- VanilleLila32Niveau 2
Bonjour à toutes et à tous.
Je me présente, je suis amatrice de Philosophie, j'essaie d'en apprendre d'avantage lorsque j'ai du temps, et cheminant un peu seule, j'ai parfois du mal à me repérer.
Je voudrais en connaître d'avantage en Métaphysique/Ontologie.
Je cherche désespérément une sorte de cours type universitaire qui retrace l'histoire de ces notions (ontologie, métaphysique) à travers les grands philosophes qui serait à la fois synthétique mais assez approfondi pour permettre de comprendre les enjeux majeurs, les notions qui s'y rattachent, et qui sache montrer les liens (différence, héritage, opposition) entre les différentes visions de ces auteurs.
J'ai trouvé un eBook ou deux de près de 300/400 pages, sur internet avec de longues explications et digressions littéraires, ce n'est pas ce que je recherche, je voudrais des définitions claires, un discours presque formel (ou tout est nécessaire et suffisant), un cours d'une centaine de pages (voire moins) me conviendrait tout à fait, (mais je peux aussi apprécier plus de pages, tant qu'il y a le soucis d'être le plus claire et synthétique, possible).
Je ne sais pas où trouver ce que je cherche.
Quelqu'un saurait-il me venir en aide en m'indiquant un site, un livre numérique qui contiendrait cette pépite ou en m'envoyant (voire en me vendant) un cours/des fiches de fac en pdf.
C'est très important pour moi, ça m'aiderait beaucoup.
Petite question supplémentaire, comment aborderiez-vous, vous, la métaphysique en autodidacte ? Par auteur dans l'ordre chronologique, comme je compte le faire ou d'une autre façon?
Merci beaucoup pour votre attention.
Très bonne journée
Je me présente, je suis amatrice de Philosophie, j'essaie d'en apprendre d'avantage lorsque j'ai du temps, et cheminant un peu seule, j'ai parfois du mal à me repérer.
Je voudrais en connaître d'avantage en Métaphysique/Ontologie.
Je cherche désespérément une sorte de cours type universitaire qui retrace l'histoire de ces notions (ontologie, métaphysique) à travers les grands philosophes qui serait à la fois synthétique mais assez approfondi pour permettre de comprendre les enjeux majeurs, les notions qui s'y rattachent, et qui sache montrer les liens (différence, héritage, opposition) entre les différentes visions de ces auteurs.
J'ai trouvé un eBook ou deux de près de 300/400 pages, sur internet avec de longues explications et digressions littéraires, ce n'est pas ce que je recherche, je voudrais des définitions claires, un discours presque formel (ou tout est nécessaire et suffisant), un cours d'une centaine de pages (voire moins) me conviendrait tout à fait, (mais je peux aussi apprécier plus de pages, tant qu'il y a le soucis d'être le plus claire et synthétique, possible).
Je ne sais pas où trouver ce que je cherche.
Quelqu'un saurait-il me venir en aide en m'indiquant un site, un livre numérique qui contiendrait cette pépite ou en m'envoyant (voire en me vendant) un cours/des fiches de fac en pdf.
C'est très important pour moi, ça m'aiderait beaucoup.
Petite question supplémentaire, comment aborderiez-vous, vous, la métaphysique en autodidacte ? Par auteur dans l'ordre chronologique, comme je compte le faire ou d'une autre façon?
Merci beaucoup pour votre attention.
Très bonne journée
- BNaïmJe viens de m'inscrire !
Bonsoir,
Globalement pour vous répondre, je conseillerai toujours des lectures de première main : c'est-à-dire s'attaquer aux textes et s'accrocher, et pourquoi par s'appuyer pour cela sur des cours ou des commentaires d'autres auteurs sur ceux-ci.
Je peux vous donner une bibliographie de textes de première main sur la métaphysique :
- Platon : République, derniers livres, Phédon, Cratyle, Théétète
- Gorgias : Sur le non-être
- Aristote : Métaphysique, Physique
- Démocrite : fragments
- Descartes : Méditations métaphysiques, Principes de philosophie
- Spinoza : Ethique
- Leibniz : Discours de métaphysique, Monadologie
- Malebranche : De la recherche de la vérité
- Kant : Critique de la raison pure, de la raison pratique
- Hegel : Logique
- Husserl : Ideen I
- Heidegger : Être et temps
- Sartre : L'être et le néant
- Merleau-Ponty : Phénoménologie de la perception
Liste non exhaustive.
En ce qui concerne l'autodidactie, je préconise d'abord les dialogues de jeunesse de Platon, et, comme dit précédemment, les introductions faites par des auteurs ou de bons professeurs pour les auteurs techniques. Je peux vous en conseiller quelques unes et/où vous introduire à certains concepts difficiles.
Bon courage
NB
Globalement pour vous répondre, je conseillerai toujours des lectures de première main : c'est-à-dire s'attaquer aux textes et s'accrocher, et pourquoi par s'appuyer pour cela sur des cours ou des commentaires d'autres auteurs sur ceux-ci.
