- DalvarNiveau 6
J'ai repensé à la coercition hier, même pour ma meilleure classe, la plus coopérative, qui voulait bien écouter et travailler (pour l'instant je continue de penser que l'"autorité" n'existe pas), une fois je leur ai proposé un cours facultatif, personne n'a été intéressé. J'avais entendu qu'une autre fois un prof leur avait proposé un cours facultatif, avec le même résultat. J'ai le sentiment que même avec les classes qui fonctionnent sans aucune coercition, il y a malgré tout une coercition préalable qui les a fait venir en cours, et sans laquelle on aurait probablement très peu d'élèves devant nous.
Je suis d'accord que la question du "charisme" ne fait que renforcer le caractère magique de l'"autorité", car il n'existe pas vraiment non plus, dans le sens où le charisme n'est pas l'attribut d'une personne, mais qu'il existe seulement dans la tête des personnes qui trouvent cet individu "charismatique".
Sinon j'ai une question pratique : l'année dernière j'avais un élève qui se plaignait à haute voix des élèves plus lents qui lui, ce qui m'embêtait beaucoup. J'aurais aimé lui parler à la fin du cours, le problème c'est que dans cet établissement les élèves sont dans leur classe toute la journée, ce sont que les profs qui se déplacent, donc comment j'aurais pu faire pour lui parler en privé (plein de monde dans le couloir).
Je suis d'accord que la question du "charisme" ne fait que renforcer le caractère magique de l'"autorité", car il n'existe pas vraiment non plus, dans le sens où le charisme n'est pas l'attribut d'une personne, mais qu'il existe seulement dans la tête des personnes qui trouvent cet individu "charismatique".
Sinon j'ai une question pratique : l'année dernière j'avais un élève qui se plaignait à haute voix des élèves plus lents qui lui, ce qui m'embêtait beaucoup. J'aurais aimé lui parler à la fin du cours, le problème c'est que dans cet établissement les élèves sont dans leur classe toute la journée, ce sont que les profs qui se déplacent, donc comment j'aurais pu faire pour lui parler en privé (plein de monde dans le couloir).
- ElyasEsprit sacré
Dalvar a écrit:J'ai repensé à la coercition hier, même pour ma meilleure classe, la plus coopérative, qui voulait bien écouter et travailler (pour l'instant je continue de penser que l'"autorité" n'existe pas), une fois je leur ai proposé un cours facultatif, personne n'a été intéressé. J'avais entendu qu'une autre fois un prof leur avait proposé un cours facultatif, avec le même résultat. J'ai le sentiment que même avec les classes qui fonctionnent sans aucune coercition, il y a malgré tout une coercition préalable qui les a fait venir en cours, et sans laquelle on aurait probablement très peu d'élèves devant nous.
Je suis d'accord que la question du "charisme" ne fait que renforcer le caractère magique de l'"autorité", car il n'existe pas vraiment non plus, dans le sens où le charisme n'est pas l'attribut d'une personne, mais qu'il existe seulement dans la tête des personnes qui trouvent cet individu "charismatique".
Sinon j'ai une question pratique : l'année dernière j'avais un élève qui se plaignait à haute voix des élèves plus lents qui lui, ce qui m'embêtait beaucoup. J'aurais aimé lui parler à la fin du cours, le problème c'est que dans cet établissement les élèves sont dans leur classe toute la journée, ce sont que les profs qui se déplacent, donc comment j'aurais pu faire pour lui parler en privé (plein de monde dans le couloir).
Tu fais comme au Japon, tu le convoques en salle des professeurs et tu lui parles après dans le couloir (nous, on n'a pas de bureau). Au Japon, ils leur parlent dans la salle des professeurs (mais chaque professeur a son bureau dans la salle des professeurs).
- zigmag17Guide spirituel
Dalvar a écrit:J'ai repensé à la coercition hier, même pour ma meilleure classe, la plus coopérative, qui voulait bien écouter et travailler (pour l'instant je continue de penser que l'"autorité" n'existe pas), une fois je leur ai proposé un cours facultatif, personne n'a été intéressé. J'avais entendu qu'une autre fois un prof leur avait proposé un cours facultatif, avec le même résultat. J'ai le sentiment que même avec les classes qui fonctionnent sans aucune coercition, il y a malgré tout une coercition préalable qui les a fait venir en cours, et sans laquelle on aurait probablement très peu d'élèves devant nous.
