- lene75Prophète
arunner a écrit:Et on fait comment dans une classe de 36 où 35 s'en prennent au 36ème ? Il est regrettable que ce soit aussi souvent le harcelé qui change d'établissement, mais c'est aussi parce que le harcèlement, ce n'est pas du un contre un...
Certains cas de harcèlement ne sont pas du un contre un. Ce n'est pas une généralité, surtout quand on agit tôt. Si la mesure peut résoudre certains cas à défaut de tous, ce sera déjà un progrès.
Mon neveu a subi du harcèlement un contre un en 6e, avec parfois quelques suiveurs, mais qui ont regretté de s'être laissé embarquer, pour la plupart d'entre eux parce qu'ils avaient peur du harceleur. Le harceleur, dénoncé par un camarade courageux auprès de l'administration, était connu de tous, élèves comme adultes. Mon neveu a changé d'établissement. Comme on pouvait s'y attendre, le harceleur s'est choisi une autre victime (et d'autres suiveurs) l'année suivante, puis encore une autre, et ce jusqu'en 3e. Tout le monde était au courant. Ce collège est connu dans le coin pour sa gestion calamiteuse du harcèlement. La mesure 1 pourrait être efficace dans ce genre de cas.
Dans le même registre, je suis restée sur le c* un jour où une CPE de mon établissement m'a expliqué, à propos d'une élève de terminale qui avait pêté un câble pendant mon cours : "Il ne faut pas lui en vouloir, elle est harcelée par unetelle, qui lui fait vivre un enfer depuis la seconde." So what ?
Autre cas plus récent dans l'école primaire de ma fille qui adhère au projet Phare. Un élève harcelé par 3 élèves identifiés. La cellule harcèlement a conclu à l'absence de harcèlement, requalifié en "violences répétées", au motif que la victime principale (traces de coups et de strangulation constatées par les gendarmes) n'était pas l'unique victime, une vingtaine d'élèves, parfois croisés au hasard dans la cour, ayant reconnu (non sans mal) avoir fait les frais de ces 3 terreurs à un degré ou à un autre. Dans la mesure où l'appellation "harcèlement" n'a pas été retenue, je ne sais pas si la mesure 1 pourrait s'appliquer dans ce cas et éviter que ce ne soit la victime qui soit isolée, au sein de l'école, cette fois (création d'une classe à double niveau CP-CM1 pour que les CM1 de ladite classe, dont la victime, n'aient pas les mêmes récrés que les autres), les parents de la victime ayant refusé le changement d'école.
Il me semble qu'il y a aussi un aspect psychologique dans ces affaires : même si le harcèlement s'arrête grâce aux mesures d'isolement de la victime qui sont prises, c'est psychologiquement destructeur pour la victime de savoir qu'elle continue à en subir durablement des conséquences alors que les harceleurs, eux, continuent à vivre leur vie sans aucune sanction.
- Prosper de BaranteHabitué du forum
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-de-caroline-goldman/la-chronique-de-caroline-goldman-du-lundi-31-juillet-2023-7153277
Une réflexion qui change un peu : l’école ne peut pas faire grand chose, les parents ont peut-être des questions à se poser
Une réflexion qui change un peu : l’école ne peut pas faire grand chose, les parents ont peut-être des questions à se poser
- CochonouNiveau 9
Prosper de Barante a écrit:https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-de-caroline-goldman/la-chronique-de-caroline-goldman-du-lundi-31-juillet-2023-7153277
Une réflexion qui change un peu : l’école ne peut pas faire grand chose, les parents ont peut-être des questions à se poser
Merci pour ce partage. C'est très intéressant.
- lene75Prophète
Sinon, pour ce qui est de la prévention, il y a des pratiques dans d'autres pays, dont je ne sais pas si elles fonctionnent ou pas. On m'a parlé de certaines choses assez explicites au Canada : dire stop d'une façon codifiée, notamment. J'avais d'ailleurs vu une conférence à ce sujet.
J'ai également une fille dans un cursus binational dans lequel dès le CP, indépendamment de toute situation de classe repérée, est effectuée une prévention qui ne dit pas son nom et qui se présente sous la forme d'un travail sur les compétences psycho-sociales : travail sur l'empathie, sur les alternatives à la violence, l'entraide, le droit à l'erreur, etc. Et en parallèle c'est appliqué aux cas concrets, même mineurs en apparence, qui se présentent. Les enfants sont invités à la bienveillance envers leurs camarades et à la vigilance collective (ça me fait penser aux quartiers "voisins vigilants"), c'est-à-dire à ouvrir les yeux et à intervenir, si possible par eux-mêmes et à plusieurs, dès qu'ils constatent une situation qui pourrait poser problème (mieux vaut intervenir pour rien qu'attendre que ça ne dégénère), sans forcément faire appel à un adulte, mais aussi, dans un second temps, à informer les adultes pour qu'une réflexion collective soit menée sur ce qui s'est passé (est-ce que chacun a bien interprété la situation ? Quelles étaient les raisons d'agir des uns et des autres ? Qu’ont pu ressentir les différents protagonistes ?, etc.). Je crois qu’ici c'est ce qu'on appellerait "être une balance". Là c'est valorisé comme étant un comportement responsable pour le bien du groupe, pour défendre la victime, mais aussi, si j'ai bien compris, l'agresseur, dont on suppose qu'il est plus maladroit que méchant, du moins dans les cas mineurs. C'est-à-dire qu'on suppose qu'il ne s'est pas rendu compte de ce que pouvait ressentir l'autre et qu'il n'aurait pas agi ainsi s'il s'en était rendu compte. Enfin c'est du moins ce que j'ai compris. Et comme on est dans de la prévention, c'est souvent un peu vrai : c'est avant que les choses ne soient cristallisées, voire pour des situations qu'aucun des deux protagonistes n'a repérées comme posant problème (donc pas encore de victime et d'agresseur) mais qui sont susceptibles de dégénérer. J'imagine que le pari est que les enfants aient acquis les bons réflexes pour quand ils seront plus livrés à eux-mêmes, au collège, notamment. De manière générale il y a un gros travail sur l'autonomie collective (un enfant peut s'en voir confier d'autres ou plus précisément est encouragé à prendre l'initiative de s'occuper d'autres) et la responsabilisation des enfants. Je ne sais pas si c'est une question de culture ou juste d'école, mais en tout cas l'approche n'est pas du tout la même dans l'école de quartier.