Je peux vous donner une bibliographie de textes de première main sur la métaphysique :
- Platon : République, derniers livres, Phédon, Cratyle, Théétète
- Gorgias : Sur le non-être
- Aristote : Métaphysique, Physique
- Démocrite : fragments
- Descartes : Méditations métaphysiques, Principes de philosophie
- Spinoza : Ethique
- Leibniz : Discours de métaphysique, Monadologie
- Malebranche : De la recherche de la vérité
- Kant : Critique de la raison pure, de la raison pratique
- Hegel : Logique
- Husserl : Ideen I
- Heidegger : Être et temps
- Sartre : L'être et le néant
- Merleau-Ponty : Phénoménologie de la perception
Liste non exhaustive.
En ce qui concerne l'autodidactie, je préconise d'abord les dialogues de jeunesse de Platon, et, comme dit précédemment, les introductions faites par des auteurs ou de bons professeurs pour les auteurs techniques. Je peux vous en conseiller quelques unes et/où vous introduire à certains concepts difficiles.
Bon courage
NB
- VanilleLila32Niveau 2
Bonjour, merci beaucoup pour votre réponse.
Je prends note de cette bibliographie.
Je me demande par ailleurs de quelle façon la critique de la raison pratique de Kant intervient-elle dans le domaine de la Métaphysique/Ontologie ?
Voici quelques questions qui me viennent pour l'instant, et sur lesquelles je bute ;
- L'atomisme est-il un type de monisme ?
- Chez Aristote quelle est la différence entre la substance et l'essence ? Fait-il référence à l'essence (dans son langage j'entends)?
- Chez Platon, quelle est la différence entre la substance et l'essence ? Fait-il référence à la substance (dans son langage j'entends)?
- Chez Platon, la matière existe-t'elle ou est-elle une illusion sensible ?
Je prends note de cette bibliographie.
Je me demande par ailleurs de quelle façon la critique de la raison pratique de Kant intervient-elle dans le domaine de la Métaphysique/Ontologie ?
Voici quelques questions qui me viennent pour l'instant, et sur lesquelles je bute ;
- L'atomisme est-il un type de monisme ?
- Chez Aristote quelle est la différence entre la substance et l'essence ? Fait-il référence à l'essence (dans son langage j'entends)?
- Chez Platon, quelle est la différence entre la substance et l'essence ? Fait-il référence à la substance (dans son langage j'entends)?
- Chez Platon, la matière existe-t'elle ou est-elle une illusion sensible ?
- BNaïmJe viens de m'inscrire !
Bonjour,
L'atomisme n'est pas un monisme. La thèse atomisme est la suivante : dans la nature, il n'y a que du vide et du plein. Dans ce paradigme, qui n'admet que l'être physique, la dualité du vide et du plein recoupe celle de l'être et du non-être (interprétation d'Aristote en Métaphysique, premier livre). Autrement dit, il y a deux principes dans la nature : le vide et le plein, l'être et le non-être. Ce n'est donc pas un monisme, mais un dualisme car il ne saurait y avoir d'être qu'à partir de ces deux principes, et non simplement du plein seul. "De là vient qu'ils soutiennent que l'Être n'existe pas plus que le Non-Être, attendu qu'à leur sens le vide n'existe pas plus que le plein ou corps solide."
Chez Platon, essence et substance traduisent le même terme ousia. Dans un cours de Ricoeur que j'ai lu, il le traduit aussi par étance.
On parle de façon plus adaptée de sensible et non de matière chez Platon. La matière pourrait être assimilée à la chôra du démiurge dans le Timée, dans un paradigme donc tout à fait différent.
Pour Platon les sensibles existent : seulement, ils existent temporairement, naissent et se corrompent. Ils sont, mais ne sont pas réellement, véritablement, c'est-à-dire éternellement. Ceux-ci ne sont donc pas susceptibles d'être connus.
La substance, quant à elle, ne meurt pas, est éternelle : elle est l'étant véritable ontôs on. Elle est susceptible d'être connu.
Timée 27d : "Selon moi, il faut commencer par déterminer les deux choses suivantes : Qu'est-ce que ce qui existe de tout temps sans avoir pris naissance, et qu'est-ce que ce qui naît et renaît [28a] sans cesse sans exister jamais? L'un, qui est toujours le même, est compris par la pensée et produit une connaissance raisonnable ; l'autre, qui naît et périt sans exister jamais réellement, tombe sous la prise des sens et non de l'intelligence, et ne produit qu'une opinion."
Le platonisme démarre non pas sur une enquête à propos de la réalité de tel domaine ou de tel domaine, comme on l'entend souvent : les réalités sensibles ne seraient que l'ombre du monde idéal etc...Cette idée est présente chez Platon, mais se pose bien plutôt la question en début d'enquête : comme plusieurs choses peuvent recevoir les mêmes attributs ?
Comment ceci, puis cela peut être dit "beau" dans la vie de tous jours ? A partir de ce constat, que plusieurs pris un à un sont la même chose, on doit poser quelque chose d'un, qui ait même sens pour chacune de ces choses. Sinon ce que l'on dit n'a pas de sens. Cette chose une, posons que c'est "le beau en soi". Il a alors une double fonction d'identification et d'unification : il identifie les divers sensibles dits beaux, et les unifie ainsi. L'ontologie démarre à partir d'une étude des comportements linguistiques, comme c'est le cas pour Aristote. L'ontologie démarre dans le langage commun et se pose la question de l'attribution. Elle n'est pas la position ad hoc de deux règnes ontologiques.