Je suis d'accord que la question du "charisme" ne fait que renforcer le caractère magique de l'"autorité", car il n'existe pas vraiment non plus, dans le sens où le charisme n'est pas l'attribut d'une personne, mais qu'il existe seulement dans la tête des personnes qui trouvent cet individu "charismatique".
Sinon j'ai une question pratique : l'année dernière j'avais un élève qui se plaignait à haute voix des élèves plus lents qui lui, ce qui m'embêtait beaucoup. J'aurais aimé lui parler à la fin du cours, le problème c'est que dans cet établissement les élèves sont dans leur classe toute la journée, ce sont que les profs qui se déplacent, donc comment j'aurais pu faire pour lui parler en privé (plein de monde dans le couloir).
Je ne l'aurais pas convoqué à part, je me serais exprimée devant lui en classe. Certains élèves sont très lents, c'est un fait. Si ce n'est pas de leur faute, je veux dire si cette lenteur n'est pas provoquée par un manque de discipline, des bavardages etc mais que c'est lié à leurs capacités, la remarque de l'élève plus rapide est déplacée et il doit être recadré. Si c'est le cas, j'aurais interrompu le cours pour faire remarquer à cet élève que l'on est toujours le lent de quelqu'un, que dans la classe on travaille pour du collectif, sinon faut prendre des cours particuliers et que par exemple le prof lui , est le plus rapide de tous, pourtant il se met au diapason de tous les élèves, il est même plus rapide que l'élève qui se plaint et pourtant il est patient.
Mais que si l'élève plus rapide s'ennuie, le professeur peut le comprendre, et il aura donc des exercices en plus à faire, ou autre chose pour ne pas s'ennuyer en classe.
Cette remarque venant d'un élève peut-être blessante pour les autres, tout dépend du contexte ( ex une année j'ai eu un élève qui avait eu un trauma crânien, il était très lent, une remarque de ce genre de la part d'un autre élève de la classe l'aurait beaucoup affecté).
- DalvarNiveau 6
Elyas a écrit:Dalvar a écrit:
Sinon j'ai une question pratique : l'année dernière j'avais un élève qui se plaignait à haute voix des élèves plus lents qui lui, ce qui m'embêtait beaucoup. J'aurais aimé lui parler à la fin du cours, le problème c'est que dans cet établissement les élèves sont dans leur classe toute la journée, ce sont que les profs qui se déplacent, donc comment j'aurais pu faire pour lui parler en privé (plein de monde dans le couloir).
Tu fais comme au Japon, tu le convoques en salle des professeurs et tu lui parles après dans le couloir (nous, on n'a pas de bureau). Au Japon, ils leur parlent dans la salle des professeurs (mais chaque professeur a son bureau dans la salle des professeurs).
Merci! (woah ils ont des moyens au Japon)
- MajuFidèle du forum
Dalvar, je ne pense pas qu'il soit pertinent de mettre sur le même plan le charisme et l'autorité. Le charisme renvoie à quelque chose d'inné, et l'on entend souvent cela a propos de l'autorité ("On l'a ou on ne l'a pas.). Or je suis convaincue que l'autorité, au contraire, s'installe par un ensemble de gestes professionnels, qui peuvent s'apprendre. Penser le contraire empêche d'entrer dans cet apprentissage (qui est sans fin puisque, comme cela a été dit, on est souvent obligé de réajuster l'ensemble de ces gestes en fonction de la classe).
- ElyasEsprit sacré
Dalvar a écrit:Elyas a écrit:Dalvar a écrit:
Sinon j'ai une question pratique : l'année dernière j'avais un élève qui se plaignait à haute voix des élèves plus lents qui lui, ce qui m'embêtait beaucoup. J'aurais aimé lui parler à la fin du cours, le problème c'est que dans cet établissement les élèves sont dans leur classe toute la journée, ce sont que les profs qui se déplacent, donc comment j'aurais pu faire pour lui parler en privé (plein de monde dans le couloir).