J'ai également une fille dans un cursus binational dans lequel dès le CP, indépendamment de toute situation de classe repérée, est effectuée une prévention qui ne dit pas son nom et qui se présente sous la forme d'un travail sur les compétences psycho-sociales : travail sur l'empathie, sur les alternatives à la violence, l'entraide, le droit à l'erreur, etc. Et en parallèle c'est appliqué aux cas concrets, même mineurs en apparence, qui se présentent. Les enfants sont invités à la bienveillance envers leurs camarades et à la vigilance collective (ça me fait penser aux quartiers "voisins vigilants"), c'est-à-dire à ouvrir les yeux et à intervenir, si possible par eux-mêmes et à plusieurs, dès qu'ils constatent une situation qui pourrait poser problème (mieux vaut intervenir pour rien qu'attendre que ça ne dégénère), sans forcément faire appel à un adulte, mais aussi, dans un second temps, à informer les adultes pour qu'une réflexion collective soit menée sur ce qui s'est passé (est-ce que chacun a bien interprété la situation ? Quelles étaient les raisons d'agir des uns et des autres ? Qu’ont pu ressentir les différents protagonistes ?, etc.). Je crois qu’ici c'est ce qu'on appellerait "être une balance". Là c'est valorisé comme étant un comportement responsable pour le bien du groupe, pour défendre la victime, mais aussi, si j'ai bien compris, l'agresseur, dont on suppose qu'il est plus maladroit que méchant, du moins dans les cas mineurs. C'est-à-dire qu'on suppose qu'il ne s'est pas rendu compte de ce que pouvait ressentir l'autre et qu'il n'aurait pas agi ainsi s'il s'en était rendu compte. Enfin c'est du moins ce que j'ai compris. Et comme on est dans de la prévention, c'est souvent un peu vrai : c'est avant que les choses ne soient cristallisées, voire pour des situations qu'aucun des deux protagonistes n'a repérées comme posant problème (donc pas encore de victime et d'agresseur) mais qui sont susceptibles de dégénérer. J'imagine que le pari est que les enfants aient acquis les bons réflexes pour quand ils seront plus livrés à eux-mêmes, au collège, notamment. De manière générale il y a un gros travail sur l'autonomie collective (un enfant peut s'en voir confier d'autres ou plus précisément est encouragé à prendre l'initiative de s'occuper d'autres) et la responsabilisation des enfants. Je ne sais pas si c'est une question de culture ou juste d'école, mais en tout cas l'approche n'est pas du tout la même dans l'école de quartier.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- maikreeeesseGrand sage
Nous avons eu une information très rapide en fin d'année lors de la réunion des directeurs (après une formation et l'élaboration de protocole Phare cette année , donc à refaire). Si j'ai bien compris ce que tu as relaté Lene cela ressemble à la préoccupation partagée. On met en place ce dispositif sur un temps très court, on accepte que notre objectif ne soit pas de sanctionner lintimidateur mais de faire cesser la situation. Lee's adultes ne sont pas dupes mais on demande à l'ensemble de la communauté de se préoccuper de la cible, avec entretiens très courts. Il paraît que cela marche dans 80% des cas. Si cela ne fonctionne pas au bout de 15 j on passe au protocole plus classique de Phare. Je pense que c'est intéressant en primaire.
- lene75Prophète
Ça ressemble à ça, mais en préventif et sur la durée, comme mode de fonctionnement habituel. Ce n'est pas une réponse ponctuelle à un cas repéré. C'est mis en place dès la rentrée, et même en amont, avec l'attribution aux CP de parrains chargés de les accompagner et de les intégrer dans la cour et dans leurs jeux les premiers jours. On ne sait pas au départ qui sera victime ni s'il y en aura, je crois que les enfants ne sont même pas informés qu'il s'agit de prévention du harcèlement, mais chacun est chargé de prêter attention aux autres et de communiquer avec les adultes et apprend à reconnaître ou extrapoler les émotions des autres, à gérer des conflits, ou à ne pas rester spectateur de situations qui le mettent mal à l'aise. Ça peut être aussi d'ailleurs autre chose que du harcèlement : parfois ce que les enfants détectent, c'est un enfant qui va mal pour une raison qui n'a rien à voir avec l'école.
Concrètement je suppose que ça implique une bonne formation et un engagement de tous les adultes de l'école.
Concrètement je suppose que ça implique une bonne formation et un engagement de tous les adultes de l'école.
- ElaïnaDevin
Lene, tout de même, c'est plus facile de faire appliquer ce genre de dispositif dans une boîte où les gamins sont ultra-sélectionnés et venant de famille ultra éduquées, que dans l'école de quartier où on fait avec le tout-venant, y compris ceux de familles totalement à la ramasse.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
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- MajuFidèle du forum
Pas forcément Elaina, à partir du moment où cette formation est assurée auprès de tous les enfants et où ce qu'on y apprend est vraiment appliqué aux situations rencontrées en classe.
- lene75Prophète
Elaïna a écrit:Lene, tout de même, c'est plus facile de faire appliquer ce genre de dispositif dans une boîte où les gamins sont ultra-sélectionnés et venant de famille ultra éduquées, que dans l'école de quartier où on fait avec le tout-venant, y compris ceux de familles totalement à la ramasse.
Je n'en suis pas certaine, d'une part parce qu'une grande partie du dispositif est lié au changement de comportement des adultes vis-à-vis des enfants*, et à l'accompagnement qu'ils leur proposent, et d'autre part parce que ce sont des milieux où il y a beaucoup de harcèlement, qui est beaucoup plus insidieux que la violence directe qu'on trouve plus facilement dans des établissements défavorisés. D'où d'ailleurs l'attention particulière portée à ce problème. Vu de l'extérieur, ce qui me semble en revanche indispensable, c'est une équipe soudée, que tous les adultes soient partants, et qu'ils soient tous formés. Les familles ne sont par ailleurs pas du tout associées au dispositif, j'ai entendu deux trois trucs dans l'année, mais je n'ai remis les pièces du puzzle ensemble que lors de la réunion de parents de fin d'année qui fait le bilan de l'année écoulée, sachant que, contrairement à la plupart des parents, je suis sensibilisée à la question dans mon milieu professionnel. Par ailleurs, dans les pays où ces méthodes sont appliquées, Canada, Danemark, vraisemblablement Allemagne, elles le sont dans toutes les écoles.