Il ne faut pas voir le platonisme comme un dualisme abstrait où la connaissance philosophique serait posée et simple. C'est un tiraillement.On trouve dans le Phédon une longue théorie du corps et de son impact sur l'étude philosophique en général : le sensible existe, il existe tellement qu'il nous tire hors de l'étude, il a un impact tangible sur nous.
Je dirais que le sensible est une illusion si on le prend pour ce qu'il n'est pas, l'être véritable, comme c'est le cas de toute illusion ! Si on prend par exemple telle chose belle pour le beau en soi.
J'ai trouvé sympa de mettre la critique de la raison pratique : pour le coup elle est plus axée métaphysique qu'ontologie (la question de savoir si métaphysique et ontologie sont la même chose étant une question très compliquée aussi)
L'atomisme n'est pas un monisme. La thèse atomisme est la suivante : dans la nature, il n'y a que du vide et du plein. Dans ce paradigme, qui n'admet que l'être physique, la dualité du vide et du plein recoupe celle de l'être et du non-être (interprétation d'Aristote en Métaphysique, premier livre). Autrement dit, il y a deux principes dans la nature : le vide et le plein, l'être et le non-être. Ce n'est donc pas un monisme, mais un dualisme car il ne saurait y avoir d'être qu'à partir de ces deux principes, et non simplement du plein seul. "De là vient qu'ils soutiennent que l'Être n'existe pas plus que le Non-Être, attendu qu'à leur sens le vide n'existe pas plus que le plein ou corps solide."
Chez Platon, essence et substance traduisent le même terme ousia. Dans un cours de Ricoeur que j'ai lu, il le traduit aussi par étance.
On parle de façon plus adaptée de sensible et non de matière chez Platon. La matière pourrait être assimilée à la chôra du démiurge dans le Timée, dans un paradigme donc tout à fait différent.
Pour Platon les sensibles existent : seulement, ils existent temporairement, naissent et se corrompent. Ils sont, mais ne sont pas réellement, véritablement, c'est-à-dire éternellement. Ceux-ci ne sont donc pas susceptibles d'être connus.
La substance, quant à elle, ne meurt pas, est éternelle : elle est l'étant véritable ontôs on. Elle est susceptible d'être connu.
Timée 27d : "Selon moi, il faut commencer par déterminer les deux choses suivantes : Qu'est-ce que ce qui existe de tout temps sans avoir pris naissance, et qu'est-ce que ce qui naît et renaît [28a] sans cesse sans exister jamais? L'un, qui est toujours le même, est compris par la pensée et produit une connaissance raisonnable ; l'autre, qui naît et périt sans exister jamais réellement, tombe sous la prise des sens et non de l'intelligence, et ne produit qu'une opinion."
Le platonisme démarre non pas sur une enquête à propos de la réalité de tel domaine ou de tel domaine, comme on l'entend souvent : les réalités sensibles ne seraient que l'ombre du monde idéal etc...Cette idée est présente chez Platon, mais se pose bien plutôt la question en début d'enquête : comme plusieurs choses peuvent recevoir les mêmes attributs ?
Comment ceci, puis cela peut être dit "beau" dans la vie de tous jours ? A partir de ce constat, que plusieurs pris un à un sont la même chose, on doit poser quelque chose d'un, qui ait même sens pour chacune de ces choses. Sinon ce que l'on dit n'a pas de sens. Cette chose une, posons que c'est "le beau en soi". Il a alors une double fonction d'identification et d'unification : il identifie les divers sensibles dits beaux, et les unifie ainsi. L'ontologie démarre à partir d'une étude des comportements linguistiques, comme c'est le cas pour Aristote. L'ontologie démarre dans le langage commun et se pose la question de l'attribution. Elle n'est pas la position ad hoc de deux règnes ontologiques.
Il ne faut pas voir le platonisme comme un dualisme abstrait où la connaissance philosophique serait posée et simple. C'est un tiraillement.On trouve dans le Phédon une longue théorie du corps et de son impact sur l'étude philosophique en général : le sensible existe, il existe tellement qu'il nous tire hors de l'étude, il a un impact tangible sur nous.
Je dirais que le sensible est une illusion si on le prend pour ce qu'il n'est pas, l'être véritable, comme c'est le cas de toute illusion ! Si on prend par exemple telle chose belle pour le beau en soi.
J'ai trouvé sympa de mettre la critique de la raison pratique : pour le coup elle est plus axée métaphysique qu'ontologie (la question de savoir si métaphysique et ontologie sont la même chose étant une question très compliquée aussi)
- LevincentNiveau 9
Pour ce que tu cherches, tu peux essayer le livre de Jeanne Hersch, L'Etonnement philosophique, je pense qu'il correspond à tes attentes.
_________________
« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- enesideme63Niveau 1
Bonjour à tous,
je tente pour la troisième fois de répondre partiellement à la question de l'atomisme comme monisme, mes deux précédentes réponses ayant dû disparaître hier dans le grand nettoyage lié aux bugs du système. Espérons que cette tentative sera la bonne.