Tu fais comme au Japon, tu le convoques en salle des professeurs et tu lui parles après dans le couloir (nous, on n'a pas de bureau). Au Japon, ils leur parlent dans la salle des professeurs (mais chaque professeur a son bureau dans la salle des professeurs).
Merci! (woah ils ont des moyens au Japon)
Je n'aimerais absolument pas être professeur au Japon. Ils ont des processus de travail qui nous feraient fuir majoritairement.
- DalvarNiveau 6
zigmag17 a écrit:Dalvar a écrit:
Sinon j'ai une question pratique : l'année dernière j'avais un élève qui se plaignait à haute voix des élèves plus lents qui lui, ce qui m'embêtait beaucoup. J'aurais aimé lui parler à la fin du cours, le problème c'est que dans cet établissement les élèves sont dans leur classe toute la journée, ce sont que les profs qui se déplacent, donc comment j'aurais pu faire pour lui parler en privé (plein de monde dans le couloir).
Je ne l'aurais pas convoqué à part, je me serais exprimée devant lui en classe. Certains élèves sont très lents, c'est un fait. Si ce n'est pas de leur faute, je veux dire si cette lenteur n'est pas provoquée par un manque de discipline, des bavardages etc mais que c'est lié à leurs capacités, la remarque de l'élève plus rapide est déplacée et il doit être recadré. Si c'est le cas, j'aurais interrompu le cours pour faire remarquer à cet élève que l'on est toujours le lent de quelqu'un, que dans la classe on travaille pour du collectif, sinon faut prendre des cours particuliers et que par exemple le prof lui , est le plus rapide de tous, pourtant il se met au diapason de tous les élèves, il est même plus rapide que l'élève qui se plaint et pourtant il est patient.
Mais que si l'élève plus rapide s'ennuie, le professeur peut le comprendre, et il aura donc des exercices en plus à faire, ou autre chose pour ne pas s'ennuyer en classe.
Cette remarque venant d'un élève peut-être blessante pour les autres, tout dépend du contexte ( ex une année j'ai eu un élève qui avait eu un trauma crânien, il était très lent, une remarque de ce genre de la part d'un autre élève de la classe l'aurait beaucoup affecté).
Oui ça se défend étant donné que c'est assez grave, mais j'ai peur qu'en reprenant un élève devant tout le monde ça soit humiliant et que après l'élève soit remonté contre moi toute l'année ou que j'ai les parents sur le dos...
- SoiréeHabitué du forum
@elyas : Sans doute que je Japon n'est pas un modèle en tout chose en matière d'école, mais un espace dédié pour rencontrer individuellement élèves ou parents, ça ne me semble pas spécialement absurde d'un point de vue professionnel.
Qu'on en soit à conseiller le couloir de la salle des professeurs est assez significatif...
Qu'on en soit à conseiller le couloir de la salle des professeurs est assez significatif...
- zigmag17Guide spirituel
Dalvar a écrit:zigmag17 a écrit:Dalvar a écrit:
Sinon j'ai une question pratique : l'année dernière j'avais un élève qui se plaignait à haute voix des élèves plus lents qui lui, ce qui m'embêtait beaucoup. J'aurais aimé lui parler à la fin du cours, le problème c'est que dans cet établissement les élèves sont dans leur classe toute la journée, ce sont que les profs qui se déplacent, donc comment j'aurais pu faire pour lui parler en privé (plein de monde dans le couloir).
Je ne l'aurais pas convoqué à part, je me serais exprimée devant lui en classe. Certains élèves sont très lents, c'est un fait. Si ce n'est pas de leur faute, je veux dire si cette lenteur n'est pas provoquée par un manque de discipline, des bavardages etc mais que c'est lié à leurs capacités, la remarque de l'élève plus rapide est déplacée et il doit être recadré. Si c'est le cas, j'aurais interrompu le cours pour faire remarquer à cet élève que l'on est toujours le lent de quelqu'un, que dans la classe on travaille pour du collectif, sinon faut prendre des cours particuliers et que par exemple le prof lui , est le plus rapide de tous, pourtant il se met au diapason de tous les élèves, il est même plus rapide que l'élève qui se plaint et pourtant il est patient.
