- RaptorWillNiveau 9
Bonjour,
Je serais agrégé dans un lycée à la rentrée. Je stresse un peu pour tout ce qui concerne l'autorité, la discipline. Surtout que je sais que les choses ont bien changé depuis mon époque. Alors je viens demander conseil sur tout ces sujets, tout ce que j'ai trouvé sur internet est trop théorique. Dans quels cas peut-on exclure ? Mettre des heures de colle ?
Cordialement
Général Ethem
Je serais agrégé dans un lycée à la rentrée. Je stresse un peu pour tout ce qui concerne l'autorité, la discipline. Surtout que je sais que les choses ont bien changé depuis mon époque. Alors je viens demander conseil sur tout ces sujets, tout ce que j'ai trouvé sur internet est trop théorique. Dans quels cas peut-on exclure ? Mettre des heures de colle ?
Cordialement
Général Ethem
- CathEnchanteur
Le chef, c'est toi : c'est toi qui décides (surtout avec un pseudo pareil).
MAIS, ton amplitude d'action étant assez restreinte, il faut que tu gradues tes punitions en fonction de la gravité des faits/de tes exigences : si tu mets 2h de colle à un élève qui a fait tomber sa règle, que te reste-t-il pour un cas plus grave ?
MAIS, ton amplitude d'action étant assez restreinte, il faut que tu gradues tes punitions en fonction de la gravité des faits/de tes exigences : si tu mets 2h de colle à un élève qui a fait tomber sa règle, que te reste-t-il pour un cas plus grave ?
- TVBNiveau 6
Cela dépend aussi en partie de ce qui se pratique dans ton établissement concernant l'échelle des sanctions. Tes futurs collègues pourront t'en dire beaucoup plus à ce sujet, n'hésite pas à les solliciter.
- scot69Modérateur
Déjà, toutes mes félicitations!
Le premier truc, c'est d'avoir une solide connaissance disciplinaire, mais ça, je pense que c'est déjà le cas!
Il est aussi important d'avoir des cours très carrés, bien verrouillés... cela nous permet d'être beaucoup plus détendu.
J'ai mis longtemps à le comprendre, mais pour avoir de l'autorité, il faut avant tout se connaître soi-même. Je pense qu'il est essentiel d'adopter une posture, un savoir-être qui soit en adéquation, en cohérence avec notre personnalité.
A mes débuts, j'ai fait la bêtise de vouloir me la jouer "mec dur et méchant super autoritaire". C'était carrément risible, les élèves sentent que l'on n'est pas naturel et repèrent tout de suite la faille. J'ai longtemps bêtement idéalisé et fantasmé les cours de mes collègues, où (selon eux) il n'y avait pas un mot, pas une seule seconde d'inattention...
Je pense que tu peux commencer par un travail sur toi-même et te demander laquelle de tes qualités (la gentillesse? l'humour? la rigueur?) tu pourrais utiliser pour obtenir la crédibilité (donc l'autorité). Chez certains ça se fait automatiquement sans qu'ils y réfléchissent, certains ont peut être une "autorité naturelle" (je ne vais pas rentrer dans le débat de savoir si ça existe ou pas...).
Méfie-toi aussi des collègues, ils ne sont pas toujours bienveillants et se réjouissent parfois des soucis de gestion de classe des autres. Méfie-toi aussi de ce qu'ils te disent sur leur propre tenue de classe.
Essaye aussi de te fixer des objectifs, bien définir ce que tu acceptes ou non.
Pour mon cas par exemple (car je ne connais pas les autres! lol). Je m'étais fixé comme but: j'aimerais pouvoir me faire obéir des élèves en demandant les choses gentiment. J'ai donc essayé de trouver des situations dans lesquelles ça s'était produit, comment j'avais fait, quelles circonstances, comment c'est transposable en situation de classe... J'ai aussi pas mal observé les gens autour de moi (pas uniquement des profs) pour repérer certains éléments, certains tons adoptés, postures, expressions vocabulaire, et ensuite me demander si certaines choses étaient parlantes pour moi et si je pouvais me les réapproprier.