Contrairement à ce qui a été dit plus haut je voudrai défendre l'idée que l'atomisme est un monisme. Par monisme ici j'entends la thèse selon laquelle tout ce qui existe relève d'une seule et même substance. En tant qu'il est un matérialisme l'atomisme me paraît être un monisme dans la mesure où il n'existe fondamentalement pour lui que des atomes qui se meuvent dans le vide. Ce sont les différents arrangements de ces atomes entre eux qui constituent la diversité des objets qui peuplent le monde. La diversité des êtres ne relève dans l'atomisme que d'une unique substance: l'atome (y compris l'espace et le temps). En ce sens l'atomisme s'oppose à un dualisme comme celui de Descartes qui considère au contraire qu'il existe fondamentalement deux substances dont les propriétés essentielles sont distinctes et irréductibles l'une à l'autre: la res extensa et la res cogitans. Et en tant que matérialisme il s'oppose à d'autres monismes qui par exemple pourraientt voir dans toute réalité la manifestation de l'Esprit. Quant au vide dans lequel se meuvent les atomes il n'est pas lui-même une substance. S'il l'était pourrait-on distinguer différents êtres composés exclusivement de vide ? Autrement dit que seraient différentes configurations de vide, de rien, de néant ?
Bonne journée.
je tente pour la troisième fois de répondre partiellement à la question de l'atomisme comme monisme, mes deux précédentes réponses ayant dû disparaître hier dans le grand nettoyage lié aux bugs du système. Espérons que cette tentative sera la bonne.
Contrairement à ce qui a été dit plus haut je voudrai défendre l'idée que l'atomisme est un monisme. Par monisme ici j'entends la thèse selon laquelle tout ce qui existe relève d'une seule et même substance. En tant qu'il est un matérialisme l'atomisme me paraît être un monisme dans la mesure où il n'existe fondamentalement pour lui que des atomes qui se meuvent dans le vide. Ce sont les différents arrangements de ces atomes entre eux qui constituent la diversité des objets qui peuplent le monde. La diversité des êtres ne relève dans l'atomisme que d'une unique substance: l'atome (y compris l'espace et le temps). En ce sens l'atomisme s'oppose à un dualisme comme celui de Descartes qui considère au contraire qu'il existe fondamentalement deux substances dont les propriétés essentielles sont distinctes et irréductibles l'une à l'autre: la res extensa et la res cogitans. Et en tant que matérialisme il s'oppose à d'autres monismes qui par exemple pourraientt voir dans toute réalité la manifestation de l'Esprit. Quant au vide dans lequel se meuvent les atomes il n'est pas lui-même une substance. S'il l'était pourrait-on distinguer différents êtres composés exclusivement de vide ? Autrement dit que seraient différentes configurations de vide, de rien, de néant ?
Bonne journée.
- enesideme63Niveau 1
Bonjour à tous,
en ce qui concerne un cours ou un ouvrage de niveau universitaire je conseillerai l'ouvrage de Frédéric Nef Qu'est-ce que la métaphysique ? en folio essais qui interroge la question de la fin de la métaphysique ou de sa deconstruction pour justifier au contraire de son renouveau et de sa vitalité en particulier dans la philosophie analytique (mais pas que). Difficile et épais (Mille pages quand même) ou plus accessible et moins épais l'ouvrage de Jean Grondin Introduction à la métaphysique aux Presses de l'université de Montréal qui suit un ordre historique de Parménide à Heidegger.
en ce qui concerne un cours ou un ouvrage de niveau universitaire je conseillerai l'ouvrage de Frédéric Nef Qu'est-ce que la métaphysique ? en folio essais qui interroge la question de la fin de la métaphysique ou de sa deconstruction pour justifier au contraire de son renouveau et de sa vitalité en particulier dans la philosophie analytique (mais pas que). Difficile et épais (Mille pages quand même) ou plus accessible et moins épais l'ouvrage de Jean Grondin Introduction à la métaphysique aux Presses de l'université de Montréal qui suit un ordre historique de Parménide à Heidegger.
- BNaïmJe viens de m'inscrire !
Bonsoir enesideme63,
Je suis loin d'être un spécialiste de la question mais je me propose d'éclaircir mon point de vue.
Dans la suite, j'entendrai par dualisme, j'entends une doctrine selon laquelle l'être n'est possible qu'en dépendant de deux principes.
"Par monisme ici j'entends la thèse selon laquelle tout ce qui existe relève d'une seule et même substance. En tant qu'il est un matérialisme l'atomisme me paraît être un monisme dans la mesure où il n'existe fondamentalement pour lui que des atomes qui se meuvent dans le vide. Ce sont les différents arrangements de ces atomes entre eux qui constituent la diversité des objets qui peuplent le monde. La diversité des êtres ne relève dans l'atomisme que d'une unique substance: l'atome (y compris l'espace et le temps)."
J'en conviens, on peut donc dire que l'être dépend d'une part des atomes. Mais tout ensemble d'atomes suppose un vide qui va le limiter, le circonscrire, et instaurer une distance entre cet ensemble et un autre ensemble. C'est ce qui va lui conférer identité, et être. Autrement dit, le vide serait en quelque sorte la limite permettant aux atomes eux-mêmes d'être, comme il n'y a pas de lumière sans ombre pour prendre une métaphore poétique.
