer mes conditions de travail ». Selon des zillions de paramètres, tous légitimes et pertinents : lieu d’exercice, discipline, éloignement, échelon, en couple ou pas, enfants ou pas, santé plus ou moins bonne, psychisme etc, etc.
Dans mon cas, en couple avec un autre enseignant, nous gagnons assez correctement notre vie… là où nous sommes, dans l’hyper ruralité, avec deux voitures et 4 enfants à charge, un gros emprunt, très inférieur à ce que nous devrions débourser pour nous loger correctement en centre-ville d’une grosse agglomération. À choisir, nous préférerions tous les deux réduire le temps de travail, la distance (on vit à mi-chemin de nos collèges, à 65 km dans deux directions opposées) plutôt que d’obtenir une augmentation sans changement des conditions. Extrêmement peu de pactes dans nos établissements : les postes de pp ont déjà du mal à trouver preneur… les collègues ne sont pas à 100€ près et préfèrent du temps pour s’occuper de leurs enfants / animaux/ maisons/ loisirs etc. Par contre, nous restons en contact avec des collègues de région parisienne qui galèrent à payer leur prêt ou loyer pour un mini appart et qui, malgré leur réticence, hésitent à pactiser.
Je schématise un peu mais c’est l’idée générale.
Dans mon cas, en couple avec un autre enseignant, nous gagnons assez correctement notre vie… là où nous sommes, dans l’hyper ruralité, avec deux voitures et 4 enfants à charge, un gros emprunt, très inférieur à ce que nous devrions débourser pour nous loger correctement en centre-ville d’une grosse agglomération. À choisir, nous préférerions tous les deux réduire le temps de travail, la distance (on vit à mi-chemin de nos collèges, à 65 km dans deux directions opposées) plutôt que d’obtenir une augmentation sans changement des conditions. Extrêmement peu de pactes dans nos établissements : les postes de pp ont déjà du mal à trouver preneur… les collègues ne sont pas à 100€ près et préfèrent du temps pour s’occuper de leurs enfants / animaux/ maisons/ loisirs etc. Par contre, nous restons en contact avec des collègues de région parisienne qui galèrent à payer leur prêt ou loyer pour un mini appart et qui, malgré leur réticence, hésitent à pactiser.
Je schématise un peu mais c’est l’idée générale.
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