Voilà, je te souhaite bon courage.
Le premier truc, c'est d'avoir une solide connaissance disciplinaire, mais ça, je pense que c'est déjà le cas!
Il est aussi important d'avoir des cours très carrés, bien verrouillés... cela nous permet d'être beaucoup plus détendu.
J'ai mis longtemps à le comprendre, mais pour avoir de l'autorité, il faut avant tout se connaître soi-même. Je pense qu'il est essentiel d'adopter une posture, un savoir-être qui soit en adéquation, en cohérence avec notre personnalité.
A mes débuts, j'ai fait la bêtise de vouloir me la jouer "mec dur et méchant super autoritaire". C'était carrément risible, les élèves sentent que l'on n'est pas naturel et repèrent tout de suite la faille. J'ai longtemps bêtement idéalisé et fantasmé les cours de mes collègues, où (selon eux) il n'y avait pas un mot, pas une seule seconde d'inattention...
Je pense que tu peux commencer par un travail sur toi-même et te demander laquelle de tes qualités (la gentillesse? l'humour? la rigueur?) tu pourrais utiliser pour obtenir la crédibilité (donc l'autorité). Chez certains ça se fait automatiquement sans qu'ils y réfléchissent, certains ont peut être une "autorité naturelle" (je ne vais pas rentrer dans le débat de savoir si ça existe ou pas...).
Méfie-toi aussi des collègues, ils ne sont pas toujours bienveillants et se réjouissent parfois des soucis de gestion de classe des autres. Méfie-toi aussi de ce qu'ils te disent sur leur propre tenue de classe.
Essaye aussi de te fixer des objectifs, bien définir ce que tu acceptes ou non.
Pour mon cas par exemple (car je ne connais pas les autres! lol). Je m'étais fixé comme but: j'aimerais pouvoir me faire obéir des élèves en demandant les choses gentiment. J'ai donc essayé de trouver des situations dans lesquelles ça s'était produit, comment j'avais fait, quelles circonstances, comment c'est transposable en situation de classe... J'ai aussi pas mal observé les gens autour de moi (pas uniquement des profs) pour repérer certains éléments, certains tons adoptés, postures, expressions vocabulaire, et ensuite me demander si certaines choses étaient parlantes pour moi et si je pouvais me les réapproprier.
Voilà, je te souhaite bon courage.
- RaptorWillNiveau 9
Merci de vos réponses à tous.
Je ne sais pas si j'ai une bonne connaissance de la discipline aujourd'hui. Y'a-t-il des documents à ce sujet ?
Par exemple si un élève refuse d'aller au tableau ou parle trop ai-je droit de l'exclure ? Que faire si il refuse de partir ?
Le truc c'est que je suis plutôt du genre "gentil" dans la vie courante donc bon
Je ne sais pas si j'ai une bonne connaissance de la discipline aujourd'hui. Y'a-t-il des documents à ce sujet ?
Par exemple si un élève refuse d'aller au tableau ou parle trop ai-je droit de l'exclure ? Que faire si il refuse de partir ?
Le truc c'est que je suis plutôt du genre "gentil" dans la vie courante donc bon
- Cybele59Niveau 5
Je te conseillerais de te rapprocher des CPE et PP pour avoir connaissance de ce qui se fait dans ton établissement. Ensuite surtout n'hésite pas à contacter les parents pour t'entretenir avec eux. Ce n'est pas forcément plus chronophage que de mettre dans le logiciel+sur le carnet+sur fiche incident+ prévenir la vie sco et la direction. Ça évite que ppoussin donne sa version erronée des faits et des conflits avec maman poule. Ensuite discute et n'hésite pas à mailer l'équipe pédagogique en question : les gamins se sentent cernés et ils n'aiment pas. Maintenant attention : je comprends ton stress du début mais l'autoritarisme ne fonctionne pas avec les élèves. Prépare un topo : l'incontournable, l'exigible, le pénible. Pas 1000 points de règles. Et puis si tu as 1 doute sur ce que tu peux poser face à 1 élève ne panique pas : punition ou sanction il y aura. Tu l'en informes. Mais là dans l'intérêt de poussin (même si c c'est parce que toi tu es incertain) il vaut mieux pour son dossier que tu te poses et que tu réfléchisses seul, avec le PP, avec la vie sco, avec la direction, peu importe pour enfin poser la sentence. Il te faut devenir acteur et jouer un rôle. Voilà pour la partie négative.