Autrement dit, pour qu'il y ait de l'être (de l'atome), il faut présupposer un non-être qui le circonscrive. C'est en ce sens qu'Aristote et d'autres lecteurs matérialistes accorde un être au non-être. Le vide est, tout comme le plein, et le vide permet l'existence du plein en le délimitant.
S'accorder sur le mode d'être du vide semble être la clé : soit on lui accorde de l'être, soit on lui accorde une simple fonctionnalité, principialité. Pour ma part j'accorde un être au non-être dans la mesure où il agit, rend possible l'atome, et agissant, présuppose son être, inférence dont j'accepte la fragilité.
Bonne soirée
BN
Je suis loin d'être un spécialiste de la question mais je me propose d'éclaircir mon point de vue.
Dans la suite, j'entendrai par dualisme, j'entends une doctrine selon laquelle l'être n'est possible qu'en dépendant de deux principes.
"Par monisme ici j'entends la thèse selon laquelle tout ce qui existe relève d'une seule et même substance. En tant qu'il est un matérialisme l'atomisme me paraît être un monisme dans la mesure où il n'existe fondamentalement pour lui que des atomes qui se meuvent dans le vide. Ce sont les différents arrangements de ces atomes entre eux qui constituent la diversité des objets qui peuplent le monde. La diversité des êtres ne relève dans l'atomisme que d'une unique substance: l'atome (y compris l'espace et le temps)."
J'en conviens, on peut donc dire que l'être dépend d'une part des atomes. Mais tout ensemble d'atomes suppose un vide qui va le limiter, le circonscrire, et instaurer une distance entre cet ensemble et un autre ensemble. C'est ce qui va lui conférer identité, et être. Autrement dit, le vide serait en quelque sorte la limite permettant aux atomes eux-mêmes d'être, comme il n'y a pas de lumière sans ombre pour prendre une métaphore poétique.
Autrement dit, pour qu'il y ait de l'être (de l'atome), il faut présupposer un non-être qui le circonscrive. C'est en ce sens qu'Aristote et d'autres lecteurs matérialistes accorde un être au non-être. Le vide est, tout comme le plein, et le vide permet l'existence du plein en le délimitant.
S'accorder sur le mode d'être du vide semble être la clé : soit on lui accorde de l'être, soit on lui accorde une simple fonctionnalité, principialité. Pour ma part j'accorde un être au non-être dans la mesure où il agit, rend possible l'atome, et agissant, présuppose son être, inférence dont j'accepte la fragilité.
Bonne soirée
BN
- VanilleLila32Niveau 2
Merci beaucoup pour vos réponses, je réponds pas "merci" à chaque intervention pour ne pas alourdir la discussion (j'attends d'avoir de nouvelles questions pour cela), mais je n'en pense pas moins.
Les contradictions et les débats étant sont encore plus enrichissants pour saisir tous les enjeux je trouve (ce doit être parce que je suis en plein Hegel et sa dialectique ^^), justement pour l'atomisme et le monisme ce dont vos débattez était au coeur de mon questionnement.
Merci également pour vos références bibliographiques et documentaires.
Très bonne journée.
Edit : Si l'on suit votre raisonnement BNaïm, doit-on considérer que l'atomisme est un dualisme ?
Les contradictions et les débats étant sont encore plus enrichissants pour saisir tous les enjeux je trouve (ce doit être parce que je suis en plein Hegel et sa dialectique ^^), justement pour l'atomisme et le monisme ce dont vos débattez était au coeur de mon questionnement.
Merci également pour vos références bibliographiques et documentaires.
Très bonne journée.
Edit : Si l'on suit votre raisonnement BNaïm, doit-on considérer que l'atomisme est un dualisme ?
- enesideme63Niveau 1
Bonjour à tous,
je voudrais à mon tour, après le réponse de BNaïm, préciser ma pensée et ce que je pense être les termes du débat, en espérant par là éviter les malentendus.