Mais que si l'élève plus rapide s'ennuie, le professeur peut le comprendre, et il aura donc des exercices en plus à faire, ou autre chose pour ne pas s'ennuyer en classe.
Cette remarque venant d'un élève peut-être blessante pour les autres, tout dépend du contexte ( ex une année j'ai eu un élève qui avait eu un trauma crânien, il était très lent, une remarque de ce genre de la part d'un autre élève de la classe l'aurait beaucoup affecté).
Oui ça se défend étant donné que c'est assez grave, mais j'ai peur qu'en reprenant un élève devant tout le monde ça soit humiliant et que après l'élève soit remonté contre moi toute l'année ou que j'ai les parents sur le dos...
Je ne connais ni le profil de la classe ni celui de l'élève, ni celui des parents, difficile de donner une réponse cohérente dans ces conditions !!
Je travaille en LP. Un élève qui sort ce genre de remarque à voix haute n'est pas en mesure de donner un avis sur la supposée lenteur de ses camarades parce qu'en ce qui le concerne il a en général beaucoup à prouver de son côté en ce qui concerne les compétences. Je prends donc cela comme du mépris de sa part et j'estime que ses propos justement humilient les autres. Puisqu'il les prend de haut et en public, je le recadre en public afin que les autres élèves sentent mon appui. Je suis là pour faire progresser tout le monde.
L'élève pourra toujours être remonté contre moi toute l'année, ce ne sera pas grave tant qu'il ne le manifeste pas puisqu'on est là pour travailler et que si l'affect reste au placard il n'y a aucun problème, en plus le reste de la classe sera sans doute reconnaissant au professeur d'avoir clarifié les choses.
S'il s'agit d'une classe avec des profils d'élèves hautains parce que bardés de connaissances et de culture qui prennent le professeur pour leur larbin et leurs pairs pour des crétins, ça va être plus difficile mais là aussi, à moins d'estimer qu'il peut y avoir une joute oratoire et qu'on puisse la perdre, il me semble que remettre l'élève à sa place devant les autres est possible. Si les parents se plaignent, il faudra leur dire que le professeur est un professionnel qui sait exercer son métier, et leur rapporter les propos de leur enfant qu'ils ignorent d'ailleurs sans doute ( les propos, pas l'enfant)
- DalvarNiveau 6
Maju a écrit:Dalvar, je ne pense pas qu'il soit pertinent de mettre sur le même plan le charisme et l'autorité. Le charisme renvoie à quelque chose d'inné, et l'on entend souvent cela a propos de l'autorité ("On l'a ou on ne l'a pas.). Or je suis convaincue que l'autorité, au contraire, s'installe par un ensemble de gestes professionnels, qui peuvent s'apprendre. Penser le contraire empêche d'entrer dans cet apprentissage (qui est sans fin puisque, comme cela a été dit, on est souvent obligé de réajuster l'ensemble de ces gestes en fonction de la classe).
Bah je constate que souvent l'autorité est employée dans le sens d'un attribut qu'aurait un individu, on parle souvent d'"autorité naturelle", qui lui permettrait de se faire obéir sans recourir à la violence, or l'obéissance (synonyme de soumission) me semble toujours passer par la coercition (ce qui est plus large que la violence physique mais est une violence néanmoins). Pour moi le fait qu'on ait de l'autorité sur certains élèves et pas sur d'autres est la preuve que cela n'existe pas, c'est juste que certains élèves coopèrent et d'autres non.
Je vois toutefois qu'il y a aussi d'autres sens au mot "autorité" comme " Supériorité de mérite ou de séduction qui impose l'obéissance, le respect, la confiance. ➙ ascendant, empire, influence, prestige. Avoir, prendre de l'autorité sur qqn. Faire autorité : s'imposer auprès de tous comme incontestable, servir de règle. Un ouvrage qui fait autorité." selon le Robert en ligne. Effectivement ça c'est une forme d'autorité que l'on peut cultiver.