* J'ai des contre-exemples en tête dans la maternelle de ma fille, dans l'école de quartier, où c'est uniquement l'attitude des adultes qui est en cause.
Premier type d'exemple, ma fille et ses copines, moyenne section de maternelle, sont "embêtées" dans la cour par un groupe de garçons qui les empêchent systématiquement de jouer en les coursant. On ne peut pas encore parler de harcèlement. Ce sont des jeux innocents d'enfants, mais c'est suffisamment embêtant et répétitif (ça dure depuis plusieurs semaines et c'est systématique à chaque récréation) pour que les petites en pleurent, ne veuillent plus aller à l'école et qu'elle disent à la maison qu'elles n'aiment pas l'école. Chez nous, le truc est sorti en lisant un "les petits philosophes" : la petite a pris cet exemple et en a tiré des conclusions pour le moins surprenantes. Question de ma part : "En avez-vous parlé aux maîtresses ?" Réponse de l'enfant : oui, plusieurs fois, et ce n'est pas toujours la même petite fille qui le fait pour ne pas donner l'impression d'être la pleurnicheuse de service. 1er problème dans l'attitude de l'adulte : mettre dans la tête d'un gamin qu'exprimer son mal-être est répréhensible. Question de ma part : "Et qu'ont-elles fait ?" Réponse, rien. Qu'ont-elles dit ? En substance, d'arrêter de pleurnicher et que ce n'était pas bien grave. C'est sûrement involontaire, mais le mal est fait : les petites filles ont compris qu'il leur fallait continuer à subir en silence (ou plus précisément que le seul moyen de ne plus subir était de ne plus aller à l'école), et, qu'il leur arrive n'importe quoi, y compris potentiellement des choses plus graves, elles ne demanderont plus d'aide aux maîtresses, et vraisemblablement plus à un adulte, quel qu'il soit. Ici ce qui pose problème, ce n'est pas l'attitude des enfants, mais celle des adultes qui ne sont pas armés pour éviter qu'on en arrive à ces conclusions et au leitmotiv répété pendant 2 ans : "On ne joue pas avec les garçons parce que les garçons sont méchants (à part papa)."
Deuxième type d'exemple, à peu près au même moment. "Je ne veux plus aller au périscolaire parce qu'il y a un garçon qui nous embête tous les jours." Question de la maman : "En as-tu parlé à un adulte ?" Réponse de l'enfant : "C'est un garçon adulte." Ah... En fait, ce qui se passe, rien de bien grave, ouf : un animateur joue à être le loup et à courser les petites filles pour leur faire peur, en tout bien tout honneur, a priori. Sauf qu'il le fait tous les jours et suffisamment fréquemment pour qu'elles ne puissent plus jouer comme elles le voudraient (décidément). En fait dès qu'il voit qu'elles commencent à jouer, il vient faire le loup, et elles, ce jeu ne les amuse pas du tout. Évidemment elles crient, mais l'animateur ne peut pas savoir qu'elle ne crient pas comme n'importe quel enfant qui joue mais parce qu'elles en ont vraiment marre (et qu'en vrai elles ont vraiment un peu peur). Jusque-là il n'a pas grand chose à se reprocher, à part peut-être d'être un peu immature. Sauf que, là où ça coince, c'est que les petites filles se sont ouvertes auprès de lui, puis, dans la mesure où il n'en a pas tenu compte, auprès d'autres adultes du périscolaire. Ça a fait rire tout le monde et ça continue. Quand une femme dit "non", ça veut dire "oui", c'est bien connu. Il y a par ailleurs de grandes chances pour que l'attitude des petits garçons ne soit pas sans lien avec l'attitude du "grand garçon". Pourquoi les petits garçons se priveraient-ils de martyriser les petites filles si quand les "grands garçons" le font, ça amuse tout le monde ? Et pourquoi arrêteraient-ils quand elles disent "non", puisque les adultes continuent de plus belle quand elle disent "non" ? Dans le dispositif en question, on apprend aux enfants à se mettre à la place de l'autre et à concevoir qu'il puisse ne pas envisager les choses de la même manière que soi. Je suppose qu'on y sensibilise aussi les adultes...
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Vieux_MongolFidèle du forum
Heu, pour moi le comportement de l'animateur pose un gros problème.
- DesolationRowEmpereur
Ah oui, pareil, je trouve ça assez inquiétant.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
En effet.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- lene75Prophète
On est d'accord. Mais je trouve que ce qui pose aussi problème, c'est que personne ne réagisse tant que ce sont les enfants qui alertent et qu'il faille que ce soient les parents qui mettent les pieds dans le plat pour que ça cesse. Ça veut dire que ce n'est pas un individu qui est en cause, c'est un mode de fonctionnement collectif. C'est pareil quand on voit des centres aérés avec un animateur qui se moque du gamin plus lent / moins doué / plus enrobé / handicapé. Les autres adultes entendent et ne disent rien. Et les autres enfants entendent aussi bien sûr.
Mais j'estime que c'est du même ordre aussi quand la directrice de l'école remet en cause sans les nommer, dans le compte-rendu du conseil d'école, les parents qui ont porté plainte pour harcèlement et les accuse d'avoir mis une mauvaise ambiance dans l'école, et encore plus quand à la rentrée suivante le maire laisse entendre la même chose alors que tout le monde sait de quoi il parle et que le gosse est encore dans l'école. Et, de source policière, c'est extrêmement courant que les familles qui portent plainte pour harcèlement scolaire se trouvent montrées du doigt par la municipalité de cette manière, parce qu'elles nuisent à la réputation de l'école communale.