Visiblement BNaïm et moi-même ne prenons pas le terme "monisme" dans le même sens. De manière générale il y a monisme quand on prétend réduire quant à leur existence la pluralité des choses existantes à un seul X. Toute ma question étant de savoir ce que X désigne ici. Si on s'en tient aux caractérisations courantes qui font du matérialime et de l'idéalisme des monismes on peut sans doute considérer que le X unique en question est ce qu'on appelle une substance. (C'est pourquoi j'ai fais référence à ce concept dans un message précédent). Dans le cas du matérialisme il n'existe qu'une seule et unique substance: la matière et ce qui relève de l'esprit ou du mental est en fin de compte réductible à de la matière. Dans le cas de l'Idéalisme il n'existe que l'Idée, L'Esprit (par exemple chez Leibniz le sensible comme de l'intelligible confus ou encore chez Hegel). Matérialisme et Idéalisme s'opposent l'un à l'autre puisqu'ils ne considèrent pas la même substance comme composant la totalité des choses mais ils s'opposent ensemble au dualisme qui considère au contraire qu'il existe 2 substances irréductibles l'une à l'autre qui composent la totalité des choses existantes (par exemple, j'y reviens le dualisme cartésien de la matière et de l'esprit - je laisse de côté la question difficile de l'articulation de ces deux substances en l'homme). Le premier grand monisme ontologique est sans doute celui de Parménide selon qui seul l'Etre est, tous les étants participants de l'Etre. Il est unique, sans commencement ni fin, ne peut être augmenté ou diminué. Ce monisme ontologique implique une opposition absolue entre l'Etre et le Non-Etre qui se double d'une opposition entre l'intelligible et l'inintelligible qu rend impossible tout discours et toute science. C'est à ce problème que Platon essaiera de répondre avec sa théorie de Idées ou Formes et son principe de la participation qui le conduit à un troisième principe : le démiurge. Je signale au passage qu'on a ici comme le modèle de la difficulté de tout dualisme. Deux prinicpes étant donnés, il faut faire appel à un troisième pour rendre compte de leur articulation. Ceci étant rappelé - j'en viens à la position de BNaïm. Si je la comprends bien il retrouve l'opposition traditionnelle entre l'Etre et le Non-Etre sous la forme de deux principes : les atomes et le vide considérant que les configurations d'atomes ne sont possibles que dans le vide qui les délimite, je cite :
"Mais tout ensemble d'atomes suppose un vide qui va le limiter, le circonscrire, et instaurer une distance entre cet ensemble et un autre ensemble. C'est ce qui va lui conférer identité, et être. Autrement dit, le vide serait en quelque sorte la limite permettant aux atomes eux-mêmes d'être, comme il n'y a pas de lumière sans ombre pour prendre une métaphore poétique."
Il y a là me semble-t-il une certaine confusion. Ce n'est pas le vide qui délimite les configurations d'atomes et qui pourrait expliquer la diversité des choses, leur conférer une identité mais les configurations d'atomes elles-mêmes. Le vide ne détermine aucune propriété, il n'en a pas lui-même. Ne cédons pas à l'illusion grammaticale de substantiver ce dont nous parlons. Je réitère ma position selon laquelle le vide n'est pas une substance avec des propriétés propres dont il faudrait expliquer l'articulation avec l'autre substance, à savoir la matière, les atomes et selon quel troisième principe ? (Voir le problème de Platon mentionné plus haut).
Au contraire dans l'atomisme (dans l’épicurisme en tout cas) on ne rend compte de l'existence et des propriétés des corps que par la combinaison des atomes selon des principes (des lois) purement physiques. Le monisme ontologique de la Nature rend compte aussi bien de la connaissance que l'on en a. Il y a donc aussi un monisme épistémologique. Notre connaissance de la réalité dérivant de la sensation qui est constituée d'un contact entre le sentant et le senti. Le vide n'est ni un principe explicatif ni un principe ontologique. Il n' y a que des atomes qui composent la Nature et leur causalité immanente. (Spinoza ne s'y est pas trompé dans son intérêt pour l'atomisme antique). Tout ce qui existe n'est composé que d'atomes.
En conclusion l'atomisme est un monisme ontologique et un monisme épistémologique et il est considéré comme tel par les commentateurs. (le dernier argument est un argument d'autorité je le concède mais considérer l'atomisme comme un dualisme va nous obliger à réformer sacrément nos concepts de dualisme et de monisme ainsi que leur usage habituel - ce qu'évidemment chacun est libre de faire)
je voudrais à mon tour, après le réponse de BNaïm, préciser ma pensée et ce que je pense être les termes du débat, en espérant par là éviter les malentendus.
Visiblement BNaïm et moi-même ne prenons pas le terme "monisme" dans le même sens. De manière générale il y a monisme quand on prétend réduire quant à leur existence la pluralité des choses existantes à un seul X. Toute ma question étant de savoir ce que X désigne ici. Si on s'en tient aux caractérisations courantes qui font du matérialime et de l'idéalisme des monismes on peut sans doute considérer que le X unique en question est ce qu'on appelle une substance. (C'est pourquoi j'ai fais référence à ce concept dans un message précédent). Dans le cas du matérialisme il n'existe qu'une seule et unique substance: la matière et ce qui relève de l'esprit ou du mental est en fin de compte réductible à de la matière. Dans le cas de l'Idéalisme il n'existe que l'Idée, L'Esprit (par exemple chez Leibniz le sensible comme de l'intelligible confus ou encore chez Hegel). Matérialisme et Idéalisme s'opposent l'un à l'autre puisqu'ils ne considèrent pas la même substance comme composant la totalité des choses mais ils s'opposent ensemble au dualisme qui considère au contraire qu'il existe 2 substances irréductibles l'une à l'autre qui composent la totalité des choses existantes (par exemple, j'y reviens le dualisme cartésien de la matière et de l'esprit - je laisse de côté la question difficile de l'articulation de ces deux substances en l'homme). Le premier grand monisme ontologique est sans doute celui de Parménide selon qui seul l'Etre est, tous les étants participants de l'Etre. Il est unique, sans commencement ni fin, ne peut être augmenté ou diminué. Ce monisme ontologique implique une opposition absolue entre l'Etre et le Non-Etre qui se double d'une opposition entre l'intelligible et l'inintelligible qu rend impossible tout discours et toute science. C'est à ce problème que Platon essaiera de répondre avec sa théorie de Idées ou Formes et son principe de la participation qui le conduit à un troisième principe : le démiurge. Je signale au passage qu'on a ici comme le modèle de la difficulté de tout dualisme. Deux prinicpes étant donnés, il faut faire appel à un troisième pour rendre compte de leur articulation. Ceci étant rappelé - j'en viens à la position de BNaïm. Si je la comprends bien il retrouve l'opposition traditionnelle entre l'Etre et le Non-Etre sous la forme de deux principes : les atomes et le vide considérant que les configurations d'atomes ne sont possibles que dans le vide qui les délimite, je cite :
"Mais tout ensemble d'atomes suppose un vide qui va le limiter, le circonscrire, et instaurer une distance entre cet ensemble et un autre ensemble. C'est ce qui va lui conférer identité, et être. Autrement dit, le vide serait en quelque sorte la limite permettant aux atomes eux-mêmes d'être, comme il n'y a pas de lumière sans ombre pour prendre une métaphore poétique."