- Clecle78Bon génie
Il y avait sur le forum une collègue qui enseignait au Japon. C'était super intéressant de voir comment ça se passe là bas mais effectivement c'est très très different de ce qu'on vit ici et ça ne m'avait pas fait envie, je dois dire
- SoiréeHabitué du forum
En fait c'est surtout l'idée du couloir de la salle des professeurs qui me fait réagir car c'est un espace qui coche à peu près toutes les cases pour un mauvais résultat :
- espace public
- espace de transit
- espace accolé à l'espace réservé aux professeurs et dont les élèves sont structurellement exclus
- impossibilité d'être installé correctement tant pour le professeur que pour l'élève
Ça fait beaucoup de contre indications...
Du coup ça rejoint le propos de @maju que le trouve excellent, la définition de l'autorité comme relevant d'un ensemble de gestes professionnels.
Ici on voit que le geste professionnel que constitue l'entretien individuel est d'emblée structurellement entravé.
- espace public
- espace de transit
- espace accolé à l'espace réservé aux professeurs et dont les élèves sont structurellement exclus
- impossibilité d'être installé correctement tant pour le professeur que pour l'élève
Ça fait beaucoup de contre indications...
Du coup ça rejoint le propos de @maju que le trouve excellent, la définition de l'autorité comme relevant d'un ensemble de gestes professionnels.
Ici on voit que le geste professionnel que constitue l'entretien individuel est d'emblée structurellement entravé.
- ElyasEsprit sacré
Soirée a écrit:En fait c'est surtout l'idée du couloir de la salle des professeurs qui me fait réagir car c'est un espace qui coche à peu près toutes les cases pour un mauvais résultat :
- espace public
- espace de transit
- espace accolé à l'espace réservé aux professeurs et dont les élèves sont structurellement exclus
- impossibilité d'être installé correctement tant pour le professeur surt pour l'élève
Ça fait beaucoup de contre indications...
J'aurais bien conseillé de prendre un bureau (infirmière, PSY-EN ou autre, certains établissements ont un bureau pour les rendez-vous avec les parents) seul avec l'élève mais c'est plutôt malavisé avec les accusations d'attouchements.
- BaldredSage
Dalvar a écrit:J'ai repensé à la coercition hier, même pour ma meilleure classe, la plus coopérative, qui voulait bien écouter et travailler (pour l'instant je continue de penser que l'"autorité" n'existe pas), une fois je leur ai proposé un cours facultatif, personne n'a été intéressé. J'avais entendu qu'une autre fois un prof leur avait proposé un cours facultatif, avec le même résultat. J'ai le sentiment que même avec les classes qui fonctionnent sans aucune coercition, il y a malgré tout une coercition préalable qui les a fait venir en cours, et sans laquelle on aurait probablement très peu d'élèves devant nous.
Je suis d'accord que la question du "charisme" ne fait que renforcer le caractère magique de l'"autorité", car il n'existe pas vraiment non plus, dans le sens où le charisme n'est pas l'attribut d'une personne, mais qu'il existe seulement dans la tête des personnes qui trouvent cet individu "charismatique".
L'exercice de l'autorité, plutôt que l'autorité, est une réalité. N'en doute pas. La question du charisme et de l'autorité "naturelle" empêche plutôt de se demander comment on peut l'exercer.
Ton exemple de cours facultatif est intéressant, et montre que le mot coercition ne convient pas davantage. Les élèves ne viennent pas en cours parce que le prof l'exige, mais parce qu'une règle sociale ( qui peut être très coercitive) le légitime ou l'impose. Nous tirons la plus grande part de notre autorité de ces règles communes. Les élèves font ce que je dis parce que je suis un prof, pas parce que je suis moi. Ils n'acceptent pas un cours facultatif parce qu'ils ont , nous avons, une conscience aiguë de nos droits, et beaucoup moins de nos devoirs. Tu peux à la limite, dans le cadre des règles de l'institution, imposer quelque chose grâce à l'autorité que te donne cette institution, mais tu as peu de chances d'obtenir quelque chose de plus de ta seule autorité, et finalement tant mieux.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Moi je fais ça dans un coin tranquille du CDI.