En revanche pour ne pas t'inscrire que dans celui du gendarme essaie de t'appuyer sur leurs centres d'intérêt. Discussion toujours. Temps perdu qui se récupère dans l'année scolaire.
En revanche pour ne pas t'inscrire que dans celui du gendarme essaie de t'appuyer sur leurs centres d'intérêt. Discussion toujours. Temps perdu qui se récupère dans l'année scolaire.
- User5455Niveau 5
Général Ethem,
Donner des conseils sur l'autorité n'est vraiment pas une chose facile ! C'est peut-être d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles les discours sur la question sont souvent théoriques ; le sujet échappe aux recettes simples et concrètes.
Je crois qu'il faut avant tout se rassurer. A priori, il n'y a aucune raison que cela se passe mal, et s'il faut réajuster votre positionnement à un moment ou à un autre, vous le ferez. C'est une chose normale.
En ce qui concerne l'exclusion, c'est une chose à éviter : pendant les heures de cours, les élèves sont sous notre responsabilité. Ils sont donc censés être avec nous. C'est à nous qu'il incombe de nous en occuper et de supporter tant bien que mal ceux qui sont pénibles. En outre, exclure un élève revient à se décharger d'une difficulté sur quelqu'un d'autre (un surveillant ou un CPE par exemple), et cela n'est guère apprécié. Enfin, une situation peut devenir vraiment très difficile à gérer si un élève refuse de sortir de classe alors qu'on cherche à l'exclure.
Pour les heures de colle, c'est une autre histoire. Cela dit, il faut éviter de dégainer trop vite, car on peut rapidement se retrouver à court sanction. Si on met des heures de colle pour la moindre chose, que fera-t-on dans une situation plus grave ?
Penser l'autorité en termes d'exclusion et de sanction n'est pas très positif, ni même vivable sur le long terme. Etre bien préparé, rassurant car on sait où l'on va, et bienveillant sont de meilleures bases pour poser son autorité. Prendre de la distance est aussi très utile.
Donner des conseils sur l'autorité n'est vraiment pas une chose facile ! C'est peut-être d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles les discours sur la question sont souvent théoriques ; le sujet échappe aux recettes simples et concrètes.
Je crois qu'il faut avant tout se rassurer. A priori, il n'y a aucune raison que cela se passe mal, et s'il faut réajuster votre positionnement à un moment ou à un autre, vous le ferez. C'est une chose normale.
En ce qui concerne l'exclusion, c'est une chose à éviter : pendant les heures de cours, les élèves sont sous notre responsabilité. Ils sont donc censés être avec nous. C'est à nous qu'il incombe de nous en occuper et de supporter tant bien que mal ceux qui sont pénibles. En outre, exclure un élève revient à se décharger d'une difficulté sur quelqu'un d'autre (un surveillant ou un CPE par exemple), et cela n'est guère apprécié. Enfin, une situation peut devenir vraiment très difficile à gérer si un élève refuse de sortir de classe alors qu'on cherche à l'exclure.
Pour les heures de colle, c'est une autre histoire. Cela dit, il faut éviter de dégainer trop vite, car on peut rapidement se retrouver à court sanction. Si on met des heures de colle pour la moindre chose, que fera-t-on dans une situation plus grave ?
Penser l'autorité en termes d'exclusion et de sanction n'est pas très positif, ni même vivable sur le long terme. Etre bien préparé, rassurant car on sait où l'on va, et bienveillant sont de meilleures bases pour poser son autorité. Prendre de la distance est aussi très utile.
- scot69Modérateur
Tu peux tout à fait être gentil, ce n'est pas incompatible.
Te dire ce qu'il faut faire dans chaque situation est bien compliqué car il faut tenir compte des antécédents et du contexte.