Ou encore que quand je viens pour un RV avec la maîtresse (qui n'est pas la directrice) un vendredi soir je voie inscrit au tableau le prénom du gamin et le fait qu'il s'est mal comporté cette semaine, inscription "l'affichant auprès de ses camarades" visiblement destinée à rester jusqu'au lundi, alors que ce gamin a été signalé comme victime de harcèlement. Et c'est moi qui dois expliquer à ma fille que non, ce n'est pas parce qu'il est tout le temps puni qu'il est méchant, et qu'il est possible que ce qu'il a subi depuis 3 ans ait affecté son comportement.
Ou quand la même directrice prend à parti publiquement en réunion de parents les parents d'un gamin allergique qui ne souhaitent pas qu'il participe au voyage scolaire et qui compromettent de ce fait sa tenue (c'est encore leur droit, me semble-t-il, de ne pas vouloir qu'il participe à un voyage débordant du temps scolaire, et les motivations médicales de leur choix ne regardent pas toute la ville). Puis qu'elle écrit dans le compte-rendu du conseil d'école la liste des problèmes qui ont rendu le voyage compliqué : un enfant dont les parents n'ont pas voulu qu'il participe au voyage pour raison médicale, un enfant malade le jour du départ qui a pu rejoindre le voyage plus tard, x enfants qui passaient un concours d'entrée en 6e dans un établissement sur concours (on se demande pourquoi...) et qui ont rejoint le voyage plus tard. Dans une petite école de quartier, pas besoin de citer des noms pour que tout le monde sache de qui il s'agit.
Ou encore qu'une petite fille de CM1 vienne me trouver au square pour me dire qu'aujourd'hui ma fille a pleuré parce qu'elle était toute seule, qu'elle s'inquiète pour elle parce que ça arrive souvent et qu'elle en a parlé aux maîtresses mais qu'elles ne réagissent pas et que du coup elle ne sait pas quoi faire pour elle. Ou encore que j'apprenne en ESS que ma fille passe ses récrés à tourner toute seule autour d'un arbre depuis 3 mois et que personne n'a jugé utile de m'en parler, à moi ou aux professionnels qui la suivent.
Je précise que l'école adhère au dispositif Phare.
Je pense aussi à des situations rapportées dans les fils privés du forum.
Bref, il y a beaucoup de boulot à faire auprès des adultes. Je me souviens d'une séance "alcooliques anonymes" à l'IUFM (ça date !) où chacun racontait des souvenirs traumatisants de son école primaire liés à des comportements d'adultes (pas forcément l'enseignant de la classe). C'était effarant.
Je suis assez persuadée que si on forme les adultes en charge d'enfants, pas seulement les enseignants, mais aussi les animateurs, etc., et tous les enfants, pas seulement au niveau du collège, mais dès la maternelle, sans que ce soit forcément miraculeux, ça peut avoir des effets bénéfiques. En tout cas à mon sens ça mérite d'être tenté.
Mais j'estime que c'est du même ordre aussi quand la directrice de l'école remet en cause sans les nommer, dans le compte-rendu du conseil d'école, les parents qui ont porté plainte pour harcèlement et les accuse d'avoir mis une mauvaise ambiance dans l'école, et encore plus quand à la rentrée suivante le maire laisse entendre la même chose alors que tout le monde sait de quoi il parle et que le gosse est encore dans l'école. Et, de source policière, c'est extrêmement courant que les familles qui portent plainte pour harcèlement scolaire se trouvent montrées du doigt par la municipalité de cette manière, parce qu'elles nuisent à la réputation de l'école communale.
Ou encore que quand je viens pour un RV avec la maîtresse (qui n'est pas la directrice) un vendredi soir je voie inscrit au tableau le prénom du gamin et le fait qu'il s'est mal comporté cette semaine, inscription "l'affichant auprès de ses camarades" visiblement destinée à rester jusqu'au lundi, alors que ce gamin a été signalé comme victime de harcèlement. Et c'est moi qui dois expliquer à ma fille que non, ce n'est pas parce qu'il est tout le temps puni qu'il est méchant, et qu'il est possible que ce qu'il a subi depuis 3 ans ait affecté son comportement.
Ou quand la même directrice prend à parti publiquement en réunion de parents les parents d'un gamin allergique qui ne souhaitent pas qu'il participe au voyage scolaire et qui compromettent de ce fait sa tenue (c'est encore leur droit, me semble-t-il, de ne pas vouloir qu'il participe à un voyage débordant du temps scolaire, et les motivations médicales de leur choix ne regardent pas toute la ville). Puis qu'elle écrit dans le compte-rendu du conseil d'école la liste des problèmes qui ont rendu le voyage compliqué : un enfant dont les parents n'ont pas voulu qu'il participe au voyage pour raison médicale, un enfant malade le jour du départ qui a pu rejoindre le voyage plus tard, x enfants qui passaient un concours d'entrée en 6e dans un établissement sur concours (on se demande pourquoi...) et qui ont rejoint le voyage plus tard. Dans une petite école de quartier, pas besoin de citer des noms pour que tout le monde sache de qui il s'agit.
Ou encore qu'une petite fille de CM1 vienne me trouver au square pour me dire qu'aujourd'hui ma fille a pleuré parce qu'elle était toute seule, qu'elle s'inquiète pour elle parce que ça arrive souvent et qu'elle en a parlé aux maîtresses mais qu'elles ne réagissent pas et que du coup elle ne sait pas quoi faire pour elle. Ou encore que j'apprenne en ESS que ma fille passe ses récrés à tourner toute seule autour d'un arbre depuis 3 mois et que personne n'a jugé utile de m'en parler, à moi ou aux professionnels qui la suivent.
Je précise que l'école adhère au dispositif Phare.
Je pense aussi à des situations rapportées dans les fils privés du forum.
Bref, il y a beaucoup de boulot à faire auprès des adultes. Je me souviens d'une séance "alcooliques anonymes" à l'IUFM (ça date !) où chacun racontait des souvenirs traumatisants de son école primaire liés à des comportements d'adultes (pas forcément l'enseignant de la classe). C'était effarant.
Je suis assez persuadée que si on forme les adultes en charge d'enfants, pas seulement les enseignants, mais aussi les animateurs, etc., et tous les enfants, pas seulement au niveau du collège, mais dès la maternelle, sans que ce soit forcément miraculeux, ça peut avoir des effets bénéfiques. En tout cas à mon sens ça mérite d'être tenté.