Il y a là me semble-t-il une certaine confusion. Ce n'est pas le vide qui délimite les configurations d'atomes et qui pourrait expliquer la diversité des choses, leur conférer une identité mais les configurations d'atomes elles-mêmes. Le vide ne détermine aucune propriété, il n'en a pas lui-même. Ne cédons pas à l'illusion grammaticale de substantiver ce dont nous parlons. Je réitère ma position selon laquelle le vide n'est pas une substance avec des propriétés propres dont il faudrait expliquer l'articulation avec l'autre substance, à savoir la matière, les atomes et selon quel troisième principe ? (Voir le problème de Platon mentionné plus haut).
Au contraire dans l'atomisme (dans l’épicurisme en tout cas) on ne rend compte de l'existence et des propriétés des corps que par la combinaison des atomes selon des principes (des lois) purement physiques. Le monisme ontologique de la Nature rend compte aussi bien de la connaissance que l'on en a. Il y a donc aussi un monisme épistémologique. Notre connaissance de la réalité dérivant de la sensation qui est constituée d'un contact entre le sentant et le senti. Le vide n'est ni un principe explicatif ni un principe ontologique. Il n' y a que des atomes qui composent la Nature et leur causalité immanente. (Spinoza ne s'y est pas trompé dans son intérêt pour l'atomisme antique). Tout ce qui existe n'est composé que d'atomes.
En conclusion l'atomisme est un monisme ontologique et un monisme épistémologique et il est considéré comme tel par les commentateurs. (le dernier argument est un argument d'autorité je le concède mais considérer l'atomisme comme un dualisme va nous obliger à réformer sacrément nos concepts de dualisme et de monisme ainsi que leur usage habituel - ce qu'évidemment chacun est libre de faire)
- VanilleLila32Niveau 2
Merci pour ce message très enrichissant.
Je ne peux pas rentrer dans ce débat ; mais cela m'amène à évoquer une petite précision supplémentaire, dont je ne suis pas sûre non plus.
Je crois que l'Idéalisme n'est pas nécessairement un monisme non plus suivant qu'on le considère comme un Idéalisme épistémologique (Berkeley, Kant) ou métaphysique (Hegel, Platon).
Je crois que l'Idéalisme épistémologique s'oppose non pas au matérialisme mais au réalisme épistémologique et n'est pas forcément un monisme.
En revanche l'Idéalisme épistémologique, ne s'oppose pas nécessairement au réalisme métaphysique (qui lui même peut-être un matérialisme ?)
D'ailleurs, étant donné les précédents messages qu'il y a eu sur ce post, je ne sais même pas si l'Idéalisme de Platon est un monisme, en effet, il a été dit que les Idées étaient le plus haut degré de réalité, mais non pas la seule réalité
Je ne peux pas rentrer dans ce débat ; mais cela m'amène à évoquer une petite précision supplémentaire, dont je ne suis pas sûre non plus.
Je crois que l'Idéalisme n'est pas nécessairement un monisme non plus suivant qu'on le considère comme un Idéalisme épistémologique (Berkeley, Kant) ou métaphysique (Hegel, Platon).
Je crois que l'Idéalisme épistémologique s'oppose non pas au matérialisme mais au réalisme épistémologique et n'est pas forcément un monisme.
En revanche l'Idéalisme épistémologique, ne s'oppose pas nécessairement au réalisme métaphysique (qui lui même peut-être un matérialisme ?)