Tu peux exclure un élève qui représente un danger pour la classe ou pour toi, qui se montre insolent, violent... mais je te conseille, comme cela a été déjà dit, de bien graduer les sanctions. Si tu tapes trop fort dès le début, tu n'auras plus vraiment de marche de manœuvre.
Te dire ce qu'il faut faire dans chaque situation est bien compliqué car il faut tenir compte des antécédents et du contexte.
Tu peux exclure un élève qui représente un danger pour la classe ou pour toi, qui se montre insolent, violent... mais je te conseille, comme cela a été déjà dit, de bien graduer les sanctions. Si tu tapes trop fort dès le début, tu n'auras plus vraiment de marche de manœuvre.
- User5455Niveau 5
scot69 a écrit: Méfie-toi aussi des collègues, ils ne sont pas toujours bienveillants et se réjouissent parfois des soucis de gestion de classe des autres. Méfie-toi aussi de ce qu'ils te disent sur leur propre tenue de classe.
C'est malheureusement vrai ! Je tends d'ailleurs à penser qu'être agrégé peut être un handicap dans ce cas-là, car il y a toujours un super-pédagogue-à-l'autorité-de-bon-aloi pour se réjouir en son for intérieur, et rappeler qu'être agrégé ne fait pas de nous un meilleur prof et patati et patata.
- ylmExpert spécialisé
Principes de base : ne pas crier (ça marchera peut-être une fois ou deux, mais pas plus), ne jamais parler en même temps que des élèves bavardent, quitte à attendre 5 minutes le silence au début, et surtout, surtout, quand on promet quelque chose, le faire (ça c'est vraiment le truc le plus important).
En collège les PPP ça marche très bien (les élèves que je n'ai jamais eu - sauf 6èmes - en ont entendu parler avant même leur premier cours avec moi, et les craignent) en lycée je ne sais pas.
Exclure si on ne peut pas faire autrement (et ça dépend énormément de ce qu'accepte le CDE), les heures de colle par contre je n'ai jamais constaté que ça ait de l'effet.
En collège les PPP ça marche très bien (les élèves que je n'ai jamais eu - sauf 6èmes - en ont entendu parler avant même leur premier cours avec moi, et les craignent) en lycée je ne sais pas.
Exclure si on ne peut pas faire autrement (et ça dépend énormément de ce qu'accepte le CDE), les heures de colle par contre je n'ai jamais constaté que ça ait de l'effet.
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The life of man, solitary, poor, nasty, brutish and short.
Thomas Hobbes
- RaptorWillNiveau 9
Ok, mais quand on dit que si on promet quelque chose faut le faire, mais qu'il vaut mieux éviter heures de colle et exclusion, qu'est-ce qu'il reste ?
Les exercices supplémentaires ? Le recopiage de cours ? Je sais pas si ca se fait encore au lycée.
Par ailleurs ne vaut-il pas mieux justement frapper un grand coup dès le début justement ?
Les exercices supplémentaires ? Le recopiage de cours ? Je sais pas si ca se fait encore au lycée.
Par ailleurs ne vaut-il pas mieux justement frapper un grand coup dès le début justement ?
- User5455Niveau 5
Général Ethem a écrit: qu'est-ce qu'il reste ?
Tout le reste ! Votre travail, votre bienveillance, vos encouragements, l'intérêt que vous suscitez, votre aptitude au dialogue...
Encore une fois, l'exercice de l'autorité est loin de se limiter à l'application de sanctions. Le pouvoir de punir n'est pas ce sur quoi se fonde une bonne autorité.
- ElyasEsprit sacré
Général Ethem a écrit:Ok, mais quand on dit que si on promet quelque chose faut le faire, mais qu'il vaut mieux éviter heures de colle et exclusion, qu'est-ce qu'il reste ?
Les exercices supplémentaires ? Le recopiage de cours ? Je sais pas si ca se fait encore au lycée.
Par ailleurs ne vaut-il pas mieux justement frapper un grand coup dès le début justement ?
Si tu frappes un grand coup au début, que te restera-t-il quand les choses sérieuses et graves se produiront plus tard ? Surtout au lycée.