- ElaïnaDevin
Cela dit tu confirmes plus ou moins mon sentiment : c'est plus facile de mette en place des super dispositifs ultra bienveillants avec de l'empathie et tout, quand on a déjà une sélection sur le volet et où on peut virer à l'envi les éléments problématiques, que dans l'école lambda où les terreurs peuvent faire régner leur loi parce que de toute façon il n'y a rien à faire - et notamment parce que les mairies sont molles du genou, et radines, donc ne recrutent pas de personnel correct pour faire l'animation.
On dira pudiquement que cette école, dont tu as déjà parlé, est nulle et nuisible. Les parents du petit harcelé auraient aussi dû porter plainte contre la direction ET la municipalité. Oui, je sais, c'est PAJANTI de porter plainte, c'est l'américanisation galopante, il ne faut pas tout judiciariser... bah si en fait. Mon fils cadet m'a rapporté des faits un peu semblables sur un comportement un peu limite d'un animateur. Plusieurs parents de notre connaissance avaient déjà alerté la mairie en disant, en gros, que si ça continuait, ça n'allait pas pouvoir continuer, ce à quoi la mairie avait mollement répondu que "oh bah hein si vous êtes pas contents, il faut aller au contentier". Autant te dire qu'on a décroché notre téléphone en demandant des explications et en expliquant posément qu'on comptait porter plainte (ouh, les méchants), avec le jargon juridique qui va bien. Curieusement, pas du tout la même réponse de la mairie, et comme par enchantement, l'animateur n'a plus mis les pieds à l'école (il a dû aller sévir ailleurs, cela dit).
On dira pudiquement que cette école, dont tu as déjà parlé, est nulle et nuisible. Les parents du petit harcelé auraient aussi dû porter plainte contre la direction ET la municipalité. Oui, je sais, c'est PAJANTI de porter plainte, c'est l'américanisation galopante, il ne faut pas tout judiciariser... bah si en fait. Mon fils cadet m'a rapporté des faits un peu semblables sur un comportement un peu limite d'un animateur. Plusieurs parents de notre connaissance avaient déjà alerté la mairie en disant, en gros, que si ça continuait, ça n'allait pas pouvoir continuer, ce à quoi la mairie avait mollement répondu que "oh bah hein si vous êtes pas contents, il faut aller au contentier". Autant te dire qu'on a décroché notre téléphone en demandant des explications et en expliquant posément qu'on comptait porter plainte (ouh, les méchants), avec le jargon juridique qui va bien. Curieusement, pas du tout la même réponse de la mairie, et comme par enchantement, l'animateur n'a plus mis les pieds à l'école (il a dû aller sévir ailleurs, cela dit).
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- maikreeeesseGrand sage
En préambule j'indique que ma fille âgée de 11 ans a été victime de harcèlement il y a 8 ans et que nous avions pris la décision de la changer d'école bien que j'avais toute confiance en l'équipe enseignante.
Je vais prendre maintenant le rôle de l'avocat du diable ou tout du moins nuancer. L'exemple de l'enfant harcelé avec son nom inscrit au tableau ne me choqur pas par exemple. C'est à dire qu'il y a une différence entre comprendre pourquoi un enfant agit d'une certaine manière, et l'excuser. S'il met une beigne à sa voisine qui n'a rien demandé , même si je peux comprendre son mal être je vais sanctionner (d'ailleurs si vous étiez les parents de la petite vous seriez je pense les premiers à demander des comptes).
La régle est connue elle n'est pas respectée on applique la sanction connue. Parce que sinon je peux tout excuser, l'enfant qui n'a pas un comportement adapté suite au divorce de ses parentd, celui qui vit un deuil, un déménagement, vit dans un climat de violence. Je parlerai avec l'enfant bien sûr, je l'écouterai, tenterai de l'aider ou de trouver des professionnels pour l'aider mais je pose le cadre.
Poir le voyage le problème est que de très bonnes raisons (médicales par exemple) se mélangent à une posture
hyper individulle des parents. Mon fils ne partira pas car le téléphone est interdit le linge n'est pas changé chaque jour, il ne se lave que le mercredi, mange à 12 h 53 uniquement... Vous n'avez pas idée de la multiplication des demandes insolites à mille lieux de la vie en collectivité. Pour le procès verbal de CE, de toute façon dans une petite école que ce soit marqué ou non les enfants savent très bien entre eux les raisons de l'annulation d'un voyage, le choix des parents (enfin je parle de séjour au cycle 3).
Enfin je suis partagée sur le coup de fil et hop on dégage une personne. D'un côté je ne pourrais en tant que parent rien faire si j'apprenais des agissements intolérables, d'un autre côté je sais aussi que des fausses rumeurs peuvent de répandre trop vite. Je n'aimerais pas qu'un parent uniquement sur la base de propos de quelques enfants puisse me licencier ou me condamner. Imaginez si les parents avaient un tel pouvoir au secondaire (ils l'ont peut être déjà dans une moindre mesure ).
Je vais prendre maintenant le rôle de l'avocat du diable ou tout du moins nuancer. L'exemple de l'enfant harcelé avec son nom inscrit au tableau ne me choqur pas par exemple. C'est à dire qu'il y a une différence entre comprendre pourquoi un enfant agit d'une certaine manière, et l'excuser. S'il met une beigne à sa voisine qui n'a rien demandé , même si je peux comprendre son mal être je vais sanctionner (d'ailleurs si vous étiez les parents de la petite vous seriez je pense les premiers à demander des comptes).
La régle est connue elle n'est pas respectée on applique la sanction connue. Parce que sinon je peux tout excuser, l'enfant qui n'a pas un comportement adapté suite au divorce de ses parentd, celui qui vit un deuil, un déménagement, vit dans un climat de violence. Je parlerai avec l'enfant bien sûr, je l'écouterai, tenterai de l'aider ou de trouver des professionnels pour l'aider mais je pose le cadre.