D'ailleurs, étant donné les précédents messages qu'il y a eu sur ce post, je ne sais même pas si l'Idéalisme de Platon est un monisme, en effet, il a été dit que les Idées étaient le plus haut degré de réalité, mais non pas la seule réalité
- enesideme63Niveau 1
Bonjour à tous,
pour répondre du moins partiellement aux questions de VanilleLila32 je dirai d'abord qu'il faut se méfier des grands termes en "isme" et ne les utiliser qu'avec parcimonie en précisant à chaque fois le sens qu'on leur donne. Même opposé au matérialisme le terme d'idéalisme est ambigü puisqu'il caractérise des doctrines aussi différentes que celles de Platon, Descartes, Berkeley, Kant, Schelling, Hegel... qui n'ont sans doute en commun que l'importance qu'elles accordent à l'idée quoique là-aussi dans des sens différents. ( c'est pour cela que j'ai fais référence au concept de substance en considérant comme monisme toute doctrine qui soutient qu'il n'y a qu'une seule substance). En ce sens les idéalismes platonicien et cartésien ne sont pas des monismes (ontologiques). Chez Platon il y a bien à mon sens un certain être du sensible qui n'est pas l'être de l'Idée ou Forme même si la première participe de la seconde. Chez Descartes la distinction entre les deux substances res extensa et res cogitans est assez claire pour considérer la doctrine comme un dualisme. Kant en parle comme un idéalisme problématique qui n'est que méthodique puisque la réalité du monde extérieure n'est suspendue que provisoirement. Chez Berkeley que je connais peu il me semble qu'il qualifie lui-même sa doctrine d'immatérialisme au sens où il nie toute réalité matérielle. Attention toutefois la problématique de l'idée chez Platon et depuis Descartes n'est pas du tout la même. A partir de Descartes elle est liée à la question de la pensée, de la représentation et donc de notre pouvoir de connaître. Ce point culminera chez Kant me semble-t-il avec son idéalisme transcendental qui concerne les limites de notre pouvoir de connaitre. Le monde tel que nous pouvons le connaitre n'est que celui de nos représentations, le chose en soi est inconnaissable. Enfin chez Hegel il me semble que le réel dans tous ses aspects n'est que le développement (le déploiement) de l'Idée.
Bonne journée
pour répondre du moins partiellement aux questions de VanilleLila32 je dirai d'abord qu'il faut se méfier des grands termes en "isme" et ne les utiliser qu'avec parcimonie en précisant à chaque fois le sens qu'on leur donne. Même opposé au matérialisme le terme d'idéalisme est ambigü puisqu'il caractérise des doctrines aussi différentes que celles de Platon, Descartes, Berkeley, Kant, Schelling, Hegel... qui n'ont sans doute en commun que l'importance qu'elles accordent à l'idée quoique là-aussi dans des sens différents. ( c'est pour cela que j'ai fais référence au concept de substance en considérant comme monisme toute doctrine qui soutient qu'il n'y a qu'une seule substance). En ce sens les idéalismes platonicien et cartésien ne sont pas des monismes (ontologiques). Chez Platon il y a bien à mon sens un certain être du sensible qui n'est pas l'être de l'Idée ou Forme même si la première participe de la seconde. Chez Descartes la distinction entre les deux substances res extensa et res cogitans est assez claire pour considérer la doctrine comme un dualisme. Kant en parle comme un idéalisme problématique qui n'est que méthodique puisque la réalité du monde extérieure n'est suspendue que provisoirement. Chez Berkeley que je connais peu il me semble qu'il qualifie lui-même sa doctrine d'immatérialisme au sens où il nie toute réalité matérielle. Attention toutefois la problématique de l'idée chez Platon et depuis Descartes n'est pas du tout la même. A partir de Descartes elle est liée à la question de la pensée, de la représentation et donc de notre pouvoir de connaître. Ce point culminera chez Kant me semble-t-il avec son idéalisme transcendental qui concerne les limites de notre pouvoir de connaitre. Le monde tel que nous pouvons le connaitre n'est que celui de nos représentations, le chose en soi est inconnaissable. Enfin chez Hegel il me semble que le réel dans tous ses aspects n'est que le développement (le déploiement) de l'Idée.
Bonne journée
- enesideme63Niveau 1
Bonjour à tous,
je voudrais quand même rajouter après réflexion un autre sens du terme monisme qui est peu être son sens le plus important, c'est celui de l'existence d'une seule substance non pas au sens que la diversité des choses serait composée de la même substance, au sens où les choses seraient de même nature mais au sens de l'unicité de la substance. Il n'y aurait ainsi fondamentalement qu'une seule chose, qu'un seul être, l'être unique. Les doctrines Spinoza et Bradley paraissent être des monismes dans ce sens-là. Mais l’atomisme n'est sans doute pas un monisme dans ce sens-là.
je voudrais quand même rajouter après réflexion un autre sens du terme monisme qui est peu être son sens le plus important, c'est celui de l'existence d'une seule substance non pas au sens que la diversité des choses serait composée de la même substance, au sens où les choses seraient de même nature mais au sens de l'unicité de la substance. Il n'y aurait ainsi fondamentalement qu'une seule chose, qu'un seul être, l'être unique. Les doctrines Spinoza et Bradley paraissent être des monismes dans ce sens-là. Mais l’atomisme n'est sans doute pas un monisme dans ce sens-là.
- G.W. Leibniz, Discours de Métaphysique, explication du § 35
- Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs (explication d'un extrait)
- Jean-Philippe Ravoux : Donner un sens à l'existence ou pourquoi Le Petit Prince est le plus grand traité de métaphysique du XXème siècle
- Vos cours du capes (préparation d'oraux..) et espe vous servent ils pour le M2 et les cours ?
- Cours individuel avec des élèves ayant déjà suivi des cours de FLE
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