Ils sont là pour travailler. Tu poses ton cadre calmement sans faire la liste à la Prévert de tous les manquements avec leurs conséquences (il te faudra les respecter à la lettre sinon... si tu oublies, bah, les élèves vont voir que c'est du flan) au fil des premières heures. Ils vont apprendre à te connaître.
Ne joue pas la comédie. Sois professionnel tout en étant toi-même. Enseigne leur et montre qu'ils peuvent réussir s'ils travaillent. Rien qu'avec ça, tu gagneras leur respect. Ils attendent de leur professeur, même les pires élèves, qu'il soit un professeur qui enseigne et qui permettent de comprendre.
Si tu arrives à ça, tu as tout gagné.
- ylmExpert spécialisé
Il reste, corollaire important que j'ai oublié de mentionner, qu'il ne faut rien promettre. Exemple : ne jamais dire "si tu continues je te colle". Coller ou punir sans avertissement plutôt. Il n'y a pas à avertir, les élèves savent très bien ce qui n'est pas acceptable.Général Ethem a écrit:Ok, mais quand on dit que si on promet quelque chose faut le faire, mais qu'il vaut mieux éviter heures de colle et exclusion, qu'est-ce qu'il reste ?
Surtout pas. Tu n'auras plus rien en réserve après.Général Ethem a écrit:Par ailleurs ne vaut-il pas mieux justement frapper un grand coup dès le début justement ?
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- bas-médiévisteNiveau 9
La manière dont tu exerces ton autorité variera selon ta personnalité et le contexte de la classe/établissement. J'étais stagiaire cette année, sans expérience d'enseignement auparavant, et sur le plan de la discipline je n'ai pas eu de souci. J'ai joué la fermeté au début et puis, une fois que mon autorité était bien assise, j'ai lâché du leste sur quelques points.
Un élément important : les élèves apprécient les professeurs qui savent tenir leur classe. Ceux que j'avais n'étaient pas rancuniers. Ils savent parfaitement quand ils dépassent les bornes et ils attendent justement une réaction. Parfois, on se surprend à se dire "peut-être la punition que je lui ai donnée était-elle excessive". En réalité, non.
S'agissant des collègues qui font leurs gorges chaudes des stagiaires bordélisés, je peux témoigner que ça existe. Le système n'est pas tendre avec les jeunes collègues qui semblent patauger. Il faut afficher une confiance en soi devant tout le monde (direction, parents, collègues, élèves). J'ai découvert avec un peu de déception que l'on était beaucoup jugé sur les "apparences" pendant l'année de stage.
Bon courage !
Un élément important : les élèves apprécient les professeurs qui savent tenir leur classe. Ceux que j'avais n'étaient pas rancuniers. Ils savent parfaitement quand ils dépassent les bornes et ils attendent justement une réaction. Parfois, on se surprend à se dire "peut-être la punition que je lui ai donnée était-elle excessive". En réalité, non.
S'agissant des collègues qui font leurs gorges chaudes des stagiaires bordélisés, je peux témoigner que ça existe. Le système n'est pas tendre avec les jeunes collègues qui semblent patauger. Il faut afficher une confiance en soi devant tout le monde (direction, parents, collègues, élèves). J'ai découvert avec un peu de déception que l'on était beaucoup jugé sur les "apparences" pendant l'année de stage.
Bon courage !
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"Les instructions émanant des socio-pédagogues infestant les cabinets ministériels depuis plusieurs années sont un charabia dont le pathos infernal mériterait d'être traduit en français afin d'en saisir tout le sel lorsque l'on sait qu'il vise un enseignement destiné, je vous le rappelle, à des enfants." (Goubert, 1984)
- RaptorWillNiveau 9
bas-médiéviste a écrit:La manière dont tu exerces ton autorité variera selon ta personnalité et le contexte de la classe/établissement. J'étais stagiaire cette année, sans expérience d'enseignement auparavant, et sur le plan de la discipline je n'ai pas eu de souci. J'ai joué la fermeté au début et puis, une fois que mon autorité était bien assise, j'ai lâché du leste sur quelques points.