Poir le voyage le problème est que de très bonnes raisons (médicales par exemple) se mélangent à une posture
hyper individulle des parents. Mon fils ne partira pas car le téléphone est interdit le linge n'est pas changé chaque jour, il ne se lave que le mercredi, mange à 12 h 53 uniquement... Vous n'avez pas idée de la multiplication des demandes insolites à mille lieux de la vie en collectivité. Pour le procès verbal de CE, de toute façon dans une petite école que ce soit marqué ou non les enfants savent très bien entre eux les raisons de l'annulation d'un voyage, le choix des parents (enfin je parle de séjour au cycle 3).
Enfin je suis partagée sur le coup de fil et hop on dégage une personne. D'un côté je ne pourrais en tant que parent rien faire si j'apprenais des agissements intolérables, d'un autre côté je sais aussi que des fausses rumeurs peuvent de répandre trop vite. Je n'aimerais pas qu'un parent uniquement sur la base de propos de quelques enfants puisse me licencier ou me condamner. Imaginez si les parents avaient un tel pouvoir au secondaire (ils l'ont peut être déjà dans une moindre mesure ).
- maikreeeesseGrand sage
Dans le dernier cas en me relisant je suis allée un peu trop vote: le coup de fil ne demande pas une condamnation mais signale un problème ce qui est normal. Mais il faudrait accepter aussi qu'après enquête, on ne suive pas forcément les enfants, ce qui nécessite une grande confiance. Confiance qui a été perdue, sûrement à juste titre quand on lit certaines situations sur le forum.
Pour en revenir à la préoccupation partagée cela me semble une bonne piste en primaire tout du moins être plus cohérent avec ce que nous mettons en place dans mon école (écoute bienveillante, travail sur les besoins, les envies et les sentiments). Je vais me documenter car la présentation était très rapide.
Pour en revenir à la préoccupation partagée cela me semble une bonne piste en primaire tout du moins être plus cohérent avec ce que nous mettons en place dans mon école (écoute bienveillante, travail sur les besoins, les envies et les sentiments). Je vais me documenter car la présentation était très rapide.
- ElaïnaDevin
maikreeeesse a écrit:.
Je vais prendre maintenant le rôle de l'avocat du diable ou tout du moins nuancer. L'exemple de l'enfant harcelé avec son nom inscrit au tableau ne me choqur pas par exemple. C'est à dire qu'il y a une différence entre comprendre pourquoi un enfant agit d'une certaine manière, et l'excuser. S'il met une beigne à sa voisine qui n'a rien demandé , même si je peux comprendre son mal être je vais sanctionner (d'ailleurs si vous étiez les parents de la petite vous seriez je pense les premiers à demander des comptes).
La régle est connue elle n'est pas respectée on applique la sanction connue. Parce que sinon je peux tout excuser, l'enfant qui n'a pas un comportement adapté suite au divorce de ses parents, celui qui vit un deuil, un déménagement, vit dans un climat de violence. Je parlerai avec l'enfant bien sûr, je l'écouterai, tenterai de l'aider ou de trouver des professionnels pour l'aider mais je pose le cadre.
Je suis tout à fait d'accord avec toi et il me semble que c'est du bon sens.
Je trouve du reste l'histoire de Lene assez hallucinante mais il me semble que c'est à replacer, tout de même, dans le cadre d'une école qui dysfonctionne à double dose (elle a déjà raconté plusieurs fois des trucs complètement ahurissants). L'école de mes fils adhère au projet PHARE et vu du côté parents, ça semble bien fonctionner. Mais bon, nous avons une directrice entièrement déchargée (donc qui n'a pas de classe en plus à gérer), qui est bien câblée, énergique et bienveillante avec les enfants, tout en sachant sévir quand il faut. Elle répète souvent qu'elle a de la chance d'être dans une école où les enfants sont gentils, mais je pense aussi que ça se passe bien dans l'école parce qu'elle agit dans le bon sens avec l'équipe enseignante.
maikreeeesse a écrit:.
Poir le voyage le problème est que de très bonnes raisons (médicales par exemple) se mélangent à une posture
hyper individulle des parents. Mon fils ne partira pas car le téléphone est interdit le linge n'est pas changé chaque jour, il ne se lave que le mercredi, mange à 12 h 53 uniquement... Vous n'avez pas idée de la multiplication des demandes insolites à mille lieux de la vie en collectivité. Pour le procès verbal de CE, de toute façon dans une petite école que ce soit marqué ou non les enfants savent très bien entre eux les raisons de l'annulation d'un voyage, le choix des parents (enfin je parle de séjour au cycle 3).
Je ne suis pas certaine cela dit que tous ces motifs aient leur place dans les CE . Mais pour les motifs, je suis d'accord, il y a tellement de trucs farfelus... Après ça interroge sur la nécessité des voyages scolaires mais enfin bref c'est un autre débat.
maikreeeesse a écrit:.
Enfin je suis partagée sur le coup de fil et hop on dégage une personne. D'un côté je ne pourrais en tant que parent rien faire si j'apprenais des agissements intolérables, d'un autre côté je sais aussi que des fausses rumeurs peuvent de répandre trop vite. Je n'aimerais pas qu'un parent uniquement sur la base de propos de quelques enfants puisse me licencier ou me condamner. Imaginez si les parents avaient un tel pouvoir au secondaire (ils l'ont peut être déjà dans une moindre mesure ).
Quand on a eu la mairie au téléphone, ils étaient au courant du problème avec l'animateur en question. C'est juste qu'on a dû être la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, et surtout la goutte d'eau qui a fait plus de bruit que les autres en menaçant d'aller en justice. Depuis qu'on a des enfants à l'école, on est toujours confrontés à la même histoire : les parents râlent, les enfants se plaignent, mais la mairie dit "oui ho ben c'est triste mais on ne peut rien faire" jusqu'au jour où un parent gueule plus fort que les autres et menace d'aller en justice. Les mairies ne comprennent souvent que ça.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- lene75Prophète
maikreeeesse a écrit:Je vais prendre maintenant le rôle de l'avocat du diable ou tout du moins nuancer. L'exemple de l'enfant harcelé avec son nom inscrit au tableau ne me choqur pas par exemple. C'est à dire qu'il y a une différence entre comprendre pourquoi un enfant agit d'une certaine manière, et l'excuser. S'il met une beigne à sa voisine qui n'a rien demandé , même si je peux comprendre son mal être je vais sanctionner (d'ailleurs si vous étiez les parents de la petite vous seriez je pense les premiers à demander des comptes).