- SoiréeHabitué du forum
Le principal problème ça reste le risque d'agression sexuelle pour l'élève, bien avant le risque d'accusation d'attouchements, je pense. On peut aussi recevoir l'élève avec ses parents. Le recevoir avec un collègue. Et même proposer à l'élève de choisir un élève pour l'accompagner comme on trouve normal qu'un professeur "convoqué" par la direction puisse être accompagné par un collègue de son choix.
- SoiréeHabitué du forum
Pardon cette phrase hors contexte est assez rigolote.Vieux_Mongol a écrit:Moi je fais ça dans un coin tranquille du CDI.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Soirée a écrit:Pardon cette phrase hors contexte est assez rigolote.Vieux_Mongol a écrit:Moi je fais ça dans un coin tranquille du CDI.
A la relecture effectivement Bon je reformule. Je fais l'entretien dans un coin du CDI en tout bien tout honneur !
- nonoHabitué du forum
Vieux_Mongol a écrit:Moi je fais ça dans un coin tranquille du CDI.
_________________
Prof en LP
- SoiréeHabitué du forum
Ça me faisait penser à un besoin naturel qui n'a rien de déshonorant, dans un autre lieu. D'autres actes réalisés entre adultes consentants ou en solitaire pourraient être imaginés qui n'ont rien non plus de déshonorant mais ça ne serait toujours pas le lieu effectivement.
- JennyMédiateur
Soirée a écrit:Pardon cette phrase hors contexte est assez rigolote.Vieux_Mongol a écrit:Moi je fais ça dans un coin tranquille du CDI.
- nonoHabitué du forum
L'élève qui se permet de dire qu'un autre élève est trop lent, est un élève suicidaire. La classe se retourne immédiatement contre lui.
C'est ce que j'ai constaté jusqu'ici. Pas besoin d'intervenir, ils règlent cela entre eux.
C'est ce que j'ai constaté jusqu'ici. Pas besoin d'intervenir, ils règlent cela entre eux.
_________________
Prof en LP
- JennyMédiateur
Il faut être vigilant dans ces cas là, ne pas laisser passer les moqueries.
- nonoHabitué du forum
Bien sûr, mais la plupart du temps, ça se règle entre eux, en dehors des cours.Jenny a écrit:Il faut être vigilant dans ces cas là, ne pas laisser passer les moqueries.
_________________
Prof en LP
- DalvarNiveau 6
Baldred a écrit:
L'exercice de l'autorité, plutôt que l'autorité, est une réalité. N'en doute pas. La question du charisme et de l'autorité "naturelle" empêche plutôt de se demander comment on peut l'exercer.
Ton exemple de cours facultatif est intéressant, et montre que le mot coercition ne convient pas davantage. Les élèves ne viennent pas en cours parce que le prof l'exige, mais parce qu'une règle sociale ( qui peut être très coercitive) le légitime ou l'impose. Nous tirons la plus grande part de notre autorité de ces règles communes. Les élèves font ce que je dis parce que je suis un prof, pas parce que je suis moi. Ils n'acceptent pas un cours facultatif parce qu'ils ont , nous avons, une conscience aiguë de nos droits, et beaucoup moins de nos devoirs. Tu peux à la limite, dans le cadre des règles de l'institution, imposer quelque chose grâce à l'autorité que te donne cette institution, mais tu as peu de chances d'obtenir quelque chose de plus de ta seule autorité, et finalement tant mieux.
Cela me fait penser à quelque chose que j'avais lu, je ne sais plus où malheureusement, que selon leur socialisation les élèves vont soit être seulement réceptifs à la coercition directe, soit suivre des règles établies un peu comme si ils avaient passé un contrat, ce qui serait plutôt une coercition indirecte.