Un élément important : les élèves apprécient les professeurs qui savent tenir leur classe. Ceux que j'avais n'étaient pas rancuniers. Ils savent parfaitement quand ils dépassent les bornes et ils attendent justement une réaction. Parfois, on se surprend à se dire "peut-être la punition que je lui ai donnée était-elle excessive". En réalité, non.
S'agissant des collègues qui font leurs gorges chaudes des stagiaires bordélisés, je peux témoigner que ça existe. Le système n'est pas tendre avec les jeunes collègues qui semblent patauger. Il faut afficher une confiance en soi devant tout le monde (direction, parents, collègues, élèves). J'ai découvert avec un peu de déception que l'on était beaucoup jugé sur les "apparences" pendant l'année de stage.
Bon courage !
Quand tu dis que tu as été ferme au début, qu'as-tu fais exactement ?
- User5455Niveau 5
bas-médiéviste a écrit: Le système n'est pas tendre avec les jeunes collègues qui semblent patauger. Il faut afficher une confiance en soi devant tout le monde (direction, parents, collègues, élèves). J'ai découvert avec un peu de déception que l'on était beaucoup jugé sur les "apparences" pendant l'année de stage
Ce qui est dommage et triste, c'est que la situation du stagiaire est trop souvent présentée comme l'explication de toutes les difficultés que l'enseignant peut avoir. Or parfois ce sont tout simplement les élèves qui sont difficiles ou les parents qui sont pénibles. La chance que j'ai eue quand j'ai commencé, c'est d'avoir des collègues expérimentés et honnêtes qui n'ont pas hésité à reconnaître que certaines situations étaient difficiles à gérer pour tous, même pour eux.
Quand on débute, il faut savoir se montrer humble et à l'écoute, tout en affichant la confiance en soi dont parle Bas-médiéviste.
- gregforeverGrand sage
"Frapper un grand coup" me semble une mauvaise idée; les élèves ont un très haut sens de l'injustice; toute réaction disproportionnée peut entraîner des déchaînements, selon l'établissement.
- bas-médiévisteNiveau 9
Général Ethem a écrit:bas-médiéviste a écrit:La manière dont tu exerces ton autorité variera selon ta personnalité et le contexte de la classe/établissement. J'étais stagiaire cette année, sans expérience d'enseignement auparavant, et sur le plan de la discipline je n'ai pas eu de souci. J'ai joué la fermeté au début et puis, une fois que mon autorité était bien assise, j'ai lâché du leste sur quelques points.
Un élément important : les élèves apprécient les professeurs qui savent tenir leur classe. Ceux que j'avais n'étaient pas rancuniers. Ils savent parfaitement quand ils dépassent les bornes et ils attendent justement une réaction. Parfois, on se surprend à se dire "peut-être la punition que je lui ai donnée était-elle excessive". En réalité, non.
S'agissant des collègues qui font leurs gorges chaudes des stagiaires bordélisés, je peux témoigner que ça existe. Le système n'est pas tendre avec les jeunes collègues qui semblent patauger. Il faut afficher une confiance en soi devant tout le monde (direction, parents, collègues, élèves). J'ai découvert avec un peu de déception que l'on était beaucoup jugé sur les "apparences" pendant l'année de stage.
Bon courage !
Quand tu dis que tu as été ferme au début, qu'as-tu fais exactement ?
Dès le premier cours : rituel d'entrée (on accueille les élèves devant la porte, on leur dit bonjour en les regardant, on les fait attendre debout et on les fait asseoir seulement quand le silence est total). On leur explique les règles du jeu : travail non fait = travail supplémentaire. Bavardages répétés = heure de colle.
Pendant le cours : dès le premier bavardage, on reprend individuellement l'élève concerné. Si ça se reproduit, on recadre. Il faut de la répartie, mais ça se développe avec l'habitude.
L'humour peut servir : "Machin, tu veux continuer ta conversation autour d'un thé dans le bureau de Mme X (la proviseure) ?" Machin répond "J'aime pas le thé". Tu cloues "Elle a de la verveine, c'est pas grave!".