C'est là qu'il y a un véritable désaccord sur les méthodes pédagogiques et une question de culture : afficher le nom d'un élève au tableau pendant une semaine pour le marquer au fer rouge comme fautif et non fréquentable auprès de ses camarades n'est pour moi pas une sanction recevable. Encore moins quand on sait que ça va nourrir un harcèlement déjà présent. Je ne suis pas d'accord pour que ma fille rentre à la maison en me disant qu'il ne faut pas jouer avec C. parce qu'il est méchant, qu'il fait tout le temps des bêtises et qu'il est tout le temps puni par la maîtresse. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne doit pas être puni ni qu'elle est obligée de jouer avec lui, mais il me semble que ce n'est pas aux adultes de le désigner aux autres enfants comme non fréquentable. Ce sont des choses très différentes. Ça fait partie du fameux "droit à l'erreur" dont je parlais plus haut. Et je trouve choquant d'avoir moi-même pu voir cette inscription dans la classe. Ce sont à mon sens des choses qui ne regardent pas les parents des autres élèves, surtout quand ils ne sont pas victimes de cet enfant. On a l'impression d'être révolutionnaire en disant ça, mais j'en ai parlé à ma mère qui a fait l'école normale d'institutrices à une époque antédiluvienne, puis une formation spécialisée pour public difficile, et pour elle, c'est la maque d'un manque de formation pédagogique criant : ça fait partie des bases qu'on lui a apprises à l'époque, et qui se sont perdues depuis.
Pour les voyages, je sais qu'on n'est pas d'accord là-dessus, mais je ne comprends pas que l'école publique puisse rendre obligatoires des voyages hors temps scolaire et dont le coût pour les familles est important. Alors quand en plus il y a un problème de santé et pas d’aménagement viable prévu (les parents devaient fournir à l'enfant et mettre dans sa valise tous les paniers-repas pour les 5 jours de voyage !).
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Pontorson50Fidèle du forum
Je suis dans le réseau Phare pour la première fois cette année, ce fil en ce moment est très riche à la fois en exemples et en analyses, et m'aide à réfléchir, merci!
- maikreeeesseGrand sage
Non mais tu prends des situations extrêmes on ne peut qu'être d'accord !
Déjà je n'affiche pas au CP une semaine un nom, et il n'y en a pas qu'un. J'inscris le nom quand pour la 3e fois il n'a pas levé la main ou s'est amusé à jeter son crayon par terre par exemple. Je ne l'assimile pas à l'affichage du cancre ou du méchant. Et franchement tu crois que c'est un nom inscrit au tableau qui désigne l'élève ou son compartiment ? Généralement les élèves ont très vite une idée sans que l'adulte intervienne pour officialiser les débordements pour savoir qui est fréquentable (à leur yeux) plus les recommandations pas toujours sympa des parents. Je ne mets pas e nom parce qu'il est méchant, mais parce qu'il n'a pas respecté la règle.
Pour les voyages je ne parle pas évidemment du voyage hors de prix. Nous organisons un séjour, pour les CM2. On en parle dès le CP, prix moyen 100 euros mais aide de la mairie si c'est difficile. On part avec les ULIS, qui ont souvent des troubles de la santé associés, des problèmes moteur, des prises en charge... Mais c'est sûr, cela s'anticipe et demande beaucoup de concertations
Déjà je n'affiche pas au CP une semaine un nom, et il n'y en a pas qu'un. J'inscris le nom quand pour la 3e fois il n'a pas levé la main ou s'est amusé à jeter son crayon par terre par exemple. Je ne l'assimile pas à l'affichage du cancre ou du méchant. Et franchement tu crois que c'est un nom inscrit au tableau qui désigne l'élève ou son compartiment ? Généralement les élèves ont très vite une idée sans que l'adulte intervienne pour officialiser les débordements pour savoir qui est fréquentable (à leur yeux) plus les recommandations pas toujours sympa des parents. Je ne mets pas e nom parce qu'il est méchant, mais parce qu'il n'a pas respecté la règle.
Pour les voyages je ne parle pas évidemment du voyage hors de prix. Nous organisons un séjour, pour les CM2. On en parle dès le CP, prix moyen 100 euros mais aide de la mairie si c'est difficile. On part avec les ULIS, qui ont souvent des troubles de la santé associés, des problèmes moteur, des prises en charge... Mais c'est sûr, cela s'anticipe et demande beaucoup de concertations
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
maikreeeesse a écrit:Je vais prendre maintenant le rôle de l'avocat du diable ou tout du moins nuancer. L'exemple de l'enfant harcelé avec son nom inscrit au tableau ne me choqur pas par exemple. C'est à dire qu'il y a une différence entre comprendre pourquoi un enfant agit d'une certaine manière, et l'excuser. S'il met une beigne à sa voisine qui n'a rien demandé , même si je peux comprendre son mal être je vais sanctionner (d'ailleurs si vous étiez les parents de la petite vous seriez je pense les premiers à demander des comptes).
J'ai beau relire, je ne comprends pas: il ne te dérange pas qu'un élève soit harcelé par ses camardes parce que, suite à un manquement répété à la règle, tu as inscrit son nom au tableau... c'est ce que tu veux dire?
- maikreeeesseGrand sage
Évidemment que non Tu as lu ce que j'ai écrit après, j'ai essayé de détailler ?
Non, je disais que cela ne me choquait pas d'inscrire le nom d'un élève au tableau (qu'il soit harcelé ou non cela intervenait pas) et que pour moi cela n'induisait pas du harcèlement (avec les précisions que j'ai apportées). Après j'interviens avec des jeunes enfants, j'essaie de ne pas que sanctionner mais d'encourager les comportements positifs ce qui peut paraître incohérent avec le nom au tableau j'en conviens, ce qui m'oblige à y réfléchir) et on les a 6 h par jour ce qui laisse du temps pour tâtonner et trouver la meilleure solution pour les faire sortir de cercles vicieux.