Si quelqu'un a des conseils de lecture d'ailleurs, quand j'aurai des enfants j'aimerai vraiment les socialiser à l'auto-discipline, j'ai lu quelques astuces chez Lahire mais si quelqu'un a vraiment un mode d'emploi complet ça m'intéresse.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
zigmag17 a écrit:Aperçu par hasard a écrit:zigmag17 a écrit:Et il existe une méchanceté foncière, absolument, qui est intrinsèque à la personnalité de l'individu, et qui cherche toutes les occasions de se manifester en se réjouissant du malheur des autres.
Oui, de tels comportements existent, le nier serait très naïf. Il existe sans doute aussi des individus foncièrement mauvais. Encore faudrait-il nous entendre, je crois, sur ce que recouvre ce "foncièrement" (le dictionnaire du CNRTL nous dit: Foncièrement --> Relativement au fond du caractère d'une personne). Un germe spécifique qui serait présent "à la racine", et qui se développerait indépendamment du milieu, des expériences vécues? Cela je n'y crois pas. Mais si par "foncièrement" tu sous-entends le fait que le poids de l'acquis dans la formation d'une personnalité est tel qu'un trait (comme le plaisir de faire souffrir) renforcé par le milieu et les expériences vécues peut finalement devenir indissociable (et même constitutif) de la personnalité au point de résister à une thérapie ou à un cheminement intérieur quel qu'en soit le ressort, alors il me semble que je peux être d'accord avec toi.zigmag17 a écrit:Dans une classe, un individu foncièrement méchant -et je maintiens qu'il y en a- peut faire des dégâts considérables.
Je suis évidemment d'accord avec toi, sous réserve que nous nous rejoignions sur la manière de comprendre "foncièrement" que je suggère ci-dessus. Oui, je pense aussi que nous croisons forcément, dans certains cas, de tels individus parmi nos élèves - de même, comme tu le dis, que nous pouvons en croiser dans la société en général. Mon désaccord porte cependant sur notre capacité à déterminer quel élève est foncièrement méchant. Je pense que parmi les élèves qui font preuve d'une grande méchanceté, il doit s'en trouver qui ne pourront s'amender, en effet, mais d'autres aussi qui le pourront. Et cela, je ne me crois pas en mesure d'en juger.zigmag17 a écrit:Non tout le monde n'est pas bon, altruiste, tolérant, respectueux...
Je n'ai pas dit cela. Tu caricatures un peu mon point de vue il me semble.
Si tu dis que la méchanceté foncière n'existe pas, je comprends que logiquement par effet contraire tu estimes que tout le monde est foncièrement gentil ( bon, altruiste etc) ou en tout cas peut faire amende honorable s'il ne l'est pas.
Je ne le crois pas.
Je ne vois vraiment pas comment tu peux tirer cette conclusion de tout ce que j'ai dit. Je pense qu'il existe à la naissance des dispositions qui sont ensuite favorisées par le milieu et par l'expérience, certaines positives, d'autres négatives, et que dans certains cas ces dispositions acquièrent une telle importance dans le développement d'un individu qu'elles en deviennent indissociables de sa personnalité. Et que ce n'est qu'en ce sens, selon moi, que l'on peut dire qu'une personne est "foncièrement" méchante - ce qui peut arriver, effectivement. Pour le dire autrement, je ne crois pas que la méchanceté ait une dimension en quelque sorte ontologique, qu'elle apparaisse indépendamment des conditions de développement de l'individu, et qu'un élève foncièrement méchant le soit parce qu'il serait l'incarnation du Mal, au sens quasi métaphysique du terme. Pour moi cela n'existe pas - à part dans The Omen de Richard Donner.
Mais à mon sens cela n'implique absolument pas que tout le monde est bon, altruiste, tolérant, respectueux "par défaut", parce que ces traits résultent tout autant de dispositions dont le développement est favorisé par le milieu et l'expérience. Je dirais même qu'au contraire, il est important de prendre conscience que la propension à se réjouir du malheur d'autrui (qui est devenu le centre de gravité de la personne foncièrement méchante) est quelque chose de relativement commun. La "Schadenfreude" est loin d'être une qualité réservée à quelques uns. Mais chez un individu moralement équilibré, le plaisir de voir souffrir autrui est heureusement limité par le développement d'autres dispositions, telles que l'altruisme, la tolérance, le respect d'autrui.
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