Dès le cours suivant, on passe vérifier que le petit travail donné à faire à la maison a été effectué. Si ce n'est pas le cas, on sermonne. On donne un travail supplémentaire. Ne pas se laisser abuser par le sempiternel "ah bon, fallait faire ça ?".
Pas besoin de surjouer l'autorité, si ça sonne faux, ils le verront.
Théoriquement, l'ESPE et l'inspection nous répètent qu'on ne peut exclure que quand il y a "mise en danger". Dans les faits, tous les stagiaires avec qui j'ai discuté ont exclu au moins une fois. Cela m'est aussi arrivé (cas d'insolence). L'exclusion n'est pas forcément la bonne solution : certains profils s'amusent à se faire exclure. Si l'élève est bien cadré à la maison, ça fera son effet (ou pas). Dans le cas contraire, l'élève peut s'en ficher complètement ou chercher l'escalade.
- CathEnchanteur
"Théoriquement, l'ESPE et l'inspection nous répètent qu'on ne peut exclure que quand il y a "mise en danger". "
C'est surtout faux.
C'est surtout faux.
- bas-médiévisteNiveau 9
Cath a écrit:"Théoriquement, l'ESPE et l'inspection nous répètent qu'on ne peut exclure que quand il y a "mise en danger". "
C'est surtout faux.
Si tu as une référence légale à ce sujet je suis preneur, parce que cette assertion nous a été répétée avec une telle constance...
- ylmExpert spécialisé
"Élève en danger : si je ne l'excluais pas je lui en collais une." Hop, problème réglé.bas-médiéviste a écrit:Théoriquement, l'ESPE et l'inspection nous répètent qu'on ne peut exclure que quand il y a "mise en danger".
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Thomas Hobbes
- RaptorWillNiveau 9
bas-médiéviste a écrit:Général Ethem a écrit:bas-médiéviste a écrit:La manière dont tu exerces ton autorité variera selon ta personnalité et le contexte de la classe/établissement. J'étais stagiaire cette année, sans expérience d'enseignement auparavant, et sur le plan de la discipline je n'ai pas eu de souci. J'ai joué la fermeté au début et puis, une fois que mon autorité était bien assise, j'ai lâché du leste sur quelques points.
Un élément important : les élèves apprécient les professeurs qui savent tenir leur classe. Ceux que j'avais n'étaient pas rancuniers. Ils savent parfaitement quand ils dépassent les bornes et ils attendent justement une réaction. Parfois, on se surprend à se dire "peut-être la punition que je lui ai donnée était-elle excessive". En réalité, non.
S'agissant des collègues qui font leurs gorges chaudes des stagiaires bordélisés, je peux témoigner que ça existe. Le système n'est pas tendre avec les jeunes collègues qui semblent patauger. Il faut afficher une confiance en soi devant tout le monde (direction, parents, collègues, élèves). J'ai découvert avec un peu de déception que l'on était beaucoup jugé sur les "apparences" pendant l'année de stage.
Bon courage !
Quand tu dis que tu as été ferme au début, qu'as-tu fais exactement ?
Dès le premier cours : rituel d'entrée (on accueille les élèves devant la porte, on leur dit bonjour en les regardant, on les fait attendre debout et on les fait asseoir seulement quand le silence est total). On leur explique les règles du jeu : travail non fait = travail supplémentaire. Bavardages répétés = heure de colle.
Pendant le cours : dès le premier bavardage, on reprend individuellement l'élève concerné. Si ça se reproduit, on recadre. Il faut de la répartie, mais ça se développe avec l'habitude.
L'humour peut servir : "Machin, tu veux continuer ta conversation autour d'un thé dans le bureau de Mme X (la proviseure) ?" Machin répond "J'aime pas le thé". Tu cloues "Elle a de la verveine, c'est pas grave!".
Dès le cours suivant, on passe vérifier que le petit travail donné à faire à la maison a été effectué. Si ce n'est pas le cas, on sermonne. On donne un travail supplémentaire. Ne pas se laisser abuser par le sempiternel "ah bon, fallait faire ça ?".
Pas besoin de surjouer l'autorité, si ça sonne faux, ils le verront.