Non, je disais que cela ne me choquait pas d'inscrire le nom d'un élève au tableau (qu'il soit harcelé ou non cela intervenait pas) et que pour moi cela n'induisait pas du harcèlement (avec les précisions que j'ai apportées). Après j'interviens avec des jeunes enfants, j'essaie de ne pas que sanctionner mais d'encourager les comportements positifs ce qui peut paraître incohérent avec le nom au tableau j'en conviens, ce qui m'oblige à y réfléchir) et on les a 6 h par jour ce qui laisse du temps pour tâtonner et trouver la meilleure solution pour les faire sortir de cercles vicieux.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
maikreeeesse a écrit:Évidemment que non Tu as lu ce que j'ai écrit après, j'ai essayé de détailler ?
Non, je disais que cela ne me choquait pas d'inscrire le nom d'un élève au tableau et que pour moi cela n'induisait pas du harcèlement (avec les précisions que j'ai apportées).
Bien sûr que j'ai lu... Mais je n'ai pas trouvé que cela éclairait le lien que tu faisais dans ton précédent message entre le fait d'écrire le nom d'un élève au tableau et le fait que l'élève en question soit "harcelé", ni en quoi révéler que tu procèdes ainsi reviendrait à te faire "l'avocat du diable".
- maikreeeesseGrand sage
Je ne faisais pas de lien entre harcelé et nom inscrit au tableau justement.
Au lieu d'avocat du diable j'aurais pu dire d'un autre côté en tant qu'enseignante PE..si tu préfères.
Au lieu d'avocat du diable j'aurais pu dire d'un autre côté en tant qu'enseignante PE..si tu préfères.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
maikreeeesse a écrit:Je ne faisais pas de lien entre harcelé et nom inscrit au tableau justement.
Au lieu d'avocat du diable j'aurais pu dire d'un autre côté en tant qu'enseignante PE..si tu préfères.
Je vois. Merci pour les précisions.
- RandoschtroumfNiveau 10
Il y a plusieurs choses : Maikreeeeesse se fait l'avocat du diable concernant l'animateur : avoir des parents qui se plaignent de tout en mettant en cause systématiquement maîtres et maîtresses, animateurs, ATSEM, c'est du quotidien, et pour un oui ou pour un non. Maikreeeeesse dit donc qu'il est heureux que tous les adultes ne soient pas déplacés ou licenciés à la moindre plainte.
Je ne peux que confirmer les attaques répétées pour des motifs futiles ou inventés contre les adultes travaillant dans les écoles. D'ailleurs, l'enfant a systématiquement raison face à l'enseignant menteur (ou presque) : "mon fils a dit que c'est pas vrai, donc il n'a pas fait ce dont vous l'accusez, d'ailleurs c'est parole contre parole, vous ne pouvez pas le punir".
Résultat : il est souvent plus simple de ne rien faire, de laisser faire, que d'intervenir. C'est ce que j'ai déjà vu faire, hélas.
Et le fait d'écrire des noms au tableau (par exemple ceux des enfants enfreignant une consigne ou une règle de manière répétée, de façon à les garder 3 minutes au début de la récré pour leur ré expliquer les règles...). Dans ce cas, on va appliquer le même fonctionnement pour tous, harcelé ou pas, tout en restant vigilant sur les signaux discrets et les provocations : on ne peut pas accepter par exemple des insultes ou des coups, ou de bavarder pendant une évaluation... harcèlement ou pas. On ne peut pas toujours ne valoriser que les comportements positifs, il faut aussi savoir stopper les comportements négatifs.
Je trouve que Maikreeeeesse est très claire.
Nb on peut aussi garder dans un coin du tableau le nom de ceux qui ne sont pas passés en exposé, qui doivent encore remplir le document pour la sortie, qui ont oublié de déposer leur cahier du jour à corriger... Bref un échange visible et visuel avec les élèves, qui passent la journée avec le même enseignant dans la même classe.
Indépendamment de l'école de G., la fille de Lene75 (où il y a un vrai dysfonctionnement), et également de Roxanne (??), il y a aussi des habitudes dans le primaire, qu'on peut faire évoluer, mais qu'il faut aussi remettre dans le contexte, différent d'une classe de secondaire (à commencer par l'absence de vie scolaire et la présence des mêmes élèves dans les mêmes locaux pour la totalité du temps, y compris accueil et récréation).
Je ne peux que confirmer les attaques répétées pour des motifs futiles ou inventés contre les adultes travaillant dans les écoles. D'ailleurs, l'enfant a systématiquement raison face à l'enseignant menteur (ou presque) : "mon fils a dit que c'est pas vrai, donc il n'a pas fait ce dont vous l'accusez, d'ailleurs c'est parole contre parole, vous ne pouvez pas le punir".
Résultat : il est souvent plus simple de ne rien faire, de laisser faire, que d'intervenir. C'est ce que j'ai déjà vu faire, hélas.
Et le fait d'écrire des noms au tableau (par exemple ceux des enfants enfreignant une consigne ou une règle de manière répétée, de façon à les garder 3 minutes au début de la récré pour leur ré expliquer les règles...). Dans ce cas, on va appliquer le même fonctionnement pour tous, harcelé ou pas, tout en restant vigilant sur les signaux discrets et les provocations : on ne peut pas accepter par exemple des insultes ou des coups, ou de bavarder pendant une évaluation... harcèlement ou pas. On ne peut pas toujours ne valoriser que les comportements positifs, il faut aussi savoir stopper les comportements négatifs.
Je trouve que Maikreeeeesse est très claire.
Nb on peut aussi garder dans un coin du tableau le nom de ceux qui ne sont pas passés en exposé, qui doivent encore remplir le document pour la sortie, qui ont oublié de déposer leur cahier du jour à corriger... Bref un échange visible et visuel avec les élèves, qui passent la journée avec le même enseignant dans la même classe.
Indépendamment de l'école de G., la fille de Lene75 (où il y a un vrai dysfonctionnement), et également de Roxanne (??), il y a aussi des habitudes dans le primaire, qu'on peut faire évoluer, mais qu'il faut aussi remettre dans le contexte, différent d'une classe de secondaire (à commencer par l'absence de vie scolaire et la présence des mêmes élèves dans les mêmes locaux pour la totalité du temps, y compris accueil et récréation).
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