Théoriquement, l'ESPE et l'inspection nous répètent qu'on ne peut exclure que quand il y a "mise en danger". Dans les faits, tous les stagiaires avec qui j'ai discutés on exclut au moins une fois. Cela m'est aussi arrivé (cas d'insolence). L'exclusion n'est pas forcément la bonne solution : certains profils s'amusent à se faire exclure. Si l'élève est bien cadré à la maison, ça fera son effet (ou pas). Dans le cas contraire, l'élève peut s'en ficher complètement ou chercher l'escalade.
Tu es au lycée ? Parce que le coup d'attendre le signal pour s'asseoir c'est plutôt du collège non ?
Pour le travail non-fait, on vérifie aussi en première et terminale ou on considère que maintenant ils sont suffisamment grand ?
- HimpyExpert spécialisé
Personnellement j'exclue quand les gamins cumulent : pas de matos, bavardages et/ou insolence, pas de carnet... faut pas déconner non plus. Mais je suis en collège.
Sinon je dirais qu'au lycée, c'est toi qui voit, soit tu souhaites que le travail soit fait, c'est important à tes yeux, alors dans ce cas il faut vérifier et sanctionner si ce n'est pas fait, soit tu estimes qu'ils sont assez grands donc tu ne vérifies pas, tu pars du principe que c'est fait et donc tu avances. Dans tous les cas, tu préviens les élèves. J'imagine que cela peut être modulable : je vous donne tels exercices d'entraînement et on fera une correction rapide en classe / je vous donne tels exercices à faire pour entamer une notion, ils doivent être fait, je vérifierais et sanctionnerais.
Personnellement je suis dans une matière ou il n'y a pas de devoirs, donc cela reste théorique.
Sinon les rituels d'entrée certains aiment, d'autres non. Perso je déteste les voir entrer et discuter, j'attends donc le silence et eux aussi, debout, et si c'est trop long moi je m'assoie. J'avais une collègue, à l'inverse, qui détestait attendre, elle passait dans les rangs, les reprenait, et leur demandait de s'assoir tout de suite et de sortir leurs affaires... pour se mettre au travail tout de suite.
Malheureusement il n'y a pas de règles, mais il est plus simple, si ça roule bien avec une classe, de les faire s'assoir immédiatement plus tard dans l'année, que subitement leur demander d'attendre debout en silence. Disons qu'il y a des habitudes plus difficiles à perdre...
Donc je préfère toujours commencer par les habituer à attendre le silence, puis éventuellement dans l'année je m'assouplie si la classe le permet.
Sinon je dirais qu'au lycée, c'est toi qui voit, soit tu souhaites que le travail soit fait, c'est important à tes yeux, alors dans ce cas il faut vérifier et sanctionner si ce n'est pas fait, soit tu estimes qu'ils sont assez grands donc tu ne vérifies pas, tu pars du principe que c'est fait et donc tu avances. Dans tous les cas, tu préviens les élèves. J'imagine que cela peut être modulable : je vous donne tels exercices d'entraînement et on fera une correction rapide en classe / je vous donne tels exercices à faire pour entamer une notion, ils doivent être fait, je vérifierais et sanctionnerais.
Personnellement je suis dans une matière ou il n'y a pas de devoirs, donc cela reste théorique.
Sinon les rituels d'entrée certains aiment, d'autres non. Perso je déteste les voir entrer et discuter, j'attends donc le silence et eux aussi, debout, et si c'est trop long moi je m'assoie. J'avais une collègue, à l'inverse, qui détestait attendre, elle passait dans les rangs, les reprenait, et leur demandait de s'assoir tout de suite et de sortir leurs affaires... pour se mettre au travail tout de suite.
Malheureusement il n'y a pas de règles, mais il est plus simple, si ça roule bien avec une classe, de les faire s'assoir immédiatement plus tard dans l'année, que subitement leur demander d'attendre debout en silence. Disons qu'il y a des habitudes plus difficiles à perdre...
Donc je préfère toujours commencer par les habituer à attendre le silence, puis éventuellement dans l'année je m'assouplie si la classe le permet.
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